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Inscription: Lun 17 Nov 2008 23:14 Messages: 6059
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Quelque part à Valmarin - Pour tousLa guerre fit rage dans les rues d’Illyria. La mort fut omniprésente, sur les pavés, le noir de la suie se disputait avec le rouge du sang tandis que les cris emplissaient l’air. Les armées de Sihle et de Valmarin s’avérèrent d’une rare efficacité. Les vaisseaux de la cité maritime, bien qu’affaiblis par les différents plans d’action mis en place par l’état-major d’Illyria, parvenaient à percer les défense de la cité pour la bombarder sous une pluie de pierres et de carreaux aussi grands que des poutres. D’aucuns disaient qu’ils avaient les feux de l’enfer de leur côté.
Les défenseurs de la cité, pourtant, parvenaient à infliger de lourdes pertes aux attaquants, sur terre. Des quartiers entiers avaient été vidés, devenant de véritables pièges dans lesquels les armées de sihle fraîchement débarquées étaient obligées de s’engager pour poursuivre. Les pertes, pourtant, semblaient dérisoires aux yeux des illyriens, car plus ils tuaient d’ennemis, plus ils semblaient proliférer.
Un vent se leva progressivement, se mettant à souffler des terres vers la mer, un vent de plus en plus fort qui ne semblait pas parvenir à chasser les flammes qui prenaient la cité. En réalité, ces flammes semblaient de plus en plus chaudes, bien plus qu’elles n’auraient dû l’être. Elles devenaient étouffantes, embrasant l’air qui allait ensuite souffler sur la mer, faisant monter une brume dense, impénétrable qui enroba les bateaux de Valmarin. Mais ce n’était pas tout, car cette chaleur qui remontait vers les cieux, combinée à toute cette humidité provoqua bientôt des éclairs, éclairs qui se mirent à tomber avec toujours plus de vigueur. Un observateur attentif verrait que la furie des éléments était dirigée vers les troupes de sihle et de valmarin, laissant indemne, ou presque, les armées d’Illyria. Du nord-est, les troupes élémentaires étaient arrivées et déversaient toute leur puissance dans la bataille. Une puissance pourtant diminuée. Certains, drainés par l’utilisation de leurs pouvoirs, tombaient à genoux dans les rangs ishtars, sylphes, aigails, ekhii et golems. D’autres encore se perdaient dans les éléments, devenant un éclair de lumière, une fumée ou une brume dans l’air, s’étiolant telle une flamme que l’on souffle ou redevenant poussière. Car ainsi mourraient les élémentaires, retrouvant la forme originelle de leur élément.
Des mers vinrent de nouveaux navires qui attaquèrent à leur tour les vaisseaux de Valmarin. A leur tête se trouvaient des orques, des shaakts, des parias de tout genre. Ils étaient guidés par une amirale elfe noire au regard de sang, Shar’Ith, et son équipage. Les aventuriers leurs avaient expliqué la tourmente que connaissait Elysian et ils avaient décidé d’entendre la supplique de ce monde agonisant.
***
Les aventuriers, eux, où qu’ils soient ou quoi qu’ils furent en train de faire, sentirent soudain leur Pendant se mettre à briller et à vibrer de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans un éclair de lumière.
Ils réapparurent dans une salle gigantesque, dans une tour. C’était la nuit, telles que l’attestaient les rares meurtrières et la pièce était illuminée de multiples braseros. Les seuls meubles étaient des tables sur lesquels reposaient des instruments tranchants. Au centre de la pièce, enchaînée, se trouvait une femme. Des chaînes accrochées au plafond la maintenaient debout. Son visage était masqué par des cheveux d’un auburn qui flamboyait à la lueur des flammes, mais il était impossible de manquer les meurtrissures qui parcouraient son corps. Elle releva la tête, posant sur les aventuriers des yeux brillants comme de l’or liquide. Du sang s’écoulait de l’une de ses lèvres et de diverses coupures sur son corps, pourtant elle ne semblait pas brisée, elle semblait entourée d’une aura de force et de puissance qui contrastaient avec les chaînes qui l’enserraient.
A ses côtés se tenait un homme dans la soixantaine au visage froid comme la mort qui posait sur eux des yeux d’un bleu de glace semblant légèrement amusés, comme s’ils n’étaient tous qu’une gêne temporaire.
Tout au fond de la pièce se trouvait un cristal rouge qui brillait d’une lueur maléfique. Les aventuriers sentaient toutes leur forces petit à petit aspirée par cet artefact étrange. Il n’y avait pas de doute qu’il s’agissait de l’artefact drainant. Certains avaient déjà senti son influence, incapables d’atteindre leurs pouvoirs face à des petits éclats du cristal. A présent qu’ils étaient en sa présence, ils se sentaient écrasés par cette puissance.
La dernière pièce de cet échiquier final était se tenait légèrement en avant des aventuriers, dos à eux et un genoux posé à terre. Ses épaules se relevaient au rythme d’une respiration pénible, pourtant les cheveux d’un blanc neigeux qui cascadaient de sa délicate silhouette ne laissaient en rien douter de qui il s’agissait : Aaria’Weïla, reine des Sylphes. Elle se redressa lentement, ne relâchant qu’alors le Pendant d’Uraj orangé qu’elle tenait dans sa main. C’était manifestement elle qui les avait invoqué dans ces lieux. Le visage de la sylphide était plus blanc que jamais et de la sueur perlait de son front lorsqu’elle se tourna vers les aventuriers. Elle portait elle aussi des marques de lutte, lutte que soulignaient les deux sabres qu’elle tenait en main, bien qu’il n’y eut aucun assaillant à terre.
- C’est en ces lieux que tout s’achèvera, dans cette tour perdue dans les terres de Valmarin où je vous ai appelés. Le Généralissime Hakan, un mage de votre monde à la solde d’un être nommé Karsinar, est à la source de ce drainage. Ce drainage n’était pour lui qu’un… passe-temps, une façon d’obtenir un cadeau pour son maître : les esprits gardiens des éléments, ceux-là même que vous avez rencontré, des bêtes forgées de fluides qui auraient formé le summum de sa collection. Il lui était pour ceci nécessaire de les affaiblir avec le drainage et il n’aurait pu les atteindre qu’en faisant marcher ses armées jusqu’aux terres élémentaires, devant pour ceci prendre Illyria qui formait un obstacle.
Elle reposa sur Hakan, qui la regardait d’un air narquois, des yeux lourds avant de murmurer :
- Il existe tant de choses encore que je ne comprends pas sur ce monde…
La Reine des Sylphes reprit d’une voix plus forte :
- Enchaînée se trouve la réincarnation de la Déesse Shill fusionnée avec Kahena, sa descendante. Elle devait servir de catalyseur pour accélérer le drainage, mais s’est avérée plus difficile à briser que prévu.
Un demi-sourire tordu brisa la sévérité du visage de la reine, un sourire qui fut reflété par le visage de la déesse enchaînée tandis qu’une sorte de compréhension mutuelle dépassant les mots passait entre les deux femmes. Hakan cacha son irritation en faisant mine de replacer son col, mais ses yeux étincelaient de haine. Le visage d’Aaria’Weïla se referma de nouveau et elle prit une inspiration douloureuse, soufflant aux aventuriers.
- Cet homme est un invocateur puissant, aidez-moi à le combattre afin que tout s'achève.
C’est alors que toute la pièce se mit à vibrer tandis que l’atmosphère devenait lourd de magie, crépitant presque par la puissance des fluides utilisés. Soudain, des créatures semblèrent sortir de terre. Il y en avait de toutes sortes, certaines semblables à des golems de feu et de terre, d’autres à des fauves ou des bêtes inconnues, mais tous avaient le même aspect malsain, maléfique qui exhalait de Hakan.
Le combat qui s’en suivit fut acharné, et les aventuriers purent tous y participer à leur manière. Faëlis se rendit compte qu’Aliéna avait été téléportée en même temps que lui et pu, par la force ou la persuasion, récupérer l’artéfact qu’elle tenait à son tour. Kerenn pu protéger Kahena et parvenir à la libérer de ses chaînes afin que la déesse réincarnée se joindre aux combats. Ils étaient acharnés, violents et prenaient leur dus sur les participants car les adversaires étaient nombreux et puissants alors qu’eux-mêmes se sentaient réduits par l’artéfact. Lorsqu’une invocation tombait, elle s’envolait dans une fumée noire, épaisse, avant d’être remplacée par une autre.
Au bout d’un certain temps, pourtant, tout fut fini, lorsque la lame d’Aaria’Weïla, probablement aidée par la puissance de Cromax alors qu’ils combattaient directement Hakan, parvint à percer le coeur du mage. Un hoqueta, surpris, avant de s’effondrer d’abord à genoux, puis de tout son long alors que la sylphide dégageait sa lame.
Il y eut un instant de silence durant lequel tous purent comprendre que c’était fini, le combat était terminé.
Aaria’Weïla, rejointe par Kahena, se tourna vers les aventuriers. Elle prit une profonde inspiration avant de prendre la parole.
- Je tiens à vous remercier pour tout ce que vous avez fait. Sans vous… rien de tout cela n’aurait été possible. Sans vos actions pour contrecarrer les plans d’Hakan et de son maître, Elysian ne serait plus que cendres et nous aurions été incapables de relever cette terre la poussière.
Elle laissa échapper un petit rire à mi-chemin du grognement.
- Elysian ne sera plus jamais comme avant, quoi que nous faisions à présent, elle a trop saigné par le drainage et les élémentaires… Je crains qu’ils soient voués à changer, ils ne suffiront plus à garder une balance entre les fluides et Elysian. C’est pour ceci que j’ai une dernière requête à vous demander. Une dernière requête afin de tout achever.
La sylphide prit une profonde inspiration, faisant un geste à Faëlis qui avait put récupérer le cristal bleu des mains d’Aliéna :
- Voici ce que j’ai appris aujourd’hui : il est nécessaire de faire fusionner ces deux artefacts, car l’un donne et l’autre prend, ce n’est qu’ainsi que nous pourrons recréer la balance. Mais cela ne peut être fait sans sacrifice. Une personne d’essence divine doit servir de catalyseur entre les deux cristaux et mêler son être à leur puissance. Ainsi seulement pourront-ils retrouver une stabilité. Cependant, pour ce faire, ce catalyseur aura besoin de votre énergie à vous, de drainer les fluides stables que vous avez amené de Yuimen, qui circulent dans votre sang à votre insu et qui permettent à certains d’entre vous de les manier.
La Reine des Sylphes marqua un temps de pause :
- Même si cela draine vos forces, celles-ci pourront se reconstruire de retour sur votre monde, où ici-même, sur Elysian, si ce plan fonctionne. Je ne vous forcerai pas à le faire, car cela comporte un risque, car jamais cela n’a été tenté.
Shill s’avança alors :
- Des différents futurs que j’ai perçus, vous ressortez de cette épreuve vivants, mais dans la majorité d’entre eux, le catalyseur doit… abandonner son essence corporelle, son existence même pour fusionner avec les forces telluriques d’Elysian, ne faisant plus qu’un avec ce monde. Il n’existe que trois personnes d’essence divine capables de devenir catalyseur et ces trois personnes sont présentes dans cette pièce. Aaria’Weïla, Cromax et moi-même. Cromax n’appartient pas à ce monde, aussi jamais nous ne lui demanderions de renoncer à son être, quant à…
La sylphide posa une main délicate sur le bras de Kahena, lui indiquant qu’elle souhaitait prendre la parole.
- Certains d’entre vous savent déjà que je ne suis pas uniquement une sylphide. J’étais à l’origine un esprit errant dans l’univers, une entité qui dépasse votre entendement. J’ai assisté à la création de ce monde, d’Elysian, et m’y suis retrouvée enchaînée. Je l’ai observé parcourir les âges, d’abord sous la forme d’un esprit, puis sous la forme d’une sylphide. J’ai vécu des éons entiers et je renoncerai volontiers aux éons restant pour permettre à ce monde et aux créatures qui y vivent de perdurer.
Kahena s’apprêta à ouvrir la bouche pour protester, mais Aaria’Weïla la fit taire d’un doux sourire, son doux sourire habituel qui se reflétait dans ses yeux, illuminant son visage.
- Tu as encore à vivre, jeune déesse, et ce monde aura besoin de toi, que tu choisisses la divinité ou la mortalité.
La Reine des Sylphes s’approcha de Faëlis, gardant son sourire calme, et lui fit signe de lui donner le cristal bleu qui brillait d’une faible lueur. Elle le prit délicatement dans ses mains, il faisait à peine la taille d’un ballon et semblait se réduire de plus en plus, comme s’il était aspiré par son homologue rouge qui brillait toujours de sa lueur néfaste dans un coin de la pièce.
- Il est plus que temps, murmura la femme qui avait vécu tant d’âges.
Lorsque tous furent prêt, ou du moins, tout ceux qui accepteraient de donner leur énergie, elle s’approcha de l’artefact drainant, le cristal bleu dans une main et tendit la main vers lui. Elle sembla hésiter alors que ses doigts s’apprêtaient à effleurer le cristal rouge. Elle tourna les yeux vers les aventuriers et Kahena, leur adressant un dernier sourire serein.
- Merci pour tout, chers aventuriers. Dites… dites à Jillian que jamais un être n’a eu sa place dans mon coeur. Dites-lui…
Elle secoua la tête, chassant les larmes qui emplissaient ses yeux, gardant un sourire presque rêveur sur le visage alors que ses doigts parcouraient les derniers centimètres qui les séparaient du cristal rouge.
Soudain, un éclair aveuglant ôta toute vision aux aventuriers qui purent sentir leurs forces commencer à être aspirée dans la direction des cristaux et d’Aaria’Weïla. Ils purent décider de laisser leurs forces être drainée ou au contraire de tout arrêter.
Cela durant des secondes, des minutes, des heures ou des jours entiers. La réalité ne semblait plus vraiment exister et le temps n’avait plus vraiment de sens. Ils ne percevaient du monde que ces fluides qui allaient et venaient, semblant réparer le tissus du monde, lui redonner une balance, une stabilité qu’il avait perdu près de deux milles ans auparavant, lors du Crépuscule des Dieux. Ce monde qui se créait ne serait plus un monde régit par des Dieux, il était entièrement laissé aux mains des créatures qui le peuplaient et qui seraient li
La magie, elle, s’était répandue dans toute la population et tous, à présent, étaient capables de l’utiliser, quels que soit leur race, leurs affinités. Il s’agissait d’un bien commun. Les élémentaires n’en étaient plus les seuls garants, même si ceux qui survécurent, peu nombreux, gardaient l’ombre de leur puissance de jadis.
***
Lorsqu’enfin les aventuriers revinrent à eux, plusieurs jours s’étaient écoulés, pourtant ils se sentaient rassasiés, sereins et plus en forme que jamais. Autour d’eux, les braseros s’étaient éteint et le corps de Hakan avait disparu. D’Aaria’Weïla et des cristaux, il ne restait plus la moindre trace, comme s’ils n’avaient jamais existé. Pourtant ils pouvaient sentir en leur fort intérieur qu’Elysian avait retrouvé la paix, et que le monde, bien que changé, n’était plus en péril. Il restait encore beaucoup à faire, mais cela n’était pas entre les mains des aventuriers.
Leur Pendant d'Uraj n'était plus, il avait laissé place à une espèce de médaillon étrange, fait d’une matière inconnue. Ils sentaient que ce médaillon leur permettrait, une unique fois, de sauver leur vie d’une mort certaine ou celle d’une personne de leur choix. C’était le dernier Don D’Aaria’Weïla, son ultime cadeau.
Ils purent rentrer, prendre un bateau et apprendre qu’Illyria, grâce à l’aide des élémentaires et des pirates de Kanteros, avait pu survivre à l’attaque et commençait déjà à se reconstruire. Ils purent revoir les ambassadeurs élémentaires, la reine d’Illyria, les princes et princesses et toutes les personnes qu’ils avaient pu rencontrer. Enfin, quand ils le désireraient, ils pourraient retourner dans les Crocs du Monde afin d’emprunter une dernière fois le fluide vers Yuimen, les bras remplis de cadeaux de remerciement venus d’Elysian. [Tous les personnages : Don d’Aaria’Weïla, 30 xp et 10 000 yus ajoutés à vos fiches.]
[A tous les joueurs : merci d’avoir joué. Je regrette cette fin bien trop bâclée dont vous avez été les victimes, mais j’ai eu vraiment énormément de plaisir à jouer avec vous et je vous remercie du plus profond de mon coeur d’avoir fait ce bout d’expérience avec moi. Je serai dorénavant injoignable sur mon compte GM5 et je doute de me reconnecter dans l’immédiat à celui d’Isil, je pense qu’il se passera beaucoup, beaucoup de temps avant que je ne rejette un œil sur Yuimen, mais je reste joignable sur discord. Merci infiniment pour cette quête.]
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