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 Sujet du message: L'Hirondelle (Guilde : N. Obédience de la Magie, v=x2)
MessagePosté: Lun 22 Nov 2010 19:45 
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L'Hirondelle (Guilde : La Nouvelle Obédience de la Magie)

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L'hirondelle est un brick affrété uniquement pour le transport de voyageurs. Possédé par la Nouvelle Obédience de la Magie c'est un navire rapide et léger, de bonne facture sans être pour autant un chef de file.

Le capitaine se nomme Edward Eckar, un ancien officier de la marine marchande ayant cherché une vie mieux rémunérée. Il a avec lui une trentaine de matelots.

(Les membres de la guilde peuvent l'emprunter à volonté)

Durée du trajet en bateau entre les villes des 4 continents
Vitesse : Avancée (x2)

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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 Sujet du message: Re: L'Hirondelle(Guilde : La Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Mer 9 Fév 2011 00:39 
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De l'eau, de l'eau et toujours de l'eau à perte de vue.

Parnalia était en train de faire le constat que toute expérience n'était pas forcément bonne à prendre.
On ne pouvait même pas dire que le voyage sur l'Hirondelle avait bien commencé : c'est bien simple, la lyikor avait crut qu'elle allait mourir à force de vider le contenu de son estomac dans le seau qui ne quittait à présent plus son emplacement sous son hamac.
Cela avait débuté avec cette infâme impression de roulis et de terre instable sous les pattes : un coup à gauche, un coup à droite, un coup à gauche...
Car telle était le problème du navire de transport emprunté par Parnalia : la structure fine de celui-ci lui faisait certes gagner en vitesse et en manoeuvrabilité, mais au détriment de son équilibre ! Pas de quoi fouetter un chat pour des marins entraînés direz-vous, mais pour une petite louve bipède n'ayant aucune expérience de la mer, c'était tout autre chose.
Celle-ci était donc rapidement partie se claquemurer dans sa cabine, espérant inconsciemment que la sensation serait moins forte une fois dans le noir. Elle se trompait.
A partir de ce moment, les marins mi-goguenards mi-compatissants ne purent plus voir leur passagère que comme un éclair furtif ne sortant que pour vider son seau par-dessus bord et pour avaler un morceau quand la faim se faisait trop forte.
Ils finirent néanmoins par avoir pitié d'elle et ce fut au quartier-maître Aladric que revint la tâche de soulager la femme-louve.

L'officier de marine barbu frappa à la porte de la cabine avant d'attendre une réponse : sa longue expérience des femmes lui soufflait qu'il pouvait s'avérer mortel pour un homme d'entrer dans l'antre d'une femme sans y avoir été invité.
Il n'entendit en retour à travers la porte qu'un bruit liquide suivi d'un gémissement.
L'humain poussa un soupir, ôta son tricorne et poussa la porte de la cabine qui n'était pas verrouillée. Un flux d'air sentant le renfermé et la bête malade lui frappa les sinus et le fit grimacer, mais il faut dire en son honneur qu'il ne recula pas devant l'adversité et même qu'il avança bravement.
Parnalia était dans un état déplorable : à la voir ainsi prostrée dans le hamac, les yeux clos et le gémissement au bord des lèvres, il était facile de constater qu'elle était à bout. De plus, son poil terne, ses lèvres sèches et sa musculature qui commençait à fondre indiquait que les nausées étaient en train de saper complètement ses forces.
La lyikor entrouvrit les yeux et constata que son visiteur n'était pas exactement celui qu'elle escomptait. Elle tenta néanmoins de faire un peu d'humour et un filet de mots sortit de ses lèvres sèches.

- Alors, quartier-maître... vous n'avez rien de mieux à faire que de venir voir une louve de mer agoniser ?

Le marin répondit à sa manière, c'est à dire bourrue.

- Ne dîtes pas n'importes quoi, lyikor : vous n'allez pas mourir !

- J'aimerai bien, pourtant... ça m'éviterai d'avoir à souffrir en macérant dans ma propre bile.

- Ce qu'il ne faut pas entendre... allez, sortez de là, je vais vous faire prendre l'air.


Parnalia regarda l'homme avec une expression de détresse, comme s'il lui proposait le plus naturellement du monde de marcher sur des charbons ardents.

- Je vous préviens... si je bouge, je vous dégobille dessus.

- Mais oui, mais oui... ne vous inquiétez, j'en ai vu d'autres.


Aladric se pencha et attrapa Parnalia sous les aisselles pour l'aider à se relever progressivement, avec une douceur surprenante pour quelqu'un ayant sa carrure et son caractère. Néanmoins, une fois quasiment redressée, la lyikor eut un haut-le-cœur et vomit sur les bottes hautes du marin un infâme mélange de brouet de poisson de la veille assaisonné d'un peu de bile.
Parnala eut un pauvre sourire en voyant l'homme jurer mais ne pas s'emporter.

- Désolée... je vous avais prévenu.


L'homme ne répondit rien sachant pertinemment ce qu'endurait la fujonienne, mais n'ayant jamais vu quelqu'un souffrir plus de deux à ce point du mal de mer.
Il escorta donc à petit pas son colis souffreteux en la soutenant et en s'arrêtant chaque fois qu'une nouvelle crise pointait le bout de son museau.
Il ne se rendait pas compte que Parnalia ne souffrait pas seulement de ses nausées, mais également du manque d'espace et surtout du manque d'élément naturel solide auquel se rattacher et à partir duquel faire ses prières à ses dieux.

Une fois sur le pont, Aladric lui fit respirer à fond les embruns salés, ce qui eut pour effet de dissiper momentanément le goût acide dans la bouche de la jeune femme-louve. Il sortit ensuite un morceau de matière brune séchée et le lui présenta directement sous le museau. Cette chose semblait avoir l'odeur d'un navet et la consistance du vieux cuir.

- C'est de la Ketesh séchée. Du poison quand elle est fraîche, mais un bon remède contre le mal de mer. Faut juste se faire à son goût abominable.

Parnalia ne répondit rien à cause du méchant tournis qui l'affectait, et se laissa enfourner dans la gueule la racine amère avant de la mâcher péniblement.
Un goût atroce, certes... mais ne dit-on pas que les médicaments les plus infâmes sont également les plus efficaces ?
Toujours est-il que sa migraine passa partiellement, tout comme son envie continuelle de vomir, même si elle avait toujours l'estomac en vrac.
Aladric continua à lui servir de soutien tandis qu'ils se promenaient sur le pont, attirant sur eux les regards de l'équipage non plus compatissants mais... envieux ?
Une belle lyikor quasi-dénudée, vulnérable, entre les bras d'un solide marin barbu... il y avait de quoi jaser ! Mais le quartier-maître restait impassible et menait sa tâche à bien, même s'il sentait particulièrement bien la poitrine de Parnalia se presser continuellement contre son bras.
La promenade fut cependant écourté lorsque l'homme, portant son regard vers l'horizon vers bâbord, afficha tout à coup une mine sombre.
Il fit signe à Parnalia de presser le pas pour qu'elle retourne dans sa cabine, un soupçon d'inquiétude perçant dans sa voix.

- Un coup de tabac se prépare. Cela risque de durer plusieurs heures. Vous feriez mieux de rester dans votre cabine en attendant que le plus gros passe, ce sera plus prudent.

- Un instant, qu'est-ce qu'un "coup de tabac" ?

- Une tempête. Rien d'insurmontable mais nous allons la prendre de travers, alors cela risque de secouer pas mal. Restez à l'abri.

la lyikor n'ajouta rien, se laissa claquemurer dans sa cabine et tenta de profiter de sa sérénité d'estomac provisoirement retrouvée.
La délivrance dura une heure tout au plus, avant que le roulis ne commença à s'intensifier.
La terreur de la jeune femelle n'eut alors plus de limite : seule dans la noirceur de son étroite cabine, toujours malade comme une chienne, elle se faisait balloter de part et d'autre de son habitacle à chaque vague encaissée par l'Hirondelle.
Réagissant comme n'importe quel membre de son peuple ou comme n'importe quel animal pris au piège, elle se mit à hurler à la mort de désespoir avant de chercher frénétiquement à s'extraire de ce piège de bois.
Parnalia tenta d'ouvrir la porte grâce à la poignée, mais Aladric l'avait verrouillée de l'extérieur en repartant grâce à un passe-partout. Elle tenta alors de la griffer, de la frapper, de l'insulter pour l'ouvrir, mais le morceau de bois travaillé restait impassible.
Au bord de la folie furieuse, la femelle poussa un cri de rage et se jeta une fois, deux fois, trois fois l'épaule en avant contre la porte récalcitrante !
Au bout de la cinquième tentative, un double craquement se fit entendre : le premier provenait du loquet de la serrure qui venait de céder sous le traitement brutal administrée par la folle furieuse; quant au deuxième, il provenait de l'épaule de la folle en question qui venait de craquer pour la même raison.
Le bras droit en sang à cause des escarbilles de bois, Parnalia se rua alors dans la coursive en direction du pont, sous l'œil hagard et vaguement terrorisés des marins qui s'affairaient de tous côtés.

Elle déboula sur le pont au moment au moment où les éléments étaient les plus déchaînés. Les gabiers avaient finis d'attacher les voiles, le capitaine tentait de maintenir de maintenir sa trajectoire au milieu de tout ce chaos et les marins encore sur le pont s'accrochaient à ce qu'ils pouvaient pour ne pas se faire emporter.
Aladric, alors situé sur le gaillard d'arrière et se tenant de toutes ses forces à la rambarde pour ne pas se faire emporter, vit Parnalia, illuminée par la lumière des éclairs, en train de crier un hurlement de défi à la face de la tempête.
Son sang ne fit qu'un tour et il se précipita pour la protéger, dévalant et glissant sur les marches de l'escalier menant au pont.

- Mais quelle idiote !

Profitant du fait qu'elle lui tourna le dos, il lui sauta dessus dès qu'il le put et tenta de la l'immobiliser sur le sol de bois glissant en lui glissant son bras gauche sous la gorge et en lui crochetant jambes et bras avec les siens.
Ne se rendant plus compte de ce qu'elle faisait, la lyikor réagit comme n'importe quel animal et mordit avec acharnement dans le bras qui semblait vouloir l'étrangler.
L'homme grogna en sentant les tissus de son vêtement et de sa chair se déchirer mais maintint sa position, profitant de son gabarit et de sa force supérieure.
La lutte confuse aurait pu continuer longtemps si les éléments n'avaient pas décidé de s'en mêler : une vague énorme s'abattit sur le pont, coupant le souffle des deux protagonistes et les faisant irrémédiablement glisser vers le bastingage.

A bout de force une fois sa crise de folie presque terminée, Parnalia n'eut pas la force d'agripper le rebord de bois lorsqu'elle le percuta et passa par-dessus bord.
Une fois dans l'océan déchaîné, une vague puis une seconde s'abattirent sur elle et la firent couler vers les abysses.
La lyikor commença doucement à couler, toujours légèrement consciente du fait qu'elle s'enfonçait dans cet élément qu'elle avait eu la prétention de maîtriser par sa magie et qui à présent l'engloutissait. Elle n'eut ni la volonté ni la force de tenter de se fébattre pour remonter à la surface. La sérénité, le calme du monde marin lui sembla une délivrance par rapport à l'agitation de ces dernières semaines. Elle se laissa aller.

Ainsi, c'est comme cela que tout finit... mon escapade dans ce monde aura été courte, mais je ne regrette rien.

Parnalia ferma ses yeux et sentit ses poumons se remplir d'eau. Elle ne regrettait qu'une chose : ne pas pouvoir reposer dans la terre ferme. Mais que l'on repose au fond d'un abime ou au sein d'une forêt, on doit bien retourner à la Mère, non ?
Elle accepta l'idée de sa mort et se laissa glisser vers les ténèbres.

_________________
Parnalia, mage Fujonienne

Un monde si grand et si vaste... comment s'y sentir seule ?


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 Sujet du message: Re: L'Hirondelle(Guilde : La Nouvelle Obédience de la Magie)
MessagePosté: Jeu 10 Fév 2011 17:04 
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Pour les incultes, sachez que les lyikors ne croient pas en un paradis ou même en une vie après la mort. Pour eux, la mort est une fin définitive où le corps comme l'esprit du défunt rejoignent le sein de la Mère et continuent à participer au grand cycle de la Vie.
C'est entre autre pourquoi ceux-ci n'ont pas vraiment peur de mourir, même si comme tout le monde ils ne font rien pour accélérer cette fatalité.
Imaginez donc la surprise de Parnalia lorsque, du fond des ténèbres marines dans lesquelles elle se croyait encore plongée, elle entr'aperçu une faible lueur.
Du fin fond de sa faiblesse physique, une évidence lui apparut donc : elle n'était pas morte.

Mais si le sens de la vue lui revint en premier, celui de l'ouïe tarda à se manifester, peut-être parce qu'il régnait un silence de mort dans la cabine où elle reposait.
Puis le toucher revint, lui faisant amicalement percevoir les fibres grossières du hamac sur lequel elle était étendue, mais plus particulièrement les multiples douleurs dont elle faisait l'objet : l'épaule disloquée qui lui avait permis de fracasser la porte de son antre, les côtes fêlées lors de sa réception en souplesse contre le bastingage du navire... mais plus généralement l'épuisement général de son corps.
Le retour de l'odorat ne lui fit pas de cadeau car la lyikor reconnut par ce biais l'odeur infâme de la cabine où elle avait tant souffert.
Enfin, son sens du goût manqua de l'achever quand elle perçut le mélange de sel, de reste de bile et de ketesh que recelait sa gueule... pas franchement le réveil idéal.

Un mouvement à la limite de son champ de vision lui fit doucement pivoter la tête, dévoilant le quartier-maître Aladric, toujours aussi expressif mais avec le bras passé en écharpe dans un linge presque propre.
L'humain sembla remarquer le réveil de sa patiente et s'approcha d'elle pour poser la main sur le front brûlant de la Fujonienne tout en grommelant dans sa barbe hirsute.

- De la folie... de la pure folie... on aurait pu y passer tous les deux...

Parnalia eut un sourire maigre et douloureux en entendant l'homme pester contre elle : elle sentait confusément que c'était sa manière de mâle de montrer qu'il s'inquiétait pour elle.
Elle tenta de placer une remarque narquoise, mais seule un gémissement rauque s'extirpa de ses lèvres crevassées, ce qui eut pour effet qu'Aladric s'empara du pichet d'eau à côté de lui. Il passa sa main doucement derrière la nuque de la lyikor et lui releva légèrement la tête de même avant de lui verser un peu d'eau dans la gueule.
Le breuvage avait un goût d'ambroisie et elle l'aspira avidement, bien qu'une bonne partie se répandit par les coins de sa gueule entrouverte.
L'homme retira la cruche et reposa doucement la tête de la femelle contre la fibre rêche du hamac, avant de reprendre son poste, assis sur un tabouret près d'elle pour la surveiller.
Cet intérêt, ainsi que l'impression de sécurité qui se dégageait de cet homme, suscita l'émoi dans le cœur de Parnalia; et, malgré sa gorge sèche, elle parvint à articuler :

- Merci

Un seul mot, un seul mot pour prouver toute la reconnaissance d'un être envers un autre. La lyikor s'endormit, la larme à l'œil, sous la vigilance constante de son gardien éclairé par la lueur vacillante d'une chandelle.

Elle mit plusieurs jours à se remettre des évènements survenus pendant l'orage, toujours pouponnée par la même personne. Elle apprit d'ailleurs par la suite qu'il avait monté la garde chaque nuit devant sa porte, cerbère impitoyable, pour qu'elle ne reçoive pas de visite nocturne de la part de membres de l'équipage en manque de défoulement sexuel.
Durant tout ce temps, elle avait appris à respecter cet homme et à apprécier ses silences tout autant que lui semblait aimer ses bavardages.
Davantage qu'une amitié ou à une histoire d'amour en devenir, cela ressemblait davantage à un début de relation entre père et fille, ce qui leur convenaient à tous deux.

Une fois remise, Parnalia se rendit compte que son mal de mer semblait avoir pris des vacances permanentes, et elle n'eut alors pas de cesse de rattraper le temps perdu : il n'y avait pas un jour sans qu'on ne la trouve dans la vigie admirant le bleu infini de l'océan, ou en train de questionner le bedonnant capitaine Edward Eckar, ou encore en train de farfouiller dans la cargaison de la cale.
Parnalia était heureuse de pouvoir se mêler enfin à la vie de l'équipage et de savourer cette expérience qui avait si mal commencé. C'est donc tout naturellement qu'elle devint la coqueluche de l'équipage, dont elle animait les journées, les soirées de fête... et parfois même les nuits, dans les fantasmes de certains des marins.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et l'Hirondelle finit par arriver en vue de la ville d'Oranan. Celle-ci semblait radicalement différente de Dahràm : toute en toits plats, avec un petit côté sauvage de par les espaces de végétations lovés entre les quartiers comme des bijoux dans leurs écrins...
Parnalia, accoudée au bastingage près de la proue du navire, sentait à nouveau le vent de l'aventure souffler un vent de renaissance sur elle.
Elle ne se retourna pas en entendant Aladric s'avancer vers elle puis s'accouder dans la même posture à son côté, mais se mit à battre de la queue contre sa jambe droite pour l'agacer un peu.

- C'est la fin du voyage, Parnalia.

- Ou plutôt le début, vieux loup de mer.

- Exact... je vais continuer à sillonner la mer et toi à cravacher sur terre.

- J'espère bien qu'on pourra se revoir.

- L'Hirondelle sera toujours là pour t... ah, mais qu'est-ce que tu me fais dire ?
Et c'est quoi ces coups de queue ?
T'as gagné, je te laisse mariner seule !


Parnalia vit en souriant le vieil ours de quartier-maître s'en aller en pestant de plus belle contre tout et n'importe quoi. Elle ne le revit même pas au moment du débarquement, mais elle se fit la promesse de remonter un de ces jours sur l'Hirondelle rien que pour le plaisir de se chamailler avec lui.
Son baluchon sur l'épaule, elle pénétra dans le quartier du port après avoir pris une profonde inspiration.
Direction, l'académie de magie !

_________________
Parnalia, mage Fujonienne

Un monde si grand et si vaste... comment s'y sentir seule ?


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 Sujet du message: Re: L'Hirondelle (Guilde : N. Obédience de la Magie, v=x2)
MessagePosté: Dim 19 Juin 2011 02:08 
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Messages: 203
Localisation: Tulorim

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Froid...
Froid...

Froid......
Froid...

...

Paysage absurde
Océan de neige immaculée
...
Colonnes anciennes à moitié englouties

...

Il y fait si...
Froid...

Un morceau de néant...


Platine...? Un goût de métal sur ta langue... Une désagréable sensation de déjà-vu...
... Invisible et oppressant, un grondement sourd résonne dans le lointain et se répercute dans chacun de tes os...

Un rêve...? Ou une vision...?

...

Étrange personnage qui se dressait à quelques mètres de là. Chevalier à l'armure grise argent, au casque ajouré rabaissé sur son visage inconnu et anonyme... Des failles de sa cuirasse blanche laissaient s'échapper d'insolites vapeurs iridescentes, faites de la même matière qu'un ciel nocturne...
Qui..?

Étrange personnage qui se dressait à quelques mètres. Derrière la visière opaque de son heaume, la menace d'un regard inquisiteur semblait peu à peu devenir palpable...
Est ce le froid ou cette accablante présence qui paralysait jusqu'au dernier de tes muscles...?

Étrange personnage qui se dressait à quelques mètres. Ses bras gantelés croisés sur son buste, la créature onirique semblait attendre quelque chose... Ou quelqu'un...? Une longue épée au pommeau d'argent pendait contre sa cuisse gauche, mais sa seule présence suffit pour te glacer le sang...

Froid...
Froid...

Froid...


Lentement, en ne détournant presque pas son obscur « regard »de toi, la créature armurée laissa retomber ses bras en tournant peu à peu son dos... Dans un écho absurde et feutré, les lourdes bottes s'avancèrent l'une après l'autre dans l'espace blanc. Tes jambes commencèrent à suivre la marche, se mouvant à leur tour de façon irrépressible... Ton esprit engourdi semblait peu à peu regagner conscience, mais tu n'arrivais toujours pas à comprendre ce qu'il se passe, à reconnaître ce blason qui orne l'armure du chevalier...

À mesure que ton âme hébétée imprimait dans ta mémoire la vision de la créature en armure, les colonnes qui s'élevaient dans l'espace blanc et vide se couvraient rapidement de lierres et de poussières. Semblant vieillir précipitamment, elles tombèrent peu à peu en morceaux jusqu'à ne devenir plus que de simples ruines recouvertes de plantes fanées...

Ton regard se reporta à nouveau sur le chevalier en armure... Te tournant le dos, immobile et droit comme une stèle de pierre, son armure s'était considérablement ternie et accusait la marque de l'âge et de la rouille. Bientôt, la cuirasse se transforma en amas de ferrailles oranges et brunes, les mailles qui composaient le tissu de nuit de la tunique du chevalier se déliaient et se déchiraient , dévoilant peu à peu à tes yeux une indicible vision...

Un souffle glacée, rythmé et régulier, à l'image d'une inquiétante respiration soufflait contre ton cou...

Les morceaux d'armures tombèrent un par un en disparaissant silencieusement en une gerbe d'étincelles bleues électriques avant de toucher le « sol »... Sous les gantelets, les cuissardes et la cuirasse apparaissait un squelette noir, les os aussi sombres que le charbon et la cendre qui les recouvraient... Ton cœur, comme reconnaissant le sinistre spectre, s'affola et se dérégla alors que dans ta gorge se forme une boule d'effroi et de terreur qui n'ose pas éclater...

Tu essaya de t'enfuir, mais tes jambes semblaient ne plus vouloir te répondre. En baissant les yeux, tu remarquas qu'elles étaient prisonnières de deux morceaux de glace blanche, comme les incarnations physiques de la peur que tu ressentais...

Dans un lugubre craquement, le crâne du spectre se tourna peu à peu vers toi. Ses orbites vides aspirent les couleurs qui t’entouraient, changeant la blancheur immaculée du néant qui t'englobait en un voile de ténèbres et d'onyx... L'épée qui ornait tout à l'heure son flanc s'était transformée en un improbable poignard d'os. D'un geste, le bras décharné de l'apparition l'agrippa et commença à revenir vers toi...

Tu avais beau te débattre, la glace qui emprisonnait tes jambes remonta peu à peu vers ton bassin, vers tes épaules, jusqu'à ce que tout ton corps devienne l'otage de cette prison glacée... Tes yeux eux-mêmes gelèrent, et tu ne pus qu'observer dans la terreur la démarche tourmentée du squelette noir. Arrivé devant-toi, le crâne sinistrement orné d'un rictus mauvais, la créature leva le poignard de ses deux mains...

... Des voix comme venues d'outre-tombes commencèrent à clamer alors ton nom...


"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."
"...Baldur..."

"...Baldur..."

"...Baldur..."



...Baldur...


---




Alors que la dague s'apprêtait à frapper le cœur, Baldur s'éveilla en étouffant ses hurlements. Pendant quelques instants qui lui semblèrent durer une éternité, le rôdeur observa les alentours à la recherche du spectre sombre qui l'avait hanté. Sa respiration haletante et irrégulière, ses muscles encore tétanisés par l'effroi l'empêchant de bouger, les yeux brûlant par la transpiration qui y coulait, Baldur se sentait frigorifié... Jamais il n'avait fait cauchemars aussi puissant, aussi réel... Il pouvait à peine réprimer la pensée qui germait dans son imagination qui lui murmurait que ce qu'il avait vu était bel et bien réel. Peu à peu, ses jambes et ses bras retrouvèrent leurs forces, et Baldur chassa suffisamment ses peurs pour enfin se dégager du paresseux balancement de son hamac de toile... Posant ses deux pieds nus sur le plancher de bois froid et humide, le rôdeur appuya sa main contre un morceau de bois et continua d'examiner son environnement, cherchant instinctivement du coin de l'œil le spectre noir, toujours quelques peu alarmé par son apparition...

Mais les colonnes en ruines et les chevaliers squelettiques avaient laissés place à un paysage que Baldur reconnaissait facilement : les cales de l'Hirondelle, le navire appartenant à cette fameuse guilde de magiciens établis aux quarte coins du monde. Tout en se dirigeant en titubant vers un tonneau d'eau ouvert un peu plus loin, Baldur essaya de se remémorer ce qu'il s'était passé ces deux dernières semaines, durant la traversée à bord de ce fier navire...

C'était d'abord l'abominable odeur de poisson, de sel et de bois humide qu'il reconnaissait le plus facilement, un parfum qui l'avait tant accompagné dans les jours et les nuits à contempler ce désert d'eau et ces dunes d'écumes que Baldur en venait à croire qu'elle avait imprégné jusqu'aux plus profondes mailles de ses vêtements... Quelques ronflements attirèrent l'attention du rôdeur qui reconnût là ceux du Quartier-maître Aladric et d'autres marins que Baldur reconnaissait pour avoir régulièrement joué aux cartes et aux dés avec eux durant les interminables soirées qui ponctuaient la traversée. Le quartier-maître, avec ses favoris hirsutes et son visage bonhomme, s'était montré d'ailleurs particulièrement amical en veillant sur la santé du rôdeur au début du voyage, lorsque les vagues et les embruns rendaient Baldur plus ou moins malade. Enfin, c'était la chaleur qui, malgré le vent frais nocturne, devenait de plus en plus étouffante dans la cale... Tulorim était, selon les dires des marins, l'objet d'une canicule sans précédent qui avait particulièrement mis-à-mal les habitants de la riche ville... Une chaleur que le rôdeur ne pouvait que redouter, lui qui était si habitué à l'environnement humide et frais des marais Darhàsmois...

Plaçant ses deux mains de chaque côté du tonneau, Baldur plongea la tête dans l'eau sombre et fraîche, avalant par gorgées goulues le doux liquide que la gorge desséchée du guerrier accueillait comme une bénédiction... Avide de chasser les visions cauchemardesques qui le hantaient encore, Baldur but encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir sa respiration...

Relevant la tête, la barbe toute perlée de gouttes d'eau, le rôdeur resta là un moment, immobile et pensif. A méditer sur cette effroyable vision qu'il ne parvenait pas à exorciser... Nerveusement, il porta la main sur le couvercle doré de sa boussole...

Elle ne vibrait plus...

Retournant paresseusement en direction de son hamac, Baldur laissa échapper un grognement en s'affalant dans la toile encore humide de sueurs... Malgré sa fatigue, le rôdeur du Sud n'arriva pas à retrouver le sommeil, préférant la compagnie plus chaleureuse de ce bracelet de perles noires qui ornaient son bras gauche, cadeau de la plus voluptueuses des demi-elfes de Darhàm et gageure de souvenirs bien plus doux que ceux de ces dernières nuits...

Demain, si le Quartier-maître disait vrai, l'Hirondelle arriverait à Tulorim... Mais sera-t-elle vraiment porteuse d'un agréable printemps...?

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


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