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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 11 Oct 2011 13:48 
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Marche découverte, marché des découvertes


Ils quittèrent le port sans attendre, Gabriel ouvrait la marche d’un pas preste, la gourde serrée contre lui, regardant suspicieusement toutes les personnes aux alentours. Itsvara le suivait de près, sans pour autant donner l’impression de se presser ; ses grandes jambes compensaient largement l’agitation de celles de son guide. Elle aussi regardait autour d’elle, mais son état d’esprit différait complètement de celui de l’humain. Ce dernier était anxieux, méfiant et impatient d’en finir… Alors qu’elle était avide de connaissance, de rencontres, de détails et voulait prendre son temps pour interroger les personnes présentes à propos de leurs expériences, leurs connaissances et leurs projets.

(Ne parler à personne… Quelle drôle d’idée a-t-il eu là ? Tant de connaissances et d’expériences perdues !)

Elle se plaça juste à côté de lui, soutenant sans soucis le rythme de marche, et le fixa avec insistance. Il l’ignora puis, agacé d’être ainsi observé, il grogna : « Quoi encore ? »

« Vous ne voudriez pas me parler un peu de cette ville ? »

« Non. Y’a rien à en dire de toute façon et j’suis pas là pour tailler causette. »

« J’ai lu énormément sur cette ville, lorsque j’ai préparé mon voyage, mais je suis persuadée que j’en apprendrais bien plus si un habitant m’en donnait sa propre vision… Et aussi si je la découvrais par moi-même. »

Le jeune homme haussa juste les épaules puis, après un silence pesant il soupira et s’arrêta net. La lassitude le fit passer du vouvoiement au tutoiement.

« Écoute ma belle, j’vais te donner qu’un conseil sur cette ville. Si tu veux survivre ici, va falloir q’tu te retires du crâne l’idée d’aider n’importe qui… et surtout de parler au premier venu. A partir de maintenant, tu te tais, tu me suis et tu prends garde à ta besace. On arrive sur le marché. »

Le site était brulant d’activité, dans tous les sens du terme, et la curiosité d’Itsvara, bien loin d’être refroidie par le conseil de Gabriel, n’en était que plus attisée.

Les mots, schémas, croquis et analyses étudiés alors qu’elle dévorait les livres de Cyniar prenaient enfin vie sous ses yeux. Aussi, ce ne fut pas une réelle surprise que de voir ce mélange raciale, ethnique et sociale au sein du marché, ni même de constater la diversité des marchandises proposées ou la crasse environnante. Cependant tous ces textes lus, même ceux relevant d’une analyse objective, étaient le fruit de l’expérience d’autrui, retranscrits avec leurs propres termes, selon leurs propres ressentis ou critiques. Mais les livres ne transmettent ni les odeurs, ni les sons, ni les couleurs, ni la frénésie ambiante et cette immersion provoquait un raz-de-marée dans l’esprit d’Itsvara.
Ce fut d’abord le brouhaha : les sons assourdis, devenant rapidement assourdissants. Tout se mélangeait : Depuis les cris à la volée des marchands jusqu’à ceux des infortunés volés qui regrettaient amèrement leur rencontre avec les escrocs officieux du marché ; ceux ne possédant pas d’étals mais qui sont pourtant tout aussi aptes à vider les bourses des passants.

Le bourdonnement incessant de la place aurait agacé bien des personnes au point de l’ignorer inconsciemment. Il n’en était rien pour Itsvara. Elle essayait d’écouter toutes les conversations autour d’elle, captant des brides de discussions qui, assemblées les unes aux autres, formaient un charmant cadavre exquis.

« Vous voulez rire ?! Ce poisson n’est pas … cocu ! Je vous le jure ! J’ai vu sa femme qui rentrait accompagnée d’un … PORCS VIVANTS ! ILS SONT BIEN DODUS ET PRÊTS À ÊTRE … arrêté par un garde ! Dans la ruelle qui contourne la taverne du Chien qui Fume… il parait que le garde était un … VOLEUR ! AU VOLEUR ! RATTRAPEZ-LE ! »

L’idéal pour Itsvara, qui ne se départait pas de son sourire naïf, aurait été que son guide ralentisse un peu la cadence, mais il semblait visiblement impatient de sortir de là. Il tirait le poignet d’Itsvara dès qu’elle perdait le rythme de marche, exaspéré de la voir flâner.

Puis ce fut l’odeur, ou plutôt la puanteur, les immondices trainantes au sol, la viande avariée sur les étals, les effluves rances de la sueur, tout cela formait un parfum écœurant, qui n’en demeurait pas moins envoutant pour l’elfe. Elle avait beau être indisposée par cette pestilence, elle était aussi ravie d’être confrontée à cette expérience nouvelle. Elle ne comprenait pas comment les habitants pouvaient continuer à fréquenter les lieux, à moins de n’avoir perdu leur nez à force de subir ces relents.
Ces émanations, en plus de soulever les cœurs, soulevaient quelques interrogations aux tréfonds de l’esprit de l’elfe.

(Pourquoi les autorités de la ville laissent leur cité aussi insalubre ? Ne savent-ils pas qu’ils entretiennent un vivier à maladies et par conséquences, à criminalité ?!)

Elle se rapprocha de Gabriel et le questionna : « Dites, les sept membres à la tête de la ville ont-ils déjà engagé une politique d’assainissement et d’hygiène ? »

« T’as vu la tronche de la ville ? S’ils en ont eu, et j’en sais rien, ils ont dû se planter quelque part… Y’a bien les égouts, mais bon… »

« Vous habitez ici depuis longtemps ? »

« D’puis que j’suis né. »

« C’est-à-dire ? »

« Quinze ans. »

Itsvara marmonna, comme parlant à elle-même : « Ah oui, c’est vrai… Je ne devrais pas oublier ce paramètre pourtant essentiel et basi… »

« Qu’est-ce-tu dis ? J’entends rien avec tout ce boucan ! »

« Je disais que vous aviez… une agilité impressionnante pour votre jeun…pour votre âge. » Itsvara affichait un sourire forcé, que remarqua sans soucis le jeune humain.

« Ouais, et toi, t’as quel âge ? »

« Deux cents soixante-quatorze ans. »

« Bah t’es bien à la masse pour ton vieeeeil… Pour ton âge ! Bon, on trace, ça m’gonfle d’être ici.»

Itsvara ignora simplement l’allusion du jeune homme, après tout, elle n’était pas si âgée que cela, tout n’était que corrélation entre la race et son espérance de vie. Alors que son regard se perdait à nouveau dans cet océan de couleurs elle fut stoppée net par son guide.

« Et merde… » Il regardait au loin, vers un groupe d’hommes aux vêtements chamarrés et aux mines paradoxalement sinistres. Ces derniers semblaient, eux aussi, avoir repéré Gabriel ; après tout, avec une elfe grise dont la taille impressionnante la faisait sortir aisément de la foule, cela ne relevait pas de l’incroyable. « Faut qu’on décampe, et en vitesse. Fais comme si tout était normal. »

« Mais rien n’est normal pour moi ici ! »

Il soupira, serra fermement la main d’Itsvara et l’entraina vers les ruelles.


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Dernière édition par Itsvara le Dim 27 Nov 2011 14:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 03:58 
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La mage se cogna contre une table recouverte d'agrumes de toutes sortes, celles qui faisaient la renommée du pays aurait ajouté son protecteur. Elle fuya la colère du marchand pour d'autres étals, tous plus inintéressants que les autres. Le viticulteur qui clamait la richesse de ses articles lui paraissait bien fâcheux. Elle perdait tout goût à cette société éphémère sans le jugement du wiehl. Pas une rumeur intéressante ne lui parvenait aux oreilles. On parlait d'Oaxaca, de la saison mauvaise par rapport à l'année précédente ou encore des dernières décisions du conseil rien pour une aventurière improvisée si singulière. L'elfe hésitait à s'aventurer plus loin dans cette cohue futile.

Elle tourna la tête, son imagination s'affola de nouveau. Le même chat qui la surveillait au loin. Quel auguste signe... La sorcière ne put retenir un sourire intrigué. Elle avança vers lui, charmée par cette présence mystérieuse. Son bras fut retenu soudainement. Son cavalier blanc vint la sauver, Thalo avait fait vite.

« Je vous prie de bien m'excuser d'avoir tant traîné. Cependant ils ont des guérisseurs remarquables au temple. Vous cherchiez quelque chose ? »

« Juste quelque chose à vérifier. Ton bras va mieux ? »


Il répondit d'un hochement de tête puis observa sa protégée qui marchait doucement vers un escalier où un chat blanc semblait garder l'entrée. Sans savoir où elle allait, Rosa osa s'approcher de l'entrée d'une bâtisse ouverte et s’engouffra alors à l'intérieur.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 15:08 
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Le félin, à mesure que tu t'approchais te tournait encore le dos et grimpa rapidement les petites marches étroites et glissantes. Bien qu'escarpé et malgré ton équilibre défaillant, tu pourras procéder à l'ascension sans chute.

Comme tu pouvais le remarquer d'en bas, la porte était ouverte. A l'intérieur de la maisonnée ne se trouve rien d'absolument exceptionnel. Le mobilier y est commun, une table de bois massif, des parchemins partout, répandus jusque sur le sol, certains pendaient même, délaissés sur de petites étagères clouées au mur. Seul élément contrastant avec l'ambiance, était le service à thé, l'odeur y était même familière, si tu y fais attention, tu comprendras que les parfums sont ceux rencontrés dans la loge de Lichia lors de ton entrevue avec la mage de feu...

Personne ne semble être dans la maisonnée, le thé est fumant.

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Prochain message : les habitations.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 8 Nov 2011 01:04 
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Lorsqu’ils arrivèrent à la place du marché ce qui frappa Gor c’était le positionnement des miliciens. La douzaine de gardes affectés à la place étaient alignés de façon à ne laisser personne venant des quartiers pauvres vers le centre de la place et les stands des marchands itinérants. D’ailleurs la place en elle-même n’était occupée que par les trois marchands qui profitaient de la situation, Garvan reconnaissable par sa cape et son blason inscrit sur le plastron de l’armure et les deux miliciens que Neysla avait séduis dans la ruelle hier soir.

Entre eux et le chef des miliciens basés ici, une barrière de hampes était solidement mis en place. A ces hommes se joignirent ceux de Inho aux-pieds-dansants tandis que le subordonnée emmenait son captif auprès de son supérieur. Les hommes de Garvan se distinguaient par leur cuirasses et leur protections aux bras et jambes, alors que ceux du subordonné portaient des armures légères, leur points communs étaient leur armement et leur casques.

Devant se barrage de presque trente hommes de fer les habitants se placèrent au plus prêt de la barrière humaine afin de voir ce qui allait arriver à leur bienfaiteur. Matt semblait être avec son père, Borsk et Galénosc s’étaient placés quelque mètres sur la gauche de l’enfant.

Une fois face aux six hommes, les deux gardes de nuit vinrent se mettre de chaque côté du pirate, alors que Inho aux-pieds-dansants se plaçait en retrait derrière Garvan.

- Deuxième rencontre en deux jours le palmé. Dit ce dernier sur un ton sec, les traits du visage figé.

- On est donc fait pour s’entendre. Répliqua-t-il accompagné d’un sourire moqueur.

Le commandant de la place saisit le sang-pourpre au cou de façon brutale. Les deux hommes possédaient la même silhouette athlétique. Devant ce geste, Gor put entendre la population; qui s’était amassée dans son dos; s’agiter.

- Ne joues pas avec moi. Tu vas tout me dire.

- Dire quoi ? Demanda-t-il innocemment en sachant d’avance la réponse.

- Hier tu étais accompagné d’un colosse et d’une shaakt lorsque tu t’es présenté ici. Cette nuit un vol a été commis. Une quantité conséquente de marchandises alimentaires. Ces deux hommes affirment avoir eu la visite d’une shaakt, sa description ressemble étonnement à celle qui était avec toi. De plus, il fallait être plusieurs pour voler cette nourriture et cette eau. Je pense qu’elle a fait diversion pour te permettre de récupérer les ressources. Garvan relâcha la pression qu’il exerçait sur le cou et s’écarta un peu.

Inho aux-pieds-dansants vint se placer à côté de son chef.

- Il affirme ne pas l’avoir parmi son équipage.

- Tous les même, des lâches ces pirates.

Gor Bal’Qar regarda autour de lui.

- Quinze hommes pour un simple pirate, quel honneur.

A peine sa phrase finit que le gantelet de Garvan venait percuter le visage du captif qui était partis pour s’écraser sur le sol si les deux miliciens n’étaient pas intervenus pour le maintenir debout à hauteur de leur supérieur. Chacun des deux tenaient fermement un bras en maintenant une pression sur l’épaule et la clavicule.

Le jeune capitaine sentit la douleur envahir la partie droite de son visage, de la tempe à la mâchoire en passant par la pommette. Il pouvait sentir l’hématome se former ainsi que du sang commençant à couler au niveau de l’arcade sourcilière et de sa lèvre inférieure. Ceci ne l’empêcha pas de faire un nouveau sourire.

- Elle me parait bien porteuse la milice malgré cette sècheresse. N’avait pas une once de compassion pour ces gens.

Garvan frappa cette fois dans le ventre de l’homme qui se dressait devant son autorité. Le sang-pourpre sentit de nouveau la matière froide du gantelet passer à travers sa tunique sombre. Le coup lui coupa le souffle. Les habitants rassemblaient s’injurièrent en voyant un telle comportement de la part du milicien. **Laissez-le !** disaient certains, **Il ne vous a rien fait !** disaient d’autres.

- Le conseil sait entretenir ceux qui ont le devoir de les protéger.

- Cette ville ne se limite qu’à un quartier de porcs bien nourris.

Inhor aux-pieds-dansants frappa, du pommeau de l’épée de Gor; à deux reprises dans les côtés.

- On surveille son langage, étranger.

Le chef des miliciens passa sa main dans le dos en soulevant sa cape et en extirpa un fouet.

- Passons à la sentence.

Son subordonné laisse paraitre un rictus de plaisir à l’égard du sort du captif. Les insultes redoublèrent de volume des paroles dans habitants des quartiers pauvres.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 8 Nov 2011 22:50 
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Borsk avait enlacé avec force Galénosc qui se débattait autant que possible pour essayer de sortir son épée et foncer tête baissée dans le tas pour secourir son capitaine en mauvaise posture.

- Voilà ce qui l’en Coûte d’être un vulgaire voleur ! Cria Garvan en s’adressant à la foule.

Il fit claquer dans les airs l’instrument à la fois de torture et de punition. Les deux miliciens molestaient Gor Bal’Qar; qui ne fit aucune résistance; retirèrent sa tunique sombre. Par cette chaleur, il avait préféré en arrivant hier au port laisser son manteau dans son hamac.

- Prêt à hurler, à supplier petit protéger de Scuudo Gaymar. Murmura Inho aux-pieds-dansants au sang-pourpre, en ricanant tout en agitant l’épée du capitaine sous son nez.

Garvan se tourne vers les trois marchands itinérants, victimes dans cette affaire.

- Nous requérons cinquante coups de fouet pour guérir notre amertume. Demanda le plus âgé d’entre eux vêtus d’une luxueuse djellaba orange aux riches motifs rouges et jaunes.

- Puisqu’il refuse de reconnaitre les faits et de nous indiquer l’endroit où se cache la shaakt.

Il se tourna vers la foule.

- Cent cinquante coups de fouet ! Annonça-t-il.

Sur ces paroles les habitants insultèrent et commencèrent à exercer une poussée de masse sur la barrière formée par les hommes en armes, qui redoublèrent d’effort pour contenir cette colère collective qui pouvait faire déraper à tout moment la situation.

Gor Bal’Qar foudroya du regard ce gradé qui baissait son froc devant ces profiteurs. Inho aux-pieds-dansants en profita pour faire basculer sa tête en arrière par les cheveux déchirant légèrement le cuir chevelu.

- Avant même la moitié tu souilleras tes chausses.

Le désir d’étriper ces marchands qui agitaient favorablement la tête en entendant le verdict de leur toutou bouillonnait en Gor Bal’Qar, puis il y avait cet homme qui semblait haïr tout ce qui était lié à son mentor. Entre lui et son supérieur, difficile de dire qui écopait de la seconde et troisième place. Toujours la même chose, ceux qui tiennent un bâton tapent sur les faibles, et ceux qui ont les moyens d’aider les gens dans le besoin préfèrent faire profiter leur intérêt personnel plutôt que l’intérêt collectif.

Lorsqu’il vit Garvan s’approcher de son bienfaiteur en ordonnant à ce qu’on le mette en position, le jeune Matt; dicté par la peur et la tristesse qui l’envahissait; réussit à passer la barrière humaine en passant entre les jambes et courut attraper au vol le bout de la cape blanche de l’homme qui tenait l’outil de condamnation.

- Arrêtez je vous en supplie, il n’a rien fait, il était à la taverne d’Hargartt avec mon père, pitié ! Menta-t-il les larmes aux bords des yeux.

Garvan l’ignora complètement alors que d’autres habitants reprenaient le mensonge de l’enfant dans leur paroles. Inho aux-pieds-dansants n’attendit pas plus longtemps pour débarrasser ce parasite des yeux de son supérieur. Il souleva l’enfant et l’emmena en direction de la foule.

- Lâchez-moi, brute ! Dit-il en se débattant.

Agaçant le subordonné, celui-ci l’envoya au sol alors qu’ils étaient à mi-chemin, énervant davantage les habitants.

- On ne t’a jamais appris à ne pas se mêler des affaires des grands. Gamin.

Faisant la sourde oreille, Matt se releva rapidement et tenta de revenir à la charge, mais il fut devancé par l’ordure qu’il avait en face de lui qui lui expédia un puissant coup de pied dans le ventre de l’enfant, qui le stoppa net. Sous la force du choc Matt s’effondra en sanglotant. La foule hurla de rage, les miliciens commencèrent à repousser violemment.

- Laisses mon gosse tranquille espèce de monstre ! Dit le père, il avait une barbe grise, était d’âge mur, une main était absente ainsi qu’un œil.

- Apprends à le tenir en laisse manchot. Répondit le subordonné en ricanant.

C’est alors que Borsk prit la parole après avoir calmé Galénosc qui luttait contre le désir de croiser le fer. Impulsif, tout comme son capitaine, il n’était pas rare de retrouver ces deux-la dans des bagarres de tavernes ou dans des accrochages qui auraient pu être évité.

- Laissez-moi récupérer l’enfant ?

N’ayant pas loupé une miette de ce qui venait de ce passer, Gor Bal’Qar se demandait ce qu’allait faire son ami. Quand à Garvan, il attendait qu’on ait fait sortir l’enfant du périmètre, fouet tendu entre les doigts.

- Vas-y mais pose ton bâton, et dépêches-toi. Dit-il en pointant l’épée en main dans la direction du charpentier.

Avec calme Borsk obtempéra et alla récupérer l’enfant. Avant de repartir rendre l’enfant, il risqua un commentaire à l’égard de l’acte odieux de cet homme.

- Ce n’est qu’une enfant.

- Et alors ? Rictus au coin de la bouche.

La grand homme ramena l’enfant à son père, ce qui apaisa quelque peu la foule qui fut reconnaissante de l’initiative de cet ancien habitant de Tulorim que les gens avaient apparemment oublié. Puis, à la grande surprise de tous, il revint vers Inho aux-pieds-dansants. Le subordonné sortit à demi sa propre épée.

- On peut savoir ce que tu fais ? Tu dégages maintenant. Un sérieux qu’il n’avait pas affiché jusqu’à présent s’immisça sur son visage, et dans le ton de sa voix, d’or et n’avant menaçante.

Voyant la seconde épée sur le point d’être dégainée la foule se tue. Les habitants de ces quartiers pauvres semblaient connaitre les capacités de cet homme et ce signe intimidant devait signifier beaucoup de choses pour eux.

A l’exception du subordonné; qui donnait l’impression de bien supporter la chaleur; l’ensemble des personnes présentent sur la place transpiraient à grosses gouttes, l’ambiance électrique n’arrangeait en rien la situation. Le soleil était haut dans le ciel, la température en devenait pesante.

- C’est moi le responsable. Finit-il par dire.

Le silence s’installa un temps. Inho aux-pieds-dansants se tourna vers Garvan qui fut le premier à briser le silence.

- Je t’écoute. Informa-t-il en desserrant la pression sur le fouet.

Gor Bal’Qar s’agita à son tour mais on le tenait avec fermeté.

**Qu’est-ce qu’il fait ?**

Il était sidéré par le comportement de son compagnon de voyage.

Le subordonné rengaina l’arme et s’écarta pour laisser passer le colosse. Borsk reprit la parole une fois rendu auprès du détenteur du fouet mais avant tout du sort de son jeune ami, et capitaine.

- J’ai profité du moment que Gor Bal’Qar avait choisi pour se rendre à la taverne d’Hargartt afin de commettre ce vol, avec l’aide de la shaakt. Il s’agissait d’une vagabonde que nous avions rencontré hier, en arrivant au port. Elle m’a aidé en faisant diversion, puis je l’ai payé et elle a quitté la ville dans la foulé. Tout a été fait dans le dos de mon capitaine.

Gor Bal’Qar avait envi de lui intimer l’ordre d’arrêter ce qu’il entreprenait de faire mais il savait qu’il était trop tard. Il baissa la tête de honte.

**Pourquoi ?**

Ses jambes tremblaient, il était prêt à subir la sentence pourtant.

- C’est-ce que je disais, tous les même ces pirates. Tournes-toi !

Voyant le changement de décision, les deux miliciens laissèrent Gor Bal’Qar tomber sur ses genoux et s’éloignèrent en restant à disposition de leur supérieur.

Durant un long instant, seul le fouet brisait de façon cyclique le silence. En train de réaliser sa nouvelle œuvre. De temps en temps, on pouvait percevoir le ricanement de Inho aux-pieds-dansants qui s’était placé juste derrière le capitaine du Vick.

Gor Bal’Qar suivait avec impuissance les mutilations que subissait la première personne qui avait vraiment cru en lui et qui lui avait donné la force de s’accrocher à son rêve. Sans frémir, Borsk encaissait, prenant son mal en patience. Son indifférence à l’égard des coups de fouet intimait le respect pour les quelques habitants qui étaient restés pour attendre la fin. Galénosc était partis, probablement faire un tour pour éviter de commettre un acte irrémédiable pour la réputation et l’avenir de l’équipage, lorsque Garvan s’était attaqué au torse du charpentier.

Lorsque le calvaire physique pour Borsk et visuel pour ceux qui avaient suivi la scène se finit, personne ne savait comment réagir. La terre était souillée et le corps du brave homme écarlate.

Garvan remit son fouet à un des deux miliciens vu la nuit dernière, puis partit sur ces mots.

- Je ne veux plus vous voir rôder autours de cette place, sinon ce ne sera pas le fouet qui sera à l’arrivée cette fois.

Un à un les miliciens formant le barrage regagnèrent leur affections respectives.

Inho aux-pieds-dansants planta l’épée du pirate dans le sol et se pencha pour lui murmurant de nouveau.

- A une prochaine fois, l’apprenti.

Voyant le mutisme dans lequel était le pirate, le subordonné partit sur une tape derrière la tête rejoindre son supérieur.

Les habitants restés vinrent les prendre en charge et les emmenèrent vers les habitations les plus proches, à l’écart de cette place.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Lun 12 Déc 2011 18:46 
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Le marché de Tulorim est un peu comme le reste de la ville, un savant mélange entre le sordide et le respectable, la malhonnêteté et l'espoir de croissance. Ses rues et allées ne sont qu'en parti pavées et la terre battue est omniprésente, poussiéreuse et irritante, voyageant au grès des bourrasques de vent, en direction des yeux des citoyens la plupart du temps. Certains des commerçants portent les marques et les stigmates de leur combat contre les guildes de protection et leurs taxes improbables, d'autres exhibent leur sécurité infaillible comme une richesse mais souvent la splendeur de leurs boutiques correspond à l'immoralité de leur développement.

Sa fortune étant ce qu'elle est, elle traine du coté des marchands itinérants aux boutiques et étals sans ornements mais qui font vibrer les sens de l'odorat et de la vue à l'image du comptoir d'épices et de fruits secs dont elle s'approche sans s'en rendre compte, guidée par les odeurs subtilement grillées des nombreuses variétés de noix et les couleurs des fruits secs et des épices qui rivalisent d'originalité à ses yeux. Elle en achète en raison du voyage mais aussi par curiosité, ainsi qu'un peu plus loin quelques tranches de viande séchée.
Un peu plus tard, elle reconnait l'une des petites fioles de fluide qu'elle avait absorbé quelques jours auparavant et s'approche timidement, attendant que le commerçant l'aperçoive avant d'oser prendre la parole car les paroles concernant ce qu'on pense des mages lui reviennent à l'esprit.

- Je souhaite deux de ces fioles là bas s'il vous plait. Demande-t-elle en montrant du doigt deux fluides 1/4 d'obscurité tandis que ces yeux parcourent le reste des produits, certaine que d'autres lui seront utiles. Et … est-ce que je vous vendez aussi des vêtements, moins fragiles que ce vieux truc, continue-t-elle en tirant sur la manche de sa robe de prêtre, pantalon et pourpoint par exemple ?

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 13 Déc 2011 04:45 
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Intervention gmique pour Maara



Le marchand, un vieil homme au crâne dégarni, à la barbe bien rasée et à l’habillement impeccable, te sourit aimablement lorsqu’il s’aperçut que tu t’intéressais à sa marchandise.
Il ramassa les deux fioles demandés et les déposa, devant toi.

« Je demande 500 yus pour ses deux fioles. Elles valent bien 250 yus chacune, étant des produits de qualités supérieures. »

Il te sourit aimablement en montrant ses vilaines dents jaunies, lorsque tu lui parlas de tes vêtements usés.

« Oui, j’ai tout ce qu’il vous faut juste ici, vous n’avez qu’à vous approcher et choisir ce qui vous convient, je possède tout un éventail de choix. »

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 13 Déc 2011 14:14 
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L'accueil fut cordial et aimable, une nécessité devenue naturelle pour un bon commerçant mais qui n'est pas pour autant l'attitude qu'elle connait des gens du marché. C'est imperceptible à l'œil humain, ou non humain à vrai dire, mais Maâra se détend lorsque le marchand prend les fioles sans formalités, interrogatoires ou œillades accusatrices … imperceptible car très, très intérieur.
Le prix en revanche la surprend et avant de répondre elle fait mentalement le point sur ses fonds.

- C'est d'accord, dit-elle en hésitant sur la nécessité de cet achat quasiment impulsif, je garde les deux.

Pour toute réponse, il lui sourit à nouveau et dévoile des dents nettement moins engageantes que son discours. Elle s'approche timidement des penderies et des vêtements suspendus à des cordes attachées aux piliers des tentes où il y effectivement un grand choix qui la perturbe plus qu'il ne l'aide. Elle finit par se contenter des modèles de tenues présentés ensembles pour ne pas y passer la journée et agacer le marchand.

- Il y a vraiment trop de choix, je ne sais même pas ce que je suis censée acheter en fait.

Mais un ensemble attire son regard. Un pantalon noir très simple, sans doute en cuir où est cousu à la ceinture une sorte de traine de cuir brun descendant très bas à l'arrière et un pourpoint dont la finition originale lui fait dire qu'elle ne cherchera pas plus loin. C'est un pourpoint en cuir clouté, de couleur brun, ouvert en losange au niveau de la gorge mais avec un col très haut, presque royal. Mais ce sont les plumes noires accrochées au niveau des épaules qui plaisent à Maâra.

- S'il vous plait, dit-elle pour chercher l'attention du marchand, vous demandez combien pour l'ensemble ?

((pourpoint en cuir et épaulettes de plumes noires : end +5 ))

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 04:34 
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Intervention gmique pour Maara


Le marchant de laisse regarder et part quelques secondes pour s'occuper d'une autre client, une dame très collet monté. Dès qu'il eut terminé avec cette dernière, il se retourne vers toi et répond à ta question.

" Je demande 200 yus pour ces vêtements, faits de cuir de première qualité."


((( J'attends ton prochain post, avec la confirmation de tes achats avant de retirer les yus de ta fiche et d'y ajouter tes achats)))

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011 23:12 
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- Très bien, je les prends, dit-elle distraitement en examinant le cuir du pourpoint. Elle passe ses doigts dans les plumes noires avant de jeter un œil sur le reste des produits proposés par le commerçant. J'aurais aussi besoin de deux de ces potions, ainsi que celles-ci … et est-ce que vous auriez des nécessaires pour le feu, de l'amadou et des silex ?

((Vas-y doucement quand même.
- Je ne prends que l'essentiel.
- Qui l'eut cru ! Je me voyais devoir faire l'inventaire de ce qui manque avant de partir.
- Je suis pas aussi sotte. Et puis j'aime bien, ça m'évite de penser à où je suis et aux gens autour.))


((hrp = rajout de deux potions soin +10 à 50 yus chacune et deux potions mana +4 à 50 yus qui iront dans la gourde. Pour l'amadou et silex, ça dépendra de si c'est possible ^^))

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 17 Déc 2011 14:40 
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Intervention gmique pour Maâra


Le marchand hésite un moment semblant chercher quelque chose, puis te revint avec les fioles, l'amadou et le silex.

Content de vendre autant d'articles à un seul client, tout sourire le marchand s'empresse de te donner ce que tu lui demandes. Après avoir fait le calcul mental de tes dus, il t'annonça:

"Et bien, ce fut un plaisir de faire avec vous. Cela vous fera un total de 900 yus." Te dit-il en attendant le paiement.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 20:26 
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Le vieil homme fouille et farfouille quelques minutes à la recherche des derniers produits dont Maâra pense avoir besoin et chaque fois qu'il entrepose un objet sur le tas existant lui appartenant elle soulève nerveusement les sourcils. Il y a déjà beaucoup trop de choses sur ce comptoir et il en pose encore et ne semble plus s'arrêter. Elle a la soudaine impression que tous les regards se posent sur elle mais le vieil homme revient et cette fois empaquète le tout avec un grand sourire qu'elle se force à ne pas juger, ni en bien ni en mal.

- Je suis heureuse d'avoir pu trouver tout ce qu'il me faut chez vous, répond-t-elle avec en enjouement qui ne lui est pas naturel. Elle est surtout soulagée de pouvoir quitter cette ville, mais est-ce le genre de chose qu'on peut dire à l'un de ses citoyens ?

Elle prend par poignée l'argent dans sa bourse et le compte directement dans la main du marchand. Une fois le tout dument réglé, elle range ses affaire, le salue et s'en va, incapable de rester plus longtemps entourée d'autant de monde.

Elle prend la direction de la sortie de la ville, sans détours, sans regards en arrière, la tête basse et le pas rapide pour en finir avec cette épreuve, cette gêne incessante autour d'elle, ce bruit permanent quasiment nuit et jour, sans parler de l'odeur des humains amassés les uns sur les autres, de la saleté, de la poussière , des murs des bâtiments eux-mêmes qui l'oppressent.

Peu importe que la forêt qui grandit au rythme de ses pas ne soit pas le sienne, peu importe que les chemins ne la mènent nulle part, du moment qu'ils ne la ramènent pas en ville. Plus elle avance, et plus en prend conscience qu'elle fuit au lieu d'avancer mais … peu importe pour le moment.
Quand elle sentira l'odeur des arbres et entendra le bruissement du vent dans leurs branches, que ses bruits de pas seront pierres et herbes au lieu de pavés et poussière, quand ses yeux pourront voir au loin sans croiser de murs, quand elle pourra enfin respirer profondément, alors elle sera à nouveau en paix.


suivant : terres autour de tulorim

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 26 Fév 2012 12:35 
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Suite de : Premiers pas - Dur réveil...

Premiers pas - Premières incompréhensions...


Nathrann arriva au marché avec quelques difficultés, après être sorti de l'écurie. "Avoir été chassé" seraient des termes plus adéquats, car Thyas Farlnon n'avait pas été tendre avec le Taurion. Le trajet de l'elfe à partir du bâtiment administré par le vieux palefrenier jusqu'à l'entrée de cette grande place agitée s'était fait presque exclusivement à l'ombre de bâtiments tenant debout par on ne savait quels miracles, et avec sa main couvrant ses yeux peu habitués à un soleil estival d'une si grande intensité, il avait marché, suivant les sons d'un grand regroupement. La chaleur ne le gênait pas plus que cela, parce qu'il était elfe, mais son torse était quand même baigné dans sa propre sueur. La poussière soulevée par l'activité du marché un peu ralenti par les températures extrêmes vinrent se coller sur sa peau légèrement verte, atténuant encore d'avantage cette couleur peu commune dans cette cité. La plupart des Wiehls dévisageaient l'étranger avec des regards suspicieux. D'autres se frottaient déjà les mains, certains qu'il s'agissait d'un pigeon à déplumer. La majorité, elle, l'ignorait complètement. L'elfe s'engagea donc dans la première allée de tentes alignées qui présentaient parfois au regard du curieux de bien jolis ouvrages. Les cris de vendeurs souhaitant attirés les clients restaient incompréhensibles pour le Taurion d'avantage habitué au calme de ses forêts. Il devait vraiment se concentrer pour comprendre ce qu'il se disait. L'activité était partout et l'elfe se fit bousculer plus d'une fois par des passants ou des marchands pressés. Nathrann ne savait pas où donner de la tête et la foule commençait à le mettre mal à l'aise... Les odeurs de divers mets se mêlaient à celle de la sueur des travailleurs rassemblés en masse, ici, et la fraîcheur des aliments laissait parfois à désirer. Le cliquetis des pièces sonnantes et trébuchantes venait de tous les cotés, et quelques disputes éclataient ici et là. Aucune brise ne venait de la mer pour rafraîchir cet air saturé et étouffant.
Légèrement étourdi par ce brouhaha constant et un peu perdu, le Taurion s'engagea dans une étroite allée du marché, plus calme. Il fronça les sourcils en se retournant et grimaça en direction de l'allée principale, presque encombrée. Il ne se doutait pas que durant les jours plus cléments, la circulation pouvait y être complètement paralysée. L'elfe secoua la tête et continua son chemin, à l'ombre de tentes très rapprochées les unes des autres. Il semblait s'engager dans un labyrinthe de toiles en lin. L'atmosphère mystérieuse du lieu l'attirait... Les sons du marché étaient un peu étouffé, mais restait clairement audible. Les odeurs par contre ne traversaient pas les murs en tissu. Seule une légère senteur d'encens parvenait à ses narines. Ce fut ce qui le guida vers l'entrée d'une tente plus sombre que les autres, aux allures quelque peu mystiques. Mais alors qu'il allait entrer dedans, on l'interpella , et quand il tourna la tête sur la droite, Nathrann découvrit un grand humain à la longue chevelure blonde et aux beaux habits, qui le dévisageait. Il s'agissait d'un Kendran, cela ne faisait aucun doute. Il souriait et affichait une dentition exemplaire. Il ouvrait ses bras et montrait ainsi ses articles au seul client qu'il avait devant lui. Nathrann s'approcha, légèrement méfiant. Silencieux, il détailla minutieusement cet humain, qui, d'un geste de la tête, l'invitait à regarder ce qu'il avait à proposer.
Sur un présentoir en bois, une longue épée légèrement courbée reposait, son fil en direction des cieux. Son allure élégante attira l’œil de l'elfe qui approcha son visage. La pointe et l'acier de la lame semblait très légèrement colorés d'un pourpre effacé, témoignant le fait qu'elle avait déjà servie. Le Kendran prit la parole, sur un ton sûr de lui :

" Il s'agit d'un katana, venu directement de Ynorie. Nul doute qu'il appartenait à un noble de cette lointaine terre, et... comme vous êtes mon premier client aujourd'hui, je vous fais une ristourne. Ce katana est à vous pour à peine deux cents yus ! "

Nathrann se redressa lentement et plongea son regard dans celui du Kendran qui affichait un visage fier. Il semblait réfléchir et l'humain le pressa de lui donner une réponse :

" Une affaire à ne pas manquer, si vous voulez mon avis. "

L'elfe fronça les sourcils, puis haussa les épaules. De son pouce droit, il montra le pommeau de son arme rangée dans son dos et répondit simplement :

" Cette lame-ci m'est amplement suffisante, vous savez. "

Mais alors qu'il répondait ceci, ses yeux sombres s'attardèrent sur un tissu qui l'attira et qui était soigneusement rangé dans un coffret en bois. Nathrann fut surpris de voir un si bel habit et en approcha ses mains pour le toucher... jusqu'à ce que le Kendran referma brusquement le couvercle, manquant de pincer les doigts de l'elfe. Il lâcha sur un ton prétentieux :

" J'aimerais voir l'or de celui qui aurait l'intention de m'acheter cette cape, elfe... Il ne s'agit pas de n'importe quel vêtement. Je ne la céderai pas à moins de neuf cents yus... "

Sur ces mots, Nathrann chercha dans sa gibecière la bourse remplie que lui avait donnée son père avant son départ. Il la sortit dans un tintement de monnaie significatif et, sans dire quoi que ce fût, la tendit à l'humain qui éclata de rire, avant même de s'en saisir. Ce dernier ajouta, se moquant de l'elfe :

" Je crois m'être trompé sur votre compte, l'elfe... Je pensais qu'un des vôtres serait venu dans cette cité avec plus qu'une bourse de quelques yus. "

Ces moqueries ennuyaient le Taurion qui lança un regard noir à l'humain, qui s'en moquait bien, arborant toujours cette mine fière et orgueilleuse. Nathrann n'était pas sur son terrain et punir cet imbécile de son insolence ne lui attirerait que des ennuis, il en était certain. Surtout que l'elfe sentait sur lui plus d'une paire de yeux... Il fit donc volte-face sans dire mot et s'engagea de nouveau dans l'allée principale, son orgueil de nouveau titillé...
Le marché ne s'était pas du tout calmé durant ce petit interlude et restait toujours aussi animé. Nathrann avait besoin de sortir, car il supportait de moins en moins cette foule excitée. Il progressa en restant en plein milieu de l'allée centrale, esquivant parfois quelques imposants personnages, dont il valait mieux s'écarter. A cause de son impatience et parce qu'il ne pouvait vivre plus longtemps dans ce marché sans dégainer sa lame pour se frayer un chemin au milieu de cette fourmilière grouillante, l'elfe ne put profiter des articles exposés qui ne demandaient qu'à être achetés. Cela ne lui importait plus... Il quitta le marché sans faire de détour... Ou presque.

Un stand était dressé près de l'entrée Nord et sur le présentoir, de nombreuses oranges et autres agrumes étaient posés en désordre. Comme la faim commençait à se faire ressentir, le Taurion laissa son estomac commander ses jambes et arriva devant la pyramide orange, qui semblait un peu bancale. Il la regarda avec attention et prit de sa main gauche un fruit qui paraissait bien juteux et appétissant. L'elfe, une fois sa collecte terminée, commença à partir, lançant en l'air son orange pour la récupérer avec la main droite. Seulement... Son petit tour accompli, le marchand de fruit l'interpella en le pointant du doigt. Nathrann fit volte-face, en fronçant les sourcils, se demandant quel méfait il avait encore accompli sans s'en rendre compte. Le jeté de fruit était-il prohibé ?

" - Hey, l'elfe ! Hey voleur !
- Mmh ?
- Si tu payes pas, c'que t'as pris... j'te jure que t'auras à faire à moi et aux gardes. "

Le Taurion reporta son attention sur l'orange qu'il avait prise sans demander son reste. Son geste avait mal été interprété, selon lui, alors il tenta de s'expliquer :

" - Payer pour une orange ? Mais on en trouve partout sur les arbres à l'extérieur de la ville... Et vous voudriez que je paye pour ça, humain ?
- Tu te fous de moi, en plus ?! Et tu crois qu'ils appartiennent à qui, ces arbres, imbécile ?
- Qui se fiche de l'autre, humain ? Ces fruits appartiennent aux dieux qui les ont nourri. Vous croyez que les collecter vous permet de penser qu'ils sont à vous ?
- Haha ! T'es un petit malin, toi... Retourne dans ta forêt, l'sauvage... mais avant ça, tu payes ou tu m'rends cette orange ! "

Nathrann se sentait observé de tous les cotés. Les autres humains le dévisageaient avec incompréhension ou méfiance. Le poids de ces regards pesait sur lui. Mais qu'avait-il fait de mal ?
Le fonctionnement du commerce lui échappait complètement, tout simplement. Et pour un peuple qui vouait sa vie à l'accumulation de richesse, cela pouvait s'avérer être un crime... Son père lui avait toujours expliqué que tout ce qui venait de la nature appartenait à tous, et que seuls les dieux pouvaient enorgueillir de la posséder, puisqu'ils la nourrissaient. Cueillir des oranges était à la portée de tous, et s'il suffisait uniquement de cela pour prétendre pouvoir gagner quelques yus en échange, alors la vie d'un humain était bien facile... Les concepts ancrés dans chacune des têtes normalement civilisées de Yuimen ne l'était pas pour quelqu'un qui avait vécu, ou plutôt "survécu", toute sa vie durant, dans les forêts de Imiftil. Pour lui l'échange se faisait à un tout autre niveau que celui du matériel. Payer pour pouvoir manger lui était donc complètement étranger. Les yus qu'il avait reçus de son géniteur serviraient au bénéfice du talent d'autrui, pas à la survie. Il secoua donc la tête, complètement abasourdi par un système qu'il ne comprenait pas et qu'il ne voulait pas comprendre. Il jeta l'orange en direction du marchand qui la rattrapa in extremis en pestant contre l'elfe. Ce dernier s'était déjà engagé dans une ruelle sale, pour retrouver un peu de calme et d'ombre...


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Avatar selon une illustration de Omupied

Signature réalisée par Itsvara. Merci à elle !


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Lun 10 Sep 2012 16:38 
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Il n'y avait pas de temps à perdre. La journée s'annonçait longue donc il ne fallait pas trainer même si Warren aurait bien voulut profiter d'avantage de cette escale à Tulorim. La première chose à faire était de se rendre au marché afin de faire encore quelques achats/ventes et surtout pour acquérir diverses potions qui lui permettrait de régénérer son énergie magique. Il était à plat sur ce niveau-là car avec deux parchemins derrière lui en ayant si peu de moyens c'était prévisible. Des potions lui fourniraient donc le moyen de continuer son apprentissage accéléré tout en restant au mieux de sa forme. C'est en s'engageant dans les rues de la ville qu'il commença son petit périple, tout en observant tout ce qu'il y avait autour de lui. Ces murs, ces maisons, ces gens, tout ceci lui rappelait son enfance qui n'était pas forcément des plus tendres, mais ça restait de bons souvenirs quand même. Il se disait qu'il aurait dû rester un simple étudiant comme la plupart du monde et ne jamais avoir quitté les portes de Tulorim. Après tous la vie était plus calme quand on était simple citadin. Ce n'était pas pour autant qu'il ne s'estimait pas heureux dans l'état actuel. C'était sa vie qu'il le voulait ou non, car contrairement à ce qu'il pouvait croire avant, personne n'est maître de tout son destin. Les minutes passèrent sans qu'il s'arrêta dans sa marche alors qu'il était bientôt arrivé au marché. Un dernier détour de rue et il déboucha enfin vers la place qui abritait le marché.

Warren s'engouffra parmi l'attroupement et se faufila entre les étales pour trouver un marchand qui pourrait proposer à la vente ce qu'il cherchait. Pas moins d'une minute après il se trouva devant une petite échoppe qui semblait vendre un peu de tout. Le mage s'arrêta devant en jetant un coup d'oeil puis se décida à savoir le prix de toutes ces petites merveilles. Il repéra une gourde assez spéciale et intrigué par ceci il demanda ce que c'était. Une gourde magique servant à stocker plus de potions dans un espace minime, c'était utile en effet. Le jeune homme pensa que ça pouvait lui servir à faire plus de place après tout, comme ça il diminuerai le poids de son sac au moins. En voyant aussi des potions au liquide de différents coloris il voulut en prendre un bon nombre de celles-ci pour remplir la gourde avec un supplément qu'il boirait.

-"Je vais vous prendre cette gourde ainsi que 18 de ces potions-là. Si c'est possible vous pouvez me remplir la gourde avec ceux-ci je prendrai les deux restantes à part."-

Il vit que le marchand vendait aussi d'autres équipements comme des bottes ou des capes. Apparemment cela devait être un polyvalent vu qu'il vendait un peu de tout. Comme il savait qu'il ne pourrait pas tout transporter il décida de sortir un parchemin et une paire de botte pour les vendre. Warren était un peu pressé et déposa directement les deux objets puis proposa au marchand la vente de ces derniers. Un parchemin qui ne lui servait plus à grand-chose après tout, cela ne ferait que lui faire de l'espace. Il sortit aussi des pièces de sa bourse et les déposa sur le petit 'comptoir' bien qu'on était dans un marché un ciel ouvert. Le jeune homme esquissa un sourire puis attendit que son interlocuteur lui donne les précieuses potions. Après et seulement après cette étape il pouvait filer à la bibliothèque car c'était mine de rien son but principal. Il brûlait déjà d'impatience à l'idée de trouver un livre ou n'importe quoi parlant d'un artefact magique, un élément qui pouvait déclencher un flash ou lui remettre la puce à l'oreille. C'était frustrant de ne plus se souvenir de rien se disait-il mais d'un certain point de vue il se disait aussi que les choses auraient pu mal tourner la nuit de son réveil, si justement il ne s'était jamais réveillé.



(((Achats :

- Grande gourde magique (*1).
- Potions de mana moyenne (*18 – Dont 16 dans la gourde.)

Ventes :

- Parchemin de sort RP: Flash.
- Bottes imperméables (End +2).

Consommation :

- Potion de mana moyenne.)))

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 11 Sep 2012 12:02 
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Intervention gmnique de Warren Duncan


Le marchand te regarda impressionné par tes achats. Il sélectionna tes demandes et les posa face à toi. Il prit en échange ton parchemin ainsi que tes bottes. Il les regarda quelques secondes puis prenant un livret ainsi qu'un fusain et fit des comptes.

- "Alors je vous reprends vos bottes et votre parchemin pour 75 yus, votre gourde et vos fioles vous coutent 1050 yus, ce qui fait un total de 975 yus."

Il prit la gourde dans laquelle il versa tes potions de mana dans ta gourde et récupéra ce que tu voulais vendre.

- "En vous souhaitant une bonne journée."

(((HRP : Je n'ai pas compté l'absorption d'une potion de mana car ton man est à fond sur ta fiche.)))

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