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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Dim 21 Aoû 2011 11:14 
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Surpris par la promptitude et la nature de la réponse de l'homme encapuchonné, le couple examina de plus près l'homme qui lui faisait face : de stature moyenne, le poil brun, assez séduisant pour ce qu'on pouvait en voir sous la lourde cape noire à capuchon qu'il portait. Cet aspect sobre était complété par un ensemble de vêtements noirs de bonne facture, d'une chevalière passée à chaque main ainsi que d'une épée longue à sa ceinture... ce qui, curieusement, lui donnait un aspect plus professionnel que sinistre.
Il y avait également les conditions qu'il avait émises, ainsi que ses sous-entendus : "quelques dettes à repayer envers l'Académie", "une audience auprès du chef de l'académie" ? Cet individu avait-il eut à faire à la guilde, même si il semblait passablement hésitant pour en parler ?
Azdren, en convint d'un simple coup d'œil échangé avec sa sœur : ils devaient en apprendre un peu plus sur cet intriguant individu avant de se décider à l'embaucher... ne fut-ce qu'à cause de l'étrange "fumet" magique qui l'environnait. Le mieux était encore de commencer par tâter le terrain. Sans cesser de sourire, Irelia se tourna vers le comptoir et attira l'attention du tavernier qui ne tarda pas à venir déposer deux chopes de bière étonnamment fraiches devant eux.

" Et bien... Sauge, commença le fanatique en sous-entendant qu'il n'était pas dupe de ce pseudonyme saugrenu, c'est la moindre des choses que nous nous présentions à notre tour. Je me nomme Azdren, prêtre de Thimoros et membre de la guilde de la Nouvelle Obédience à la Magie.

" Et je me nomme Irelia. Mercenaire, maîtresse d'arme à l'occasion... et accessoirement la sœur de ce corbeau. Enchantée."

Amusé, Azdren empoigna l'anse de sa choppe et en savoura la fraîcheur tout en portant la main à son masque d'écorce blanche, qu'il déposa délicatement sur la table de bois éraflé. Il commença alors à goûter l'amer liquide l'amère boisson à gorgées prudentes, tout en jaugeant de ses paupières mi-closes quelle était la réaction de Sauge quant à son apparence ravagée... sujet toujours épineux pour lui si il en était.
Irelia l'imita aussitôt, bien qu'il ne put savoir si elle pouvait savourer le goût de ce breuvage; mais même dans le cas inverse, elle feignait admirablement un plaisir évident.

" En ce qui concerne votre demande, je pense pouvoir aisément y accéder à condition que vous ayez une bonne raison de déranger le maître de l'académie. L'archonte Alianoff n'est pas le genre d'homme à parler pour ne rien dire et il vous enjoindra fermement de sortir si il sent que vous lui faites perdre son temps. Cela risquerai de me retomber dessus... "

" Exact, précisa Irelia tandis que son sourire se faisait un peu plus froid, vous nous obligeriez en nous parlant de vos liens avec la guilde ainsi que de ce dont vous souhaitez parler au maître. Cela pourrait nous aider sur la façon dont la nous devrions lui présenter votre demande."

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 19:46 
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Écoutant calmement les mots de la « robe » et de sa compagne guerrière en buvant sa bière avec lenteur pour faire durer un peu plus le plaisir de sa fraîcheur, Baldur n'en arrêtait pas d'examiner avec attention et méfiance les deux membres ce pour le moins excentrique couple. La robe se présenta sous le nom d'Azdren et la guerrière, sa « soeur », se nommait Irelia et se voulait mercenaire, deux noms que Baldur prit le soin d'imprimer profondément dans sa mémoire. Mais, le plus intéressant à savoir était qu'Azdren se présentait comme Prêtre du Dieu des Guerres et qu'il appartenait lui-même à l'Obédience de la magie...

Zewen semblait être un dieu des plus joueur...
... Baldur ne pouvait décemment pas être aussi chanceux que ça.


Après leurs présentations, les deux créatures reçurent leurs boissons et ce n'est qu'à ce moment que « robe » dévoila enfin le visage qu'il camouflait sous ce masque blanc déposé dans un bruit mat et discret sur la table de l'auberge. Azdren possédait un visage assez peu avenant. Baldur ne pouvait savoir si cet aspect semi-monstrueux était dû à un mauvais sortilège explosif ayant tourné au fiasco, à une plongée de la peau dans une bassine d'huile bouillante, à une exposition un peu trop prolongé à un incendie de forêt ou plus simplement quelques années de lèpres et de nécrose cutanée... Dans tous les cas, Azdren avait toutes les raisons du monde pour vouloir cacher son visage sous ce masque blanc et sans expression. Néanmoins, Baldur n'arrêta le léger sourire qui arquait le bout de ses lèvres, c'était comme s'il se reconnaissait un peu dans cette âme sombre et fanée camouflée par une peau lisse et pure. Quelque part, au fond de son propre cœur, Baldur ne pouvait qu'apprécier que cet Azdren se dévoile sous sa véritable identité devant lui...

Mais était-ce celle d'un monstre...
... ou celle d'un loup ?


Continuant de boire sa chopine – qui se vidait désespérément vite – en écoutant ce que le couple avait à lui dire, Baldur prit le soin de mémoriser le nouveau nom d' « Alianoff » avant de s'ébrouer assez peu discrètement. Ah, tout ne pouvait pas être aussi facile, n'est-ce pas ? Les gens qui vous répondent « Oui, très bien, allons-y sans perdre un instant et je vous promets que j'arrêterai de vous poser plein de questions idiotes ainsi qu'une bourse d'or bien dodue ou une jolie elfe nue et pas trop farouche. » sont bien trop rares en ce monde... Existaient-ils seulement ? Dans un soupir trahissant son agacement, Baldur commença son récit : " … Puisqu'il faut que je m'explique … Je suis originaire de Nirtim, et plus précisément du Sud-Darhàsmois. Ayant longtemps vécu dans la forêt et n'ayant pas vraiment de quoi payer les charlatans et médicastres en tout genre qui pullulent dans le port, j'ai appris par moi-même à préparer cataplasmes et antidotes nécessaires à ma survie..." expliqua le rôdeur en mettant nonchalamment son coude sur la table. Semblant ne pas vouloir s'étendre sur cette période de sa vie, il accéléra : "... Bref, vous devez vous imaginer qu'il est quelque peu... difficile... de se procurer un extrait de Papillon de Sang ou de Curchan. Aussi ai-je eu besoin d'une « intermédiaire » capable de se servir dans les cargaisons destinées aux guérisseurs des quatre continents. Qui plus est, pour rejoindre Tulorim, j'ai embarqué sur un navire appartenant à votre guilde, l'Hirondelle... Je pense qu'il est temps pour moi de payer ces quelques dettes et de requérir de l'aide aux magiciens de cette cité..."

"... Connaissez-vous Darhàm, la perle noire ? Oui, sans aucun doute..." grommela Baldur, plongeant en soupirant son regard dans le fond désormais vide de sa chope, égarant son esprit un instant vers le doux souvenir d'Azur et jouant machinalement avec le bracelet de perles noires que le rôdeur portait au poignet gauche... Avec un grognement, le rôdeur du Sud repris : "... Darhàm est à la veille d'un grand changement, certains de ses habitants ont enfin décidé de se réveiller et de prendre les armes contre le dominion d'Oaxaca. Mais, pauvres fous qu'ils sont, ces rebelles et anarchistes n'auront aucune chance de vaincre sans alliés et organisations. C'est là où la Guilde de l'Obédience entreraient en scène, en prêtant leurs bâtons et sortilèges aux épées et haches des révolutionnaires Darhàsmois. Darhàm pourrait représenter le nouvel étendard de la lutte contre Oaxaca... " maugréa Baldur, sans grande conviction, avant de rajouter, d'une voix plus ferme et déterminée... "... Mais la politique ne m'intéresse guère, ce sera l'affaire de la Guilde. Je ne veux que l'assurance de la survie d'A... Du rassemblement de rebelles Darhàsmois."

Tapotant du bout des doigts la table de la taverne et replongeant son regard sombre et triste dans les beaux yeux d'Irelia et ceux ravagés d'Azdren, Baldur termina, un sourire cynique aux lèvres : "... Alors, « seigneur » Azdren, ma cause vous a-t-elle émue ? Mon appel à l'aide semble-t-il justifié ? Me renverrez vous d'où je viens en me traitant de bâtard Darhàsmois ou conviendrez vous enfin à me faire part de cette mystérieuse et « délicate » tâche qui vous taraude...?"

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mar 23 Aoû 2011 10:05 
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Constatant avec plaisir que la vue de son visage ravagé ne semblait aucunement gêner le mercenaire attablé, Azdren l'avait entendu conter avec un réel talent une jolie fable : celle d'un pauvre type gagnant sa vie en confectionnant des remèdes et qui souhaitait ouvrir des filières d'approvisionnement pour son commerce sur les quatre continents. Il aurait simplement profité de la présence de l'Hirondelle, l'un des navires de la guilde, dans les quais de Dahràm pour y embarquer et arriver ici... d'où son désir de payer sa dette envers l'organisation.

Ridicule, ricana pour lui-même Azdren. Comment peut-il imaginer que je vais croire de telles sornettes ? Nul doute qu'il vient de Dahràm, puisqu'il est prêt à jurer que l'Hirondelle l'a amené, et c'est sans doute ainsi qu'il a entendu parler de la guilde. Mais cette prétention de convaincre Alianoff de soutenir la rébellion contre Oaxaca... il n'a rien compris aux réels objectifs de la Nouvelle Obédience. Autant éclairer sa lanterne.

A présent franchement amusé, l'homme écorché décocha au dénommé Sauge son sourire le plus tordu et prit le temps de s'humecter le gosier avant de répondre, tandis que sa sœur continuait de garder le silence et d'étudier attentivement le menteur. Azdren pouvait parfaitement sentir sa suspicion mâtinée d'intérêt pour l'individu : après tout, Dahràm... n'était-ce pas là où le fanatique avait déclenché une émeute en manquant d'endosser le crime de cette minaudière de prêtresse de Phaitos ? Qui disait qu'il ne s'agissait pas d'un assassin ou d'un traqueur ayant finalement retrouvé sa piste, ce qui expliquerait son aura magique si particulière ?
Toujours était-i que ce Sauge était particulier et qu'Azdren se sentait instinctivement attiré par ce personnage hors-norme. Mais la question demeurait : ami ou ennemi ?

" Sachez mon ami qu'il en faut un peu plus que cela pour m'émouvoir et qu'ayant laissé davantage d'ennemis que d'amis à ma dernière visite à Dahràm, je ne saurai vous traiter de bâtard, un terme tellement galvaudé de nos jours.
Bref. Comme vous m'êtes sommes toute sympathique, je vais vous offrir gracieusement une information : peu m'importe que vous soyez ou non en contact avec la résistance... mais si cela est vraiment le cas, vous devriez réfléchir à un autre angle d'approche pour quérir un soutien auprès du maître de l'Académie. Le but premier de la guilde est de garantir la neutralité de la magie et l'autonomie des mages, pas de se lancer dans le soutien de causes perdues. Trouvez un argument en ce sens et Alianoff daignera au moins vous écouter.
Selon la qualité de vos résultats à la petite sauterie que je prépare, je vous promet d'essayer de faire en sorte que le maître vous soit favorable... ou au moins de trouver un moyen de vous trouver des adresses utiles à Dahràm et Tulorim. "


Le fanatique marqua une nouvelle pause pour laisser le temps à son interlocuteur de digérer cette réponse. Ce type sorti de nulle part n'espérait quand même pas rencontrer sur-le-champs ce tordu d'Alianoff pour l'inciter à participer à une guerre qui ne concernait pas la guilde ? Bien sûr, rien n'empêchait que certains mages le fassent à titre privé, mais il était douteux que cela plaise aux hautes instances...

" A présent que ceci est convenu, parlons de la tâche à venir. Le problème qui m'occupe vient du fait que lors d'une de mes missions au nom de la guilde, ma sœur et moi avons dût... bousculer un peu une branche locale du culte du dieu noir : ceux-ci semblent n'avoir guère apprécié entre autre le fait que je fasse exploser leur Haut-prêtre. Toujours est-il qu'une poignée d'adeptes est parvenue à retrouver ma trace et qu'ils me traquent dans tout Tulorim. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne me retrouvent et découvrent que je suis en cheville avec la Guilde, ce qui serait préjudiciable. Je compte donc prendre les devants et aller les dépecer moi-même, mais je manque de bras.
Je pense avoir découvert où se terrent ces rats, mais cela risque de finir en boucherie générale si nous ne faisons pas preuve de furtivité au moment de l'assaut, domaine dans lequel ma sœur et moi sommes d'une nullité crasse. Votre rôle serait donc de nous permettre de nous introduire dans la place puis de jouer un peu de votre lame si nous ne suffisons pas à la tâche. Des questions ? "

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Dim 16 Oct 2011 13:07 
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Les deux gardes ouvrirent la porte à Medrick et tous les trois, ils se dirigèrent vers le comptoir d'Hargatt qui semblait surpris alors qu'il faisait ce que tout aubergiste faisait de sa journée : astiquer un verre.

« Bonjour, Hargatt. »

« Bonjour, Reyk. C'est vous qui avez fait tout ce boucan dans la ville ? Ça s'est entendu dans tout le quartier. »

« Oui, Talic a eu une réaction inattendue avec notre protégé. »

« Et je peux le comprendre. La mort de son frère l'a beaucoup affecté. Sachant que le coupable de ce suicide n'est autre qu'Onendal Eteiloth, je ne peux rien faire pour nier qu'il y a matière à s'énerver lorsque le fils arrive dans son auberge. En ce qui me concerne, les crimes des uns et des autres ne m'intéressent pas. »

Le jeune mage et sa faera reprirent espoir et s'intéressèrent beaucoup plus à la discussion.

(Il va peut-être pouvoir nous garder !)

« Alors vous aller pouvoir me garder ? »

« Malheureusement non, gamin. Les taverniers ont deux choses très importantes pour pouvoir travailler. Une taverne, cela va de soi, et une réputation. Et, sans vouloir te vexer, j'accueille plusieurs dizaines de wiehlenois par jour qui viennent des quatre coins du Comté, alors accueillir le fils d'un homme détesté partout, ce n'est pas bon pour les affaires. Je suis désolé, Medrick Eteiloth mais tu vas devoir dormir ailleurs et, étant donné l'infamie de ton père dans la ville ça risque d'être dur de trouver un mécène à Tulorim. »

Le musculeux tavernier posa le verre propre devant lui, posa ses deux mains sur le comptoir et regarda le jeune homme droit dans les yeux.

« Je peux parcontre te filer un petit scoop, gamin. Onendal avait effectivement très peu d'amis ici, mais il en avait un. Va à l'Université et demande Reoj Hec, il devrait te trouver un endroit où dormir. »

« Merci, Hargatt, pour ces précieuses informations. »

« Il y a vraiment pas de quoi. Je vais quand même pas laisser un gamin dormir dehors avec les nuits que Tulorim endure. Maintenant, si vous voulez bien partir, mes clients s'énervent. »

Les trois intrus se retournèrent et constatèrent effectivement que tous les regards étaient tournés vers eux et ce n'était pas des regards amicaux. Ils quittèrent alors l'auberge en hâte avant de créer une émeute.


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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mar 8 Nov 2011 01:45 
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Peu surpris par la réponse méfiante et dubitative d'Azdren, Baldur laissa son regard vagabonder sur les autres tables de la bruyante taverne en souriant intérieurement. Le mage n'avait pas tord... Essayer d'en appeler à l'aide d'une guilde de mages qui se veut neutre et impartiale pour soutenir une cause plus que perdue allait être une tâche particulièrement difficile, peut-être même impossible. Qu'importe que la révolte l'emporte ou se fasse massacrer par les sombres forces d'Oaxaca, il n'avait que faire des vies de ces révolutionnaires idéalistes et naïfs. Ah, qu'ils passent tous par le fil de l'épée au nom de leurs idéaux de libre arbitre ou quoi que ce soit d'autres, cela n'émouvait pas le moins du monde le sombre rôdeur... Mais l'idée qu'Azur aille perdre sa vie, ou qu'elle subisse un destin encore pire que la mort entre les mains de la garce maléfique le dérangeait. Non, il ne pouvait pas continuer à se mentir, il n'allait pas chercher l'aide des magiciens pour la révolution Darhàsmoise, mais en son nom propre... Baldur ne désirait-il pas plus simplement protéger la seule créature importante à ses yeux, une demi-elfe, une voleuse, une louve appartenant à sa meute....? Il devait réfléchir rapidement sur un nouveau plan, sur une nouvelle marche à suivre... Avec un peu de chance, il parviendrait à gagner les faveurs du magicien, de son « amie » rousse et de leur Guilde de sorcier... Après tout, toute aide est bonne à prendre. Mais avant que le rôdeur ne trouve en les sorciers de Tulorim de potentiels alliés, il allait devoir faire ses preuves...
Tournant la tête en direction d'Azdren, le rôdeur maugréa mi-amusé, mi-agacé. "... Peut-être que vous êtes plus clairvoyant que je ne le pensais, et peut-être que je vous dois une part de vérité... On dit qu'on ne peut rester neutre dans une guerre, mais c'est pourtant ce que j'essaye de rester dans l'affrontement futile entre les rebelles Darhàsmois et l'influence noire d'Oaxaca. Sur ce champs de bataille se trouve une femme dont je veux assurer la survie, une femme qui a choisi le camps des renégats et est devenue une de leurs chefs... Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer à cette femme qu'elle contemplera l'aube du printemps prochain. Si la Guilde refuse de venir en aide aux rebelles lors des prochains combats, je suis certain qu'un groupe de mercenaires acceptera... "
"Il en va sans doute de même pour vous, Azdren. Vous trouverez certainement quelques lames ou tueurs à gages pour s'occuper de votre problème de culte noir... Pour un prix. Moi, Sauge, ne demande pas d'autre rétribution que vous m'aidiez à persuader Alianoff d'aider les rebelles... Pour un temps."
continua Baldur avant de marquer une pause, dévisageant d'un air froid la guerrière rousse qui accompagnait le magicien. Après quelques secondes de réflexion, le rôdeur ajouta, un rictus amer difficilement identifiable à ses lèvres. "... Car dites-moi, « mon ami ». Jusqu'où iriez vous pour protéger votre sœur...? Seriez-vous capable de remuer ciel et terre à la recherche d'alliés...? D'aller arracher aux mains glacées de Phaitos son essence encore chaude...? De se lancer dans une guerre ancestrale contre une demi-déesse maléfique...? "

"... Je le suis ... "


Comme pour marquer la fin de son récit, Baldur repoussa bruyamment sa chope vide, raclant le bois de la table dans un son sec et mat. Son visage perdant jusqu'à la dernière once de sa rare chaleur, se réfugiant dans une expression glaciale et distante. Impassible, le rôdeur murmura, pour que sa voix soit recouverte par le brouhaha de la taverne : "... Donc, vous voulez vous infiltrer discrètement chez ces « cultistes du Dieu noir » et abattre sur eux la mort depuis les ombres de la nuit …? Un plan raisonnable, même si j'aurai besoin que vous m'indiquiez l'endroit et l'heure de l'attaque, pour que je parte en éclaireur et ainsi identifier les lieux... Bien sûr, nous devrions aussi convenir d'un endroit où je pourrais vous retrouver ou, si vous y trouver objection, je pourrais dormir à l'auberge jusqu'à votre signal..."
"... Bien sûr, j'ai avec moi un artefact qui me permettra de me glisser sans problème chez vos séides... Si vous voulez que je m'occupe de quelques sentinelles en avance, j'aurai simplement besoin de quelques dagues ou coutelas... Et... Si j'arrive à me procurer les ingrédients nécessaires, je pourrai même enduire quelques lames de poison ..." continua Baldur, ses lèvres se courbant à nouveau en une naissance de sourire cruel. "... L'herboristerie apprend souvent plus que de simples principes de botaniques ou des recettes de poudres à guérir ..."

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Dernière édition par Baldur le Mer 9 Nov 2011 04:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mar 8 Nov 2011 16:05 
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Azdren haussa un sourcil brûlé et échangea un regard entendu avec sa sœur lorsque le dénommé Sauge se mit enfin à table avec une mine dépitée : ainsi donc, tout cette bouffonnerie n'était en définitive qu'une pathétique recherche de soutien pour lui permettre de faire sortir de ce guêpier la femme qu'il aimait, l'une des dirigeantes de la rébellion darhasmoise... situation ô combien tragique et ridicule.
Mais le fanatique, habitué aux confessions arrachées à coups de fouet, sentait que quelque chose se cachait sous cette profession de foi : pourquoi, malgré sa grandiloquence, Sauge disait-il vouloir protéger cette femme ? Cela signifiait-il qu'elle-même ne se souciait pas de sa protection et qu'elle se souciait davantage de sa lutte que de sa survie ? Comment un homme pragmatique et froid comme cela qui se trouvait sous ses yeux pouvait-il s'être amouraché d'une idéaliste ?
Car il ne fallait pas se voiler la face : la rébellion n'avait aucune chance face aux troupes d'Oaxaca, et la grande putain conquérante préférerait sans doute passer la ville par le feu plutôt que de la laisser derrière elle tel un étendard de révolte. Sauge semblait l'avoir compris et en avait tiré ses propres conclusions.
Le fanatique prit donc la parole d'une voix éraillée mais compréhensive pour donner son avis sur la question. Après tout, lui-même était un exemple de relation amoureuse tordue.

"Pour clore le sujet du prix de votre assistance, Sauge, sachez que si je trouve votre détermination et votre motivation parfaitement honorable, il me m'apparait que vous avez frappé à la mauvaise porte pour demander du secours. J'ai beau ne pas être dans le secret des dieux, il est évident que la guilde ne bougera pas tant que sa survie n'est pas menacée et qu'elle ne prendra donc jamais officiellement les armes aux côtés de la rébellion : si il demeure certains de ses ressortissants à Dahràm, vous pouvez parier que les plus en vue ont quitté la cité depuis longtemps et que les autres ont été postés en observateurs parmi les deux camps.
C'est sans esp..."


"Nous viendrons"

Demeurée mutique jusqu'ici, Irelia avait asséné sa phrase comme un couperet, ce qui déstabilisa suffisamment son frère pour lui permettre de se lancer à son tour dans sa propre rhétorique enflammée, sa voix chaude et rocailleuse donnant davantage de relief à ses propos.

"Il ne s'agit pas là de s'impliquer dans une guerre, mon frère, mais plutôt de sauver une vie ! Comme tu l'as dit, il n'y a que peu de chance pour que la guilde accepte de s'impliquer ouvertement à Dahràm... mais elle a toujours laissé une grande latitude à ses membres, que ce soit pour leurs recherches ou pour leur développement personnel ! Rien ne nous empêche de retourner en ville et de sauver la dulcinée de Sauge si cela nous chante, tant que nous ne clamons pas que nous appartenons à la guilde !"

"Ce que tu fais à l'instant même..."

"Peu importe ! Que nous retournions seuls à Dahràm où que nous parvenions à rameuter des membres de la guilde, rien ne peux nous empêcher de faire ce nous voulons. Et j'ai envie que les beaux sentiments triomphent pour une fois... J'irai avec lui !"

"Alors autant dire que je suis aussi de la partie, soupira Azdren avec fatalisme. Mais il faudra d'abord régler notre problème le plus urgent.
Pour ce qui est de votre problème d'armement, je vous conseille la forge de Larzuk, dans le quartier Est de la ville : le bougre est dur en affaire, mais il connait rudement bien son métier. Pour information, c'est lui qui a forgé l'armure de ma sœur
En ce qui concerne les poisons, je crains de ne pouvoir vous aider : d'ordinaire je n'utilise que les produits se trouvant dans les entrepôts de la guilde... mais il est très facile de trouver de la bonne camelote sous le manteau, par ici."


S'interrompant, le fanatique sortit un morceau de parchemin de sous son manteau ainsi qu'une aiguille d'os avec laquelle il se piqua le doigt avant de commencer à griffonner quelque chose avec son propre sang.

"Puisque vous tenez tant à faire du repérage, je vais vous indiquer où se cachent les cultistes dans les quartiers Ouest de la ville. Mais ce sera en pure perte, à mon avis... le jour, ils sont en vadrouille à notre recherche et ne laissent que quelques sortilèges pour garder leur taudis sans fenêtre. Ils ne reparaissent qu'au coucher du soleil pour faire leur rapport. Enfin, faites à votre guise... puisque nous sommes prêts à payer le prix de votre engagement."

Azdren fit glisser vers Sauge une bourse contenant un acompte de 40 yus ainsi que le morceau de parchemin indiquant le chemin vers le repaire des fanatiques depuis l'entrée des quartiers Ouest, schématisé mais complet, avant de ranger sa plume et de lever sa choppe de bière avec un sourire cynique.

"Alors ? A quoi trinquons-nous ? A la mort de nos ennemis ?"


"Ou plutôt à la survie de nos aimés, interrogea Irelia en levant à son tour son broc"

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Ven 11 Nov 2011 19:02 
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À quel jeu s'adonnait donc Zewen depuis son royaume nébuleux...?

Guidait-il les rênes du Destin pour que Baldur rencontre en une taverne inconnue deux nouvelles pièces pour son gigantesque jeu d'échec...?

Car alors que Baldur réfléchissait à une manière plus ou moins affable de refuser l'excentrique demande du ladre magicien s'il ne dédaignait pas concéder quelques aides en retour, voilà que la sœur d'Azdren brisa son silence en annonçant des mots qui résonneront sans doute longuement dans son cœur creux et froid...
"Nous viendrons"

Baldur, à la fois surpris, satisfait et amusé par l'intervention d'Irelia, rit intérieurement, se moquant aussi bien de son propre cynisme que de la naïveté de la guerrière rousse. Bien sûr, Azdren et sa compagne l'avaient compris sans qu'il ai à l'expliquer : la révolution Darhàsmoise était condamnée à faillir, ses membres voués à disparaître les uns après les autres sous l'influence sombre et les noires armes des agents d'Oaxaca... Enfant de la nuit, Azur s'accrocherait et défendrait jusqu'à sa mort la Perle Noire de Nirtim dont les rues, les marchands, les canaux et les bandits sont devenus sa seule parodie de famille... jusqu'à la mort s'il le fallait. Mais si elle désirait réellement survivre en ce monde, il faudra qu'elle accepte d'ouvrir les yeux, d'abandonner ses illusions... Et regarder Darhàm brûler jusqu'à ce qu'il ne reste que des cendres.
Mais contrairement à ce qu'Irelia pensait, ce n'était pas par amour, mais par respect pour celle qui représentait une balise, un phare, un garde-fou dans ce monde. Ou peut-être était-ce simplement Baldur lui-même, refusant encore d'accepter d'avoir... ou d'être aimé. Le rôdeur écouta néanmoins attentivement le reste des arguments de l'étrange couple, préférant se concentrer sur la tâche à venir plutôt que sur son retour à Darhàm. Apparemment, la mission que proposait le magicien au masque semblait encore plus facile que ne pensait Baldur... Lui qui s'attendait à faire couler le sang de quelques agents d'Oaxaca infiltrés en Tulorim, il ne s'agirait en fait qu'une demi-douzaine d'imbéciles prétentieux souhaitant faire d'Azdren leur bouc émissaire. Avec un peu de chance et de ruse, Baldur pourrait infiltrer leur taudis et profiter de l'élément de surprise pour massacrer ces crétins...

Cette nuit, le sang coulera...

Amusé à cette pensée macabre et dévoilant ses canines dans un sourire acide, Baldur leva nonchalamment la main, incapable de participer à l'invitation de trinquer avec une chopine vide. "... Célébrez donc ce que à quoi votre cœur aspire, je ne serais apaisé que quand ces zélotes sombres ne seront plus que de vagues souvenirs... " dit le rôdeur avant que son sourire ne s'affaisse doucement. "... Quant aux « êtres aimés ». Je doute que cela soit si simple. La femme dont je parlais refusera probablement de quitter la résistance Darhàsmoise, sera furieuse de me voir accompagné d'une aide que je lui refuserai de lui donner et essayera probablement de m'égorger lorsqu'elle comprendra qu'elle n'a d'autre choix que me suivre si elle veut......" marquant une courte pause, il se remémora les mots d'Azur... Survivre à tout, survivre à tous, mais quand Baldur se déciderait-il à enfin vivre ? Laissant échapper un grognement de frustration, Baldur préféra accélérer la fin de la discussion, il n'était pas là pour se livrer...
"Le temps joue déjà contre nous, et persuader mon amie ne sera pas chose aisée... Surtout si la conquérante noire vient se mettre dans notre chemin... Plus tôt nous achèverons ces fanatiques, plus tôt je pourrai me concentrer sur la recherche d'or et d'alliés. Je vous retrouverai ici..." dit le rôdeur en désignant un carrefour déssiné sur la carte d'Azdren, "... lorsque la lune sera au plus haut..."
"Je pensais y aller pour repérer les lieux mais vous connaissez la ville et vos ennemis mieux que moi. Je serai donc votre lame pour cette nuit... Azdren, Irelia, soyez à l'heure."
termina Baldur en se levant silencieusement, glissant la bourse et morceau de parchemin dans sa sacoche, laissant le magicien et la guerrière le soin de régler sa propre consommation auprès de l'aubergiste...

D'un pas leste et hâtif, le rôdeur disparut dans derrière les arches de l'entrée de la taverne, grimaçant légèrement lorsque ses yeux, habitués à l'éclairage doux et tamisé de la taverne, furent momentanément aveuglés par la lumière éblouissante de cet infernal soleil qui n'en finissait pas de briller...
Quelques secondes plus tard, Baldur se mettait en route vers l'est de la ville, là où habitait ce fameux forgeron...

_________________
Baldur
Rôdeur ; [Lvl 5]


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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Dim 13 Nov 2011 15:11 
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Localisation: Auberge de Tulorim
Bien qu'il soit légèrement vexé d'être lié à ce soi-disant Sauge par la parole de sa sœur, il ne put réprimer un sourire amusé en constatant l'air surpris du second couteau. Sans doute était-il aussi dérouté que le fanatique de voir que sa demande d'aide pour Dahràm avait été acceptée avec tant de cœur et d'empressement. Comme on disait, "Ce que femme veut..."... mais à écouter le rôdeur, lui non plus ne semblait pas avoir une relation banale avec son aimée : la donzelle ne supporterai probablement pas d'être arrachée du champs de bataille de sa révolution darhasmoise déjà en loque.
Comment tout cela allait-il tourner ? Malgré le peu d'intérêt qu'aurait dut susciter la question dans son esprit, Azdren se surpris à formuler des hypothèses dans son esprit tout en sachant pertinemment que celui de sa sœur cogitait encore davantage sur le sujet., sinon elle n'aurait pas proposé son aide avec autant de virulence.

Le couple vida donc le fond de ses choppes et laissa partir le prétendu Sauge qui, porté par le bon sens, alla effectuer quelques achats ainsi qu'un repérage des lieux après leur avoir donné rendez-vous à minuit devant le repaire des prêtres de Thimoros.
Davantage intéressé par une mise au point avec sa sœur plutôt que par son environnement, Azdren ne nota pas le fait que son amie Parnalia venait de quitter le comptoir de la taverne pour sortir sur les talons de Sauge. Simple coïncidence, probablement. Toujours est-il que le fanatique se racla la gorge et s'adressa à sa guerrière de sœur d'un ton posé, quoique pailleté de sarcasme.

"Je peux savoir pourquoi tu as fait ça ? Nous avons bien assez de soucis sans nous immiscer dans une guerre civile, tu ne crois pas ?"

"Cela ne t'intéresse pas de savoir de quoi il en retourne entre elle et lui ?"

"Évidemment, mais cela ne répond pas à ma question. Si cela se trouve, il cherche juste à nous ramener à Dahràm pour toucher une prime sur ma tête."

"Qui te dit qu'une telle prime existe ? Et puis, cela me semble logique : il nous aide à sauver nos fesses, on l'aide à sauver celle de sa dulcinée."

"Ma sœur, entre cette armure de plaque et cette épée démesurée dans ton dos, je jurerai que tu caches un cœur bleu de princesse romantique."

"Je prend cela comme un compliment", lui répondit-elle en lui tirant avec malice une langue noire comme du charbon.

Le couple se tut un instant... puis explosa du genre de rire franc et spontané que seuls peuvent connaître des individus aussi liés qu'eux, que ce soit par les liens du sang ou de la magie. Puis ils posèrent leurs choppes et sortirent de la taverne pour se préparer à l'expédition de cette nuit.

_________________
Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Lun 19 Déc 2011 22:29 
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>Une agréable nuitée.

Alors qu'il déambulait dans les ruelles sombres de Tulorim, au beau milieu de la nuit, Winsor ne cessait de se repasser les images du meurtre qu'il venait de commettre. Cela lui procurait un sentiment d'intense plaisir, une jouissance presque. Il se sentait puissant, invincible, et surtout ses pulsions s'étaient légèrement atténuées. Comme si le sang qui avait coulé avait été l'apaisement de ses tortures mentales.

Pourquoi faisait-il le mal, pourquoi aimait-il tuer et manger de la chair humaine? Nul ne le saura jamais. Simplement parce qu'il n'y a pas de raison, si ce n'est le plaisir d'assouvir un sadisme trop profondément ancré, qui se serait déposé en lui comme de la rouille sur un métal froid.

La nuit était déjà bien avancée, mais il marchait d'un pas décidé vers la taverne, animé de la ferme intention de trouver qui il cherchait. Et lorsqu'il pénétra dans ces lieux qu'il détestait, bruyants et animés par des bons-à-rien ivres et bagarreurs, gros et sales, il ne le vit pas tout de suite. Et pourtant, il était bel et bien là, au fond de la salle, toujours encapuchonné de sa cape verte. Le rouquin n'était plus là.

Lorsqu'il aperçut Winsor, Flocel sembla se redire, ne sachant masquer l'incompréhension qui barrait son visage. Calmement, le fanatique prit place face au barbu à la mine haineuse.

« Où est-elle ? » marmonna-t-il d'une voix rauque, méfiante.
« Qui donc ? »
« Ne fais pas l'idiot, petit. Où est Cedde ? »
« Tu la veux ? »

Le barbu crispa les mâchoires et son regard sombre scruta celui de Winsor. Innocemment, le fanatique plongea la main dans sa sacoche, et plaça la tête décapitée de la belle sur le table. Flocel étouffa un hoquet de surprise, et immédiatement son visage fut animé d'une haine sans nom. Son cri de surprise avait interloqué la taverne, et certains criaient de peur, d'autres ne réalisaient pas que le visage posé sur la table était celui d'une vraie femme, assassinée, et sauvagement découpée.

« Attrapez-le ! » Hurla Flocel

Mais Winsor s'était déjà recouvert de sa cape, et avait franchi la porte de la taverne, disparaissant dans les rues comme une ombre.

> La maléfique noire

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Lun 27 Fév 2012 23:51 
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Localisation: Alentours d'Exech
L’air était saturé dans cet établissement public. Je pouvais sentir les effluves de cuisine mêlées à la sueur rance des clients nombreux en cette fin d’après-midi. Il faisait chaud, très chaud, mais étonnamment, je trouvai cette chaleur apaisante. Au moins, je m’imaginais ne pas être la seule à bruler intérieurement. Cette chaleur, contrairement à celle qui m’avait prise, soudainement, à Exech, était naturelle, normale. Elle ne revêtait d’aucun processus magique, bénédiction sombre ou malédiction ratée. Par chance, je ne brulai plus comme alors. Si elle était toujours présente, forte, en moi, elle était désormais supportable. Et ainsi satisfaite de cette évolution, je me glissai entre les tables pour m’asseoir sur un tabouret haut, à côté du comptoir. Derrière celui-ci, un homme d’âge mur arborait d’impressionnantes cicatrices. Autant de preuves d’anciennes batailles. En face de lui, avec ma jeunesse presque insolente et mon corps dénué de toute plaie, mon vécu sans aventure épique, je contrastais terriblement. Nos regards étaient pourtant pourvus de la même flamme : celle de l’aventure. Si la sienne n’était plus que braise, dans sa vie désormais rangée, quoi qu’il fut cerné d’aventuriers de tous bords, la mienne était une flamme ardente qui ne demandait qu’à s’étoffer encore. Et les flammes de mon regard croisèrent ses yeux, alors qu’il m’apostropha aimablement, en sa qualité de patron de la taverne.

« Salut à toi, étrangère. Première fois qu’je te vois là, j’me trompe ? Non j’me trompe pas… J’oublie jamais un visage. Surtout pas ceux des jolies filles ! Qu’est-ce que je te sers ? »

Je lançai un sourire sous le compliment, acceptant celui-ci sans y répondre pour ne pas l’encourager à poursuivre, ni l’offusquer d’un refus outré. Le plus simplement du monde, je répondis à sa question.

« Un repas, et un godet de vin. »

« Rouge ? »

Mon regard se fit plus intense, et mes lèvres se fendirent en un sourire en coin, alors que mes yeux descendaient sur mes propres habits, à la dominante rouge évidente. Aussitôt, je les redressai vers le tavernier, qui opinait du chef d’un air entendu, tout sourire. Sa question était logique, et courtoise… Mais je n’avais nul besoin d’y répondre pour qu’il connaisse mon choix. Il s’en alla passer commande en cuisine, et je m’attardai un instant à regarder autour de moi, dans cette salle comble, qui étaient mes voisins.

Beaucoup d’hommes étaient là. Humains, et de sexe masculin. Des aventuriers attendant une nouvelle quête ou requête, des vieillards qui se moquaient de la jeunesse tout en regrettant la leur devant un pichet de bière, des marins en pause pour la journée, des individus plus sombres, complotant dans leur coin. Les femmes, rares, pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Une ménestrelle chantonnait dans un coin de la salle, accompagnée d’un luth exotique. Là où je me situais, le son de sa voix était presque entièrement couvert par le bruit des autres clients. Une archère était attablée avec d’autres aventuriers, formant un groupe uni. Elle jetait quelques œillades moqueuses à une femme plus robuste, arborant une lourde épée posée sur ses genoux. Une guerrière solitaire. Et moi, sur mon tabouret, à attendre mon repas.

Le vin ne tarda pas à arriver, et le tavernier me le servit sans un mot. Je le remerciai d’un regard, sans ouvrir la bouche moi non plus. Il s’en retourna à ses occupations alors que je portai les lèvres à mon breuvage pour le laisser couler le long de ma langue. L’amertume boisée de l’alcool était prédominante. Ce n’était pas un vin très bon, mais cela me convenait. Je n’étais pas ici pour faire ma difficile, et c’était de toute façon mieux que de l’eau de pluie trouvée dans une flaque, au bord d’une route. Le tavernier revint rapidement, avec un bol de ragout. Du pigeonneau, avec des légumes en sauce. Rien de bien folichon, encore, mais ça tenait au corps, et c’était chaud. Que demander de plus d’un repas de taverne qu’il nourrisse ? Alors que je dégustai le met tout en sirotant mon breuvage, une troupe bien singulière entra dans l’établissement, doublant le nombre de femmes présentes. Elles avaient les airs et les manières de marins, et leur odeur d’embruns finissait de les trahir. Un équipage bien singulier, qui s’assit à une tablée. La plus jeune du lot ne devait avoir que quinze ans, et ses taches de rousseur n’enlevaient rien du courage qui se lisait dans sa posture. Ce fut la plus grande de toutes qui se leva bientôt pour venir commander au comptoir. Je la saluai d’un regard lorsqu’elle se posta à côté de moi, et continuai à manger alors qu’elle commandait pour sa tablée.

Elle retourna vite s’asseoir, avec plusieurs godets du même vin que moi. Et je n’en détournai pas l’attention, même après avoir terminé de manger. Épiant discrètement leurs conversations, je m’informai de leur situation. Elles étaient en poste sur un navire dénommé la Grande Prostituée. Curieuse dénomination, pour un rafiot. Elles devraient repartir le soir-même, vers une destination inconnue. Et cela éveilla en moi la soif d’aventures. Quel présage plus engageant que cet équipage hors du commun, pour me lancer dans l’aventure ? Laissant quelques piécettes sur le comptoir, je me levai pour m’approcher de la tablée. Ce fut la jeunette qui me repéra en premier, et me regarda d’un air interrogateur. Je pris la parole, attirant à toutes leur attention.


« Bonjour. J’ai cru comprendre que vous faisiez partie d’un équipage. Auriez-vous de la place pour une nouvelle recrue ? Je recherche l’aventure, et n’ai nulle attache. Ici ou ailleurs. »

Mes parents faisaient partie de mon passé, désormais. Tout comme ma vie à Exech, et la troupe flamboyante. Je les avais tous quittés sans regret. Mon intervention osée interloqua certaines des demoiselles, qui se jetèrent quelques regards lourds de sens, pour elles, mais dont je ne perçus pas la signification. Lorsqu’enfin, la grande opina du chef, la jeunette prit la parole pour le groupe, de sa petite voix aigüe.

« On n’a plus d’place pour un boulot sur notre navire. Mais on connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui r’cherche des personnes dans ton genre. On peut t’mener à lui. Le capitaine Heartless. »

Le capitaine Heartless. Un nom qui serait désormais synonyme d’espoir et d’aventure, pour moi. Sans l’ombre d’une hésitation, j’acceptai la proposition.

« Je marche ! Où dois-je aller ? »

« Retrouves-nous au coucher du soleil sur le port. Cherche la Grande Prostituée, notre navire. »

J’acquiesçai vivement, et rompis la conversation en tournant les talons. J’avais un nouveau but, une nouvelle destination. Le feu en moi semblait s’être calmé, même s’il pulsait toujours avec la même vigueur. Au moins ne me brûlait-il plus de l’intérieur. Je quittai la taverne pour me rendre directement sur le port, afin d’observer ce navire, avant d’y embarquer.

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Alessia, mage flamboyante


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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mar 20 Nov 2012 22:35 
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Les rues de Tulorim

En entrant dans la taverne, Adenor fut frappée de plein fouet par la chaleur qui y régnait. Pas le genre de chaleur douce et réconfortante, non. Mais cette chaleur lourde, pesante, suffocante, transpirante. Une chaleur imprégnée d’odeurs en tous genres, d’alcool et de sueur rance principalement. La pièce ne devait pas être aérée très souvent. En fait, à bien y regarder, seule une petite lucarne donnait sur l’extérieur. C’était insoutenable.

Pourtant, la salle n’était pas comble. Deux humains entretenaient une discussion vive, à une table reculée. Ils semblaient se disputer pour une histoire de Yus. Un troisième se trouvait derrière le comptoir. Ce devait être le tenancier.

Accoudé au comptoir, un nain marmonnait seul et Adenor ne pouvait que distinguer de longs râles graves. Plus loin, dans un coin sombre, se trouvait une silhouette massive. Adenor plissa les yeux. Elle ne parvenait pas à distinguer la race de celui qui se trouvait là, mais ce dernier semblait cuver quelques litres de bière, affalé sur le sol. De sourds ronflements s’échappaient du corps inerte.

Adenor se dirigea vers le tenancier. Ce dernier frottait énergiquement son comptoir à l’aide d’un vieux morceau de tissus, imbibé de toutes sortes de liquides.

- « Excusez-moi, je cherche l’auberge du Bon Repos. Pouvez-vous me l’indiquer ? »

Le tenancier, qui jusqu’alors n’avait pas prêté la moindre attention à l’Hiniönne, releva vivement la tête lorsque le nom de l’auberge fut prononcé. Il plaça un poing sur sa hanche, faisait ressortir son ventre bedonnant, et s’essuya le front à l’aide de sa lavette.

- « L’auberge du Bon Repos ? Vous aurez bien du mal à la trouver ma bonne dame ! »

Le regard d’Adenor changea. À la fois étonné, il signifiait très clairement qu’elle désirait de plus amples informations à ce sujet.

- « Rogendil, son propriétaire, a été abattu lors d’une bagarre de soulards, la semaine dernière. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de l’auberge.»

Adenor ne sut décrocher un seul mot. Rogendil était son oncle. Elle se laissa tomber sur la chaise qui se trouvait à côté d’elle. Il fallait qu’elle prévienne sa famille. Rogendil était tout de même le frère de son père ! Mais là n’était pas le plus urgent. Adenor comptait sur l’auberge pour passer la nuit. Elle se retrouvait à présent sans le sou, ni personne sur qui compter pour l’aider dans cette situation déplorable.
Malgré ses airs d’homme rustre, le tenancier questionna Adenor sur son état émotionnel.

- « Ça ne va pas ? Vous désirez quelque chose ? Un peu d’eau ? »

- « Je n’aurai pas de quoi vous payer. Je viens de me faire voler ma bourse. D’ailleurs, le soir tombe et je n’ai nulle part où loger. Je dois vous laisser… »

Adenor ignorait ce qu’elle avait pu provoquer chez cet humain, mais il fut, semblerait-il, pris de pitié. À mieux y réfléchir, il était vrai que les hommes avaient toujours eu une incontestable admiration envers les elfes. Et la beauté de la jeune femme n’y était peut-être pas pour rien non plus. Quoi qu’il en soit, le tenancier émit une proposition, qu’Adenor ne pourrait refuser. Sans quoi, elle devrait passer la nuit dehors, dans les rues malfamées de Tulorim.

- « Si cela peut vous aider, je vous propose ceci. Ce soir, vous travaillerez pour moi, à la taverne. Ça me permettra de participer à l’une ou l’autre partie de cartes ! En échange, je vous logerai dans une pièce qui se situe là derrière. J’y passe la nuit quand je suis trop ivre pour rentrer chez moi. Et je vous payerai. Pas grand-chose, mais de quoi subvenir à vos besoins primaires des prochains jours. Je n’ai rien de plus à vous proposer qu’un maigre morceau de pain pour manger.»

Tout en parlant, le tavernier avait désigné la pièce servant de chambre du menton et tendit une miche de pain à Adenor. Elle la refusa. Adenor ne manquait pas de nourriture, il lui restait encore quelques vivres de son voyage. Par contre, la chambre et le salaire n’étaient pas de refus ! Si cela pouvait lui permettre de survivre suffisamment longtemps que pour rejoindre une autre ville et quitter Tulorim l’affreuse… Elle était preneuse !

- « J’ignore ce qui vous pousse à vouloir m’aider de la sorte, mais j’accepte. Je ne suis pas novice dans le métier, vous ne serez pas déçu de ma prestation. Vous avez un tablier ? »

La jeune femme était à nouveau debout, prête à commencer sur-le-champ, tandis que le tavernier lui tendait un vêtement à la propreté douteuse qu’Adenor noua rapidement autour de sa taille. Elle releva ensuite sa longue chevelure rousse sur le haut de sa tête, qu’elle fixa avec un morceau de tissus trouvé derrière le comptoir.
Adenor eut à peine le temps de prendre ses marques dans l’établissement que déjà, de nouveaux clients arrivaient.

Les nains, elfes et autres humains se succédèrent toute la soirée. Adenor n’eut pas deux minutes à elle. La soirée se termina au petit matin, après un rapide rangement de la salle et une expulsion musclée d’un nain ivre. La jeune femme ne fut pas mécontente de retrouver sa couche.

Allongée dans la chambre, elle avait du mal à réaliser la journée qu’elle venait de passer. Toutes sortes d’émotions, principalement négatives, étaient passées en elle. L’angoisse, la peur, la crainte, la tristesse, le désespoir. La colère aussi, lorsqu’on lui avait dérobé sa bourse. Heureusement que ce tavernier avait été bon avec elle. Restait à espérer qu’il soit également honnête et qu’il la paye comme promis.

Mais que ferait-elle, demain ? Adenor était encore désorientée, perdue. Elle devait impérativement prévenir ses parents et devrait pour cela trouver un coursier. Ou un voyageur. Salawik, elle irait le voir pour ça. Il pourrait certainement l’aider ! Après tout, il est dans le commerce, il connait certainement beaucoup de monde.
Et ensuite ? Ensuite, il faudrait qu’elle quitte cette ville. Elle ne l’appréciait absolument pas. Sans doute était-ce là le minuscule côté positif du décès de son oncle ? Elle se consolait comme elle pouvait.

Adenor avait entendu dire de Kendra Kâr qu’elle était agréable. Elle opterait donc pour cette destination. Jamais encore elle n’avait quitté son continent et ce voyage promettait d’être une grande étape dans sa vie. Il faudrait qu’elle trouve un moyen pour y arriver. Un bateau, parce que les trajets en aynore étaient bien trop coûteux. Une fois à Kendra Kâr, il faudra qu’elle se trouve un emploi ou un endroit où réaliser son compagnonnage…

La fatigue l’emporta sur les pensées d’Adenor. La jeune femme s’endormit rapidement, dans les draps peu agréables de la taverne.

Le lendemain matin, Adenor fut réveillée en sursaut par de brusques coups frappés à la porte de sa chambre d’appoint. C’était le tavernier. À ce moment précis, Adenor se rendit compte qu’elle ignorait son nom. Ce n’était qu’un détail. Après tout, et malgré toute la bonté dont il avait fait preuve, ce n’était qu’un humain.

L’Hiniönne quitta sa couche et lui ouvrit la porte. Elle n’avait pas suffisamment dormi et lui en voulait de la réveiller si tôt. Mais il avait du travail et tenait à la payer avant de commencer.

Adenor prit ce qui lui était dû, remercia vivement son hôte et quitta l’établissement.

Les ruelles de Tulorim

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"Il y a ce que la vie te donne, et ce que tu en fais. Ce sont les deux forces qui définissent qui tu es."


Dernière édition par Adenor le Lun 26 Nov 2012 18:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mer 21 Nov 2012 14:25 
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Début de l'Acte I.


Amolaric et Nienna n'avaient vu Tulorim que de nuit et avec un tel manque d'intérêt que le matin, ils profitèrent de leur marche pour observer les environs. C'était un lieu assez hétéroclite. Comme bon nombre de villes, on pouvait se rendre compte, en quelques pas seulement, de la diversité qui y régnait. Selon l'endroit où se posaient ses yeux, Nienna pouvait aussi bien voir une maison délabrée, tenant encore debout, de justesse et par une surprenante volonté, qu'une demeure pleine de faste et de grandeur. Ici, point de rue, seules de sordides ruelles permettaient à la population de voguer d'un lieu à l'autre. Le duo avait bien vite compris à quoi s'en tenir en passant la nuit dernière. Trouver au plus vite l'auberge avait été la meilleure décision à prendre. En effet, les flaques d'eau coulant sur les pavés des chemins – lorsque pavés il y avait, car les ruelles étaient souvent dans un tel état qu'elles ne ressemblaient plus qu'à des chemins de terre battue – avaient pris une teinte rougeoyante, susceptible d'éveiller quelques soupçons... Il fallait être bien idiot pour ne pas faire le rapprochement entre la sinistre réputation de cette ville et le rouge des routes. Il ne faisait pas bon se promener seul par ici, et Amolaric et Nienna n'étaient pas tout à fait sûrs qu'à eux deux ils arriveraient à refroidir les ardeurs de tous ces ballots aux desseins plus que suspects. Ici aussi, point de pruderie, aucune des représentantes du sexe féminin que l'on pouvait croiser ne semblait pudibonde, bien au contraire. Il était encore tôt et les travailleuses de la nuit n'avaient pas fini leur ouvrage, aguichant au détour d'une ruelle les passants. Nienna surprit quelques affaires se produisant à l'extérieur même de maisonnées bien actives en ce début de journée. Sur ces habitations, des inscriptions grivoises témoignant des ébats et de la fierté de certains participants avaient été gravées à la lame du couteau, ou de l'épée même. La milice semblait faire cruellement défaut à cette ville. Amolaric ne pu rien apprendre de plus à sa compagne, il se demandait lui-même si c'était par peur, par lâcheté, ou pire, parce que les miliciens se faisaient acheter. La question restait ouverte … et elle resta en suspend, les deux compères arrivant au lieu de rendez-vous.

Amolaric s'était renseigné sur l'emplacement de la Taverne de Tulorim, lieu bien connu si l'on peut en croire la vitesse à laquelle cette information lui fut donnée. On le lui avait même décrite et maintenant qu'il se trouvait en face, il ne pouvait plus douter de sa route. Nienna regardait le lieu d'un œil critique, elle n'était pas une familière de ces lieux de beuverie. En outre, la bâtisse ne semblait pas fameuse, des pierres d'un gris perlé formaient ses murs, des carreaux étroits et sales étaient, avec la maigre porte de bois, les seuls ouvertures visibles. Malgré tout, elle avait l'air d'un état plus acceptable que la majeur partie des habitations du coin.

Amolaric entra le premier, Nienna sur ses talons. Il n'y avait pas encore foule, mais déjà quelques groupes s'étaient formés autour de certaines tables, complotant sans doute quelques affaires douteuses. Vers la gauche, une table rectangulaire et un banc de bois accueillaient les fessiers et les coudées de deux messiers de carrures dissemblables. Une vilaine cicatrice barrait le visage du premier, un homme au regard fou, édenté, d'un ensemble assez miteux. Le second ne manquait pas d'intérêt, une armure d'acier recouvrant la quasi totalité de son corps, ne laissant apparaître que de lourdes paluches, tenant fermement un parchemin et une épée, respectivement, et un visage dur, rasé sur tout le crâne, à l'exception d'une fine tresse noire à l'arrière, se finissant couverte de plumes.

« Ma drue, je pense qu'il s'agit là de nos rombiers ! »

Nienna ne dit rien et suivit son compagnon vers les deux hommes. Ils la dévisagèrent d'ailleurs avec insistance mais ne firent aucunes remarques, ayant très vite pris conscience de la présence du forgeron. Amolaric prit la parole en premier.

« Amolaric Diesmee. Quelques compères m'ont fait parvenir une annonce qui pourrait nous intéresser, ma bachelette et moi. Je suis fèvre, et manie le marteau de guerre à l'occasion, et j'ai cru comprendre que vous auriez besoin du genre de services qui m'est possible de vous offrir. »

L'homme à l'armure sembla considérer ce discours un certain temps. Son acolyte fixait les nouveaux arrivants avec un intérêt tout aussi nouveau. Il détailla Amolaric, essayant sans doute d'estimer sa force et de voir s'il avait la corpulence d'un forgeron, ou si ce qu'il leur racontait était du baratin. Son regard se posa alors sur Nienna. Il prit un malin plaisir à l'observer avec une insistante toute particulière. Après cette observation, il lâcha une simple phrase, à l'intention du forgeron.

« Ta mignotte, elle vient aussi ?

- Si elle le veut, seulement.

- Et elle sait faire quoi, ta joliette ? »

Le comparse de l'homme en armure continuait à fixer Nienna. Il était dans une attitude qui déplaisait fort à la demoiselle, ne parlant qu'à Amolaric comme si elle ne pouvait parler elle-même mais ne regardant jamais son compagnon comme si au contraire, il n'était qu'un intermédiaire pour s'approprier une jeune fille. Alors que leur interlocuteur s'attendait à ce qu'Amolaric réponde encore à sa question, ce fut Nienna qui devança tout le monde.

« Je ne suis pas une joliette ou un mignotte … Je me nomme Nienna Lizbeth From Hangleton. Amolaric, ici présent, n'est autre que mon baron, alors j'aimerai ne plus entendre de tels propos. Quant à ce que je sais faire, je vais sans doute vous décevoir, mais la plupart de mes services sont réservés à Amolaric. Pour le reste, je guerroie.

- Mais elle a du caractère, la joliet... »

Son compagnon en armure lui coupa la parole avant qu'il ne dise ce qui lui aurait sans doute valu une nouvelle cicatrice. Il commença alors à parler plus précisément affaire.

« Ep'. Nous avons bien besoin d'un fèvre, s'il sait se battre, c'est b'en mieux, et s'il a une bach'lette guerrière avec lui, aussi. Voyez-vous, il y a … trois semaines, j'pense, p't-être moins, nous avions eu la chance de récupérer un pactole agréable, qui nous aurait permis de nous procurer un équip'ment b'en mieux que celui qui est le notre, là. Mais v'là qu'un homme nous l'a pris. Aidé de trois autres, hein ! Mais il nous l'a pris quand mêm'. Et, on aimerait le récupérer, comprenez. Alors, on cherche un groupe. Le fèvre, c'est pour la fonderie, une fois le butin récupéré. 50 yus chacun. À prendre ou à laisser. »

Dans la tête de Nienna, la décision fut vite prise: de l'argent, de l'expérience, un petit voyage avec de nouvelles têtes qu'elle pourrait critiquer … elle ne voyait là que de minimes points négatifs. Elle tourna la tête vers son compagnon, lui signifiant d'un hochement de tête que si la besogne l'intéressait, il en était de même pour elle.

« Nous acceptons. »

L'accord fut celer par deux signatures au bas d'un parchemin et on leur signifia qu'il manquerait deux personnes idéalement pour former le groupe, bien qu'une pourrait suffire. Un bon groupe de guerriers, se disait Nienna.



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Dernière édition par Nienna Lizbeth le Ven 5 Juil 2013 15:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Sam 1 Déc 2012 16:05 
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Je ne savais pas ce qui serait mieux à faire. Il fallait bien le reconnaître, il m'était impossible de me décider entre les deux choix qui s'offraient à moi: continuer à dériver, mais en posant le pied à terre, cette fois-ci ; ou m'aventurer dans cette ville qui n'avait pas l'air très accueillante. J'avais faim. C'est ce qui me décida à partir en quête d'une auberge ou de n'importe quel lieu me permettant de me ressourcer un peu.

On me regardait. Je n'aimais pas ça: me faire dévisager par des inconnus qui ne comprennent même pas que pour moi, ils sont aussi étranges ... et à ma différence, sans vouloir me vanter, ils n'ont pas l'air d'une intelligence extravagante et d'une bonté sans borne. Je préférais ne pas prêter attention à ces regards de côté et par la même occasion je loupais pas mal de chose de l'architecture de cette ville. Qu'importe, après tout, je m'en fichais.

Alors, je tombais sur la devanture d'une taverne, des gens y entraient, d'autres en sortaient. Il n'y avait pas beaucoup de visages sympathiques. Je rentrais tout de même, ne voulant pas chercher plus loin une quelconque taverne, supposant, avec raison bien sûr, qu'une taverne pourrait suffire à mes besoins. Encore une fois, on me gratifia de regards interloqués. Quelques marins me regardaient avec plus d'intérêt, ils devaient avoir croisé au moins une fois dans leur vie des gens de mon espèce, mais sans doute pas ... aussi proches de nos ancêtres que mon apparence pouvait l'être. Je repérais une table, presque libre, un vieillard occupant l'une de ses quatre chaises. Je m'y installais, commandant mon repas.

C'est là que je les entendis. Quatre personnes discutaient d'une aventure ... ils négociaient plus ou moins, ou je ne savais pas exactement ce qu'ils faisaient, j'avais juste compris que les deux hommes assis cherchaient encore du monde pour partir chercher quelque chose qui leur avait autrefois appartenu. Ils ne m'inspiraient pas confiance, ces deux hommes ... mais je regardais dans la direction de leur deux nouveaux compagnons et y voyait une charmante jeune humaine accompagnée d'une humain d'un âge bien plus avancé. Ils étaient ensemble ... ou ça en avait tout l'air. Le prix annoncé au final me paru exorbitant. Je me demandais s'il fallait que je me propose comme compagne de leur groupe. Après tout ... il n'y avait là que des guerriers (et une guerrière), je serai peut-être mal accueillie. Je me levais tout de même et m'approchais d'eux. Les deux hommes me dévisagèrent. Le couple, ou ce que je pensais comme tel, sembla ignorer ma présence. Ils se regardaient, je crois.

" Il vous manque quelqu'un pour votre aventure ? "

N'entendant aucune réponse et voyant qu'on m'observait d'un mauvais oeil, j'avalais ma salive, reprenant doucement la parole.

" Je ne sais pas si vous avez besoin d'une mage ... et puis je débute. Mais je suis ... volontaire. "

Le gros homme regarda celui qui devait être le décidant, haussant des épaules, il soupira.

" Après tout ... elle pourrait déstabiliser nos adversaires, non ?, il rajouta plus bas, pensant que je ne pourrais pas l'entendre, et p'is, même si elle est un peu étrange, elle est pas trop mal, non ? "

Son compagnon me jugea un instant avant de déclarer d'une voix calme, sans aucun transport.

" Tu t'appelles comment, p'tite ? "

" Gwybodaeth Ddwyfol. Et j'ai 93 ans. "

" Alors bienvenue à toi, elfe. Là, c'est Amolaric Diesmee et sa p'tite femme, Nienna. Ils nous accompagneront aussi., il se tourna vers les deux personnes qu'il venait de nommer et leur demanda: Vous connaissez pas quelqu'un qui cherche du boulot ? "

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Mar 25 Déc 2012 18:42 
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Quand Jamen entra dans la taverne, tous les regards se tournèrent vers lui, il frissonna et resta un moment immobile à observer tout le monde. Il avait l'impression de ne pas être le bienvenu ou de déranger les habitués. Car c'était certain, les clients avaient remarqués que c'était la première fois qu'il rentrait dans cette taverne. Son désir de boire et de se saouler était tellement fort.
Le tavernier derrière son bar arborait un léger sourire :

-Qu'est-ce que je te sers gamin ? demanda-t-il.

Le rôdeur hésita avant d'aller s'asseoir au bar et de répondre :

-Ce que vous avez de plus fort.

Quelques rires s'élevèrent autour de lui au bar, alors que les autres clients de la taverne retournaient à leurs affaires et à leurs discussions. Soudain des cris se firent entendre dans le fond du bar, le ton montait et une bagarre était sur le point d'éclater. Le jeune homme se retourna pour voir les deux hommes se faire jeter dehors par le patron. Celui-ci revint le servir de l'eau de vie dans un tout petit verre.

-On ne t'a jamais vu par ici, étranger, fit le barman.

-J'habite en dehors de la ville, je viens assez peu par ici, répondit-il simplement.

Jamen regarda son verre, il se disait qu'une si petite quantité d'alcool ne pouvait pas faire de mal et il avala son verre d'une traite. L'alcool lui brula l’œsophage et manqua de le faire tousser. Puis une sensation de chaleur l'envahit. Le jeune homme sourit et en réclama un autre, puis encore un. Au bout du cinquième verre un vieil homme se tourna vers lui un petit sourire aux lèvres.

-Eh bien, mon garçon, tu dois être sacrément désespéré pour boire comme ça, si jeune. Et ça se voit que c'est la première fois... que tu bois.

-D'habitude je bois juste de la bierre... marmonna Jamen en avalant encore un verre. Mais là, ça ne suffit pas... De toute façon j'ai pas de compte à vous rendre.

Le vieillard sourit, il sentait fort l'alcool mélangé à la sueur et à la crasse. Son visage était tout rouge, du moins ce qu'on pouvait entrapercevoir de son visage entre ses longs cheveux et sa barbe hirsutes.
Jamen réclama encore un verre qu'il vida d'un trait, l'euphorie de l'ivresse commençait à le prendre, il se sentait bien pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme se sentait presque heureux. Le rôdeur réclama encore un verre.

-Tu es sûr, petit ? demanda le barman.

Il acquiesça d'un signe de tête et montra son verre que le patron rempli encore une fois.

-Je te préviens, c'est le dernier, tu as l'air assez ivre comme ça.

Le jeune homme le vida d'une traite et posa de l'argent sur le comptoir avant sortit de la taverne d'un pas mal-assuré, il renversa au passage deux tabouret qu'il mit du temps à remettre sur pied.
Dehors, l'air plus frais de la nuit lui faisait du bien, mais il avait toujours du mal à marcher droit et se tenait aux murs des habitations. Il devait trouver un endroit calme pour dormir, peut-être aller à l'auberge à l'entrée de la ville...

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Dernière édition par Jamen le Sam 29 Déc 2012 12:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de Tulorim
MessagePosté: Ven 28 Déc 2012 16:23 
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Les ruelles de la cité

Alors qu'il pénétrait en cet endroit, trois aventuriers lui emboîtèrent le pas.
Ne prêtant guère attention à lui, les géants l'envoyèrent au tapis.
Comme si de rien n'était, les trois hommes ne lui prêtèrent aucun intérêt.
Blessé dans sa fierté, notre nain commença à s'énerver.
Et il faut bien l'avouer, un nain énervé n'est aucunement muet.
Notre aventurier beugla, insulta et cela il le fit de sa plus belle voix.

Laissant parler sa rage, ce qui aurait pu être perçu comme une preuve de courage,
Se traduisit rapidement en stupidité lorsque notre nain entreprit de les défier.
Ses adversaires étaient tout d'abord en supériorité,
Et leurs qualités d'équipements témoignaient d'un niveau de compétences plutôt élevé.

Ne souhaitant pas prêter attention aux conséquences de la situation,
C'est avec une certaine classe, que notre nabot brandit sa masse.
L'un des hommes semblait prêt au combat, tandis qu'un autre le retenu du bras.
Laissant échapper quelques regards interrogateurs, ces agresseurs semblèrent prit de frayeurs lorsqu'ils s’aperçurent que tous leurs observateurs devenaient quelques peu grogneurs. Probablement exaspérer par tant de chahut, les clients de la taverne semblaient vouloir faire cesser ce raffut.

Sans plus attendre l'un des trois s'avança vers notre nain et en guise d'excuse, lui tendit sa main.
Morogrim tenta alors de se retourner pour observer l'origine de ce revirement si particulier.
Il ne vit rien d'autres qu'un homme se tenant au milieu de l'assemblée leur faisant signe de se calmer.

"Nous ne cherchons pas les ennuis maître nain.
Inutile de s'énerver, nous ne souhaitons pas en venir aux mains.
Alors pour nous faire pardonner,
Veuillez nous laisser vous payez votre première tournée".


Boire gratuitement? Il n'en fallait pas plus assurément à notre héro bourru qui accepta la main tendu.
Les trois hommes prirent ensuite congés et dans un coin de la taverne partirent s’installer.
Après cette mésaventure singulière, Morogrim partit commander sa bière.

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Touhor / Guerrier / lvl1


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