Filgo a écrit:
Tout était calme et paisible sur le campement, seuls quelques cris d’animaux et autres sons produits pas les insectes tournant autours des feux venaient troubler la quiétude du bivouac. C’est alors qu’au beau milieu de la nuit, un grand bruit se fît entendre, mélange de piaillements en tous genres et de battements d’ailes, tandis qu’un nuage de plumes se formait dans le ciel pour disparaître dans la nuit. Ce brouhaha aurait réveillé un régiment de ronfleurs et tous dans le groupe furent sortis de leur torpeur nocturne, se demandant ce qui pouvait bien se passer, et je ne faisais pas exception.
Nous eûmes notre réponse peu de temps après.
En effet, la terre se mît à trembler violemment, déracinant quelques arbres et faisant tomber certains membres de l’équipée, qui pourtant avaient le pied marin. La secousse dura quelques secondes, qui parurent bien longues, puis le calme revint aussi rapidement qu’il avait disparu et tout le monde se rendormit sans se pose plus de question que ça.
Pour ma part, je pris la peine, avant de me rallonger, de piocher un morceau de pain dans ma besace et de l’engouffrer rapidement.
Quelques heures plus tard, le soleil tentait déjà de percer le couvert des arbres, signalant le début d’une nouvelle journée de marche.
Tout le monde se lève assez rapidement et il ne faut même pas une heure pour que nous nous remettions en route. Tout ce que l’on pu dire de cette matinée c’est qu’elle fût assez ennuyeuse, hormis qu’à chaque pas, de nouvelles bestioles faisaient leur apparition, me donnant de plus en plus l’envie de rester ici.
Une seule chose, plus étrange que le reste, vint agrémenter le voyage de la première partie de journée : par endroits, des zones complètes de végétation, d’une surface d’une dizaine de mètres environ, semblait dépérir par on ne sait quel phénomène. L’hypothèse la plus plausible était sans doute l’excès d’humidité, mais cela me laissait tout de même perplexe.
Vint alors le moment le plus important de la journée, le repas ! Toujours aussi frugal mais plutôt bon surtout après plusieurs heures de marche. Nous étions à table, si je puis me permettre l’expression, depuis une vingtaine de minutes, moi, bien concentré sur ce que j’avais dans les mains, quand Bogast se mit à parler tout seul puis à crier.
Suivant ses ordres, je me levai et tirai mon épée de son fourreau pour la pointer droit devant moi, me rendant compte un instant plus tard que je n’avais pas la moindre arme sur moi… sûrement un mauvais coup dû à la chaleur.
Il n’empêche que quelque chose de visqueux tomba sur mon bras tendu pour s’y accrocher avec force de chuintements, une seconde de ses choses faisant de même sur ma jambe. En y regardant de plus près, la créature était facile à reconnaître, un animal aussi banal ne pouvait être qu’une sangsue et comme elle venait des arbres, j’optais pour la sangsue arboricole.
Le seul vrai bon moyen de se débarrasser de ces bêtes était sans doute de les brûler, ce que je fis le plus simplement du monde, pointant mon doigt sur l’une d’entre elle et projetant un petit projectile embrasé.
« Héhé, trop facile. »
Hélas, c’était là encore une hallucination et le mollusque était encore agrippé à ma chair, mon trait de feu partant s’écraser un peu plus loin sur le tronc d’un arbre. Si je voulais avoir l’air débile, je crois que je venais de le faire sans même m’en rendre compte. Secouant la tête pour me remettre les idées en place, je réitérai mon action qui, cette fois-ci, marcha convenablement et la créature s’écrasa à mes pieds, une petite odeur âcre emplissant l’air.
Pour la seconde, je fis de même mais cette dernière semblait plus résistante que l’autre et tenta de s’échapper une fois parterre. Une idée me vint alors. Plongeant ma main dans ma besace, j’en sortais mon flacon rempli de bière pour le vider d’une traite et y faire entrer la sangsue.
« Dites, vous croyez que je pourrai l’apprivoiser ?.... euh… oubliez ce que je viens de dire… »
Je venais encore une fois de me rendre ridicule mais j’étais bien décidé à garder mon animal.
Bizarrement, quand il nous fallu repartir, l’allure s’était considérablement accélérée et nous sortîmes de la forêt vers la fin de l’après-midi, les arbres laissant place aux rochers et aux troncs morts. Ce paysage était un peu morbide et des questions me venaient, tandis que je combinais les divers événements de la journée et de la nuit.
D’abord la secousse, puis les zones d’arbres pourrissants et enfin, les végétaux mort non loin du sommet…
(Et si nous étions sur un volcan… ça semble concorder…)
Je préférais tout de même garder mes réflexion pour moi, plutôt que de passer encore pour un c**, et nous continuâmes notre ascension jusqu'à un petit plateau assez calme, vide de toute végétation, le chef d’expédition voulant sûrement éviter un nouvel incident avec des sangsues.
Pour ma part, il fallait que je donne à manger à la mienne et je m’éloignai donc du campement pour chercher un petit mammifère ou même un oiseau pour nourrir mon nouvel animal de compagnie.