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 Sujet du message: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 23 Nov 2014 16:06 
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Tour d’Orsan – Salle de chirurgie.
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    La potion donnée par le Sire Erthog Dol’Ther ne laissa que peu de temps à Ezak avant de sombrer dans les vapes. Et quand il se réveilla, il n’était clairement plus dans la carriole. Orsan… Il y était. Et la puanteur ici était encore pire que celle qu’il avait pu sentir, dans la Lande Noire jouxtant la ténébreuse tour. La chair pourrie, le cadavre en putréfaction, le sang… la peur aussi, et puis les excréments. Tout ici puait.

    Ezak était allongé sur une table de pierre, éclairée par un faisceau de lumière verdâtre. Tout autour de la table semblait plongé dans l’obscurité. Dans la pénombre en tout cas. Aux côtés de sire Dol’Ther, un homme se tenait. Un homme à l’aspect… peu rassurant. Peau pâle, cheveux blancs, yeux blancs profondément cernés. Il arborait, sur le haut du front, de curieux appendices en métal. Il était vêtu d’une robe grise ample, dont le bas était imbibé de sang, ancien ou nouveau.

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    Voyant le guerrier émerger de son inconscience, l’orque prit la parole d’un ton sombre.

    « Ah, vous revoilà parmi nous. Je vous présente le docteur Gregan, plus éminent chercheur et chirurgien humain de cette tour. C’est lui qui a eu le plus de survivants sur les greffons organiques ou mécaniques sur les prisonniers humains. J’ai cru bon de… faire appel à lui plutôt qu’à un garzok… »

    Le docteur en question semblait dans les vapes, un peu ailleurs. Il ne regardait même pas dans la direction du guerrier. Il se trouvait à hauteur de sa jambe… On l’avait débarrassé de sa botte déchiquetée, et déchiré ses bas de pantalon. Un garrot serré fort avait été posé, à hauteur du genou, pour contrôler l’hémorragie. Les chairs n’étaient pas belles à voir, même si elles avaient visiblement été nettoyées des débris qui y stagnaient, et désinfectées à l’alcool pur, dont les vapeurs peuplaient encore l’atmosphère. Le bord de la plaie n’en était pas moins noir… nécrosé. De la chair morte, et infectée. L’orque poursuivit.

    « La gangrène a touché la plaie. Le docteur Gregan préconise une amputation rapide, pour ne pas que ça se propage. Mais… plusieurs solutions s’offrent à nous. Et il est bon que vous soyez parmi nous pour en décider. »

    Il se tourna vers le docteur, qui, sans plus regarder, prit la parole d’une voix éteinte, sans tonalité. Comme s’il murmurait, mais sans l’intention de murmurer.

    « Quatre choix s’offrent, dont un sans amputation. Celui-là vous laissera affaibli, mais vous garderez votre jambe. Je retirerai juste les chairs nécrosées, et placerai un cataplasme. L’immobilisation du membre est recommandée pendant plusieurs semaines, et je ne garantis pas la non-propagation de la gangrène. Les trois autres choix… obligent à l’amputation, et au remplacement du membre. Soit par un autre membre organique, prélevé sur un échantillon de nos cellules. Vous pourrez choisir votre futur mollet parmi ceux des prisonniers… et même si l’humain est recommandé pour être certain qu’il n’y ait pas de rejet, vous pourrez vous montrer plus… exotique dans votre choix. Nous en avons les moyens. »

    Qu’avaient-ils dont de plus dans leurs cellules ? Des orques ? Des gobelins ? Autre chose, peut-être ? Il poursuivait.

    « Soit on remplace par une jambe statique de bois ou de métal. Vous perdrez en souplesse, en discrétion… mais elle ne vous causera plus jamais de problème. C’est la solution la plus simple et la plus rapide… Mais la moins drôle pour moi. »

    Il n’avait pourtant pas l’air de se marrer des masses.

    « Soit nous la remplaçons par un prototype de jambe mécanique en métal aussi léger que solide, animé par magie. Nous pouvons y ajouter des… capacités particulières, un peu comme vous avez pu l’observer avec l’œil de votre hôte… »

    L’orque tapota son œil bleu, de verre. Celui d’où étaient sortis les éclairs…

    « C’est une solution risquée. CE n’est qu’un prototype. Vous seriez une expérience. Je ne peux garantir ni la longévité, ni la préservation des pouvoirs spéciaux ailleurs qu’en ce monde. Mais c’ets également la solution la plus puissante que je puisse vous proposer. Et… la plus passionnante à réaliser. »

    Le dilemme était posé… Encore fallait-il digérer tout ça.


[Ezak : XP : 1 (post). Mot : 1XP. - prostituée.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 24 Nov 2014 19:44 
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Je ne m'étais pas senti partir. Je n'avais pas vu les ténèbres m'engloutir. J'avais fermé les yeux, laissant la lumière à l'extérieur. Elle pouvait bien frappé à ma porte, j'avais décidé que cette dernière resterait close. Évidemment, je ne pouvais pas la repousser trop longtemps. Pourquoi ? C'était évident, pourtant. Elle était lumière et moi... Je n'étais pas que ténèbres.

Doucement, mes paupières s'ouvrirent. Ce simple geste avait le don de me demander un effort considérable. Je me sentais horriblement lourd. Les yeux à demi-clos, je battis plusieurs fois des paupières pour essayer de percer cette lumière verte qui m'agressait la rétine. Où étais-je ? J'avais l'impression d'avoir dormi longtemps, et je ne comprenais pas très bien ce qui se passait. Mon cerveau qui sortait à peine de sa mise en veille mettait du temps à tout remettre en place, et à vrai dire, je ne cherchais pas à le brusquer. Premièrement, je me sentais bien, et deuxièmement, j'étais bien trop occupé à tenter de résister à une autre forme d'agression. En effet, à peine réveillé mon odorat subissait un violent attentat. Ça empestait ! C'était ignoble ! J'avais l'impression d'être plongé dans une fosse malodorante. Ça sentait la mort, le sang, la matière fécale, la maladie... C'était si écœurant que mon visage se renfrogna immédiatement. J'avais la mauvaise impression d'être à Omyre. Il n'y avait que cette ville de sous-races dégénérés pour dégager de tels effluves puantes. Couché sur mon sol dur et froid, je commençais à me sentir quelque peu mal à l'aise et j'eus l'esquisse d'un mouvement pour améliorer ma position. Quand j'y réfléchissais, j'avais l'impression d'être de retour dans ma cellule du bagne.

Le bagne... Cette pensée eut à peine le temps de faire le tour dans mon esprit que je me redressai avec hâte. Le front perlant de sueur et les yeux exorbités, je devais avoir cet air d'animal perdu qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ma tête fit un rapide mouvement rotatif pour m'apercevoir que je n'étais pas sur le sol, mais sur une table de pierre et qu'il faisait tellement sombre que je n'arrivais pas à distinguer la totalité de la salle dans laquelle je me trouvais. Mais lorsque mes yeux croisèrent ceux de Dol'Ther aux côtés d'un autre homme que je n'avais jamais vu, tout me revint en mémoire.

Bien sûr... Je ne pouvais pas être dans le bagne, puisque j'en étais sorti victorieux, puisque Oaxaca avait jugé bon de m'envoyer participer au génocide de mon propre peuple, puisque je n'étais de toute façon plus sur Yuimen et que...

Ignorant totalement les individus, mes yeux se baissèrent immédiatement sur ma jambe. Elle était encore là, ce qui me rassura au premier abord. Mais cette fois elle était à nue, débarrassé de ma botte en sale état et de mes bas qu'ils avaient déchirés. Un garrot avait été formé à mon genou, pour stopper les pertes de sang, sans doute.
La plaie était propre, nettoyée de la bave du doguenard et du sang, mais toujours aussi horrible à regarder. Les contours étaient devenus noirs, comme nécrosés.

Comme si le simple fait d'avoir vu ma blessure m'avait rappelé sa présence, je pus de nouveau sentir la douleur de ma jambe. Serrant les dents, je me laissai à nouveau tomber sur la table, dépité. J'aurais tellement souhaité que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, mais la souffrance ne laissait aucun doute quant à la réalité de la scène.

Les sourcils froncés, je n'arrivais pas à déchiffrer le sentiment qui naissait en moi. Ce ne pouvait être de la peur, j'étais immunisé. Mais bon sang, qu'est-ce que c'était ? Une boule étrange me nouait la gorge et je ne pus rien dire, je n'arrivais à pas ouvrir la bouche pour savoir. Je ne voulais pas savoir. Enfin, si, mais...

Je n'eus de toute façon pas besoin de dire quoi que ce soit puisque le Garzok pâle prit la parole. Je n'avais pas envie de le voir. À vrai dire, je ne voulais voir personne. Je voulais rester seul avec moi-même. Mais je dû quand même consentir à tourner le regard vers lui lorsqu’il parla de l’homme qui était à ses côtés. Pour la première fois je portai vraiment attention à lui.


Le docteur Gregan, puisque c'était son nom, n'avait pas l'air commode. Un teint pâle à en faire rougir un albinos, des cheveux blancs et courts, dont la forme laissait deviner une calvitie naissante. Des yeux blancs, eux aussi, relevés par des cernes monstrueuses. Sur son front, on pouvait distinguer des appendices de métal qui semblaient étrangement soudés à sa peau. Quant à sa houppelande grise tachée de sang, elle finissait de donner son air sinistre au personnage. Devant tant de blancheur, j'aurais probablement émis -au moins pour moi- une de ces boutades dont j'avais le secret. Mais franchement, là, j'en avais aucune envie. Je n'étais pas rassuré par cette façon presque détachée qu'il avait d'observer ma jambe. Ne pouvait-il pas montrer un peu de compassion ?

J'étais dubitatif devant l'allure de l'homme qui ressemblait plus à un bourreau qu'à, je ne sais quel docteur. Dol'Ther continua à présenter l'homme comme l'un de ceux qui avait eu le plus de survivants lors de ses greffes.
Sensiblement agacé par le sous-entendu de cette information, je me mordis la langue pour ne rien dire. Mais lorsque qu'il parla de gangrène et d'amputation, j'eus l'impression que mon cœur alla se réfugier au bout de mes oreilles.

Je restais un moment interdis, avant de détourner le regard de sorte à ce que mon visage ne soit plus visible. La raison était simple. Mes yeux commençaient à me picoter. Je fis un effort monstre pour ne pas céder, mais mes murailles n'étaient plus assez solides, et elles rompirent sur l'assaut des larmes qui commencèrent à rouler sur mes joues.

Incroyable, moi, Ezak D'Arkasse, réduit à pleurer comme un enfant. Si mon père me voyait, il dirait que j'étais faible, indigne, et m'aurait filé une rouste comme il l'avait fait parfois lorsque j'étais plus jeune. Pour me forger disait-il, pour que je devienne plus fort.

Mais franchement, à l'heure actuelle, j'en avais rien à faire d'être fort. Le monde aurait pu s'écrouler autour de moi que je n'aurais même pas tenté de bouger. En fait, j'en avais plus que marre d'afficher mon masque de suffisance, d'être solide qu'importe la situation.

J'avais déjà été assez fort, lorsque j'avais dû grandir sans amour maternel, encore plus lorsque année après année j'avais commencé à comprendre que malgré tous mes efforts, l'amour paternel ne me serait jamais offert. Et j'avais été fort lorsque ce manque d'amour avait été à l'origine de la destruction de mes liens fraternels.

Devais-je continuer et me rappeler que j'avais été fort de ne pas lâcher une seule larme pour Selena, morte sans avoir pu lui rembourser ma dette ? D'avoir pu regarder Tathar, mon ami, dans les yeux alors que j'avais pris un plaisir malsain à voir sa compagne mourir par ma faute ? Et Maxasnith qui s'était sacrifié sous nos yeux pour mettre fin au pouvoir du dragon mauve ?

De ce jour, j'avais perdus mes derniers relents d’innocence. J’avais accepter que peut-être, je devais cesser de vivre pour mon père et de repartir à zéro, de bâtir quelque chose à mon image. J’avais accepter de laisser mes faiblesses de côtés pour ne plus jamais perdre une bataille.

Et toutes ces personnes qui avaient perdus la vie sur l'ile volante pour les délires d'un grand malade alors que j'avais juré à Eliss qu'ils rentreraient tous ? Et ces enfoirés de Treize qui m'avaient détruits mentalement dans leur foutu bagne, jusqu'à me faire réellement douter de mes sentiments pour ceux que j'aimais ? Ah oui, il y avait aussi le fait que je me fasse considérer par un traitre par les miens alors que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour les sauver.

Je n'avais pas été assez fort ces fois-là ? D'agir toujours comme si tout allait bien, comme si je pouvais porter tout le poids de l'histoire d'un sang noble Kendran et d'un grand clan Ynorien. J'en avais marre de tout ça plus que marre. Je ne pouvais pas être parfait tous les jours. J'avais à peine la vingtaine ! La plupart des gens mon âge ne pensait qu'à forniquer, boire du vin jusqu'à plus soif et profiter de la beauté de leur jeunesse. Toute ma jeune vie, j'avais été obligé de faire des choses que je ne voulais pas faire. Alors aux diables mes larmes, je voulais aujourd'hui qu'on me laisse être un gosse. Qu'on me laisse pleurer pour cette chose ô combien futile en temps de guerre mais qui me tenait tout même à cœur: ma jambe.

Et alors que je pleurais silencieusement, Gregan commença à énumérer différentes options de sa voix morte, sans vie.

L'une d'elles consistait à pouvoir garder ma jambe entière en retirant les chaires mortes. J'eus un sursaut d'espoir en l'entendant, mais la suite n'était pas très réjouissante. Ma jambe devrait être immobilisée pendant plusieurs semaines. Et l'opération en elle-même n'était même pas sûre de pouvoir empêcher la propagation de la gangrène. En admettant que je prenne ce risque, L'Ynorie n'attendrait pas que je me remette. Et ce n'était pas ces aliénés de Fan-Ming, et ses aventuriers incapables qui arriveraient à quoi que ce soit. Je ne pouvais pas laisser l'avenir d'Oranan entre leurs mains indignes. Ils allaient échouer, j'en étais sûr. C'était à un Ynorien de sauver la ville. Un vrai, un Yuimenien.

La deuxième solution consistait à m'amputer et à m'intégrer le membre de quelqu'un d'autre. Un prisonnier humain, ou d'une autre race si je comprenais bien ses propos. C'était répugnant, je n'arrivais pas à m'imaginer avec le membre de quelqu'un d'autre. Ce n'était pas moi. Mais d'un autre côté, cela m'assurerait un semblant de vie normale.

La troisième consistait elle aussi à amputer et à m'intégrer une jambe statique en bois ou en métal. Mais visiblement, elle me priverait d'une partie de ma mobilité. Le chirurgien alla de son commentaire sur cette option la jugeant pas assez amusante. Je fronçai les sourcils, mais me retins de faire toute remarque. J'avais d'autres problèmes. En tout cas, je ne pouvais pas m'imaginer accepter cette solution. Comment pourrais-je me battre efficacement ? Comment mes détracteurs me surnommerait-ils ? Le boiteux ? Jambe-de-bois ? C'était hors de question.

La dernière option visait à m'implanter une jambe mécanique faite d'un métal léger, animée par magie, et implantée de pouvoir comme l’œil de l'actuel Duc d'Orsan. Mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir qu'un nouveau commentaire du docteur plus que déplacé finit par me mettre hors de moi. Il jugeait cette opération comme la plus passionnante à réaliser.
Ce type était répugnant. De quel droit osait-il me traiter comme un sujet d'expérience ?

« Vas crever espèce de sale dégénéré ! Tu me dégoutes ! »

J'avais sifflé ces mots entre mes dents, plus pour moi qu'autre chose. Mais au final je m'en fichais pas mal de savoir si il avait entendu ou non. Qu'est-ce que ça pouvait bien me faire ?
Je devais me ressaisir, je devais être Ezak D'Arkasse. Je devais peser sur ma vie et prendre une décision. D'un geste rageur, j'essuyais honteusement les larmes qui m'étaient venues avant de me tourner avec virulence vers Gregan, me relevant de tout mon buste. J'étais hors de moi.

« Te rends tu comptes une seule seconde que tu es en train de parler de ma jambe ? D'une partie de moi-même ? Espèce de malade mental ! Comment tu peux prendre autant de plaisir à seulement penser découper une partie de moi-même ? Tu n'es qu'un pervers sadique ! Même une prostituée ne trouve pas aussi amusant de se faire enfiler toute la journée, et pourtant, elle, on la paye ! Et je doute que ce soit ton cas.»

Énervé, je m'apprêtais à repartir dans une nouvelle série d'insultes savamment pesée quand, dans mon énervement, je bougeai un peu trop ma jambe, qui frotta contre la pierre. Ne pouvant retenir ma souffrance, je serrais les poings en grognant de douleur. La sensation dans ma jambe me rappelait que je n'avais pas le temps d'insulter à tout va. Surtout que la cible de ces injures était celui qui pouvait décider de la bonne réussite de l'opération ou non. Mais c'était plus fort que moi, ce type me donnait la nausée. Dans une autre situation, je l'aurais probablement ignoré, mais celui qui était sur la table d'opération, c'était moi. Désemparé, je pris ma tête entre mes mains avant de prévenir sur un ton ferme :

"Fermez la ! J'ai besoin de réfléchir. "

Les doigts sur les tempes, je les frottais légèrement. Un mal de crâne fulgurant commençait à me gagner, mais je me fis violence pour tenter de l'ignorer. Après réflexion, il ne me restait que deux solutions envisageables. Pour commencer, je devais me résigner à accepter l'amputation, je ne pouvais pas attendre des semaines que ma jambe guérisse avant de partir au combat. Je n'en avais pas le temps. Et la jambe de bois... Oh non... Jamais ! Il restait plus qu'à me faire greffer un membre appartenant à un autre ou qu'à me faire implanter une jambe animée de magie.

Les deux solutions me répugnaient toutes les deux. Je ne voulais pas avoir ne serait-ce qu'un membre appartenant à quelqu'un d'autre et d'un autre côté, je refusais de me retrouver avec quelque chose de magique en moi. Pourtant, il fallait que je fasse un choix.

Je restais ainsi de longues minutes, la tête entre les mains, refoulant les nouveaux assauts des contingents de larmes qui menaçaient de couler. Quoi qu'il arrive, ma vie ne serait plus jamais la même.

Après avoir pesé le pour et le contre de chacune des deux options, j'arrivai à un constat simple. Quitte à avoir quelque chose que je déteste en moi, autant que cela n'appartienne pas à quelqu'un d'autre. Je ne voulais rien devoir à personne, et j'avais, je devais l'avouer, un peu de culpabilité en m'imaginant voler la jambe d'un autre alors que je pouvais faire autrement. Sans même lever la tête, toujours prostré dans ma position initiale, j'énonçai ma décision,d'une voix faible et triste, à peine audible.

« La dernière option... »

J'étais à nouveau vide de toute émotion et à nouveau, je compris. J'avais peur. Du moins, j'aurais dû.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 30 Nov 2014 13:01 
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Tour d’Orsan – Salle de chirurgie.

    Dol’Ther, voyant Ezak proférer insultes et critiques sur le chirurgien disponible pour lui sauver la mise, il tenta d’intervenir…

    « Sire d’Arkasse… »

    Mais l’ordre direct de se la fermer avait bien été saisi, et c’est dans un mutisme lourd qu’ils laissèrent l’humain décider de son sort. Finalement, la dernière option fut celle envisagée par EzaK. La plus complexe, la plus longue, la plus risquée… mais celle qui lui assurerait un résultat meilleur que sa propre jambe organique. Une fois l’option citée, il restait quelques points à régler… Et pas forcément des plus agréables. Erthog s’en chargea.

    « Il faudra que vous soyez… conscient, pendant l’opération. Il nous faut connaître votre ressenti et votre état durant tout le long. C’est… éprouvant, mais possible. »

    Et avec la tronche qu’il avait, il avait dû en bouffer sévère. Il était bien placé pour en parler, nul doute là-dessus.

    « Il vous faut encore, puisque nous pouvons ajouter choisir quel type de pouvoir vous voudriez sur cette jambe. SI vous avez une idée générale d’orientation, un axe – défensif, offensif, utilitaire – ou l’attrait particulier d’un élément, faites-le nous savoir. Nous ne pourrons pas tout accomplir, mais les possibilités sont nombreuses. Gardez tout de même à l’esprit que l’effet ne sera présent que sur l’une de vos deux jambes… »

    Le chirurgien poursuivit instantanément, d’une voix lointaine…

    « Sauf si vous souhaitez que l’on vous remplace les deux. Donnez-moi vos mains, je vous prie. »

    Le but ? Les attacher. Des sangles étaient présentes sur la table de pierre. Une telle opération demandait une immobilisation complète du corps. La douleur allait être intense…

[Ezak : XP : 1 (post). Mot : 1XP. - ventouse.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 8 Déc 2014 18:13 
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Ma décision prise, le Garzok pâle me fit part des…modalités de l’opération. Il m’apprit qu’il fallait que je sois conscient, car ils devaient connaître mon ressenti. Cette parole eut sur moi l’effet d’une flèche en plein coeur et c’est avec un rire glaciale que je l’accueillis.

« Mon ressenti…»
Répétai-je d’une voix pleine de sarcasme, en secouant la tête.

Comment voulait t’il que je me sente, pendant que l’on me découpe ma jambe ? Euphorique ? Calme ? Je trouvais ça complètement stupide. Je ne voyais pas ce que l’on pouvais ressentir de plus que la souffrance. J’avais l’impression d’être dans un cauchemar, et je me demandais quand est-ce que j’allais me réveiller de tout ça. Aliaénon allait finir par avoir ma peau à ce rythme.

Je le laissai continuer, me demandant quelle sorte d’amélioration j’aurais aimé pour ma nouvelle jambe, moment que choisis le docteur pour me demander de lui donner mes mains, dans le but de les attacher aux sangles sans doute. C’est à ce moment précis que ma tête quitta enfin le refuge de mes mains pour placer mon regard dans celui du Duc d’Orsan. Un regard sombre, marqué, d’un homme qui n’arrivait pas à croire tout ce qui lui arrivait. Oui, j’étais complètement perdu et tout cela me semblait surréaliste. C’est donc avec franchise que mes mots sortirent de ma bouche.

« Je n’en sais rien. Je n’y comprend pas grand chose à vos tours de magie et… je n’aime pas ça. »

J’avais le regard dans le vague, essayant de réfléchir à ce qu’il proposait. Mais je n’arrivais pas à me sortir de la tête, le fait que j’allais me faire charcuter vivant en étant attacher à une table. Ce qui me rendait la tâche plutôt difficile. Mais après mure réflexion, j’arrivai à sortir un semblant de réponses intelligibles.

« Si j'étais né doué de magie, je suppose que j'aurais manié les ombres. Quant à l’axe… Je ne sais pas tout ce qui est possible de faire avec la magie. Vous m’avez vu combattre, vous avez vu mes forces et mes faiblesses et vous vous y connaissez sûrement mieux que moi en magie. Je suppose que vous saurez trouver ce qu’il me faut. Réellement, là, tout de suite, c’est le cadet de mes soucis. »

Et pour appuyer mes propos je jetai un regard au chirurgien qui attendait que je lui donne mes mains. Puis après une brève hésitation, je consentis enfin à les lui tendre. Avais-je le choix ?

« Faites ça vite, avant que je ne change d’avis. »

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Sam 13 Déc 2014 15:10 
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Tour d’Orsan. – Salle de chirurgie.

    Le médecin attacha les bras et jambes d’Ezak, de sorte qu’il ne puisse plus bouger. La suite ne fut plus qu’horreur pour le maître d’armes. Le chirurgien se mit au boulot, dans un mélange de boucherie, de robotique, de soudure, de magie noire… Il coupa à vif la jambe d’Ezak à l’aide d’une scie, avant d’y fixer une base métallique qui servirait de support à la nouvelle. Il souda littéralement la peau de celui-ci à cette nouvelle excroissance de métal, raccorda ses vaisseaux vitaux aux systèmes de mouvance des jambes, ralliant veines et systèmes nerveux à la machine. Le tout dans une douleur abominable, insupportable. Plusieurs fois, Ezak tourna de l’œil. Plusieurs fois, on le ramena à la conscience à l’aide de sels ou d’alcool fort. Oui, ils devaient s’assurer de sa conscience, histoire qu’il ne meure pas dans l’opération. Une fois la jambe de métal passée, la partie douloureuse fut terminée, mais pas la plus étrange…

    Car cette fois, c’est à coup de fluide et de sensations glaciales de pénétration de tout son être, de viol de son propre corps, qu’Ezak fut confronté. Ils administraient la magie qui animerait le métal, et lui conférerait un nouveau pouvoir…

    Ce fut long, ce fut intense, et rude. Plusieurs longues heures s’écoulèrent, des litres de sueurs, de cris, de sang et de larmes. Mais tout au bout, ils réussirent à en terminer, et laissèrent Ezak tomber dans sa propre inconscience, laissant le corps retrouver le repos qu’il méritait, qu’il réclamait.

    À son réveil, il était toujours allongé sur la table de pierre, liens défaits. Le sang avait été nettoyé, et le chirurgien n’était plus là. Dol’Ther le veillait. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il rencontra ceux, bigarrés de l’orque étrange dirigeant cette tour.

    « L’opération est un succès, sire d’Arkasse. Voyez par vous-même. »

    La jambe était placée. Ezak n’en percevait pas la présence, comme son ancien membre. Un curieux manque le suivrait pendant pas mal de temps… Mais la prothèse fixe en métal était bien là, dans la prolongation de sa jambe naturelle. Le travail avait été bien fait : ce n’était pas trop moche, autour.

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    « Il vous faudra un peu de temps, pour vous y habituer. Vous avez du… ressentir une nouvelle puissance en vous, également. Une puissance de l’ombre, qui vous sera utile, j’en suis certain. Je l’ai moi-même choisie. Elle vous permettra mobilité et esquive, discrétion et ruse, tant en combat qu’ailleurs. Vous avez désormais le pouvoir de vous changer en ombre, l’espace de quelques secondes, pour vous déplacer rapidement et sans qu’aucun obstacle ne vous arrête, sur plusieurs mètres. Intouchable, et n’ayant plus prise avec le monde physique pendant le procédé. C’est de notre connaissance approfondie de la mort sur ce monde que nous sommes parvenus à concocter ce petit bijou de technologie magique. »



[Ezak : XP : 0,5 (post) + 0,5 (nouvelle jambe !). Mot : 0XP. - idole.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Jeu 25 Déc 2014 15:19 
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Tour d'Orsan.

    Une lumière étrange vint perturber la scène, laissant apparaître une créature… impromptue et étrange. Sans visage.

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    La présence était bienveillante, quoique particulière dans son apparence. Une voix, douce mais ferme, omniprésente et évanescente en même temps, résonna dans l’esprit…

    « Par la grâce qui est mienne, Je vOus offre, moYEnnant votre accord, Un précieuX préseNt aux pOuvoirs éminEmment utiLes. »

    Et dans la même lueur de son apparition, il disparut, laissant entre vos doigts un curieux objet, prenant la forme d’un petit sifflet d’argent. Celui-là, vous en comprenez, curieusement, directement les pouvoirs. L’utiliser vous permettra d’invoquer, par le biais de la condensation de la magie puissante présente dans l’air, un étalon ailé qui vous portera le temps d’un voyage (deux personnes max par étalon, prévoyez de la place pour les PNJ qui n’ont pas reçu ce cadeau) vers la destination de votre choix, à la vitesse de l’éclair. Ce pouvoir ne sera octroyé que dix fois… Et uniquement sur Aliaénon. N’hésitez pas à vous en servir. Attention toutefois, son utilisation peut engendrer des… curieux et imprévisibles bugs temporels.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 27 Avr 2015 10:32 
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Les mains du docteur empoignèrent les miens avec la même froideur qui le caractérisait si bien. Était-ce du professionnalisme ou une incapacité certaine à ressentir de l'empathie ? Je ne savais pas trop comment analyser cette situation. Et à vrai dire, mon esprit était beaucoup plus accaparé par ce qui allait se passer.

La docilité n'était pas l'un de mes traits de caractère dominant, et pourtant, je n'émis pas un bruit, pas la moindre résistance alors que un à un mes membres se retrouvaient entraver à la table d'opération par les lanières de cuir qui s'y trouvaient. Moi qui aspirais chaque jour à plus de liberté et d'indépendance, je me sentais démunis face à cette situation.

Combien d'hommes avaient défilés sur cette table avant moi ? Combien en était sortis vivant ? Combien de souffrance la pierre froide et muette de cette pièce avaient fait raisonner dans l'indifférence ?

En fin de compte, le manque de compassion de cet homme que j'abhorrais, était peut-être ce qui allait me garantir ma survie. Quelle ironie...

Étrangement, mon regard alla se poser sur le Garzok pour chercher un peu de réconfort. Je haïssais cette créature rien que pour sa seule existence. Mais pourtant depuis que j'étais arrivé en ce monde, il était probablement pour moi ce qui se rapprochait le plus d'un allié de circonstance, compte tenu de la mauvaise tournure des derniers évènements. Tiens, ça aussi, c'était particulièrement ironique.

Ces quelques secondes de silences, virent le chirurgien aller se munir d'un objet et lorsqu'il revint près de moi une scie impressionnante à la main, je cru que j'allais vomir de dégout. C'était trop pour moi, je ne voulais pas voir ça, et c'est donc naturellement que je fermai les paupières. Idiot, ça l'était complètement. Car, qu'était la vue par rapport à ce que j'allais ressentir ? Je le sue rapidement.

Car, il n'y eut pas ici là, une quelconque phase de préparation, aucun conseil avisé, aucune parole réconfortante. Immédiatement vint le feu sur ma jambe et avec lui les cris. Gorge déployée, je criai ma douleur alors que chaque dent de l'outil de tortue s'acharnait sur mon tibia.

Corps parcourus de spasmes douloureux, yeux humides, fierté perdu, étaient mes maux. Dans un réflexe instinctif, je tentais de me soustraire à cette douleur. Mes membres emprisonnées me ramenèrent à la réalité. Ma force était inutile face ces lanières de cuir qui n'avaient vraisemblablement aucune envie de me relâcher. Je crus devenir fou, mon corps brûlait comme une pierre sombre en plein soleil, et après un temps qui me parut une éternité, je me sentis partir, pour aller me réfugier, loin dans l'inconscience. Ma seule protection, mon salut.

Mais même à cela, je ne semblais pas y avoir droit. C'est du moins ce que je compris lorsque une odeur si puissante qu'elle m'en brûla la trachée me ramenèrent à la réalité. C'était le Sir Dol'Ther, qui, veillant au grain, me ramena à la réalité à l'aide de sels, pour le moins efficaces. C'était un véritable cauchemar éveillé que je vivais. Alors, aux cris, se mêlèrent mes supplications, je le suppliai d'arrêter, de me laisser aller, mais mesdemandes restèrent sans réponse favorable.

L'opération dura ainsi durant des heures. Transpirant, haletant, larmoyant, je ne comprenais même pas ce qui se passait. La souffrance seule occupait mon esprit. Après des heures, à parfois me mordre la langue jusqu'au sang, la douleur cessa enfin. Mais alors que mon calvaire prenait fin, un autre, different cette fois, m'accapara. Au feu, succéda le froid. De ma jambe, un sombre mal semblait forcer le passage de tout mon être, ma glaçant le sang. S'emparant de mon corps cette puissance hostile semblait me bouffer de l'intérieur. Je manquai de souffle alors que mon corps tentait de rejeter ce corps étranger, en vain. C'était comme si cette chose voulait me tuer de l'intérieur. C'est à cet instant que je perdis la raison, victime d'hallucinations, je perdis toute notions du temps et de l'espace et je commençais à baragouiner des morceaux de phrases sans le moindre sans, aucun. Et alors que je crus presque que mon moi profond allait s'effacer à jamais, tout s'arrêta, et les ténèbres m'envahirent... Enfin...





Les paupières lourdes, je m'extirpai enfin de mon repos. Il me fallut quelques secondes pour retrouver toute ma lucidité. Ce réveil sur cette table, dans cette salle, sonnait comme une impression de déjà vu. La vue encore embrumée par une longue inconscience, je pus quand même constater que plus aucun lien ne me retenait à cette table. Le chirurgien avait filé, mais le Garzok pâle était là, et il accueillit mon réveil avec des mots rassurants. L'opération était couronnée de succès, semblait-il.

Encore marqué par ces éprouvantes dernières heures, je me redressai péniblement pour juger moi-même de la pertinence de cette information. Et, en effet, là où se trouvait jadis ma jambe, une autre jambe - de métal cette fois - la remplaçait. La vue de cette prothèse à la place de ce qui était jadis fait de chairs et de sang, m'arrachai une grimace. J'étais devenu une bête de foire, un unijambiste, et je ne savais pas si je devais me réjouir d'avoir cette chose accrochée à mon corps. C'était vraiment trop étrange. Étrange était encore plus cette sensation, ou pour être encore plus exacte ce manque de sensation. Bien que je pouvait voir ce membre, je ne pouvais le sentir. Pourtant, lorsque je tentai de bouger ce pied, il s'inclina comme l'aurait fait un pied naturelle. C'était extrêmement fluide et réactif, mais tout ça me dépassait. C'était extrêmement fluide et réactif, mais tout ça me dépassait. Au moins, ce n'etait pas complètement inesthétique. Je restai perdu dans la contemplation dubitative de mon nouveau membre lorsque Dol Ther aborda avec moi le sujet de la magie qui émanait de cette chose.

En effet, je pouvais la sentir, cette puissance sombre et froide. Elle s'écoulait dans tout mon être. Elle était là, prête à utilisation, totalement sous mon contrôle. C'était donc cela que l'on ressentait quand on était doué de magie ? C'était cette puissance qui me permettrait me changer en ombre ? La description qu'il m'en faisait me fit étrangement penser au pouvoir de Val'Crooh. Ça faisait beaucoup à assimiler en une fois, beaucoup de choses à accepter et comprendre. En effet, il allait sûrement me falloir du temps pour m'y habituer.

Toujours plongé dans mon mutisme, j'entrepris de descendre de la table. Mais alors que ma prothèse toucha le sol, l'absence de sensation me surprit et je perdis l'équilibre.
Face contre terre, je laissai échapper un jurant. Ça n'allait pas être une partie de plaisir...

Lentement, je me relevai et je m'essayai à quelques pas dans la pièce, boitillant. C'était comme réapprendre à marcher. Je devais anticiper chaque pas, si je ne voulais pas risquer de choir à nouveau. C'était assez perturbant, mais avec un peu d'exercice, je pensais pouvoir récupérer une mobilité normale. Le tout était de m'habituer à ce manque de sensation.

Après une demi-douzaine de pas hasardeux, je soupirai de dépit. J'avais vécu l'enfer, et maintenant, j'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre. Cette jambe, cette magie, ce traumatisme qui ne me quittera probablement jamais complètement. Tout cela faisait beaucoup trop en une seule journée. La pire de ma jeune existence.

« Et maintenant ? » Murmurais-je presque pour moi-même.

C'est à cet instant qu'une lumière m'éclaboussa de son onde lumineuse. De cette même lumière émergea une créature comme je n'en avais jamais vu auparavant. Élancé, blafarde, et vêtu d'une armure sombre, elle se tenait devant moi, une somptueuse épée à la main. De son dos, deux ailes noires se déployaient majestueusement. Mais le plus perturbant était ce trou béant à la place de ce qu'aurait du être son visage. Engrangement, je n'eus aucune crainte, aucun mouvement de recul. De cette chose émanait une douce puissance bienfaitrice, qui ne laissait pas de doutes sur ses intentions.

Sa voix, aux accents étranges, résonna dans ma tête avec une pure clarté. Elle m'offrait un cadeau, un sifflet qui se glissa instantanément entre mes doigts. Alors je compris, sans même réfléchir quel était le pouvoir de cet objet, qui m'ouvrait toutes les routes d'Aliaénon. Et avant même que je ne puisse réagir la créature avait disparu, comme si elle n'avait jamais été là. Choqué, je restai interdit, le regard dans le vide. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer.

« Bon sang... Qu'est-ce que c'était que ça ? »

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 27 Avr 2015 15:30 
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Tour d’Orsan – Salle de chirurgie.

    Le sire Erthog Dol’Ther leva un sourcil à la dernière question de l’humain modifié. Il ne semblait pas avoir été témoin de l’apparition du Sans-Visage.

    « Hé bien ? Votre nouvelle jambe ? Je vous ai prévenu qu’il vous faudra quelques temps pour vous y habituer. Que diriez-vous d’une promenade du côté des geôles pour que je puisse vous montrer toute l’étendue de notre puissance ici ? »

    Un sourire malsain s’était plaqué sur les traits de l’orque modifié. Il s’en passait des choses, ici. Des horreurs sans nom, à n’en pas douter. Et il semblait vouloir les montrer à Ezak.

[Ezak : XP : 1XP (post). Mot : incendiaire.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 27 Avr 2015 23:43 
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La réponse du Duc d’Orsan eut le don de me désarçonné encore plus. Il était complètement hors sujet. C’était comme si il n’avait rien remarqué. Comment cela était-il seulement possible ? Pourtant, j’étais sûr que c’était loin d’être d’une hallucination. Mes yeux ne m’avaient pas tromper. J’en avais pour preuve, ce sifflet que j’avais à la main.

Bien sûr, j’aurais pu passer à autre chose, mais cette apparition, me provoquai beaucoup trop de question. Qui était cette créature ? Une sorte de race particulière à ce monde ? Et pourquoi diable voulait-elle m’aider ? A l’heure actuelle je devais être considéré comme un serviteur de la reine noire par la plupart des personnes qui prenaient part à cette bataille. Etait-elle du côté d’Oaxaca ? Tout cela n’avait aucun sens.

Le regard toujours perdu dans les méandres profond de mes questions restées sans réponse, je secouai la tête, signe de mon désarroi. Je n’aimais pas cette situation, mais je devais me mettre en mouvement. J’avais perdu assez de temps. Je devais rester concentré sur mon objectif premier : sauver l’Ynorie. Rien n’était plus important que ça. Si j’avais accepté de sacrifier une jambe, c’était d’abord dans cet unique but. Mais d’abord, je devais voir quel était l’étendu de la puissance de cet état fantoche à la solde d’Oaxaca. Je devais reprendre ce rôle d’officier qui était le mien.
Alors je rangeai le sifflet en lieu sûr et esquissai un hochement de tête à l’attention du Garzok pâle.

« Montrez moi ! J’avoue être assez curieux de savoir comment vous vous y êtes pris pour prendre cette ville et s’accaparer ses ressources, sans que ces autochtones occupés ne rendent la situation incendiaire. Je suppose qu’Orsan sous vos ordres doit accomplir des merveilles, je me trompe ? »

Flatté son égo, pour qu’il m’en donne plus que ce que je demandais. J’étais sûr qu’il était Garzok sensible à ce genre d’attention. Un noble reste un noble quelle que soit son camp, sa race. J'étais bien placé pour le savoir.

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 10 Mai 2015 20:40 
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    L’orque modifié parut flatté des compliments d’Ezak, et la bouche pincée et les yeux plissés par le plaisir que cela lui procurait, il répondit de sa voix grasse mais élégante au guerrier.

    « Ohoh, des merveilles oui. Mais mon emprise sur ces terres est bien antérieur à cette guerre, tout comme les activités qui y sont menées. Voyez-vous, Orsan a toujours été une prison faisant peu cas de ses prisonniers. Là où beaucoup ne font que les envoyer vainement à la potence, nous nous servons d’eux pour expérimenter les théories de modification de la chair possible. Un laboratoire secret de Vallel depuis des décennies, ici. Les prisons sont approvisionnées par les prisonniers des guerres d’Oaxaca… Ou les déserteurs de ses propres rangs, puisqu’il y a généralement assez peu de pitié pour les vaincus. Ahah ! »

    Il en parlait comme si c’étaient de vulgaires objets. Comme si ce qu’ils leur faisaient était mieux que la mort, et qu’ils devraient en être redevables. Il pressa Ezak vers la porte, et ils se rendirent, nombre d’étages en dessous, via un escalier sombre à colimaçons, vers des quartiers plus sombres et glauques encore. Une odeur ferreuse de sang et de rouille saturait l’air, ici. Les râles et cris de souffrance ou d’agonie formaient l’ambiance sonore de l’endroit. Des cellules éparses, à plusieurs étages de la Tour, contenaient de trop nombreux prisonniers : humains, orques et gobelins pour la plupart. À côté, le Bagne Maudit bien connu d’Ezak faisait presque cour de récréation.

    Les rares regards qu’il croisa étaient las, et plus aucune lueur d’espoir ni d’humanité ou de bonté y persistait. Nombre avaient des membres arrachés, putréfiés, des infections, des cicatrices de partout. Il leur manquait des mains, des yeux, des jambes… Certains n’avaient même plus de peau.

    À mesure qu’ils descendaient, sans s’arrêter forcément, les horreurs étaient plus prenantes. Le Duc Dol’Ther commenta brièvement.

    « Ici, on a quelques expériences plus ou moins réussies de greffes de membres modifiés, et d’amélioration des membres. Des prototypes, on ne peut les utiliser au combat, mais ils sont preuve que l’expérience est viable. »

    Effectivement, les monstres qui peuplaient la cellule bondée étaient horribles. Des bras sur-musclés, des jambes hérissées de pics osseux, des plaques d’acier rivetées à même la peau, ou sous elle… Des bras changés en lames, des vrilles vissées au crâne… Ici, le silence régnait. Erthog se tourna vers son invité pour, sans doute, recevoir quelques félicitations de rigueur.

[Ezak : XP : 0,5 (post) + 0,5 (informations reçues). Mot : 1XP. - trucage.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Mar 12 Mai 2015 01:30 
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J’avais fait mouche. Le garzok goutta avec délectation mes compliments. Il suffisait pour s’en convaincre d’observer la lueur de fierté qui animait son visage hideux.

C’est donc avec une pointe de légèreté qu’il me révéla la nature profonde d’Orsan: une prison servant aux expériences de Vallel. À ma grande surprise, j’appris qu’il en était ainsi depuis déjà plusieurs années. Les forces d’Oaxaca étaient si fortement implantées dans le paysage de ce monde que cela en devenait inquiétant. Quand je me rappelais à quel point les dirigeants de Fan-Ming méconnaissait le monde dans lequel ils vivaient, cela me confortait dans l’idée que je mettais fait de leur incompétence. C’était une belle bande d’aliénés. Oaxaca avait tant de coups d’avance sur nous. La tanière du loup avait été sous l’ombre de leur fenêtre depuis si longtemps, et ils ne s’en étaient jamais rendu compte.

« Je vois. Orsan n’a rien d’une ville avec un peuple, une histoire et des coutumes. Ce n’est qu’un laboratoire géant à la solde de la reine. Étonnant… » Me contentais-je de répondre en guise de commentaire.

C’est en boitant que j’entrepris de suivre le dirigeant d’Orsan dans les dédales de la tour. Je dus m’appuyer contre les murs pour ne pas chuter dans les escaliers en colimaçon. Il aurait été malvenu que je me brise la nuque bêtement, après tout ce que j’avais dû subir pour arriver jusqu’ici.
Notre route nous mena vers les salles qui se trouvaient aux étages inférieurs, et lorsque nous y mîmes les pieds, je crus que toute force allait me quitter. De ma vie, je n’avais jamais vu pareil spectacle. Des cellules abritaient des prisonniers amassés les uns sur les autres. Des humains, des garzok et sektegs en nombres. Mais ici, nul prisonnier de guerre traité avec décence. Pas un seul semblait ne pas avoir été mutilé. Quand certains n’avaient plus leurs yeux, d’autres se retrouvaient démembrés, et d’autres encore avaient le corps couvert de cicatrices infectées, d’ou pullulaient du pus à foison. Les infections et la gangrène avaient élu domicile en ces lieues. Mais personne n’avait jugé utile d’en faire cas. Ils n’avaient pas eu le loisir d’avoir les traitements de faveur auxquels j’avais eu droit.

Je dus me retenir pour ne pas montrer le choc qui me saisit dans tout mon être. J’étais bouleversé. Je pouvais aisément imaginer ce que ces hommes avaient vécu, pour avoir moi-même été sur la table d’opération quelques heures auparavant. À la différence que moi, je me battais avec l’espoir de m’en sortir. Que pouvaient attendre ces prisonniers si ce n’était la mort ? Un sentiment mélange de pitié et de tristesse m’envahirent. Il y avait ici la preuve de tout ce dont était capable le régime Oaxien. Avait-il seulement une limite ? Même les siens, les peaux vertes en avaient fait les frais.


Plus nous descendions dans les tréfonds de la tour et plus ce qui s’y trouvait semblait s’exacerber. L’odeur de sang devenait de plus en plus forte, les plaintes de plus en plus larmoyantes et les expériences de plus en plus inimaginables. Des hommes sans peau, des garzoks aux muscles disproportionnés, des os qui avaient poussés travers la peau, des plaques soudées à même celle-ci. Pléthore d’abomination sans noms. Il n’y avait pas d’adjectif pour qualifier tout cela. En quelques minutes, c’était comme si j’avais traversé des décennies de souffrances.

Crescendo, la pitié laissait peu à peu la place à la colère. Jamais je n’avais eu autant de haine envers qui que ce soit. Je crus que j’allais littéralement exploser de rage devant tant d’ignominie envers ces prisonniers qui avaient juste eu le malheur de ne pas avoir été du côté d’Oaxaca. A mesure que je côtoyais les Oaxiens, mon esprit ne cessait de s’extrémiser. Je me jurais dans mon for intérieur de leur faire subir mille fois pire. La mort était un châtiment trop doux pour ces bourreaux. Il était tant qu’ils subissent ce qu’ils avaient souhaité pour les autres.

Lorsqu’enfin le sire Dol’Ther finit par me faire voir toutes les horreurs qu’il avait à me montrer, il se retourna vers moi. Visiblement très fier de lui, il attendait un commentaire de ma part. Quel effort je dû faire pour ne pas lui agrandir son sourire malsain de ma lame. Lui et sa maudite promenade méritaient bien d’aller pourrir dans le royaume de Phaistos. Mon coeur hurlait vengeance, mais ma tête imposait la patience. Je ne devais pas oublier mon objectif final : Eviter que les Ynoriens ne fassent les frais de cette machination barbare.

Alors je me détournai de lui, pour qu’il n’ait pas à voir le trouble qui animait mon regard. Je laissai les secondes défiler, voulant éviter que ma voix ne trahisse ma colère. Lentement, je me rapprochai des cellules et fixai mon regard sur un humain plus jeune que moi dont le visage était défiguré par des plaques de métal. Aussi horrible que ce fut à regarder, je ne détournai pas le regard. Je voulais faire face, et ancrer cette mine au regard sans vie dans ma mémoire. Je devais nourrir cette haine qui me chatouillait le ventre. Il fallait que je devienne pire qu’eux, pour qu’ils aient à éprouver ma sourde colère. Et puis enfin, lorsque je me sentis capable de contrôler mes passions, je répondis d’une voix posée.

« Ces expériences sont incroyables… Si je ne l’avais pas subi moi-même, j’aurais cru à quelques trucages pour les yeux. »

Puis faisant volte face, je glissai un regard faussement paternaliste à l’égard du Garzok.

« Excellent officier ! Ce que vous réalisez ici est absolument grandiose. J’en toucherais deux mots à mes supérieurs directs, dès lors que je les verrais. Cela, et votre comportement irréprochable lorsque que vous m’avez sauver la vie. Qui sait, cela vous vaudra peut-être une promotion. »

Mais déjà mille idées naissaient dans mon crâne en ébullition, et c’est naturellement que ma bouche fusa. Ce qu’il ne savait sûrement pas, c’est que mes mots n’étaient autres que le venin d’un serpent. Le flatter faisait toujours partie intégrante de mon plan.

« Sire Dol’Ther, je ne doute pas de votre capacité à garder cet endroit sous contrôle. Mais j’aimerais tout de même connaître quels sont les moyens mis en œuvre pour garder ces hommes sous contrôle outre les barreaux de leurs cellules. Je ne crois pas avoir aperçu de gardes. Ces murs seraient-ils dénués de geôlier ? »

Je me rapprochai un peu plus du Garzok et pris un ton moins formel cette fois.

« J’aurais également deux petits services à vous demander, pendant que l’intimité de l’endroit le permet. »

Je laissai ma cage thoracique se gonfler, le temps de décider la formulation que j’allais employer.

« Comme vous l’avez sûrement entendu au conseil de guerre, je dois faire route sans trop attendre vers Neo-Mesaliah pour rallier des hommes à notre cause. J’aimerais, si vous le permettez, pouvoir emmener avec moi l’une de vos expériences, la plus horrible, et la plus docile au possible. Voyez-vous, j’aimerais leur montrer ce qu’il en coûte de nous résister s'ils refusent. Par ailleurs, j’aimerais savoir si Orsan serait prêt à me soutenir financièrement quant au recrutement de mercenaires à Methbe-el. Je crains ne pas avoir assez de richesses pour recruter une armée suffisante. Bien entendu, je serais votre obligé, si vous consentez à m’aider. »

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Ven 15 Mai 2015 13:56 
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Tour d’Orsan – Geôles.

    Le garzok modifié écouta parler Ezak avant de lui répondre, précisant quelques propos que le guerrier avait avancé.

    « Pas à la solde de la Reine, à la solde de Vallel. Oaxaca n’a jamais mis les pieds ici, et c’est Vallel que je sers. Ce qui m’insère dans la hiérarchie directe d’Oaxaca, mais c’est à lui que je rends compte. Le seul rôle qu’Oaxaca a ici, à Orsan, est l’envoi de ses prisonniers-déserteurs. Aussi n’ai-je besoin d’aucune promotion, ni d’aucune publicité. »

    Ils avancèrent encore plus profond dans la tour, alors que le Duc d’Orsan continuait à parler.

    « Il y a des gardes, mais pas ici. Ces prisonniers savent qu’il ne leur sert à rien de tenter de fuir. Tout ce qu’ils récolteraient seraient des souffrances supplémentaires, voie la mort. Ils n’ont rien d’autre à perdre, et plus rien à gagner. »

    Leur esprit était apparemment reformaté également, avec autant de tortures et expériences. Leur corps, pour la plupart, n’était plus qu’une coquille vide uniquement à même de répondre automatiquement à un ordre donné.

    Ils poursuivirent jusqu’à un couloir où les portes, ici, n’étaient plus barrées. Solides, compactes, elles masquaient le regard des curieux de ce qu’elles possédaient. Le Sire Dol’Ther en ouvrit une, découvrant une réelle abomination vivante, qui avança en boitant vers Ezak.

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    Une horreur sans nom, un être tellement modifié qu’on ne savait plus dire quelle avait été sa nature. Un grognement rauque sortit de sa gorge, alors que l’orque lui donnait un coup de pied. La créature se ratatina sur elle-même, comme pour se protéger de coups supplémentaires.

    « Celle-ci est sans conteste la plus horrible. Et docile, si vous lui montrez qui est le chef. Mais notre plus belle réussite, la voici… »

    Il s’approcha d’une autre porte et l’ouvrit. Elle n’était pas verrouillée. D’une pièce à peine plus grande qu’un placard à balais sortit une nouvelle abomination. Un orque, ou du moins l’avait-il été, tout bardé de fer. Ezak n’eut aucun doute sur le fait que son visage d’acier, ses bras et jambes, étaient toutes modifiées comme sa propre jambe perdue. Le monstre faisait deux têtes de plus que lui. Seul son buste semblait intact.

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    Erthog poursuivit, l’air enchanté.

    « Nous sommes parvenu à ce que ce soit viable. Un formatage complèt du cerveau, des membres. Et par un procédé ayant causé de nombreuses victimes pour être perfectionné, nous avons réussi à égaler le savoir des Ouessiens, leur secret ancestral et rtuel sur le sacrifice de leurs yeux pour obtenir une vision… générale et absolue. Un prototype ultra puissant… Vallel l’a jugé trop instable, mais je sais qu’il est prêt à combattre. Peut-être pourrait-il vous accompagner, également. »

    Deux nouveaux compagnons tout à fait charmants, sans en douter.

[Ezak : XP : 1 (post) + 0,5 (demande de s'appproprier une créature). Mot : 1XP. - écrémer.]

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 17 Mai 2015 03:36 
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Dol’Ther fit quelques précisions, concernant la nature d’Orsan dévolu à Vallel. Et j’appris que lui-même était aux ordres exclusifs du lieutenant d’Oaxaca. C’était assez étrange comme tout semblait tourner autour de lui ici, en ce monde. Élève de Val’Crooh, général des armées en ces terres, et maintenant ses propres expériences qui avaient lieu ici depuis des années. La reine noire avait-elle seulement été à l’origine de toute cette guerre ? Je commençais à en douter. L’envie d’aller mettre une sévère dérouillée à ce chien d’Oaxaca commençait doucement à naître en moi. Je devais cependant prendre les problèmes un à un et ne pas me laisser distraire par mes passions. Cela m’avait trop souvent desservi par le passé.

« Vous êtes donc à Vallel ce que je suis à Crean Lorener. »
Conclus-je songeur.

Je comprenais mieux pourquoi il avait refusé de m’écouter face aux doguenards dans la lande noire. Il fallait que je m’attelle plus à comprendre les rapports hiérarchiques entre les officiers Oaxiens que je croisais. Cela m’éviterait de commettre d’autres impairs, et de retourner les miens contre moi. Enfin, les miens… Disons que je me comprenais.

J’en appris un peu plus également sur ces prisonniers et leur détention. Mais j’eus un peu plus de mal à avaler l’information selon laquelle il n’avait plus rien à faire pour eux, qui n’étaient autre que des coquilles vides sans volonté. Non-content d’avoir détruit leurs corps, ils avaient aussi brisés leur esprit. Ces Oaxiens ne reculaient devant rien. Mais je reconnaissais bien la leurs méthodes. C’était exactement ce qu’ils avaient tenté de faire avec nous dans le bagne. Ils avaient voulu nous briser et je devais avouer qu’ils avaient presque réussi. Ils étaient même arrivés à me faire douter de l’amour que j’avais pour ma patrie et de ce que je devais à Oaxaca. Maintenant, j'en avais honte.

Avec ma démarche d’éclopé, je suivis le duc dans des quartiers plus profonds encore jusqu’à ce que nous arrivâmes dans un couloir muni de portes solides, et qui cachait jalousement leurs contenus. L’orque pâle en ouvrit une, et ma mine ne put masquer mon dégout lorsque un être abominable en sortit pour s’avancer vers moi.

Un être petit, rachitique, aux jambes curieusement asymétriques, et au bras unique. Sa peau semblait se confondre à sa chair et son visage hideux n’était que le prolongement d’un cou étrangement axé. Son corps lui-même ne ressemblait à rien de ce que j’avais vu auparavant.

À ma vue, la bête laissa échapper un grognement agressif, auquel l’orque pâle répondit en lui donnant un coup de pied bien placé. Cela fut efficace, car la bestiole se replia sur elle-même, craintive. C’était selon les dires du dirigeant d’Orsan, sa créature la plus horrible, et je voulais bien le croire sur parole. Jamais je n’avais vu une telle abomination. Enfin, je ne devais pas être aussi catégorique. Il y avait bien eu cette créature que Karz et moi-même avions apprivoisé et surnommé Voiledemort. En y réfléchissant, je me demandais s'il n'avait pas été créé ici même.

Mais mes interrogations furent interrompues lorsque l'orque pâle ouvrit une autre porte, pour en laisser sortir un véritable colosse. Je n'exagérais rien en employant ce qualificatif. Il était haut de plus de deux mètres et massif comme un chêne. C’était un garzok, mais pas n’importe lequel puisque modifié, il l’avait été. Tous ses membres, ainsi que son visage, avaient été remplacés par des parties mécaniques. Exactement, ce que j'avais subi moi-même. Maintenant que j'avais vu leur vivier de cobaye, je me demandais combien de personnes avaient dû périr pour que cet être vive et que je puisse marcher aujourd'hui.

Le Sire Dol’Ther argumenta alors que mes yeux continuaient d'observer le colosse. C’était d’après ses dires leur plus belle création, mais Vallel l’avait jugé instable. Il était doté d’une vision globale, inspirée des Ouessiens. C’était ce peuple de la ville de Nagorin qu’Elath avait qualifié d’aveugle et sage. Voila que je me retrouvais avec le choix de mes compagnons.

« Vous avez écrémé de vos expériences de bien belles choses pour en être arrivé à un tel résultat. Magnifique sire Dol'Ther. Celui-ci sera celui qui m’accompagnera, car je ne peux en emmener qu’un avec moi. »

En effet, je comptais utiliser le sifflet et les conditions étaient apparus clairement dans mon esprit. Seule une personne pouvait m’accompagner. Autant que ce soi la plus belle création de Vallel. À quoi servirait cette infiltration si je ne pouvais m’accaparer leurs forces.

« Que dois-je savoir d'autre sur lui ? Pouvez vous lui fournir une arme ? Et qu’en est-il de ma seconde demande ? »

Puis me rendant comptes du débit avec lequel j'avais posé ces question je précisai :

"Excusez ma hâte. Disons que maintenant que je suis presque rétablis, je n'ai qu'une envie : Me retrouver sur le champ de bataille et découper quelques crânes de nos ennemis."

J'avais surtout hâte de quitter cet endroit...

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Dim 24 Mai 2015 11:49 
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Tour d’Orsan – Geôles.

    L’orque borgne couinait de plaisir sous son air faussement anobli par quelques babioles riches et du far lui pâlissant le teint.

    « Hrmrmr. Il sera armé oui. Oh oui. Et il n’y a rien à savoir, si ce n’est qu’il est formaté pour obéir aveuglément aux ordres de ses supérieurs afin de servir Oaxaca. Et son nom : Légion. C’est un guerrier puissant, très puissant, et on aime à dire qu’il peut accomplir seul le travail d’une légion complète d’Oaxaca. »

    Une arme de destruction massive en somme, qu’il serait dommage de laisser dans un sous-sol crasseux et sombre. Mais les nouvelles n’étaient pas toutes bonnes. Erthog prit un air gêné pour répondre à la seconde demande d’Ezak.

    « Ah l’argent. Nous en avons tous besoin, en ces temps de guerre. Et ça n’est pas Orsan qui tient la ficelle de la bourse, je le crains. Les moyens qui nous sont accordés sont déjà faible par rapport à notre demande. Nous avons besoin de la totalité pour progresser dans nos recherches. S’il vous faut des fonds, c’est à Vallel qu’il va falloir en réclamer. Ou à Oaxaca elle-même. »

    Le nerf de la guerre. Erthog se permit tout de même un conseil.

    « Toutefois, promettez des récompenses à qui se joindra à nous. Les paies tombent une fois le travail accompli, s’il est jugé satisfaisant. Et… il n’est guère utile de payer des morts. »

    Une norme, dans le mercenariat de masse…

[Ezak : XP : 1 (post) + 1 (acquisition d'un compagnon overbourrin). Mot : 1XP. - turlute.]

(HJ : je valide sur ta fiche ta classe tertiaire. Je l'introduirai dans la quête lorsque... ça s'y prêtera davantage. ^^Sauf si tu veux le faire toi-même de la manière qui te plaira.)

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 Sujet du message: Re: Tour d'Orsan (Aliaénon)
MessagePosté: Lun 25 Mai 2015 13:29 
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Je fus surpris lorsqu’un couinement étrange s’échappa du garzok pâle. Un sourcil relevé, devant sa réaction exagérée, je l’observai avec perplexité. Les orcs formaient vraiment un peuple de débile profond, même au plus haut de leur chaîne de commandements. Je les soupçonnais d’être consanguins. Il n’y avait que ça qui pouvait expliqué tant de bêtises chez un seul peuple.

Dans son gémissement ridicule, Dol’Ther m’apprit que l’arme de Vallel se nommait Légion, et qu’ il avait pour réputation de pouvoir faire le travail d’une légion Oaxienne à lui tout seul. En captant ces informations, je jetai un regard intéressé au garzok modifié, qui n’avait pas bouger d’un poil depuis qu’on l’avait libéré. Toujours aussi raide, c’était comme s'il n’avait pipé mot de ce qui se disait ici.

« J’ignore s'il est capable de réaliser la moitié de ce que vous prétendez, mais ce qui est sûr c’est qu’il aurait besoin d’une bonne turlutte. »

Je ne relevai aucun des commentaires qui suivirent, justifiant le fait qu’Orsan ne puisse me financer. Premièrement, parce qu'il aurait été peine perdu de polémiquer. Deuxièmement, car je ne voulais avoir affaire ni à Vallel ni à Oaxaca, ou du moins pas tout de suite. La raison était simple ; Je me connaissais que trop bien, et entre obéir docilement et vivre ou voir leur expression médusé lorsque je les enverrais se faire mettre chez les Whiellois avant de mourir, il y avait bien trop de chance que je ne puisse bouder le plaisir de la deuxième solution. Et enfin, j’avais bien pris note des conseils qui m’étaient prodigués je comptais bien jouer un sale tour à quelques individus que je jugeais coupable de ma situation actuelle. Ô oui, ça promettait d’ être divertissant.

Ne voulant donc pas plus m’attarder en discussions stériles, j’hochai la tête en signe de compréhension avant de reprendre la main.

« Et bien, allons donc voir votre armurerie et trouver quelque chose à mettre entre les pâtes de ce cher Légion. »

Mais mes problèmes étaient complexes en ce monde, et ne concernaient pas que cette guerre. Je devais avoir bien plus qu’une armée pour triompher. En premier lieu, je devais me débarrasser de cette épée qui risquait de me tomber sur le crâne à tout moment, et ensuite je devais me préparer à l’éventualité d’affronter de nombreux ennemis qui risquaient d'être particulièrement puissants.

« Pendant que nous nous acquitterons de cette tâche, vous qui semblez bien connaître ce monde, renseignez-moi. Nous sommes dans un monde de magie, et je cherche un expert qui saurait comment délié deux âmes entre elles. Je cherche également un expert en runes, le meilleur qui soit. Où puis-je trouver ces personnes sur Aliaénon ? »

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