<<< Précédemment.![Attention [:attention:]](./images/smilies/attention.gif) Ce rp contient des scènes choquantes/violentes pouvant heurter les plus sensibles.80. Crépuscule.S
 Ce rp contient des scènes choquantes/violentes pouvant heurter les plus sensibles.80. Crépuscule.Sump ne se rappelait pas s'être évanouis mais c'est pourtant dans un lit totalement inconnu qu'il s'éveilla. Et Sump ne dormait jamais dans un lit, encore moins inconnu. Prit d'une peur panique, il se redressa, le rythme de sa respiration et celui des battements de son cœur accéléra et il se mit à regarder partout autour de lui. Les présences de Grifoniss contre ses hanches et celle de son baluchon au pieds du lit suffirent cependant à le calmer et à lui faire recouvrir la mémoire. Il sortit son bras gauche de sous le drap. Plus de main, juste un bandage immaculé. Le sekteg contempla son moignon un instant. Au réveil, cela ne l'avait pas choqué, on aurait dit qu'il avait toujours ses doigts. Il pouvait presque les sentir. Il tourna la tête. La fenêtre au-dessus de lui était fermée mais les volets étaient ouverts, permettant d’apercevoir un pan de ciel à nouveau orangé.
De puissants coups contre une porte les firent sursauter, lui et le vieux Schlaïd qui s'était endormi dans un coin de la pièce qui lui servait d'habitat. 
"C'est ce qu'on appelle un réveil en douceur, s'amusa le vieux druide en se relevant avec difficulté. 
Entrez c'est ouvert !" La vieille porte pivota sèchement pour révéler un véritable géant pouvant à peine tenir dans l'encadrement de l'entrée. Les yeux de Sump manquèrent jaillir de leur orbite. Affolé, il s'extirpa du draps dont il était recouvert, attrapa son sac et entreprit d'ouvrir la fenêtre au-dessus du lit. Pas facile lorsque l'on est manchot depuis cinq minutes à peine. 
Les lourds bruit de pas se rapprochant n'aidèrent pas le gobelin dans sa tâche mais avec chance il parvint à ouvrir la fenêtre et à se glisser dehors. Il tomba comme une loque sur de la terre battue. Il n'eut pas le temps de se lever qu'une poigne le saisit par sa tunique sans manche et le souleva de terre. En se débattant comme une anguille, Sump parvint à s'extraire du vêtement et prit ses jambes à son coup. Ou ce qui s'en rapprochait le plus dans son état. Il avait des vertiges et une nausée sournoise. Sans parler de la douleur fusant de son bras et de sa bouche. Mais il était exclu qu'il s'arrête ne serait-ce que pour quelques secondes au vu de ce qu'il avait aux fesses. Ce fameux milicien dont Sump avait parlé aux gosses des taudis la veille, cette armoire à glace que rien ne pouvait arrêter et qui lui vouait une haine viscérale après s'être fait trahir deux fois, voilà ce qui lui courait après en ce moment. Comme si l'évoquer de vive voix dans une conversation avait suffit à le matérialiser, à le téléporter dans la ville. Comme si lui, Sump, s'était fait traquer inlassablement, nuit et jour depuis Jarvron. Ah il avait bien fait le fier hier soir à se vanter de lui avoir dérobé la relique, de l'avoir défiguré et de l'avoir assommé avec une dalle en pierre mais qui faisait le malin maintenant ? Tenant à peine sur ses frêles jambes, qui allait se faire réduire en charpie ? Qui s'était évanouis et avait tranquillement attendus la mort dans un lit douillet ? Sump poussa un grognement de frustration envers lui-même en accélérant le pas, puisant dans ses dernières forces. Il s'enfonça dans les étroites ruelles de Tulorim, n'ayant aucune idée de la position de son poursuivant ni de la direction à prendre. Il espérait juste ne pas tomber sur un quelconque danger tel Kotan ou autres... 
Il pila de surprise en débouchant sur une place relativement dégagée, derrière les rangées d'habitations, traversée par quelques badauds qui le dévisagèrent l'air curieux . Puis il perçut le bruit des sabots d'un cheval au galop sur les pavés. Juché sur son ténébreux pur-sang, Kronh venait de surgir des ruelles. Il avait quitté sa lourde armure pour une fine tunique de coton pâle adaptée au climat et un pantalon retenue par une ceinture de tissu noir. Il semblait avoir perdu un peu de poids tandis qu'une barbe touffue lui mangeait le visage sauf à l'endroit de la cicatrice. De la commissure des lèvres au lobe de l'oreille, elle avait la même courbe que la lame qui l'avait créée et allongeait le sourire carnassier qu'il avait sur les lèvres.  
"Des jours que j'attends ça Grenouille,  dit-il, ses yeux bleus brillants d'une sauvagerie proche de l'envie que Sump n'avait vu que chez certains fauves, 
des jours que j'attends de te mettre la main dessus. Des nuits que je ne dors plus, des semaines que je ne mange plus parce que je n'ai plus qu'une obsession. Te chopper." Sa voix était sombre mais emplie d'une euphorie étrange agrémentée d'une haine ayant eu le temps de macérer pendant des semaines. Sump se remit à courir, fonçant vers les venelles d'en face. Derrière lui le milicien avait lancé sa monture à ses trousses. 
"Je ne laisserais rien ni personne m'empêcher de t'écraser, Grenouille !   Scanda le milicien d'une voix démente qui ressemblait à un coup de tonnerre,
 Tu m'entends ?! RIEN ! Tu vas payer pour ce que tu as fait, TU VAS PAYER !"  Alors qu'il était sur le point de s'enfoncer à nouveau dans les ruelles, les jambes de Sump ployèrent sous lui et il se rattrapa de justesse à une fenêtre, reversant un pot de fleur. 
"Cours plus vite Sump ! On va essayer de le retenir !" C'était Nuyan du haut d'un toit au-dessus de sa tête. Ils étaient donc là pour lui, pour l'aider... Cela arrangeait fort bien le sekteg à qui cela donna du baume au cœur. Armés de lance-pierre, d'armes de fortune ou de leur propre corps, des enfants apparurent de partout, assaillant Kronh qui leur beugla de dégager pour leur propre sécurité avant de mettre pieds à terre. Sump fut ravi de ce fait et il eut une pensée encore inédite qui pouvait ressembler à un "bien joué les gars"..
"À L'ATTAAAAQUE !" hurla la voix fluette de Po au milieu du raffut.
Pendant ce temps Sump continuait sa course. Nuyan, sautait de toits en toits pour rester à sa hauteur. 
"Fonce tout droit jusqu'au port ! Lui beugla Nuyan, 
si tu l'atteins, tu te fondras dans la foule et tu sera sauvé !" Sump avait donc un plan, la situation s'arrangeait petit à petit. Mais bien vite un problème survint sous la forme d'une imposante palissade en bois. Heureusement, une planche cassée formait un passage. Sump s'accroupit, fit passer son sac et s'engagea dans le trou. Ce faisant, il percevait les cris des enfants qui était en train de se faire éjecter par Kronh. Sump ne savait pas ce qu'il leur faisait et à vrai dire il s'en fichait. Il devait juste se sortir de là. 
Il parvint à se faufiler à travers la faille et se remit à courir, haletant comme un chien assoiffé. D'ailleurs il crevait de soif, sa bouche était sèche comme un désert. Une fournée de craquements sonores retentit derrière lui et le gobelin n'eut pas à se retourner pour savoir de quoi il s'agissait. Kronh venait de défoncer la palissade. 
"T'as converti toute une bande hein ? Ricana celui-ci, plus si loin que ça. 
Nuyan atterrit soudainement devant Sump qui pila pour ne pas lui rentrer dedans. Décidément il était vraiment dans le brouillard aujourd'hui. 
"Aller bouge-toi, tu fais quoi ? Le hâta Nuyan en le poussant vers l'avant, 
le port est au bout de cette ruelle, fonce !" Sump fonça.  
⌂⌂⌂
 Nuyan se tenait fermement campé sur ses pieds, les bras croisés, la mine résolue devant ce colosse qui approchait maintenant d'un pas crispé. Celui-ci avait ses yeux fixés sur un point derrière lui. Sump sans doute. Il finit néanmoins par baisser le regard. Un sourire ressemblant plus à une grimace se peignit sur ses lèvres sèches et gercées à la vue de ce gamin dépenaillé et amaigri qui lui faisait face : 
"Laisse-moi passer ou je t'en colle une, dit-il doucement, 
celui que tu protèges est un criminel. À part la solidarité entre truand, je ne vois pas ce qui te pousse à protéger cette raclure. -C'est mon pote, Répondit simplement Nuyan en haussant les épaules.
Sur ce, Lena apparut juste au-dessus d'eux, une flèche encochée à son arc qu'elle pointait sur Kronh. Celui-ci lui jeta un regard en biais avant de pousser un petit rire de nez dédaigneux. Il voulut dégager le passage en poussant négligemment le gamin sur le côté comme il l'avait fait avec tous les autres mais pareil à une vipère, le garçon esquiva et de son couteau prestement dégainé, ouvrit une sale plaie dans sa paume calleuse. La douleur prit le colosse au dépourvu tout comme la flèche qui se logea dans son épaule de taureau la seconde d'après, traversant coton et couenne. Bouillant désormais de rage, Kronh délogea le projectile : 
"Vous êtes comme des chats vous attaquant à un ours. Foutez le camp du passage ou ça va chier."  gronda-t-il en s'approchant l'air plus menaçant que jamais.
Cette voix sourde, grave et rocailleuse semblable aux grondements du ciel les jours d'orage parvint à faire douter Nuyan qui recula d'un pas ou deux. Puis il aperçut, derrière cette montagne humaine, la face tuméfiée de Gil qui avait dû se battre plus que nécessaire pour empêcher ce type d'attraper Sump. Du coin de l'œil il apercevait aussi Lena, celle qui avait renoncé jusqu'à son père pour rester avec eux. Avec lui. Il savait aussi sa petite sœur présente également. Il ne la voyait pas mais il savait qu'elle avait jeté des cailloux sur le milicien. Et si elle avait pu le faire c'était grâce à Sump. 
"Il n'est pas question que je bouge." Dit-il d'une voix affirmée. 
Kronh vit Sump disparaître dans la foule du port tout au bout de la ruelle. Ne plus avoir sa proie en vue le mit hors de lui, la peur d'échouer une nouvelle fois à l'attraper lui fit perdre tout sens commun :
"DÉGAGE !" Explosa-t-il alors en envoyant un violent revers de patte dans la tête du garçon qui s'envola contre le mur d'une maison. 
Il était hors de question que ce gobelin lui échappe encore une fois, pas après tout ce qu'il avait fait. Il s'élança en direction du port, de plus en plus impatient de tordre le frêle cou du seketg entre ses doigts...
"Oh quelle horreur ! Qu'est-ce que vous avez fait ?" Sans savoir pourquoi, Kronh s'arrêta net, comme soudain réveillé d'une crise de somnambulisme. En fait il savait pourquoi. Bon sang il venait de frapper un gosse ! Et de toutes ses forces en plus ! Il pivota doucement, appréhendant ce qu'il se passait dans son dos. Les gosses étaient presque tous rassemblés autour du corps du rouquin qui ne bougeait plus. La jeune archère venait de descendre de son toit, laissant choir son arme on ne sait où, pour s'accroupir au chevet du garçon qui ne bougeait plus. Le colosse fut comme gelé sur place un court instant.
Qu'est-ce qu'il avait fait ?
Il bouscula les enfants en s'accroupissant à son tour au chevet de sa victime : 
"Merde, poussez-vous je..." Le rouquin n'avait plus d'expression. Aucune flamme ne brillait plus dans son regard alors que quelques instants auparavant, c'est de détermination que ses yeux verts étincelaient. Un filet de sang avait jaillit de ses narines, drôlement rouge à côté de la pâleur de son visage qui était tourné vers une drôle de direction, son cou formant un angle impossible. Bordel ce gosse était mort, 
il venait de tuer ce gosse. "Eh qu'est-ce qui se passe ?" Tous tournèrent la tête. La fillette qui avait poussé cette petite plainte avait des cheveux aussi flamboyants que ceux de son frère. Elle avait encore un caillou dans les mains et s'approchait à petit pas du cauchemar. Déglutissant avec difficulté, Kronh se releva dans le silence et sous les regards embués et choqués des petits. Il passa devant la jeune archère. 
"Vous êtes un monstre, geignit-elle, les joues ruisselantes de larmes, 
vous êtes bien pire que celui que vous pourchassez !"Il ne la regarda même pas, c'est d'ailleurs à peine s'il l'entendit. Comme égaré, Kronh se mit à marcher. Pas vers le port. Pas même vers son cheval. Il se mit juste à marcher. 
Il avait complètement oublié Sump. Il venait de tuer ce gosse. 
⌂⌂⌂
  Sump fut ballotté dans le tumulte et le tintamarre du grand port de Tulorim. Sans cesse agité, sans cesse en activité, il était facile pour lui de cacher le minuscule gobelin au milieu de ses colosses de marins. De le tuer aussi. Sump ne devait surtout pas flancher maintenant. Tenant fermement son moignon qui le lancinait fortement, il enchaîna un pas après l'autre vers la grand-rue. Là les portes ouest de la cité l'attendaient, bras écartés en signe d'accueil pour la liberté. Il avança face à l'astre orangé et vers sa nouvelle vie sans malédictions, sans gamins pour le détrousser, sans miliciens pour le traquer. En fin de compte il reprenait tout simplement sa vie d'avant. Ennuyeuse et morne certes, mais il ne risquait pas de mourir trois fois par jour avec celle-là. S'en était fini des aventures pour lui.
C'est donc de la même façon qu'il était entré que Sump quitta la cité. 
Au crépuscule.
○○○ Épilogue ○○○
Un gros bonhomme richement vêtu et aux cheveux blonds soigneusement peignés frappa à la porte d'une petite maison fort en état comparée aux autres. 
"Mademoiselle Finnigan ? S'enquit-il avec douceur, 
vous êtes là ? Je peux entrer ?  -Oui je suis là." lui répondit au bout d'un moment une petite voix entre deux reniflements.   
L'Homme poussa doucement la porte qui pivota sur ses gonds en grinçant bruyamment. La pièce était plongée dans l'obscurité, les fenêtres comme les volets étant fermés. Seules quelques bougies posées çà et là éclairaient la pièce. Au centre de celle-ci une femme aux cheveux plus noirs encore que la pénombre était attablée, avachie devant un bol de soupe encore plein. Elle était en train de s'essuyer le visage à la hâte avec un mouchoir :  
"Oh messire Rickmark, je crains de ne pas être en état de vous recevoir aujourd'hui...  -Il n'y a point de raison d'avoir honte des larmes qu'on peut verser dans ce genre de...situation mademoiselle, tenta de l'apaiser le gros, 
tenez je vous apporte une tarte aux citron, votre friandise préférée... Je sais que c'est bien peu de chose mais..."  
Il s'interrompit soudain embarrassé, comme s'il venait de se rendre compte du côté dérisoire de son cadeau. La jeune femme essaya toutefois de sourire. D'un sourire sincère mais tremblant de chagrin...
"Vous n'auriez pas dû, bredouilla-t-elle en se levant et en essuyant ses dernières larmes, 
je...je vais lui trouver un coin pour la...enfin pour que nous puissions la manger un autre..."  L'instant d'après elle s'effondra dans les bras de l'homme, secouée de profonds sanglots et la tête nichée dans son cou gras et plein de grain de beauté. D'abord surpris et mal à l'aise il essaya de la consoler avec de petits mots et des petites tapes dans le dos pendant qu'elle s'accrochait à lui. Puis emporté par l'émotion qui monta en lui, il oublia retenue et gêne et la serra fort contre lui.  
"Asseyons-nous,  finit-il par dire, 
mademoiselle, asseyons-nous je vous en prie.  -Oh je suis désolée, messire, votre tarte...  -C'était une idée stupide de toute façon, c'est moi qui devrait m'excuser."   Un silence s'ensuivit, perturbé par les reniflements de la jeune femme éplorée. L'homme sentit son cœur se serrer encore davantage. Il lui prit les mains et lui dit d'une voix assurée :  
"S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous, si vous avez besoin de quoi que ce soit, sachez que je suis là, mademoiselle Finnigan, comme toujours. Vous entendez ? N'hésitez surtout pas à faire appel à moi, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir et même plus pour apaiser du mieux que je peux votre peine."  Entre deux nouveaux sanglots, la jeune femme serra à son tour les mains de son protecteur :  
"Je crains que rien ne puisse apaiser mon malheur, messire Rickmark..."  Son visage exprimait tant de souffrance, une telle détresse que messire Rickmark sentit s'embuer ses propres yeux. La voir souffrir le détruisait de l'intérieur.
"Ne dites pas ça, ne dites pas ça je vous en supplie, dit-il avec force pour se donner une contenance, 
ne perdez pas espoir...  -Qu'est-ce que je vais faire messire ? se lamenta la jeune femme, sa voix étant à peine inaudible entre les pleurs,
 comment une mère peut-elle se remettre de cela ? Comment messire Rickmark ?"  
Et elle plongea la tête dans ses bras et ne dit plus un mot, se contentant de sangloter doucement, douloureusement.  
⌂⌂⌂
 "Capitaine ? Quelqu'un veut vous voir euh..."  Le jeune troufion de la milice fut balayé par l'opulente carrure du nouveau venu. Celui-ci se dirigea vers le bureau du capitaine qui, les yeux levés de ses papiers, sembla devenir soucieux lorsqu'il le vit approcher.  
"Capitaine Kalbius. Ellan Rickmark, je suis le frère d'Ogban Rickmark qui siège au Conseil des Sept."  Retenant un soupir comme s'il sentait venir les problèmes, le Capitaine s'appuya contre le dossier de son siège :  
"Que puis-je faire pour vous messire ?  -L'affaire du petit garçon qui a été assassiné il y'a quelques jours de ça, répondit Ellan de but en blanc, 
je veux que ce soit votre meilleur homme qui s'en charge."  Le Capitaine s'affala un peu plus dans son siège et passa ses deux grosses mains sur le visage en soupirant :
"Ah le gosse noyé dans sa bassine...Triste affaire que celle-ci ouais. Je comprends. Je vais m'en charger moi-même, je...   -Non, je veux Falgan, Capitaine." Le coupa fermement Ellan Rickmark.   
Le Capitaine se redressa sur sa chaise et se gratta l'arrière de la tête avant de caresser sa barbe noire tissée de fils d'or, l'air gêné :  
"C'est que... le sergent Falgan est déjà très occupé avec l'affaire du double-meurtre du mois dernier et..."   Il s'interrompit. Ellan Rickmark venait de lancer sur le bureau de bois clair une imposante bourse pleine à craquer de pièce d'or, manquant de renverser le pot d'encre posé à proximité.  
"Je pense que cela vous aidera à le convaincre de passer à autre chose."  Coi, le Capitaine tripota le haut du sac avec fébrilité comme pour en vérifier la couleur du contenu puis hocha la tête :  
"Je parlerai au sergent Falgan."  Ellan Rickmark posa alors ses deux mains dodues à plat sur le bureau et planta ses yeux noisettes dans ceux bleu électrique du Capitaine :  
"Je veux que cette affaire soit résolue Capitaine. Même s'il n'y a que celle-ci qui doit être tirée au clair dans toute la ville, je veux le coupable de cette atrocité. Celui qui a fait ça ne peut rester impuni." Après s'être assuré d'avoir été bien entendu, Ellan Rickmark tourna les talons pour se diriger de sa démarche pesante vers la sortie du bureau mais il s'arrêta avant de la franchir et jeta un coup d'œil derrière lui :   
"Tenez-moi au courant d'accord ? Dit-il, 
Je veux être présent quand on l'écartèlera."  Et d'un pas lourd, le gros marchand sortit du bureau, laissant là le Capitaine.
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