Ramos a écrit:
Bras dessus, bras dessous, Gilraen et moi avançons, ou plutôt nous nous promenons, sur le pseudo-rivage qui disparait rapidement. Je soupire et remet mes bottes, nous n'allons pas pouvoir échappé à la junge... L'elfe blanche allait remettre ses chausse elle aussi mais je me propose de la portée, je sais à quel point la nuit a été éprouvante pour elle, elle pourra se reposer à sa guise ainsi.
Après quelques pas, l'ambiance change radicalement, les rayons incidents du soleil sont filtrés par les feuillages, nous permettant de nous baigner dans une lueur verdâtre et globale. C'en est presque féerrique... Ces arbres aux troncs noueux et larges, ces plantes colorées entremellées les unes aus autres, l'obscurité des roches volcaniques et le souffle régulier de l'elfe au poids plume dans ma nuque.
Notre progression continue, sans réelle recherche de ressources, nous rammassons uniquement les fruits qui se présentent à nous, malgré tout, je m'arrange pour que l'on reste prêt de la côte, c'est un excellent repère géographique.
Accompagnés du flot de banalité que nous nous ennonçons nous débouchons sur une espèce de clairière, ou plutôt une zone légèrement herbeuse où la végétation se fait moins dense. Je propose une halte à notre ballade, elle est accepté à l'unanimité. Je fais alors teinté les cordes de Sidereus, une mélodie triste... très triste.
Une idée me trotte dans l'esprit depuis quelques temps, imposant un choix, sans doute un des plus dur de ma vie et l'ambiance de cette clairière m'avait décidé et je me suis fait à la pensée de rentrer au campement, seul.
Une fois mon morceau terminé je souris à l'elfe me plongeant une fois de plus dans l'intensité de son regard, elle est si belle, je ne suis rarement autant épris pour une femme, je n'avais jamais même été aussi intimidé. La ligne de son nez, la courbe de ses reins, la finesse de ses cheveux avait réussit à faire chavirer mon coeur, tout en elle n'est qu'harmonie. Le tête penchée sur le côté je continue à la dévisager. Je souris, elle aussi. Je me rapproche d'elle et pose mes lèves sur les siennes, si pulpeuses, si douces, si sucrées.
"Je vous aime."
L'elfe blanche semble troublée, je le suis autant qu'elle. Je porte ma main sur sa bouche et commence à serrer vigoureusement. Le ton de ma voie calme, doux et posé :
"Nous sommes trop nombreux à rechercher le trésor, le sort a décidé que je me retrouve seul avec vous. Croyez-moi, cela me déchire le coeur."
Aucun doute, c'est bien un mélange de détresse et de colère que je vois à travers son regard, le mien est au contraire emplit de tristesse et de froideur. Mon geste est cruel pour nous deux, peut-être un peu plus envers elle...
Au bout de quelques seconde elle réagit et se débat avec rage, le rouge lui monte au visage, les larmes, aux yeux. Elle enfonce ses dents dans ma main et ses ongles dans mon poignet. Je porte donc ma seconde main à sa gorge et presse la carotide, ainsi que la jugulaire, et la sert contre moi pour sentir une ultime fois la chaleur de son corps si parfait. Quelques secondes suffisent pour que ma bien-aimée ne bouge plus, je relâche alors la pression pour observer ma douce, inconsciente, un filet de sang perle de sa bouche. Son visage est paisible, les yeux clos et les cheveux décoiffé tombant en arrière. Je ne peux réprimmer quelques larmes et passe une main sous ses jambes pour la porter vers une petite bute recouverte de lianes et d'herbe, une trouée dans les feuillages laissent passer les rayons de soleil de ce début de soirée. Lorsque je dépose le corps de la défunte avec délicatesse, des papillons blancs et bleus s'envolent. Cet endroit si magique est le tombeau idéal pour une personne si chère à mes yeux.
"Vous aviez probablement raison pour les humains, nos travers sont les pires de cette planète. J'ai choisit entre deux trésors, vous étiez le plus beau, mais le plus difficile à atteindre, ma peine sera ma punition. Adieu... j'espère que vous ne me pardonnerez jamais un tel geste."
Je me retourne alors, avec le peu de biens que nous avons emmagasinner. Je regarde alors mon bras, la morsure et les griffures de Gilraen saignent un petit peu, il faudra que je les dissimule aux autres...
(J'ai probablement fait ce qu'il y avait de meiux à faire...)
C'est alors le coeur lourd que je vais accomplir ma tâche, celle de découvrir quelques ressources pour la communauté. Mais le morale n'y est pas et cette jungle me paraît bien sinistre depuis quelques instants, depuis le drame.
(Il faut que je retourne au campement une fois la nuit tombée, sinon, ils vont avoir des doutes.)