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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Lun 26 Déc 2011 01:23 
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La caverne s’étendait dans la colline en plusieurs cavités, éclairées par des lampes à huile. Chargés des caisses, ils suivirent des occupants des lieux jusqu’à un croisement où l’artère principale semblait se diviser en trois tunnels.

Au centre on pouvait voir une pièce où les hommes du commandant y avaient entreposé leur équipement, ainsi que des couchettes de fortunes.

A droite, le tunnel s’élargissait. Dolom l’emprunta accompagné de l‘homme à l‘œil noir, ce n’était sûrement pas la première fois qu’il venait. En tout cas, l’endroit où il se rendait, paressait sinistre pour le sang-pourpre. On pouvait entendre des cris d’agonies qui en provenaient.

Le tunnel de gauche, celui où on les dirigea, les emmena un peu plus loin dans colline dans un grand espace occupait par des caisses ouvertes, plus ou moins vides. Galénosc et Gor Bal’Qar, alors qu’ils se retrouvaient seuls, en profitèrent pour regarder ce qu’il y avait dedans. Il s’avéra qu’il s’agissait de simples vivres.

« C’est étrange, la quantité de nourriture me paraît excessive par rapport au nombre d’hommes que nous avons croisé. » Se risqua le mercenaire à commenter en brisant le silence.

Le capitaine pirate ouvrit quelques caisses qu’ils avaient amené.

« Il n’y a que de la nourriture, je ne vois aucune gourdes. Je me demande ce qu’ils font ici et qui demanderait autant de précautions. »

« On devrait tenter d’aller voir ce qu’il y a au bout de l’autre chemin. » Conseilla l’homme du continent nordique.

« Oui, je pense aussi. »

Les deux infiltrés retournèrent au croisement et suivirent les bruits d’agonies. Ils s’enfoncèrent plus profondément, que le précédent tunnel, dans la colline. A un moment, ils passèrent devant une petite alvéole où un lit avait été fabriqué sur place. Il y avait un grand, quelques armes et une épaisse couverture, orange et grise avec un ours hurlant de face cousu de fils d’or. Son homme d'arme lui fit signe de s’arrêter un instant.

« L’ours hurlant était le blason de sir Ocrat. Un chevalier qui devait avoir mon âge, d’un bon tempérament et qui n’avait rien à envier aux autres sur le plan des techniques de combat. C’était un bon. Seulement, il avait un défaut, il abusait de sa chance dans les arènes. Quand tu y rentres, la chance doit toujours t’accompagner. Il a voulu faire un combat de plus alors qu’il avait subi une blessure à l’épaule. Il pensait probablement que ce n’était qu’une égratignure car il pouvait encore soulever son bouclier. Il tomba sur Korb Vass qui lui n’était pas un tendre. Avec sa claymore, Kokyuu de son nom, alliée à sa force de brute, l’épaule du sir a cédé au deuxième impact contre le bouclier. Ce qui lui valut la mort. Ce mercenaire expose cette couverture qu’il a récupéré des affaires du vaincu comme un extrait de sa puissance combative. C’est un redoutable adversaire mais il est trop confiant et ne pense pas une seconde qu’il pourrait un jour tomber sur plus que lui. On tombe toujours, sur plus fort que soi. Si jamais on venait à devoir croiser le fer et que tu te retrouvais contre lui, n’oublie pas ce que je vais te dire. Il a un point faible, son genoux droit. Il boite légèrement, il essaie de le dissimuler mais j’ai pu repérer ce détail à force de l’observer durant notre courte coopération. » Expliqua Galénosc à son capitaine.

« Merci mais sache que l’affrontement sera en dernier recours pour l’instant. » Précisa Gor Bal’Qar.

Ils arrivèrent à nouveau à un croisement offrant deux tunnels. Les cris d’agonies s’étaient transformés en des supplications provenant de celui de gauche, une discussion semblait être également en cours. Le sang-pourpre préféra voir ce qu’il y avait à droite. Le tunnel déboucha sur une grand alvéole soutenu de deux piliers de roche.

« Tu as vu ça. » S’étonna le capitaine pirate.

Une très grande quantité de tonneaux était entreposée ici. Il s’approcha de l’un d’entre eux et l’ouvrit.

« Voilà notre eau. » Dit le mercenaire.

« Que font-ils avec tant d’eau alors que cela suffirait au moins à quelques quartiers ? » Il referma le tonneau.

Des bruits, dans leurs dos, les forcèrent à aller se cacher. Six hommes firent irruptions, ils plaisantaient entre eux. Il y avait celui aux deux balafres à l’œil gauche. Il désigna une dizaine de tonneaux.

« Nous allons ramener cela en ville, le riche veut qu’on accélère la cadence apparemment. »

« Avec tout l’or que l’on se fera, je pourrais tringler toute les filles des bordels en une nuit. » Se vanta l’un d’entre eux alors qu’ils commençaient à faire rouler les premiers tonneaux.

« Il faudrait pour cela que tu saches déjà rentrer sans cracher ton foutre sur tes chausses. » Eclatèrent-ils tous de rire avant de retourner à l’entrée de la caverne.

Ils allaient devoir faire un deuxième voyage, après ils repartiraient. Gor Bal’Qar voulait voir ce qu’il y avait au bout de l'autre tunnel.

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Dernière édition par Gor Bal'Qar le Mar 27 Déc 2011 17:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Lun 26 Déc 2011 16:12 
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Le second tunnel s’avéra légèrement plus étroit que les autres et il s’inclinait vers l’avant. Le sang-pourpre avait l’impression de suivre un escalier, au bout d’une dizaine de mètres, ils arrivèrent devant un énième croisement donnant presque directement sur deux grands espaces.

A gauche, on pouvait apercevoir davantage de lumière qu’il n’y en avait dans les tunnels. Il y avait du monde par-là, Dolom et le commandant de la milice devaient y être.

Le tunnel de droite paraissait étonnement sombre. Il l’empruntèrent et arrivèrent dans un immense espace dont on ne voyait pas le fond. Deux braseros étaient installés en face d’eux, les braises se reflétaient en de petites étoiles incandescentes sur une surface sombre qui occupait presque toute la galerie.

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Gor Bal’Qar s’agenouilla et approcha une main. Il s’agissait d’eau, très fraîche.

« Donnent-ils ces tonneaux aux marchants itinérants ou est-ce pour le conseil ? » Demanda-t-il.

« C’est étrange, on dissimule ça à une majeur partie de la ville. Une vingtaine d’hommes armés. Des mercenaires pour la plupart. J’en ai reconnu quelque uns. Ils travaillent avec Korb Vass. »

En revenant sur leur pas, ils aperçurent hommes qui se dirigeaient vers la sortie. Deux hommes transportaient un corps, le sang-pourpre reconnut Dolom et présuma que le grand devait être le chef de la milice.

Ils devaient se dépêcher de voir ce qu’il y avait dans le dernier tunnel. Ils se retrouvèrent dans un endroit de la même dimension que celui où ils avaient entreposé les caisses. Il y avait une cellule où six hommes affaiblis étaient enfermés. Des hommes murs, aux vêtements déchirés, barbes grisonnantes pour certains, l’hygiène ne semblait toutefois pas être absente. La cellule semblait avoir été faite pour un plus grand nombre personnes à l’origine. Une marre de sang se trouvait au milieu.

L’un des prisonnier se releva, il ne portait qu’un simple pantalon orange et un tissu jaune faisait office de ceinture pour le tenir autour de la taille. Une affreuse cicatrice portait du pectoral gauche et contournait le flanc pour finir au niveau des reins du même côté. Ca barbe était moins épaisse et n’indiquait pas l’âge de l’homme. Il semblait avoir une calvitie, son front était large. Une natte brune descendait jusqu’au milieu de son dos.

« Nous avons fait ce que vous vouliez, nous sommes épuisés, laissez-nous partir. » Supplia-t-il d’un ton fatigué.

Gor Bal’Qar fit signe de parler à voix basse. 

« Chut, nous allons voir ce que nous pouvons faire. » Expliqua-t-il.

L’homme fut étonné.

« Vous n’êtes pas l’un d’entre eux. »

« Non. Pouvez-vous me dire ce qu’il se passe ici ? »

« On nous a enlevé alors que nous voulions apporter notre aide pour lutter contre la sécheresse qui s’est installée sur Tulorim. »

« Comment ça ? » Demanda Galénosc qui surveillait le tunnel.

« Nous sommes tous capables de manipuler l’eau. »

Les autres prisonners s'agitèrent dans le silence.

« Des magiciens… » S’étonna à son tour Gor Bal’Qar.

« Aquamanciens seulement, nous ne pouvons que manipuler l’eau. On nous a forcé à transférer l’eau douce présence dans cette caverne dans des tonneaux. »

« Pourquoi ne pas avoir résisté alors ? »

« Ils nous emmènent par deux au point d’eau. L’un doit remplir les tonneaux amenés tandis qu’ils menacent de tuer l’autre qu’ils ont emmené à ce moment là. Ils n‘hésitent pas à tuer en cas de refus. Nous étions une quinzaine au départ. »

« Qui a la clé de votre cellule ? »

« Celui qu’ils appèlent Korb Vass. »

Galénosc afficha un drole d'air car il commençait à connaitre son capitaine. Ils n'allaient probablement pas sortir comme ils étaient venus.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Mar 27 Déc 2011 20:51 
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« Gor Bal’Qar on est que deux, eux ils sont une vingtaine et notre position ne nous donne aucun avantage. Ce n’est pas une épée longue dentelée et deux dagues qui vont faire la différence. » Dit le mercenaire pour tenter de résonner son capitaine.

Le sang-pourpre prit le temps de réfléchir. Une fois de plus, il se retrouvait face un choix difficile. Ces hommes détenus par la milice pourraient-ils tenir encore quelques jours ?
Cependant, il ne voulait pas risquer la vie de Galénosc. Il avait raison, ils ne pouvaient rien faire, pas pour l’instant.

« Tenez le coup, nous reviendrons. »

Le natif de Nosvéris eut l’air satisfait. Le prisonnier qui avait pris la parole comprit qu’ils ne pouvaient pas autrement, son ton était étrangement posé.

Le capitaine pirate repartit avec son compagnon, il se sentait mal à l’aise de les laisser dans cette cellule. Il se perdit dans ses pensées. Scuudo Gaymar lui répétait sans cesse qu’en tant que capitaine il devait s’endurcir et savoir mettre de côté ses émotions dans certains cas. Seulement, il était comme Borsk, il avait l’âme sensible.

Soudain, une main le poussa en avant, le faisant sortir de ses pensées lorsqu’il heurta violemment le sol. Un raisonnement de métal contre la roche se fit entendre. Quand il se retourna, une large lame s’était abattue entre les deux pirates infiltrés. Un géant, en armure de plates, aux tentacules gris foncés qui parcouraient les différentes pièces, un visage d’ogre était gravé sur le torse. L’homme avait l’air furieux, il était physiquement impressionnant. Lui, il n’avait rien d’un milicien.

« Des rats qui n’ont rien à faire ici. » Dit-il sans pour autant hurler.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Mer 28 Déc 2011 01:33 
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Gor Bal’Qar saisit les dagues et exécuta une roulade en arrière, lame croisée en avant au cas où leur agresseur tenterait de placer une attaque. A demi-accroupi, le regard du sang-pourpre croisa celui de l’homme aux traits de phalanges de Fenris. Il avait sorti son arme. L’un se trouvait dans l’axe du tunnel menant aux eaux souterraines, tandis que l’autre se trouvait dans l’axe de l’espace où étaient enfermé les aquamanciens.

Pour l’opération infiltration, il faudrait revoir à plus tard. La situation était tendue. La scène semblait s’être figée l’espace d’un instant. Le géant était-il suivi par des hommes ? Avait-il ordonné à ce qu’ils se préparent à l’entrée de la grotte ? Etait-ce un pur hasard cette rencontre ? Le choc du fer contre la roche avait-il attiré l’attention de quelqu’un d’autre ?

Ils avaient encore une chance de sortir sans gros accrochage. Ils devaient rapidement le neutraliser. Ces tunnels ne leur permettaient pas de faire de grands mouvements, l’arme du géant, une claymore à la garde taillée en cornes de taureau l’handicaperait, le problème c’était que cet handicape impliquait également Galénosc qui, avec sa longue lame n’avait pas une très grande gamme de coups à disposition. Quand à lui, deux dagues contre une claymore dans un tunnel, c’était plus que limite. Même si elles étaient de bonne facture, il doutait de la résistance des lames contre cette épée utilisée par un homme de ce gabarit.

« Korb, ça faisait longtemps. » Dit Galénosc sur un ton faussement jovial.

Il avait bien dis Korb. Il observa la ceinture du grand homme qui le dépassait d’une bonne tête et demie. Il y avait une clé attaché à un crochet. Il s’agissait bien du commandant de la milice. Regard de tueur, yeux marron, sourcils touffus, cheveux châtains clairs en broussailles, nez camus, rouflaquettes, une barbe de trois jours, une mâchoire carrée. Plus épais que Gor Bal’Qar, sur le plan physique, cet homme était taillé pour le combat. Ajouté à cela son expérience, car il donnait l’impression d’être plus âgé que Galénosc, et voilà qu’on se retrouvait avec un adversaire dangereux. Relevant sa lourde épée, il recula de quelques pas, puis prit la parole.

« Mmm je me souviens de ton armure…une armure rouge avec des crânes taillés dedans. Tu t’en ai séparé… » Sa voix était rocailleuse.

« Je ne pense pas que les autres officiers de la milice auraient toléré. Les habitants de Tulorim auraient peut-être fait une drôle de tête. Surtout les prêtres. »

Le géant éclata de rire en abaissant légèrement sa claymore.

« Je m’en souviens de la dernière fois, des gars de la bande avaient flippé en te voyant avec. »

Gor Bal’Qar abaissa à son tour ses armes. Il espérait que Galénosc désamorcerait la situation.

« Je me suis dis que si les rumeurs étaient fondées sur ton poste de commandant, c’est que tu avais flairé un bon filon. »

Korb Vass sourit.

« Si tu savais tout l’or que je gagne en ce moment. Bon qu’est-ce que tu foutais avec ton comparse avec les prisonniers ? » Son changement de sujet était brutal.

« On ne faisait qu’explorer les galeries en attendant de repartir. »

Il rengaina sa claymore. Les deux pirates suivirent l’initiative.

« Ton groupe repart, tu dégages maintenant. » Son ton était autoritaire.

Les deux infiltrés s’exécutèrent dans le silence. Gor Bal’Qar passa en premier. Lorsque Galénosc passa à côté du commandant, ce dernier le retint avec force au bras.

« Si tu ouvres ta gueule en ville, tu es mort. » Sa menace était sérieuse.

« Je suis professionnel. Tu devrais le savoir. »

La tension était sur leurs épaules. Ils regagnèrent la charrette avec Korb Vass sur les talons. Dolom attendait à l’entrée de la grotte, alors que le reste du groupe était déjà prêt au départ. Les tonneaux étaient chargés. Ils s’installèrent comme pour l’aller. Le commandant toucha deux mots au subordonné. Il laissa partir en riant.

« Tiens-toi prêt. Le signale ne devrait tarder. » Rappela Dolom avant de faire claquer les rênes.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 00:25 
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Le retour avait l’air de se passer comme à l’aller. Dans le silence, le convoi avançait à allure modérée. Sa formation était la même qu’au premier voyage. Deux cavaliers devant, cinq hommes sur la charrette et deux cavaliers qui fermaient la marche.

Cependant, quelque chose ne sembla pas nette pour les pirates. Lorsqu’ils passèrent au niveau de l’avant-poste mis en place probablement par le commandant, Dolom demanda à ce que la moitié de la formation les accompagne. Cinq hommes en plus, qui se répartirent entre la charrette et les cavaliers.

De plus, ils avaient l’air d’avoir pris un autre chemin qui semblait les éloigner davantage de la ville côtière. Au bout d’un moment, la charrette s’arrêta et le responsable du convoi demanda à ce que tout le monde mette pied à terre, à l’exception des cavaliers tenant les torches.

La lune, venant enfin de faire son apparition, leur permit de distinguer au loin Tulorim formant une grosse masse sombre immobile. Ils se trouvaient sur un terrain dégagé dans la garrigue, propice aux feux de camps.

Galénosc se permit un curieux regard vers son capitaine. Tout les miliciens se demandait bien ce qu’avait en tête l’homme à la cape sombre. Le mercenaire fit un roulement des yeux en s’arrêtant sur la ceinture de Gor Bal’Qar, et tapota du bout du doigt, de façon discrète, la pointe de son épée rangée dans son dos.

Le sang-pourpre fit comprendre au membre de l’équipage qu’il avait saisi ce qu’il essayait de lui faire comprend, en tapotant à son tour, alors qu’il avait les mains sur les hanches les manches des dagues qui flanquaient ses fesses. Le commandant avait sûrement confié une instruction à suivre.

Dolom se leva sur la charrette et pointa de façon alternative les deux pirates.

« Tuez-les. » Dit-il d’un ton terriblement calme.

Les regards des deux compagnons de croisèrent. Ils étaient découverts.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 17:55 
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Les miliciens de l’avant-poste sortirent sur le champ leurs épées, tandis que ceux descendus, semblèrent ne pas comprendre les raisons de cet ordre. Un homme des hommes précédemment assis dans la charrette avec eux, portant une moustache blonde, légèrement corpulent prit la parole, l’air confus.

« Ces hommes ont tenté de libérer les prisonniers qui purgent leurs peines dans la grotte. Faites votre devoir maintenant. » Précisa Dolom.

Ce n’était pas de gaieté de cœur, mais les deux hommes appartenant initialement au convoi sortirent à leur tour leurs épées et se tournèrent vers les deux criminels. Sept contre deux pour l’instant, avec de luminosité. Les flammes des torches se reflétaient sur les quelques cuirasses portées, les ombres se découpaient.

Gor Bal’Qar ne comptait pas s’éterniser en leur compagnie chaleureuse. Il imita le mercenaire de Nosvéris et sortit ses dagues, fit volte-face et expédia un coup de pied de l’ estomac de l’homme qui se tenait derrière, posa une main fermée sur le dos plié de l’individu, recouvert de cuir bouilli, et l’envoya s’afférer sur le sol lorsqu’il recula. Galénosc se montra beaucoup moins clément avec le milicien, en cuirasse, qui se trouvait dans son dos. Il dégaina rapidement son épée dentelée et exécuta un mouliné des deux mains au-dessus de sa tête, fouettant dans le mouvement de recule le visage de l’homme qui lâcha son arme, dans un cri de douleur, pour couvrir son visage qui s’inonda de sang.

Les deux compagnons se retrouvèrent de nouveau côte à côte, en position de combat. Ne s’attendant sûrement pas à un telle engagement des hostilités de la part des souris piégées, les six hommes encore valides commencèrent à se positionner en demi-cercle et en se jetant des coups d’œil. Les pirates reculèrent doucement, attentifs à la moindre initiative que prendraient les adversaires. L’homme balafré, qui faisait parti du binôme à cheval qui ouvrait la marche au convoi, mis en garde ces partenaires.

« Faites gaffes, le mec à l’épée c’est Galénosc. » Il fit avancer son cheval.

Quelques miliciens de l’avant-poste, se répétèrent à voix basses le nom de leur ancien collègue. Gor Bal’Qar profita de ce moment pour trancher les lanières de sa protection de cuir bouilli. Leurs adversaires ne semblaient pas comprendre ce que comptait faire le dis criminel. Galénosc arqua un sourcil, il savait que son capitaine détestait porter des vêtements trop lourds, surtout lorsqu’il s’agissait de se battre ou de…

« Comme la nuit d’avant. » Dit-il en souriant.

« D’accord. » Compris le mercenaire.

Ils brisèrent leur position défensive pour fuir chacun de leur côté à travers la garrigue. Le sang-pourpre partit sur la droite, il n’avait pas à s’en faire pour le mercenaire qui avait davantage d’expérience en la matière que lui.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 18:43 
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Les phalanges blanchies autours des manches des dagues, il donnait tout ce qu’il avait pour semer les hommes de Korb Vass. On entendit au loin Dolom dire des ordres. Des rênes claquèrent, au moins deux chevaux partirent au galop, la charrette s’était aussi mis en marche. A travers cette végétation, les chevaux ne pourraient pas venir au risque de se casser une patte, et les hommes en cuirasse seraient handicapés, en tout cas plus que Gor Bal’Qar. Il sentait son pantalon se déchirer aux nombreuses accrochages qu’il rencontrait dans sa fuite, à cause des buissons.

Il se laissait guidé par la lumière naturelle de la lune, il ne distinguait que de vagues silhouettes, lui indiquant notamment la position des rochers les plus gros. Ce qui ne l’empêcha pas pour autant de trébucher par moment, de s’esquinter les genoux et les avant-bras. Il ne comptait plus les griffures qu’il avait du se faire contre les épines des buissons.

Il entendait trois voix derrière lui, l’une affirmait qu’elle le voyait encore, une se plaignait de la végétation, alors que la dernière disait le contraire à la première. Au bout d’un moment, le capitaine pirate ralentit la cadence, il avait un point de côté et il ne se sentait pas continuer. Il finit par s’arrêter lorsqu’il sortit de la garrigue. Une route de terre.

Il ne savait pas vraiment à quelle distance il était de Tulorim, mais ce n’était pas le moment de penser à ça. Un des cavalier arriva, ils étaient deux sur le cheval, le passager sauta de cheval alors que ce dernier chargea le fugitif. Gor Bal’Qar plongea sur le côté, évitant par la même occasion les flammes de la torche que le propriétaire du cheval avait agité.

Rapidement, il se releva en allaitant, parce qu’il n’avait pas encore récupéré de la course qu’il avait mené. A la lumière des flammes, il reconnut l’homme de Korb Vass aux deux balafres à l’œil gauche noir. Ce dernier fit faire demi-tour à son cheval. En même temps, le milicien qu’il avait déposé quelques mètres plus tôt arriva et engagea le combat, une silhouette noire armée d’une épée.

Le sang-pourpre esquiva les deux frappes, horizontale et verticale, puis plongea de nouveau sur le côté mais cette fois en frappant le flanc du cheval. Se releva de nouveau et cette fois-ci bloqua l’attaque verticale en croisant les deux dagues. Du coin de l’œil, il vit le cheval s’agiter à cause de la blessure qu’il avait subi, il éjecta de la selle son maître et pris la fuite.

Gor Bal’Qar descendit le long de la lame puis décroisa et enfonça les dagues dans chacune des mains. L’homme hurla en lâchant son épée, et tituba en arrière. Le pirate ramassa l’arme et planta le bout dans la trachée, inondant la gorge de liquide sombre.

« Tu vas crever ! » Dit le borgne en sortant son épée.

Deux des trois hommes qui le poursuivaient dans la garrigue finirent par arriver au moment où le second combat commença, cette fois à armes égales. Le fer s’entrechoquait, les mouvements du pirate et du mercenaire se mélangeaient d’ombres et d’éclats de flammes. Le premier combattant, alternait petits pas en avant, en arrière, sur les côtés, parades et estocs droits, qu’il avait pour le moment du mal à placer, même dans la riposte. Le second combattant, mêlait frappes avec l’épée et mouvements intimidants avec la torche. Son œil borgne donnait l’impression qu’il était à moitié mort-vivant.

Les deux nouveaux acteurs de la scène s’approchèrent, il y avait l’homme à la moustache blonde. L’autre milicien, un métis tenta de se joindre au duel. Voyant la tentative venir, Gor Bal’Qar se décala puis fit tournoyer la lame autour de la sienne pour diriger vers le ciel et bloquer l’attaque du borgne qui aurait fendu le crâne du capitaine pirate. Voyant là une opportunité, il tendit le bras armé de la torche.

Le sang-pourpre lâcha sa position défensive sautilla sur la droite, faisant se gêner ses deux adversaires et fit voler en deux morceaux la torche, qui tomba sur la route heureusement. Le moustachu fonça sur le criminel qui se laissa glisser sur le côté, lorsqu’il frappa de bas en haut. Lui faisant, par la même occasion, un croche-patte qui l’envoya tomber dans les jambes des autres dis miliciens. Le borgne tomba en avant, alors que le métis réussit à garder ses appuis.

C’était maintenant un nouveau duel qui débutait. Il essaya plusieurs coups variés mais fut tromper par une feinte de Gor Bal’Qar qui lui coûta un coup de pied dans l’articulation de la jambe gauche puis une lame de fer plongée dans le gosier.

Le balafré et borgne, revint à la charge, lorsqu’il vit que son ennemi lui tendait son dos. Le pirate fit volte-face, sentant le coup venir, il exécuta un grand écart et s’essaya à un estoc droit suicidaire, tendant la jambe gauche au maximum en arrière, au lieu de s’appuyer sur son genoux droit pour tendre son bras armé, il se laissa plonger en avant. Cette tentative surprit le cavalier, qui put sentir le froid de l’épée le transpercer de par en par. Les deux hommes tombèrent en avant. Seulement, un seul réussit à se relever.

Voyant, le moustachu qui ne se relevait pas, Gor Bal’Qar s’approcha du corps inerte, armé de l’épée de son précédent adversaire. Il s’était apparemment assommé dans sa chute.

Le pirate, débarrassé de ses poursuivants, se laissa tomber sur les fesses pour enfin respirer calmement. Il jeta l’épée et récupéra les dagues de Neysla. Si il en avait perdu ou cassé une, elle lui aurait fait subir le châtiment de ce matin sur au moins dix lunes complètes.

Voyant que le cheval avait disparu, il devait maintenant trouver un moyen de rentrer à Tulorim.

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Dernière édition par Gor Bal'Qar le Ven 30 Déc 2011 02:17, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 23:41 
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La journée n'en est qu'à ses premières heures mais la chaleur est déjà bien installée. Le soleil est brûlant et rares sont ceux qui sortent par plaisir, préférant l'illusion de fraicheur de l'ombre et des maisons. Il n'est pourtant pas rare dans cette région de connaître des vagues de chaleur importantes, mais d'ordinaire le vent du nord apporte un minimum de fraîcheur et d'humidité après être passé au dessus de l'océan.
Ce matin, le vent est sec et ardent et le réconfort de sa présence est vite oublié lorsque les citoyens doivent traverser les bourrasques de poussière aveuglante.

Mais les travailleurs, eux, n'ont pas le luxe de rester chez soi lorsque le temps ne s'y prête pas. Une journée sans aller au turbin équivaut pour beaucoup à un lendemain sans pain.
Ce sont eux que Maâra observe du haut de son siège improvisé mais son visage est loin de paraître compatissant. Elle a plutôt connue jusque là des chaleurs sans courant d'air, oppressante et qui vole l'air des poumons à chaque respiration difficile … et sous ce soleil et ce vent pourtant brûlant elle est loin d'arborer une mine aussi dévastée que ceux qui lui passent devant … "qu'elle en profite" pourrait dire les gens du coin, "on verra quand sa peau brûlée par le soleil lui fera mal à chaque mouvement".
L'expérience passée nous fait parfois mieux supporter des conditions nouvelles … mais pour ce qui est de Maâra l'explication est ailleurs. Le soleil, la chaleur, le vent, la pluie, l'orage ou même une tempête de neige, tous ces éléments ne sont pas un problème du moment que devant ses yeux et autour d'elle il n'y a pas l'ombre d'une trace de civilisation.
La délivrance d'avoir pu quitter Tulorim est son centre du monde.

Elle se tient assise en tailleur sur un rocher bordant le sentier qui mène jusqu'au temple de Phaitos et Thimoros. L'herbe verte qu'elle a foulée lorsqu'elle s'y est rendue des jours auparavant commence à jaunir et la terre sur laquelle elle pousse se craquèle comme le lit d'un fleuve asséché.

((- Coucou)) Morëla apparait dans un petit pop à peine audible sur son épaule et se cache dans les plumes noires.
((- Tu aurais pu m'attendre à l'auberge tu sais.
- Je suis bien ici, donne-t-elle comme seule explication.
- Je vois, répond son Faera avec un petit rire entendu. Tu dois passer au temple avant de partir ?
- Non, pourquoi ?
- Ben parce que tu es assise ici, et pas sur le chemin principal.
- Ce rocher m'a plu. Dis-moi Morëla, est-ce que cette chaleur est normale dans cette région ?
- A vrai dire, non. Et ça ne fait que commencer, mais cela n'a rien de naturel.
- Comment peux-tu être aussi catégorique ?
- Parce que je sens certaines choses. Je suis lié, comme tous mes semblables, profondément à ce monde. Mais et toi, d'où te viens cette intuition plutôt bien fondée.
- A leurs visages, leurs attitudes et leur inefficacité. Ils sont désarmés, désespérés et ça ne fait que deux jours.))
A cela le petit rat ne répond rien, il s'intéresse à sa protégée qui malgré ses propos laissant entrevoir une ouverture à son environnement n'a dans la voix qu'une neutralité glacée. Elle se relève sans un regard en arrière ni pensées pour la population de Tulorim.

- Combien de temps doit durer le voyage ? Demande-t-elle à mi voix.
- Sans cheval, il te faudra au moins cinq jours de marche. J'aurais préféré que tu sois à cheval, au accompagné. Si nous croisons des fermiers un peu plus loin sur la route, essaye de te joindre à eux. Tu pourrais leur proposer de payer pour qu'il te prenne à l'arrière de leur charrette par exemple.
- Je n'ai aucun des deux, et puis les chevaux sont de sales bêtes sadiques et malveillantes.
- Quoi ???
- Quand ils me regardent, ils sourient, ricanent et se moquent de moi. Ils savent quand et comment me faire tomber sciemment.
- Les chevaux ne peuvent même pas sourire Maâra, voyons, ils sont doux et dressés pour obéir au premier venu. Il n'y a pas d'animaux plus pacifiques.
- Alors c'est que tu ne les connais pas.
- C'est n'importe quoi.
- Pas de cheval !!
- D'accord, alors va pour une charrette alors … celle là. Ajoute-t-il en tendant son museau vers un petit groupe qui sort de la ville.

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Dernière édition par Maâra le Mar 11 Sep 2012 20:54, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2011 23:45 
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Le plus vieux des hommes est assis sur le siège d'une charrette qui transporte des tonneaux fermés et plusieurs paniers en osier hauts comme un demi-homme et sans couvercle. L'attelage est composé de deux vaches musculeuses mais presque squelettiques.
L'homme qui tient les rênes porte un chapeau large qui le protège du soleil mais la carnation de sa peau est celle d'une vie passée à travailler sous le soleil. Une peau brûlée par endroit, fatiguée, sèche et ridée prématurément. Il a les bras et les mains musclés du travailleur manuel. La femme assise à l'arrière de la charrette est l'équivalent féminin de son compagnon, un corps maigre qui ne fait que souligner d'avantage ses muscles secs, une peau hâlée envahie de tâche de soleil, des cheveux cachés sous un chapeau large, le visage dur et sévère de celle qui travaille dur chaque jour sans se plaindre de sa vie ou en vouloir une autre. Une mine résignée qui n'est en revanche pas partagée par le troisième membre du groupe, un homme relativement jeune qui pourrait être leur fils. Il marche à coté de la charrette sans se presser, une longue tige d'osier entre les mains destinée aux bêtes. Il porte comme son aîné une chemise aux manches remontées au dessus du biceps, un pantalon abîmé, raccommodé aux genoux et aux fesses, coloré par les traces de boue séchée, il porte en plus des bottes dépareillées. Contrairement à la femme, la rigueur de son faciès n'est pas due à l'expérience d'une vie de dur labeur mais plutôt à une brutalité contenue tant bien que mal. Sa démarche est nerveuse malgré la lenteur qu'il affecte pour garder le rythme des vaches. Il jette des regards en arrière, vers Tulorim et se retourne souvent vers l'humain assis en hauteur mais ne lui parle pas et baisse la tête en grimaçant de contrariété.

Poussée à bout par un flot continu de paroles, Maâra marche dans leur direction et s'arrête sur le chemin quelques mètres devant eux, et même à ce moment le Faera ne cesse de parler encore et encore afin de lui démontrer le bon sens de cette décision. La pauvre elfe est trop patiente et bien élevée pour arrêter net son faera d'un bon coup de gueule. Une petite part d'elle-même se flagelle d'être aussi facile à mener par le bout du nez, encore qu'en ce qui concerne Morëla elle sait qu'il n'agit que dans son intérêt … mais ses intérêts sont parfois en complète contradiction avec ses souhaits.

L'humain fait ralentir ses vaches d'un mouvement du poignet sur les rênes et un appel d'une voix rauque mais légèrement chantante.

- Sors toi d'là toi, y'a rien à vouèr.
- Excusez-moi, mais est-ce que je peux faire un bout de route avec vous ?
- Y's'trouve qu'euj soyons pas caravanier moi !
- J'ai de l'argent, continue-t-elle bravement en essayant de pas paraître trop ignorante face à l'accent et le langage du paysan.
- Et qu'est-ça pouvons bien m'faire qu't'es d'l'oseille ?
- Qu'est-ce qui s'passe Dolmar ?
Maâra se penche sur le coté pour se faire voir de la femme qui vient d'invectiver l'humain avec le même accent étrangement musical. Elle reste cependant silencieuse … technique qui depuis longtemps lui permet d'attendre un changement avec lequel elle pourrait mieux se dépêtrer.
L'humain grogne quelques mots encore plus incompréhensibles que les précédents avec la femme et en revient à Maâra en sortant une hache de sous son siège. Cet acte n'a besoin d'aucune traduction de la part du faera, ni d'une intense concentration de l'elfe grise pour sentir que la situation ne s'est pas arrangée pour elle.
Elle sursaute et recule d'un pas en levant ses deux mains devant elle.
- Je suis pas armée, je … je veux juste me joindre à vous pour pas voyager seule sur ces routes.
- Aggrave pas ton cas ! j'les connaissions les gars dans t'genre, 'vec leur capuche sur eul tête et l'frangin caché quèquepart pour m'voler !!
L'elfe grise abaisse alors la large capuche de son ancienne robe qu'elle avait vulgairement transformée en cape pour se protéger du soleil pendant qu'elle attendait Morëla. Et lorsqu'elle dévoile ainsi ses oreilles, ne laissant plus aucun doute sur son appartenance, elle sent se poser sur son visage des regards scrutateurs et est persuadée qu'ils ne regardent que son œil encore jaunis et les cicatrices récentes suite à son agression à l'auberge de Talic. Elle sert les dents et les poings mais relève les yeux vers les trois humains.
- Je ne connais personne ici, mais je veux quitter cette ville. Sa voix est réduite à un sifflement déterminé. Je ne vous gênerais pas.
- Ton argent vaut qu'dalle sur l'ch'min, on a pas assez à manger et à bouèr …
- J'ai mes rations de vivres, s'exclame-t-elle en lui coupant la parole, et assez d'eau pour plusieurs jours … et je vous demanderais rien non plus pour dormir.
L'humain se renfrogne une seconde mais avant même qu'il ne continue elle comprend à la grimace que forme sa bouche qu'il n'est pas convaincu et alors qu'elle s'apprête à se défendre dans la seconde qui suit, la voix de la femme à l'arrière retentit de nouveau.
- Arrête don' d'faire ta brute. Viens par là ma p'tite. C'est plus qu'un vieux plein d'préjugés mais on est pas des sauvages.
Le regard torve qui lui jette l'humain en réponse lui semble en effet moins virulent, mais elle a tout de même le bon sens de baisser le sien et n'a besoin d'aucun artifice pour paraître penaude en allant vers l'arrière de la charrette.
Dolmar, puisque tel est son nom, fouette ses vaches d'un coup sec et leur fait reprendre la route. Il continuera sur plusieurs lieues de marmonner ce qu'il pense de cette intrusion mais le bruit des sabots et des roues dissimulerait même un haussement de ton plus audacieux.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Sam 31 Déc 2011 00:10 
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Trois êtres humains et deux bovins, ce n'est finalement pas le pire échantillon de compagnons de voyages pour l'elfe grise adepte de la grande solitude. D'autant que sur ce trio d'humains l'un d'entre eux n'a visiblement plus l'intention de lui adresser la parole et qu'elle n'a pas l'esprit suffisamment aventureux pour tester les possibilités d'interaction avec Dolmar. S'il la veut loin de lui, elle lui fera ce plaisir, s'il la veut silencieuse elle fera moins de bruit que le vent.
Elle a aussi mit inconsciemment une certaine distance avec l'homme plus jeune qui possède un elle ne sait quoi dans le regard qui la met mal à l'aise. Ce n'est ni de l'animosité comme Dolmar, ni la brusquerie de Davos, l'employé grossier et indélicat de Talic, ni même cette lueur malsaine et avilissante du jeune homme qui tenta de la tuer. Mais il la regarde comme une chose avec laquelle il pourrait jouer.
C'est donc assez naturellement qu'elle a migré à l'arrière, du coté opposé où marche le jeune homme, et proche de la femme qui se fait appeler Lise. Cette dernière lui adresse parfois la parole, mais sans la forcer à participer à une grande discussion, elle lui pose parfois des questions auxquelles Maâra tente de répondre sans s'étaler.
Très vite la routine du trio se réinstalle, et Maâra n'est guère plus qu'un élément du décorum, plus discrète que le serait un animal qui suivrait le convoie par curiosité.

De son coté, ce n'est que lorsqu'elle sent que la déstabilisation du groupe causée par son intrusion s'efface au profit d'un équilibre dont elle a pu rester extérieur qu'elle se détend.
Elle ose d'elle-même prédire qu'elle peut compter sur Lise pour résoudre les petits problèmes qui pourraient subvenir par la suite, mais serait bien en vaine d'expliquer pourquoi, si ce n'est la courtoisie d'une femme envers une autre qui n'a rien d'une menace.

((Ça doit venir de toi, dévoile son petit rat à l'intérieur de sa tête sur ce ton professoral qu'il affectionne tant. Et quoi de mieux pour ce petit polisson qu'une tartine silencieuse pour pouvoir y étaler ses idées et théories.
Tu as un visage très simple à lire, tu ne te forces pas à telle ou telle attitude face aux gens, et joues encore moins avec la multitude d'expressions qui existe. Et je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais tu as un visage mélancolique et terriblement sans vie. Ça doit venir du fait que tu es constamment dans la lune. Des femmes comme Catelyn, Lise et pas mal d'autres de leur âge ayant passé leur vie à travailler te voient comme une poupée sans défense à protéger d'un monde qu'elles connaissent et où toi tu sembles à peine débarquer. Les hommes d'âges murs aussi auront tendance à réagir de la même manière. Parce que bon eux ils savent qu'eune bonne femme ch'ben connu qu'c'est tordu et plein d'faux semblant !! il fait une petite pause théâtrale après cette dernière rengaine imitant la voix de Dolmar mais Maâra reste silencieuse, désespérément silencieuse. Il repère toutefois un imperceptible signe d'attention de sa part et continue le récit explicatif en plusieurs volumes de sa nouvelle protégée.
J'disions donc … dans ce genre de rencontre les hommes d'âges murs auront soit tendance à l'indifférence par forcément malséante, soit à la méfiance.
Par contre les hommes plus jeunes, un visage comme le tien ben ça leur titille la fibre de la supériorité et de la domination. Ça doit venir des hormones, parce qu'ils aiment le combat tout ça tout ça, mais une proie facile c'est autre chose. Et je suis désolé de te l'apprendre mais ta mine mélancolique et sans défense ben ça fera mouche très souvent.
S'ils savaient à qui sont dédiés tes prières ils feraient moins les fiers … hihihihi.))

Le rire du petit rat se transforme alors en un trémoussement qui fait frémir les plumes de son pourpoint et c'est à ce moment que Maâra tourne légèrement la tête vers lui.

((Hmm, pardon, tu disais quelque chose ?
- … )) Il ne dit rien, soulève son petit museau de sous les plumes et l'observe d'un œil inquisiteur, à la recherche de la vérité sur les traits du visage de Maâra où un subtil sourire en coin essaye de percer.
Il couine alors de plaisir et son museau frétille de bonheur. C'est un peu exagéré comme réaction mais c'est sans doute la première fois qu'elle s'essaye à l'humour incisif.

((- Plus sérieusement, reste sur tes gardes quand même. Là il est entouré par ses vieux parents mais le chemin est long jusqu'à Yarthiss.
- Promis.))


suivant : voyage entre tulorim et yarthiss

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Dernière édition par Maâra le Mar 11 Sep 2012 20:46, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Dim 8 Jan 2012 00:02 
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Il ne savait pas à quelle distance il se trouvait de la ville. Il se contentait de suivre la route de terre. S’aidant de l’océan qu’il apercevait. Tôt ou tard, il tomberait sur Tulorim. Comme cette ville côtière se situait au nord de Imiftil, il était certain qu’il allait dans la bonne direction.

Il aurait très bien pu s’aider de l’astrologie, mais il était incapable de s’orienter à l’aide des étoiles. Il se maudissait de n’avoir pas un tant soit peu écouté Scuudo Gaymar lorsqu’il s’occupait de trouver la direction de la destination précédemment décidé.

Gor Bal’Qar était encore loin d’égaler les plus grands de la piraterie qui peuplaient ce monde. A commencer par son second qui était un exemple. Sans son soutien, il aurait été un piètre capitaine lors de ses débuts sur les flots. Le sang-pourpre n’écoutait pas tout le temps les conseils du vétéran, mais il savait qu’il avait raison.

Penser au pour et au contre de chacune des décisions à prendre, ne jamais entraîner son équipage sur plus gros que soit, constamment juger de l’écart de puissance qui sépare deux navires. Au début, Gor Bal’Qar voulait s’attaquer aux gros navires marchands qu’ils croisaient, mais Scuudo Gaymar lui avait bien fait comprendre que sur ce genre de navire il pouvait très bien s’y trouver des mercenaires plus ou moins expérimenté, des maîtres d’armes ou encore des magiciens qui proposeraient au propriétaire de protéger sa marchandise en échange du voyage.

Etant un petit équipage disposant d’un navire de taille respectable, il s’était contenter d’aborder les petits navires et de piller leurs marchandises, si possible en laissant en vie les membres de l’équipage. C’était un point qu’il avait en commun avec la plupart de ses compagnons, il n’aimait pas verser le sang gratuitement. A de nombreuses reprises le demi-elfe de l’équipage, Raynor Blast s’était souvent moqué de cette attitude, trouvant qu’il s’agissait d’une faiblesse d’esprit.

Selon lui, un capitaine pirate devait se montrer impitoyable pour se faire craindre de tous. Une opinion à l’opposée de celle du capitaine du Vick. Pour lui, être pirate était avant tout synonyme de liberté. Le demi-elfe répliquait en lui disant que ce n’était que naïveté, qu’il n’avait qu’à devenir ermite dans ce cas là. Cependant, Gor Bal’Qar n’était pas un sain non plus, lorsqu’il devait croiser le fer pour atteindre le butin, il n’hésitait pas une seconde.

Depuis son altercation avec ses poursuivants, la nuit était devenu très calme, arrivant à peu près à voir où il marchait, il avançait à allure constante. Il espérait arriver avant le lever du soleil à Tulorim. Ne voyant pas ses hommes revenir, Dolom aura sûrement pris des mesures de sécurité. De plus, il se pouvait très bien que Galénosc se soit montré tout aussi efficace. Il devait avoir atteint la ville. Il ne se faisait pas de soucis pour le mercenaire car il s’agissait d’un des meilleur élément de l’équipage sur terre.

Au loin, des structures légèrement éclairées semblèrent se dessiner.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Ven 24 Fév 2012 15:57 
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Crapula




Agadesh se réveilla laborieusement, dans le domaine des trois frères. Il connaissait là un sentiment de paresse mêlé d'inconfort qu'il ne connût jamais auparavant : La gueule de bois. Maux de tête, bouche pâteuse, muscles engourdis, fatigue, ainsi qu'une indigne sensation de soif et de faim. Et heureusement pour lui, il ne s'agissait que de quelques verres de vins doux...

Le voyant bouger dans le lit, Enkidu, qui ne devait apparemment n'attendre que ça depuis un moment, sauta sur la couche, lui léchant le visage en émettant quelques aboiements aigus.

Agadesh, le repoussant mollement avec sa main, lui lança :
"Oooooooh, tais-toi... Par les ancêtres, tais-toi..."

Agadesh ouvrit les yeux. De la lumière filtrait par quelques fissures dans les volets en bois de la chambre. Celle-ci semblait plus violente qu'à l'accoutumée, ou du moins le perturbait plus mais surtout, il se rendit compte qu'il avait perdu du temps. Trop de temps.

Il se demanda un instant s'il était sous l'emprise d'un quelconque maléfice ou d'un poison qui l'aurait affaibli, mais ses souvenirs de la veille étaient intacts et il se rappelait très bien, dans sa paranoïa habituelle, avoir veillé à manger et boire la même chose que les autres convives. Et puis ceux-ci semblaient bien trop stupides dans l'ensemble pour savoir user de magie. Et, si tel avait été le cas, pourquoi faire et pourquoi le laisser avec toutes ses affaires, dont son sabre qu'il voyait en ce moment-même, auprès de lui ?

Non, vraiment, ce ne pouvait être que ce fameux vin dont Agadesh se disait ne plus jamais boire. Il avait enfumé sa volonté et sa raison, et il ne savait en aucun cas combien de temps les gênes qu'il ressentait à son réveil allait pouvoir durer. Ces occidentaux avaient décidément de curieuses manières de s'amuser...

Il se motiva aussi rapidement qu'il le put, c'est-à-dire avec le corps qui avait du mal à suivre sa volonté. Il s'assit sur le bord du lit, se poussa à se mettre debout, réajusta ses vêtements et repris un équipement qui lui paraissait bien plus lourd qu'à son habitude, mais le temps n'était pas à la plainte.

Il descendit, mais il n'y avait personne. Il vérifia timidement les quelques salles de vie du rez-de-chaussée et n'osa pas aller vérifier dans les autres chambres de l'étage, par respect mais aussi par un désintérêt certain.
Quels curieux personnages ! Laisser sa demeure ainsi, avec un inconnu à l'intérieur ! Les occidentaux sont trop confiants, des malheurs leur arriveront s'ils font preuve d'une telle inconscience envers tout les étrangers.

Mais Agadesh n'avait aucun intérêt à les trahir. Il voulait juste pouvoir repartir mener sa quête et aller jusqu'à Tulorim. Finalement, leur sort importait bien peu comparé à son objectif. Ils n'auront jamais été que quelques mauvais bougres qui lui auront facilité la poursuite du chemin et offert un bon repas avant que quelques démons de la stupidité mettent ce breuvage sur son chemin. Il n'avait pas été assez prudent, et à l'avenir il ferait plus attention à ce genre de cadeau empoisonné.

Il descendit jusqu'à la porte principale, qui était déverrouillé. Dehors, il faisait un soleil resplendissant. Trop pour ses yeux affaiblis. Il regarda un instant vers l'écurie, qui était vide d'hommes et de bêtes. Ses hôtes avaient dû s'éclipser pour une raison ou une autre. Il regarda aux alentours, guettant tout ce qui pouvait trahir une activité humaine récente. Mais rien, à part la trace des sabots des chevaux dans la terre poussiéreuse.

Où ces imbéciles étaient-ils donc tous passés ? Pour quelles raisons sont-ils partis ?

Agadesh, craignant une quelconque ruse et autres dangers, restait sur le qui-vive. Mais son objectif était autrement plus important que de retrouver ce groupe de sots ripailleurs.

Le temps paraissait aujourd'hui plus chaud et sec que les précédents, lui rappelant un peu son désert bien-aimé. Agadesh aurait aimé ça n'importe quel autre jour avant, mais là, il se sentait complètement déshydraté et sa maigre gourde tendait vers le fond.

Voyant cette sécheresse, Agadesh fut content de voir un puits à proximité de l'écurie. L'eau des oasis ne suffit pas dans le désert, surtout pour ceux qui habitaient près des montagnes de l'ouest, où le sable s'absentait pour des terres arides. La seule solution pour eux était de creuser des puits, qui se retrouvait parfois en plein milieu de nulle part, vides ou remplis selon la servilité de Moura envers Yuimen. Le nomade avait toujours trouvé aux puits quelque chose de magique, de mystique, de sacré. La surprise était constante et dépendait souvent de leur trouvaille la survie des groupes itinérants et, logiquement, nombres de légendes se créèrent autour d'elles et il ne pouvait s'empêcher de songer à certaines en allant y puiser ce qui manquait à sa gourde...

Il but à satiété, puis repris sa marche, un peu apaisé.

Son trajet fut pour le moins ennuyeux. Se sentant faible, il marcha à une moindre allure en longeant champs de vignes sur champs de vignes, voyant parfois quelques groupes de travailleurs s'atteler à la récolte, à retourner la terre, qui le regardaient passer dans l'indifférence. Ceux-ci semblaient être particulièrement exténués, à travailler sous ce soleil.

Enkidu suivait son maître silencieusement, lâchant quelques petits cris de temps en temps sans raison apparente, certainement par ennui. Agadesh n'y fit attention qu'au moment de sa propre pause où il partagea avec lui un peu d'eau et de viande séchée avant de reprendre la route.

Les vignes cédèrent un instant la place à de la garrigue, puis elles revinrent. Il lui fallut environ trois heures avant d'arriver en vue d'habitations. Était-ce donc cela Tulorim ? Il avait pourtant compris que cette ville était plus importante que Yarthiss, et celle-ci n'avait donc pas de remparts ? Agadesh ne comprenait décidément pas la logique des occidentaux...



Champ de Forme

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Playlist d'Agadesh

Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin.
C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons.

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Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle


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 Sujet du message: Vers Tulorim
MessagePosté: Lun 18 Juin 2012 18:26 
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Cela commence ici.

Le même chemin était différent. Il avait déjà fait cette route avec son père, mais la faire seul changeait tout de sa perspective. La terre sèche, aride, plus que dans ses souvenirs, paraissait moins accueillante que lorsqu’il était avec son géniteur.
Le soleil brillait dans le ciel, la route était déserte, et Mæthis n’entendait pas de voyageur sur la route. Il savait d’expérience que son ouïe était plus développée qu’un homme pur. Être bâtard avait ses avantages. Il avait couvert plus de distance qu’il ne le faisait avec son père par exemple. Il n’avait besoin que de quelques heures de méditation pour être prêt à repartir.
Un panneau lui avait indiqué qu’il n’y avait plus de village entre lui et la ville. ayant marché une partie de la nuit jusqu’à midi, Mæthis décida de sortir du chemin pour se reposer.
Non loin du chemin poussait un olivier qui ne semblait pas appartenir aux vergers avoisinants. Mæthis s’approcha pour cueillir des olives, mais il eut beau chercher, pas moyen de trouver un fruit.

( Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Plus je monte vers le Nord, plus les semences semblent être en mauvais état… Je me demande ce qui peux bien causer cela.)

Malgré la chaleur effective du climat, Mæthis était moins affecté que d’autres n’auraient pu l’être, il s’en rendait bien compte, son inclinaison pour la magie élémentaire du feu le rendait moins incommodé par ce qui empêchait cet olivier de porter son fruit. Pourtant, les champs d’oliviers, eux, semblaient moins touchés par ce climat aride.
Mæthis s’assit par terre, contre l’arbre et ramassa un caillou. Il avait été chauffé par le soleil. Il se demanda s’il pouvait absorber la chaleur de cette pierre pour en créer une flamme.
Qu’elle était donc la limite où l’air chaud devenait une flamme ? Il ferma les yeux et se concentra sur la pierre dans sa main gauche. Il avait tant à apprendre sur la magie.
Il repensa à sa forge de campagne, au marteau qui s’abat sur le fer. Un coup. Le bras se relève, suant, les yeux brillent de l’éclat du métal rougit. Un coup. Étincelles. Combien de coup pour faire une dague ? Redresser un fer de cheval? Le marteau s’abat. Un autre coup. Est-ce qu’une étincelle peut-être une flamme ? Il fait toujours sombre dans une forge, sombre et chaud, mais le feu y brûle toujours. Était-ce à cause de son affinité avec le fer chaud qu’il était plus réceptif aux fluides du feu ?
Pourtant il pouvait sentir les autres fluides. Ou peut-être, les ressentir. Les appréhender. Il savait qu’ils étaient là. Dans sa forge, il y avait son bac d’eau pour refroidir le métal.

Il ouvrit les yeux. Le soleil n’était plus au même endroit. À en juger par sa position, une heure s’était écoulée. Le caillou n’était pas aussi chaud, mais Mæthis n’aurait su dire si c’était parce qu’il en avait effectivement absorbé la chaleur ou simplement parce que dans sa main fermée, celui-ci ne recevait plus la chaleur du soleil.
Il le reposa sur le sol, se leva et se dirigea sur vers le chemin.

Reprenant sa route, il marcha le long du sentier Au loin, il distingua dans l’horizon des formes d’habitations à proximité les unes des autres

(Tulorim), se dit-il.

Il remarqua également trois silhouettes sortir d’un terrain vague pour prendre la route. Sûrement des voyageurs qui reprenaient leur trajet. Elles marchaient en direction de la ville, à cause de sa vue perçante, elles étaient assez éloignées quand il les remarqua. En effet, il fallu dix minutes de marche au semi-elfe avant de gagner le point approximatif où les voyageurs s’étaient arrêtés.
Un faible râle attira son attention.

Il sorti du chemin pour se diriger en direction de la source des gémissements et il vit un vieillard humain gisant par terre sur le côté, vêtu d’un simple pagne.

« Des brigands… Monsieur, Monsieur, m’entendez-vous ? »

Le vieillard ne répondait pas, son front laissait s’écouler du sang, Il avait visiblement été détroussé et laissé pour mort. Mæthis s’empressa de se mettre à genoux à ses côtés en lui parlant doucement. Lui partageant des paroles réconfortantes. En passant la main dans son dos, il senti le manche d’une arme blanche. L’homme n’était pas simplement en mauvais état. Il était condamné.
Mæthis était impuissant. S’il avait été guérisseur c’eut été différent, mais il n’avait eu accès qu’à un parchemin de l’école du feu pour contrôler ses fluides.
Il pouvait certainement tuer, immoler, mais guérir, non.
Une nouvelle personne allait mourir devant lui, après son père, ses précepteurs… Sa vie n’était qu’une succession d’aux revoirs.

Bientôt, le vieillard poussa un dernier râle et cessa de geindre. Mæthis resta quelque temps près de lui puis se leva pour repartir. Il allait rejoindre le chemin lorsqu’il revint sur ses pas et décida de récupérer la dague qui avait servi pour le meurtre. Lui-même n’en avait pas et elle ne serait d’aucune utilitée au mort.
Une fois la dague ôtée de son cadavre, Mæthis se rendit compte qu’il avait les mains collantes dû au sang séché. Il ne pouvait enterrer le cadavre faute d’outil.

(Le feu, je n’ai que cela. Le feu de la forge purifie le métal, que mon feu purifie cet homme)

Essuyant la dague sur un bout de pagne du corps, le mage se mit à une courte distance de celui-ci et tendit les mains vers lui, en fermant les yeux.

« Va rejoindre les tiens, que ces flammes te libères, étranger, et pourtant frère. »

Mæthis ouvrit les yeux, qui changèrent brièvement de couleur pour devenir rouille. L’air entre le corps et le mage se mit à onduler, comme dans le désert lorsqu’on regarde vers le lointain. Les mains du mage prirent feu et d’elles sorti un projectile de forme circulaire qui alla recouvrir le cadavre, puis le lécha, puis le dévora.

Mæthis reprit la route, ses mains nettoyées de toutes marques de sang. Alors que, sortant de l’horizon, Tulorim lui ouvrait ses portes.

_________________
"And a firm will, and a deep sense,
Which even in torture can decry
Its own concenter'd recompense,
Triumphant where it dares defy,
And making Death a Victory."


-Lord Byron, Prometheus

Maethis Melior, Mage, lvl 1


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 Sujet du message: Introduction, révélations
MessagePosté: Dim 28 Oct 2012 18:22 
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<== Biographie et fiche d'Eranraël

« Mens sana in corpore sano. »
Juvénal, Satires
(Une âme saine dans un corps sain)


Introduction, révélations


Noir. Tout noir. Noir total. En fait, on ne voyait rien. Je ne distinguai que le cime des pins, sous l'éclat blanchâtre de la lune. Ce n'était pas une soirée si mal, d’ailleurs. Mais pas pour moi. J'interrompis mes rêveries pour me concentrer sur les ténèbres de la forêt. J'avais pu y trouver refuge, mais malgré moi, elle me faisait froid dans le dos. Enfin, bref, après une course effrénée, j'avais atteint l'orée de ce bois. Je me suis aussitôt empressé de m’enfoncer à l'intérieur, ce que je n'aurais jamais du faire, car j'ai alors remarqué que cette mer d'arbres n'en finissait pas. Je m'étais sûrement perdu, mais ça n'avait aucune importance actuellement, jusqu'à ce que je veuille en sortir. J'avais quelque chose à faire.
J'avais trouvé une clairière qui m'épargnait de l'obscurité, même si je préférai l'obscurité à la lumière. Je n'avais pas le choix, il me fallait de la place. J'ai laissé mon arrière-arrière-grand-père sur le sol, et depuis quelques temps, je ramassai des branches et du bois pour les rassembler autour de sa dépouille. Vous allez me dire, quand on est poursuivi par des gardes à cheval et un marchand furieux (qui a du se réveiller depuis), on s'amuse rarement à offrir une sépulture correcte à un mort. Surtout si vous êtes un Shaakt. Mais Fretrhibaxevel était la seule personne à qui je pouvais faire confiance sans courir un danger de mort, et bien que sa mort ne m'attriste que légèrement, nous seuls avions eu une relation « d'amis ». On pouvait se parler en sachant que ce qu'on disait ne traînerait pas jusqu’à n'importe quelle oreille, et ça procurait un bien fou de pouvoir se confier à quelqu'un. Néanmoins, je ne pouvais que me consoler, on avait réussi l'irréalisable, s'enfuir de Khonfas. Bien évidemment, ne me prenez pas pour un imbécile, j'ai très bien compris que ce n'était pas uniquement car un règlement de comptes allait se produire que nous avions fui. Fretrhibaxevel ne me l'avait pas dit, mais je l'ai déduit en voyant les troupes Khonfanniennes nous poursuivre. En fait, Fretrhibaxevel avait clairement été considéré comme un criminel. Et c'est sûrement parce qu'il avait tenté de tuer Morgonsën, celui qui prétendait au poste de chef des Clans Marchands. Ça avait fait du bruit, comme affaire, mais personne n'avait pu voir qui voulait l'assassiner car aucun témoin n'était présent. Sauf que Morgonsën n'était pas mort, il s'est donc réveillé quelques semaines plus tard, et bizarrement, son réveil coïncide avec notre départ précipité. Mais non, je ne blâmerait pas Fretrhibaxevel pour cet acte, car il aurait pu, comme n'importe quel Shaakt, fuir seul et sauver sa peau. Sauf qu'il ne l'a pas fait, il a voulu m'emmener avec lui, ce qui prouve son affection pour moi. J'en suis heureux. Je l'ai pardonné.
J'avais constitué un bon tas de branches, et j'y déposa Fretrhibaxevel. Avant tout, je lui avait pris l'argent qu'on avait ramené de Khonfas, son épée ornée de bronze, sa gourde de toile remplie d'eau, la sacoche de cuir que nous avions trouvé dans la caravane, et la nourriture volée dans cette même caravane. Je fouilla aussi ses poches de manteau, et y trouva un anneau d'argent (je pense) d'aspect banal, que j’empochai. Après tout, là ou il allait, il n'aura pas besoin de tout ça. Je lui laissais seulement sa dague et ses vêtements. Pour les vêtements, j'en avais déjà ; et la dague, je ne savais pas m'en servir (et je n'avais pas envie d’apprendre pour l'instant). Et puis comme ça, si jamais Phaïtos se mettait en rogne contre lui, il aura de quoi se défendre. Même si j'espérais de tout mon cœur qu'il l’accepte parmi les siens.
Bien, j'avais rassemblé tout ça dans la sacoche, que je posa sur le sol à distance respectable su défunt. Je mis mes gants de cuir, j’attrapai un briquet de silex que mon arrière-arrière-grand-père avait fabriqué dans la roulotte, et je frotta les deux morceaux de silex pour générer une étincelle qui mit feu à un fragment d'amadou. Enfin, le bois s’enflamma, mais grâce de la chaleur de l’endroit et de l'état de dessèchement des branches, le tout brûla rapidement en formant des flammes rouges et orangées qui dansaient sur Fretrhibaxevel. Le bois craquait. Je ne suis pas particulièrement émotif, mais de voir mon arrière-arrière-grand-père ainsi au milieu de ce brasier me provoquait comme un pincement au cœur.

« Bon voyage, compère, nous avons fait une bonne promenade... Merci pour tout... », me surprit-je à murmurer.

Soudain, sur le bûcher, je distingua un vague flamboiement légèrement plus clair que les flammes sombres environnantes. C'est ce genre de petits détails que je me plaît à apercevoir. Je remarqua alors que le flamboiement prenait plus de contenance, et d'un coup, il tomba du tas de bois pour rejoindre les braises qui l'entourait. Cet événement peu particulier m’intrigua. Je m'approcha pour mieux voir cette curiosité. C'est alors que je vis un parchemin roulé à moitié mangé par les flammes, qui sombrait parmi les braises. Affolé, je courais allez chercher la gourde de Fretrhibaxevel dans la sacoche, et, paniqué, je réussis à l'ouvrir. Je me versais hâtivement de l'eau sur mes gants, et courant sur Fretrhibaxevel, je me mis à réfléchir à toute vitesse. Car non, ce que je venais de faire et ce que je m'apprêtai à faire n'était pas anodin ni instinctif, mais j'ai toujours trouvé que les situations de danger et de panique prêtai mieux à la réflexion. Enfin, c'est mon avis. Les gants encore trempés et le mains mouillés, je m'approcha de l'objet et que attrapa d'un coup, et que je lança loin du feu. Mais il brûlait quand même le fumier. Alors, je me précipita dessus et j’apposai mes mains ruisselantes sur le rouleau. Avec un crépitement, et une bonne dose de fumée au bout de plusieurs secondes, le feu s’éteignit petit à petit et laissant par-ci par-là quelques flammèches. J'aurais pu essayer de tout éteindre, je pense, mais c'était sans compter la chaleur cuisante qui parcourait mes gants et mes mains, par la même occasion. Je retira mes gants de cuir, et les jeta à terre. Je puis enfin prendre le parchemin mi-brûlé à pleines mains. Enfin, non. Grossière erreur. Poussant un cri, je recula d'un bond et lâcha le rouleau. Je dus attendre quelques minutes, et enfin, je réussis à dérouler le parchemin encore brûlant. Je l'étala par terre pour mieux le distinguer. Toute une partie, celle de droite, était perdue, mais il restait la partie de gauche. Je reconnus l'écriture de mon arrière-arrière-grand-père. On ne distinguais pas beaucoup de mots, certains étaient masqués par des morceaux de suie ou alors par le l'eau qui faisait baver le parchemin. Il était inscrit ceci :


« Cher compère Eranraël,
Je t'adresse ce message, pour que tu puisse **************************
je meure sur le navire **** le voyage jusqu’en ************************
En effet, il y a plusieurs choses que tu dois ***************************
*****************mais attention, *****************************************
ne sortiront pas viv******** avec toi ************************************
je pense que tu verra, c'est à quelques jours de mar*****************
les gens connaîtront, ça s'appelle Cai*******ros***********************
quoi, tu ne sera pas en sécu***** Hors de la *************************
malgré tout, je m'excuse. Mais tu sauras te dé*************************
Voilà, c'est tout, à part peut-être cette chose :************************
Allez, bonne route, méfie-toi de Gaïa, et que Phaït***********************

Amicalement, Fretr********************

PS : trouve-toi des « amis » pour te protéger.************************** »



Je détestait les énigmes qui ne se résolvent pas toutes seules. Et là, il y avait une énigme de la taille d'une maison qui s’installait sur mon avenir. De quoi voulait-il parler ? Qu'y avait-il de si important et crucial à me dire ? Que fallait-il faire ? Je ne savais que penser. Alors, pendant que mon arrière-arrière-grand-père brûlait à feu doux, je m'assis et réfléchis.
Il avait fait mention d'un navire, sûrement celui qui nous emmènerait loin d'Imiftil. Pour ce qui est des « plusieurs choses que je dois » (peut-être « savoir »?), je savait juste que je devais faire « attention », apparemment, et quelqu'un ou quelque chose « ne sortira pas viv » (j'imaginais « vivant », auquel cas c'est encouragent...). Pour la suite, j’avais juste compris que « Cai ***** ros » signifiait sûrement une ville où une région, car on parlait de « jours » au-dessus, sûrement des jours de marche. Aussi, Fretrhibaxevel s'excusait (ah bon ? Peut-être pour son assassinat qui nous a fait prendre la fuite ?), et il fallait que je me trouve des « amis » (autrement dit, des gens en qui on peut faire un minimum confiance). Bon. Vive les informations. Qu'est ce que j'ai pu tirer d'une lettre qui devais m'apporter des réponses à mes questions ? Eh bien d'autres questions. Que des hypothèses, des suppositions, du flou, de l'irréel. Magnifique. Je plia le parchemin et je le rangea dans la sacoche. Je remis mes gants qui avait séchés, et c'est comme ça que je remarqua qu'il s'était passé des heures sans que je m'en rende compte. Fretrhibaxevel n'était plus qu'un tas de cendres et de fumée. Je ramassais ma gourde, je l'attacha à ma ceinture, et je sortit le fourreau contenant l'épée que j’attachai aussi à ma ceinture. Je passa devant Fretrhibaxevel. Et je m’agenouillai. Je ne savais pourquoi. Mais je ferma les yeux un instant et je me retrouva ailleurs. Loin de tout ça... Je rouvrit les yeux et me releva.

« Adieu, Fretrhibaxevel, mon compère... », murmurai-je, avec plus d'assurance cette fois.
La sacoche sur l'épaule, je pris une direction au hasard, sachant que de toute façon j’étais sûrement perdu. Je décida d'aller de l'avant, et de rejoindre le littoral. Il me faut un navire.

[Merci d'avoir lu, suite à venir, le lien vers le post suivant sera inscrit ici.]

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Lun 5 Nov 2012 17:47 
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Dernier jour de voyage, arrivée à Tulorim.


Enfin, leur voyage touchait à sa fin. Ils avaient réussit à escorter leur demoiselle à destination. Elle y était certes pour beaucoup et ce n'était en aucun cas Nienna qui l'avait défendue pendant l'attaque ... mais elle ne semblait pas s'en plaindre, aussi Amolaric et Nienna ne soulevaient pas ce point de peur de voir leur salaire réduit de moitié au moins. Déjà qu'ils venaient de perdre la part de leur camarade mort, qui comptait sans doute les accompagner encore un peu et donc acheter des vivres en commun avec eux.

Nienna et Amolaric conversaient calmement au devant. Thuringwethil les suivait, calme. Tout au long du voyage, elle n'avait ouvert la bouche que pour prononcer quelques chants et prières. Rares étaient les fois où elle leur avait directement adressé la parole, et lorsqu'elle le faisait c'était soit pour parler en énigme, ce qui plaisait particulièrement au forgeron, soit pour dire quelques banalités.

La guerrière regardait le paysage dans lequel elle se mouvait avec difficulté. Le terrain était peu praticable, pourtant la magicienne qui les suivaient semblait marcher avec aisance. Nienna, elle, trébuchait sur des arbustes ou des plantes qu'elle n'avait encore jamais vu, épineuses, ardues. Chaque épine qui se trouvait sur son chemin rencontrait la douceur de sa peau, souillait les rares parcelles de ses jambes qui n'avaient pas encore souffert de meurtrissures. Amolaric n'était pas mieux loti, bien plus imposant et un peu maladroit également, il ne parvenait à éviter aucun des obstacles naturels qui lui lacéraient le bas des jambes. Mais il était également plus robuste et ce petit désagrément ne le gênait en aucun cas.

Ils finirent pas arriver au milieu des cultures, organisées. Ils purent ainsi évoluer plus rapidement et en trois petites heures de marche, il furent aux pieds de la ville de Tulorim. Thuringwethil se retourna alors vers eux, leur tendant à chacun une bourse contenant les 10 yus promis.


« Je suis ravie du service que vous m'avez proposez. Je vous en remercie. J'espère avoir l'occasion de croiser votre chemin à nouveau. »

Elle ajusta sa sacoche et s'éloigna d'un pas agile et rapide. Amolaric et Nienna rangèrent leur bourse sans un mot. Nienna s'approcha de son aîné, crochetant son bras de sa main. Ils pénétrèrent dans la ville. Le rendez-vous pour cette fameuse "mission" nécessitant un forgeron n'avait lieu que le lendemain. D'ici là, ils pouvaient peut-être se permettre un repas et une nuitée en auberge.


Fin du Prologue.



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