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Intervention au caractère sexuel prononcé ; Lire à vos propres risques
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"...Baldur..."Rares étaient les moments où Azur se montrait aussi solennelle et sombre qu'elle l'était maintenant, son regard mélancolique posé sur le rôdeur à moitié endormi. Ses moues railleuses et caustiques n'étaient plus guère que d'hypocrites façades pour camoufler son authentique abattement... En remarquant cette étrange rogne qui agitait sa compagne, Baldur se redressa, cherchant dans les yeux bleus de la demi-elfe un indice qui trahirait la cause de sa mauvaise humeur. Azur préféra fuir ce regard interrogateur et se dirigea vers les coupes reposant sur les demi-tonneaux. Elle alluma ensuite calmement les bougies et bâtons d'encens à l'aide d'une petite pierre à briquet cachée dans sa manche et resta un moment là, à profiter des fragrances exotiques et apaisantes... Comme pour se donner du courage ?
"... Baldur... Mon Baldur... Te souviens-tu de ces nuits d'été fraîches et silencieuses ?... Nous dormions à tour de rôle, aussi bien pour surveiller les ruelles que pour contempler les étoiles. Nous partagions ensemble quelques oranges ou grappes de raisins en attendant l'aube..." murmura Azur, un peu perdue dans ses pensées, sans que Baldur n'ose répondre quoi que ce soit.
"... Ah ah... Ça à l'air si loin maintenant. Bien avant que je ne rejoigne la résistance, bien avant que tu ne voyages jusqu'à Caer Durmael... Deux ans, mon Baldur, je t'ai attendu pendant deux ans... En moins de deux jours de ton retour, tu m'apporte les plus sombres présages, les plus noires prédictions pour moi, Darhàm et la rébellion." La demi-elfe se retourna, les yeux humides d'une émotion que son cœur refoulait, avant de continuer, la voix légèrement déformée par la colère.
" Darhàm brûlera ce soir... Oaxaca se lancera dans le premier acte de son petit théâtre de massacre. Elle voudra briser notre volonté, enchainer nos vies et se repaître de notre désespoir. Elle fera de Darhàm son sanctuaire personnel, son temple sombre ou des vies comme la mienne n'auront plus leur place. Nous avons déjà envoyé des guerriers et des saboteurs pour commencer à tendre des embuscades sur les lieux ciblés par l'armée d'Oaxaca, mais..." Avec lenteur, Azur s'approcha de Baldur toujours allongé dans la couche de fourrure en défaisant les cordons de sa cape et de ses gantelets de cuirs... Étrange, elle semblait comme exagérer le balancement de ses hanches...
" … Cette bataille n'est pas la mienne, Azur, Darhàm ne représente qu'un port d'où je pourrai partir de ce continent maudit..." interrompit le rôdeur, devinant où son « amie » rebelle espérait guider la conversation... Pas de temps à perdre, pas de cause perdue à épauler... Baldur devait fuir ces ténèbres qui grandissaient dans les ombres des ruines de Caer Durmael.
"... Je sais que notre combat ne t'intéresse pas, mon Baldur... C'est pourquoi j'ai déjà envoyé des hommes contacter les armateurs contrebandiers du port... Tu aura un navire prêt à larguer les amarres cette nuit-même..." coupa Azur, s'agenouillant près du rôdeur sur les chaudes fourrures. Devant la relative surprise de son compagnon qui ne s'attendait pas à une telle clairvoyance, elle esquissa un sourire railleur avant de continuer.
"... Cela t'étonne ? Je te connais bien mieux que toi, mon Baldur... Calculateur, méthodique, glacial et impitoyablement cynique... Tu ne chercheras jamais aucune cause perdue à épauler, n'est ce pas...?" "... Il t'aura fallu tant d'années pour le découvrir...?" "... Ah ah ! Non... Mais j'ai aussi remarqué tes regards s'égarer parfois sur moi, j'ai vu dans tes yeux désabusé l'ennui et l'absurdité que tu trouvais à ton existence... Tu es un loup, Baldur, dans un royaume peuplé de chiens... Survivre... Survivre absolument... Survivre à tout... à tous... Mais n'as tu jamais vraiment vécu, mon Baldur..?" susurra la demi-elfe de sa voix douce, mielleuse et ensorcelante...
Immobile, allongé dans cette couche de fourrures chaudes et confortables, Baldur avait terriblement froid... Son sang s'était glacé et ses muscles refusaient d'obéir à son esprit envoûté par la beauté sauvage d'Azur qui se glissait maintenant doucement contre son ventre, venant serrer de ses cuisses blanches les fourrures de loups qui recouvraient celles du rôdeur...
Pourquoi son corps refusait-il de répondre à son instinct qui hurlait à son âme de ne pas succomber à ces émotions qu'il s'était volontairement interdites... À ces désirs qu'il se défendait de satisfaire ?
À quoi jouait-elle ?
À quoi jouait-il ?
Il ne pouvait que rester là, muet et hypnotisé par le regard doux et maternel de celle qu'il avait toujours considéré comme sa sœur, à écouter sa voix de sirènes qui venait lui murmurer tout contre son oreille...
"... Baldur... Mon Baldur... Quel gouffre s'ouvre entre vivre et survivre... Entre l'aridité d'un désert et la fraîcheur d'une plaine herbeuse. Même un aveugle l'aurait compris. Tu es là depuis à peine deux jours et déjà tu repars par delà les océans..." Azur embrassa tendrement la joue du rôdeur avant de se redresser, son regard illuminé d'une authentique sincérité...
"... Je ne sais même pas si je verrai l'aube de demain... Mon cœur ne t'as jamais menti, je veux vivre... Vivre et non pas seulement survivre... M'enivrer des douceurs de cette vie unique pendant que je le peux encore. Deux ans... Baldur... Mon Baldur... Je t'ai attendu pendant deux ans... " Comme une panthère, Azur eut un mouvement fulgurant et attrapa les lèvres de Baldur qu'elle embrassait avec une passion renouvelée, foudroyant le rôdeur sur place... Des années de frustrations, de solitude et d'angoisses qui s'exorcisaient à travers ce baiser instinctif, sauvage et naturel. Baldur ferma un moment les yeux pour mieux apprécier cette saveur de sel marin se mêlant à de subtils arômes fruités qui irisaient la fine bouche de la demi-elfe...
C'était comme si le temps s'arrêtait... Gelé par ce si doux baiser...
Comme si un silence paisible et caressant se faisait dans son âme de loup enragé...
Doucement, la chaleur revint dans les muscles de Baldur alors que les lèvres des deux amants se quittaient enfin... Laissant au regard du rôdeur le spectacle sublime d'une Azur aux yeux émus et humides, une étincelle bouillonnante de désir y scintillant... Pourtant, dans son regard de louve affamée se trouvait aussi un étrange trouble. Était-elle vraiment sûre d'elle...?
"... Azur...? Tu..." "Chhh... Ne ruine pas l'instant, Baldur..." arrêta la demi-elfe en muselant le rôdeur d'un nouveau baiser... Une de ses mains venant tendrement masser la nuque de Baldur tandis que l'autre se démenait maladroitement à défaire les cordons d'un corset bien trop serré... Devenu plus entreprenant grâce aux douces attentions de la voleuse, Baldur glissa à son tour ses mains dans le dos d'Azur, dénouant méthodiquement et avec une redoutable précision les cordelettes et lacets récalcitrants...
Libérée du joug de son carcan de cuir, Azur gonfla sa poitrine de tout l'air qu'elle pouvait contenir, expirant en un long soupir de contentement... Elle était là, dressée à califourchon sur les hanches du rôdeur, son ample chemise en dentelles bleue et blanche camouflant ses formes subtiles et discrètes. Ses cheveux longs et lisses s'illuminant de reflets orangés aux flammes des bougies, ses yeux azurs rieurs dévorant avec un appétit charnel le corps de Baldur... Tout en balançant lascivement son ventre, elle démêla les lanières de son vêtement et ouvrit doucement les côtés de sa chemise, dévoilant sa poitrine menue et insolente aux regards d'un Baldur envoûté par cette apparition voluptueuse... Toute la beauté et la sensualité féline de la demi-elfe trouvait écho dans l'âme du rôdeur qui n'avait eu pour seule authentique compagne que la lame froide et tachée de sang de son épée. Interdit par le charme arrogant de cette gorge parfaite, il restât un moment là, béat et muet, à contempler son amante...
Au silence qui demeurait dans son âme s'ensuivit le murmure charnel de douces promesses...
Deux loups dans un monde peuplé de chiens...
Amusée par la stupéfaction du rôdeur, Azur attrapa les mains de Baldur et les guida tendrement vers ses seins ronds et blancs qui dodelinaient gaiement à la moindre caresse... Baldur se laissa allez à s'enivrer longuement de la douceur de cette peau nacrée et sensible, de ces légers frissons qui parcouraient les mains de la demi-elfe lorsque le rôdeur du Sud effleurait de ses doigts gourds les mamelons fébriles... De cette cadence régulière et rassurante de la respiration lente et silencieuse d'Azur, de ce rythme rapide et sourd de son cœur battant...
Douce mélodie qu'est la vie...
Baldur se redressa brusquement, venant arracher un nouveau baiser à une Azur riante et excitée... Il sentait dans son dos les mouvements agiles et assurés des doigts de la voleuse, venant détacher une à une les lanières de sa chemise noire... Nichant sa tête au creux des épaules de la demi-elfe, le rôdeur s'étourdit du goût sucré et laiteux de la poitrine de son amante, du parfum de miel et de fleurs qui illuminait son cou et ses cheveux, de cette incroyable douceur qui bâillonnait l'âme et l'instinct sauvage du guerrier du Sud... À son tour, Azur venait embrasser tendrement les épaules désormais nues de son amant, se grisant un peu de cette chaleur masculine, de cette odeur de sang qui ne quittait jamais véritablement le corps de Baldur... Redoublant d'ardeur, Azur lécha lubriquement deux de ses doigts avant de glisser lentement sa main sous sa ceinture en un ronronnement lascif, observant d'un regard carnassier son compagnon qui se débattait avec la récalcitrante boucle de ceinture de son amante... Quelques grognements plus tard, Baldur délivrait de leurs prisons de tissus de magnifiques hanches se prolongeant par des cuisses à la musculature fine et nerveuse. Laissant ce qu'elle avait de plus secret à offrir aux caresses curieuses du guerrier, Azur, entre deux gémissements de plaisirs, dessangla frénétiquement les braies larges de Baldur avant de happer joyeusement le membre viril libéré et passablement excité... Doucement, le rôdeur remonta ses mains le long du dos ondulant de la demi-elfe, effleurant tendrement ces larges cicatrices qui balafraient la chair blanche et sensible...
Soupirs longs, plaintifs et envoutânts d'Azur, recevant au creux de son ventre l'inénarrable mélange du plaisir et abandon...
Enlaçant tendrement sa compagne, Baldur se laissa bercer par les calmes ondulations du bas-ventre blanc de la demi-elfe... Des vagues d'infinies douceurs et chaleurs se répercutaient dans leurs deux corps unis, trouvant leurs échos dans leurs discrètes lamentations et sourds grognements mêlés... Baldur se laissait noyer dans les yeux bleus d'Azur, humides et troublés par ce tourbillons de sensations charnelles qui brûlaient délicieusement son ventre... Jamais le rôdeur ne l'avait trouvé aussi belle que dans cet abandon de soi. La panthère féroce et indépendance devenait une boule de nerf vrombissante entre ses mains... Une poupée essayant de dissimuler son plaisir coupable...
Ne faire plus qu'un avec la louve...
À mesure que les chairs s'emplissaient de plaisirs nouveaux et de plus en plus intenses, Baldur gagnait en ardeur et exaltation là où Azur se perdait dans la douceur et l'abandon, ses ondulations frénétiques ralentissant progressivement alors que sa peau frissonnait de plaisir... Attrapant tendrement son amante par les hanches, le rôdeur glissa lentement Azur sur le dos, enfermant la demi-elfe dans un écrin de chair, de fourrure et de plaisir... Aussi proche qu'il pouvait l'être de la voleuse sans l'étouffer, le rôdeur couvrait de baisers et de grognements sa nuque et ses épaules douces et nacrées, imprégnant d'un rythme puissant et soutenu les va et viens de son propre bassin... Se livrant totalement à l'animalité du guerrier du Sud, laissant son cœur s'affoler à l'approche de la volupté libératrice, Azur muselait ses gémissements passionnés, tétanisée par le plaisir et l'adrénaline. Baldur, à son tour, s'approchait peu à peu de l'ultime estocade, ses mouvements spasmodiques trahissant la satisfaction carnée de ses désirs les plus enfouis...
Le goût de l'interdit n'avait néanmoins pas complètement annihilé la volonté du rôdeur... C'est pourquoi quand son corps commençât à frôler ses limites, il tenta de quitter, malgré son enivrante douceur et parfum sucré, le ventre brûlant d'Azur qui pressentait elle aussi la douce anticipation de la volupté...
Une paire de jambes blanches vint se refermer sur le bassin de Baldur, scellant dans un délicieux étau son membre dans le doux velours du bas-ventre d'Azur...
"... Baldur... Baldur... Baldur..." répéta-t-elle tendrement à l'oreille du rôdeur alors que ce dernier, dans un dernier et puissant grognement, inondait coupablement la féminité de la demi-elfe de l'agréable chaleur de sa propre semence...
Lorsqu'Azur relâcha son étreinte, haletante et transie de plaisir, Baldur s'effondra lourdement sur le côté, au milieu des confortables et douces fourrures de la couche nuptiale. Le rôdeur, le regard abattu, les muscles engourdis, la respiration pantelante et saccadée, croisa les yeux mis-clos et encore humide de plaisir de la voleuse... Réunissant ses dernières forces, il lança silencieusement des mots que sa gorge ne laissait pas passer... Non... Ce qui venait de se passer n'était pas digne de mots de mortels...
Térassé par la fatigue, Baldur ferma paisiblement les yeux avant de sombrer doucement dans un sommeil apaisé et libérateur. Ce qu'il emportait avec lui aux royaumes des rêves étaient la douceur de la main de la demi-elfe qui caressait tendrement sa joue... Qui avait véritablement vaincu...? Quelques pensées s'aggloméraient dans son esprit confus, mais son âme avait retenue la leçon de vie d'Azur...
Cette nuit, il sera loin... Voguant sur un océan d'ébène, détaché du dernier lien le reliant à son passé...
... Cette nuit, Darhàm brûlera ...
...
Cette nuit, Darhàm brûlera ...