Azdun était excité comme jamais, après une autre nuit à l'auberge du pied levé, où Azdun s'était bien remis, à l'aide d'un bon rôti de biche et des pommes de terre maison. Son meurtre de la veille lui avait laissé un sentiment de puissance et de maîtrise de soi qu'il avait laissé derrière lui après sa défaite contre les squelettes. Aujourd'hui il lui faudrait tester son poison, d'une manière ou d'une autre et quel qu'en soient les conséquences, il fallait vérifier si ses propriétés étaient si phénoménales.
Azdun glissa les fioles volées dans les amples poches de sa toge et partit prospecter en ville et fila droit vers le lieu le plus fréquenté : la place du marché. Il y régnait une ambiance chaleureuse et les habitants étaient penchés sur les étales ou naviguaient dans les allées sans but apparent. Ici, un joaillier ventru proposait ses bijoux scellés dans des vitrines ouvragées; Là l’œil averti remarquait aisément un jeune homme ébouriffé qui baladait ses mains de poches en poches. De temps à autre, on essayait de deviner le visage sous la capuche, ce qui avait le don d'agacer Azdun au plus haut point. La matinée était bien avancée et on commençait à venir chercher des provisions pour déjeuner. Des odeurs de viande fumée et de pain chaud s'échappaient des habitations environnantes et les mères de familles rameutaient leurs marmot joueurs. C'était somme toute ce qu'on peut apeller une "belle journée" pour une ville si craseuse que celle ci. Pas un seul coupe jarret au prise avec les gardes, pas un seul cadavre séchant au soleil. Sur ce dernier point, Azdun était disposé à rétablir l'équilibre, quel bon samaritain !
Azdun s'attarda sur le stand d'un vendeur d'alcool, son étale était richement agrémenté de bières, vin liqueurs et autres spiritueux. À gauche de l'étalage, quelques bouteilles étaient ouvertes en guise d’échantillon. Azdun y vit tout de suite une occasion rêvée de tester son poison.
Pour ajouter à sa bonne fortune, le vendeur était un homme frêle et affaibli par l'âge. Derrière lui, était garée une petite charrette remplie de stock. À l'intérieur, une montagne de caisses était entreposées, sur l'une d'elles était inscrit
"Bière naine de Mertar" Azdun s'adressa au marchand :
"Bonjour, je recherche un produit en particulier, j'ai dégusté récemment une bonne bière naine qui m'a soulé à n'en plus pouvoir. Je n'en aperçois pas sur votre étale, c'est fort dommage...""Oh, mais ne vous en faites pas, le vieux Harold a toujours ça dans son stock !" fît-il en affichant un large sourire. C'était visiblement un homme d’expérience et fier de son métier. Dommage qu'il soit obligé de subir cela...
Le vieillard se retourna et partis fouiller dans sa charrette, il n'en fallut pas plus à Azdun pour débouchonner sa fiole et en verser une goutte dans chacune des bouteilles d’échantillon de l'étale. Quand le vieillard se retourna, Azdun eut juste le temps de glisser la fiole dans sa poche d'un mouvement vif. Il acheta une bouteille de bière pour ne pas attirer l'attention et s'en fût.
Son forfait accompli, Azdun se glissa dans la foule et fila vers l'auberge du Pied Levé où il avait réservé pour une nuit de plus. Les rues étaient encore mouvementées et Azdun n'aimait guère cela. Sur le chemin Azdun manquant de recevoir un pot de chambre sur la figure et ne pût se retenir de saisir un pavé et de retourner la monnaie de sa pièce au malpropre ayant faillis tacher ses vêtements.
Une fois à l'auberge, Azdun ne s'aperçut même pas des regards qui le lorgnaient encore avec inquiétude. La salle était encore bien pleine et on pouvait nettement sentir les tumultes de la fête monter. Il fonça dans l'escalier en bois massif et s'enferma dans sa modeste chambre. L'après-midi fut passée à la lecture de son grimoire de magie noire, cet ouvrage avait toujours été en sa possession depuis l'école de magie. C'était un livre bordeaux avec des entrelacs noirs en relief sur le dessus, les pages étaient jaunies par le temps et les inscriptions parfois presque illisibles. Les sorts étaient pour la plupart incomplets ou même effacés. C'est pourquoi Azdun se pencha sur une page en particulier, l'incantation était partielle mais on pouvait lire en haut de page :
"Main Sombre" écrit en gros caractère ouvragés. En surimpression sur la page, on pouvait voir un homme étranglé par une force inconnue.
Le soir arriva et Azdun sembla distinguer une grande agitation à l'étage inférieur. Il alla voir ce qui se passait, convaincu d'une bagarre.Au lieu de cela, il tomba sur un spectacle tout autre :
un homme paniqué était au milieu de l'assemblée et parlait aux autres, en cercles autour de lui. L'homme était richement habillé et avait le teint net, il semblait être quelqu’un d'important mais la panique l'avait transformé en une espèce de brebis apeurée. Le spectacle était ridicule.
Azdun écouta de loin.
L'homme balbutiant, finis au bout de quelques longues secondes à annoncer la nouvelle : aujourd'hui, on avait retrouvé les cadavres de 6 personnes devant l'étale du marchand d'alcool. Ils avaient tous subitement étaient pris de nausées puis s'étaient tordus de douleur.L'agitation fût totale dans la foule, certains présumaient de suspects potentiels, d'autres élaboraient des théories sur l'arme du crime. On en vint rapidement au poison; Azdun eut un léger rictus, ils avaient mis le doigts sur la vérité sur ce point, cela pouvait paraître évident mais il ne pensait pas qu'ils le découvriraient si vite. Mais aucune chance que les autorités mette la main sur un étranger en robe noire... Du moins il l’espérait. Azdun eut néanmoins un sourire satisfait. Encore une journée bien employée.
Azdun, en montant se coucher eut le clair sentiment qu'il ne verrait jamais le mystérieux gardien du cimetière, mais une chose était sûre, cet homme là avait bien servis ces expériences sadiques.
(((Tentatives de progression dans l’apprentissage du sort évolutif "Main sombre". Cela dit bien sûr Azdun n'a pas encore réussi à déchiffrer le sort dans son intégralité)))Suite :