L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 554 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 ... 37  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 04:06 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 7 Sep 2009 04:57
Messages: 13066
Intégration de Sura dans la quête 28



Alors que Sura sanglotait, elle put entendre des petits bruits de pas tout près d’elle.

En levant les yeux, elle pourra apercevoir une corneille, un petit livre déposé à ses pieds. Celle-ci te fixe et penche sa tête, tantôt à gauche puis à droite, comme si elle hésitait. Puis finalement, elle passa à l’action, prit le livre dans son bec et le jeta sur tes pieds. Et sans que tu ne puisses rien faire, il t’engouffra magiquement puis se referma. La corneille récupéra le petit bouquin dans son bec et s’envola vers d’autres cieux.


((( Et voilà, dès que le sujet de la quête 28 sera visible, je te demande de te rendre sur le babillard pour y suivre les directives, et ensuite de te rendre à la page de garde couleur et de rp la scène qui vient de se dérouler ici,... Sois la bienvenue dans la quête 28)))

_________________
Image

À votre service, pour le plaisir de rp !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 3 Aoû 2012 21:40 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Juil 2012 17:28
Messages: 29
Localisation: Hidirain


Montant à l'échelle juste devant le nain, je pousse la plaque métallique se trouvant devant moi et me retrouve ébloui. Après la puanteur et l'obscurité des égouts, les ruelles de Tulorim, bien que sombres et mal famées, me donnent l'impression de recevoir un coup de foudre, tellement le changement est brusque. L'agitation, le bruit, me sonnent et après être sorti de la bouche d'égouts, je m'adosse à un mur pour me ressaisir. Une fois que j'ai retrouvé mes esprits, ne ressentant étrangement ni la faim ni la fatigue, je décide de me mettre en route vers la cité d'Hidirain sans plus tarder, car la route sera longue. Je me dirige donc vers le Sud, car c'est en cette direction que se trouvent les montagnes d'Hidirain, que j'espère rallier en deux jours, ce qui sera faisable en marchant bien. Je me dirigerai ensuite vers l'Ouest, pour suivre le fleuve qui traverse la cité elfique et naine, avant de rejoindre cette dernière en longeant le cours d'eau vers le Sud. Si j'ai de la chance, je pourrais effectuer ce voyage en trois jours.

Après une marche de guère plus d'un quart d'heure, je me retrouve à l'extrémité de la ville, près des terres qui en font le tour.

_________________
Force et courage soient avec vous, mais qu'ils ne dépassent pas votre pensée et votre esprit.
Image
Alyster Lysenloire, Guérisseur, niveau 2


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 17 Aoû 2012 19:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 15 Aoû 2012 22:39
Messages: 42
Localisation: Kendra Kâr
Profitant du voyage, Fingolfin Isilrá, passait le gros de son temps à arpenter le pont du petit navire qui l’emmenait vers l’inconnu.
Inconnu qu’il attendait avec impatience, afin de parfaire ses connaissances, et avec une petite appréhension, concernant le monde qu’il devrait obligatoirement y côtoyer, il se doutais bien qu’il n’y aurait en ces lieux pas que de ces congénères.

Quoi qu’il en soit, il appréciais le voyage, et profitait jusqu’à tard la nuit du vent caressant son visage, enfin ce qui en était visible en tout cas. Plusieurs fois le Capitaine l’avait invité à sa table, mais Isilrà avait refusé l’invitation a chaque fois poliment, prétextant soit qu’il n’avait pas faim, soit qu’il voulait profiter de l’air marin.

Après un certain temps le Capitaine abonna l’idée de l’inviter et se contenta de parler de temps à autre avec le jeune mage, lorsqu’ils passèrent pas loin d’une île ou d’une côte, afin de lui indiquer ou ils se trouvaient sur le chemin qu’ils avaient emprunter.

Enfin un soir il vint voir Isilrà, en ces termes :


"Maître Fingolfin, vous allez arriver dés demain en matinée au terme de notre voyage, nous serons a Tulorim, vers la fin de matinée."

Isilrà, fut fort heureux de cette nouvelle, et répondit poliment :

"Merci Capitaine, il me tarde de voire enfin cette ville, j’en ai souvent entendu parler, mais ne la connais nullement. Est-ce vraiment une grande ville ?"

"Ma foi c’est une assez grande cité, vous y trouverez un grand marché, et un temple assez réputé, dédié a Gaîa et Yuimen, ainsi qu’un autre dédié a Phaîtos et Thimoros. Des boutiques diverses aussi et vous verrez que le port est assez vaste. Il y a si je ne m’abuse aussi une université de magie, cela devrait vous plaire comme ville. Et si vous en avez l’envie, il y a aussi une grande bibliothèque."

"Voila qui est bien une ville qui devrait me plaire, et où je devrais pouvoir apprendre beaucoup de chose sur le monde."

Se tournant vers le capitaine il fit un simple signe de la tête :

"Merci Capitaine, veuillez m’excuser, mais je doit a présent aller me préparer pour demain, je vais prendre une bonne nuit de repos, car je compte bien profiter de ma première journée, pour visiter la ville.

Bonne nuit a vous."


Isilrà, se réveilla le lendemain aux environs de la 8ième heure, et ayant soigneusement empaqueter le peu de bien qu’il avait emporter, monta sur le pont, pour avoir la surprise de voir au loin se dessiner une côte. Quelques heures plus tard, pas loin de la mi-journée, ils arrivèrent enfin dans le port, et le navire une fois arrimer, les matelots se mirent aussitôt a l’ouvrage de vider la calle.

Le Capitaine arriva et souhaita la bonne journée, juste au moment ou Isilrà quitta le pont. Un simple signe de la main fut la seule réponse que celui-ci fit au Capitaine avant de prendre pied sur la terre ferme.

Il ne se posa pas de question sur la direction à prendre et suivais la foule tranquillement. Il enregistra au passage une enseigne qui était celle d’une taverne, mais ce n’était pas ce qu’il recherchait. Le brouhaha qui allait en enflant, lui fit comprendre qu’il allait droit vers une zone très fréquenter, et il en fut ainsi, car peu après il put voir des étales de toutes sortes, ce qui correspondait au marché de Tulorim, à n’en pas douter.

La capuche qui cachais ses yeux, fit se retourner pas mal de monde sur son passage, mais il s’en moquait royalement, et continuais son chemin en observant les environs et s’arrêtant par moment devant un étal pour regarder les marchandises, avant de continuer son chemin droit en travers du marché.

Après quelques temps de marche il arriva en un lieu bien plus calme, cela devait être un lieu de détente sûrement, mais son oreille fine percevait des sifflements un peu plus loin devant qui ne pouvaient provenir que de flèches filant vers une cible, et en effet il se retrouva bientôt dans un genre de tir terrain de tir a l’arc. Il avisa un banc et alla y prendre place afin d’observer un moment les tireurs a l’entraînement.

Une demie heure s’écoula avant qu’il reprenne la route, en contournant les tireurs et passant dans leur dos. Une fois arriver a ce qu’il pensais être la lisière du marché, puisque les étals se firent plus rare, il avisa un marchand qui a première vue vendait des bijoux d’ornements, et se dirigea vers son étal afin de le questionner, tout en faisant mine de s’intéresser a ses marchandises, variées, mais pas de grande valeur:


"Bonjour marchand, pourrais-tu me dire ou trouver une auberge dans le coin ?"

Le marchand le regarda et l’observa un moment avant de répondre :

"Bien sur, voyageur, il y en a une au bout de la rue, c’est L'Auberge du Pied Levé, tu vas tout droit et au fond tu prends a droite, tu tombera en plein dessus. Tu as trouvé ce que tu cherches ?"

Fit-il en montrant d’un geste ample son étal, avec un grand sourire.

Prenant son temps et touchant du bout des doigts certains articles, Isilrà finit par répondre :

"Non, pas pour le moment, une autre fois peut-être. Merci pour le renseignement."

Avant que le marchand ne puisse réagir, il avait tourner le dos a celui-ci et pris la direction que celui-ci lui avait indiquer.

Continuant sa route, a première vue une des plus grande artères de la cité, car observant les alentours, il pu s’apercevoir que toutes les autres rues partant de celle-ci pouvait plus facilement porter la dénomination de ruelles, et encore par moment certaines ressemblaient plus a des chemins mal entretenus.

Après la moitié du chemin, il s’arrêta un instant, pour contempler un bâtiment, sur sa droite, qui de toute évidence était une forge, il avança et y jeta un œil, mais n’entra pas lorsqu’il aperçu le propriétaire, qui était occuper avec un client, il avait un âge déjà avancer, et n’avait pas l’air commode. Poursuivant sa route il arriva enfin vers la fin du chemin, et aux vues du tangage de certaines personnes qui venait de sortir d’une ruelle a droite, il devina aisément que la l’auberge devait se trouver de ce coté et sûrement pas loin. Aussi bifurque-t-il, et aperçu aussitôt l’enseigne « Auberge du Pied levé ».

Parcourant les quelques pas qui le séparaient encore de l’établissement, il croisa plusieurs groupes de personnes qui entraient ou sortaient de l’édifice, et pas toujours en pleine forme.
La porte s’ouvrit juste au moment ou il allait poser la main sur la clenche, et un personnage qui tanguait dangereusement, le heurta, balbutiant tant bien que mal :

"Pousse-toi, je n’ai pas la journée à perdre, le boulot m’attend !"

Isilrà, ne voulant pas perdre de temps avec le sou lard, se déplaça afin de le laisser passer sans dire un mot, et dés que le chemin fut libre il poussa enfin la porte et entra dans l’auberge.


((Suite a L'auberge du Pied levè, d'ici peu))

_________________
Le temps et l'usage rendent l'homme sage.

Fingolfin Isilrà

A Kendra Kâr, a l'auberge de la tortue.


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Ven 21 Sep 2012 10:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 12 Avr 2011 12:40
Messages: 9682
Localisation: Nosvéria
Plus de deux heures passèrent à lire et relire différents livres portants tous sur le même sujet, les artefacts magiques. Cela devenait ennuyeux pour Warren mais il ne pouvait pas faire autrement c'était son seul moyen de retrouver une piste le menant à cet objet dont il n'avait toujours pas idée de ce que c'était. D'autant plus que la lecture n'était pas spécialement son meilleur passe-temps. Enchainant les lignes racontant toujours les mêmes choses il finit par se lever pour aller les reposer dans leur étagère. À ce moment-là c'était fini pour lui il ne pensait pas qu'il pouvait trouver autre chose dans tous ces ouvrages. Mais pourtant, certainement par désespoir, il tenta de s'intéresser à un dernier bouquin. Celui-ci était de couleur foncé avec des écritures noirs. Classique comme couverture mais sobre tout de même. Il le prit et comme pour se résigner à l'avance le jeune homme resta debout. Les premières phrases n'étaient pas très palpitantes malheureusement et le livre entier s'apprêtait vraisemblablement à ne rien contenir de bien intéressant. Mais très rapidement quelque chose retenue l'attention de Warren. En effet l'auteur fit un passage mentionnant les termes 'Armes élémentaires'. Il parle d'armes, magiques, dans un livre de magie ... Le fulguromancien continua la lecture avec intérêt et ce qu'il découvrit de par les lignes le stupéfia.

Des armes élémentaires cachées aux quatre coins du monde représentant chacune un élément de la magie. Eau, feu, terre, air, foudre, glace et bien sur lumière et ténèbre. Il ne savait pas pourquoi mais même s'il ne se souvenait de rien le simple mot 'foudre' et 'arme' lui rappelait étrangement quelque chose qu'il ne savait malheureusement pas décrire. On aurait dit que la personne qui a écrit ce livre l'avait destiné à Warren, pour le remettre sur la bonne piste. Ce n'était pas le cas évidemment mais c'était comme. Si une arme élémentaire de la foudre existait effectivement cela avait de fortes chances d'intéresser le mage, ou du moins assez pour qu'il part à sa recherche. Refermant le livre brutalement une idée lui traversa l'esprit. Si ce livre était une mine d'or dans ce cas celui qui l'a écrit est une mine de diamants ! Le mage songea fortement à rencontrer l'auteur et dans le meilleur des cas pouvoir lui demander plus d'informations. Mais comment le trouver ? Qui est-il ? Warren observa le dos du livre tout en bas puis apparu à ses yeux le nom de 'Elaën'. Soudain une étrange impression envahie le jeune homme. Des images en vrac se projetèrent dans sa tête ; Une grande bâtisse aux allures assez formelles, comme un bâtiment officiel ou une école. Une autre image fût une très brève apparition, celle d'une elfe noire et enfin, celui d'un elfe. Ce nom, Elaën, c'était comme si il était rattaché à ce dernier dans l'esprit du fulguromancien ... Il ne put réellement expliquer tout ce qu'il ressentit à ce moment.

Fixant le livre il voulut le prendre avec lui mais il se doutait bien que ce n'était pas autorisé par l'établissement. Le bouquin retrouva donc sa place dans la bibliothèque avant que Warren ne prit le chemin de la sortie. Son flash, ça l'avait bien marqué ... Cet elfe s'appelait Elaën et c'était l'auteur de cet ouvrage, il en était sûr. Ce grand bâtiment devait être un lieu où le mage avait dû passé du temps ou du moins un passage dans sa vie antérieure. Seulement où était ce lieu ? Tulorim était à écarter car il savait pertinemment qu'il n'était jamais allé dans un tel lieu ici, c'était tout bonnement impossible. Il restait donc Kendra Kar, la ville où il a aussi vécu une bonne partie de sa vie. C'était alors sa nouvelle destination il voulait aller là-bas à tout prix. Mais un autre problème se présenta, Festenhärt. Lui qui l'attendait le soir à l'auberge du pieds levé ... Que faire ? D'autant plus que Warren ne voulait pas l'avoir dans les pattes à Kendra Kar, il voulait y aller seul. Certes il avait confiance en lui mais cette mission ne le concerne que lui. Un garde se trouvait devant l'entrée de la bibliothèque et cela donna l'idée au mage d'essayer de lui confier une petite mission, rémunérée bien sûr.

-"Bonjour, vous savez que vous tombez bien ?"-
-"Pardon ?"-
-"Je vous offre la possibilité de vous faire tout une semaine de travail pour à peine quelques minutes !"-

Warren regarda autour de lui à la recherche d'un support pour écrire mais ne trouva rien, en pleine rue après tout cette denrée était rare. Il se contenta alors d'expliquer brièvement au garde qu'il comptait se rendre à Kendra Kar mais que un de ses amis n'était pas au courant. Il lui demanda simplement d'aller lui dire, à la tombée de la nuit, à l'auberge du pieds levé. Pour être sur qu'il ne refuserait pas il piocha une poignée de yus dans sa bourse puis la colla directement dans la paume du garde. Ce dernier semblait étonné et ne plaça mot mais accepta la somme quand même. Après tout les gardes étaient là pour servir le peuple, donc si ça doit passer par la transmission de message pourquoi pas. Courant de toutes ses forces aux travers des ruelles il réfléchit à comment pouvait-il se rendre dans la capitale kendrane en un minimum de temps. Le bateau était trop lent ... Il fallait quelque chose de plus rapide, de plus puissant que la simple force des vents. C'est alors qu'il déboucha sur une grande place où un imposant 'bateau' se prônait. Warren écarquilla son oeil devant ceci, un bateau ... Volant ? Mais par quelle magie ou sorcellerie cela était-il possible ? Au fond ce n'était pas si improbable que cela, rien que par la magie de la foudre on pouvait faire voler des objets.

Il s'avança donc vers le quai et chercha la personne en charge des embarcations, si un navire pareil volait c'est qu'il devait avoir la force suffisante pour se rendre sur l'autre continent en un temps record.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 29 Sep 2012 14:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Juil 2012 17:28
Messages: 29
Localisation: Hidirain




L'éblouissante clarté du soleil levant me blesse les yeux quand je sors, épuisé, dans une ruelle pourtant sombre. Je suis blessé, courbaturé, mes yeux meurtris par l'obscurité, et...
"Le soleil levant!?"
J'ai perdu toute notion du temps durant la bataille, cependant, que l'aube soit là ne peut signifier qu'une chose. Je suis dans ce trou à rat depuis une journée et une nuit entières!!!

Pestant contre ces maudits fanatiques, je m'allonge, épuisé, à même le sol.

",Alyster? Tu vas..."

Shaer reste sans voix en s'extirpant des profondeurs, à ma suite. Il éprouve visiblement la même incrédulité que moi.

"Nous sommes restés un jour et une nuit ici-bas..."

Je hoche la tête lentement, puis, vaincu par l'épuisement, nous sombrons peu à peu dans le sommeil.


Je me réveille en début d'après-midi. Il pleut. Je me lève en prenant appui sur un sol de pierre gorgé d'eau. Shaer dort toujours près de moi, contre un mur. Son souffle régulier parvient à mes oreilles par dessus celui de la pluie. Je le laisse dormir. Je m'asseois à ses côtés, et songe à la bataille.
Cinq adversaires sont venus. Cinq ont péri. Deux d'entre eux ont bien failli me tuer, mais j'ai été sauvé, une fois par Caladrel, une fois par la trompe de la victoire qui l'a mis dans un état incroyable, avant qu'il ne se plonge une lame dans le ventre en murmurant: "je n'étais pas assez fort..." Ce son retentissant avait provoqué en moi un vif soulagement. Cependant, à ce moment précis, la voix avait retenti. Une voix froide, caverneuse. Terrifiante. Et elle proférait des paroles atroces. Elle disait que l'autel avait été détruit, et qu'elle allait nous faire payer. Elle disait que dix d'entre nous mourraient chaque minute passée dans ces égouts. et que nul n'en sortirait vivant. On m'a expliqué que c'était un prêtre de Thimoros qui avait énoncé cette terrible sentence. Au moment où le dernier son de sa phrase s'est éteint, on a entendu un, puis deux, puis dix elfes hurler de douleur, puis plus rien. Soudain, une voix. Douce, enchanteresse, le parfait opposé de l'autre. un prêtre de Gaïa venu nous prêter main forte. Celle-ci incantait dans la douce langue elfique. Aussitôt, l'autre voix s'est mise à incanter, en Shaakt. Précipitamment. Soudain, une grande lumière blanche m'a aveuglé. Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai su que tout était fini. Nous sommes remontés avec la plupart des elfes, chacun par une voie différente, et nous voilà maintenant éparpillés dans Tulorim, chargés de rejoindre le village Hodron, le plus vite possible.

Shaer se réveille, nous nous regardons, et il se met en marche sans un mot. Nos yeux parlent. Il sait que je resterai ici, pour continuer à vivre ma vie. Aventurier. Solitaire.


Solitude partout, et toujours,
étincelle de vie aventureuse
Éternelle

_________________
Force et courage soient avec vous, mais qu'ils ne dépassent pas votre pensée et votre esprit.
Image
Alyster Lysenloire, Guérisseur, niveau 2


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mer 3 Oct 2012 17:34 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 29 Jan 2011 15:58
Messages: 3217
Localisation: Dans le ciel d'Omyrhy



Se rendre à la bibliothèque était, à ce moment, la meilleure chose à faire pour Itsvara. Trop d’évènements improbables s’étaient succédé depuis son arrivée à Tulorim : Gabriel, les voleurs, la magie, les Oudios et, finalement, la Faera. Aucun lien ne semblait se dessiner dans cet imbroglio, ce qui était, pour Itsvara, tout simplement impossible. Seul son manque de connaissance pouvait expliquer l’apparente incohérence des faits. Quel meilleur lieu d’un amoncellement de connaissances pour élucider rationnellement ce salmigondis ? Tulorim ne valait sans aucun doute pas Cyniar, mais cela serait un bon début.

Elle marchait rapidement, tête haute, sûre de sa direction. Elle avait eu la précaution de consulter un plan de la ville et avait bien intégré le chemin à parcourir. Tellement absorbée par ses pensées, elle ne prêta pas attention au jeune homme qui la suivait, profitant de la filer pour voler un peu chaque personne croisée.
Une fois arrivée dans le quartier du Conseil, Itsvara eut un hochement de surprise. Elle s’était habituée à la crasse de Tulorim, à la pauvreté des maisons et de leurs occupants. Découvrir une zone propre, ornée, délicate relevait de l’irréel.

(Comment le Conseil de cette ville arrive à maintenir ce quartier décent tandis qu’il laisse le reste de la ville étouffer sous la fange ?!)
(Ce sont des voleurs, qui ne pensent qu’à eux. Ils mériteraient qu’on les laisse mourir de faim, pataugants dans la bauge, tels les porcs qu’ils sont.)
« Je ne vous posais… »
(Je ne vous posais pas la question !)

Un couple regardait Itsvara en coin, se demandant probablement pourquoi elle s’était mise à s’exclamer et surtout, à qui elle s’adressait.

(Je t’avais prévenue, contente toi de penser pour me parler.)
(C’est stupide d’employer le verbe « parler » dans cette situation.)

Aucune réponse de la Faera.

(Et ne venez pas écouter mes pensées ainsi ! Je me posais la question à moi-même.)
(Rajouter « à moi-même » était inutile dans cette phrase.)

Itsvara passa le reste du trajet à réciter les villes et les fleuves de chaque continent, bloquant ainsi son esprit de partir dans de grandes réflexions. Le but étant clairement d’ennuyer la Faera et de lui empêcher toute intrusion dans l’esprit de la Sindel.

(Tu continues de penser, tu sais ?)


Le Conseil et, en face, la bibliothèque étaient enfin visibles. Itsvara jeta un coup d’œil agacé vers le premier bâtiment et se tourna vers le second. Les interrogations surgissaient à nouveau.



_________________
ImageImage


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 18:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
A la recherche d'un endroit où dîner, Alistair arpentait les ruelles de la villes à tâtons, espérant tomber sur un quartier marchand à chaque tournant, chaque intersection, mais il s'était vraisemblablement perdu dans les quartiers résidentiels, que la plupart des passants commençaient à déserter. Cela faisait maintenant une bonne demi-heure qu'il cherchait et le soleil déclinait lentement à l'horizon ; plus il descendait, plus le voleur se décourageait. Il devait faire un choix : commencer à trouver un abri pour la nuit ou continuer à marcher jusqu'à trouver une auberge pour y manger et y dormir. Il n'était pas particulièrement près de ses sous, mais il devait faire des économies pour mener à bien son projet, et chaque dépense retarderait son achèvement.

Alors qu'il se résignait à chercher une maison inhabitée pour y passer la nuit sans manger, Alistair reporta brusquement son attention sur une ruelle adjacente où un mouvement suspect avait porté son regard. Ce qu'il y vit le perturba profondément. Un homme, à l'allure plutôt costaude, traînait le corps d'une jeune humaine ensanglantée le long de la rue déjà très sombre, du fait de son étroitesse. Mais ce n'était pas tant l'acte qui choquait le jeune voleur, mais l'homme en question. Il luisait dans ses yeux une impression de vide absolu, comme si aucune émotion ne le tiraillait, ni aucun bon sens. Et Alistair avait déjà vu cette expression dans le regard d'un homme, et ce justement pendant l'unique nuit qu'il avait passée dans cette ville, dans la maison abandonnée que lui avait montré Miha.


(Par Zewen, Miha, voilà comment s'appelait cette empotée !) jura intérieurement le voleur.


Intrigué de voir le même genre d'individu – qui ne devait pourtant pas courir les rues – dans la même ville deux ans après son départ, Alistair ne put s'empêcher de remettre à plus tard son projet de trouver un abri pour filer le meurtrier dénué d'émotions. Replaçant sa cape elfique sur ses épaules, il emprunta la ruelle et suivit l'homme à distance raisonnable en tachant de se fondre le plus possible dans le décor et en usant de son pas le plus léger. L'inhumain, comme il venait de le surnommer, tira la jeune fille par les bras sur un bon millier de pas, perdant inutilement du temps et laissant une longue traînée de sang derrière lui, avant de finalement penser à la mettre sur son épaule pour marcher de face.


(Rana s'étranglerait devant un tel spectacle.)


Se déplaçant désormais à une allure plus soutenue, l'inhumain erra pendant un bon quart d'heure avant de s'arrêter net dans ce qui semblait être un genre de cour. Elle était cernée de chaque côté par deux maisons à l'aspect miséreux qui semblaient inhabitées et d'un manoir qui avait l'air d'être en instance de rénovation en face. Attendant au milieu de la cour, l'idiot fit tomber la femme par terre sans la moindre délicatesse, répandant du sang sur le petit carré d'herbe sur lequel il se tenait. Au bout de quelques minutes, un homme à l'air bien plus intelligent sortit du manoir en trombe et rejoignit l'inhumain en quelques foulées. Il était vêtu d'un pourpoint matelassé bleu et d'un pantalon noir et portait à sa ceinture ce qui semblait être une rapière. Ses cheveux blancs étaient en bataille et son visage, bien plus expressif que celui de son interlocuteur, laissait deviner un âge plus ou moins semblable à celui d'Alistair.


''Mais que fais-tu espèce d'imbécile ?!'' s'exclama-t-il à mi-voix. ''Quand je t'ai dit de ramener ton cadavre ici je voulais dire à l'intérieur du manoir.''


L'intéressé hocha mécaniquement la tête pour toute réponse. Depuis sa cachette, le voleur ne pouvait voir si son visage trahissait une quelconque émotion, mais il n'aurait pas parié là-dessus. L'homme en bleu murmura quelques mots qui échappèrent à l'espion, puis il rebroussa chemin vers le manoir. Peu de temps après, un autre homme à la cervelle ramollie sortit et récupéra la jeune femme pour l'emmener à l'intérieur de la résidence. Quand le second idiot eut atteint la porte d'entrée avec son colis, le premier se décida enfin à bouger, repartant d'où il venait. Il passa devant Alistair sans le remarquer et continua sa route en direction des ruelles.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 18:35 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Alistair continua de le filer pendant une bonne heure encore avant de conclure qu'il n'avait rien à faire de vraiment palpitant. Mais au moment où il allait rebrousser chemin pour enfin se chercher un logis, un groupe de personnes rencontra l'inhumain. C'était trois humains, deux hommes et une femme, tout juste sortis de l'adolescence. Au vu des petites armes qui pendaient à leurs ceintures et de l'heure tardive à laquelle ils traînaient dehors, le voleur devina qu'ils faisaient parti d'un groupe de malfrats, sans doute de simples petits voleurs des rues. L'idiot s'arrêta en face d'eux en fixant la jeune fille, qui ne lui arrivait même pas en haut du torse.


''Quel âge ?'' demanda-t-il d'un voix mécanique.


Pour toute réponse, le groupe ricana. L'un d'eux, un grand brun qui portait une petite épée à sa ceinture, s'avança vers lui et le bouscula légèrement avec un sourire narquois aux lèvres.


''Allez, dégage de là le débile,'' fit-il. ''Sinon je vais être obligé de te bouger moi-même.''


L'intéressé ne réagit pas. Il continuait de fixer l'humaine de son regard vide et répétait à intervalle régulier les deux seuls mots qu'il avait prononcés un peu plus tôt. Les adolescents commençaient à le trouver de moins en moins drôle, si bien que la petite femme aux cheveux anormalement bleus s'avança et tendit un doigt autoritaire sur le ventre de l'imbécile.


''J'ai seize ans tête de piaf ! Alors quoi, tu vas me dire que je suis trop jeune pour traîner dehors à cette heure ?''
''Seize ans ?'' répéta-t-il.
''Oui, seize ans, mais ça veut pas dire que t'as le droit de me dire ce que je dois faire,'' répondit-elle avec énervement.


Et là, sans crier gare, l'inhumain asséna un violent coup sur la tempe de la jeune femme qui s'affala sur le coup, inconsciente. Choqués, les deux autres le regardèrent bouches bées pendant quelques secondes avant de se décider à sortir leurs armes. Le premier qui avait pris la parole s'élança, épée courte en main, et planta sa lame dans l'épaule gauche de son ennemi. Celui-ci le regarda sans comprendre pendant quelques secondes, tandis que ses deux adversaires restaient immobiles de stupeur face à tant d'insensibilité. Après un court instant d'inaction, il attrapa l'arme logé par le bout tranchant et la sortit vivement de son membre sans avoir l'air d'en éprouver une quelconque gêne. Il tira ensuite d'un coup sec pour l'arracher au bras du malandrin qui se débattait pour récupérer son bien, puis l'envoya valser d'un violent coup de poing en pleine mâchoire. Le second malfrat lui sauta alors dessus, dagues aux poings, et le frappa gauchement à plusieurs reprises au torse, faisant couler son sang sans lui arracher la moindre plainte.

Accroupi au coin de la ruelle adjacente, Alistair était sidéré : l'inhumain était encore moins sensible que son prédécesseur, que Miha et lui avaient combattus voilà deux ans dans le passé. Mais il n'était pas invulnérable, et si les attaques du jeune homme n'avaient pas encore fait leur effet, s'il se vidait de son sang il finirait par mourir, comme tout le monde. Il devait le savoir, car, après avoir vu les minces estafilades sur sa chemise rougir, il prit l'épée qu'il tenait encore dans sa main droite – ensanglantée par les coupures qu'il s'était lui-même infligées – par le manche et la planta net dans la gorge de son assaillant. Après un court râle écœurant, le garçon lâcha ses armes et tomba à terre. Son adversaire prit la jeune fille et la mit sur son épaule blessée avant de rebrousser chemin en direction d'Alistair. Mais avant qu'il n'arrive jusqu'à lui, le premier malfrat était revenu à la charge, de nouveau conscient. Il prit à la main une des dagues de son ami défunt, et la planta dans les côtes de l'inhumain, qui flancha et mit un pied à terre avant de lâcher sa charge. Il se redressa juste à temps pour éviter un deuxième assaut, cette fois si dirigé vers son visage. Il agrippa le jeune homme et le tira fort vers lui pour lui asséner un violent coup de tête dans le nez, qui ne résista pas et se tordit dans un craquement sec.

Alistair était fasciné par la scène. Il lui semblait que l'imbécile était certes moins sensible que celui qu'il avait croisé lors de son premier séjour, mais encore moins intelligent, et ses techniques de combat s'en faisaient ressentir. La preuve en était qu'il n'avait pas pensé une seule seconde à tirer l'épée lourde qui reposait à sa ceinture, ce qui aurait pourtant grandement écourté le combat. Il était également admiratif de la ténacité du gredin, qui ne s'avouait toujours pas vaincu, alors que se laisser tomber aurait certainement poussé son ennemi à se désintéresser de lui ; il soupçonnait la gamine de ne pas être une simple amie. Ainsi donc, alors que le jeune homme au visage nouvellement tuméfié essayait vainement d'atteindre un point vital du géant, celui ci le frappait de ses gros poings encore et toujours, le défigurant petit à petit. Après quelques secondes d'''échanges'', le malandrin s'affala sur lui-même, inconscient, et son adversaire récupéra l'adolescente avant de continuer son chemin comme si de rien n'était, sans doute vers la cachette qu'il avait rejoint un peu plus tôt dans la soirée. Alistair songea d'abord à le laisser s'éclipser, puis une idée lui vint. Une très bonne idée. Sortant donc de sa cachette, il dégaina son poignard et s'approcha subrepticement du dos de l'inhumain. Quand il fut à peu près certain de l'atteindre, il enfonça son arme dans la nuque du guerrier, qui s'effondra presque instantanément.


(Décidément, cette ville me sourit,) pensa le voleur.


Ceci fait, il retourna voir le rescapé dans la ruelle précédente et planta sa lame dans sa gorge, histoire d'être bien sûr qu'il ne viendrait pas lui causer de problème. Il retourna ensuite récupérer la jeune fille et repartit enfin à la recherche d'un abri sans plus attendre, redoutant que quelqu'un ne le voit dans les parages du massacre qui venait d'avoir lieu.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 18:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
La nuit était déjà tombée depuis longtemps quand Archibald revint. D'un signe de la main, il indiqua au groupe le nombre de trois. C'était un plus que ne l'espérait Alistair, mais ils devraient pouvoir en venir à bout sans dommages. Toute la stratégie reposait sur l'effet de surprise, et si chacun jouait son rôle, ce serait un mal pour un bien ; ils mettraient peut être un peu plus de temps à en venir à bout, mais ce serait trois inhumains en moins d'un seul coup.

Le chef des voleurs avait mis ce plan au point durant la journée, alors que, sur son ordre, chacun allait dépenser tout son argent en équipement plus adéquat. Leurs guenilles ne permettaient pas de se déplacer vivement, et encore moins silencieusement. L'Ynorien, qui s'était fait plus docile – bien que vexé – après sa pitoyable défaite, avait eu pour consigne d'acheter une tenue qui le protégerait bien : il n'allait pas participer aux missions furtives et n'avait donc pas besoin de se déplacer silencieusement, et son rôle était d'attirer l'attention des ennemis. Il était revenu avec une tenue de cuir noir plutôt souple mais étonnamment résistante. Archibald s'était ramené avec une immense dague qui paraissait presque être une épée courte et avait acheté de simples vêtements très sombres, ainsi qu'un cache-nez noir, choix judicieux étant donné qu'Alistair aurait besoin de lui pour tout ce qui était travaux de discrétions. Fitz, quant à lui, avait acheté une tunique grise et un pantalon beige plus moulants ainsi qu'une épée courte de très bonne facture – trop, même, pour un débutant, s'était dit le chef. Revenant une bonne heure après tous les autres, Saphir était rentrée équipée d'une tenue entière flambant neuve. Ses beaux cheveux bleus désormais coiffés étaient retenus par un serre-tête rouge, une courte veste en peau souple protégeait maintenant ses épaules, tandis qu'une tunique rouge à bustier noir couvrait son tronc, rehaussant sa belle poitrine. Son pantalon, assorti à son pardessus, était ultra court et laissait, malgré de très hautes bottes, apercevoir une grande partie de ses cuisses. Ses chausses et ses gants en tissu, très épais, étaient de couleur beige et permettraient à la fois de se déplacer et d'agir furtivement quand la situation l'exigerait que de se déplacer habilement et se protéger partiellement lors des combats. Quand il l'avait vu arriver, Alistair l'avait trouvée incroyablement désirable, et il s'était promis de faire quelques approches quand le contexte le favoriserait. Il y avait déjà plusieurs mois qu'il n'avait pas touché une femme, et presque un an qu'il n'avait pas eu à payer pour ça, et aussi bien la séduction que les rapports lui manquaient.

Le blondinet avait ronchonné à propos de ces dépenses inutiles qui leurs avaient fait utilisé l'argent qui devrait leur servir à survivre et à nourrir leurs familles respectives pendant encore plusieurs semaines, mais le voleur avait balayé les objections d'un revers de main, promettant que l'argent ne manquerait bientôt plus. Il avait également assuré que si le pécule se faisait tardif, il paierait lui-même des vivres à leurs ménages.

Le zénith était déjà passé depuis une bonne heure lorsque le chef de l'équipée avait donné ses directives pour la journée. Saphir devrait partir en reconnaissance dans les ruelles proche du manoir de leur ennemi pour trouver l'endroit le plus propice pour une embuscade, tandis que Lin formerait Fitz aux rudiments de l'escrime. Archibald – que le voleur avait pris pour habitude d'appeler Arch – et lui-même partiraient espionner le clan adverse.

Ils n'avaient pas fait de grandes découvertes. L'étage, qui paraissait en cours de rénovation, n'abritait que trois petites chambres où étaient entassés quelques matelas, et le rez-de-chaussée, complètement vide, n'était qu'un passage obligé pour se rendre au sous-sol – qu'ils n'avaient pu explorer, par peur de se retrouver nez à nez avec un ennemi pendant leur descente des marches. Ils avaient néanmoins pu, en se cachant derrière une fenêtre, faire une estimation du nombre d'inhumains encore vivants. Ils en avaient vus seize différents passer et repasser dans la grande pièce du bas, et Alistair comptait une marge de quatre ou cinq qui avaient pus tout simplement ne pas avoir à sortir ou à rentrer de la journée. Le grand bretteur en tunique bleue avait fait une simple apparition, sortant de la maisonnée sans jamais y revenir.

Peu avant le coucher du soleil, Alistair avait réuni tout le monde dans leur base provisoire et avait dévoilé son plan au groupe. Arch irait espionné le manoir, et, lorsqu'un homme conscient se montrerait, il se ferait intentionnellement découvrir pour se faire suivre par des inhumains. S'ils étaient plus de trois, ils les sèmeraient avant de venir annoncer la mauvaise nouvelle au groupe. S'ils étaient trois ou moins, ou qu'un homme conscient le suivait, seul ou accompagné d'un unique idiot, il les amènerait jusqu'à l'endroit trouvé par Saphir pour tendre l'embuscade. Lin attirerait alors l'attention du plus grand nombre, et lui et la jeune femme essaieraient de les tenir en haleine le plus longtemps possible, tandis qu'Alistair, Arch et Fitz tenteraient des attaques plus discrètes mais plus mortelles.

Ainsi, ils s'étaient tous cachés dans les minuscules caniveaux reliés à l'étroite ruelle où le combat aurait lieu en attendant le retour du voleur aux yeux rouges. Celui si s'était fait attendre, au point qu'Alistair avait finit par se demander s'il ne s'était pas fait prendre où s'il n'avait pas dû faire un immense détour pour mener un trop grand nombre d'inhumains sur une fausse piste. Mais non, après plusieurs heures d'attente, le voilà qui arrivait.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 27 Oct 2012 18:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Quand il arriva assez loin dans la ruelle pour permettre à ses alliés de refermer le piège derrière les trois inhumains, Arch se retourna vivement et sortit son énorme dague. Il fut vite rejoint par l'Ynorien, qui se positionna devant lui, de façon à reporter l'attention des assaillants sur lui. Mais c'était sans compter la stupidité de ceux-ci, qui le contournèrent pour s'approcher du voleur aux yeux rouges. Alistair murmura un juron. Il venait de comprendre son erreur. Il avait vu l'homme en bleu ordonner à ses joujoux d'éliminer les obstacles, mais n'avait pas pensé que leurs cerveaux malades ne prendraient pour obstacle que ceux qui s'attaqueraient directement à eux, et cela éparpillerait grandement le combat. Lin dû vite comprendre car il s'empressa de courir après l'homme en tête afin de lui asséner un coup d'estoc en plein milieu du dos. Les deux autres ne s'y intéressèrent pas et prirent en grippe Archibald. Celui-ci, qui avait l'air particulièrement attentif aux ordres qu'Alistair lui avait donné plus tôt dans la soirée, refusa de fuir plus loin et utilisa toute son énergie à esquiver et dévier les coups d'épées que ses deux adversaires lui assénaient. Mais, malgré l'évidente perte d'habileté qu'avait causé leur transformation en bête, on devinait chez eux un ancien talent non négligeable de bretteur. Saphir, réagissant aussi vite que son nouveau chef, s'empressa venir en aide à son ami. Ils dépassèrent tous deux l'escrimeur du groupe qui affrontait un ennemi maintenant gravement blessé, et se retrouvèrent derrière les deux inhumains. Celui de droite, presque aussi grand et musclé que le guerrier de la veille, maniait une lourde épée bâtarde, bien trop lourde pour qu'Arch puisse la parer, et qu'il peinait à éviter. Il était vêtu d'une tunique à manches longues rapiécée que l'on devinait avoir été beige et d'un pantalon blanc maintenu par une ceinture de cuir où pendait le large fourreau de son imposante arme. Le second, nettement moins costaud, était armé d'une rapière qu'il maniait, paradoxalement, à la fois habilement et gauchement. L'on aurait dit que ses mouvements étaient ceux d'un grand guerrier habitué au combat, mais avec l'envie de tuer et la vigueur d'un enfant face à un moineau malade. Il flottait dans une tenue grise bien trop ample pour lui et ses longs cheveux noirs laissait penser à une origine Ynorienne, bien qu'Alistair ne pouvait les voir de là où il se tenait.

D'un bond, celui-ci atteint le présumé Ynorien et visa ses omoplates avec la dague qu'il tenait fermement de la main droite. Mais l'idiot, comme poussé par un instinct de survie, s'était écarté sur sa gauche une demi seconde plus tôt, ne recevant qu'une estafilade superficielle aux côtes. Arch profita du subit changement de cible de l'un de ses ennemis pour se concentrer sur le second, qui était maintenant aux prises avec la jeune fille, qui semblait peiner face aux assauts du géant. D'un rapide coup d’œil en arrière, Alistair constata l'absence du blondinet.


(Se lâche a pris ses jambes à son cou !) s'énerva intérieurement le voleur.


Mais il dû vite se reconcentrer sur son adversaire que la coupure n'avait pas indisposé le moins du monde. Il l'attaquait avec vivacité, si bien qu'Alistair ne pouvait qu'esquiver ses assauts par quelques bonds en arrière, roulade sur le côté et galipettes diverses et variées. Les rares fois où il se risquait à effectuer une attaque, celle-ci était immédiatement repoussée par son ennemi, et ses bras s'en trouvaient meurtris par les lourds chocs que supportaient ses membres. Alors que l'inhumain effectua enfin un coup de taille, le voleur en profita pour tenter sa botte. Il mit un genou à terre et, croisant ses lames, para le puissant coup de sabre. Mais l'ampleur de l'impact faillit faire chavirer le chef de groupe, qui ne put se relever à temps pour surprendre son adversaire. Néanmoins, la parade eut pour effet de ralentir le rythme de l'Ynorien, (car il s'agissait bien d'un Ynorien) permettant à Alistair d'imposer le sien. Ses coups de poignard et de dague se faisait de plus en plus récurant, si bien qu'après quelques échanges, il réussit enfin à atteindre son adversaire, lui blessant la main droite. Son ennemi ne ressentait certes pas la douleur, mais les muscles semblaient touchés, ce qui l'empêchait de tenir son arme aussi fermement que précédemment. Le voleur en profita pour frapper de plus en plus violemment, si bien qu'il finit par éjecter l'arme brinquebalante du bretteur d'un coup bien placé. Sa raison étant complètement altéré par le mystérieux changement qui avait été opéré en lui, l'homme ne chercha même pas à récupérer son arme, s'attaquant désormais à lui en utilisant ses simples poings. Il ne fallut pas longtemps à Alistair pour plonger l'une de ses lames dans la gorge de son assaillant, lui ôtant la vie par la même.

Complètement vidé par l'effort que l'échange avait demandé, il dû néanmoins se résoudre à garder ses armes en main. Quand il se retourna vers le premier combat, Lin était en train de trancher la tête de son ennemi, ce qui ne manqua pas d'intriguer le voleur. Son ennemi avait été grièvement atteint avant même que son affrontement ne commence, et il avait pourtant réussit à achever son adversaire avant l'Ynorien. Entre un sabreur incompétent et un lâche qui s'enfuyait à la première occasion, le groupe sembla soudain ridicule à leur chef. Mais il devrait régler ces détails plus tard, quand leurs vies à tous ne seraient plus en danger et qu'il aurait trouvé des volontaires pour les remplacer. En attendant, aussi inutiles étaient-ils, il avait besoin d'eux.

Sortant de ses pensées, Alistair rejoint Saphir et Arch, toujours aux prises avec le géant. Celui-ci, bien que troué de partout, ne semblait nullement importuné par les deux assaillants, essoufflés par les assauts incessants de l'inhumain. Le sang s'échappait de ses blessures comme l'eau coulait le long d'une cascades, mais aucune entaille ne semblait assez significative pour handicaper l'idiot. Mais, aussi vigoureux et insensible à la douleur était-il, il fut vite submergé lorsque les deux autres hommes se mirent à l'attaquer eux aussi. Il fut très vite touché aux points vitaux, et bientôt la lame courte de Saphir pénétra son cœur.

Le groupe se cru tiré d'affaire, lorsque des bruits de pas retentirent de l'autre côté de la ruelle, par là d'où venaient Arch et ses trois poursuivants. C'était l'homme en bleu, qui, brandissant son fin sabre de facture Oranienne, s'élançait vers eux. Il avançait à une vitesse surprenante, si bien qu'avant même qu'Alistair pu prévenir ses alliés de s'enfuir, il ne restait plus que quelques pas à franchir au bretteur pour rejoindre le groupe de voleur. Protégeant son ''investissement'', le chef poussa Lin sur le côté pour lui permettre d'esquiver l'attaque du sabreur ennemi, mais il se cogna à la tête dans sa chute et parut tomber dans l'inconscience. Mais celui-ci, loin d'en être décontenancé, continua sa lancée de quelques pas pour viser le buste de la jeune fille. S'interposant, Arch se fit violemment empalé au-dessous de ses côtes gauches. Par un formidable effort de volonté et de rage, le voleur aux yeux rouges agrippa la lame de son ennemi par les deux mains, s'infligeant de larges coupures aux paumes, dans le but d'immobiliser l'arme de l'homme aux cheveux blancs. Alistair profita de l'occasion pour asséner un coup de dague au bretteur, mais celui-ci lâcha vivement son arme pour esquiver le coup, qui n'entailla que la manche de sa tunique. Du coin de l’œil, il vit que Saphir en profitait pour écarter le corps ensanglanté de son ami. Il doutait de pouvoir compter sur elle au cours du combat, elle préférerait sans doute l'emmener en lieu sûr. Mais maintenant l'ennemi était désarmé, ce qui donnait un sérieux avantage à Alistair, qui se retrouvait maintenant seul pour combattre.


''Hé bien,'' interpella son adversaire. ''Pourrais-je savoir pour quelle raison quatre de mes hommes ont péris en seulement deux jours ?''
''Ils contrarient mes projets,'' répondit le voleur sur le même ton désinvolte.
''Je vois,'' rétorqua l'autre en marchant de long en large à distance raisonnable de son ennemi. ''Je doute que tu sois ce genre d'hommes, mais il semblerait que l'on ne soit plus que tous les deux, ce qui fait de ce qui va suivre un duel. Le protocole me pousse donc à me présenter. Je me nomme Raën. Et sache que si je m'apprête à t'ôter la vie ce soir, c'est que tu contraries également mes projets.''
''Oh, et tu comptes faire ça sans arme ? Intéressant, Raën. Alors sache que l'homme qui te tuera cette nuit se nomme Alistair.''



Cette présentation avait quelque chose de très romanesque, ce qui enlevait beaucoup à sa crédibilité, mais peu leur importait à ce moment là. Pour l'un, l'honneur semblait passer avant tout le reste, pour l'autre, la caractère théâtrale de la scène rendait les choses amusantes.

Les deux adversaires commencèrent à se rapprocher lentement l'un de l'autre. Alistair se demandait avec quoi son ennemi comptait combattre, mais il devint vite clair qu'il n'avait pas en fait aucune arme de rechange.


(Soit il est sûr de lui, soit il compte récupérer le sabre de Lin. Il ne faut pas que je le laisse passer de ce côté-ci de la ruelle.)


Coupant le voleur dans ses pensées, le dénommé Raën bondit, poings en avant, et l'atteint en plein visage, ce qui lui arracha une grimace de douleur. Son premier assaut fut vite suivit d'un second coup, mais Alistair réagit à temps pour éviter l'attaque d'un pas sur le côté. Il contre-attaqua vivement à plusieurs reprises, armes en avant, mais aucun offensive ne le toucha. Les échanges durèrent quelques temps sans autre résultat, avant que le guerrier bleu ne recule pour reprendre haleine. Le voleur profita également du léger répit, mais la lutte reprit de plus belle quelques secondes plus tard. Comme il l'avait prévu, son adversaire cherchait à le déplacer sur sa droite pour se glisser jusqu'au sabre, mais, préparé à cette éventualité, le chef de groupe n'en fut que plus attentif. Après plusieurs minutes d'éreintantes esquives et attaques, les deux combattants firent une nouvelle pause, hors d'haleine.


''Dis-moi, comment as-tu créer ces monstres ?'' demanda Alistair en pointant un cadavre du doigt.


L'intéressé sembla réfléchir quelques instants à l'utilité que pourrait avoir une telle information aux mains de l'ennemi, puis finit par s'expliquer, jugeant sans doute que ça ne pourrait pas lui porter préjudice.


''Chacun d'eux est le fruit de journées entières de travail pour notre mage. Tous ces hommes sont volontaires, nous nous occupons de leurs familles, et en échange, par un procédé magique que je ne saurais expliquer, ils perdent tout ce qui fait d'eux des humains.''


Son explication terminée, il se remit en garde, approchant dangereusement de son rival, qui se mit également en position. Cette fois, Alistair se fit plus agressif que jamais, attaquant sans relâche. C'était le combat le plus fastidieux qu'il avait jamais fait. La fatigue lui brouillait la vue pendant quelques dixièmes de secondes de temps à autres, et chacun de ses gestes brûlaient douloureusement ses muscles. Il n'avait jamais été habitué à de longs affrontements, où tout l'échange se déroulait en esquives diverses et en coups portés dans le vent. Son opposant, lui, semblait plus accoutumé aux dépenses d'énergie, et accusait le coup de manière beaucoup moins significative, et c'était pourquoi Alistair se devait de finir le combat le plus rapidement possible. De plus, Raën en était sans doute arrivé au même constat, car ses agressions se faisaient de plus en plus rares sans qu'il ai pourtant l'air particulièrement acculé.

Se sentant au bord de la défaite – et contre un ennemi désarmé en plus, l'humiliation était cuisante – le voleur se mit à réfléchir à toute vitesse tout en continuant ses assauts répétés. La fuite ne semblait pas être une bonne solution, le guerrier le rattraperait sans mal et pourrait en plus récupérer l'arme de l'Ynorien au passage. Continuer ainsi n'avancerait qu'à sa perte, mais il ne voyait rien d'autre qui pourrait avoir un quelconque effet sur son adversaire. L'affrontement durait déjà depuis près d'une dizaine de minutes et aucune de ses techniques n'avaient fait mouche. C'est alors qu'un tintement de métal apporta à Alistair la solution qu'il cherchait. Lin devait en ce moment même se redresser et s'approcher d'eux, armes à la main. Mais un spontané et impérieux ''Non !'' sonnant comme un ordre sortit de la bouche de Raën, avertissant le voleur d'un danger imminent. Il fit un bond sur le côté, cessant ses attaques à l'encontre du bretteur désarmé et se retourna juste à temps pour voir Fitz brandir une épée dans sa direction. L'énervement se mêla à la surprise dans l'esprit d'Alistair, qui n'hésite pas une seule seconde à s'avancer d'un pas pour venir transpercer son cou d'un coup de dague. Il se repositionna alors vivement vers son premier ennemi, qui semblait pourtant avoir abandonné le combat et affichait une expression de mépris face au corps jonchant maintenant le sol crasseux de la ruelle.


''Il nous a interrompu. Ça n'a plus rien d'un duel, maintenant.''


Et, sans plus un mot, il rebroussa chemin et disparut dans l'obscurité de la nuit.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Dim 18 Nov 2012 00:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 7 Nov 2012 18:06
Messages: 241
Localisation: Tulorim
En voyage vers Tulorim

Lorsqu’Adenor était encore auprès des siens, à Hidirain, nombreuses étaient les personnes l’ayant mise en garde contre Tulorim. La ville avait mauvaise réputation. Très mauvaise réputation. On la lui avait décrite comme étant sombre, étouffante, tant par la chaleur qui y régnait que par la promiscuité des habitations.
Pourtant, lorsqu’Adenor fit ses premiers pas au sein de la cité, ses impressions étaient fort différentes.

La rue dans laquelle l’emmenaient ses pas était large et spacieuse. Les maisons qui la bordaient étaient claires et les propriétés semblaient vastes et bien entretenues. Vraiment, elle était persuadée que sa famille avait tenté de la convaincre de rester auprès d’elle, peu importe le moyen utilisé.

Sur la droite se dressait une imposante bâtisse, construite en pierres sombres. Il était environ midi, et les torches qui entouraient son entrée étaient éteintes. Sur le haut de la porte, Adenor aperçut le célèbre emblème de la cité, un blason séparé en deux parties distinctes, l’une noire, l’autre blanche. On lui avait expliqué à Hidirain, qu’il représentait la neutralité dont faisait preuve la ville.

C’est donc d’un pas assuré qu’Adenor évoluait dans ces rues agréables. Salawik, perché sur lépaule de la jeune, commençait quant à lui à remuer, ce qui eut tendance à agacer Adenor.

- « Mais que fais-tu, à gigoter comme ça ?! Cesse de te tortiller, tu me fais mal à l’épaule ! Les urinoirs sont par là ! »

Salawik secoua vivement la tête en signe de négation.

- « Ce n’est pas ça ! C’est juste que… on se dirige vers les quartiers moins accueillants de la ville… »

Les gestes incertains du lutin reflétaient donc son mal-être. Adenor aurait dû s’en douter, de nature bavarde, Salawik était étrangement trop silencieux depuis leur arrivée à Tulorim.

Au détour d’une bâtisse sombre, Adenor atterrit dans la rue menant directement au parc; qu'elle ne pouvait encore apercevoir. L’ambiance changea radicalement. Terminées, les allées larges, claires et bien entretenues. Désormais, Adenor avançait dans des ruelles très étroites, aux maisons tellement rapprochées que les rayons du soleil n’atteignaient jamais les pavés salis d’urines et autres textures dont Adenor préférait ignorer l’origine.

À cette vue, Adenor frissonna. Alors, c’était vrai. Ses parents avaient raison. Tulorim était une ville épouvantable. Comment Adenor ferait-elle pour survivre ici durant dix ans ? Elle espérait fortement que son oncle habitait dans un quartier tel que celui par lequel elle était arrivée.

L’ambiance était étouffante. Malgré la froideur de la saison, l’air était plombant. Une odeur infâme flottait dans l’air, tant la saleté et la crasse étaient dominantes dans la ville. À son étonnement, Adenor croisa plus de monde à partir de cet instant que précédemment, dans le quartier de la milice.

La population semblait très hétéroclite. Adenor croisa des nains, des elfes de toutes origines et manqua d’écraser un lutin qui vociféra des insultes qu’Adenor n’avait jamais entendues précédemment et dont elle ignorait la signification exacte.
Soudain, elle sursauta. Elle venait de poser le pied dans une flaque rougeâtre. Du sang, sans aucun doute.

(Beurk ! Cette ville est vraiment…).

Aucun mot ne pouvait décrire ce qu’elle ressentait. Autour d’elle, des ombres évoluaient rapidement et furtivement, augmentant sans cesse ce sentiment d’insécurité que ressentait la jeune Hiniönne.

Elle pressa le pas. Il fallait qu’elle trouve rapidement l’auberge de son oncle et qu’il lui dise comment survivre dans cette ville de l’enfer. On lui avait dit de demander la direction du cimetière. L’auberge se trouvait à son coin nord-est.

Furtivement, on ombre frôla Adenor et manqua de renverser Salawik de son épaule. Elle se retourna vivement et n’aperçut qu’une longue et mince silhouette encapuchonnée.

- « Eh bien ! Les gens manquent de courtoisie par ici ! »

Adenor soupira, poursuivant son chemin.

- « Heu… Adenor… Je crois que ta bourse de Yus vient d’être dérobée. »

Adenor porta la main à hauteur de sa ceinture. Salawik avait raison. Sa bourse n’y était plus. Cette personne filiforme n'était rien de plus qu'un voleur sans pitié.

- « Rhaaa ! Mais qu’est-ce que c’est que cet endroit ?! Vivement que nous arrivions à l’auberge. »

La voix de Salawik devint plus hésitante encore.

- « Oui. Enfin… non. Je ne vais pas pouvoir t’accompagner, Adenor. Rencontrer ton oncle aurait pour moi été un grand honneur, mais le devoir m’appelle. Je dois mettre en route mon commerce, gagner des Yus avant qu’on ne me les vole. Parce que vois-tu, j’ai une femme, des enfants. Je dois les loger et la vie n’est pas gratuite ! Et puis tu sais, si je… »

Salawik était reparti dans un interminable monologue. Adenor comprenait qu’il désirait justifier son départ, mais après tout, rien ne les liait réellement. C’est donc sans grande courtoise qu’elle l’interrompit.

- « Ne t’en fais pas. Tu ne me dois rien. Je comprends ta situation, tu es venu ici pour une raison bien précise, et moi de même. Nos chemins devaient se séparer à un moment. »

Salawik acquiesça. Il fouilla ensuite le petit sac qu’il portant constamment sur son dos et en sortit deux petites fioles en verre, joliment décorées et consciencieusement fermées.

- « Prends ça ! »

Adenor saisit les deux récipients et les observa minutieusement.

- « Qu’est-ce donc ? De l’alcool ? Je ne suis pas à ce point désespérée! »

- « C’est mal me connaitre ! » , répondit Salawik en riant, « Je ne bois jamais d’alcool ! Ce sont deux potions de vie. Oh ! Je sais, la fiole parait minuscule, mais ces quantités sont bien suffisantes pour toi ! »

- « Oh. C’est gentil, mais, vraiment, je ne peux pas accepter ! »

- « J’insiste ! Tu en auras certainement bien plus besoin que moi. Ces rues sont malfamées, et peu rassurantes. Je ne suis ici que de passage, ce n’est pas ton cas ! Prends ce présent. »

- « Merci, merci beaucoup. Je te revaudrai ça, Salawik ! », répondit la jeune femme en fourrant les fioles dans le fond de sa poche. Elle attendrait d’être à l’auberge de son oncle pour les transvaser dans sa gourde vide.

Tout en parlant, l’Elfe fit descendre le lutin de son épaule. Leurs chemins devaient à présent se séparer. Adenor redoutait cet instant. À présent, c’est seule qu’elle devrait partir à la découverte de Tulorim.

Le lutin lui fit un dernier signe de la main, avant de disparaitre dans l’entrebâillement d’une porte aussi haute que lui.

D’un coup, l’horreur de l’endroit refit surface. Adenor osait à peine regarder autour d’elle, par crainte de croiser un regard malveillant. Ses pas la menaient tout droit vers une aire de tir, qui pouvait ressembler à un parc. Sauf que la plupart des arbres étaient morts, certains étant même réduits à de simples souches. Adenor leva les yeux vers l’un d’eux : sur une corde, au rythme du vent glacial qui soufflait en cette époque de l’année, un corps de nain se balançait, suspendu par la nuque. L’évènement devait être récent, car les joues du cadavre étaient encore un peu roses. Adenor s’en détourna vivement et poursuivit sa route, épouvantée. Ses pieds trébuchaient sur des pavés mal agencés, la faisant vaciller. La panique montait peu à peu en elle, rendant ses gestes maladroits. Autour d’elle, des murmures s’élevaient et l’effrayaient davantage. Vite. Il fallait qu’elle trouve l’auberge. Elle se mit à courir, guidée par la frayeur.

Adenor tourna le coin de la rue et retomba nez à nez avec le nain sans vie. Elle était perdue. L’angoisse dictait sa pensée et ses actes. Elle sentait son cœur battre violemment dans ses tempes. Il fallait qu’elle se reprenne, rapidement.

Dans une ruelle semblant légèrement moins obscure que les autres, les rayons du soleil atteignaient le premier étage des bâtisses, elle s’arrêta quelques instants.

(Respire. Calme-toi.)

Sa tension diminua peu à peu et laissait à ses idées l’occasion de se remettre en place. Il fallait qu’elle demande son chemin. Mais les habitants de Tulorim ne lui inspiraient pas confiance. Cette ruelle était déserte. Un rat détala non loin d’elle.

(Courage ! Bientôt, c’est derrière un comptoir que tu devras servir tous ces gens ! Tu devrais déjà commencer à t'habituer à eux!)

À cette idée, Adenor grimaça. Elle aurait dû écouter ses parents. Mais il ne fallait pas qu’elle renonce à ses années de compagnonnage. Il fallait impérativement qu’elle se prouve à elle-même qu’elle est capable de surmonter ses craintes.

Avançant de quelques mètres encore, Adenor entendit un murmure sourd, grave. Il grandissait au fur et à mesure de son avancée. Des voix. Adenor distinguait maintenant de nombreuses voix. Il fallait qu’elle les suive pour pouvoir demander son chemin.

Se fiant à son ouïe redoutable, Adenor contourna encore quelques bâtisses rudimentaires, dont les planches en bois qui les constituaient tombaient en ruine, pourries par l’humidité et rongées par la vermine.

Les voix étaient claires à présent, et Adenor pouvait distinguer au moins deux humains, aux voix tellement plates et monotones, ainsi qu’un nain, dont les octaves graves étaient retentissantes.

Sur l’un des bâtiments, une enseigne en bois se balançait doucement. Adenor était encore trop loin que pour parvenir à en lire l’inscription, sa vue lui faisant défaut. Elle dut s’approcher davantage avant de pouvoir y lire : « Taverne de Tulorim ».

Deux petites portes battantes en bois extrêmement foncés se tenaient devant elle, prêtes à être poussées par qui oserait les franchir.

Adenor prit une profonde inspiration, et les poussa.


La taverne de Tulorim

_________________
Image


"Il y a ce que la vie te donne, et ce que tu en fais. Ce sont les deux forces qui définissent qui tu es."


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Lun 26 Nov 2012 17:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 7 Nov 2012 18:06
Messages: 241
Localisation: Tulorim
La taverne de Tulorim

Sur Tulorim, le soleil se levait à peine. La lune était encore brillante et mélangée aux couleurs rosées du ciel, donnait aux ruelles une atmosphère étrange.

Désormais, Adenor avait quelques Yus en poche. Elle prit garde de les dissimuler, pour éviter une nouvelle mésaventure telle que celle de la veille.

Il fallait qu’elle organise sa journée. Elle avait cette sensation désagréable d’avoir mille et une choses à faire, sans savoir par laquelle commencer. Le plus important pour elle était de trouver rapidement un moyen de rejoindre Kendra Kâr. Mais avant cela, il fallait qu’elle transmette un message à ses parents, pour les prévenir du décès de son oncle. Comme elle se l’était dit la veille, il importait pour cela qu’elle retrouve Salawik. Bien entendu, Adenor n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il pouvait être. À moins qu’elle ne retrouve la porte dans laquelle le lutin s’était faufilé, ce qui ne serait pas chose simple puisqu’elle s’était perdue.

La jeune femme progressait dans Tulorim au hasard de ses pas. Elle évita de justesse un seau d’eau versé depuis une fenêtre sous laquelle elle passait et pesta contre cet agresseur passif.

Par le plus grand des hasards, elle se trouva à nouveau au parc, où était pendu le nain. Étrangement, il n’y était plus. Adenor se demanda ce qu’on avait bien pu faire de sa dépouille et pourquoi elle n’avait, dans ce cas, pas été ôtée plus tôt de son lieu de torture. Un frisson lui parcourut l’échine lorsque l’image du petit être pendouillant au bout de l’épaisse corde lui revint à l’esprit.

Bientôt, et sans trop qu’elle sache comment, Adenor arriva devant la petite porte qu’avait empruntée Salawik. Elle était minuscule et l’elfe était incapable d’y passer. Sa mère lui avait souvent raconté l’histoire d’une petite fille blonde à la poursuite d’un lapin blanc, qui, buvant ou mangeant quelque produit enchanté, pouvait change de taille. Adenor regretta de ne pas faire partie de cette légende, et se contenta de frapper quelques coups légers à la porte. Elle prit cette précaution, car la jeune femme ignorait si l’ouïe des lutins était adaptée aux bruits des êtres plus grands qu’eux et s’étonnait que Salawik ne lui ait pas fait part de cette information.

Un petit être vint lui ouvrir la porte. Il s’agissait d’une très jeune lutine, si jeune que sa taille était minuscule. D’une petite voix stridente et joyeuse, elle entama sans aucune timidité la conversation.

- « Mon papa et maman ne sont pas là ! Mais si vous voulez, je peux leur laisser un message ! »

Adenor trouva bien imprudent que la lutine ouvre la porte à n’importe quel visiteur. Mais après tout, cela ne la regardait aucunement. La petite fille semblait tellement naïve et dénuée de méchanceté qu’Adenor ne pouvait s’empêcher de sourire lorsqu’elle lui parla.

- « Bonjour ! Connais-tu Salawik ? Sais-tu où je peux le trouver ? »

- « Salawik ? C’est mon cousin ! Heu… Je crois. Est-ce que les enfants de la fille du frère de ma grand-mère sont mes cousins ? Mais tu le connais, toi, Salawik ? Et pourquoi tu veux le voir ? Tu l’as rencontré où ? Tu savais qu’un jour, il a combattu un ours énoooorme, et que même que parfois, Salawik il part très très loin pour vendre plein de choses à des gens qu’il ne connait même pas ! »

Adenor ne put se retenir de rire doucement. Apparemment, la bavarderie était propre à la famille. Sans nul doute, Salawik et la petite lutine étaient parents. Mais l’enfant ne répondait pas à ce qui intéressait réellement Adenor. C’est pourquoi elle dut, au risque de paraître insistante, reposer sa question initiale.

- « D’accord. Je vois que tu le connais bien. Mais, sais-tu où il se trouve, actuellement ? »

- « Bah oui ! Il est dans son lit ! »

Et cette fois, c’est un rire franc qui franchit les lèvres de l’elfe. Elle ne s’attendait absolument pas à cette réponse.

- « Bien. Dis-lui qu’Adenor l’attend dehors. J’ai un service à lui demander. »

La jeune lutine semblait ravie qu’on lui confie une mission. Elle opina du chef et ferma vivement la porte, parce que, disait-elle, il ne fallait pas que le froid entre dans toute la maison.

Adenor, qui s’était mise à genoux pour s’adresser à la cousine de Salawik, se redressa. C’était vrai, il faisait sacrément froid en cette matinée. Elle s’adossa à une façade avoisinante, attendant patiemment que Salawik termine sa toilette.

Quelques instants plus tard, le lutin apparut dans l’entrebâillement de la porte. Il semblait mal éveillé, baillant à s’en décrocher la mâchoire. Néanmoins, un sourire illumina son visage à la vue de l’elfe.

- « Tu ne peux déjà plus te passer de moi ? »

- « Bonjour le lutin ! Bien dormi ? »

- « J’étais content de profiter d’un bon couchage cette nuit, oui. Ma petite cousine m’a dit que tu avais un service à me demander. Je t’écoute. »

- « Elle est adorable ! Mais j’ai en effet besoin de ton aide mon ami. »

Salawik n’en dit rien, mais elle voyait que les derniers mots employés à l’égard du lutin lui faisaient grandement plaisir. Et c’est sans gêne apparente qu’Adenor usait de ce vocabulaire pour avoir les bonnes grâces du lutin.

- « J’ai appris de mauvaises nouvelles hier. Mon oncle, chez qui je devais réaliser mes années de compagnonnage, est mort, la semaine dernière. Il faut que ma famille soit prévenue, mais je n’ai pas le temps de retourner dans ma contrée. Toi, qui connais de nombreuses personnes et qui voyages beaucoup, sais-tu à qui je pourrais confier ce message ? »

Adenor parlait bien entendu d’un message oral. De toute façon, le décès de son oncle n’était un secret pour personne. Elle n’avait en outre pas pu se procurer d’encre et de papier dans la taverne de la veille.

- « Oui, je connais quelqu’un qui par pour Hilidrain demain matin. Je peux lui demander de transmettre le message à ta famille. Mais dis-moi, qu’as-tu fait hier soir, finalement ? Où as-tu passé la nuit ? Et pourquoi ne retournes-tu pas auprès des tiens ? Tu vas quand même faire ton compagnonnage ? Où ça ? À Tulorim ? Ailleurs ? Moi à ta place, je retournerais à Hidirain. Comme ça, tu transmets toi-même le message, et puis tu te sentiras en sécurité. Mais bon, c’est vrai que je ne suis pas toi et que tu es seule à pouvoir prendre ce genre de décisions. Mais tout de même… »

Et le lutin était reparti dans un de ses nombreux monologues interminables, au débit ultra rapide dont Adenor ne pouvait capter d’un mot sur deux. Une fois de plus, l’elfe n’eut d’autre choix que de l’interrompre.

- « Salawik. Je n’ai pas le temps de tout t’expliquer. Pour faire bref, j’aimerais me rendre dans la ville blanche, à Kendra Kâr. Mais je dois encore trouver un moyen de rejoindre la ville. Pour l’instant, je dois me concentrer sur ce messager. Qui peut m’aider ? »

Salawik n’eut pas à réfléchir pour répondre à Adenor.

- « Moi ! Je reprends la route demain. Évidemment, et tu le sais, je marche moins vite que toi. Mais tu peux me faire confiance, je trouverai ta famille et leur transmettrai la triste nouvelle. »

Manifestement, Salawik était en adoration devant Adenor. Il semblait ne rien pouvoir lui refuser. Et elle devait l’admettre, elle en profitait un peu. Cela renforçait son égo. Elle avait entendu dire que les elfes étaient appréciés et admirés par de nombreuses races et cela se confirmait jusqu’à présent.

- « Merci. Merci beaucoup. Je compte sur toi ! »

Salawik salua l’elfe, avant de refranchir le seuil de la porte.
Adenor avait donc trouvé son messager. C’était une bonne chose de faite. Restait désormais à découvrir un moyen de rejoindre Kendra Kâr, sans que sa bourse n’en soit réduite à néant.

L’elfe n’avait pas la moindre idée de la personne à laquelle s’adresser pour cela. Cependant, il ne fallait pas être idiot pour deviner la direction à prendre : le port. Le bateau semblait la meilleure solution. Lente, certes, mais la moins coûteuse.
Par ses déambulations de la veille, Adenor savait que l’Aeronland se trouvait au nord de la ville. En toute logique, le port ne devait pas se trouver bien loin. C’est en observant la position du soleil et les végétations environnantes, si peu présentes soient-elles, qu’Adenor sut aisément quelle direction prendre.

L’air marin envahit les narines d’Adenor. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir l’Aeronland. De son point de vue, elle pouvait admirer les vagues, lourdes, s’échouer sur la plage de sable doré. L’écume laissait une trace blanchâtre lorsque les rouleaux s’éloignaient lentement vers les profondeurs océaniques.
L’elfe s’approcha encore. Elle avait déjà vu la mer, lors d’un voyage avec ses parents, mais jamais de suffisamment près à son goût. L’occasion était parfaite.
Remontant les pans de sa robe couleur rubis, Adenor plongea ses orteils dans le sable froid. Elle sentait les milliers de grains s’insérer entre ses orteils, sous ses ongles fins, tandis que ses pieds s’y enfonçaient lentement. Exaltée par cette sensation du sable sur sa peau claire, elle s’abaissa, pour faire ruisseler quelques grains entre ses doigts allongés. La sensation procurée était apaisante, relaxante. Le sable procurait une sensation d’agréable douceur, d’enveloppement intense des membres immergés.

C’est dans de lents mouvements, comme pour ne pas perturber la quiétude de l’endroit, qu’Adenor se redressa. Le désir de plonger ses pieds dans l’eau l’emportait sur la rapidité avec laquelle elle devait se rendre à Kendra Kâr. S’approchant de l’eau, la jeune femme fut surprise par sa froideur. Les vaguelettes venaient lui chatouiller les chevilles dans un mouvement d’aller-retour régulier. Les observer l’étourdissait, aussi préféra-t-elle se concentrer sur ce que pouvait percevoir ses sens en ce moment de plénitude.

Ses pieds s’enfonçaient davantage dans le sable gorgé d’eau et Adenor fut impressionnée par le fait qu’aussi perméable fût ce mélange de pierres et coquillages érodés à l’infini, il puisse soutenir un océan entier. Au loin devant elle, s’étendait l’infini de l’océan, faisant apparaitre une ligne d’horizon claire et nette en cette journée ensoleillée. Çà et là se profilaient des navires, rappelant la réalité à la jeune femme.

Adenor fut sortie de ses rêveries par un clapotis rompant la régularité de la mer. Se retournant vivement, elle eut à peine le temps de voir l’homme qui fonçait droit sur elle, hurlant des propos totalement incohérents.

- « Graine d’Oaxaca ! Vendue ! Traitre ! »

Un long bâton, plutôt fin et léger, fendit l’air et atterrit dans les côtes de la jeune femme. Prise au dépourvu, elle se courba en deux sous la douleur du coup donné. Rapidement, sa main empoigna la vieille dague de son père. L’homme s’était un peu éloigné, la fixant d’un regard vague et perdu, vociférant de nouvelles insultes à l’encontre d’Adenor. Cette dernière se redressa sans peine. Le coup n’avait pas été si violent. Elle comprit rapidement pourquoi : l’homme devait être âgé d’au moins 85 ans. Son corps semblait chétif et donnait l’impression de pouvoir être rompu d’un simple coup de poing. Le bâton avec lequel il avait frappé était en fait sa canne.

- « Tu cherches à empoisonner l’Aeronland, hein ? Elfe de malheur ! »

La fragilité qui caractérisait la morphologie du vieillard provoqua chez Adenor un sentiment de mansuétude. Elle hésitait à frapper. Que pourrait bien lui faire un vieil homme comme celui-là ? Elle essaya de lui faire reprendre raison.

- « Vous faites erreur ! Je ne suis pas un sbire d’Oaxaca ! »

- « On ne m’aura pas ! Menteuse ! Écervelée ! Tu finiras en Enfer ! »

L’homme perdait complètement la raison et continuait à asséner des coups de bâton dans le vide, Adenor étant hors de sa portée. Ses mouvements amples et imprécis provoquaient des remous et éclaboussures. Aussi instable soit-il, l’homme ne se servait pas de sa canne pour se maintenir et était de plus déséquilibré par l’impalpabilité du sol, il progressait en direction de l’elfe qui n’avait d’autre choix que de reculer. L’eau lui arrivait désormais à la taille et devenait de plus en plus opaque. Adenor n’apercevait plus ses pieds, qui s’emmêlèrent dans de hautes algues et la firent tomber à la renverse, dans de fortes éclaboussures. Totalement immergée dans l’eau, Adenor retint sa respiration. Elle n’osait pas ouvrir les yeux, de peur que le sel contenu dans l’eau lui brûle les globes oculaires et brouille sa vue pour la suite de l’altercation.

Dans un large mouvement de brasse, elle remonta à la surface. Le vieux lui tournait le dos, à la recherche de son adversaire. Adenor ricana, il fallait bien être un vieil humain pour ne pas l’avoir vue ni entendue sortir de l’eau.

La jeune femme était hors d’haleine, l’apnée lui ayant coupé le souffle. La rage et l’envie d’en finir définitivement montaient en elle. Après tout, elle ne ferait avancer l’heure de sa mort que de quelques mois, une ou deux années au plus. Dague levée, elle approcha du sénile, prête à lui porter le coup fatidique. Mais avant qu’elle ne soit suffisamment proche pour l’atteindre, le vieux s’exclama :

- « Oooh, un papillon ! Il ressemble à celui que j’ai apprivoisé l’été dernier, lorsque j’avais 6 ans ! »

Adenor soupira, penchant la tête légèrement en avant et fermant délicatement les yeux. Ce n’était qu’un vieux fou. Il n’avait pas réellement l’intention de s’en prendre à elle et ne méritait pas ce sort qu’elle lui destinait. L’homme suivait le papillon qui voletait vers la plage, oubliant instantanément la présence de l’elfe.

Trempée jusqu’aux os, la jeune femme rejoignit le rivage, importunée par le poids de ses vêtements gorgés d’eau.

Arrivant sur le sable, un applaudissement l’accueillit.

- « J’admire votre complaisance, Mademoiselle. »

Un peu plus loin, un homme se tenait sur un rocher. Adenor le distinguait parfaitement. Il portait un masque mauve, cachant ses yeux et son long nez. Une longue barbiche noire prenait racine sur son menton pointu tandis qu’un petit anneau doré trouvait sa place sur son lobe droit. L’homme avait des allures de saltimbanque avant ses vêtements aux couleurs vives. Le plus impressionnant était sans doute son grand chapeau, terminé par une longue plume.

Jusqu’alors assis sur un rocher de la place, l’homme se leva, et salua Adenor dans une large révérence, dénudant sa tête pour l’occasion.

- « Nipolc, pour vous servir. »

((Il ne manquait plus que ça ! Un dragueur lourd et sans importance qui me vantera moult qualités imaginaire ! Comme si j’avais le temps !))

Adenor leva les yeux au ciel. Que pouvait-on bien lui vouloir encore ? Sans même adresser un regard à l’homme, elle poursuivit son chemin, essorant au mieux ses habits.

- « Vous m’excuserez, mais je n’ai plus de temps à perdre. Le jour est bien avancé et j’ai encore de nombreuses choses à faire. »

- « Sans vouloir vous importuner, laissez-moi insister sur votre bonté. Vous auriez pu réduire ce vieillard en miettes. »

- « Et il se pourrait que ce soit exactement ce que je ferrai avec vous si vous ne me fichez pas la paix ! »

Adenor était énervée. La fatigue accumulée depuis le début de son voyage se faisait sentir et réduisant son temps de patiente. Elle parlait agressivement, sans doute plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle stoppa sa marche et se tourna vers le jeune homme, lui faisant enfin réellement face.

- « Excusez-moi. Je vous remercie pour ces attentions, mais je suis pressée. Il faut que je trouve un bateau pour Kendra-Kâr avant la nuit. »

Une lueur s’alluma dans les yeux de Nipolc. Il pouvait l’aider aisément.

- « Je suis l’homme qu’il vous faut ! Suivez-moi ! »

Aussitôt dit, il se mit à courir à un rythme effréné qu’Adenor avait du mal à suivre, en direction du port.

Le port de Tulorim

_________________
Image


"Il y a ce que la vie te donne, et ce que tu en fais. Ce sont les deux forces qui définissent qui tu es."


Dernière édition par Adenor le Sam 8 Déc 2012 18:56, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Sam 1 Déc 2012 19:30 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 17 Nov 2012 11:42
Messages: 5
<-- Les alentours de Tulorim

D'un pas assuré,
Notre nain agacé
Par un accueil quelque peu particulier,
Fit son entrée en cette belle cité.

Parcourant les ruelles,
Avec un empressement inhabituel,
Notre guerrier cherchait du regard
Un endroit pour siroter peinard.

Il faut dire que notre aventurier, malgré son avidité,
Était prêt à se ruiner pour finir alcoolisé.

Ses yeux fixant successivement,
Toutes les établissements avoisinants,
Notre guerrier aperçut enfin,
L'objet de son dessein.

"La taverne de Tulorim",
Était un nom probablement légitime,
Mais plutôt banal
Pour un établissement se voulant original.

Néanmoins, ce détail n'enleva en rien
La détermination de notre nain
A franchir la porte d'entrée.
Après tout qu'il y règne une ambiance familiale ,
Ou esprit beaucoup plus conviviale,
Tout ce qui intéressait notre aventurier,
Était d'y retrouver de bonnes boissons
Issus des récoltes de houblon de la région.

Étant un fin connaisseur,
Il adorait découvrir de nouvelle saveur.
C'est alors avec une envie certaine,
Qu'il se dirigea vers la taverne.

-> La taverne de Tulorim

_________________
Touhor / Guerrier / lvl1


Dernière édition par Morogrim le Ven 28 Déc 2012 16:25, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 4 Déc 2012 20:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Fév 2010 16:11
Messages: 6816
Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Si Alistair avait toujours pensé être une de ces personnes qui attirait la poisse aussi sûrement qu'un cadavre au fond d'un caniveau attirait les rats, son avis sur la question – qui se transformait peu à peu depuis qu'il avait remis les pieds à Tulorim – allait définitivement changer en ce magnifique soir d'automne. Les tavernes étaient pleines cette nuit là, recevant autant de piliers de bar que de buveurs occasionnels venus fêter les premières vendanges de l'année. Le voleur était amateur de vins, certes, mais il préférait boire de la bière qu'un vin destiné à être vieilli âgé de seulement quelques jours, aussi résista-t-il, une fois n'est pas coutume, à la tentation d'aller rejoindre les ivrognes pour continuer sa fastidieuse ronde à la recherche d'une solution à ses problèmes. Et bien lui en fit, car au détour d'une ruelle, une situation inhabituelle s'offrit à sa vue. Tulorim était certes le genre de ville où la majeure partie de ce qui peut être qualifié d'inhabituel était justement tout à fait banal, mais Alistair, que l'un des protagonistes de ce fait faisait tiquer, décida de s'intéresser à la situation. Car en effet, dans l'ombre d'une ruelle, discutaient deux personnes apparemment très soucieuses de ne pas se faire entendre, accompagnées d'un inhumain – dont le voleur reconnut la nature du premier coup d’œil.

S'approchant à pas de loup, Alistair se cacha non loin d'eux, de façon à pouvoir les observer et les écouter sans se faire repérer. L'un des deux êtres conscients, un homme d'âge mûr de taille moyenne aux cheveux courts noirs, semblait proposer au second un marché.


« Non, ce ne sera pas douloureux. Décide toi vite, j'ai d'autres personnes à voir. »
« Mais qu'est-ce qui me permet de croire que vous vous occuperez vraiment de ma famille ? »
« Si nous ne remplissions pas notre part du marché cela se saurait, et plus personnes ne se présenterait. »


Le voleur comprit très vite la teneur du marché. L'homme aux cheveux sombres proposait à son interlocuteur – qu'Alistair ne pouvait que brièvement apercevoir – de devenir un inhumain en échange de la protection de sa famille. Réagissant à une impulsion irréfléchie, il se faufila derrière le groupe, dagues aux poings, et se rapprocha autant qu'il le pouvait sans risquer de se faire repérer. Une fois à distance raisonnable de l'idiot, il s'avança en un éclair et trancha avec une précision chirurgicale la carotide de celui-ci. Sa victime poussa un râle écœurant en tournant un regard rempli d'incompréhension vers lui avant de s'effondrer au sol, incapable de soutenir son propre poids.

Mais l'homme aux cheveux noirs se retourna rapidement, tirant une longue épée d'un fourreau caché par sa longue cape de fourrure. Un brillant réflexe prit Alistair, qui planta rapidement son poignard dans la main de celui-ci. Serrant les dents pour s'éviter un cri de douleur, son adversaire lâcha son arme, que le voleur fit glisser vers le fond de la ruelle avec un coup de pied. Il voulut récupérer son couteau mais l'ennemi, qui avait refermé sa main gauche sur la lame, tira d'un coup sec, désarmant Alistair. Celui-ci recula vivement et fit passer sa dague dans sa main droite, tandis que son adversaire retirait sa seconde arme de sa chair et la jetait derrière lui. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna rapidement, apercevant le dos d'un homme aux longs cheveux noirs faire face au deuxième homme qui venait de récupérer l'épée perdue du brun.


« Je m'occupe de celui-ci, » fit-il à son attention, « toi tu t'occupes de l'autre. »


Décidant de lui accorder momentanément sa confiance, Alistair s'intéressa de nouveau à son adversaire, qui, ayant pris place sous la clarté de la lune, était désormais bien plus visible. Il essuyait le sang qui coulait sur son bras ganté avec un morceau de sa cape, faisant preuve d'un flegme étonnant. Le voleur en profita pour l'observer plus attentivement. Sa carrure était celle d'un combattant aguerri. Il avait les épaules hautes, les bras musclés, et tout en lui transpirait la quiétude – ce qui lui donnait un air dangereux qu'aucune sorte d'animosité n'aurait pu égaler. Son visage, carré, était mal rasé, et l'un de ses yeux – verts – était balafré. On ne pouvait pas dire qu'il était particulièrement beau, mais ses pommettes hautes et son regard sérieux lui donnait un charme indéniable.


« Tu dois être le ''contretemps'' dont parlait Raën, » fit l'homme, interrompant le cours de ses observations.
« Et toi tu dois être l'un des cinq seuls hommes sensés de votre petite... entreprise ? » bluffa le voleur du tac-au-tac, cherchant à voir si ce chiffre était plus ou moins juste.
« Tu perds ton temps, gredin, je ne suis pas Raën, je ne répondrais pas à tes questions. »
« Moi qui croyais que c'était une tradition chez vous de parler en combattant. Je n'ai même pas le droit à un petit nom ? Alors que devrais-je marquer sur la pierre tombale ? »


Alistair n'était pas particulièrement adepte de ce genre de frime, mais parler l'aidait à prendre confiance en lui, et il savait qu'il en aurait largement besoin si l'homme était aussi fort que son acolyte.


« Tu pourras marquer ''Tué par Airin'' sur cette fameuse pierre tombale, » contra l'homme.


Sur ces paroles, il se mit en position de combat, comme Raën deux soirs plus tôt, poings fermés et maintenus proches de son visage.


( Ils savent tous lutter au poings ou quoi !? ) s'énerva intérieurement le voleur.


Puis il s'avança rapidement vers lui et envoya sa lame en plein vers le visage de son ennemi, faisant preuve de toute la vitesse dont il était capable. Mais au dernier moment, alors que l'arme entamait la chair de sa joue, le dénommé Airin sortit rapidement un magnifique poignard d'un étui coincé contre sa cuisse et entama profondément le bras gauche de son assaillant, lui arrachant une grimace de douleur. Serrant les dents, celui-ci recula vivement pour remarquer, avec stupeur, que la blessure qu'il venait d'infliger à son adversaire cicatrisait à vu d’œil. Il avait fait la bêtise de croire que son ennemi ferait montre de la même stupide loyauté que Raën, mais au lieu de ça il l'avait attaqué par surprise avec une arme terriblement affûtée et, apparemment, enchantée.

D'un rapide coup d’œil il s'assura que la combat derrière lui avait toujours lieu avant de s'avancer de nouveau vers Airin. Cette fois il esquissa une attaque sur sa gauche avant d'effectuer un tour sur lui-même pour frapper à droite. L'assaut fit mouche aux côtes, mais la contre-attaque fut portée à son arcade gauche, faisant couler un voile aveuglant de sang devant l'un de ses yeux et soignant partiellement la plaie qu'il venait d'infliger. Le voleur frappa alors de sa main libre le menton de l'autre, le sonnant juste assez longtemps pour reculer de nouveau et se mettre ainsi à l'abri des assauts réparateurs de l'homme.

Airin se remit rapidement de son attaque et afficha un léger sourire narquois, narguant les vains efforts d'Alistair. Celui-ci, conscient qu'il ne pourrait gagner s'il était le seul à essuyer des blessures, se mit à réfléchir à toute vitesse, jusqu'à ce qu'un plan tout aussi risqué qu'incertain prenne forme dans son esprit. Il courut alors vers son adversaire, plongea à sa droite dans une douloureuse roulade pour passer derrière lui et se redressa prestement quelques pas derrière lui en attrapant son poignard, jeté là une minute plus tôt. Il se releva juste à temps pour voir son ennemi lui asséner un coup de haut en bas qu'il para en croisant ses lames devant lui, bloquant l'assaut de son adversaire dans un violent choc. La force de l'impact était néanmoins moindre comparé à la puissance d'un coup d'épée, aussi le voleur, habitué à utiliser cette botte, se remit particulièrement rapidement de la parade et envoya un puissant coup de pied entre les jambes de son adversaire. Celui-ci s'agenouilla sous la douleur et relâcha quelque peu l'emprise qu'il avait sur son poignard, et Alistair en profita pour la le lui arracher des mains, mais avant qu'il n'ai eu le temps de s'en servir contre son propriétaire, l'homme en question se jeta sur le côté, porté par un ultime effort de survie.

Le voleur en profita pour lâcher son vieux poignard, qui tomba de nouveau dans le caniveau où il l'avait récupérée, et le remplaça par la magnifique lame qu'il venait de subtiliser. Celle-ci, légèrement courbée, était ornementée de quelques fioritures en or ainsi que d'une belle écriture tellement fine et élancée qu'elle en était presque illisible. Alistair, qui se fichait éperdument, à l'heure actuelle, de son style, la déchiffra rapidement comme indiquant un étrange mot comme ''Decis'', ou ''Necis'', mais ne s'y intéressa pas plus que ça. Il s'approcha d'Airin, dont l'entrejambe devait être encore largement douloureuse, et tenta de lui ficher sa nouvelle acquisition dans la poitrine. Mais c'était sans compter dans l'épaisseur de la cuirasse de cuir de celui-ci, qui dévia assez la trajectoire de la lame pour ne faire qu'entailler son torse, profondément, certes, mais pas assez pour lui être mortel – mais qui avait au moins eu le mérite de soigner la blessure d'Alistair à l'arcade. Le guerrier se releva rapidement tout en reculant, mais il était maintenant dos au second duel qui se déroulait là, et qui ne donnait que sur une impasse, et semblait soucieux de son sort.

Profitant de son sérieux avantage, Alistair s'approcha rapidement de sa victime, lames aux poings, mais celle-ci ramassa un caillou et le lui jeta au visage. Le projectile atteint le voleur à la tempe, ce qui le sonna quelques secondes, donnant le temps à son adversaire de prendre la tangente aussi rapidement que possible. Ayant raté la direction qu'Airin avait pris, il ne put le suivre, et s'intéressa alors à son mystérieux ''sauveur'', toujours aux prises avec le bretteur – et apparemment en difficulté. Mais le duel fut vite écourté par une flèche qui atteignit le guerrier au ventre, permettant à l'autre de lui trancher la gorge.

Alors sortit de l'ombre une belle demi-elfe à la chevelure noire immensément longue, vêtue d'une tenue sombre et très près du corps, un arc à la main. Le premier venu lui adressa un signe de la main en guise de remerciement avant de se planter devant Alistair.


« Bien le bonsoir, mon vieux, » l’interpella-t-il. « Moi c'est Junskar, chef provisoire des Seize Dagues ! »

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Ruelles
MessagePosté: Mar 25 Déc 2012 14:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 22 Déc 2012 00:35
Messages: 27
Localisation: Yarthiss
Après plusieurs heures de marche depuis leur village, Jamen et Jaina finirent par arriver en ville, dans la grande Tulorim. Les rues puantes, l'ambiance sombre et obscure, même en pleine journée, des ruelles rappelait l'enfance du rôdeur, lorsqu'il s'amusait à chaparder au marché et qu'il venait se cacher dans un coin pour échapper à la colère du marchand. Le enfant qu'il avait été aimait ça, jouer dans les rues de la grande ville qu'il avait trouvé si immense à dix ans, lorsque son père l'emmenait, et qu'il devait s'occuper pendant qu'il menait ses affaires.
Aujourd'hui, tout avait changé, son père était mort, et lui avait trouvé d'autres occupation, l'adolescent avait découvert la chasse, le tir à l'arc, l'amour des animaux. Et maintenant, Jamen détestait cet endroit, la ville dangereuse, et gardait une main sur son poignard au cas où ils croiseraient quelque chose, ou quelqu'un qui leur voudrait du mal. Car il avait découvert quelque chose de très intéressant au fil des ans, c'était que les créatures douées d'intelligence étaient plus dangereuses, plus imprévisible qu'un animal qu'on chassait.

Jaina, elle regardait autour d'elle, les corps agonisants, les cadavres et marchait doucement, comme un touriste ne sachant pas ce qui s'y passait constamment.
Son ami l'incita à marcher sur les côtés de la rue, à cause des sceaux qui étaient vidées aux fenêtres. Tout était nauséabond dans cet endroit.

Tous deux finirent par déboucher sur la place du marché, Jaina sourit lorsqu'elle vit les stands, la foule et les marchands.

-Chouette, un marché, on y va ? s'écria-t-elle.

Ce n'était pas une question, puisque la jeune femme s'élançait dans la cohue générale autour des étalages du grand marché. Jamen poussa un long soupir d'exaspération en la suivant, tentant de ne pas la perdre de vue, car c'était pour elle, la première fois qu'elle mettait les pieds dans une si grande ville.

_________________


Dernière édition par Jamen le Jeu 27 Déc 2012 15:07, édité 1 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 554 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 ... 37  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016