L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 554 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 33, 34, 35, 36, 37
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Lun 12 Nov 2018 16:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


Dès que la jeune femme eut posé ses armes, l'officier ordonna à l'un de ses hommes de l'attacher, l'autre maintenant prudemment son arme braquée sur le jeune femme. Le milicien chargé de la ligoter sortit une solide cordelette de sa poche et, sans la moindre douceur, entrava les poignets de la jeune femme derrière son dos avec une aisance dénotant d'une longue habitude. Ceci fait il lui attacha également les chevilles de façon à ce qu'elle puisse marcher à petits pas mais en aucun cas courir, puis il saisit rudement Yliria par le bras et la força à avancer, quitte à la traîner si elle n'allait pas assez vite à son goût. Son comparse récupéra alors le matériel de la semi-Shaakte et, bien vite, la petite troupe entraîna sa prisonnière vers son destin, empruntant les ruelles les plus sombres et les moins fréquentées.

Connaissant un peu la cité, Yliria put rapidement réaliser qu'ils ne prenaient pas la direction du quartier général de la milice, mais était-ce bien surprenant? Cela devait faire une dizaine de minutes qu'ils marchaient lorsque, soudain, quatre solides gaillards aux visages dissimulés par des écharpes apparurent devant eux, au détour d'une ruelle. Avant même que les miliciens n'aient eu le temps de réagir, le chaos se déchaîna. Avec un bel ensemble, les quatre nouveaux arrivants dévoilèrent les haches de lancer qu'ils dissimulaient et les projetèrent en un mortel tournoiement sur les trois gardes de la cité. Deux d'entre eux furent tués net lorsque les armes se fichèrent profondément dans leurs poitrines mais le troisième, l'officier, parvint à esquiver l'une des deux haches le visant. Il eut toutefois moins de chance avec la deuxième qui lui percuta violemment l'épaule et le projeta à terre, hurlant de douleur. Trois des quatre hommes se précipitèrent vers lui et, au terme d'une brève et inégale lutte, le firent taire en lui tranchant la gorge. Dans le même temps, le quatrième s'approcha vivement d'Yliria et gronda:

"Pas d'connerie ma fille, on va pas t'faire de mal."

Dégainant une dague, il trancha rapidement les liens entravant la jeune femme avant de la fixer à nouveau d'un regard dur et d'ajouter:

"Tu veux vivre? Alors me lâche pas d'une semelle et boucle-là."

D'un ton pressant, il s'adressa ensuite à ses comparses:

"Allez les gars, on s'bouge avant qu'les autres rappliquent!"

Le temps pour chacun de récupérer son arme, un instant dont Yliria pourrait profiter pour récupérer son propre matériel tombé à terre, et ils se mirent à courir vers l'entrée de la ruelle la plus proche. La jeune femme ayant décidé de suivre le mouvement, une folle course qui dura près d'un quart d'heure, ils parvinrent finalement à une petite masure de pêcheur située en bordure de la ville, proche de la mer mais à l'écart du port. Là, celui qui semblait être le chef du petit groupe grogna à l'attention d'Yliria:

"Entre là-d'dans, y'a quelqu'un qui t'attend. Nous autres on a à faire."

Si elle poussait la porte, Yliria pourrait découvrir qu'une unique pièce, misérablement meublée d'une table et de quelques tabourets, occupait tout l'espace. Un maigre feu brûlait dans l'âtre sommaire, mais ce qui ne pourrait manquer d'attirer l'attention de la jeune femme était sans conteste l'homme assis sur l'un des tabourets, un homme qu'elle avait récemment rencontré et qui s'exclama d'un ton guilleret:

"Ah, te voilà enfin petite! J'me d'mandais si mes gars arriveraient à temps. Tu veux un coup d'gnôle?"

Un large sourire aux lèvres, Makan le Noir brandit une outre en direction d'Yliria en ajoutant:

"J'savais bien qu't'allais t'fourrer dans des ennuis plus gros qu'toi! Seulement, l'vieux Makan y paie toujours ses dettes."


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Mar 13 Nov 2018 12:35 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Un allié bienvenu


Une fois mes armes posées au sol, un des miliciens sortis une cordelette et m’attacha les mains dans le dos avec une dextérité montrant qu’il avait l’habitude de ce genre d’exercice. Il fit de même avec mes chevilles, probablement pour m’empêcher de courir, laissant juste assez de mou pour que je puisse marcher à petit pas. Pendant tout ce temps, l’autre me garda en joue, au cas où puis il ramassa mes affaires et on me poussa à avancer sans ménagement. Il finit par me tirer par le bras, allant presque jusqu’à me traîner à certains moments. Où était l’urgence ? Je n’allais pas m’enfuir et personne ne viendrait aider une Shaakte, je ne voyais pas pourquoi ils étaient aussi pressés.

Les miliciens empruntèrent des ruelles sombres et étroites et je remarquai que nous n’allions pas du tout dans la direction du quartier général de la milice. Savoir ça me fit angoisser encore plus. Où allaient-ils m’emmener ? Directement chez les « Barons » ? Pourquoi étais-je surprise en même temps ? Je savais dès le début que ces types bossaient probablement pour eux. La tête basse, je me laissais emmener lorsque les miliciens s’arrêtèrent net. Je levai les yeux et vis quatre hommes, le visage caché par des écharpes, barrer la ruelle que nous venions d’emprunter. Probablement les types à qui ils devaient me livrer. J’eus tort sur ce coup car, dans un bel ensemble, ils sortirent chacun une hache de lancer et les envoyèrent sur nous. Paniquée, je fermai les yeux mais rien ne me heurta. J’entendis par contre nettement deux corps tomber au sol, suivi d’un troisième qui hurla. Ouvrant les yeux, je vis deux miliciens au sol, probablement mort, et un troisième sur lequel trois hommes s’acharnaient sur lui et finirent par lui trancher la gorge. Complètement terrorisée, je voulus reculer lorsque le quatrième homme s’approcha de moi, mais j’avais trop peur de recevoir un coup. Il parla d’un ton dur.

- Pas d'connerie ma fille, on va pas t'faire de mal.

J’eus un doute sur ces paroles, encore plus lorsqu’il dégaina une dague et s’approcha de moi. Il se contenta de défaire mes liens et de me fixer d’un regard dur.

- Tu veux vivre? Alors me lâche pas d'une semelle et boucle-là.

J’acquiesçai, trop choquée pour émettre le moindre son. Je ne comprenais plus rien à ce qu’il m’arrivait. D’où sortaient ces types ? J’avais tout compris de travers et ils voulaient me libérer ? Depuis quand j’avais des alliés pareils dans cette ville ? L’homme se tourna et d’un ton pressant, il s'adressa ensuite à ses comparses:

- Allez les gars, on s'bouge avant qu'les autres rappliquent!

Ils récupérèrent leurs armes, me sortant de ma léthargie, et j’en profitai pour récupérer tout mon attirail, lame, dague et sac, avant de leur emboîter le pas. Ils se mirent à courir dans les ruelles et je les suivis pendant près d’un quart d’heure, sans savoir où ils allaient ni qui ils étaient. C’était probablement stupide… non, c’était stupide, mais je n’étais pas en état de réfléchir correctement, j’avais probablement échappée de justesse à la mort ou… pire, donc j’allais les suivre, peu importe où ils comptaient m’emmener, ça ne serait jamais pire que là où j’étais supposée être emmenée juste avant. Nous finîmes par arriver en bordure de la ville et celui qui semblait être le chef du groupe, celui qui m’avait libérer, grogna en désignant une vieille masure, probablement une cabane de pêcheur.

- Entre là-d'dans, y'a quelqu'un qui t'attend. Nous autres on a à faire.

Je voulus demander qui mais les hommes repartirent et, complètement perdue, je restai un instant devant la porte. J’inspirai profondément et poussai la porte d’entrée. L’intérieur était misérable, une table, quelques tabourets, un maigre feu peinant à réchauffer la pièce. Je remarquai surtout l’homme qui, assis sur un tabouret, se fendit d’un sourire ravi parsemé de dents en or en voyant ma mine surprise.

- Ah, te voilà enfin petite! J'me d'mandais si mes gars arriveraient à temps. Tu veux un coup d'gnôle?

Il tendit une outre vers moi en souriant.

- J'savais bien qu't'allais t'fourrer dans des ennuis plus gros qu'toi! Seulement, l'vieux Makan y paie toujours ses dettes.

Je m’effondrai plus que je ne m’assis sur un des tabourets, laissant tomber mes affaires sur le sol.

- Capitaine Makan ? Mais … Vous n’étiez pas parti ? Comment vous avez su pour ces types ?

- J'ai planqué l'navire dans une crique, pas bien loin. Et avant ça, j'ai d'mandé à deux d'mes gars de t'filer l'train. Mais j'avais pas prévu qu'ces bougres sauraient où t'allais, alors l'a fallu improviser un peu après qui t'aient attrapée.

- Je… Je ne sais pas comment vous remercier… Je ne sais même pas comment ils ont pu savoir que j’allais à cet endroit, personne ne sait que je les connais… Mais vous allez avoir des ennuis en m’aidant, vous êtes sûr de vous ?

- C'qui est sûr c'est qu'ils mettent de sacrés moyens pour t'retrouver et qu'y a une raison à ça. Serait p't'être temps qu't'éclaire ma chandelle, petite, j'veux bien boire d'l'eau pendant une année entière si t'en sais pas plus qu't'en dis.

Il me prit un peu au dépourvu. Il était perspicace. Après un petit silence, il ajouta en grimaçant

- J'aime pas les esclavagistes, petite, vraiment pas. C'qui faut p't'être que tu saches, c'est qu'y a à peine trois ans, j'trimais dans un camp d'esclaves du côté d'Khonfas. Alors tu vois, mettre les bâtons dans les roues d'ces enfoirés, ça m'fait rudement plaisir.

Je le regardai intensément. Il ne semblait pas mentir, la douleur que j’entrevis dans ses yeux me confirma que ses souvenirs étaient douloureux. Il avait été honnête… j’allais l’être aussi.

- Je… Je suis en mission. J’ai été chargée de retrouver deux elfes disparus qui étaient censés acheter un bâtiment à Tulorim pour l’Ordre auquel j’appartiens, afin de recruter de nouveaux membres entre autre. Je suppose que les esclavagistes n’ont pas apprécié la tentative, notre Ordre n’a franchement pas de bonnes relations avec tous ceux qui pratiquent l’esclavage, en particulier avec les Shaakts de Khonfas avec qui les rapports sont plus belliqueux qu’autre chose.

Je me pinçai l’arête du nez, comme pour chasser une migraine qui n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez et reprit après une petite pause

- Je… J’ai aussi été chargée de leur mission et je suppose que ce gang veut se débarrasser de moi au plus vite, pour ne pas que j’alerte le reste de l’Ordre. Je n’imaginais juste pas qu’ils seraient aussi réactifs, j’ai manqué de prudence et maintenant ma mission est foutue… Voilà vous savez tout, même si ça ne va guère m’aider dans ma situation.

Makan plissa les yeux, comme s’il n’était pas vraiment convaincu par mes paroles puis brisa la silence qui s’était installé.

- Un ordre, tu dis? Un ordre d'Elfes? Y'a pas des masses d'Elfes qui s'opposent aux Shaakts de Khonfas, petite, les seuls qui luttent contre eux ce sont les humains d'Eniod. C'la dit... c'est une Elfe qui nous a permis de nous échapper. Et on s'rait p't'être bien tous morts si y'avait pas d'autres Elfes qu'étaient sortis d'nulle part. Des foutus combattants, tu peux m'croire. Mais tout ça explique pas qu'ces maudits "Barons" aient su où t'allait t'rendre.

- Je suis à peu près sûre que personne ne m’a suivi, ils auraient agi bien avant sinon. Donc soit quelqu’un que je connais les a prévenus, soit… quelqu’un dans le gang me connait et sait quelles sont les personnes que j’aurai été susceptibles d’aller voir…

La deuxième option me parut nettement plus terrifiante. Les seules personnes à me connaître à Tulorim était Charles et la famille de Dyvlan. Je ne fréquentai personne d’autre… à moins que…

- Savez-vous quand est apparu le nouveau chef des "Barons" ?

- Pas vraiment, mais l'était pas là y'a un an, d'ça j'suis certain.

Une vague glacé me pétrifia. C’était trop, ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Un type sort de nulle part, avec un masque et prend le contrôle d’un gang pour pratiquer l’esclavage que les Shaakts monopolisent habituellement ?

(C’est trop gros Yliria. Ce ne peut pas être ta mère)

(Pas forcément elle ! Mais quelqu’un qui lui est liée, et qui connait la famille de Père… ça fait trop de coïncidences pour que je n’y pense pas.)

Je devais faire quelque chose… Dyvlan, je devais le prévenir, elle pouvait s’en prendre à eux maintenant, merde ! La capitaine n’avait pas bougé pendant ma réflexion intérieure. Il fallait qu’il me rendre ce service.

- Je sais que je demande beaucoup, mais pouvez-vous transmettre discrètement un message aux personnes chez qui je me suis rendu plus tôt ? Ils sont probablement en danger !

- J'peux envoyer un d'mes gars, ouais. Mieux vaudraient qui traînent pas dans l'coin tes amis, l'temps est à l'orage.

- Merci capitaine… Vous… vous voulez mettre des bâtons dans les roues aux « Barons » c’est ça ? J’aimerai vous aider, d’une manière ou d’une autre. Tant que ces types seront là, je serai coincée et ma… la famille de mon père sera en danger.

- L'esclavage c'est mauvais pour les affaires, tôt ou tard les Princes Marchands s'ront obligés d'y mettre un terme. Et là, ma tête vaudra plus un yus si j'me fais prendre, ils feront pas la différence entre les Barons et un honnête pirate. Mais m'est avis qu'dans cette affaire c'est plutôt moi qui vais t'filer un coup d'main, parce que ces types ils ont rudement l'air d'en avoir après toi et qu'c'est pas toute seule comme une grande qu'tu vas t'en sortir. Alors commence par me dire c'que tu cherches à faire, déjà.

Je le remerciai de nouveau. On ne se connaissait pas mais il voulait m’aider… bon pour des intérêts personnels mais quand même, c’était déjà pas mal. Et il avait avoué être un pirate ! J’en étais sûre !

- Ce que je cherche à faire ? Honnêtement je ne sais pas vraiment… Je dois savoir qui est leur chef, sa présence même est dangereuse et je veux vérifier quelque chose. Je veux mettre ma… la famille de mon père à l’abri, ils m’ont aidé donc je ne veux pas qu’il leur arrive quelque chose. Pour le reste… je suppose que mettre à mal leur commerce serait bien, mais c’est vous le pirate, pas moi, j’y connais rien en commerce illégal et magouille sous la table.

- Faudrait de foutues r'lations pour mettre à mal leur commerce, petite, j'crois pas qu'ce soit dans nos cordes même si j'connais un peu d'monde dans l'coin. Atteindre leur chef, en revanche, y' p't'être moyen. Mais t'as l'air d'avoir une idée d'pourquoi y t'r'cherchent avec autant d'ardeur, alors pour une fois cause donc, cornes de bouc!

J’inspirai lentement, c’était personnel jusqu’à maintenant, mais si j’avais raison, des dizaines de personnes, voire des centaines, avaient été vendues et je connaissais peut-être la responsable. Autant lui dire, même si je vais un peu peur de sa réaction…

- Bon, je ne vais pas vous raconter ma vie mais je suis à moitié Shaakt seulement, mon père était humain et est mort, assassiné par ma Shaakte de mère… que je pense être responsable de ce trafic d’une manière ou d’une autre… les dates correspondent et le fait que ces types sachent où me chercher ne peut pas être une simple coïncidence. C’est simplement une théorie mais il y a trop d’éléments qui me poussent dans cette direction… si ça se trouve je me trompe complètement mais je n’arrive pas à m’ôter l’idée de la tête.

- Hum... ça expliquerait pas mal de choses... dont le fait qu'il se planque derrière un masque. Mais ça explique par pourquoi ils te r'cherchent. Y't'veulent quoi?

Je haussai les épaules, je n’en étais pas sûre moi-même. Je n’avais jamais été sûre de pourquoi Mère voulait à tout prix me récupérer, allant jusqu’à tuer Père pour ça.

- Je ne sais pas vraiment moi-même. Si ce n’est pas elle qui est derrière tout ça, ils veulent probablement juste se venger, mais si c’est vraiment elle, Mère voulait m’éduquer à sa façon, Père a refusé et s’est enfui ici avec moi dans l’espoir de lui échapper. Je suppose qu’elle veut reprendre son rôle de mère… ou au moins me contrôler pour se servir de moi, dans la grande tradition des bienfaits de cette foutue société Shaakte !

J’avais presque craché les derniers mots tellement je haïssais ce que Mère m’avait inculqué sur la suprématie Shaakt et leur doctrine basée sur des complots et des vices extrêmes.

- Quelle importance au final ? Si on se débarrasse du chef, ils cesseront probablement leurs activités d’esclavage, c’est tout ce qui importe, on se fiche de qui ça peut être ou de ce qu'il veut.

J’étais en train d’essayer de m’en convaincre moi-même, mais je savais que si c’était vraiment Mère derrière tout ça, j’allais probablement devenir folle de rage au moment de lui faire face. Makan prit un instant pour réfléchir avant de répondre.

- Connaître ses ennemis est jamais inutile, petite. Et les deux Elfes qu'tu cherchais dans tout ça? T'en fais quoi?

- J’ai bien une idée… Le chef doit avoir un registre des « transactions » donc il doit être possible de savoir où ils sont. Je demanderai alors des renforts à l’Ordre pour aller les sauver, toute seule j’ai bien peur de ne pas pouvoir, je me suis suffisamment surestimée ces derniers temps…

Il grogna en acquiesçant et se servit un nouveau gobelet. C’était au moins son cinquième, il allait finir ivre mort à ce rythme ! Je posai ma tête entre mes bras sur la table en soupirant puis je me mis à réfléchir. Il fallait que je trouve le moyen d’atteindre leur chef. La capitaine allait envoyé un homme à lui pour dire à Dyvlan de se planquer avec sa famille, j’avais juste à faire en sorte qu’ils puissent retourner chez eux au plus vite. Tout était parti en vrille…


_________________






Dernière édition par Yliria le Mar 4 Déc 2018 17:35, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Mer 14 Nov 2018 16:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Un plan risqué



Après une bonne réflexion et deux refus lorsque Makan me tendit son outre, j’avais enfin quelques idées. Débarquer en force dans les souterrains sous la bâtisse était envisageable mais ça signifiait une guerre ouverte et franchement, ça ne me plaisait pas trop. J’aurai pu faire l’appât pour débusquer des membres importants du gang… je frissonnai à l’idée que ça se passe mal, mais je pouvais le faire. Par contre j’avais un peu peur de la façon dont Makan gérerait l’interrogatoire après… Et puis si c’était des miliciens qui débarquaient, mon plan était foutu. Il fallait trouver un moyen de capturer un membre du gang qui ait des informations sur leur chef, pas un simple sous-fifre. J’eus une idée !

-Les gens avec qui vous avez fait... affaire, vous sauriez les débusquer pour obtenir des informations ? S'ils peuvent négocier au nom du gang, je suppose qu'ils sont assez hauts dans la hiérarchie et qu'ils ont des informations utiles.

-Leur repère tu l'connais comme moi, enfin un de leurs repères. Mais leurs chefs y's'planquent et y viennent seulement quand y'a une affaire importante à régler, en s'cachant bien la frimousse.

- Donc soit on y va en force, au risque qu’ils s’y attendent, soit on les appâte avec quelque chose qu’ils ne peuvent pas laisser passer… ma capture par exemple ?

- Le risque c'est surtout qu'on a peu d'chances de tomber sur un d'leurs chefs en attaquant leur repère. Quant à t'faire capturer, sûr que là y'aura un ou deux boss qui viendront vu comme y't'recherchent. Mais t'sortir de là à temps... ça c't'une autre affaire, j'ai pas d'armée sous la main petite.

- Je n'ai pas l'intention de me livrer non plus. Si on fait courir le bruit qu'un groupe m'a capturé et souhaite faire un échange, ça les attirera et là on pourra en capturer pour les interroger. Si on voit qu'ils sont trop nombreux, on passera au plan où je suis livrée et où vos hommes les suivre pour découvrir leur repaire. Sans vous je serais déjà entre leurs mains, je prends le risque.

Moi-même je n’y croyais pas et ça devait s’entendre, mais je n’avais pas d’autre idée… et je voulais voir leur chef en tête à tête,

- Soit, c'est ta peau petite. Dis-moi c'que tu veux qu'on fasse, moi et mes gars, et tâche de rester en vie l'temps qu'on arrive

J’expliquai donc le plan à Makan. Ses hommes devaient faire courir le bruit que j’avais été capturée, sans préciser que Makan était dans le coup, sinon les cibles auraient probablement flairé un piège. Les hommes du capitaine devaient faire savoir qu’ils voulaient une rançon en échange et qu’ils souhaitaient négocier avec les « Barons ». Je restai évidemment dans la cabane sans sortir pour ne pas éveiller les soupçons en attendant qu’ils débarquent. Le but était d’en capturer au moins un vivant lorsqu’ils arriveraient, Makan et ses hommes se cacheraient aux alentours pour leur tomber dessus. S’ils arrivaient en trop grand nombre, je laissai Makan décider d’attaquer ou non parce que je ne pourrai pas décider pour lui, je devais jouer la prisonnière, pas sortir l’épée au clair. Makan n’était pas totalement convaincu mais tant pis. A vrai dire je savais que les chances que ça fonctionne correctement étaient faibles, c’était risqué, mais si ça marchait, ça en vaudrait la peine.

Je patientai donc dans la cabane plusieurs jours, attendant que les gars de Makan disent que le poisson avait mordu. Il fallut quatre jours pour que cela arrive, un des pirates débarqua en disant qu’ils avaient eu l’information et qu’ils arriveraient en début d’après-midi. Tout se passait bien pour l’instant, je n’avais plus qu’à prier que le plan capture fonctionne, mais si ce n'était pas le cas…

(Quelle idée aussi. Tu aurais juste pu t’enfuir.)

(Non ! Je veux en avoir le cœur net Alyah !)

(C’est pour ça que tu espères intérieurement qu’ils te capturent et qu’ils vont t’emmener devant leur chef ? Tu sais que rien ne dit qu’ils le feront, ni que c’est vraiment cette personne.)

(Je sais ! C’est stupide et irréfléchie, je sais !)

(Oui, en effet… Mais tu feras tout pour t’enfuir pas vrai ?)

(Evidemment !)

Ma faera était tout aussi anxieuse que moi. Alors que les hommes de Makan se mettaient en position, ce dernier me donna un gobelet de son infâme eau de vie, me souhaita bonne chance et sortit, me laissant avec deux hommes dans la cabane. J’espérai sincèrement que tout allait bien se passer…


_________________






Dernière édition par Yliria le Mar 4 Déc 2018 17:37, édité 4 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Sam 17 Nov 2018 09:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


Un silence pesant se fit dans la petite cabane, troublé seulement de temps à autre par les bruits habituels de la cité. Les deux hommes laissés par Makan aux côtés d'Yliria étaient de rudes gaillards, mais la tension était néanmoins perceptible sur leurs visages burinés. Tout comme Yliria ils connaissaient les risques de leur entreprise, ceux qu'ils allaient tenter de piéger appartenaient à l'une des plus puissantes organisations criminelles de la cité et il aurait fallu être inconscient pour prendre cela à la légère.

L'attente se prolongea, chaque minute semblant longue comme une heure, puis, avec la soudaineté d'un coup de tonnerre, des hurlements suivis presque aussitôt de bruits de combat se firent entendre à l'extérieur de la masure. Un instant plus tard, la voix bien reconnaissable de Makan, habituée à hurler des ordres à ses matelots en pleine tempête, couvrit le tumulte ambiant:

"Fuis petite! Fuis!"

Tandis que le combat semblait se faire plus acharné encore à l'extérieur, l'un des marins près d'Yliria, se précipita dans un angle de la cabane et dégagea rapidement un anneau dissimulé dans la terre battue. Il tira dessus avec force et souleva une petite trappe, invisible jusque là, en jappant à l'attention de la jeune femme:

"Par ici! Dépêche gamine!"

Le deuxième marin dégaina nerveusement son sabre d'abordage et se positionna près de la porte, prêt à couvrir leur fuite apparemment. Si elle approchait de la trappe, Yliria verrait un puits d'une dizaine de mètres de profondeur, muni d'une échelle permettant de descendre. Makan, en vieux roublard qu'il était, avait prévu une issue de secours, donnant sans doute sur les vastes souterrains de la cité. Mais peut-être que la jeune femme, plutôt que de fuir encore, préférerait se joindre au combat qui faisait toujours rage à l'extérieur?


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Sam 17 Nov 2018 12:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

L’attente me sembla interminable. Les deux gaillards restés avec moi étaient anxieux, et comment leur en vouloir ? Nous avions affaire à un l’une des organisations criminelles la plus puissante de Tulorim, il y avait de quoi angoisser. Et j’étais comme eux… voire encore plus anxieuse, je me serais rongé les ongles jusqu’au sang si Alyah ne m’avait pas dit de me calmer. Encore une manie que je n’avais pas avant…

Soudain, des bruits de combats se firent entendre. Des cris, des armes qui s’entrechoquent. Makan avait décidé d’attaquer, tout allait…

- Fuis petite! Fuis!

La voix de Makan domina le tumulte du combat et je ne compris pas tout de suite. Fuir ? Mais pourquoi ? Ce n’était pas le plan, il devait attaquer seulement si nous avions l’avantage ! Je me précipitai vers la sortie mais l’un des deux pirates m’arrêta et me retint par le bras tandis que le deuxième allait dans un coin de la pièce et dégageait un anneau dissimulé par la terre battue. En tirant dessus, une trappe apparut, s’ouvrant sur un puit d’une dizaine de mètres de profondeur, accessible par une échelle. L’autre me poussa vers la trappe et sortis son sabre, probablement pour couvrir ma fuite… J’allais retenter de sortir mais son regard me fit comprendre que j’avais intérêt à décamper. Je récupérai en vitesse mes affaires et suivis le marin dans le puit, le deuxième refermant la trappe sur nous.

Mon guide me souffla de ne pas le perdre et avança dans la pénombre avant d’allumer une torche. Il régnait une odeur de renfermée et une humidité moite dans ces souterrains. Il avança et je le suivis, jetant de fréquents coup d’œil derrière nous. Comme la fois avec Makan, c’était un fichu labyrinthe, impossible une je parvienne à me repérer pour sortir d’ici. Le marin me guidait avec aisance mais je ne pus prendre aucun point de repère. J’eus l’impression que nous marchions depuis des heures lorsque nus débouchâmes enfin sur une cave au plafond vouté. Elle était emplie d’objet divers, tonneaux, paquets emballés. C’était probablement une planque de Makan pour sa contrebande…

Le marin me dit d’attendre ici le retour de Makan puis il sortit, me laissant seule. Je fus tenter de le suivre mais je pris trop de temps à me décider et la lumière de sa torche disparut. Il avait laissé une petite bougie qui donnait une ambiance obscure à la pièce, la faible lueur ne parvenant pas à percer totalement les ténèbres. Et pendant ce temps, je cogitai. Quelque chose avait merdé, mais quoi ? Ils auraient deviné nos intentions ? Ou alors quelqu’un nous avait trahi ? Dans tous les cas tout était foutu. Et je devais attendre ici ? Combien de temps ? Et si Makan était mort ? Je ne voulais pas rester coincée ici moi ! Alyah me calma du mieux qu’elle put, mais plus le temps passait, plus j‘angoissais. Je n’avais plus aucune idée de quoi faire. Même si Makan s’en sortait, ces hommes n’étaient pas infinis, il ne pourrait pas faire grand-chose de plus. Je savais dès le début qu’il y aurait des blessés, des morts… mais je me sentais responsable de ce qui arrivait. Si je n’avais pas débarqué, rien de tout ça ne se serait produit…

(Oui et Makan serait toujours prisonnier.)

(Il est peut-être mort à l’heure qu’il est ! Je doute qu’il s’en soucie…)


(Il a décidé d’accepter ton plan, il en connaissait les risques, arrête de tout prendre pour toi. Et puis ce filou est plus robuste que tu ne penses le croire. Calme-toi !)

Je fis de mon mieux pour suivre ses conseils mais je savais au fond de moi que c’était fini, je devais régler ça moi-même. J’attendrai Makan une journée, après ça je trouverai le moyen de fuir ses souterrains, et je ferai sortir ce type masqué de sa cachette !


_________________






Dernière édition par Yliria le Lun 19 Nov 2018 15:58, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Sam 17 Nov 2018 12:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


Makan fit son apparition une heure plus tard, ensanglanté, le visage sombre. Il était suivi de quatre de ses hommes, plus ou moins gravement blessés eux aussi, qui en traînaient un cinquième, inconscient et solidement ligoté. Avisant Yliria, le pirate lui jeta d'un ton écoeuré:

"Comme des bleus qu'on s'est fait r'pérer, par les saints nichons de Moura!"

"Capitaine", s'exclama l'un de ses matelots d'un ton un peu outré, "c'est une gosse!"

"Humpf. Pardon petite, et pardon Ô Moura pendant qu'j'y suis" grommela Makan d'un air très vaguement contrit.

Sur son signe, les matelots qui l'accompagnaient jetèrent leur prisonnier aux pieds d'Yliria et le vieux boucanier ajouta sombrement à son intention:

"On a quand même réussi à capturer c'te vermine. Tâche de l'faire causer, nous faut qu'on panse un peu nos plaies avant qu'elles nous envoient r'joindre Phaïtos."

Le captif était un robuste humain d'une trentaine d'année au crâne rasé, vêtu d'habits gris semblant de bonne facture. Il avait visiblement reçu un sérieux coup sur le crâne, à en juger par la bosse qui le décorait, et arborait également plusieurs blessures dues sans doute à un sabre, dont l'une semblait assez profonde vu la façon dont elle saignait.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Sam 17 Nov 2018 15:03 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Interrogatoire


Après une heure, à mon grand étonnement, le capitaine débarqua avec plusieurs de ses hommes. Tous semblaient mal en point et l’un d’eux trainait un hommes ligoté et inconscient. Le capitaine avait l’air énervé en me regardant, mais sa colère n’était heureusement pas tournée vers moi.

- Comme des bleus qu'on s'est fait r'pérer, par les saints nichons de Moura!

Je haussai un sourcil amusé, « les saints nichons de Moura » ? Première fois que j’entendais quelqu’un jurer ainsi. L’un de ses matelots le rappela à l’ordre en me désignant, comme si je n’avais jamais entendu d’insultes, n’importe quoi… Mais Makan se reprit néanmoins en grommelant.

- Humpf. Pardon petite, et pardon Ô Moura pendant qu'j'y suis.

- Pas de mal Capitaine, je suis juste contente que vous soyez en vie… j’ai vraiment cru ne jamais vous revoir…

Il hocha la tête avec un air sombre et, d’un nouveau signe de tête, il ordonna à ses matelots de jeter au sol l’homme inconscient qu’ils transportaient.

- On a quand même réussi à capturer c'te vermine. Tâche de l'faire causer, nous faut qu'on panse un peu nos plaies avant qu'elles nous envoient r'joindre Phaïtos.

Il voulait que moi je le fasse parler ? En voilà une idée saugrenue, et je m’y prenais comment exactement ? Je le détaillai un peu tandis que les autres s’affairaient de leur côté à se soigner. C’était un homme chauve, d’une trentaine d’années, bien habillé et salement amoché pour ce que je pouvais en dire, ils n’y avaient pas été de main morte. Il était toujours inconscient et j’en profitai pour le redresser et lui poser doucement la tête contre une des caisses. Et je faisais quoi après ?

(Réveille-le déjà !)

(Oui merci, mais il ne me parlera jamais. Et pas question de recourir à la torture, j’ai déjà testé, pas question que j’inflige ça à quelqu’un d’autre.)

(La peur fait souvent plus effet que la douleur.)

(Tu t’y connais en interrogatoire toi ?)

(Tous mes maîtres n’étaient pas aussi regardants que toi…)

Je fis la moue et me promis de lui en demander plus une fois tout cela terminé. Je pris une inspiration et demandai un bandage à Makan qui m’en jeta un en grommelant, visiblement pas très content que je soigne le blessé, mais laisser un homme se vider de son sang ne nous aiderait pas à en savoir plus, pas question que je gâche cette occasion. Une fois en meilleur état… enfin j’espérai, je lui donnai une claque pour le réveiller et commençai les questions sitôt qu’il eut pris contenance.

- Bien, je suppose que vous savez qui je suis ? Je vais aller droit au but, si vous répondez à mes questions, vous serez soigné et je ferai en sorte que les hommes derrière vous ne vous massacrent pas. Bien sûr vous resterez prisonnier le temps que je finisse mes affaires ici, mais vous serez libéré et libre de vos mouvements après coup.

J’attendis que les informations s’impriment dans son cerveau avant de continuer.

- Je veux savoir précisément pourquoi vous me courrez après comme ça ! Et ne me faites pas croire que c’est pour venger vos deux camarades, vous avez mis bien trop de ressources en jeu juste pour retrouver une simple adolescente pour venger deux sous-fifres, je ne suis pas stupide. Je veux savoir qui est votre chef, où je peux le trouvez et ce qu’il me veut ! N’allez pas croire que je serai indulgente parce que je suis jeune, j’ai bien assez vu et fait de choses pour savoir faire le nécessaire lorsqu’il le faut.

Pour appuyer mes paroles, une boule de feu apparut dans ma main et je l’approchai des jambes du prisonnier pour qu’il sente la chaleur qui s’en dégageait.

- Je n’ai pas spécialement envie de faire ça, je n’aime pas faire souffrir inutilement, mais si je n’ai pas le choix, je le ferai sans hésiter. Dans votre intérêt, je vous conseille de ne pas traîner, vos blessures sont loin d’être anodines et vous risquez de vous vider de votre sang si je ne fais rien. Donc si vous voulez avoir une chance, répondez rapidement !

(Tu t’en sors mieux que je ne l’imaginais.)

(Tant que je n’ai pas à vraiment mettre mes menaces à exécution… Je ne pourrai pas faire ça Alyah, je m’y refuse.)

(Je sais, et je ne t’encourage pas à le faire, la torture n’a jamais profité qu’aux sadiques et aux dérangés, laisse leur le monopole.)

Restait une question en suspens depuis le début. Je sortis mon collier et lui montrai.

- Ensuite, je veux savoir si deux elfes, un Hinion et un Sindel, portant ce genre de collier, ont fait partie d’une de vos transactions et si oui, où les avez-vous emmenés ou à qui vous les avez… vendus.

J’avais dit ça avec dégoût. J’abhorrai l’esclavage et tout le marché que cela créait. Comment pouvait-on en arrive à vendre d’autres personnes et à les exploiter ainsi ? Une question que je ne posai pas au prisonnier et dont je connaissais la réponse, sans pour autant la comprendre totalement.

Le type ne sembla nullement impressionné par mes menaces et se contenta de cracher au sol. Je soupirai en éteignant la boule de feu sous son œil moqueur. Il me sous estimait vraiment cet enfoiré ! Il avait dû sentir dès le début que je n’allais pas le torturer, ou alors il s’en fichait, dans tous les cas il ne me dirait rien comme ça. Je tentai une autre approche en interpella Makan.

- Capitaine, s'il ne parle pas, vous pourriez le prendre avec vous et l'offrir à quelques Shaakts de Khonfas ? Je suis sûr qu'une vie passée à trimer dans les mines lui fera les pieds, puisque visiblement parler l'ennui, c'est qu’il n'a pas besoin de sa langue. Parait que c'est la première chose que l'on perd en arrivant là-bas...

- J'peux lui arracher la langue moi-même si 'y'a qu'ça.

Il était mortellement sérieux en disant ça et je me retournai vers le prisonnier en souriant.

- Bon, il semblerait que ce soit décidé. Ce cher pirate ici-même n’est pas aussi conciliant que moi et vous avez bien ruiné ses affaires, je doute que le voyage se passe aussi gentiment que votre… invitation. Si vous voulez éviter ça, répondez à mes questions, c’est ma dernière offre, après ce sera à vous de connaître une vie de servitude. J’imagine que vous savez parfaitement ce qui arrive aux esclaves, le fouet, les privations, les maladies, la torture, tout ça. Après tout ce n’est qu’un juste retour des choses, et personne ne viendra vous chercher là-bas, qui se déplacerait pour un esclave…

Je me levai pour aller voir le capitaine pour lui dire que ce chez monsieur prendrait un direct pour les mines de Khonfas, puisqu’il n’avait pas l’air de vouloir ouvrir la bouche.


_________________






Dernière édition par Yliria le Lun 19 Nov 2018 16:01, édité 4 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Dim 18 Nov 2018 20:46 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


Le prisonnier éclata d'un rire méprisant aux dernières paroles d'Yliria:

"Ton capitaine il fait dans ses braies rien qu'en entendant le nom de Khonfas, pauvrette. Même pour un plein chargement d'or il s'en approcherait pas!"

Une réplique qui sembla avoir le don de mettre Makan plus en colère qui ne l'était déjà car il s'approcha aussitôt du captif en dégainant un long coutelas:

"J'm'approcherais p't'être pas de Khonfas, vermine, mais j'ai pas b'soin d'aller si loin pour te découper en morceaux. Tu f'rais mieux d'répondre à la petite, et poliment avec ça."

L'homme pâlit à la vue du couteau, mais il trouva le courage d'envoyer paître le pirate qui se retourna vers Yliria pour lui dire d'un air sombre:

"Regarde ailleurs et bouche-toi les oreilles, petite..."

Sans paraître se soucier qu'elle obtempère ou non, le vieux Makan attrapa l'oreille droite du prisonnier de sa main libre et, de la pointe de son poignard, se mit à la cisailler lentement. Un effroyable hurlement résonna dans la cave voûtée mais, quelques secondes plus tard, le captif cédait en piaillant d'une voix suraiguë:

"Arrête, arrête! ça va, je vais parler!"

"A la bonne heure", grogna Makan avant d'ajouter: "Mais essaye seulement de m'rouler et j'te coupe le nez, t'en as pas b'soin pour nous apprendre c'qu'on veut savoir."

Le captif hocha frénétiquement la tête avant de se mettre à table avec précipitation:

"J'en sais rien pourquoi les chefs la veulent, cette gamine. Z'ont juste dit qu'c'était important et qu'y aurait un bon paquet d'fric pour celui qui la trouverait. Et l'grand chef j'l'ai jamais vu, moi, tout c'que j'sais c'est qu'il porte un masque et qui s'dit qu'c'est vraiment pas un tendre."

Après avoir brièvement repris son souffle, il poursuivit en s'adressant à Yliria:

"Jamais vu un collier comme ça, mais j'sais qu'un Sindel et un Hinïon se sont fait choper en train d'rôder là où y fallait pas y'a quelques mois d'ça. Où y sont maint'nant j'en sais rien, tout c'que j'sais c'est qu'les prisonniers on les fait monter d'nuit sur des navires, dans une crique à l'écart d'la ville. Et pas la peine de m'demander laquelle, j'en sais foutre rien, c'est pas mon turbin d'm'occuper d'ça."

Makan jeta alors un regard interrogatif à la jeune femme:

"D'autres questions à lui poser, petite?"


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Dim 18 Nov 2018 21:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Mes menaces de le réduire en esclavage n’eurent pas non plus l’air d’émouvoir le prisonnier qui se permit même d’insulter le capitaine Makan, ce qui eut le don de le mettre encore plus en rogne que ce qu’il était actuellement… mauvaise idée. Je le vis dégainer un couteau en s’approchant du prisonnier qui pâlit en le voyant approcher mais qui l’envoya bouler. Courageux ou inconscient ce type ? Le capitaine me regarda d’un air sombre en me prévenant.

- Regarde ailleurs et bouche-toi les oreilles, petite...

Je ne compris pas de suite et un marin se chargea de me faire tourner la tête en vitesse tandis que le capitaine approchait le couteau du prisonnier. Un horrible hurlement de douleur retentit alors et l’homme, l’oreille en sang et visiblement à moitié découpée fini par supplier.

- Arrête, arrête! Ça va, je vais parler!

Cela ravit Makan qui le mit tout de même en garde. Qu’il nous mente et il lui découperait le nez, il n’en aurait pas besoin pour répondre. Je déglutis devant la brutalité du capitaine et inspirais lentement. J’étais une belle idiote doublée d’une hypocrite. Bravo Yliria, tu ne tortures pas, mais tu laisses le sale boulot aux autres… je m’écœurai… Le prisonnier finit par parler frénétiquement.

-J'en sais rien pourquoi les chefs la veulent, cette gamine. Z'ont juste dit qu'c'était important et qu'y aurait un bon paquet d'fric pour celui qui la trouverait. Et l'grand chef j'l'ai jamais vu, moi, tout c'que j'sais c'est qu'il porte un masque et qui s'dit qu'c'est vraiment pas un tendre.

Il fit une pause pour reprendre son souffle. Jusque-là il ne nous avait rien appris du tout, j’espérai qu’il avait quelque chose de mieux pour nous parce que là tout ce plan n’avait servi à rien. Mais il n’avait pas fini. Il me pointa du menton en désignant mon collier.

- Jamais vu un collier comme ça, mais j'sais qu'un Sindel et un Hinïon se sont fait choper en train d'rôder là où y fallait pas y'a quelques mois d'ça. Où y sont maint'nant j'en sais rien, tout c'que j'sais c'est qu'les prisonniers on les fait monter d'nuit sur des navires, dans une crique à l'écart d'la ville. Et pas la peine de m'demander laquelle, j'en sais foutre rien, c'est pas mon turbin d'm'occuper d'ça.

Makan me jeta un regard interrogateur.

- D'autres questions à lui poser, petite?

Je réfléchissais. Il avait eu vent de la présence des deux elfes, c’était une bonne nouvelle. La mauvaise c’est qu’ils étaient loin et impossible de savoir où… du moins pour l’instant. Je me rapprochai du prisonnier. Il avait parlé de chefs autre que le type masqué et de chargement sur navire la nuit… ça pouvait servir d’en savoir plus là-dessus.

- Oui, je veux que tu me dises où sont planqués ces fameux chefs, à quoi ils ressemblent et où je peux trouver un registre de vos transactions. Ensuite je veux que tu me dises s’il y a un chargement prévu en ce moment sur un navire. Je veux savoir quand et où se montre le grand chef habituellement aussi, il doit bien sortir pour s’occuper de ses affaires de temps en temps ! Et juste pour moi, à combien s’élève ma prime exactement ?

Simple curiosité déplacée, mais ça m’intriguait de savoir jusqu’où ces types étaient prêt à aller loin pour me trouver. Nous n’avancions pas beaucoup, mais s’il répondait à mes questions, il y aurait moyen d’en apprendre un peu plus.


_________________






Dernière édition par Yliria le Lun 19 Nov 2018 15:53, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Lun 19 Nov 2018 11:10 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


L'homme fit mine de refuser une fois de plus de répondre, mais la vue de Makan en train d'éprouver prudemment le fil de sa lame du pouce, un sourire féroce aux lèvres, le persuada que ce n'était pas une bonne idée:

"Les "Barons" c'est pas des bleus, gamine, qu'est-ce que tu crois? Tout est cloisonné, c'qu'on sait pas on peut pas l'révéler sous la torture, pas vrai? L'seul que j'connais c'est mon chef direct, et encore j'connais qu'son surnom: "La Vipère" qu'on l'appelle. M'a jamais montré sa tronche, quand y vient c'est avec un foulard noir sur l'visage."

Le captif haussa les épaules et, après un nouveau coup d'oeil en direction du pirate, déglutit péniblement et ajouta:

"Pour l'trouver c'pas facile, quant on veut l'voir on laisse un message à Grigwig le Beau, l'aubergiste, ou alors on l'attend dans notre repère. Pas b'soin d'vous dire où c'est, hein, vu qu'vous y avez s'mé un beau merdier?"

Nouvel instant de silence puis, après avoir craché un peu de sang, il acheva:

"Pour les bateaux j'en sais rien, comme j'te l'ai dit c'est pas mon taff. Et si l'existe un r'gistre j'suis pas au courant, mais m'étonnerait qu'nos chefs soient assez cons pour laisser des traces écrites d'leurs affaires. Pis si tu veux l'savoir, la prime pour ta capture c'est mille yus. D'quoi motiver pas mal de monde, tu f'ras pas cent pas en ville avant qu'on t'tombe dessus, gamine."

Ces derniers mots furent prononcé d'un ton aussi réjoui que convaincu, visiblement l'homme ne doutait pas un instant que son puissant gang aurait le dessus dans cette affaire.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Lun 19 Nov 2018 15:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Un dernier service


Le prisonnier hésita avant de répondre, mais la vue de Makan caressant sa lame le fit parler rapidement. Il ne savais rien des chefs, tout était trop cloisonné. Il ne connaissait que son chef, qu’on surnommait « La vipère », charmant, et il n’avait jamais vu son visage non plus. Apparemment le moyen de le contacter serait en passant par Grigwig, l’aubergiste ou dans le fameux repère dans la bâtisse abandonné. Je soupirai, pourquoi tout était aussi compliqué avec ces types… Je me massai les tempes tandis qu’il enchaînait, disant qu’il n’avait aucune idée pour les bateaux et qu’ils ne pensaient pas que ces chefs soient assez idiots pour conserver une trace écrites des échanges. Quand à ma prime…

- Pis si tu veux l'savoir, la prime pour ta capture c'est mille yus. D'quoi motiver pas mal de monde, tu f'ras pas cent pas en ville avant qu'on t'tombe dessus, gamine.

Mille yus… j’étais effarée par la somme astronomique que ces types étaient prêt à payer pour me trouver. Si Makan ne bougea pas un sourcil, les autres marins eurent l’air tout aussi effarés que moi et ils se regardèrent… cela ne me plut pas, mais alors pas du tout. Je me sentis nettement moins en sécurité soudainement. Makan me semblait être digne de confiance… enfin pour autant qu’un pirate puisse l’être, mais ses compagnons me parurent beaucoup moins capables de résister à l’appât du gain. Je me tournai vers le capitaine lorsque le prisonnier eut terminé.

- Bon, je doute qu’on apprenne beaucoup plus avec ce type, il a l’air particulièrement ignorant. Si ça ne vous gêne pas, j’aimerais sortir d’ici au plus vite et je vais réfléchir à la suite…

La suite était pourtant simple, trouver « la vipère », le faire parler, trouver leur grand chef, le faire parler aussi. Découvrir où étaient les elfes, ce que ces types me voulaient et rentrer à l’Opale, voilà mon plan ! Enfin dans les grandes lignes.

(Tu devrais informer l’ordre aussi, ils voulaient savoir ce qui étaient arrivés aux deux disparus et que tu achèves leur mission, c’est chose faite, autant leur demander de l’aide non ?)

(Tu n’as pas tort… Je leur envoie une lettre ?)

(Tu te moques de moi c’est ça ?)

(Un peu, mais je n’avais pas pensé à un moyen de les contacter… Je n’ai pas le temps de faire le voyage jusqu’à l’Opale, c’est trop long.)

Je soupirai en me massant les tempes. Je me levai et suivit Makan lorsque celui-ci voulut me conduire dans les souterrains. Du coin de l’œil je surveillai les autres marins mais ils ne firent rien qui aurait pu me faire douter de leur loyauté envers Makan. Peut-être étais-je simplement trop méfiante… Nous marchâmes un moment dans les tunnels, Makan connaissait une fois de plus les dessous de la ville comme sa poche et nous pûmes sortirent au grand air. Je vis que nous étions directement sur la côte, en dehors de la ville. Le vent chargé d’iode me fit du bien après ces journées enfermés dans cette cabane sordide et puante.

(Je te signale que tu ne sens pas exactement la rose non plus…)

(Merci Alyah, c’est adorable de ta part de me le faire remarquer… Je donnerai n’importe quoi pour un bain chaud…)

(L’auberge en a sans doute… ainsi qu’un contact pour l’Ordre…)

Je pris quelques instants pour étudier ce qu’Alyah avait dit. Elle me donnait toujours des informations capitales quand ça l’arrangeait cette espèce de…

(Attention ! Je suis une faera merveilleuse et attentionnée !)

(Si tu le dis…)

Elle avait une fois de plus raison, je devais trouver le contact de l’ordre en ville et il se trouvait sans doute à l’auberge… mais avec la prime sur ma tête, comment y parvenir, donner le message et ressortir sans être vu… c’était impossible, pour moi du moins. Je me tournai de nouveau vers Makan, j’avais un dernier service à lui demander.

- Merci pour tout capitaine, mais je pense qu’aller plus loin dans l’état actuel des choses serait suicidaire. Je compte contacter l’ordre auquel j’appartiens, ils m’aideront à nettoyer tout ça. J’aurai juste besoin de votre aide pour ça. Un contact de mon ordre, portant probablement le même collier que moi, doit se trouver en ville, à l’auberge je pense, il faudrait simplement lui remettre un message de ma part.

Je sortis de quoi écrire et notai rapidement un message facile à comprendre tout en lui expliquant ce que je comptais faire:

Les disparus ont été vendus
J’essaie d’en savoir plus
Le bâtiment est une maison aux tours carrées sur le vieux port.
Le gang des « Barons » est responsable de tout
Il faut faire un peu de ménage
Envoyez des renforts au plus vite
Quelqu’un me recherche
Que Sithi vous protège

Yliria Varnaan’tha


- Si vous pouviez donner quelques détails au contact ce serait parfait, je me doute qu’il aura des questions et s’il peut donner des informations détaillées à mes supérieurs se sera toujours bénéfique pour tout le monde, mais ne courrez pas de risques en étant à découvert trop longtemps. Si tout se passe bien le gang cessera ses activités rapidement, mon ordre est du genre méticuleux donc ils ne vont pas y aller de main morte et la ville en sera vite débarrassée.

Je détachai mon collier et lui donnai en même temps que le mot.

- Il devrait vous repérer facilement si vous avez ça sur vous… mais j’aimerais le récupérer par contre, j’y tiens beaucoup et ils ne me pardonneront pas de l'avoir perdu de cette façon. Je vous suis vraiment reconnaissante pour votre aide, que Moura veille sur vous capitaine, j'attendrai de vos nouvelles.

Je souris au vieux capitaine, lui donnai le mot et le collier et le quittai en resserrant mon sac sur mon épaule après lui avoir dit où me retrouver pour me rendre le symbole de l’Ordre. J’avais fait attention à chuchoter l’information, je ne voulais pas que les autres marins soient au courant, au cas où. Je savais où j’allai passer la nuit, dans la petite ruine qui m’avait servi de refuge juste avant mon arrivée à Tulorim la première fois, quelques mois plus tôt, sur la route allant vers l’Est. Personne ne viendrait me chercher ici, je pourrai enfin me reposer vraiment. Je comptais me faire discrète quelque jours, histoire que les membres du gang m’oublient un peu, avant de me remettre à fouiner. Je ne me faisais pas d’illusion, je n’allais pas les berner très longtemps, mais je devais tenter, je voulais savoir.

(Cela ne va probablement pas te plaire tu sais, et tu te mets en danger pour rien.)

(Pas pour rien, je veux la vérité. Je sais que tu me caches des choses Alyah !)

Elle ne répondit pas et je n’insistai pas. Alyah savait des choses et me les cachait, cela faisait un moment que je l’avais compris. Dans quel but ? Seule Meno savait… et encore ce n’était pas sûr. Je me rendis donc rapidement vers la petite ruine qui n’avait pour ainsi dire pas changer, à part les hebes folles qui commençaient doucement à grimper et à meurtrir les murs, les rendant plus lézardés. J’installai ma tente de façon à ne pas être vue de la route et ‘installai le plus confortablement possible. J’allais probablement passer plusieurs jours ici, autant être à l’aise. Je devais maintenant réfléchir à un plan, attendre que Makan me confirme que mon message était parti, puis je retournerai en ville pour débusquer cette fameuse Vipère. Je laissai Alyah veiller au grain et pris un repos bien mérité, enroulée dans ma couverture.


_________________






Dernière édition par Yliria le Sam 24 Nov 2018 21:34, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Jeu 22 Nov 2018 10:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Intervention de Guilde pour Yliria


A la demande d'Yliria, le vieux Makan fronça les sourcils et parut sur le point de dire quelque chose, mais il finit par hausser les épaules en grommelant:

"Comme tu veux, petite. J'porterai ton message. Tâche d'rester en vie et bon vent."

Sans un regard en arrière, il quitta la ruine et se dirigea vers la cité de son pas chaloupé. Ce n'est que le lendemain en début de soirée que des bruits de pas se firent soudain entendre, agrémentés des légers tintements métalliques communément produits par le port d'une armure. Quelqu'un venait et ce n'était pas Makan.

L'arrivant, un humain blond d'une petite quarantaine d'années vêtu d'une armure lourde et muni de deux longues épées à la ceinture, ne cherchait par ailleurs nullement à se dissimuler, il avançait droit sur le repère d'Yliria tout en examinant les alentours d'un regard vif et perçant.

Image


Arrivé près de l'ancienne maisonnette, il s'immobilisa et sortit un collier bien reconnaissable de son col tout en en tendant un deuxième, identique, tenu de sa main gauche en déclarant d'un ton bourru:

"C'est par ma seule volonté que mes lames se meuvent. Sortez donc de votre cachette jeune femme, je ne suis pas votre ennemi. C'est le Seigneur E'Oriel qui m'envoie et nous avons à parler."


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Sam 24 Nov 2018 21:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
<< Auparavant

Seuls à deux


Après le départ de Makan qui me souhaita bonne chance pour la suite, je dormis un peu et passai le reste de la journée à aménager un peu mon campement. Une fois la nuit arrivée, je fis quelques mouvements d’entraînement, préférant ne pas me montrer en plein jour. Je passai une bonne partie de la journée du lendemain sous ma tente à réfléchir à la suite. Aucune idée viable ne me vint vraiment et je commençai à désespérer de trouver une solution pour entrer en contact avec la Vipère sans me mettre en danger. Je fis de mon mieux pour m’occuper l’esprit, essayant de ne pas penser à l’angoisse qui montait au fur et à mesure.

Alors que je nettoyai ma lame et son fourreau, des bruits de pas se firent entendre, accompagnés d’un tintement métallique. Je tendis l’oreille, aux aguets et jetai un œil discret par un des nombreux trous dans les murs de la ruine qui me servait d’abri. Un grand homme blond en armure lourde portant deux épées sur les flancs s’approchait de ma cachette. Il n’y avait pas de doute sur ses intentions, il venait par ici d’un pas déterminé et il jetait des coups d’œil aux alentours, comme pour repérer quelque chose. Qui était ce type ? Je posai le tissu qui me servait à nettoyer ma lame et me plaquai contre le mur en le suivant des yeux. Il ne ressemblait pas vraiment à l’image que je me faisais d’un membre des « Barons » et puis il semblait être un guerrier… un mercenaire peut-être ? Mais pourquoi venir seul alors ? Je fronçai les sourcils tandis qu’il se rapprochait davantage

Il s’immobilisa à quelque spas de ma cachette et sortit un collier de sous son col et en tendit un deuxième identique. Pas de doute c’était le collier de l’Opale ! Ce type serait un Danseur ? Il parla alors d’un ton bourru, la voix grave et caverneuse.

- C'est par ma seule volonté que mes lames se meuvent. Sortez donc de votre cachette jeune femme, je ne suis pas votre ennemi. C'est le Seigneur E'Oriel qui m'envoie et nous avons à parler.

Je haussai un sourcil étonné, pourquoi était-il venu ici ? Je rengainai ma lame tout en sortant prudemment de la ruine afin qu’il me voit. Son regard était neutre mais quelque chose dans son attitude me rendait méfiante, ce type ne semblait guère sympathique… Je pris délicatement le collier qu’il tendait et le remis autour de mon cou en le remerciant, le dissimulant sous mes vêtements puis je me présentai en l’invitant à entrer dans ma cachette, je préférai ne pas m’exposer trop longtemps au dehors. Dans mon esprit Makan avait dû lui expliquer brièvement la situation donc je ne pus m’empêcher d’être surprise quand à sa présence ici.

- Pardonnez ma méfiance, mais les récents évènements ne m’ont pas vraiment permis d’être en confiance, j’ai repris de mauvaises habitudes. Je vous proposerais bien quelque chose à boire mais mes ressources sont limitées. De quoi souhaitez-vous parler exactement ?

Il fronce les sourcils et répond comme si c'était une évidence:

- Eh bien de votre mission ici, quoi d'autre? Votre vieux pirate m'a sommairement expliqué la situation, mais je veux votre version.

Oui, j’aurai dû m’en douter… Je lui expliquai donc brièvement la situation, que j’avais trouvé un endroit adéquat mais qu’une organisation criminelle en avait fait son repère et qu’ils voulaient ma peau au point de mettre ma tête à prix pour une somme astronomique en plus d’être ceux responsable de la disparition de mes deux prédécesseurs, ce qui n’avait rien de rassurant. Il n’eut aucune réaction pendant mes explications et garda un visage neutre en parlant.

- Bien, et que vouliez-vous dire par...nettoyage?

Il devait probablement faire référence à ce que j’avais dit dans mon message. Je haussai les épaules.

- Ils risquent de mettre des bâtons dans les roues de l'Ordre vu la véhémence avec laquelle ils se sont débarrassés des deux autres et vu comment ils me pourchassent. Je faisais référence à leur hiérarchie en particulier, ce sont eux qui gênent le plus, et aussi à l’endroit que j’ai trouvé, un dépotoir…

- Je doute qu'ils en aient après nous, mais plutôt après tous ceux qui s'approchent trop de leur repère. Quoi qu'il en soit nous ne pouvons nous lancer dans une croisade contre la pègre de cette cité, nos effectifs ne sont pas suffisants et nous avons d'autres priorités. En revanche, cibler quelques-uns de leurs dirigeants... pourquoi pas, d'autant plus que cela pourrait nous permettre de savoir où nos deux frères ont été envoyés. A quoi songiez-vous exactement?

- Je n'imaginais pas mener une guerre ouverte bien évidemment, je ne suis pas stupide. J'ai un moyen d'entrer en contact avec l'un de leurs chefs surnommé "La Vipère", mon plan était de le capturer et lui soutirer des informations pour en savoir le plus possible pour ensuite se débarrasser des autres avant de trouver leur supérieur, un type masqué que personne ne connaît et qui est apparemment à l'origine de leur puissance. J'imagine qu'une fois ceux-là hors d'état le gang retournera à ce qu'il était avant. Enfin ça c'est le plan, la mise en oeuvre j'y travaille encore.

- Fort bien. Dans ce cas, montez votre plan et dites-moi en quoi je puis vous être utile.

Il validait ce plan foireux ? Même moi je savais que c’était inconscient et très dangereux, en plus de compter beaucoup trop sur la chance ou des « si ». D’abord Makan, puis lui, je leur lavais le cerveau en leur parlant ?

(Ils trouvent juste tes plans intéressants. Et puis ce ne sont pas les pires qui tu ais eu, il faut l’admettre, ton excursion dans le désert était bien pire.)

(Merci de ton soutien ma chère Alyah…)

J’avais dit ça d’un ton grinçant et elle ricana. L’homme, qui se présenta sous le nom de Sorinion Thorja attendait que j’ajoute quelque chose mais je n’avais rien à rajouter, à peine un jour s’était écoulé depuis mon message, je n’allais pas arriver avec un plan parfait tout prêt. Je précisai que comme je ne pouvais retourner en ville, je resterai caché ici pour un moment, le temps de trouver un plan d’action. J’espérais juste que l’Ordre enverrait des renforts…

- Comment allez-vous contacter l’Ordre d’ailleurs ?

- L'ordre sera prévenu lorsque nous aurons achevé notre tâche, au moyen d'un pigeon voyageur.

Je fronçai les sourcils. Quand nous « aurons achevé notre tâche » ? Il était sérieux ? Soit il sous estimait la menace de ce gang, soit il se croyait suffisamment fort pour s’en débrouiller, mais clairement il ne comptait pas demander de renforts.

- Mais on ne peut pas faire ça à deux, il nous faut des…

- Cette mission vous a été confiée, à vous et à vous seule, vous ferez donc le nécessaire pour la mener à bien, avec mon aide. N’ayez crainte, l’Ordre sera prévenu de votre réussite.

Je soupirai et acquiesçai, dépitée, je me fichai que l’Ordre soit prévenu si je réussissais, je voulais de l’aide, maintenant ! Mais il n’en démordit pas et me quitta peu après, retournant en ville. Je l’enviai, j’avais envie d’un bain et d’un lit… Je n'aimais pas ce type.

_________________






Haut
 

 Sujet du message: Re: Les ruelles
MessagePosté: Dim 25 Nov 2018 23:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
Célébration


Je dormis mal cette nuit-là, essayant de trouver un plan pour me sortir de cette situation dans laquelle je m’étais fourrée sans le vouloir. Fuir n’était plus une option et foncer tête baissée ne servirait qu’à me faire prendre ou tuer. Je savais comment contacter la Vipère, restait à l’attirer sans que tous ses sous-fifres ne viennent eux aussi. Je comptais sur Sorinion pour ça, mais il risquait de les rendre méfiants avec ses airs. J’avais pensé à le faire passer pour un mercenaire ayant entendu parler de la prime sur ma tête mais la Vipère ne se déplacerait probablement pas pour ça, et pas question de reproduire le plan avec Makan, ça avait failli très mal finir pour nous et nous n’étions plus que deux à présent. Je soupirai sur ma couche de fortune, tremblant légèrement. Je n’avais pourtant pas froid…

(Tu angoisses bien trop surtout, calme toi.)

(Je n’y arrive pas. J’ai peur Alyah, je suis terrifiée par ce que je vais affronter.)

(Ce n’est pas vraiment ceux que tu affrontes que tu crains…)


(Je sais. Je n’ai aucune certitude et cela me terrifie de penser qu’elle, quelque part, attend le bon moment. Je pensais avoir réussi à surmonter tout ça… je suis pathétique.)

(Ne dis pas ça !)

(C’est pourtant vrai… j’ai peur d’elle et je voulais me venger ? Ah ! Quelle blague, je ne suis même pas fichue de trouver une solution à mon problème et le seul fait de penser à lui faire face me glace le sang à présent.)

(Il y a peu de chances que ce soit elle en personne tu sais.)

(Je sais, mais même cette infime possibilité… Je n’y arriverais pas Alyah, je ne me sens pas prête, je n’ai pas envie.)

(Que comptes-tu faire alors ? Fuir la queue entre les jambes et tout laisser tomber ? Ce n’est pas toi.)

(Je vais suivre le plan, trouver les chefs, démasquer qui est derrière ce fichu masque et mettre un terme à tout ça. Mais si c’est vraiment elle…)

(Tu pourrais lui parler ?)

Je mis un instant à comprendre ce qu’Alyah suggérait, puis je m’emportai.

(Quoi ? Tu n’es pas sérieuse ?! Cette… femme m’a pourrie la vie, elle a tué mon père et fait de moi une putain d’orpheline sans attaches, sans foyer, sans ressources et tu veux que je lui parle ? A cause d’elle, j’en suis venue à me demander pourquoi j’étais née au départ ? Père ne m’a rien dit, mais j’ai toujours senti qu’il regrettait quelque chose et avec tout ça, je pense maintenant qu’il regrettait ma naissance, je l’ai enchaîné sans le savoir ! J’aurai préféré ne jamais venir au monde…)

(Yliria…)

Je n’écoutais même plus, je n’en avais plus envie, plus la force. Je sortis un moment pour sentir l’air froid sur ma peau, levant les yeux vers Sithi qui se lovait paresseusement dans le ciel étoilé. Une nouvelle journée, une année de plus.

(Tu n’as pas le droit de dire ça Yliria… et surtout pas aujourd’hui de tous les jours.)

(Alyah… non… s’il te plaît)

(Joyeux anniversaire Yliria.)

Le ton doux et tendre de ma faera me fit monter les larmes aux yeux, à moins que ce ne soit les souvenirs qui affluèrent à ses paroles, je n'aurai su dire. Je reniflai en me retenant, respirant lentement pour me calmer et refouler tout ça le plus profondément possible. Ma faera voleta devant moi, un sourire attendrit sur le visage, probablement pour me réconforter.

(Tu n’avais pas à dire ça Alyah… Tu n’aurais pas dû !)

(Je sais que c’est dur Yliria, mais tout ira mieux, fais-moi confiance. Rentre, tu dois dormir, je veillerais sur toi.)

J’hésitai puis m’exécutai sans un mot. Alyah utilisa sa magie pour faire disparaitre tout sentiment négatif et je m‘endormis, baignant dans un cocon de flammes dorés. Au réveil, je sentis la fatigue de mon amie et la pressai de se reposer en la remerciant. Elle se logea dans mon collier pour reconstituer ses forces et je sortis ramasser quelques fruits et plantes comestibles pour confectionner un repas avec autre chose que des rations de viandes séchés insipides. En voyant les quelques fruits, baies et racines que j’avais réussi à trouver et à poser sur ma couche, j’eu un petit rire nerveux et murmurait d’une voix sarcastique.

- Joyeux anniversaire ma chère Yliria…

J’expirai lentement pour ne pas pleurer de nouveau et mangeai en silence, me souvenant des fois où Père s’occupait du repas… Rien que d’y penser j’en salivais presque. Une fois cela fait, je me remis à réfléchir, mettant tout ça dans un coin de ma tête et m’efforçant de ne pas y penser. Je devais réfléchir, pas m’apitoyer. Il était temps de terminer cette fichue mission.


_________________






Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 554 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 33, 34, 35, 36, 37


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016