L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 14:32 
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Quittant le marché de Tulorim

Cela fait tellement de temps que je n'étais pas venu ici. Tout semblait différent, mais de manière étrange, les rues me paraissaient plus sombres qu’autrefois, plus étroites aussi, et, plus … dangereuses !
Et pourtant je les ai parcouru ces garces !
Comment disait mon sergent à l’époque ? ah oui :
“Les rues de cette ville sont comme une putain ; chaude, humide et prête à te couper les couilles si tu ne payes pas !”
Je me souviens encore de son rire gras après ça, toujours le même éclat de rire, toujours la même blague, pendant 5 ans.

Je marchais d’un pas vif, essayant de me rappeler les plans de la ville. Faisant fuir les rats qui fouissaient dans des monticules d’ordure à même les rues. Et c’est ça qu’il appelle la “civilisation” ? Au moins la nature a-t-elle toujours le ménage derrière elle. Je m’attendais à tout moment à devoir me battre avec une horde de rongeur, tant ils étaient omniprésents

Un peu plus tard, et sans avoir du livré bataille contre les monstres des égouts, je débouchais sur une plus grosse artère que je reconnaissais.

(C’est par là j’en mettrais ma main au feu !)

J’apercevais le blason de la milice quelques maisons plus loin. Je pris la direction du grand bâtiment sans hésiter.

Vers la Milice de Tulorim

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Dernière édition par Amos le Jeu 21 Jan 2016 13:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 19 Jan 2016 15:34 
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C'est le matin, il fait un peu frisquet dehors. JoeBlack ne marche pas droit dans les rues de Tulorim. Il se sent bien, joyeux et d'attaque pour la suite des évènements. Il vient donc de sortir de l'Auberge et il est en direction des habitations pour retrouver la maison de ses parents. Seulement, il se rend compte qu'il n'a plus la motivation ni l'envie de les voir, et il se demande encore si il va repousser encore une fois la rencontre.

Après un court moment de réflexion, le jeune mage revient sur ses pas et se dirige vers la Taverne principale de la ville. Il sait d'avance qu'il va boire. Il en a besoin. L'alcool l'inspire et le canalise au niveau de la magie. En fait, il a prit l'habitude de boire depuis que son maître - lui aussi mage - a disparut. C'est comme si il noie son chagrin dans la boisson en trouvant une sorte de réconfort.

Il y a déjà du monde dans les ruelles de Tulorim. Joe se fait discret avec sa capuche sur la tête, au cas où quelqu'un qu'il connaissait avant le reconnaitrait et prévienne sa famille de son retour.

( J'ai soif. Peut-être qu'après j'irai voir mes parents. Il faut que je le fasse, c'est obligatoire... )

Après quelques minutes, JoeBlack arrive devant la Taverne. Il pousse la porte et entre à l'intérieur du bâtiment...

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 20 Jan 2016 21:36 
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Le jeune mage ne fait plus attention à ce qui l'entoure. Il est touché par l'alcool et il ne cesse de penser à ses parents qu'il doit revoir et à son cher maître disparu. Il est tourmenté, il ne ressent plus d'euphorie depuis que le tavernier a touché un point sensible chez lui.

Le maître de JoeBlack se nomme Kipstell, c'est déjà un puissant mage pour ses 38 ans. Qu'est-ce que Joe va devenir sans lui ? Il doit impérativement le retrouver, il a encore besoin d'apprendre au niveau de la magie et il considère ce magicien comme un second père.

Joe n'a pas la tête à aller voir de suite sa famille. Il a plutôt envie de retourner à l'Auberge du Pied Levé pour décuver, se ressourcer, faire une toilette et faire le point sur la suite des évènements.

Dans la rue, le jeune mage marche en zigzaguant, la tête basse, la capuche toujours baissée. Il se trouve vraiment dans son monde, il est occupé à penser. Certaines personnes le bousculent mais il ne s'en formalise pas. C'est quelqu'un d'assez pacifique à la base.

Avec difficulté, il arrive devant l'Auberge. Il pousse ensuite la porte et entre à l'intérieur de ce bâtiment...

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 27 Jan 2016 21:10 
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Le jeune mage se sent déjà beaucoup mieux. Après avoir bien dormi dans la chambre de l'auberge du pied levé, il sent ses pouvoirs revenir. Si il le souhaite, il est de nouveau capable de lancer deux boules de feu consécutives. Mais son talent reste là, ce n'est qu'un apprenti.

Joe marche en direction du bâtiment des miliciens. Il tient vraiment à retrouver son sauveteur pour le remercier et discuter avec lui. Il n'est pas du tout riche mais il peut peut-être lui donner quelques Yus. Après tout, le mystérieux personnage lui a sauvé la vie.

JoeBlack n'oublie pas ses parents. Il doit aller les voir et il le fera, c'est certain. Mais quand ? Une chose est sûre, il ne veut pas boire de l'alcool avant un petit moment. Il craint d'être alcoolique, il faut qu'il trouve une solution pour s'en séparer ou bien alors boire avec modération.

Le jeune mage pense à son rêve, à son maître. La ville de Tulorim court-elle vraiment un danger ? A lui de mener sa petite enquête. Il marche encore et encore, et au bout de quelques minutes, il arrive à destination. Il ouvre la porte, et entre à l'intérieur du bâtiment de la milice.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 6 Avr 2016 12:43 
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L'elfe grise entre dans la cité de Tulorim après avoir libéré son compagnon mort-vivant, trop voyant, trop menaçant, trop répugnant et surtout trop mort pour que les habitants, même de cette ville, ne la lynchent pas sur place sous le regard consentant des autorités.
L'impression de soudaine solitude en perdant le contact avec cette bête, pourtant totalement dépourvu de toute capacité à échanger une émotion ou une parole, ne dure pas longtemps. Il est un autre contact qu'elle s'était finalement habituée à ne plus sentir … qu'elle avait appréciée ne plus sentir en raison d'ailleurs de leur trop grand partage d'émotion, c'est celui de cet encombrant Faera.

((-Encombrant !?! Je suis pour ainsi dire intangible.
- Pourquoi tu reviens ? N'ai-je pas prouvé que je pouvais m'en sortir sans toi ?
- Tu le peux depuis toujours. Si je t'ai laissé seule à Yarthiss c'était pour que tu t'en rendes compte.
- Alors pourquoi tu reviens ?
- Pour t'empêcher de fuir ton don et t'embourber dans la médiocrité.
- J'ai réussi à le dépasser. Cette malédiction …
- Don
- Malédiction … dégoûtante, soi-disant à vie, c'est finit !
- Pourquoi dégoûtante ? Ça n'a rien de sexuel, et quand bien même, ça ne serait pas dégoûtant.
- C'est pire … mais je te l'ai dit, c'est finit. Depuis l'arrivée de Stor-Varg, je n'ai plus eu à subir de …
- Plaisir, satisfaction, délectation, jouissance, félicité … j'en ai des centaines qui conviennent
- au lieu de la douleur.
- Seulement parce que tu t'es endurcie et tolère les petites blessures.
- Non, ce fut nécessaire pour le faire revenir des enfers, uniquement pour ça … tu m'as menti.
- Crois ce que tu veux, en attendant, je suis là et j'y reste, faudra t'y faire, je vais pas t'abandonner.))

D'une nature plus que patiente, le Faera la laisse se refermer comme une coquille, ayant compris que brusquer un être aussi têtu est la meilleure des manières de tout gâcher. Maâra est définitivement une tête de mule, surtout en ce qui concerne ce sujet. Quand elle parvient finalement à faire un pas en avant dans l'acceptation du fonctionnement de ses fluides et son pouvoir ; comme ce fut le cas lors de la création de son compagnon ; elle fait aussitôt un bond en arrière, se braque en cherchant une autre raison, une autre logique qui ne l'oblige pas à admettre l'inadmissible … quitte à souffrir plus encore, quitte à faire des erreurs ou prendre des risques inconsidérés.

C'est la mine sombre qu'elle arpente les rues vers la forge de Tulorim, à grands pas, la tête baissée, dégageant une espèce d'aura sinistre qui a au moins le mérite de la prémunir des ambitions des tire-laines. Faible compensation quand on considère le nombre de regards indifférents qui deviennent plus insistants.


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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 12:56 
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Prologue

Tulorien, Tulorienne, Tu l'auras... Ou pas ?


[1]



Un nouveau jour se lève sur Tulorim, perçant difficilement la pénombre des ruelles étroites. Pourtant, plusieurs silhouettes s'y activent déjà. Et pas seulement celle des cambrioleurs un peu en retard. Manutentionnaires, journaliers, amants qui se sont endormis au lieu de se sauver. Les Bas Quartiers fourmillent d'une vie pas toujours rassurante, mais définitivement présente.

Pourtant, une silhouette en rouge s'y déplace avec la quiétude de l'habituée, s'arrêtant avant certaines fenêtres s'ouvrant à l'étage au-dessus, tous les jours à la même heure, et pour la même raison. Des cris de bambins émergent et font écho dans la ruelle, tandis que se penche une jeune mère rousse à la frimousse tachetée, et au ventre de plus en plus rond. Qui comme tous les jours, vide son seau avec un souffle fatigué, remarquant seulement ensuite la présence de passants.

"Oh ! Pardon Tina ! J'ai encore failli t'attraper."

"Bonjour aussi, ma belle.", s'amuse la jolie brune en inclinant la tête. "Alors ? C'est pour bientôt ?"

"Encore une poignée de mois. Cette fois-ci, c'est mon dernier."

"Il me semble que tu as déjà dis cela après ton troisième, non ?", sourit-elle avant de continuer. "Les petites Anna et Charlotte cherchent à se faire quelques yus, si tu as besoin d'aide."

"C'est une idée. Mon dos me tue, c'est incroyable.", a à peine le temps de se plaindre son interlocutrice que les piaillements reprennent. "Et on remet cela... Tu passeras le bonjour à ta grand-mère et à Tino pour moi ?"

"Je n'y manquerai pas."

Contournant les immondices, Tina envoie un petit baiser à la mère puis poursuit sa route. En chemin, elle salue d'un petit geste de la main quelques figures locales. Elle s'en approche d'une en particulier. Le vieux soldat qui a perdu un pied dans un piège qu'il avait lui-même installé. Basil-le-Poissard, tenant son poste sur de vieilles caisses à la croisée des chemins, juste devant le taudis lui servant d'abri. Il porte toujours son casque sale fermé par une visière grinçante, et tend parfois une main gantée aux passants.

La jeune femme brune l'avise avec un sourire doux, franchit les derniers pas l'en séparant, puis l'interpelle d'une voix calme et complice.

"Toujours avec nous, mon cher Basil ?"

Le casque tressaille puis le pouce ganté relève le morceau de métal, dévoilant un regard d'un coloris azur. Des cernes aussi, comme tous les jours.

"Encore là, gamine."

L'homme est un pilier du quartier. Il n'en a pas l'air, mais ses yeux sont encore vifs, son esprit alerte, et son manque flagrant de richesse le fait ignorer par d'éventuels brigands. Il y a bien quelques plaisantins pour le taquiner méchamment, mais Basil a une parade infaillible pour les faire fuir. Tina en a été témoin, quelques mois plus tôt. Il est amusant de voir ce que la mention d'une maladie comme la lèpre peut faire à la vessie de jeunes naïfs.

La brune étend sa robe rouge et s'abaisse, confiant un sachet de victuailles à son interlocuteur.

"Un présent de Mémé Samantha. Cela a demandé un peu de temps. Je vous présente ses excuses à sa place."

"Humph... Des biscuits ? Elle me gâte... Allez, file avant d'te saloper ta jolie robe."

Tina se redresse en émettant un petit souffle amusé. Ses pas souples la font s'éloigner du vieil homme, mais au moment où elle atteint le bout de la ruelle, elle se plaque contre la paroi. Son manège attire l'attention de quelques curieux, auxquels elle fait un petit clin d’œil tout en apposant son index contre ses lèvres. Lorsque les yeux ont fini de l'observer de pied en cap, elle se met à épier discrètement le vieux Basil. Les premiers gâteaux ne font pas long feu, et il en partage même certains.

Puis, il voit quelque chose dans le paquet. Il se fige. Tina retient son souffle, attentive à sa réaction, les yeux grands ouverts. Les doigts gantés tremblent alors qu'ils retirent délicatement un anneau plat du sachet. La tulorienne a pu le voir de près. Une bague simple, mais gravée des initiales d'un couple. Un B et un M. Le vieil homme regarde de tous côtés. Ses mains tremblent un peu. Il lève le nez au ciel, rabattant sa visière.

"Cette vieille renarde... Regarde, Martha... J'ai fini par le retrouver."

La jeune femme s'attendrit un instant de voir ce tenace bonhomme serrer l'anneau contre lui, puis elle reprend sa route. Un sentiment de devoir accompli la saisit. Participer à la restitution d'un bien égaré depuis plusieurs années est... Gratifiant. Pas très rentable, certes, mais tout de même... Il est certain que Basil-le-Poissard n'oubliera pas ce jour de sitôt.

Tina se met à chantonner en se dirigeant vers un quartier un peu plus chic de la cité, là où se trouve son lieu de travail.

La journée commence plutôt bien.



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Dernière édition par Tina le Lun 20 Juin 2016 20:30, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 19 Juin 2016 19:48 
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[Avant]

[2]



Levant ses chaussures plates au-dessus de flaques et autres obstacles, Tina passe au large du marché. Son regard s'y promène, avisant les étalages grisés se couvrant peu à peu de marchandises. Personne ne fait véritablement attention à elle alors qu'elle s'engage un peu plus à l'Est, vers le quartier riche.

La porte de la boutique de Nynna est bientôt en vue, son panneau représentant chapeaux et rubans oscillant doucement. Les volets de la boutique sont encore clos, ce qui tire un petit sourire à la jeune femme. Elle y toque gentiment, puis lève le nez vers l'étage de la bâtisse. Pas de réactions.

"Nynna, Nynna..."

Si au cours de ces dernières années la tulorienne a appris une chose, c'est que sa patronne n'est pas du matin. Vraiment pas. Et c'est pire lorsqu'elle a célébré un événement la veille. Quoi, difficile de le savoir. Nynna est une sinarise et une bonne vivante de surcroit. Ce petit bout de femme ne rechigne jamais à partager une pinte ou à en offrir, même lorsque l'une de ses plus importantes commandes attend d'être achevée.

Doucement, Tina agrippe son coude dans son dos, délassant ses épaules tendues par un mouvement lent, puis elle s'appuie non loin de la porte. Pas de serrure sur celle-ci, qui ferme grâce à un lourd battant de l'autre côté. Il faut dire qu'aucune des cinq dernières serrures posées auparavant n'a su protéger les rouleaux de soie et textiles précieux conservés dans cette échoppe de tailleur. La brune a du mal à retenir un petit sourire. Elle repense à la tornade d'injures et autres joyeusetés dont sa patronne a abreuvé tous les présents. Y compris ce pauvre cousin Gildas, dépêché par une milice fatiguée des plaintes du voisinage.

Mais Tina a préféré suivre son intuition quant à cette affaire. Il n'a fallu que quelques sourires, un verre ou deux à l'auberge, un zeste de fausses-vérités, et le serrurier n'a pas été long à lui dévoiler un lien avec un gang de petites frappes. L'homme a d'ailleurs mystérieusement quitté la cité peu après leur discussion. Mais malgré cela, Nynna n'a jamais voulu remettre sa confiance dans ce système de protection.

"Dame Tina ?"

La jeune femme tourne la tête vers la silhouette élégamment vêtue d'un homme assez âgé. Chevelure courte et grisonnante, contrastant avec l'épaisseur de sa moustache, tunique d'un blanc crème sur chausses d'un cuir fin. Elle lui offre un sourire contrit à la vue de l'énorme bouquet de diverses fleurs qu'il transporte.

"Mon pauvre ami. Vous voilà fort chargé."

"C'est bien mon avis. "

"Vous permettez ?", dit-elle en tendant les bras, réceptionnant un peu brusquement le bouquet contre sa poitrine. Elle hume le mélange de fleurs rouges et dorées, ponctuées de blanc aussi, dont elle ignore totalement le nom. Son regard bleuté se tourne vers les extrémités de la ruelle. "Votre maître est-il masqué quelque part, aujourd'hui aussi ?"

"Non. Mais il a laissé une lettre à votre intention...", dit-il avant de darder sur elle un regard hautain. "Je n'ai pas osé le détromper quand il a songé que vous saviez... Lire."

Tina se contente de lui lancer une œillade malicieuse. Cet homme n'a jamais pu la supporter, elle, la fille vulgaire des Bas Quartiers qui a attiré l’œil du maître marié de la maisonnée. Elle n'a fait sa connaissance que deux mois auparavant, alors qu'elle accompagnait Nynna pour la livraison d'une superbe toilette, cadeau d'anniversaire d'une jeune fille de bonne famille.

Si la wiehl a rapidement lié connaissance avec celle-ci, au grand désarroi de la mère de famille, elle a reçu toute l'attention du patriarche. Et depuis, il lui fait régulièrement porter des fleurs ou des objets excentriques, dans l'espoir qu'elle accepte une entrevue en privé. Chose que Tina a mis un point d'honneur à éviter jusque-là. Pas par pudeur ou crainte, mais parce qu'elle peut déjà passer par sa fille chérie si besoin.

Ses attentions ne dureront qu'un temps, et lorsqu'il sera lassé, elle lui rendra chaque bibelot. Ou presque. Certains sont tout de même décorés d'or.

"Bien vous en a pris, mon cher.", assure-t-elle d'un sourire confiant.

La brune se retient habilement de manifester son amusement tandis que l'homme grommelle. Le serviteur est trop bien habillé pour être un simple coursier, et le voilà contraint de s'abaisser à quitter la luxueuse demeure au petit matin, pour venir la rencontrer. Nul doute que voir ses gages aller à une inconnue doit le chagriner.

Tenant le bouquet d'un bras, elle en extrait le rouleau qu'elle décachette du pouce. Le début de la lettre vante sa beauté et sa grâce, puis elle continue sur des phrases étrangement imagées. De la poésie. Elle se poursuit sur une supplique pour une nouvelle entrevue.

"Sur ce, Dame Tina...", lâche subitement l'homme avant qu'elle ait terminé sa lecture.

"Passez également une bonne journée, mon ami.", lui répond-elle d'une voix égale.

Après qu'il ait tourné les talons, non sans marmonner dans sa moustache, Tina avise le bouquet. Ces plantes sont jolies, mais elle ne servent ni à remplir un estomac, ni à payer quelque chose. Aucun sens pratique chez les détenteurs de yus... Mais au moins, cette petite touche de couleur fera certainement plaisir aux autres filles travaillant pour la patronne.

La porte de la boutique grince, laissant entrevoir une silhouette particulière. Encore en chemise de nuit grise, une trace de salive le long de la joue, pieds duveteux nus, Nynna passe une tête endormie dans l’entrebâillement. Sa longue chevelure marron est toute emmêlée, et surtout porteuse d'un tas de rubans de coloris divers. Tina a du mal à retenir un souffle amusé.

"B... Bonjour Madame Nynna."

"Pfff !", souffle-t'elle sur une mèche. "Épargne-moi ça, tu veux ? Je ne me sens vraiiiment pas fraiche... Allez, entre... J'b'soin d'toi."

"Oui Madame."

"Et mets c'bouquet dans l'vase bleu près d'la fenêtre."

La jeune humaine est une privilégiée. Quiconque autre qu'elle voyant la sinarise dans cet état serait susceptible de recevoir un coup. Pas n'importe lequel. Celui qui serait suffisamment fort pour faire perdre durablement la mémoire. Mais les deux femmes ont un lien particulier. Après tout, elles font partie du même cercle d'amis.

Ce qui n'empêche pas la belle brune, après avoir franchi le seuil, de se laisser aller à un petit rire. Un de ces jours, il faudra vraiment qu'elle accompagne la patronne, histoire de voir comment elle en arrive là.



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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 4 Sep 2016 16:27 
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A travers une foule multicolore, d'hommes, de femmes et d'enfants, du plus misérable au plus aisé. Du commerçant boudiné, richement habillé au voleur le plus silencieux, en passant par le marin qui décuve et la putain qui porte un sourire des plus faux. La ville de Tulorim a au moins ce mérite : celui d’être assez, divertissante. Parmi cette foule désordonné, un petit être bien différent des autres, attirait la curiosité des passants. Rare sont les Segteks qui osent se promener ainsi parmi les habitants sans courber l'échine. La population de Tolurim ne lui manquait d’ailleurs pas de lui rappeler, cette pauvre créature essuyait régulièrement des remarques malvenues comme « créature immonde », « atrocité », « erreur de la nature » et j'en passe. Mais Jirex, le gobelin, marchait en silence, d'un pas assuré en avalant difficilement ces remarques. Sa haine envers les humains ne cessait de croître durant chaque jour de son voyage. Il les trouvaient tous, sans exceptions : laid, stupide et d'une arrogance insupportable. Chaque nouvelles rencontres confirmaient ses croyances. Maintes fois il aurait pu leur enfoncer une dague dans le gosier, pour les punir d’être aussi pitoyable, mais aussi, ne nous mentons pas, par pur plaisir. Heureusement que son bon sens ainsi que les souvenirs passés le ravisaient souvent bien assez vite pour éviter les problèmes.
Bref, Jirex connaissait la manière dont sont perçus les gobelins dans les villes humaines, mais il n'aurait jamais imaginé qu'il lui serait aussi difficile de trouver un simple travail ! Car, oui , c'est étrange, mais cette petite créature cherchait seulement à vivre légalement, enfin... surtout à ne pas s'attirer d’ennuis en réalité. En tout cas, même s'il y mettait de la bonne volonté, déjà le soleil descendait à l'horizon pour voilé la ville dans les ténèbres, au fil des minutes les rues se vidaient de leurs marchands colorés pour laisser places aux ombres qui, en silence travaillent à des activités bien moins respectables. De même, plus les minutes passaient plus Jirex commençait à croire qu'il n'avait d'autre moyen que de retomber dans la délinquance, comme dans sa vie précédente à Exech. Personne, dans la journée n'avait vu en lui un potentiel collaborateur, même les plus démunis ! Personne ne connaissait ses réelles capacités a vrais dire... C'est de cette manière que lui vint cette idée, quelque peu farfelu, que de secourir une proie de l'emprise d'un criminel. Cet heureux élu, à la vue de son héros même atroce et minuscule, n'aurait d'autre choix que... au moins, réfléchir à sa demande.

Voilà donc pourquoi ce pauvre gobelin se retrouve maintenant, la boule au ventre, dans une ruelle bien plus sombre, hanté d'une odeur nauséabonde. Le sol couvert d'immondice, de taches suspectes et de « quelques » cadavres. Il s'approchait, silencieusement, de deux silhouettes illuminées au clair de lune, visiblement deux hommes en pleine discutions, cependant l'un deux, plaqué au mur, une dague enfoncée en travers de la gorge, semblait... comment dire, quelque peu en difficulté. Mais bon, en sois rien de vraiment exceptionnel, ici tout du moins. Notre petite créature, elle, ne vit la qu'une occasion de faire ses preuves.
Il accélérât donc le pas, puis se mis a courir, ses deux dagues sifflantes à travers la nuit. Lorsqu'il passât derrière le ravisseur, il lui tranchât, d'un coup sec le mollet. Un cri de douleur vite interrompu par sa chute, brisa le silence de la ville endormies. Mais déjà, le brigand se retrouvait cloué au sol avec une créature de la taille d'un enfant sur son torse, une dague en travers de la gorge et l'autre s’enfonçant doucement de la pointe dans son avant-bras. Transpercé de douleur, le criminel du lâcher son arme. Seul deux yeux d'un rouge flamboyant étaient visibles sous la capuche du monstre. L'innocent, pris de terreurs voulut prendre ses jambes a son cou, mais une voix rauque l'appela.

« Ne pars pas si vite, tu me dois la vie, à toi de me rendre un service maintenant. Tu ne crois pas ? »

le jeune garçon, un peu dodu, avait à la vue du monstre qui lui adressait la parole, perdu les dernières lueurs de courage qui lui restaient. Il devient livide en un instant, mais lui répondit cependant, non sans mal.

« ou... oui, bien.. bien sûr, mais euuh, enfin, je n'ai que quelques yus... je suis vraim... »

« je ne veux pas de tes yus, juste un travail » De la rage se laissait maintenant percevoir a travers la voix de gobelin, honteux de ses parole.

Le jeune garçon fut tellement sous le choque d'une tel réplique qu'il ne su quoi répondre, mais contre toute attente, c'est l'homme, toujours immobilisé sous son ravisseur qui lui répondit :

« moi, moi je peux te trouver un boulot, bien payé en plus. »

Un petit sourire en coin était maintenant visible sur ses lèvres. Jirex, étonné, ne savais s'il pouvait faire confiance à l'homme auquel il avait tranché le mollet. Mollet qui laissait d’ailleurs toujours couler un flot de sang interminable. La blessure était profonde, l'homme ne pourrait plus, ni courir, ni combattre avant longtemps.

« pourquoi te ferais-je confiance ? » se contenta-t-il de répondre.

« parce que tu n'as pas l'air d'avoir le choix, pour être réduis à agir de la sorte »

il n'avait pas tort, la plupart des autres humains n'auraient pas eu la présence d'esprit pour une tel remarque.

« De plus, continua-t-il, tu n'as rien à craindre de moi, si je voulais te tuer je l'aurais déjà fait »

C'est alors que Jirex senti une pointe sur son flanc droit. Mais qu'il était stupide ! Il n'avait même pas envisagé qu'un simple brigand puisse avoir une deuxième arme, cette erreur aurait pu lui coûter la vie ! Cependant, en apparence, il ne perdit pas son sang-froid.

« qu'as tu à me proposer » Il chercha sa voix la plus terrorisante, il voulait a tout pris enlevé ce rictus insupportable du visage qui lui faisait face. Voix terrorisante auquel il ajouta une petite poussée de la dague toujours sur le cou de sa victime. Une perle de sang roula sur le côté, mais aucune différence sur le visage de l'humain.

« le mien, je te rappelle que tu m'as tranché le mollet. J'ai une tâche importante a accomplir, qu'à cause de toi je ne peux terminé. En plus de ca, tu m'as fait perdre ce petit imbécile, il avait une information importante pour moi ! »

En effet, le jeune homme avait disparu, profitant de leurs discutions pour s’éclipser sans bruits. Jirex comprenais alors pourquoi, ce petit garçon gras et les poches vides était la cible d'un voleur. Mais bien parce que ce n'était pas un voleur, mais visiblement un espion qui travaillait pour quelqu'un. à devoir « interroger » les gens de cette manière il devait sûrement être sur les traces d'un secret bien gardé. Quoi qu'il en soit, Jirex avait déjà pris sa décision. Oui ! Il voulait ce travail qui était en plus, pleinement dans ses cordes. Il se voyait déjà, espionnant des hommes politiques importants, négociant des compromis, éliminant les gêneurs, etc...

« payé combien ? » demandât-il tout en gardant une voix des plus froide.

« Ooh, une somme qui te rendrait riche, mais je t'en laisserais que 30%, j'ai déjà fait le plus gros.»

« pardon?! 50%! » en guise d’argument le gobelin enfonçât de nouveau sa lame dans la gorge de son interlocuteur.

« 35% »

« HAHA ! Tu te crois en manière de marchandé ? » ce rire rauque était faux, Jirex savait très bien que, contrairement aux apparences, c'était lui, le plus désavantagé. Et cet humain l 'avais aussi compris.

« et toi dont » renchéri son adversaire, en enfonçant de nouveau, lui aussi, sa lame dans le flanc de la petite créature

La situation resta bloqué de la sorte pendant une dizaine de seconde, les deux « hommes » se regardant droit dans les yeux, s'envoyant silencieusement des menaces par le biais de leurs lames. Jusqu'au moment oû, Jirex se releva d'un bon et donna son accord. En sois, même si il se sentait mené par le bout du nez, il n'avait pas perdu, il avait obtenu ce qu'il voulait.

« alors, explique moi ce qu'il reste à faire » cracha la créature d'une voix bien moins terrifiante, ce petit jeu ne servais plus a rien.

« patience, patience, lui répondis l'inconnue en se relevant, laisse-moi d’abord me bander cette jambe » il arracha d'un coup sec un long morceau de sa cape qu'il nouât fermement autour de son mollet blessé.
L'homme maintenant relevé, la capuche baissée, Jirex pouvait clairement discerné les traits de son acolyte à la lumière du clair de lune. C’était un homme mince, il avait des cicatrices récentes en travers du visage, rappelant les dangers de Tulorim, il avait un petit nez droit et les yeux d'un noir perçant. Il faisait plus vieux que son âge, mais devait avoir une trentaine années à son actif.

« Aurai-je le plaisir de connaître ton nom petit homme ? »

Jirex lui répondit à contre cœur.

« Très bien, moi c'est Petyr Inganno »

Les hostilités passés, ils se dirigèrent vers le bout de la rue, Petyr claudiquant, suivit de près par Jirex peinant garder le rhytme avec ses petites jambes. Leurs ombres ressemblaient comiquement à celles d'un père, suivit de son enfant, apeuré par ces ruelles sombres.


Cependant, aucun d’eux ne remarquât, la petite silhouette noire, assise sur un toit quelques mètres plus loin. Elle les observait, de ses yeux rouges sang.


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 23 Sep 2016 21:39 
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Sorti de la maison du poissonnier, Jirex se retrouvait de nouveau dans les ténèbres de la ville. L'oppressant silence de la ruelle était toujours le même. La lune projetait sa faible lumière bleuté sur le pavé, la rue était noire et visiblement vide. Le gobelin devait y retrouver son coéquipier, mais cela l'arrangeait bien plus de ne point le voir, un seul nom résonnait dans sa tête depuis une heure : celui de Harold Vollard. L'homme qui lui permettrait, grâce aux deux documents trouvés dans la maison, de se faire une jolie place dans la société. Mais la créature n'eut le temps de faire un pas, qu'une silhouette humanoïde sorti en silence d'un coin noir de la ruelle et s’avançât vers lui.

« Aah, tu en es enfin sorti ! Cela fait plus de deux heures que je t'attends la. »

Bien évidemment, c'était Petyr et il allait poser de sérieux problèmes aux ambitions du gobelin.

« Tu as trouvé ce fichu morceau de papier ? » Continuait-il.

Jirex s’avançât vers lui et, tout en baissant la tête lui répondit d'une voix calme.

« Non, je suis désolé, j'y ai mis toute ma volonté, je te jure. Mais aucune trace de ce formulaire. Il était trop bien caché, si toutefois il est dans cette maison. »

L'homme se retournât d'un geste brusque et crachat un juron qui eu facilement réveillé plus d'un citadin.

« Que dis tu ? Mais c'est impossible ! Tu viens d'abattre des mois de travail !Comment ai-je pu te faire confiance alors que tu n'es qu'une monstruosité... Tout est à recommencer. Tu aurais dù te souvenir Petyr, ne jamais faire confiance à personne jamais ! Voila où ça nous mène, un échecs, comme la dernière fois ; il ne va pas être content, Oh non, il ne va pas être content. »

Il s'était mis à se parler à lui même, sous l'effet de la rage et à tourner en rond, se tenant la tête entre les mains. Il avait l'air vraiment abattu par cette nouvelle et semblait même avoir peur. Mais qu'importe, sans perdre un instant, le gobelin commençait à reculer, doucement, sans déranger l'homme dans sa folie. Jirex ne se pensait pas du tout en danger, jusqu'à ce qu'il entendit ces mots sortir de la bouche de son ancien allié :

« … C'est à cause de lui, de ce foutu Segtek, de cet immonde créature. Je vais le tuer, je vais le tuer d'une dague dans le ventre! Il le mérite, oui, il ne mérite que sa »

Le petit gobelin n'avait aucune chance face à un humain entraîné au combat. Un affrontement avec Petyr lui serait fatal, il devrait courir et vite. Sa décision fut prise dès qu'il entendit le son de deux lames qui sortent de leurs fourreaux. Jirex était habitué à être chassé, mais chaque fois il ressentait cette même terreur, cet instinct de survie qui repoussait les limites de son corps. Il partit donc à une vitesse phénoménal, poussé par l'adrénaline. Il était extrêmement rapide... mais très peu endurant, dû à son petit cœur. Il n'y avait aucune cachette dans la longue ruelle, pour se sauver il devrait atteindre le prochain croisement, à une bonne centaines de mètres. Il était donc encore loin de sa destination lorsqu'il commençât à ressentir la fatigue. Il se retournât et à sa grande surprise remarqua que son agresseur n'était qu'a quelques foulés de lui, courant a toute vitesses, armé de ses deux dagues. Jirex se sut alors condamné, il serait rattrapé avant d'atteindre le prochain croisement, personnes aux alentours, aucune cachette, aucune chance de survie.

Cependant, il avait oublié un détail qui lui revint lorsqu'il entendit le pas irrégulier de son agresseur. Il était blessé ! De plus, ses gémissements prouvaient la souffrance qu'il devait endurer à chaque pas. Mais bizarrement il ne ralentissait pas, porté par la rage. En tout cas, cette plaie encore ouverte avec un peu de surprise et d'agilité permettrait sûrement à notre petite créature de s'en sortir en un seul morceau. Après une courte hésitation, il stoppa sa course net, fit demi-tour et fonçât droit sur l'homme en dégainant lui aussi ses armes. Son ennemi, bien que surpris, ne ralentit pas sa course.

Les deux ennemis ce faisaient maintenant face, couraient l'un vers l'autre à toute allure ; laissant présumé un choque terrible. Mais au dernier moment, évitant de peu le contact, le petit homme fit un pas de côté, esquivant de peu une des lames de son adversaire. Maintenant, dans son dos, la créature tenta d'enfoncer son arme dans la jambe encore fonctionnel de son rival. Brusquement, le guerrier se retourna et Jirex rata son coup. Ils se retrouvaient donc face à face, prêt à bondir à tout instant. Les chances de survie du gobelin étaient moindre, mais il ne perdit pas son sang-froid. L'homme attaqua en premier, il enchaînât deux larges coups qu'il rata de peu, le second atteint pourtant le gobelin et lui entaillât sa longue oreille. Un mince filet de sang coulât, mais la blessure restait superficielle.

Comme contre-attaque, la créature jeta un de ses deux couteaux sur son rival, son arme l’attein au visage... mais du plat de la lame, ne causant qu'un petit moment de confusion, qui renversa pourtant la situation du combat. En effet, le monstre profita de se court instant pour se glisser entre ses jambes et d'un mouvement parfaitement calculé, il ouvrit une nouvelle plaie dans la cuisse encore intacte de son ennemi. Petyr hurla durant un instant et tombât sur les genoux, haletant, incapable de faire quelconque mouvement de ses membres inférieures. Il lâchât ses armes, se sachant défait. Le vainqueur le contournât et lui faisant face, lui lançât ces paroles :

« Tu croyais pouvoir te servir de moi, mais te voilà vaincu par un adversaire bien plus faible, tu devrais avoir honte. » Le visage du gobelin arborait désormais un sourire mauvais, prouvant la fierté, mais aussi le plaisir qu'il éprouvait à la vue du regard désespéré de son ennemi qui était d’ailleurs maintenant au même niveau que le sien. Mais ce sourire disparut rapidement, sous le cracha qu'il reçu en guise de réponse.
Il essuya le gros mollard qui venait de s’écraser sur sa figure, puis continuât :

« Oups, j'allais oublier, regarde ce que j'ai retrouvé dans ma poche ; il sortit le document récupéré dans la maison quelques heures plus tôt et l'agita sous le nez de sa victime. J'irais l'amener à Harold Vollard demain, je lui passerais le bonjour de ta part. » Les yeux du vaincu s’écarquillèrent sous le choque de la nouvelle, il avait été doublé et battu par un gobelin qui mesurait à peine la taille d'un enfant !

« Espèce de petit ingrat ! Que touts les dieux te maudi... »

Sa phrase fut stoppé net. Du sang coulait de sa bouche. Baissant les yeux, le brigand découvrit la seconde arme du Segtek, enfoncé dans son flanc. Sa tunique était déjà couverte d'une énorme tâche rougeoyante. Petyr vacillât et ne put apercevoir qu'une dernière fois l'horrible visage de son assassin, avant que celui-ci ne retire brusquement son arme de la plaie, devenue béante. Les dernières lueurs de vie s'échappèrent de son regard, puis, il tombât sur le côté, inerte, baignant dans son propre sang.

suite

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Lun 16 Jan 2017 00:27 
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Son nouveau passage dans les ruelles sordides de la cité ne font qu'appuyer ses pensées, conscient de la pourriture qui gagne chacune des branches de l'arbre appelé "Tulorim". Peu de bonnes choses y voient le jour, continuellement baignées dans la misère, l'avarice et la corruption. En son sein, le joyau grandissant de l'Imiftil abrite les pires vices de l'Homme, la faute à une cupidité et une avarice sans bornes.

Soucieux de ne pas s'attarder dans ce labyrinthe de passages sombres et sinueux, Allen progresse à pas de loup dans l'un des quartiers adjacents au Marché. La lumière y est morte et les mauvaises rencontres fortuites, aussi ne souhaite t-il pas se retrouver avec une lame sous la gorge et la promesse de la trancher. Son épaule se cogne contre celle d'une nouvelle silhouette, mais à la vue du marteau, les braises du conflit s'éteignent brusquement et chacun continue sa route sans manquer de grogner quelques mots crus dans sa barbe. Et si aucune autre rencontre ne vient perturber le Guerrier sur son trajet, le besoin d'arriver jusqu'aux portes de la Milice se fait de plus en plus pressant.

(J'espère ne pas m'y faire jeter... Je n'ai ni l'argent pour commencer une nouvelle vie loin d'ici, ni le courage de retourner à la maison. Il ne me reste plus que cette solution, quitte à remplir les sales besognes d'un gradé pour trouver un toit...)

Après une vie passée à créer une machine de guerre et de victoires, Allen lui-même n'aurait jamais cru devoir mendier du travail un jour dans sa vie. Ce n'est que depuis les derniers événements qui ont levés le voile sur les activités racistes et terroristes de son père que ce jeune homme comprend la véritable utilité d'un parent. Conscient qu'il s'agit d'un rôle à remplir à deux, ses pensées vont vers sa mère, véritable spectatrice de la dégénérescence de son mari. Et si elle n'avait jamais pu l'empêcher de poursuivre ses méfaits, le jeune homme lui était reconnaissant depuis toujours pour cette leçon de morale.

Bientôt, les dalles crasseuses du chemin se gorgent de lumière jusqu'à dévoiler les rues principales de la cité, bondées d'une population plus calme et amicale que celle qui dort dans les ruelles. En quelques foulées habiles entre les passants, Allen parvient à s'insinuer dans le courant qui monte jusqu'à ce qu'il aime appeler le "Quartier Militaire". Hormis le bâtiment de la Milice, rien ne se prête à un tel nom, mais c'est l'histoire de ce lieu que le jeune homme retient.

(Ma première leçon, ma première blessure. Mes premiers pas en tant qu'homme, mes derniers comme héritier de la famille... Ce qui a commencé ici s'est terminé il y a si peu de temps. Je gage pour n'avoir jamais à faire une nouvelle fois à mes anciens compagnons d'armes.)

Son regard se fixe ensuite sur son véritable objectif. S'il avait quitté un corps de bataille, Allen était conscient qu'il s'agissait du seul endroit où construire une nouvelle vie. Le dos sali par un passé imbibé de sang et de terreur, le guerrier avance maintenant sans se retourner, prêt à vendre son bras et son cœur au service de la Milice.

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Allen, Guerrier de Wiehl
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Dernière édition par Allen le Lun 27 Mar 2017 14:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Lun 20 Mar 2017 00:20 
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Je ferme mon carnet et le range dans mes bagages tandis mes yeux découvrent enfin la ville d'or.
Que Tulorim est riche ! Des hommes de tout horizon se croisent dans les ruelles de la grande Ville, chacun animé de motivations et d'objectifs aussi diverses que variés. Tant de couleurs et de senteurs se mêlent, mes sens sont en exaltation. Beaucoup de nouvelles informations sont à assimiler, mais qu'il est bon d'être enfin dans l'inconnu. Je suis effrayée et excitée, apeurée et pleine de joie. La chaleur du climat est ici additionnée à l'animation humaine mais l'air marin rend ces températures plus agréables que lors de mon voyage. Certains regards intrigués se retournent vers moi, et de fait, les Hinions n'ont pas l'air nombreux dans les parages. Même si quelques oreilles pointues et silhouettes de petites tailles se mêlent à la foule, les humains dominent en ces lieux. Si je me posais encore des questions, le doute n'a plus sa place maintenant : je suis loin de chez moi et ce terrain m'est inconnu. À moi maintenant de faire mes preuves et de chercher ma voie.

Je descends de la carriole envahie par les pêches et m'avance vers mes hôtes avant de partir. Noka et Rui sont tournés vers moi et en croisant mon regard, ils ouvrent leur bras pour m'y accueillir. Les yeux légèrement humides, je me loge dans leur étreinte chaleureuse, profitant de nos derniers instants partagés. Les paupières closes afin d'apprécier au mieux ce moment, j'accueille leurs dernières paroles pleines de sagesse.

- Fais bien attention à toi. Tulorim cache de nombreux dangers, alors protège toi. Tu es brave, mais personne n'est à l'abri. Alors sois vigilante.

- Tu te souviens bien ? La Milice est le premier endroit où tu dois aller. C'est la où tu apprendras le plus de choses sur cette drôle de ville et tu y trouveras du travail.

Je quitte malgré moi cette étreinte réconfortante pour les rassurer. Mon doigt se pose sur la joue de Noka pour sécher la larme qui roule.

- Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne me laisserais pas faire. J'ai eu la chance de vous rencontrer et vous m'avez beaucoup apporté, je n'oublierai jamais cette dette que j'honorerais à l'avenir. Nous nous croiserons très certainement.

Rui prend Noka contre lui, de sa poigne forgée par les récoltes. Le vieil homme me regarde, les yeux empli d'une fierté que je ne comprends qu'à moitié.

- Nous sommes régulièrement au marché, alors n'hésite pas à venir nous revoir.

Sur ces derniers mots, j'aide le couple à remonter dans leur carriole et regarde le véhicule disparaître entre les ruelles et la foule, le cœur serré malgré tout. Une fois seule, l'inquiétude refait surface malgré moi, mais j'évince rapidement ce sentiment corrosif pour me diriger vers la Milice.

Les ruelles ne sont pas faites pour rassurer les nouveaux venus. Irrégulières et peu éclairées malgré le soleil radieux, les boyaux de la ville semblent régurgiter les piétons avec violence les uns sur les autres. Les passants sont soit trop pressés pour vous adresser ne serait ce qu'un regard sur vos chausses, soit trop sinistres, leur yeux trahissant leurs intentions malfaisantes. Malgré ma totale ignorance des lieux, je tente de traverser ces ruelles avec le plus d'assurance possible. Mon corps tout entier n'est animé que par mon objectif et chacun de mes mouvements cherchent à dissuader quiconque de venir me défier. Je suis avec docilité le parcours que m'avait énoncé Rui pendant notre trajet. Et quelques minutes de pas faussement assurés, j'arrive enfin devant le bâtiment recherché.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 2 Avr 2017 19:53 
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Des sons se firent à nouveau entendre, des voix, beaucoup de voix. Mais aussi un bruit, régulier et hypnotique. Celui des claquements répétés d’un cheval au trot, suivi par le roulis des quatre roues qu’il tirait. Jirex se réveilla doucement, un mal de tête commença alors à se faire entendre. Il sentit de nouveau son petit corp endoloris qui était secoué sur une surface dure. Le gobelin ouvrit doucement les yeux, mais ce n’est qu’après quelques secondes qu’il put percevoir distinctement ce qui se passait autour de lui.
Il se trouvait dans une charrette. Jusqu'à maintenant allonger sur ce qui devait être une caisse de marchandise, il se redressa et aperçut alors la présence d’un compagnon de route. Il ne pensait en rien reconnaître cette personne, jusqu'à ce que les souvenirs de sa mâtiné mouvementée revinrent au galop dans son crâne. C’était la silhouette encapuchonnée qu’il avait aperçu en plein combat dans la taverne, cette personne dont il n’avait put voir le visage, mais qui l’avait pourtant aidé contre son agresseur. Cependant, il n’avait aucune idée de qui pouvait bien être son mystérieux allié. Ni de ce qu’ils faisaient dans cette charrette, et encore moin de l’endroit où ils pouvaient se rendre… quoi qu’il en soit, il aurait une réponse à ses questions car son mystérieux voisin entama la discussion en voyant son prisonnier réveillé:

“Ah, te voilà enfin conscient, tu dois avoir beaucoups de questions et tu aura toutes les réponses que tu souhaite. Mais sache déjà que je ne te veux aucun mal, sinon à l’heur qu’il est, tu ne serais plus vivant.” Cette voix semblait douce et bienveillante, c’était celle d’une femme.

La capuche de l’inconnu glissa sur sa nuque. Laissant voir un visage parfait. De longs cheveux foncés coulèrent sur les joue de la jeune femme, percés par deux yeux d’un bleu éclatant. Cette demoiselle était sans aucun doute une Wiehl et confirmait la réputation de leurs beautés hors du commun. Chacun de ses traits participaient à son charme, peignant ainsi un être d’une rare beauté. Aucun homme de Tulorim n’aurait pu résister à l'attraction qu’elle procurait. Cependant, derrière le regard d’un Segtek qui préférait plutôt voir des poils et un nez crochu sur le visage d’une femelle, la différence entre cette jeune femme et un ivrogne restait moindre.
Jirex, souffrant toujours d’un profond mal de crâne ne sut que répondre, son interlocuteur continua alors:

“Bon, économise ta salive, de vais tout t’expliquer. Nous somme en route vers le manoir des Vollard.” A l’écoute de ce nom, la créature ne put retenir un hoquet d’étonnement. “Je sais que tu cherches à y aller, j’ai vu les lettres que tu avais sur toi.”

Avais? En effet, Jirex remarqua en tâtant ses poches que cette garce avait pris non seulement ses précieux documents mais aussi ses armes. Sa subite rage n’eut pourtant pas le temps de s’imprégner que la belle continua son discour:

“Je travaille moi même pour Harrold, ne croit pas que cette promenade en charrette avec une sal bête comme toi m’amuse. J’agis justement sous ses ordres, il veut te rencontrer.”
Harrold Vollard, un des plus riche marchands de la ville, appartenant au conseil des septs, voulait lui même rencontrer un petit gobelin comme lui… Il ne pouvait y avoir de meilleur nouvelles, mais enfin… il n’y comprenait rien.

“Il veut me rencontrer… moi? Mais pourquoi ? Et… et puis comment m’avez vous trouver ?” Il avait encore un peu de difficulté à parler, toujours handicapé par son horrible mal de tête.

“Petyr aurait dû revenir ce matin avec les documents que tu as sur toi. c’est un voleur très expérimenté qui ne faillit jamais à son devoir. J’ai donc été envoyé à sa recherche, pensant qui lui était arrivé quelque chose. Je suis aller interroger une nouvelle fois le fils du poissonnier au risque de me faire remarquer. Il était terrorisé, il m’as tout raconté, ton apparition dans la ruelle, ta demande, puis ta visite chez lui. Il n’a ensuite pas été compliqué de retrouver un gobelin fière et armé dans cette ville, tu y est bien le seul. Je t'ai alors suivi jusque dans la Taverne de Tulorim, dans le but d’en apprendre plus sur tes intention. Jusqu’au moment ou tout à dégénéré; je n’ait alors pas eu d’autre choix que d’intervenir... J’ai cependant moi aussi une question à te poser... A tu revu hier cet homme que tu as agressé, Petyr, l’as tu tué?” cette dernière phrase était noir, la femme ferma le poing et baissa la tête, l’idée de savoir son ami mort devait lui être insupportable.

Jirex ne trouva pas le courage de lui avouer la vérité sur leurs second combat. Il était désarmé et risquerait la mort en avouant ses crimes.
A l’entente du pieux mensonge la jeune femme relâcha son poing et poussa un profond soupire, teinté d’espoir.

Pour détendre l’atmosphère et en apprendre plus sur son congénère, Jirex ce risqua à demander son nom à la jeune femme.
Mais il ne reçut en guise de réponse qu’un froid refus qui plonga leurs discussion dans un silence total pendant les dernières minutes du trajet.


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 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Mar 1 Aoû 2017 11:00 
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Cela faisait déjà plus d’une semaine que Jirex avait rejoint les rangs de Vollard. Chaque nuit, il mettait son agilité et son sang-froid au service de son maître, pour lequel il accomplissait des missions plus ingrates les unes que les autres. Seul ou avec ses nouveaux alliés, il espionnait, menaçait, détroussait certains concurrents de son employeur et en assassinait parfois d’autres. Une routine, certes mouvementée, mais à laquelle le Segtek était déjà habitué.

Cette nuit-là encore il devrait prendre une vie. Assis sur le toit de son nouveau logis, il regardait la lune, comme on regarde une vieille amie, s’élever doucement dans la nuit. La lune lui était précieuse, elle l’avait accompagné à travers tous les combats qu’il avait dut mener au cours de sa vie. Elle était en réalité la seule chose qui lui rappelait son clan, sa jeunesse, son bonheur. Bonheur qu’il avait perdu de vue en même temps que ses deux frères, il y a de cela quelques années.

Le gobelin salua l’astre avec la pointe de sa lame comme le ferait un gladiateur qui entre dans l’arène. Le métal aiguisé se tinta alors de reflets bleutés en guise de réponse qu’il aimait interpréter en tant que bon présage. Son rituel terminé, il se leva et observa les toits de Tulorim. Par endroits, des colonnes de fumée s’échappaient de la mer de tuiles qui s’étendait devant lui, laissant imaginer à la petite créature les bons repas que certains avaient la chance de pouvoir déguster, en sécurité.
Ce soir, comme c’était parfois le cas, le gobelin agirait seul. Sa mission était simple : il devrait, à la suite d’un échange entre deux individus, appartenant probablement à des groupes importants, suivre l’un d’eux et l’éliminer, sans être repéré. L’affaire qui l’attendait l’inquiétait peu. L’habitude guiderait ses gestes, et déjà au lendemain il ne souviendrait plus du visage de l’homme qu’il aurait abattu. Il se mit alors paisiblement en route vers l’adresse des évènements, se déplaçant de toits en toits avec nonchalance et une certaine élégance féline. De plus loin l’on ne devait apercevoir qu’une ombre, glissant sur les toits de Tulorim.

Quelques minutes plus tard, il s’arrêta au-dessus d’une petite ruelle. A la lumière des rares chandelles encore brûlantes dans les habitations, il put discerner la silhouette d’un homme, adossé au mur juste en face de lui. Il portait un chapeau, cachant involontairement son visage des hauteurs. Mais le segtek n’eut aucun doute, c’était bien sa cible.
La rue était déserte, il lui aurait suffi de se jeter sur l’homme en contrebas pour en finir immédiatement avec lui, mais il était encore trop tôt. Probablement pour faire porter les accusations de son crime sur l’autre contracteur, il devait attendre qu’un échange ait lieu.
De longues minutes plus tard, la créature brûlait d’impatience, comme un prédateur qui salive à la vue de son prochain repas. Lorsqu’une autre silhouette déboucha d’un carrefour pour s’engouffrer dans la ruelle.
Les deux hommes se rapprochèrent, se saluèrent, jetèrent un regard méfiant aux alentours, sans malheureusement penser à lever la tête, s’échangèrent quelque chose et se quittèrent. L’échange fut bref et discret. Quelques secondes d’inattention auraient suffi à le rendre inaperçu aux yeux du gobelin. Cependant, il n’en avait pas perdu un détail. Pour lui, c’était le signal, la chasse était lancée.
Le gobelin suivit des hauteurs l’homme au chapeau pendant quelques secondes, le temps que l’unique témoin quitte la rue. Puis, il se prépara à bondir sur sa victime avant de se raviser au dernier moment. L’homme venait de bifurquer innocemment vers une ruelle opposée, devenant inaccessible à son assassin. Jirex pesta en observant sa cible lui échapper de si peu. Certes, la ruelle était mince mais la distance rendait inévitable une mort brutale à l’imprudent qui tenterait de la franchir d’un bond, aussi agile et léger qu’il soit. Le gobelin dû alors se résigner à rester sur les hauteurs pour descendre dans la rue, perdant ainsi un avantage capital. Ceci complexifiait grandement les choses : il ne pouvait prendre le risque d’engager un combat frontal, l’équilibre des forces serait en sa défaveur. Non, il savait que l’effet de surprise était son meilleur atout, mais sa cible était méfiante, jetant régulièrement des regards en arrière. Sa mission venait de prendre une autre tournure.

La créature descendit silencieusement des toits en s’aidant d’une gouttière et s’engagea derrière sa proie, cherchant éperdument un plan pour l’assassiner. D’assez loin, il la surveillait tout en prenant soin de se tapir dès que possible dans les coins les plus sombres. Il savait qu’un simple regard en arrière au mauvais moment, pouvait anéantir tous ses espoirs de réussite.
Cependant, petit à petit, de cachette en cachette, le gobelin parvenait à se rapprocher de l’homme. Le moment fatidique approchait, celui où il serait assez proche pour lui trancher la gorge assez rapidement Le pauvre homme ne le remarquerait même pas. Mais c’est alors qu’une nouvelle difficulté entra en ligne de compte : sa victime déboucha sur l’une des plus grandes rues de la ville. Cette artère, même aux heures les plus tardives, n’était jamais déserte. Ce qui rendait son assassinat impossible, la discrétion étant un point important de sa mission. Le jour, enseveli sous la foule multicolore des passants, il était parfois difficile de se repérer. Mais la nuit, vidée de ses passagers, cette grande allée devenait le chemin le plus sûr. Les nombreux témoins et les patrouilles de milices en repoussaient efficacement les malfrats par leur simple présence.

Jirex, toujours en filature, quitta les sinistres ruelles désertes et rejoignit les dernières activités de Tulorim. A cette heure-ci, on pouvait observer toute l’étendue de ce qui ressemblait en fait à une tranchée colossale, s’étendant aux portes de la ville jusqu’au fameux marché de Tulorim. La monstrueuse coulée de dalles dévoilait toute sa grandeur aux quelques passants qui la parcouraient encore. La plupart d’entre eux devaient être des ivrognes, décuvant leur soirée trop arrosée ; le reste restait indiscernable dans l’obscurité, filant d’un pas nerveux à travers la nuit.
Le gobelin n’avait ici plus à se soucier d’être tapi dans les différents recoins, il pouvait se mêler aux quelques ombres qui glissaient sur le pavé. Plusieurs mètres devant lui, il pouvait apercevoir l’unique chapeau de paille qui dansait au-dessus des silhouettes, lorsque celui-ci s’arrêtât subitement. Mêlé au groupe, le segtek s’en rapprocha. Il découvrit que son homme parlait à voix basse avec quelqu’un : une ombre indissociable des autres qui devint un petit homme, dégarni et barbu, aux traits sévères. Mais déjà le chapeau de paille reprenait sa route, captivant de nouveau l’attention du gobelin.
Ce n’est seulement que quelques pas plus loin que le chapeau quitta l’immense fossé pour rejoindre de nouveau le fin dédale de ruelles, toujours suivi par son assassin.

Lorsque l’homme se retourna, au milieu d’une petite ruelle, il découvrit, sur ses talons, une petite silhouette enfantine. Méfiant, il empoigna sa lame sans hésitation, prêt à parer toutes éventualités.
Jirex se sut immédiatement démasquer. Lorsqu’il croisa le regard de l’homme au chapeau, un terrible frisson lui parcourut l’échine. Il avait échoué. D’un simple regard, l’homme venait d’anéantir tous ses efforts. Le combat frontal n’étant pas envisageable, la créature n’avait aucun moyen d’arriver à ses fins… à moins que…
Il s’avança audacieusement vers l’homme, qui n’était plus qu’à quelques mètres et lui lança :

« Hey ! Hey ! Oui, vous là ! Je suis un voyageur, je ne connais pas vraiment la ville et j’aimerais rejoindre « la taverne de Tulorim » vous ne sauriez pas où … »

« Ne t’approche pas, sale Segtek ! Je ne suis pas dupe ! recule où je t’égorge ! » aboya-t-il en guise de réponse.

« Eh ! du calme enfin, je cherche seulement mon chemin » répondit humblement le gobelin, levant les mains en l’air. « De quoi as-tu peur ? Tiens regarde... Je laisse mes armes ici » Il souleva ses deux dagues du bout des doigts et les laissa tomber sur le pavé dans un tintement métallique. « Tu vois, je ne suis en rien agressif à ton égard ».

Malheureusement, s’il avait eu plus tôt le bon sens de cacher l’une de ses lames sous sa cape, sa tâche n’en aurait été que plus simple.
A la vue de cet étonnant comportement, l’homme qui était alors prêt à dégainer sa longue épée, sembla se détendre, mais resta cependant silencieux.

« Eh bien, tu as perdu ta langue ? La taverne de Tulorim, tu connais ? Je dois m’y rendre en vitesse, c’est important… je suis prêt à en payer le prix ». Il accompagna ses paroles faussement confiantes d’un léger tapotement sur la bourse d’yus qui pendait à sa ceinture.

L’homme lâcha enfin le pommeau de son arme et tendis la main, paume vers le ciel. Ce qui en disait long sur sa demande. Le gobelin détacha sa bourse et s’approcha pour la donner à son interlocuteur. En s’approchant, il remarqua, du coin de l’œil, un éclat bleuté accroché à la taille de l’homme : une seconde arme, plus courte, une dague. Puis, levant les yeux, le segtek aperçut pour la première fois l’horrible visage rieur de sa cible qui arborait le sourire avide que provoque l’appât du gain.
Mais, soudainement, la bourse tomba au sol dans un son mat, quelques pièces dorées sautèrent et roulèrent sur le pavé. L’homme se pencha pour la ramasser, mais Jirex s’était déjà jeté sur la dague de son ennemi. Il la sortit de son fourreau, s’agrippa au bras de son adversaire, se hissa sur son dos avec grâce et se retrouva sur les épaules de sa victime, le tranchant de la lame sur sa gorge avant que le pauvre homme ne puisse faire le moindre geste.

Jirex termina sa mission. D’un seul mouvement, il arracha la vie à sa cible. Egorgé, l’homme émit un dernier gargouillis et tomba, face contre terre, les bras en croix, mort. Le chapeau de paille tournoya un instant dans les airs et atterri doucement dans la marre de sang.
La créature observait son œuvre avec la fierté d’avoir accompli son devoir, aussi ingrat soit-il. Il récupéra sa bourse, ses armes et ce pourquoi cet homme avait dû mourir : une sacoche obtenue lors de l’échange qui eut lieu quelques minutes plus tôt. Alors, il fit demi-tour et s’éloigna, laissant de nouveau derrière lui un corps sans vie.


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Mais les cloportes sont quand même bien meilleur"




Dernière édition par tatou enrhumé le Mar 7 Aoû 2018 18:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Mer 16 Aoû 2017 17:34 
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A une centaine de mètres des premiers bâtiments de Tulorim se dressait une silhouette élancée, voilée de la tête aux pieds par une pèlerine de voyage aux couleurs de la nature. Les pas lents et vaseux du vagabond trahissaient son état de fatigue substantiel, signe universel du voyage long et rugueux qui arrive à son terme.

C'est donc avec une respiration saccadée et une barbiche perlant de sueur que Seth Ishvi, alchimiste ambulant de son état, entame sa première virée du pays en solitaire !

« Grmh.. Grr... Ah, ah... »

Arrivant par la route du moulin, le jeune individu encapuchonné continuait silencieusement son petit bout de chemin tandis que sa bouche s'ouvrait de manière aléatoire afin d'exhaler d'avantage d'oxygène. Et en se faisant, s'échappaient de ses lèvres de nombreux grommellements de mécontentement.

C'était la toute première fois que le jeune alchimiste se retrouvait dans ce genre d'état précaire suite à un voyage à pied. Et pourtant, ses premiers déboires sur les routes du pays étaient loin derrière lui. En temps normal, la marche était son sport de prédilection. Il pouvait faire cela durant des jours entiers, en ne s'arrêtant qu'une poignée de minutes pour manger ou une courte nuit pour dormir, sans jamais ressentir la moindre fatigue. Il fallait aussi dire que ménager son rythme, ainsi que choisir la bonne route faisaient 80% de cet art. Un art que Seth n'a jamais su maîtriser, car il était trop occupé à admirer le paysage plutôt qu'à écouter les consignes de son paternel.

Maintenant, il commençait à ressentir les difficultés dont lui parlait son vieux à l'époque. Ses jambes étaient lourdes, ses mollets étaient raides de fatigue et sa gorge était aussi asséchée que les plaines au milieu desquelles il évoluait il y a quelques instants de cela.

Toutefois, Seth était un bon vivant, percevant toujours le bon côté des choses. En l’occurrence, la bonne nouvelle était que ses mésaventures arrivaient à leur terme et qu'il était temps pour lui de s'engager dans un repos bien mérité.

C'est donc porté par ce besoin primitif qu'était le sommeil que le jeune Wielhenois posa le pied pour la première fois sur les terres d'origine de son peuple.

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 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Jeu 17 Aoû 2017 20:39 
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Une fois le vieux moulin dépassé, les nombreux bâtiments constituants la grande ville de Tulorim s'offrirent finalement à la vue du jeune voyageur. Progressant désormais à un rythme bien plus vif qu'auparavant, le brun emboîta spontanément le pas au milieu de la foule qui circulait dans les vieilles rues Tuloriennes.

Le regard vacillant sous l'effet de la fatigue, le touriste examinait d'un regard curieux les édifices délabrées qui constituaient "l'entrée" de la ville. Après quoi, il pointa du nez en direction du sol afin d'en vérifier l'état. Poussiéreux et saturé d'ordure en tout genre, voilà comment il le qualifierait.

C'était donc ça, le territoire de son peuple ? Ses terres d'origine ? ...Un bien honteux héritage que voilà.

L'alchimiste releva ensuite mollement le menton. Puis, tout en retirant sa capuche, il se mit une nouvelle fois à zyeuter son entourage, avec ses yeux couleur d'ébènes, teintés d'une neutralité indéchiffrable. Sur sa gauche, le solitaire pouvait observer une très grande taverne, difficile à rater, étant bien cinq fois plus grande que les taudis qui se situaient tout autour d'elle. Tandis, qu'à son opposée, il pouvait distinguer un peu plus loin un édifice dont l’architecture était conforme à celle des milices.

Si le bâtiment en question se révélait être réellement une caserne des forces de l'ordre, alors cela voulait très certainement dire que Seth se trouvait actuellement dans l'une des parties les plus sécurisées de la ville. Ce qui était une excellente nouvelles, à plusieurs niveaux.

Bien évidemment, l'alchimiste était conscient de la position dans laquelle il allait se mettre en décidant de loger dans le voisinage de la milice. Toutefois, dans la grande majorité des cas, les protecteurs de la loi se révélait être de bien meilleurs voisins que les gredins des bas quartiers. Car, eux au moins, avaient très peu tendance à réveiller leurs attenants de nuit, la machette à la main. Et puis, tant qu'il faisait profil bas, le sans-nom qu'il était n'avait rien à craindre de leur part. Il lui suffisait tout simplement de mettre à profit les connaissances qu'il avait acquises auprès de Rick afin de camoufler ses traces lors de ses futures activités clandestines.

Une fois le point fait sur sa situation géographique, Seth donna du dos à la caserne afin de se diriger vers le bâtiment qui allait lui servir de demeure pour les jours avenir.

L'Auberge du Pied Levé, déclarait fièrement l'insigne.
Suite.

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