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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 18:26 
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Hj : En provenance du port

Cinq devant, cinq derrière, quatre encadrant Gor Bal’Qar et Inho aux-pieds-dansants à ses côtés. Telle était disposé l’escorte qui avait une bonne allure. Le meneur du groupe semblait vouloir ne pas trop faire patienter Garvan.

Beaucoup de gens s’étaient tassés sur les côtés dans le silence et regardaient l’escorte défiler en fixant d’un air inquiet le captif. Parmi ces hommes et ces femmes, le sang-pourpre remarqua la présence de plusieurs enfants, dont certains de la bande de Matt. Apparemment ça avait pas mal parlé durant cette nuit.

- Tant de gens pour un simple pirate ou va le monde si c’est ainsi. Lâcha Inho aux-pieds-dansants en analysant sous tout ses angles l’épée de duelliste du jeune capitaine.

- Les gens sont censés aimer leur milice mais ce n’est pas le cas si j’ai bien compris.  Reprocha-t-il.

- A ce que je sache les garzorks n’ont pas tenté de nous envahir. C’est le principale. 

- La milice semble bien portante malgré cette sècheresse.

- Il est du devoir du conseil d’entretenir correctement ses protecteurs.

- Vous préférez vous engraisser plutôt que d’aider les habitants qui subissent la sécheresse. Vous me dégoûtez. Dit-il en crachant sur une des botte du milicien.

Un rictus se dessina sur le visage du Inho aux-pieds-dansants, alors qu’il faisait tourner la fine épée de Gor Bal’Qar.

- Penses ce que tu veux ça m’est égale. Drôle d’arme pour quelqu’un de ta taille. Scuudo Gaymar essaie de te transmettre son art?

Gor Bal’Qar resta muet et préféra laisser vaquer son regard,. Par-dessus son épaule, il aperçut Borsk et Galénosc qui suivaient l’escorte, et sur le côté il put croiser le visage de Matt qui semblait avoir peur pour le sort de son bienfaiteur. Un clin d’œil du pirate redonna le sourire au jeune garçon.

A sa surprise, Gor Bal’Qar constata que les gens qui s’étaient amassés sur les côtés suivaient.

Hj : Place du marché.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 22:01 
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Tomak pénétra dans les ruelles, sombres malgré le soleil qui pointait le bout de ses rayons. Il s'avança, des humains et non-humains agonisaient sur les pavés du sol, pour la plupart il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Une jeune femme à la peau mate tenait contre elle un petit enfant de deux ou trois ans le fixa.

"De l'eau ! S'il vous plait !"
gémit-elle.

Tomak s'approcha d'elle et posa un genou à terre, pour eux il n'était pas trop tard. Il sortit tout d'abord une de ses gourde et aida la jeune femme à boire et fit de même pour son enfant.
"Merci, messire.

Je ne suis qu'un humble et jeune guérisseur. Votre enfant semble vraiment mal en point, puis-je l'examiner ?"

Elle hocha la tête et mit l'enfant debout, face au jeune homme. Tomak lui prit les mains et sentit tout de suite ce qui n'allait pas :

"Il a mangé de la nourriture avariée."

Il posa une main sur l'estomac du garçon, une faible lumière pénétra dans le ventre de l'enfant qui se mit à rire. Tomak sourit.

"Il va aller mieux maintenant."

Il prit les mains de la mère et lui insuffla un peu de son énergie et modifia quelque peu son état pour qu'elle soit moins déshydratée et affamée.

"Et vous aussi, ajouta-t-il.

Merci" murmura-t-elle.

Tomak se leva et continua sa route. D'autres personnes étaient malades dans les rues de la ville. Certains plus gravement que d'autres. Il voulait les aider, c'était un moyen d'oublier que son grand-père était mort. Lui l'aurait soutenu pour qu'il passe quelques jours dans le coins à aider les pauvres gens. Il s'approcha d'un vieillard pour lui insuffler des énergies curatives. Le jeune guérisseur donna une gourde remplie à un groupe d'enfants. Il soigna une femme enceinte totalement déshydratée. Puis soigna quelques elfes et d'autres enfants affectés par de l'eau insalubre, tout était sale et les rues empestaient, des épidémies se répandraient avec le temps à cause de la chaleur et du manque d'eau, car les pauvres assoiffés finiraient par aller boire dans les égouts ou se retrouveraient dans les bains pour boire l'eau insalubre.
Il espérait de tout cœur que la situation allait s'arranger avant qu'elle ne dégénère. Seuls les Dieux pouvaient faire des miracles et arranger la situation dramatique de ce manque d'eau, car même la nourriture ne pouvait plus se conserver. La viande pourrissait avant d'avoir pu sécher, de même pour les fruit qu'il fallait manger immédiatement, les plantations souffraient elle aussi de la soif et ne donnaient plus rien, les champs étaient desséchés.

Il passa ensuite l'après-midi à chercher de l'eau à un pauvre puits creusé dans une petite place au croisement de deux rues. L'eau était d'une qualité moyenne, mais c'était déjà ça, les pauvres qui ne pouvaient se déplacés étaient heureux que le guérisseur s'occupe d'eux et les rassures. Il était doué pour ça, Tomak le savait. Mais il avait également promis de rentrer avant le couché du soleil. Lorsqu'il fut temps, le jeune homme abandonna les pauvres habitants de Tulorim à leur triste sort. Il devait rentrer avant que son père n'envoie la moitié du village à sa recherche, car il en était capable.

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Tomak-Wiehl-Guérisseur


Dernière édition par Tomak le Ven 11 Nov 2011 01:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 9 Nov 2011 21:36 
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Après cent cinquante coups de fouet, et plusieurs dizaines de minutes sous ce soleil ardent, le corps du charpentier montrait ces limites. Les épaules, la nuque et le haut du colosse laissaient voir de sévères brulures mais ce n’était rien comparé au résultat de ce que Garvan lui avait fait endurer. Les coups répétés avaient transformé le dos et le torse en charpie. Zébrés de marques affreuses, du sang s’écoulait abondamment des blessures les plus profondes.

Borsk empestait la sueur mêlée à la grande quantité d’hémoglobine sur sa peau. Six hommes l’entouraient pour l’aider à marcher, et éviter qu’il ne s’effondre, car ses jambes montraient des faiblesses à soutenir sa masse de muscles. Pour l’instant, il tenait. Un certain nombre de personne lui avaient même demandé si il tenait bon, si il avait besoin d’être porté. Du bout des lèvres il trouvait la force de répondre et dire, qu’il tiendrait autant qu’il serait nécessaire.

Gor Bal’Qar n’avait pas desserré les dents depuis la place. Il se tenait derrière son ami et suivait le mouvement avec à leur tête le père de Matt. Ce dernier marchait de nouveau mais il se tenait encore le ventre, lui aussi marchait dans le silence.

Le capitaine pensait à ce que lui avait dis Scuudo Gaymar, à son avertissement.

**Il faut que tu gardes à l’esprit que toutes décisions de ce genre, qu’elles soient porteuses de bonnes ou de mauvaises intentions, entraînent des répercussions et en tant que capitaine, tu te dois de garder à l’esprit que ce que tu fais peut avoir des conséquences sur les membres de ton équipage.**

Cette impression d’impuissance l’avait psychologiquement remuée. Diverses émotions se bousculaient, la tristesse pour son compagnon, et la colère mélangée à un sentiment de révolte pour la situation de ces gens.

**Bande de chiens, de corrompus, de profiteurs.**

Sa main refermée sur la manche de son épée; qui avait regagné son fourreau avant qu’il ait quitté la place; laissait paraitre des phalanges blanchies par la force qu’il employait.

Garvan, les trois marchands itinérants, mais surtout Inho aux-pieds-dansants. Tandis que les autres profitaient de la situation pour asservir et s’enrichir, lui ,affichait ouvertement le plaisir qu’il prenait, il ne trouvait pas de terme pour qualifier ce type.

**Prêt à hurler, à supplier petit protéger de Scuudo Gaymar. Avant même la moitié tu souilleras tes chausses. On ne t’a jamais appris à ne pas se mêler des affaires des grands. Gamin. Apprends à le tenir en laisse manchot. A une prochaine fois, l’apprenti.**

Il voulait en découvre, alors Gor Bal’Qar lui donnerait ce qu’il cherchait.

**Tu vas voir ce qu’il en coûte quand on n’a trouvé.**

Il quitta ses pensées à la bousculade amicale que lui fit gentiment Matt en lui indiquant où il comptait faire rentrer Borsk, probablement sa maison.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 18 Nov 2011 11:47 
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Gor Bal'Qar avait insisté fortement pour que Borsk le laisse l'aider à marcher. Il s'occupait de soutenir le flanc droit, tandis que Galénosc s'occupait du flanc gauche. Neysla ouvrait la marche.

Le maçon était doté d'une puissance physique exceptionnelle, un homme fin serait mort à la place ou il serait tombé dans l'inconscience. Cependant, ce physique ne faisait pas du colosse un être à l'épreuve des coups. Son corps n'était plus capable de répondre correctement à son possesseur. Ces mouvements étaient lents, ces pas lourds et chancelants, sa tête penchait, et à ces yeux laissaient voir le combat intérieur qu'il faisait pour ne pas s'évanouir.

Borsk était désormais muet et se contenter de mettre un pied devant l'autre. D'ailleurs, à ce rythme son teint qui palissait, ne tarderait pas à se confondre avec celui, héréditaire, de Galénosc.

"Que comptes-tu faire ?" Demanda le mercenaire.


"Avant de faire quoi que ce soit d'autre, je veux savoir ce qu'en penserons les autres. Ensuite, nous nous reposerons et nous agirons de lendemain."


Neysla vint à côté du sang-pourpre.

"Il doit y avoir quelque chose dans les quartiers est pour que la milice ait été renforcé de la sorte." Son ton était sérieux.

Elle voyait bien que le jeune capitaine prenait à cœur cette situation. De plus, elle voulait se racheter auprès de Borsk. La vie que menait le jeune Matt rappelait également sa jeunesse, ce qui la remuait, même si elle ne montrait que rarement ses émotions. Même si il s'agissait d'une shaakt, son passé l'avait rendu plus sensible et la vie à bord du Vick avait éveillé en elle son côté jovial et espiègle, attitude qu'elle avait pris uniquement avec son père jusqu'à présent.

"Oui, cette histoire de remaniement et renforcement dans ce secteur m'intrigue, mais nous devons avant tout trouver moyen pour que ces habitants puissent avoir de l'eau en grande quantité. Ce qui leur arrive m'insupporte." Confia-t-il.

"Tu peux compter sur nous." Dit Neysla avec un sourire.

Galénosc fit de même.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 20 Nov 2011 14:17 
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Je retiens mes gestes pour ne pas être repéré car je viens d'apercevoir une cible potentiellement riche, ses vêtements l’on trahi.
Je dois sauter de toit en toit pour suivre cet Homme, heureusement que les toits son sec, car je me serai tué depuis longtemps.
La discrétion est mon seul avantage car mon pire ennemi n’est pas le plus évident, ce soir c’est la pleine lune et sa lueur me dévoile par moments, mais j’ai trouvé la solution ; augmenté ma vitesse, j’accélère, saute sur le dernier toi et fixe ma cible, maintenant accroupie sur le bord de la toiture, une main posée sur le bord du toit de la noble auberge je me prépare à descendre, mais avant je me plonge dans mon plan, je le prépare, le précise et essaie de repérer les failles de la cible.
Il est obèse donc lent, riche et se croient puissant et en sûreté au milieu de la foule, mais il ne connaît pas encore mon existence.
Je regarde autour de moi rien, aucuns gardes dans les rues, et je vois un petit arbuste qui me servira a ma descente dans l’impasse qui donne sur la place où se trouve ma cible.
Je dois faire vite car s’il se déplace à nouveau je le perds à coup sûr.
Je descends le plus vite possible par chance l’impasse est sombre et vide, derrière moi se trouve un banc avec à ses côtés un lampadaire à bougie, je saute pour éviter la lumière, je me dois de rester une ombre avant de rentrée sur la place.

Une fois sur cette place je doit agir vite car mon porte couteau de lancé situé sur mon épaule me trahira très vite.
J’approche, je suis au coin de cette impasse et ma cible est a une trentaines de mètre.
IL se déplace vers moi a présent je doit bougé, mais je doit conservé cette chance tombé du ciel, il me facilite la tâche inconsciemment en se rapprochant de moi.
Vingt mètres, quinze, je commence mon approche, mais au bout de dix mètres j'entend une voix grave et pas accueillante, tourne légèrement la tête pour gardé mon visage inconnu et regarde du coin de l’œil ; des Grades ? ! d’où sortent-ils ceux là ? !
Sans réfléchir je me mit a courir au milieu de la foule, évitant tout contact défavorisant ma rapidité et mon équilibre.
Ma première idée de fuite été de retourné sur mes pas et prendre les toits mais impossible de retourné là bas, les grades y sont a proximité donc je prit la fuite vers… en faite je n’est pas de plan de fuite, je n’avait pas prévus ceci.
Les gardes me suivent toujours, et sont prêt a en démordre a la première occasion.
Je me faufile tel une féline a travers la foule qui laisse la passage aux gardes qui se rapproche.
Je doit évité l’affrontement, ils sont trop nombreux.
Je suis vraiment nul, je veut allé trop vite, je panique et m’essouffle, calme toi, respire et réfléchis a se que tu vas faire pour les semé.
L’endurance… non ce plan n’est pas bon, car je suis déjà essoufflé a cause de la panique qui m’a emporté tout à l’heure.

Trouve quelque chose et vite, ils te suivent encore et à ce rythme tu ne tiendras plus longtemps.

Suis-je conne a ce point? Le cimetière, est fermé et n'as pas d'éclairage, une grille assez haute pour mettre en difficulté ces gardes armée de leur lourde épée.

Je me dirige vers l'ouest, la lune se trouve à ma droite donc c'est la bonne route, je m'approche du parc, trop éclairé pour le traverser, je le contourne et les gardes me suivent toujours.

J'arrive au marché, vide à cette heure, ces gardes sont coriace et me lâchent pas.

Je slalome entre les stands vides et me dirige vers le quartier entre le cimetière et le marché ; je passe dans une ruelle, miracle une ruelle très étroite c'est une chance que a saisir, en jouant avec l'écart entre les deux murs j'atteindrais les toits et le tour sera joué.

Je saute sur le mur de gauche pour ensuite attraper celui de droite, mon agilité me facilite la tâche et je continu pour attraper la première fenêtre, puis la deuxième et ensuite le balcon, les gardes frappent déjà à la porte du propriétaire, je dois faire vite,
Je me hisse le long de la gouttière et monte sur le toit.

Un garde se mit à crier une phrase qui me fait ricané

« - Voleuse, nous te retrouverons et tu paieras ! »
Je continue ma course avec un sourire de coin j'ai eu de la chance, cette fois.

Cet échec m'a appris à prendre mon temps, mais me voilà repéré par les gardes.

Je me dirige vers mon repère, cette mésaventure m'a remit en question et doit m'entraîner encore, pour le moment je compte m'allonger et réfléchir à la correction de mes erreurs commise aujourd'hui.

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voleuse lv1

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Dernière édition par Elina le Sam 28 Avr 2012 16:58, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 22 Nov 2011 03:12 
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Course-poursuite, courte fuite


Si l’entrée des ruelles semblait encore acceptable et animée par la proximité des commerces, l’environnement devenait bien plus inquiétant une fois que l’on s’enfonçait un peu. Les masures resserrées les unes sur les autres formaient un dédale étouffant qui assourdissait rapidement les bruits du marché.
Chuintements et suintements formaient le nouveau biotope dans lequel se trouvait Itsvara. Ses yeux avalaient avec écœurement et dégoût ces boyaux malfamés où des enfants affamés côtoyaient des gourgandines mal léchées et des restes régurgités dans le maigre filet d’eau formant une bouillie peu ragoûtante.

Dans un souffle, Gabriel ordonna à l’Elfe de baisser les yeux et de garder la cadence.

« Diantre ! Mais c’est inf… »

Le jeune homme ne la laissa pas terminer sa phrase. Son ton se fit plus impérieux : « Tais-toi ! Baisse les yeux et tais-toi ! »

L’Elfe grise se laissa entraîner et préféra ne pas lui désobéir. Il semblait si nerveux, à jeter des coups d’œil inquiets derrière eux, qu’elle jugea sage de garder ses questions pour plus tard.

Gabriel augmenta la cadence et changeait sans arrêt de direction, il empruntait des passages qu’on distinguait à peine dans ce fouillis urbain. Des ombres se dessinaient sur les murs et les tentures, des bruits de pas assourdis par l’eau croupie semblaient se rapprocher, des rires lugubres s’ajoutaient à ce tableau inquiétant.

« Nous sommes suivis ! »

« Et tu as découvert ça toute seule ! Mais t’es maligne toi ! J’t’ai dit d’te taire, c’est pas pour rien ! » Gabriel était clairement agacé de traîner l’elfe derrière lui.
(Mais qu’est-ce-que je fous avec elle ? J’ai qu’à la lâcher ici. Elle s’rait bien incapable de retrouver une sortie avant la nuit tombée…)

« Et merde ! » Son exclamation fut accompagnée d’un arrêt brutal de la marche forcée.

Devant eux se trouvaient deux hommes et une femme, du moins apparentée au genre féminin, qui affichaient des sourires narquois, voire sinistres, ainsi que des dagues et autres joyeusetés du genre.

L’homme le plus freluquet prit la parole, visiblement fier de lui : « T’as beau connaître la ville comme ta poche, on a fini par te coincer, Gab’ ! »

La femme enchaîna : « Et maintenant, petit, il va falloir qu’tu nous expliques c’que t’espérais faire après nous avoir arnaqués… »

Le deuxième homme, qui était aussi haut que large, acheva ce petit discours : « T’aurais dû quitter la ville. Maintenant, tu vas payer ! »

Itsvara regardait le petit groupe interloquée, tandis que Gabriel voulu faire demi-tour, la tirant à nouveau par le poignet. Ils eurent à peine le temps de faire deux pas que deux autres hommes se placèrent à l’autre extrémité de la venelle.

« Tut tut tut ! T’espères pas nous fausser encore compagnie, l’gringalet ? » avertit un homme qui, de l’ensemble du groupe, apparaissait comme le plus distingué, du moins, le plus propre.

« Hey ! R’garde Godot ! Il a sschopé une zjolie poule ! » Telle fut la remarque lancé à son compagnon par le dernier membre du groupe, à la bouche édentée et au visage tout aussi ravagé.

« Une poule ?! Affubler une femme d’un nom de gallinacé ! Quel manqu… »

« Tais-toi ! C’est vraiment pas l’moment d’papoter ! »

À peine eut-il fini sa phrase qu’il sortit une dague de sa botte et la pointa vers les deux derniers ayant parlé, tandis que de l’autre main il plaqua Itsvara contre le mur. Cette dernière resta impassible, son regard passant d’un protagoniste à l’autre.
Gabriel s’élança vers le binôme au moment même où le groupe de trois bondissait sur lui… Et ce fut à peu près tout ce qu’Itsvara perçut du combat.
Elle ne vit pas les lames s’entrechoquer, les poings s’écraser, le sang couler. Elle souhaitait intervenir, mais restait pétrifiée. Elle n’entendit pas les râles, cris et grognements. Elle voulait crier mais aucun son ne sortait.
Elle fut arrachée de sa léthargie quand une des brutes l’agrippa par les hanches et la souleva sans mal malgré sa grande taille. Elle réalisa alors l’issue du combat : Gabriel étendu au sol, le visage en sang, comme laissé pour mort.

À nouveau, elle voulut protester mais resta muette, choquée par la scène. Amorphe, elle se laissa emmener vers une destination inconnue. Elle regardait, aussi longtemps qu’elle le pouvait, le corps de son jeune guide tulorien.



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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 30 Nov 2011 00:41 
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D'abord, ce furent l'état des bâtiments qui se dégradèrent... Les murs étaient moins blancs, moins beaux et de plus en plus lézardés ; fenêtres et vitraux étaient remplacées par verre brisé et barricades de planches ; tuiles rouges et luisantes firent place à morceaux d'ardoises grossières ou chaume fragile. Les rues devenaient plus serrées, plus tortueuses, plus sales, plus puantes et... plus vide. Certaines statues datant d'un âge plus heureux semblaient avoir été attaquées, leur tête mutilée sinon décapitée, les quelques rares ornements d'or ou de platine depuis longtemps arrachés à leur corps de pierre ou de marbre. Les étals des marchands commencèrent à devenir de moins en moins présents, et de moins en moins bien garnis...

La population... Quant à elle... Devenait au contraire de plus en plus...
... colorée ...


Mendiants hagards et désillusionnés vagabondant dans les rues dans des haillons débraillés, malades souffreteux implorant une pitié que ceux qui passaient devant eux n'avaient pas ou plus, prostituées de toutes races et de tous âges jouaient de leurs charmes pour espérer mettre dans leurs couches quelques naïfs ou désespérés... De qui se ferait égorger pendant la nuit, Baldur était incapable de le prédire. Baldur qui, depuis près d'une heure, errait dans cette cour des miracles qui composait les bas-quartiers de la « Riche » Tulorim. Baldur ne pouvait retenir son dégoût et son mépris pour ce monde de façade et de faux-semblants... Ah... Tulorim... Paraître belle, paraître puissante, paraître intouchable et immortelle alors qu'un cœur de charogne « bat » dans charmante poitrine. Vanité dans sa plus pure forme...

Des chiens, des chiennes, des chiots qui meurent de soifs et sont oubliés...

Au moins... Depuis que Baldur est entré dans les quartiers inférieurs, un silence apaisant et familier s'était déposé comme un doux voile sur ses oreilles meurtris par le brouhaha de la foule tandis que les habitations rapprochées procuraient une ombre et une fraîcheur plus que bienvenue. Darhàm semblait maintenant si proche et si lointaine...Elle et ses nuits, elle et ses secrets, elle qui semble comme sourire alors qu'elle est dévorée vivante par Oaxaca...

Elle... Et Azur...

S'arrêtant soudain à un carrefour marqué par une fontaine délabrée et asséchée, Baldur réalisa qu'il était enfin arrivé là où il le désirait. Le soleil avait déjà bien amorcé sa descente... La nuit se levant probablement dans moins de deux ou trois heures, le rôdeur pensa que le temps qu'il lui restait avant de rencontrer Azdren et Irelia lui permettrait d'aller faire un peu de reconnaissance, de manger un morceau et surtout de se trouver un endroit suffisamment à l'ombre pour qu'à son tour, il surveille les rues...
Car la désagréable sensation d'être sans cesse suivi et observé ne l'avait pas quitté depuis son départ de la taverne, quelques heures auparavant. S'il n'était pas parvenu à perdre son poursuivant dans les ruelles tortueuses des bas-fonds, Baldur allait mettre sa patience à l'épreuve. Pris d'une soudaine inspiration, Baldur se faufila à travers une lézarde qui éventrait le flanc d'une baraque délabrée. Là, à travers les poutres de bois pourries et les toiles d'araignées lourdes et brillantes de poussières, il navigua à travers les salles abandonnées ou pillées, enjambant de temps à autre un ivrogne cuvant, un mendiant endormi ou un mort de soif... Après une vingtaine de minutes à errer dans ce dédale ruiné, Baldur émergea sur ce qui fût une chambre d'étage et dont un mur s'est partiellement écroulé à l'intérieur, donnant une vue imprenable dans la ruelle où se trouvait le repaire présumé des fanatiques...

S'installant confortablement sur quelques vieux sacs de riz, Baldur se récompensa de ses efforts par une longue rasade d'eau...Véritable bénédiction pour sa gorge rêche et desséchée. Une main glissée sur la garde de sa dague, Baldur commença à observer attentivement la rue tout en écoutant assidûment les divers craquements et bruissement provenant de la maison en elle-même... Si son poursuivant cherchait à parvenir jusqu'à lui, les grincements des planches sous ses pieds donneraient sa position à Baldur, et alors, il sera prêt à frapper...

Mais pour l'heure, ses yeux étaient rivés sur le taudis des fanatiques...

... un silence de mort venait doucement s'installer dans la ruelle ...


... les yeux du rôdeur cherchant du regard une proie qui ne se découvrait pas ...

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 2 Déc 2011 01:06 
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Difficile d'imaginer à quel point il est difficile de pister quelqu'un faisant preuve d'une paranoïa sans trêves, surtout quand on ne connait pas la configuration des lieux où on évolue. Cela faisait maintenant un bon moment que Parnalia suivait l'humain encapuchonné, elle commençait à douter du bien-fondé de son entreprise : sa proie ne semblait elle-même pas connaître la route à suivre, et sortait de temps à autre le plan qu'Azdren lui avait dressé à l'auberge pour se repérer, avant de jeter un coup d'œil à droite et à gauche puis de reprendre sa route d'un pas incertain.
La lyikor n'était cependant pas dupe : ces haltes n'étaient en soi que la partie visible de la vigilance de sa proie, les seuls moments où la chasseresse pouvait se fier à autre chose que son instinct de chasseresse pour se cacher au bon moment. Cela et les moments où le paranoïaques se retournait brusquement et où elle n'avait que le temps de se jeter à l'angle d'une ruelle ou derrière un étal abandonné, le tout dans un nuage de poils blancs.

La difficulté de la traque provenait également du fait qu'elle menait la chasseresse de plus en plus profondément dans les quartiers sordides de Tulorim, lesquels étaient en particulier infestés de mendiants manquant de s'accrocher à ses pattes pour la supplier et la dépouiller... dans le meilleur des cas, car elle ne s'apercevait heureusement pas encore du nombre de regards avides que son passage faisait briller dans les lézardes des murs décrépis.
Le fait que personne ne se soit encore pris à elle provenait de deux raisons : tout d'abord, il y avait celle qu'à cette heure de la journée les fauves diurnes et nocturnes se jaugeaient encore du regard avant de se céder temporairement la place... une trêve du crépuscule, en quelque sorte.
D'autre part, l'allure exotique de la lyikor faisait que les plus timorés des coupe-bourses ne savaient pas comment l'identifier en tant que proie : une armure de cuir de qualité, mais aucune arme plus dangereuse qu'un tambourin ? Était-ce une guerrière inconsciente ? Une mage ? Une prostituée de luxe protégée par un caïd local ? Dans le doute, ils préféraient donc qu'un autre agisse en premier.
C'est pourquoi, contre toute attente, Parnalia passa au travers de ces quartiers avec l'aisance d'un canard fendant l'onde d'un étang.

La traque s'était donc poursuivie, la nervosité de la lyikor allant croissante au fur et à mesure que le temps passait et qu'elle devait de plus en plus se forcer à progresser à couvert alors que sa proie semblait s'approcher de son objectif. A tel point qu'elle dut se plaquer le dos à un pan de mur effondré tout le temps qu'il fallut à l'humain pour aller au bout d'une rue vidée et tourner à l'angle... puis cravacher pour essayer de combler le retard. Peine perdue, car il avait disparu au milieu des ruelles délabrées en ne laissant rien d'autre derrière lui qu'un nuage de poussière.
Parnalia poussa un grognement d'exaspération et frappa des coussinets le sol de terre battue tout en cherchant frénétiquement du regard la voie d'échappatoire de sa proie puis en humant l'air autour d'elle. Rien. L'âcre puanteur de misère qui émanait de tout le quartier saturait sans pitié son odorat et l'empêchait de suivre la forte odeur de graisse que dégageait la cotte de maille de l'humain.

Après quelques instants passés la truffe au vent, la femme-louve sourit et s'approcha d'une habitation proche dont le mur avait été fissuré. L'ouverture, à peine assez large pour pouvoir laisser passer un individu de carrure normale, présentait des traces de griffures fraîches prouvant que quelqu'un s'y était introduit il y a peu, laissant au passage un petit dépôt de graisse noire sur la pierre. Battant joyeusement de la queue à cause de l'excitation, la lyikor s'introduisit à son tour avec précaution dans la place, dont l'intérieur s'avérait aussi ravagé que l'extérieur : tout n'y était que poutres effondrées et murs rongés par l'humidité où avait trouvé refuge une bande d'ivrognes pour l'heure cuvant dans leur crasse.
Elle s'appliqua donc à les enjamber en réprimant une grimace de dégoût pour ces épaves humaines, veillant à ne pas faire rouler de pierre sous ses pattes qui auraient pu avertir sa proie, même si il était évident qu'elle devait à présent se douter qu'elle était suivie. Sans penser à l'éventualité d'une embuscade, Parnalia continua donc sa progression, de plus en plus excitée malgré elle par ce qu'elle escomptait comme étant la conclusion de la traque.

Escaladant une poutre maîtresse qui s'était écrasée au rez-de-chaussée de l'habitation, elle grimpa agilement au premier étage sans ressentir les échardes qui de toute façon ne pouvait traverser aisément son cuir, et parvint à retrouver l'odeur du partenaire d'Azdren, une odeur qui s'intensifiait au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait vers le fond de la bicoque. Cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose : l'humain s'était arrêté. Restait à savoir si il l'attendait.
Prise d'une intuition, Parnalia se mit à escalader les pierres a demi-descellées du mur et parvint rapidement à l'étage supérieurs, dont il ne restait plus grand-chose mais où elle put néanmoins avancer de poutre en poutre et de bloc en bloc avec un sens de l'équilibre entraîné par des années de pratiques de danse.

C'est alors qu'elle le vit à travers une brèche du plancher, l'humain à barbe courte, tranquillement installé sur des sacs éventrés et surveillant la rue par une fenêtre défoncée. Enfin, tranquillement.... aussi tranquille que puisse être un fauve à l'affut gardant la main sur le manche de la dague passée à sa ceinture.
Se mettant à croupetons et retenant au maximum sa respiration, Parnalia l'étudia durant de longs fragments d'éternité... avant de s'apercevoir que le mâle ne bougerait pas de sitôt. Mais si il ne l'attendait pas pour lui tendre une embuscade, que surveillait-il donc ? La rue en contrebas était vide et de l'autre côté on ne pouvait voir qu'une vieille bicoque craquelée dont les ouverture avaient été barricadées par des panneaux de bois étrangement récents.
Qu'est-ce qui pouvait bien intéresser cet homme dans cette baraque miteuse ? Et surtout, qu'est-ce qui pouvait bien pousser Azdren à embaucher un pareil porteur de couteau pour la surveiller ?

Elle ne voyait que deux façon de le découvrir : soit sauter sur l'homme et lui faire cracher ce qu'il savait, soit aller voir d'elle-même ce que cette demeure avait de si intéressant... et comme elle ne se sentait ni capable ni désireuse de le contraindre à avouer sans l'estropier à coups de pics de glace, le choix s'imposait de lui-même.


............................



Si sortir de la ruine fut aussi aisé pour elle que d'y entrer, Parnalia eut bien davantage de difficulté à pénétrer dans l'habitation d'en face sans se faire remarquer par l'observateur qui avait investit dans l'étage : pour cela, elle dut faire tout le tour du pâté de maison avant de trouver une ruelle à peine assez large pour quelle puisse s'y engouffrer et qui était encombrée d'immondices variés, et rallier le flanc de son objectif sans éveiller de soupçons. De longues minutes, elle resta attentive au moindre bruit suspect, mais rien au-dedans comme au-dehors ne se fit entendre.

S'assurant d'être réellement hors de vue, elle se plaça alors face à l'un des panneaux de bois qui barricadaient les fenêtres de la lugubre demeure et concentra sa magie jusqu'à produire dans sa paume un pic de glace assez fin pour passer entre les lattes vermoulues. La lyikor introduisit alors son outil improvisé et tenta de trouver un loquet à faire coulisser... en vain puisque le panneau devait avoir été cloué directement sur le mur. Pestant contre cet obstacle prévisible, elle ramassa un débris de planche au sol, posa la pointe de son pic contre l'une des lattes horizontales maintenant l'ensemble et frappa à coups redoublés jusqu'à ce que le bois cède.
La seconde intervention qu'elle opéra contre la deuxième latte tenant le côté droit du panneau aboutit hélas à la rupture de l'obstacle que de l'outil.
Elle n'eut cependant plus qu'à donner un bon coup d'épaule pour que l'ensemble s'effondre vers l'intérieur et qu'elle puisse s'infiltrer, ce qu'elle fit.

L'atmosphère a l'intérieur était sinistre. Deux grandes pièces constituaient l'habitation, à peine séparées par l'ouverture d'une porte arrachée de ses gonds. Celle où se trouvait Parnalia ne contenait que peu de mobilier : une douzaine de grabats placés contre les murs sur lesquels étaient posés des bols contenant des miettes de repas, une table défoncée dans un coin... et c'est tout. Mais alors d'où venait cette impression de danger qui hérissait les poils de la lyikor en ce moment ? Et pourquoi l'endroit était-il si sombre, malgré l'ouverture qu'elle avait pratiqué ? Il n'y avait même pas de bougie visible !
Les muscles inconsciemment contractés et les babines retroussées face à cette menace invisible qu'elle sentait, la femme-louve se mit à humer l'atmosphère de plus belle. Elle reconnaissait presque cette odeur délétère, morbide... elle l'avait connue la première fois il y a peu, et elle semblait provenir de l'autre pièce.
Parnalia s'y rendit donc après avoir examiné une nouvelle fois les lieux en vain et tenté de se calmer un peu. C'est en passant la porte qu'elle reconnut enfin la puanteur qui l'agressait : celle de la magie de Thimoros.

Avant qu'elle ne puisse détailler le contenu la pièce ou faire demi-tour, la lyikor entendit un bref déclic au-dessus de sa tête, suivis d'un bref déplacement d'air et d'un craquement d'énergie magique. La dernière chose qu'elle sentit fut un choc atroce au niveau de la nuque. Puis ce furent les ténèbres.

Quand elle se émergea enfin, elle se trouvait au centre de la pièce principale de l'habitation. Ayant été jetée sans ménagement sur le sol, elle avait dut instinctivement se recroqueviller sur le sol en terre battue dont elle sentait douloureusement le contact sur sa peau nue... nue ?
La femme louve ouvrit les yeux et s'aperçut qu'elle avait été dépouillée de tout son équipement : armure, tambourin, ceinture, jusqu'aux lanières de cuir dissimulant ses attributs avaient été entreposés bien en vue dans un coin de la pièce. Sans prendre davantage garde à son environnement, la lyikor essaya alors de se redresser... mais elle retomba lourdement en constatant que ses jambes et les bras étaient pris dans un étau d'un froid glacial dont elle ne parvenait pas à distinguer la nature dans la pénombre. Une voix au-dessus d'elle la fit sursauter.

"Et bien, mes frères... on dirait que notre trop curieuse invitée est réveillée."

Roulant péniblement sur elle-même pour fixer ses agresseurs, Parnalia tomba nez à nez... avec un visage qui avait dut être humain à une époque, mais qui n'était à présent rien d'autre qu'une masse informe de cicatrices au milieu de laquelle trônait une paire d'yeux aux paupière cousues et tatouées.
Le cœur de la jeune femme-louve fit un bond dans sa poitrine dénudée tandis que lui échappait un glapissement d'horreur. Un prêtre de Thimoros ? Ici !

"Qu'y a-t-il, petite garce ? Tu n'apprécie pas l'apparence de quelqu'un ayant reçu le baiser du Père de la douleur ? Pourtant, avec ta fourrure de neige, tu as dut susciter la passion chez des débris pire que moi..."

"Je pense surtout qu'elle vous a reconnu, frère Garsh. Cette lyikor... vous ne vous souvenez pas ? C'est à elle que vous devez votre trou dans la poitrine."

La terreur de Parnalia monta alors encore d'un cran tandis que son esprit s'éclairait d'une révélation. Ces yeux morts, mais qui voyaient pourtant comme en plein jour... c'étaient ceux de l'une des sentinelles qui gardaient l'entrée du temple de Thimoros dans le désert d'Imiftil. Mais c'était impossible, elle l'avait clairement vu s'effondrer, le dos transpercé ! Comment était-ce possible ? Était-il sorti de la tombe pour accomplir sa vengeance ?

"A présent que vous le dîtes, il est vrai qu'elle ressemble à la putain qui accompagnait ce traitre qui nous a dépouillé à la fois de notre maître et de nos plus précieuses reliques... même si toutes les chiennes se ressemblent à mes yeux. Alors, est-ce toi ?"

Complètement figée par la terreur et serrant déjà les crocs face à la douleur qu'elle devinait peu longue à arriver, Parnalia ne laissa échapper qu'un grondement de gorge. Celui d'une bête acculée par ses chasseurs.
Son interlocuteur ne sembla pas se formaliser de ce manque de réaction, allant même jusqu'à s'illuminer d'un sourire sadique qui plissa ses cicatrices.

"Je vois... ce bracelet d'épaule que nous t'avons retiré vaut de toute façon toutes les explications du monde. Que tu sois celle qui l'ait volé ou que tu l'ais pris à la voleuse n'a aucune importance... après tout, tu ne sortiras pas d'ici vivante.
Mes frères ? Comment comptons-nous la purifier de ses fautes ?"


"Il convient en effet de trouver une punition appropriée, cela ne se fait pas d'entrer ainsi chez les honnêtes gens", ricana une voix.

"Pourquoi ne pas expédier cela rapidement ? Nous n'avons pas beaucoup de temps avant le rendez-vous, et nous ne pouvons nous payer le luxe de nous garder une friandise pour plus tard", fit remarquer une autre.

Un grognement rauque venant de la droite de Parnalia sembla appuyer cette décision. La lyikor terrorisée regarda alors frénétiquement autour d'elle : pas moins d'une demi-douzaine d'êtres difformes et encapuchonnés étaient en train de la soupeser comme un morceau de lard, la plupart demeurant hiératiques mais certains affichant clairement leur plaisir d'infliger la souffrance sur leur visage. Le dénommé Garsh était bien entendu du lot. Elle ne fit cependant rien pour les supplier de la tuer rapidement, le dernier fond de lucidité qui brillait au fond de ce cauchemar lui dictant que cela ne ferait qu'inciter ses bourreaux à davantage de cruauté. Elle attendit le verdict.

"Mes frères... nous avons bien le temps de nous amuser un peu, et je pense avoir trouvé le châtiment approprié pour cette catin. Pour autant que je sache, ses semblables ont une façon très particulière d'honorer leur déesse hérétique, une façon très physique et dégradante."

Parnalia vit tout de suite à quoi le prêtre faisait allusion... et même si l'idée de ce qu'il proposait lui donnait envie de vomir, elle ne put s'empêcher de lancer une raillerie, même si c'était la dernière chose qu'elle devait faire de son vivant. Elle fixa donc ses bourreaux de son regard doré et aboya son insulte d'une voix où perçait néanmoins davantage de panique que de rage.

"Ah ! Si vous comptez m'humilier de la sorte, il vous faudra bien plus que les asticots qui doivent pendouiller entre vos jambes desséchées !"

Un coup de pied dans les côtes l'empêcha de poursuivre plus avant et la fit rouler sur le côté en poussant un glapissement de douleur. Le coup n'avait cependant pas été donné très fort, preuve s'il en était que l'auteur ne devait pas être si énervé que cela.

"Et tu t'y connais, n'est-pas, pute à poil blanc ? Tu as dut lui donner du bon temps, à ce traitre pour qu'il se détourne ainsi de la vraie foi ? Mais dans un sens c'est logique. Oh oui, ô combien logique... quelle meilleure équipe pour semer le chaos dans notre ordre qu'un traître et une petite pute pour le tenir par les burnes ?
Ce bâtard d'Alianoff s'est cru malin, mais cela signera sa perte dès cette nuit.
Mais toi... toi tu ne seras pas là pour le voir. Nous avons quelques heures devant nous, et bien mieux que des virilités indignes de toi à te proposer.
Nous avons celle de notre dieu, et nous allons voir combien de temps tu tiendras avant de nous supplier de t'achever."


Avant que la lyikor ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, les liens qui enserraient la poitrine et les genoux se diluèrent brièvement avant de se reformer ailleurs : ceux du haut dérivèrent pour se contenter d'enserrer ses poignets et ceux du bas cessèrent de lier ses genoux ensembles pour lui écarter les jambes et les clouer au sol. Parnalia se mit évidemment à ruer des quatre fers, à cracher, à griffer le sol pour tenter de briser ses chaînes... en vain, puisque ceux-ci étaient l'œuvre de maîtres en la matière.

Avec horreur, Parnalia vit les prêtre sombres qui se trouvaient dans son champs de vision lever les mains vers le ciel et baisser la tête pour incanter un sort dont les consonances lui étaient atrocement familières... une projection de main d'ombre comme ceux qu'elle avait déjà vu Azdren lancer.

Une demie-douzaine de bras aux poings apparurent alors de part et d'autre de la magicienne tétanisée... et passèrent à l'attaque. Deux appendices ténébreux percèrent brutalement l'intimité de la lyikor et lui arrachèrent un hurlement de rage douloureuse avant de se mettre a lui fouailler violemment les tripes en d'incessants va-et-viens. Mais peut-être que la douleur aurait pu devenir supportable si l'arrière-train poilu de la femelle n'avait été investit avec la même brutalité par un autre appendice magique, lui infligeant des coups de boutoir qui soumirent la résistance des reins de la femme-louve à rude épreuve.
Les hurlements de souffrance pure commencèrent alors, et il était évident qu'ils électrisèrent à un tel point les bourreaux que ceux-ci augmentèrent progressivement la cadence des va-et-viens, accroissant d'autant les douleurs folles qui saturaient l'esprit de la pauvre victime. Les prêtres durent cependant se lasser de ses manifestations sonores, car une autre parodie de virilité masculine lui entrouvrit la mâchoire et s'enfonça dans sa gorge en l'étouffant à moitié.

Combien de temps cette torture dura-t-elle ? Une heure ? Deux ? Trois ? La lyikor eut cependant de la chance dans son malheur, car son esprit se brisa bien avant son corps : ses larmes se tarirent, son corps cessa de s'arquer sous ses coups de boutoir, mais surtout sa psyché la fit sombrer dans une semi-conscience traversée par des fulgurances de douleurs... ne laissant entre les mains de ses bourreaux désabusés qu'une poupée de chiffons agitée de soubresauts et à moitié morte.

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Parnalia, mage Fujonienne

Un monde si grand et si vaste... comment s'y sentir seule ?


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 6 Déc 2011 15:34 
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Dire qu'Azdren avait confiance dans le dénommé Sauge serait très exagéré. Certes, il les avaient régalé lui et sa sœur d'une histoire bien larmoyante quoique légèrement tirée par les cheveux, mais il en fallait davantage pour passer outre le caractère paranoïaque de l'ex-fanatique... caractère qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises.
C'est pourquoi, même si le porte-dague était destiné à n'être rien de plus qu'un bouclier humain durant l'assaut du repaire des prêtres de Thimoros qui étaient à sa poursuite, l'homme desséché n'avait pas manqué de mettre à profit les quelques heures qui le séparaient du rendez-vous avant l'attaque pour agiter les quelques informateurs de rue auxquels il avait réussi à se lier... ceux-là même qui lui avaient révélé la cache de ses ennemis. Ce fut néanmoins en vain, car aucun d'entre eux n'avaient entendu parler de Sauge, comme si il était apparu de nulle part ou qu'il était effectivement arrivé il y a peu par voie maritime.
Cette nouvelle ne manqua pas d'inquiéter davantage Azdren, tandis qu'elle ne fit que renforcer l'avis d'Irelia selon lequel Sauge s'était montré au moins sincère quant à ses intentions de les utiliser eux et la guilde pour sauver la femme qu'il aimait à Dahràm. Elle ne savait pourquoi, mais la pensée de faire couler le sang pour une aussi belle cause lui ôtait un poids de la poitrine... comme si le fait d'aider quelqu'un à se consacrer à un sentiment qu'elle ne pouvait plus physiquement éprouver faisait imperceptiblement battre à nouveau son cœur mort.

C'est pourquoi elle se contenta de sourire tout en vérifiant machinalement son équipement tandis qu'elle suivait son frère dans le dédale des taudis de Tulorim, alors que celui-ci ne faisait que grincer des dents sous son masque tout en se pressant d'arriver en avance au rendez-vous avec Sauge. Il désirait prendre un maximum de précaution avant de partir à l'assaut... et quel meilleur moyen de désamorcer un possible traquenard que d'arriver avant qu'il ne soit mis en place ?
Si Sauge était de mèche avec leurs proies, il en serait pour ses frais !

La traversée des taudis de nuit se fit néanmoins sans problème, aucun des groupes de crapules écumant les ruelles ne souhaitant visiblement importuner ce qui ressemblait fort à un prêtre de Thimoros et une insouciante guerrière en armure portant un tranche-montagne sur son dos. Ils représentaient tout simplement une trop grosse proie.
Le couple parvint donc au lieu du rendez-vous par une voie détournée, plus précisément en se frayant un passage à travers une habitation en ruine, et se mit à observer scrupuleusement le carrefour où se trouvait le repaire de leurs ennemis à travers les fissures des murs sans rien déceler d'anormal.

Soudain, les yeux perçants d'Irelia virent quelque chose, un bref éclat provenant de l'une des fenêtres défoncées de la maison qui faisait face au repaire de leurs ennemis, comme le reflet d'une lame au clair de lune... mais le temps qu'elle fasse signe à son frère, l'indice avait disparu. Néanmoins, le plan a suivre était clair.

"Azdren, il y a quelqu'un au premier étage de ce bâtiment, quelqu'un d'armé. Je vais aller voir de qui il s'agit. Toi, tu devrais aller voir si les fanatiques sont là, discrètement"

"Tu me connais, petite soeur, on ne fait pas plus subtil que moi."

"Pas de bêtises. Si tu te fais repérer, envoie un signal et retrouve-moi ici."

"Entendu. Sois prudente toi aussi, ce n'est pas parce que tu es morte que tu peux te permettre de faire des folies de ton corps."


La mort-vivante se contenta de sourire à cette plaisanterie douteuse et se s'éclipsa avant de progresser vers le bâtiment suspect en tâchant de faire cliqueter le moins possible son armure de plaques. La tâche fut un peu plus aisé pour son frère, vu que lui ne portait qu'une aube de tissu noir qui lui permit de se fondre dans les ombres et d'avancer jusqu'à pouvoir se coller à un mur craquelé de l'habitation qu'il devait prendre d'assaut. C'est alors qu'il se figea.
Il perçut tout d'abord les effluves de magie noires, mais quoi de plus normal venant de la part de prêtres de Thimoros ? Il ressentit quatre manifestation de fluides ténébreux prouvant que les adeptes étaient à l'œuvre, mais également l'aura imprécise d'une cinquième présence dont la magie mal maîtrisée devait sourdre à travers les pores de sa peau.

Cinq opposants, ce ne serait pas la mer à boire pour deux ou trois combattants motivés, se dit-il avant de hausser l'oreille et d'entendre quelque chose qui le glaça d'effroi : des gémissements. D'infimes gémissements de bête à l'agonie qui transperçaient les murs branlants pour venir se ficher dans ses oreilles. Des râles qui le ramenèrent brusquement des semaines en arrière, sur une route de campagne entre le désert d'Imiftil et Yarthiss où une certaine lyikor s'était offerte à lui.
Il aurait reconnu cette voix rauque entre mille : celle de la première femme à part sa sœur qui l'avait accepté comme il était, malgré son aspect atroce et sa mentalité tordue. Parnalia.
Sans dire un mot, Azdren leva la main droite en l'air avant d'y concentrer sa magie et d'expédier une boule d'énergie dans les airs, qui illumina la place où il se trouvait d'une sombre clarté en un signal de ralliement évident, puis déploya l'intégralité de sa crosse avant de se diriger vers la porte de la masure. Il n'était plus temps de réfléchir mais d'agir avant que son amie ne soit plus qu'un tas palpitant de chairs à vif.

Irelia était quant à elle parvenue à pénétrer l'arme au clair dans le bâtiment délabré où se tenait celui qui leur tendait peut-être une embuscade. Se fiant aux minces rayons de lune qui passaient à travers la toiture déchirée par les ans, elle était parvenue à se frayer un passage au milieu des débris jonchant le rez-de-chaussée, débris parmi lesquels se trouvaient des carcasses de mendiants en train de cuver leur picrate frelaté. La guerrière mort-vivante trouva donc son chemin vers le premier étage au milieu des poutres effondrées du plafond, ne pouvant cependant empêcher le bois de craquer sous ses pieds.... mais nul ne l'attaqua.
Les sens en alerte, elle pénétra brusquement dans la chambre dévastée où elle avait entrevu un éclat métallique, lame brandie... mais qui ne rencontra que le vide. Pourtant, quelqu'un se trouvait là il y a peu, comme le témoignait l'empreinte de fesse imprimée sur le sac de grain éventré installé devant la fenêtre. La mort-vivante poussa un soupir d'exaspération et commençait à rechercher les traces de l'intrus dans la poussière lorsqu'un éclair de lumière noire éclata dans la rue. Alertée, Irelia jura et se précipita vers le rebord pour voir son frère sur le point de donner l'assaut au repaire des fanatiques de l'autre côté de la rue.

"Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?! Je lui avait dit d'attendre !
La peste soit de Sauge, il va falloir que je règle ça seule !"


Sans prendre de gants, la guerrière se jeta à travers l'ouverture et se laissa tomber sur quelques mètres avant de se réceptionner en position accroupie en contrebas et de se lancer à son tour à l'assaut telle une déesse de la guerre avant qu'il ne soit trop tard pour son grand frère.

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Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 7 Déc 2011 15:11 
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Les deux hommes avançaient doucement car la visibilité n’était pas excellente à cause de l’absence de torches. Seul l’astre nocturne leur permettait de voir où ils mettaient les pieds.

Les ruelles par où ils passaient, pour éviter la place où devaient patrouiller les hommes de Garvan, avaient des pavés mal agencés, on risquait de trébucher à chaque pas si on ne faisait pas attention. Certains étaient absents de leurs emplacements ou abîmés.

Bien sur, ils n’avaient croisé aucun milicien. Cet attitude devait laissée le champ libre à des bandes organisées. Avec le recule, le capitaine savait qu’il avait eu tord de tenter de partir seul faire son enquête. Il était content d’avoir Galénosc avec lui. Son expérience donnait une meilleure liberté de mouvements au sang-pourpre qui, en cas d’agression, n’aurait pas à s’inquiéter pour son compagnon. Gor Bal’Qar avait plus le comportement d’un compagnon d’arme avec le mercenaire, alors qu’avec d’autres membres de l’équipage il avait plus un comportement protecteur comme Kudoï et Neysla. Il ne savait pas ce qui le poussait à être ainsi, pourtant il ne cessait de se répéter les conseilles de ses subordonnés et amis.

**Les membres d’un équipage ont le devoir de protéger leur capitaine, tandis que ce dernier doit de façon réciproque prendre soin d’eux, car un équipage est comme ça seconde famille.** Repensait-il.

Scuudo Gaymar, Borsk, et Galénosc ne cessaient de le lui rabâcher.

« Merci d’être venu. » Dit le capitaine.

L’homme de Nosveris sourit.

« Au moins ça m’occupera, étant donné que je n’arrive pas vraiment à trouver le sommeil. Seul et à bord d’un bateau, à part fixer les étoiles et pêcher il n’y a guère d’activités disponibles la nuit. »

« Tu devrais demander à Daynalize de te confectionner une potion. »

« Je n’accorde jamais ma confiance à quelqu’un qui utilise la magie. »

Gor Bal’Qar préféra ne pas s’étendre sur le sujet qui avait déjà été au cœur de quelques discussions houleuses à bord du navire. En privé et en public, il ne tenait pas à en avoir une nouvelle de ce genre en ces lieux. Surtout qu’il désirait resté discret.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 17 Déc 2011 23:04 
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A l’approche des quartiers bourgeois, Gor Bal’Qar put noter un certain changement dans l’ambiance qui y régnait. Les habitations semblaient mieux entretenues et moins les unes sur les autres. Les ruelles étaient éclairées par de nombreuses torches, disposaient de façon à ce que l’ombre ne s’installe en aucun endroit.

Il y avait également un rythme des patrouilles plus prononcé comparé à celui de celles opérant le jour dans les quartiers ouest. Par rapport à ces quartiers, la population nocturne dans les rues ne comportait pas de civil.

Le jeune capitaine voulait à tout prix éviter l’affrontement avec ces miliciens. Pour cette raison, les deux pirates de la volonté de Vick optèrent pour l’exploration en passant par les toits des maisons.

Tout deux couchers sur le ventre, ils rampaient doucement et passaient d’un toit à un autre avec une extrême prudence. N’étant pas aussi agile que Kudoï et Neysla, les deux casses-cous de l’équipage n’étaient pas du tout à l’aise sur ces hauteurs. D’autant plus que la discrétion était de rigueur. Cette contraient en moins, cela leur aurait été nettement plus facile mais ce n’était malheureusement pas le cas. Ils se soutenaient mutuellement, quand l’un faisait un faux pas l’autre le rattrapait in-extremis.

Sans savoir vraiment par où il comptait commencer, Gor Bal’Qar se contenta de repérer les bâtiments importants et d’observer le comportement des miliciens qu’ils apercevaient depuis leur position. Jugeant la vue des quartiers satisfaisante, le capitaine fit signe des mains à Galénosc qu’ils pouvaient s’arrêter ici pour le moment et regarder ce qu’il y avait d’intéressant ici.

En face d’eux se trouvait une sorte de cour intérieure, au sol recouvert de pavés couleur sable, destinée sûrement pour les habitants de ces quartiers afin qu’ils puissent se rassembler le jour sans se mélanger au peuple roturier de la ville. Ce genre de comportement, faisait que le jeune homme entretenait toujours une forme de dégoût envers la noblesse. Contrairement à une grande majorité de la population des villes, il n’était jamais émerveillé lorsqu’il croisait un chevalier en ville ou le seigneur du lieu dont il foulait la terre. A ces yeux, il ne s’agissait que d’hypocrites profitants de leur titre et de ce qu’il leur octroyait.

En regardant sur leur gauche, ils pouvaient voir un grand fort, probablement le plus grand bâtiment dont disposait Tulorim. En se basant sur les récits de Scuudo Gaymar, le sang-pourpre en déduit qu’il devait s’agir du bâtiment du conseil des sept nobles marchands.

De l’autre côté de la cour, à l’opposé de leur position se distinguait une bâtisse fortifier, plus petite que le fort toutefois. A en juger par la présence d’une dizaine de gardes devant la double-porte, de bois épais ou de fer, la distance et la nuit ne lui permettait pas d’être davantage précis dans son analyse, et de l’enseigne au-dessus de l’entrée, il devait s’agir du bâtiment de la milice. Écusson blanc et noir, se remémora-t-il en se passant l’image du plastron de Garvan qui comportait cette marque d’affiliation.

Entre ces deux grands bâtiment, de grandes demeures, probablement celles des plus riches de la ville.

« Allons voir de plus prêt ce qu’il peut se dire dans la milice. » Murmura-t-il.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 20 Déc 2011 15:33 
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L’étonnement de Galénosc fit sourire le capitaine pirate. Il était rentré dans le bâtiment pour essayé d’avoir des informations, et voilà qu’il le voyait ressortir un sac chargé en mains.

La patrouille qui rôdait dans les parages avait l’air de s’être éloignée. Gor Bal’Qar se dépêcha donc d’envoyer son paquetage à son comparse, puis de le rejoindre en passant à de doigt de retrouver un étage plus bas. Heureusement pour lui, l’homme de Nosvéris le rattrapa par les bras et réussit à le faire monter sur le toit.

« Qu’est-ce que tu fais avec… » Voulut-il savoir s’en attendre.

« Éloignons-nous avant. » Chuchota-t-il.

Ils retournèrent dans le silence vers la maison par où ils s’étaient introduis dans les quartiers bourgeois. Le sang-pourpre indiqua à son ami qu’ils pouvaient s’arrêter pour le moment.

« Je suis tombé sur une discussion entre des officiers de la milice. Garvan, Ohm Dim et un certains Dolom. Bizarrement, notre chef de la place ne semble pas être en accord avec les autres sur le comportement adopté à l’égard des problèmes causés par la chaleur. »

« Tu parles du salaud qui a fouetté Borsk et qui te réservait le même sort ? »

Ils parlaient à voix basses.

« Le même. »

« Ca ne me dit pas pourquoi tu es ressorti avec ça. » Dit-il en montrant le sac.

« Quand Garvan est sorti, quelqu’un a rejoins ceux resté dans la pièce. Je pense qu’il s’agissait de celui à l’origine de la corruption que soupçonnait Lothram. »

« Il y a donc bel et bien quelque chose de louche dans l’organisation. Ce qui explique la présence de Korb Vass à la tête de la milice. Un chien qui ne se soucie que de sa gamelle. Il n’y était pas ? »

Gor Bal’Qar fit un signe négatif de la tête.

« L’homme a parlé d’une nouvelle livraison à effectuer. Le chef des quartiers bourgeois a confié la mission à ce Dolom. Nous allons nous faire pour passer pour des miliciens pour savoir où il va. » Expliqua-t-il en lui montrant le contenu du sac.

Galénosc sembla bloqué sur le coup puis sourit.

« On est reparti dans un de tes plan. »

« Tu as tout compris et bien sur je compte sur toi. »

« Comme toujours. C’est pour quand qu’on doit revêtir ces tenues ? »

« Demain soir, ce qu’il nous laisse le temps d’avertir les autres. »

Les deux casses-cous de l’équipage repartirent vers le port.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 23 Déc 2011 13:01 
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Galénosc et Gor Bal’Qar avaient revêtus les tenues miliciens qu’avaient volé le capitaine la nuit. Vestes de cuir bouilli, pantalons et bottes marrons. Le sang-pourpre portait toujours les brassards et jambières de cuir, ainsi que des gants de toile noirs pour dissimuler ses palmes entre les doigts.

Cela lui faisait légèrement mal mais il voulait éviter d’attirer l’attention. Comme armes le mercenaire avait emporté son épée dentelée, tandis que le meneur d’homme avait troqué son épée contre deux dagues de Neysla. Un milicien possédant une épée sertie d’une gemme serrait perçu d’un mauvais œil.

En les voyant vêtus de la sorte, les habitants des environs du port s’étaient rassemblés en petits groupes, la curiosité attisée. A bonne allure, les deux amis s’étaient rendus dans les quartiers bourgeois, sachant qu’ils pouvaient compter sur Kudoï et la shaakt pour couvrir leur fuite au cas où il y aurait un dérapage, c’est en attitude reposée qu’ils allèrent à la rencontre des miliciens qu’ils croisaient.

Des discussions brèves portant souvent sur les mêmes sujets, des sujets que les deux amis pouvaient aisément suivre. La dernière cuvée, les filles des bordels, ou encore les dernières rumeurs du coin. D’anciennes ruines récemment découvertes où les voyageurs disparaissent, d’un pirate assez puissant pour renverser une nation, d’une caste d’assassins aux mille visages, d’un troll qui aurait récemment été aperçu dans le centre du continent.

Ces hommes n’avaient pour l’instant pas l’allure de mercenaires pour Gor Bal’Qar. A la tombée de la nuit, ils atteignirent la bâtiment de la milice et demandèrent aux hommes de la porte d’entrée si ils avaient vu Dolom. On les informèrent que ce dernier s’étaient rendus près de l’auberge du Pied Levé, à la sortie Est de la ville. Les deux hommes furent étonnés, qu’allait-il y faire. Craignant de le rater, ils accélèrent le pas dans le silence.

Lorsqu’ils distinguèrent l’enseigne du Pied Levé, ils aperçurent un groupe de miliciens en train de charger des caisses dans une charrette. Six hommes, la moitié vêtus comme eux, l’autre portée des cuirasses de cuir cloutées. L’un d’entre eux portait deux balafres aux visages, elles traversaient l’œil droit qui semblait noir. Galénosc reconnut un des homme de Korb Vass.

Un septième homme, portant une armure blanche, semblable à celle de Garvan, mais sans motif, un tablard noir bordé de signes blancs et une cape sombre, se tenait sur la charrette à suivre l’opération de chargement. Il tenait une lance une pointe étonnement longue. En les voyant avancer dans sa direction, il leur ordonna de prêter main-forte aux autres.

Une fois leur tâche achevée, Dolom ordonna aux deux pirates ainsi qu’à deux autres hommes de monter à l’arrière de la charrette tandis que les autres prenaient des chevaux. Une fois les hommes prêt au départ, le chef du groupe fit claquer les rênes pour sortir de la ville, direction le sud apparemment.

Face à cette situation qu’ils n’avaient pas vraiment prévus, les faux miliciens se regardèrent, se demandant probablement comment feraient leurs amis pour les suivre.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 4 Jan 2012 18:30 
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Le voilà maintenant errant dans Tulorim comme un chien galeux. Bien sûr, il n’allait pas au lupanar. Il n’était pas de ce genre, et depuis qu’il avait quitté les « siens », les Wiehls, il en avait vu des femmes passer, la plupart se proposant à lui d’elles-mêmes comme si coucher avec un bâtard était l’absolution pour ces catins.

Il passait de ruelles en ruelles, sans but, et regrettait déjà d’avoir quitté l’auberge. Etrangement, alors qu’en se levant, il avait trouvé le matin doux, Tulorim fondait sous un soleil de plomb. Maël frolait les murs pour se rafraîchir, mais cela ne semblait même pas être suffisant. La chaleur était étouffante, arrivant comme par grandes vagues. La ville était d’ailleurs inhabituellement déserte. L’été battait son plein, certes, et il était normal que quelques petites sécheresses accablent cette saison estivale, mais les gens de Tulorim n’y étaient-ils pas accoutumés ? Toujours est-il que Maël passa son chemin et décida d’aller trouver refuge dans un endroit plus frais.

Bien qu’il ne vénérait personne, n’ayant jamais eu foi dans les êtres qui peuplaient Yuimen, fruits des dieux, Maël planifia de se rendre au temple de la ville. S’il était comme tous les temples, il devait être spacieux et à peine troué par de fines fenêtres qui filtreraient la chaleur. L’endroit idéal.

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¤¤¤ Maël Tin, Guerrier, Lvl 1 ¤¤¤

Présent actuellement ... à Tulorim


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 14 Jan 2012 23:39 
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Le soleil commençait à se lever. En arrivant près de l’auberge du Pied Levé, Gor Bal’Qar remarqua la présence de la charrette, qui n’avait plus son chargement, au croisement menant dans les quartiers bourgeois.

Il y avait plus de miliciens à l’entrée de la ville que la nuit dernière. Ils semblaient sur les nerfs. Un vieil homme, assit sur deux planches de bois posées sur des rochers faisant office de banc, non loin du sang-pourpre l’interpella sur un ton jovial.

« Je peux peut-être vous aider jeune homme. Vous ne m’avez pas l’air d’être du coin. »

Le vieillard imberbe, grisonnant, portait une toge blanche où il avait l’air de flotter dedans, et un large manteau de toile marron.

« Je suis voyageur, mais ce n’est pas la première fois que je viens à Tulorim. » Répondit-il d’un ton qui se voulait sympathique.

« J’aimais partir à l’aventure quand mon corps me le permettait. »

Le dos courbé, il avait l’air d’être de grande taille pourtant.

« Est-ce que vous savez par hasard ce qui a mis dans cet état les gardes ? » Demanda-t-il.

« Cette nuit, un groupe de miliciens a été attaqué. L’un d’entre eux était blessé au visage et d’autres ont disparu. Ils n’étaient qu’une poignée. J’habite la maison juste là, j‘ai tout vu. Avec le boucan qu‘ils faisaient, ça n‘a pas été difficile de me sortir de mon sommeil.»

Galénosc avait du lui aussi en supprimer dans ça fuite. Il devait rester méfiant, il ne fallait pas éveiller de soupçons.

« Il doit sûrement y avoir des bandits dans les parages. Même si je n’ai pas été importuné en chemin. »

Sa nouvelle connaissance sourit.

« Je vous propose de venir vous reposer un peu chez moi. Vous semblez fatigué. »

Le capitaine pirate accepta volontiers l’invitation. Il devait avoir une tête affreuse, il n’avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. De plus, il ne voulait pas risquer un accrochage en voulant passer. Ses dagues portaient encore le sang séché acquis au combat de cette nuit.

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