La nuit qui arrive sera assez bruyante. Régulièrement de petits tremblements de terre vous réveillent, et de petites explosions se font entendre au loin. Andelys sera malade, ayant été le seul à ne pas avoir été soigné. Nuit à RP avec Cromax.

Le lendemain matin, Vous démarrez votre ascension, toujours gênés par les séismes. Par endroit, les pentes sont proches des 45°, la végétation n'est pas du tout présente, et peu d'insectes viennent vous ennuyer. Par endroit, les pierres sont glissantes, et régulièrement, vous glissez. Attention, une chute risque de vous faire redescendre assez bas !

Au milieu d'après midi, vous traversez un petit plateau étrange, avec de toutes petites bosses par endroit. Les seismes continuent lors de la traversée, puis arrivée à un quart du plateau, le sol se craque et de grands geysers d'eau brûlante s'envolent devant vous. Rapidement, vous vous retrouvez dans une facheuse posture, le volcan que vous escaladez ne souhaitant visiblement pas votre présence ... Avec l'aide de Bogast qui dévie les geysers, et de Lilith qui raffraichie l'atmosphère, vous arrivez néanmoins à passer au pas de course. Attention aux gouttes d'eau, elles sont corrosives !

Finalement passés, la fin d'après midi arrive tandis que vous marchez dans la neige du sommet, qui fond lentement. Là, vous placez le campement et profitez de la neige pure pour remplir vos gourdes. Les Cartographes s'éloignent les uns des autres, escortés par des PNJ. Vous pouvez suivre un des groupes énoncés plus loin au choix.

Cheylas comment la carte de ce qui est visible à l'Ouest. Elle est avec Fizold.
Seldell à l'Est, avec Andelys, et au Sud, Arévoès avec Bogast.
Sur vous 8, 6 peuvent aller où ils le souhaitent, et deux restent au camp. Je tire au dés qui part. ( ceux qui ont les plus bas dés restent au camp. )

Cromax (38), De (75), Keynthara (29), Lothindil (24), Lelma (6), Filgo (53), Lilith (85), Silinde (52).
Donc si je classe :
Lilith, De, Filgo, Silinde, Cromax, Keynth et restent au camp Lelma et Lothi.
Essayez de vous répartir auprès des carto, pas tous avec un seul.

Le soir arrive, et tous retournent au camp où la nuit est rythmée par des explosions et de petits tremblements de terre. Sont de garde Lilith et Lelma.


Ce qu'il faut RP pour les flemmards qui ont pas envie de relever ( je ne vise personne Keynthara )
_ La nuit
_ Le départ de l'ascension, avec les pentes raides
_ Les geysers
_ L'arrivée au sommet et votre partage avec les carto / ou votre garde du camps
_ Retour au camp quand il commence à faire trop sombre.

Au petit matin, Seldell se réveille le premier, grognon de ne pas avoir pu passer une nuit tranquille. Il s'étire longuement et regarde en souriant quelques secondes la petites aniathy assoupie. Bogast enveloppé dans ca cape se lève également, malgré le peu de bruit fait par Seldell. Andelys, encore barbouillé de sa nuit (voir futur RP de cromax) et éveillé, assis sur un petit rocher. Bogast réveille les derniers dormeurs puis, tous le monde part quelque minute plus tard.

Durant la monté, Andelys fatigué glisse régulièrement, Seldell n'a aucune difficultée, étant très agile, tout comme Cheylas. Bogast lui reste calme et marche lentement pour être sûr de ne pas tomber, ce qui est efficace. Arevoès lui s'aide d'un bâton, et Fizold de son sabre.

Lors de la traversée du plateau, lorsque le sol explose, Bogast est le seul à ne pas sursauter. Automatiquement il lève sont bras gauche de sous sa cape et semble dévier la direction des Geysers. Seldell reste près de l'aniathy et essaye de la protèger en mettant un petit vêtement sur elle pour lui couvrir la tête. Bogast demande à Lilith de se dépêcher d'utiliser de la glace pour refroidir la zone dont l'atmosphère devient irrespirable. Les quelques gouttes qui atteignent les PNJ les font sursauter de douleur, sauf Bogast qui tente de les masquer. Arevoès semble anxieux, tandis que Cheylas est plutôt assez calme, tout comme Bogast qui semblait s'attendre au danger.

Finalement, une fois le sommet atteint, Bogast indique aux cartographes de se répartir aux trois coins, suivie par les PNJ respectifs, puis demande à Lothi et Lelma de garder le camp. Il précise que le coin risque de devenir dangereux et qu'il faut finir les cartes au plus vite.

Je passe une nuit relativement agitée car j'ai eu du mal à faire mon quota de sommeil tellement la terre est en colère.

( Comme si Yuimen était en colère face à notre assencion)

J'arrive à finir ma nuit tant bien que mal, je me lève et réveille les autres avec l'aide de Bogast qui est déjà levé. Nous prenons un petit déjeuner rapide pour ne pas perdre une seconde dans notre promenade montagniarde.

Nous commençons à marcher, je sens sous mes pieds de petits tremblement de terre. Ceci est vraiment désagréable pour monter en haut d'une montagne. Plus nous avançons plus la pente devient dur, je vois que Arevoès s'aide d'un bâton et Fizold de son sabre. Je souris quand je vois mes confrères elfes monter sans aucune difficultés.

( L'avantage de l'agilité et de la grace)

Je me retourne de temps à autre voir si je ne peux pas aider quelqu'un a monter. Je me retourne et regarde Lelma qui semble à avoir du mal à monter.

" Vous avez besoin d'aide? Que se soit vous ou votre fille ou les deux?"

Je lui souris en lui tendant une main

La nuit

Le barbare vient s’asseoir à mes côtés alors que tous les autres membres de l’expédition se préparent à dormir, sous leurs tentes. Les feux éclairent les alentours du campement et on peut voir assez loin, étant sur une zone totalement dépourvue de végétation… La première heure de garde passe assez rapidement. Je sens la médecine d’Averoès faire effet sur mon organisme et je ne ressens bientôt plus les terribles nausées qui me tiraillaient l’estomac, ni les vertiges, ni les courbatures. Le vent calme de la montagne souffle doucement sur moi. Il balaie mon visage en une caresse douce et agréable. Je ferme les yeux quelques instants, ce qui n’est, j’avoue, pas très prudent lors d’une garde, pour sentir pleinement cette sensation de liberté intense. Je garde cependant toute mon attention auditive sur la tâche qui m’a été confiée pour cette nuit… Elle ne tarde d’ailleurs pas à être dérangée. J’entends un sourd grondement juste à côté de moi.

(Tiens…Andelys semble aussi être malade à cause des sangsues…)

(Ce n’est pas Andelys…)

J’ouvre les yeux. La peau du barbare est passée de la couleur chair à une couleur entre le vert et le jaune. Comme je l’avais prédis, il ne se sent pas bien…Mais Lysis a raison, ce n’est pas de son ventre que provient ce grondement. Comme la veille, le sol se met à trembler légèrement. Faisant vibrer nos corps sur la roche.

(Oh non a ne va pas recommencer…)

Mais contrairement à la nuit passée, le tremblement ne s’amplifie pas et s’arrête là. Mes yeux se reposent sur mon compagnon de garde, à qui la petite secousse n’a pas vraiment fait du bien. Ses yeux sont torves et cette fois, le gargouillement qui monte dans les airs provient bel et bien de son estomac. Je prends mon sac de nourriture près de moi et l’ouvre pour un sortir une tranche de viande sèche, que je tends au barbare.

« Tu devrais essayer de manger, c’est ce qu’a conseillé le méde… »

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que le barbare se lève et court en trébuchant vers l’extérieur de la zone de camp. Je ne l’y accompagne pas, mais je devine très bien ses activités en entendant le bruit de ses refluances alimentaires…En d’autres mots, il se vide totalement de ses tripes. Lorsqu’il revient, une nouvelle petite secousse envahit la montagne. Il n’a pas le temps de s’asseoir qu’il tombe lourdement juste à côté de moi, manquant de m’écraser la main. Je suis en train de manger le morceau de viande qu’il n’a pas daigné prendre pour lui. Il a encore un peu de vomi qui coule le long de ses lèvres et quand il me regarde, ça me coupe totalement l’envie de manger. Je jette dans le feu le reste de mon morceau de viande, ne préférant pas le garder de peur que ça me rappelle la tête salie du barbare.

« Ça va mieux ? »

« Boarf… »

Il est clair que l’humain n’a pas l’air de mieux se porter, malgré sa forte constitution. Deux bruits d’explosions lointaines arrivent à nos oreilles. Je ne parviens pas à détecter l’origine de ce son, mais je n’ai nullement envie d’aller voir de quoi il en retourne.

« Tu as entendu ? »

Le barbare me regarde avec un visage livide et je n’ai le temps que de rouler sur moi-même en arrière pour éviter de flot de gerbe qui s’échappe de sa bouche l’instant d’après dans un bruit affreux d’organes malmenés.

« Bwaaah c’est horrible…Tu pourrais faire ça ailleurs… »

Je décide sur le champ de changer le lieu du poste de garde de la nuit et je me relève, pour retomber presque aussitôt à cause d’un nouveau tremblement, plus fort que les deux précédents. Des petits cailloux ronds dégringolent la pente et viennent s’échouer à quelques mètres de campement.

(J’espère qu’il n’y a pas là haut des pierres plus grosse dans un équilibre précaire…Je n’ai pas envie de me faire écraser la gueule sur la première montagne qu’on visite…)

Je me déplace de quelques mètres vers la droite, suivi par un barbare titubant et trébuchant à chaque pas. Au cours du trajet, pourtant pas très long, l’humain trouve le temps de se vider deux fois de suite derrière un petit rocher en forme de tête de poule.

(C’est une vraie machine à gerbe ce type !)

Je me concentre sur notre nouveau poste de garde. Au moins, avec Andelys à côté de moi, je suis certain de ne pas m’endormir par mégarde, vu la vigilance que je suis forcé d’avoir pour ne pas accueillir les déjections écoeurantes dans ma chevelure.

Le reste de la nuit est assez monotone, pris entre les tremblement d’amplitudes variables, les gémissements et vomissements de l’humain baraqué, les bruits d’explosions au loin, et les ronflement de ceux qui parviennent à dormir malgré ce raffut.

À un moment, Andelys me dit qu’il va se rincer la bouche à l’eau. Il prend une gourde d’eau et la vide presque entièrement sur son visage, en avalant une bonne partie. Je suis content de cette initiative car ça lave de sa tête les derniers vestiges vomitifs de l’homme. Et après, aussi étonnant que ça puisse paraître, il n’est plus pris de nausées, même si il est barbouillé…

Je lui laisse le privilège de dormir le restant de la nuit, il a plus besoin de sommeil que moi Il se couche à mes pieds et commence à ronfler bruyamment, réveillé par chaque secousse, et rendormis aussi rapidement une fois celles-ci terminées… Je ne peux toujours donc pas penser à dormir dans ce vacarme incessant… Soit c’est la terre qui vibre, soit ce sont ses puissantes parois nasales…

L’aube finit par se lever, en même temps que mes compagnons aventuriers…

Malgré la lourde fatigue qui pesait sur la Petite depuis la veille, son sommeil n’avait pas été assez fort pour passer outre ces tremblements de terre de plus en plus fréquents. Au bout de quelques heures à peine, elle se réveilla soudainement...
« La nuit porte conseil », dit le proverbe, et à son grand malheur, Keynthara n'avait pas fait exception à la règle. Elle réalisait enfin ce qu’était cet énorme mont dénué de végétaux et agité de violents soubresauts...

( Cette chaleur étouffante... Cette végétation inexistante... Ces tremblements de terre... Oh mais non !!! C’est un volcan... Comme si on avait besoin de ça... On est en danger ici !)

Elle se releva alors et alla trouver réconfort auprès de son voisin cartographe. Keynthara tremblait et commençait à paniquer. Elle avait envi de réveiller tout le monde et de quitter cette montagne volcanique sur le champ. Une éruption pouvait arriver n’importe quand après tout, et tout serait fini pour cette fière petite troupe embarquée en mission d’exploration...

« Seldell ! Pourquoi restons-nous ici alors qu’on risque d’être brûlé vif à chaque instant ! Il faut qu’on s’en aille... J’ai peur, je veux plus dormir... On est sur un volcan ! »

Keynthara n’avait pas réfléchi et s’était blottie dans les bras du jeune rouquin, les membres frémissants et la voix chevrotante. Lui non plus ne semblait trouver le sommeil...

Seldell l'avait entouré d'un bras protecteur et lui dit tout doucement :

" Ne t'inquiètes pas, un volcan qui est en activité peut faire ce genre de chose pendant des dizaines d'années avant d'exploser. On aurait vraiment pas de chance d'arriver au moment où il pèterait ... Il faut juste éviter de respirer les vapeurs qui sortent des trous dans le volcan, elles sont toxiques. "

Il la serra un peu plus contre lui pour la réconforter du mieux possible, et rajouta :

" Essaye de te reposer encore un petit peu avant le lever du jour ... On va commencer la véritable montée du mont, et ça ne sera pas de tout repos malheureusement ... "

La Petite se calma peu à peu en écoutant les douces paroles apaisantes que lui adressait Seldell. Elle ne demandait qu’à le croire, mais à chaque nouvelle secousse, elle enfouissait un peu plus profondément son visage dans les vêtements du rouquin, resserrant ses petites mains toutes tremblantes contre sa poitrine.

« Oh... Seldell... Je veux pas repartir demain... Pourquoi est-ce que tu m’as trouvé si tard sur le bateau ? J’aurais pu repartir dans les rues de la ville et tout ça ne me serait jamais arrivé...
Je suis contente de t’avoir rencontré, je te trouve vraiment adorable et... et... t'es un chouette garçon, mais... Enfin, tu me comprends, hein ? J'étais pas faite pour ça... »

Elle se tut un instant, puis secoua la tête...

« Mais maintenant je suis là... Pour de bon...»

Il la regarda tendrement se blottir contre sa poitrine et se serrer aussi fort qu'elle en avait la possibilité. Il passe un bras sous sa tête pour lui servir d'oreiller et l'enlaça.

"Une si jolie petite fleur n'a rien à faire dans un endroit aussi dangereux, c'est certain ... Mais on ne décide pas d'où nous emmène le vent, on se laisse porter et on vit tant bien que mal ce qui nous arrive. Si c'est ce que tu aurais préféré, j'aurais aussi voulu te trouver plus tôt alors ... mais c'est trop tard. Je suis désolé ... "

La petite était partagée entre plusieurs sentiments contradictoires... Il était vrai qu’elle n’avait jamais vraiment eu de maison, et elle n’avait aucune raison d’être nostalgique, pourtant quelque chose semblait lui manquer à présent. Peut-être étaient-ce ces moments d’insouciances qu’elle avait vécu avec Filgaren lors de leur rencontre, mais cette journée avait été tellement courte. Et puis, plus fort que la nostalgie encore, la peur de l’inconnu. Cela faisait beaucoup de choses pour un si petit être, pourtant tellement sensible...

« Ne t’excuse pas, va...Tu as raison, on ne peut pas remettre le destin en cause. On pourrait accuser le monde entier de notre malheur si on partait de là... »

Ses beaux yeux la brûlaient et des larmes commençaient à affluer ; probablement le reflet de ses émotions, joint à l’âcre fumée du feu et à l’atmosphère sèche qui régnait en hauteur, du moins, c’est ce qu’elle répondrait si Seldell venait à les remarquer...

Perdu dans ses pensées, il lui confia :
" J'ai jamais vraiment eu de famille tu sais... Alors même si ça peut paraitre bête, je me sens bien ici, avec tout le monde. "

Il s'arrêta quelques secondes puis rajouta :

" La seule personne en qui j'ai une pleine confiance c'est Cheylas. C'est elle qui a fait mon éducation militaire et qui m'a aidé à paufiner ma maîtrise du dessin. Elle ne m'a jamais utilisée, contrairement à tous ceux que j'ai connu. Maintenant, je pense que je peux te faire confiance aussi. "

Il prit l'aniathy dans ses bras et la serra contre lui, déversant un flot de tendresse qu'il n'avait jamais eut depuis qu'il était né. Le fait que ce soit une aniathy ne changeait rien pour lui, il ne faisait pas la différence entre les races, du moment que chacun pouvait aimer.

Tant d’affection et de câlins, voilà ce qui touchait le plus la Petite Keynthara. Filgaren, ou même la druide s’étaient montrés très tendre avec elle, depuis le début, mais c’était la première fois qu’elle partageait autant d’émotion avec une personne. En arrivant près de lui, elle avait cru le déranger, quoi qu’elle n’y ait pas vraiment réfléchi. À présent, elle savait qu’il était ravi par sa petite présence et elle parvint même à lui sourire...

« T’as l’air d’avoir eu une jeunesse pas facile aussi.
Moi je veux pas t’utiliser... Je veux utiliser personne, je veux juste être gentille avec les autres.»

Elle soupira et se détendit un peu.

« Merci d’être là pour moi... Seldell»

La Petite ferma les yeux et se blottit encore une fois contre son ami, avant de reposer sa tête au creux de sa nuque. Cette nuit, elle la passerait auprès de lui, bien trop heureuse dans ses bras, et plus rien n’avait vraiment d’importance maintenant... Les tremblements de terre semblaient bien loin derrière elle à présent...

Mon sommeil est très agité. Je fais toujours des cauchemars indéchiffrables où une présence féminine règne sur des terres ravagées, mais je n’arrive toujours pas à comprendre. Et pour en rajouter, ils sont entrecoupés de séismes qui me réveillent. Le premier passé, je pense m’en être tiré à bon compte, mais un autre tremblement de terre lui fait écho, me signifiant que mon repos sera léger. Vers la fin de la nuit, j’arrive à ignorer les secousses les plus faibles et à me reposer un peu, c’est alors que viens l’aube, bien trop vite à mon goût tout le monde se lève et la route doit reprendre. Je remarque qu’Andelys semble souffrir de sa nuit de garde, le regard vague et le teint livide.

(Une nuit blanche avec le rythme que nous avons en journée, ça ne doit pas être facile. J’espère ne pas avoir de garde bientôt, vu le sommeil que j’ai à peine pu restaurer cette nuit…)

Avant de partir, je vérifie mes blessures, mais les morsures de sangsues ont bien cicatrisé. Nous reprenons la route, qui cette fois se fait plus à la verticale que l’autre fois, et sans végétation, pas même un buisson épineux entre les rochers. C’est un fait que je n’avais jamais vu sur l’aval de mes montagnes, regorgeant jusque même les neiges de buissons, touffes d’herbes sauvages et fleurs jaunes poussant même sur la pierre.

La pente est raide et les rochers lisses sont impitoyables, nous laissant lutter pour grimper de quelques mètres et menaçant de faire filer notre pied et notre pauvre carcasse en contrebas. Voyant les autres faire attention et peiner, à part les elfes et Seldell qui font preuve d’une agilité surprenante, sautant de pierre en pierre plutôt que gravissant celles-ci avec lourdeur. Habitué a vivre sur un flanc de montagne, courant et escaladant dès que je pouvais quand j’avais encore l’innocence de la jeunesse, je monte de manière svelte et décontracté, souriant légèrement en voyant les autres qui s’en sortent moins bien que moi.

(C’est presque comme chez moi, je suis tranquille…)

Alors que cette pensée ô combien pleine d’humilité me traverse l’esprit, ma chaussure de cuir dérape, sur un rocher un peu trop haut pour l’écart que peuvent faire mes jambes et je m’affale sur la pente, me cognant le genou sur le caillou maléfique. Je me rattrape comme je peux avec les bras pour éviter la casse et surtout la chute. Je me relève rapidement pour ne pas montrer ma gamelle stupide. Je continue mon ascension par la suite de manière beaucoup plus prudente, ne voulant pas répéter ma bêtise.

La journée défile, dans une montée exténuante et c’est en sueur que j’atteins un plateau aux nombreuses bosses. Je suis soulagé de voir un instant un terrain plat. Mais ma joie est de courte durée. Le sol tremble une énième fois et au bout d’un moment, le sol se fissure devant nous, laissant des gerbes d’eau fumantes jaillir en trombe. De surprise, je fais un pas en arrière. Puis en sentant la lourde vapeur d’eau, à la chaleur intense, je recule d’un autre pas.

Bogast fait partir les geysers sur les cotés avec son vent puissant, ouvrant un passage. Puis il me sollicite, me demander de refroidir l’ouverture pour que l’on la traverser sans être brûler par les gouttes bouillantes. Je jubile d’avoir enfin une utilité au groupe, me pensant depuis un moment comme étant un boulet pour l’équipée.

Prenant sérieusement ma tâche, j’empoigne bien ma baguette et tends mes bras en avant. J’entame une marche lente, priant Yuia de toutes mes forces. En effet, je n’ai jamais congelé l’air avec mon toucher glacé, contrairement aux flaques d’eau ou de boue. Mais je me sens plus fort à chaque fois que je l’utilise et pense pouvoir y arriver.

(Yuia, ouvre nous le chemin. Amène ton règne des glaces sur ces eaux turbulentes, protège nous de leur chaleur maudite et destructrice.)

L’air autour de moi refroidit, doucement, mais sûrement. J’arrive à avancer sans que l’eau bouillante des geysers me gêne. Les autres me suivent, passant dans mon sillage frais. Une fois proche des trous d’où sort la colère de la terre, le bord des jets d’eau se recouvre d’une couche de givre, immédiatement fondue par la chaleur, pour se recouvrir à nouveau à mon pas suivant. Quelques gouttes arrivent par-dessus et c’est avec frayeur que je me rends compte qu’elles sont aussi piquantes que de l’acide quand l’une d’elle touche mon épaule. Je perds un instant ma concentration et une pluie corrosive arrive à percer mon front de glace. Je reprends aussitôt mon sort, me concentrant aussi sur le haut. Parfois, une goutte arrive à passer, mais j’en congèle la plupart, tombant comme des petits grêlons.

(Yuia, donne moi ta puissance, guide mes glaces… Je t’en prie…)

L’effort est si grand que je dois fermer les yeux pour continuer et ma marche s’en trouve ralentie. Finalement, j’arrive à l’autre bout et ne m’en rend compte que par une main qui me retient le bras, de la part de Bogast pour me prévenir, me félicitant brièvement pour mon sort.

« Merci… Content d’avoir pu servir. Tes vents étaient exceptionnels, je n’aurais rien pu sans eux. »

Bogast sourit légèrement quant au compliment reçu.

" Mon sort était de faible puissance. Votre sort était tout aussi important. L'atmosphère serait devenu irrespirable quelques secondes après votre contribution. "

Il regarda le ciel quelques secondes puis reprit un air grave.

" Il faut repartir. Allons-y ! "

Les secousses me réveillent me plongeant à chaque fois dans mes réflexions. Je m'en veux en quelques sortes de n'avoir rien pu faire et que ça soit l'autre "médecin" qui se soit occupée des plantes. Je ne sais pas quoi faire et passe finalement une mauvaise nuit à me retourner sur cette caillasse qui me fait mal au dos. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas passé une aussi mauvaise nuit, entre les bruits de l'estomac du barbare, les secousses et les sombres pensées.
Finalement, je me lève, abandonnant le sommeil que je viens de quitter pour la énième fois depuis la vieille. Ce pied de volcan qui me semblait si calme et si reposant me fait penser à un monstre géant près à éliminer les gêneur au moindre problème.
"C'est trop désert... il me faut des plantes, de la vie..."

Même le désert de l'Est de l'Imftil que j'avais traversé était plus vert et plus vivant que cette montagne. Et le manque de vie, outre celle de mes compagnons, me pèse. J'ai l'impression qu'un combat permanent se passe sous nos pieds et cela ne me rassure pas. Un combat terrifiant entre le feu de Meno et la terre de Yuimen. De surcroît, la terre me semblait pour une fois étrangement faible, comme fragilisé par des années de luttes sans arrêt, tandis que le feu bouillonnait comme jamais prêt à faire tout exploser.

Je finis par revenir au camp remplie de mes craintes et avec le soleil levant. Tout le monde semble avoir mal dormi et je m'efforce à sourire, plus pour me prouver que tout allait que pour les autres.
(Ne sert pas tes armes comme ça... Elles ne te serviront à rien si ça explose.)

En effet, mes articulations étaient devenues blanches sur le bâton que je tenais fermement. La faim se faisant sentir, je mange un bout rapidement, ayant envie de partir loin, très loin...

A défaut de partir loin, nous partons. Pour mon malheur, le terrain s'avère encore plus difficile et aride que le précédent. Tout n'est que rocaille et ébouli. Pour nous autres elfes, et étonnemment Seldell, la montée s'avère pas trop difficile. Notre poids et notre agilité nous aide sans aucun conteste. Le groupe commence à se souder les plus agiles aidant les autres dans les endroits les plus abrupts.
Andélys, qui visiblement en plus de sa nuit de veille a été malade, semble des plus mal à l'aise sur ce terrain escarpé. Régulièrement, je redescends de quelques mètres pour aider de mon mieux mon compagnon. De semble avoir pris Lelma et Seyra sous son aile,...
Je reste donc avec le barbare en arrière-garde et nous finissons par être un peu distancé par les autres qui atteigne un nouveau plateau. Je sais que je les rattraperais assez rapidement, mais que je le ferais avec le barbare de toute façon.

(La montée, ça me dérange pas, ça me rappelle les montagnes de Cyniar.)
(Ca va te paraître bizarre... mais pour moi non plus, ça me dérange pas.)

Voletant à plusieurs mètres au-dessus de nous, c'est certain que ça ne la gêne pas. J'éclate alors de rire sous le regard incrédule de certains de mon compagnon qui ne pouvaient pas comprendre, pensant peut-être même que je me moque d'une nouvelle chute. Cet instant d'inatention me vaut quand même une glissade de près de deux mètres en arrière. Je m'efforce de réduire les dégâts en restant le plus proche de la paroi pour ne pas tomber en arrière. Je parviens à me freiner et à m'arrêter sans dégât, un peu en-dessous d'Andélys.

Etrangement, voyant ce qui se passe moins d'un mètre au-delà de ma position d'origine, je ne suis pas mécontente de mon incident. Andélys glisse alors de surprise. Je l'attrape par la main, l'empêchant tant bien que mal de descendre plus bas nous jugeant en sécurité. En haut, un énorme geyser se crée, aspergeant sans doute tout le monde. Quoique, il semble dévié par un courant d'air.
(C'est Bogast...)
"Ca doit être Bogast."
Est-ce une illusion ou l'eau du geyser se transforme en neige et en grêlon. Sous le même ton le barbare répond à mon interrogation non-formulée:
"Et ça le cryomancien."
(Je confirme....)

Je souris et remonte de quelques mètres, cherchant un passage nous évitant le plateau aux geysers. Bien que je ne sois plus terrifiée par l'eau, je préfère éviter cependant une aussi grande quantité d'eau, d'autant plus qu'elle doit être brûlante pour nécessiter l'usage de la magie de glace.
(Et particulièrement toxique aussi.)
Je finis par trouver une autre piste, un peu plus longue, mais moins dangereuse. Je retourne alors vers le barbare.

"J'ai trouvé une piste qui nous évitera les geysers, mais elle est sous le vent par rapport à eux. Il nous faudra donc se protéger autant le corps que la bouche."

Je parviens à me retourner et à m'asseoir sur une pierre relativement stable avec mes pieds servant de cale.
"Bon... on va voir ce qu'on a."

Sortant une partie de mes vêtements de rechange (qui servent de déchets de tissus pour certains trop âbimé), je confectionne tant bien que mal deux capuches totalement informe ainsi que deux bouts de tissus ressemblant sur certains points à des baillons. Sans hésiter, j'enfile une capuche et fixe un des tissus sur mon visage pour protéger ma bouche sans occuper mes mains.

Je tends alors les "protections" à Andélys, lui conseillant de se protéger de la même manière, malgré le ridicule que cela procure si je me fie à son regard.
(Pas qu'à son regard... au mien aussi.)
(Sympathique la faera...)

Andélys finit par prendre mon équipement sans un mot. Il met la capuche avec un sourire et bois un peu avant d'enfiler la protection pour le bas du visage. Nous repartons donc, toujours en silence, le baillon-protection étant particulièrement gênant pour parler.

Difficilement, chutant de temps à autres, nous nous rattrapons mutuellement, Andélys prenant petit à petit de l'assurance sur ce terrain particulièrement difficile. Comme je m'y attendais les gouttes nous atteignent laissant dans notre sillage une odeur de tissus brûlé.
(C'est quoi ça?)
(De l'acide... très brûlant et dangereux, traversez vite cette zone.)

Chose nettement plus facile à dire qu'à faire. Le terrain rendu glissant par l'eau et les grêlons du cryomancien et la vision limitée par la brume créée par les geysers rendent le passage particulièrement difficile, malgré la relative stabilité rocheuse.
Le barbare se crispe de douleur et sursaute tandis qu'une goutte l'atteint à un endroit un peu moins protéger. Nous parvenons finalement à traverser, sans trop de dommage, la zone.
Retirant mon masque je souris à mon compagnon d'infortune en lui montrant la neige du sommet que nous atteignons enfin. Il me rend un hochement me signalant qu'il a compris.
Le sol est plus stable ici, malgré la neige fondante qui est traître. Tendant une pleine poignée de neige à Andélys pour refroidir sa blessure, j'en prends une à pleine bouche pour me réhydrater un peu. Nous prenons tout deux le temps de remplir nos gourdes vides avant de continuer l'ascension.

Nous finissons par rejoindre les autres, sur un plateau neigeux où Bogast semble avoir décidé de fixer le camp. Très vite il envoie les cartographe accomplir leur travail, nous laissant, Lelma et moi, de garde.