L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Ven 5 Nov 2010 20:19 
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Si le chemin de terre et de cailloux lui laisse le souvenir de tremblements sans grande gêne, ce n'est rien à coté des rues pavées qu'elle découvre en entrant au cœur de la ville endormie. Les soubresauts lui remontent jusque dans les bras et ferait claquer sa mâchoire si elle ne la crispait pas autant. Arrivée sur la place du marché elle remarque l'état de ses doigts engourids ; les jointures blanches et sèches à force de serrer les brancards et le relief du bois incrusté dans la peau.
Son environnement redevient de fait un élément réel dont elle prend conscience, tant son attention des dernières minutes tournée exclusivement vers le maniement du chariot possède les mêmes propriétés handicapantes qu'un nuage de fumée pour l'odorat. Davos est en plein dialogue avec un homme au visage fatigué et tuméfié, aux habits déchirés et dont l'équilibre n'est dû qu'au mur sur lequel il se tient.
Sans vraiment s'y intéresser, des brides de conversation lui parviennent de manière diffuse … l'inconnu baragouine un dialecte tellement haché, dû à ses quelques dents et bout de langue en moins, que l'elfe ne comprend rien à l'histoire comptée. Mais en suivant la direction de leurs gestes pleins de hargne, elle tombe sur la place du marché. Comme au ralenti, elle tourne sur elle-même et découvre la place le lendemain d'une longue nuit d'émeute.

((Un vrai désastre, n'est-ce pas ?))
La voix résonne plus qu'elle ne se projette … selon Maâra, dont la faculté d'imaginer le mouvement de choses invisibles est prodigieuse. Mais il n'y a pas personne à moins d'une dizaine de mètres d'elle, et aucun d'eux ne pourraient se faire entendre dans leur état. Elle tourne et tourne encore si bien que le décor autour ressemble au mouvement d'un manège mais nulle trace de joie, bien au contraire. Partout des décombres, des traces sombres au sol, des corps meurtris et dormants, des débris encore fumants que personne n'étouffe à cotés desquels des marchands s'installent tant bien que mal, aménageant trop peu de marchandises.
((S'en prendre au marché, le centre économique de la ville … quels crétins !!))

Encore cette voix. Maâra s'échappe de sa contemplation et cherche ailleurs, quelqu'un, quelque chose qui lui parle ou s'approche d'elle. Personne ne réagit, personne à l'affut de celui qui a proférer des injures contre eux, personne ne semble se cacher ou rechercher l'ombre après avoir invectivé ses compatriotes. En revanche elle aperçoit Davos qui revient vers elle, la mine plus sinistre encore que lors du petit déjeuner si bien qu'elle efface son souci de début de folie et s'empare des brancards … où siège une drôle de bestiole. Un petit rat est debout face à elle, le bout du museau frétillant comme devant un plein plateau de fromage bien fait, une petite armure sur le dos où est gravée une sorte de cadenas, et les pattes avant croisées devant lui ; et tout en lui semble irréel. Ce n'est pas tant sa position et ses yeux qu'ils plongent dans ceux de l'elfe (jusque là relativement imperturbable) mais c'est l'espèce de semi transparence de son corps qui met Maâra au bord de l'hystérie (intérieure, très intérieure)

((Bonjour !)) Lui lance le rat de cette voix voilée, ni féminine ni masculine qui résonne encore dans sa tête.
Vue de l'extérieur Maâra est aussi immobile qu'une statue de pierre, les yeux vitreux et fixes mais dans ceux-ci se lit le doute, l'étonnement … ce qui est à des fluides spatiaux de son état réel. A l'intérieur, c'est la débandade, l'abordage et le sauve-qui-peut sur une même barque, l'hystérie collective d'un groupe de lapins schizophrènes paranoïaques après ingestion de substances hallucinogènes.
Dans ses jeunes années lorsqu'elle était encore en âge d'aller à l'école, un des précepteurs leur avait confié pourquoi les elfes gris, de part leur isolement restaient la race la plus pure et la moins corrompue par les errances du poison le plus mortel pour le patrimoine héréditaire d'un genre … la bâtardise. Les bâtards n'étaient autrement vus que comme la dégradation d'un legs fait par les Dieux.
Et à cet instant de sa vie, Maâra tente avec effroi de remonter l'arbre généalogique de cette chose-rat (à défaut d'un autre nom) et n'ose même pas aborder la partie physique et psychologique de ces monstrueux choix d'accouplements.
De tout ce pêle-mêle indéchiffrable, l'angoisse la plus immédiate reste le fait que cet être non seulement communique avec elle par la pensée ; mais semble aussi capable d'y insuffler des émotions pour contrôler son ressenti. Car bien que passablement la plus dérangeante chose qu'elle n'ait jamais vu, le petit être par son simple bonjour s'accompagne d'une douceur presque fraternelle et d'une bienveillance quasi divine.

Heureusement pour notre elfe et sa réflexion d'une vérité venant d'ailleurs, Davos la bouscule, agacé par son manque de dynamisme.
- HEY ! Hurle-t-il à quelques centimètres du visage de Maâra. Un cri à faire friser les cheveux sous le crâne d'un chauve mais qui n'arrive pourtant qu'à l'a faire lentement pivoter les yeux vers lui.
P'tain mais t'es grave … t'es sûre que t'es pas timbrée ?
((Elle n'est pas folle, juste un peu surmenée … avec tout ce désordre, cette ambiance de carnage, le parfum de peur et de hargne qui submergent la place du marché))
"Suis-je censée l'être" se demande Maâra à part elle tandis qu'elle sent à nouveau cette sensation de pression encourageante où elle se laisse glisser malgré elle tant le reste de sa personne est submergée elle d'un trop plein de mots sortis dont ne sait où.

- Le marché … qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ? demande-t-elle sans y penser tout en reprenant mécaniquement la marche derrière l'homme de Talic.
- Ça !?! grogne-t-il en crachant par terre, c'est l'cadeau commun des gardes de c'te foutue ville et de citoyens plus abrutis qu'leurs p'tain cochons. Faut savoir ma p'tite que notre cher conseil a décidé d'nous pondre un nouvel impôt, aussi mystérieux que malvenu. Ça fait des jours que des émeutes éclatent un peu partout dans l'ville, mais jusqu'à hier, y'se contentaient de s'mettre sur la tronche dans les quartiers des riches, d'vant le conseil ou l'port … mais hier ça a dégénéré. "Le conseil des marchands veut de l'argent" qu'y disaient tous, "ben on va leur donner une bonne raison d'en dépenser". Bien sur qu'y vont r'mettre en état l'marché et leur p'tain boutiques de riches arnaqueurs …
- Mais dans combien de temps … . Finit alors l'elfe grise de sa voix fluette.

Davos freine soudainement le pas mais Maâra n'ose le regarder car ses mots, tout comme sa question précédente, ne sont pas de son fait, pas entièrement du moins.
Pendant les explications de l'humain, la voix voilée lui a traduit le sens afin qu'elle en comprenne les tenants et les aboutissants, lui adaptant certaines expressions sur son propre vécu pour qu'elle comprenne que ce monde n'est pas si différent du sien pour certains aspects de la vie en elle-même.

- Exact. Comment qu't'as d'viné, t'as la réactivité d'un mollusque, tout juste bonne à t'refermer quand on s'approche.
((J'en dirais autant sur ton compte, grosse brute aux métaphores perspicaces))

Et en parlant de refermer, c'est une porte close qu'il retrouve en la personne de Maâra, bien trop occupée à trier tout ce qui s'est dit dans les dernières minutes et à trouver un moyen de chasser la voix de sa tête. Même si celle-ci se révèle relativement charitable elle n'en a pas perdu son caractère étrange et inquiétant. N'osant pas se confier à l'humain, elle se contente de hausser les épaules et répondre finalement à Davos d'une voix résignée et maussade.

- Les gouvernements se ressemblent les uns les autres. Pourquoi s'empresser d'aider ceux qui détruisent et ainsi gâcher un châtiment qu'ils s'infligent à eux-mêmes.
- S'tu veux ! Mais en attendant p'tite va falloir qu'on se dépêche. On n'est pas d'la haute, mais une fois recommencé leur p'tain danse, aucun des camps y r'garde à deux fois avant de frapper.

Elle acquiesce sans se formaliser du ton, de son nom ou de la menace sous-jacente.


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Dernière édition par Maâra le Lun 15 Nov 2010 23:02, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 6 Nov 2010 00:50 
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Rencontre fortuite.

La moqueuse et farouche petite créature ailée parut surprise et vexée que Gurth s’en tire à si bon compte face à ce soi-disant grand Isaac Enhgrim. Ce dernier venait de ranger son arme, et se présentait maintenant courtoisement à l’obèse, qui n’avait cure de telles politesses. Il se demandait même s’il ne préférait pas le musclé mercenaire lorsqu’il était encore une brute écervelée et sans manière. À sa présentation, Gurth Von Lasch n’émit qu’un reniflement en retroussant sa lèvre supérieure. Cela pouvait passer, à bien y regarder, pour un salut quelconque. Ou juste pour un reniflement. Ainsi donc avait-il les noms de ceux avec qui il devrait se rendre à Kendra Kâr pour une mission inconnue à double tranchant : faire le mal en prétextant faire le bien… Il ne restait plus qu’à se mettre au courant de la situation à régler sur place, celle-là même qui amènerait la puissante cité blanche à décliner trop rapidement, s’il devait se fier aux mots exacts de son oncle.

Mais il n’avait aucune envie de demander des informations à ce grand guerrier, ni à sa bestiole agaçante, qui n’eut dès lors de cesse de scruter avec soupçon le moindre fait ou geste de l’Ogre immense. Il commenta tout de même, à l’attention d’Isaac, comme s’il répugnait de parler à cette demi-portion à moitié magique :

« Qu’elle garde ses cure-dents loin de moi, et tout se passera bien. »

Bien sûr, il savait que la petite ne cesserait de l’asticoter, et à vrai dire il l’escomptait même avec force : cela lui donnerait une excuse pour l’écraser au creux de sa large main comme un vulgaire insecte. Gratuitement. Pour faire le mal. Et aussi parce qu’elle n’était guère polie.

Sans plus prêter la moindre attention au petit homme vêtu de sombre, qui resta dans le vent, la lourde carcasse de Gurth fit volte-face et commença à marcher à pas lourds et cadencés en direction de la zone d’embarcation. Ses deux larbins le suivirent aussitôt, l’un marchant et la seconde posée sur l’épaule du premier.

Sur leur passage, les gens s’écartaient. Ceux qui ne connaissaient pas Gurth se demandaient sûrement qui étaient ces trois curieux personnages, et ceux qui le connaissaient étaient déjà loin. Cachés.

Deux individus l’Ogre avait rencontré
Et pour Kendra Kâr ils s’en étaient allés.

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Gurth Von Lasch - l'Ogre de Tulorim

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
(Baudelaire - Le mort joyeux)


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 6 Nov 2010 01:39 
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Quelques paroles vinrent enfin briser le silence pour grossir jusqu’à ce que ce magma incompréhensible se clarifie. On pouvait entendre dans une évidente limpidité :

« - Voyez madame ! Monsieur, vous ! Oui monsieur, regardez moi cette récolte magnifique ! »

Les fragrances et senteurs sucrées du marché l’assaillirent alors qu’il approchait encore plus de la foule immense qui s’y promenait. La faim tordit ses entrailles dans un bruit sourd et douloureux tant ces parfums étaient alléchants. Les pas de Maël s’accélèrent d’eux même jusqu’à ce que le jeune homme sente la présence de tous ces hommes forts proches par dépit et par soucis de sécurité, il leva les yeux de ses bottes crottées. Quelle ne fut pas sa surprise quand il aperçut, consterné, le spectacle magnifique qu’offrait ce tableau vivant ! Les couleurs dansaient dans une harmonie, une communion d’une beauté effarante au point d’effacer les mauvaises haine et excitation qui avilissaient son esprit et son âme. Il n’avait rien vu d’aussi beau depuis bien longtemps… Trop longtemps. Il était encore enfant, encore Wiehl, et sa mère l’aimait. Ce souvenir effectif lui tirailla le cœur, lui rappelant combien il était nu, faible et creux. Le sourire qui sciait son visage quelques heures et instants plus tôt disparu et sa mine devint grave. Son ventre gronda de nouveau, lui rappelant combien la faim le déchirait. Sa face retrouva la douceur enfantine qui l’avait quitté depuis bien trop d’année l’espace d’une seconde pour recouvrer une apparence plus abjecte et inquiétante.

Les gens marchaient tout azimut, flânant parmi les étalages abondants sans but précis. Peut-être cherchaient-ils quelqu’autre chose encore plus inutile que tout ce qu’ils détenaient déjà. D’autres, décorés d’un blason noir et blanc à l’épaule surveillaient probablement les mains chapardeuses des cleptomanes qui passaient là, se mêlant à la foule en ne formant qu’un seul et même corps d’une difformité éruptive. Tel était le tableau qui se mouvait sous les yeux de Maël, mais cela ne le touchait plus : cette harmonie n’était qu’un leurre et il le savait. Les hommes sont vils, petits et dépravés, ils n’offrent que des artifices pour éliminer ce qui les gêne, pour mieux s’entretuer après. Maël connaissait leur stupidité …

Il s’y fondit pourtant comme les serpents ondulent parmi les hautes herbes, invisibles mais pas moins sournois. Lui aussi vaguait d’éventaire en tente, laissant traîner ses yeux sur quelque fruit ou morceau de viande appétissant. Il évoluait dans cette cohue, convoitant de ses yeux de post-adolescent toutes les femmes généreusement fournies, presque lubriques. Il les regardait avec concupiscence et elles lui souriaient, malhabilement pour les jeunes vierges, de manière plus provocante pour les autres. Il n’y répondait point, trop absorbé par leur long cou gracile et délicat à la fois ainsi que leur poitrine fraîche et plantureuse comme deux pêches bien mûres, prêtes à être cueillies. Elles n’imaginaient probablement pas les desseins de ce jeune homme au visage si doux. Il rêvait de goûter au sang qui pulsait en elles avec régularité, de les entendre rire et pleurer sous sa violence. Il projetait leur mort dans une étreinte sanglante et charnelle. Il voulait déchirer leurs chairs alors qu’elles n’aspiraient qu’à entrevoir ses dents blanches lors d’un sourire courtois.

Il s’approcha de l’une d’elle pour y planter ses crocs et pénétrer sa langue humide d’abjectes prétentions dans sa bouche soyeuse et chaude. Maël avait comme faim d’elle. Tendant son bras vers la chaste demoiselle, il vit dans ses yeux verts comme de l’incompréhension et de la crainte. Elle l’avait regardé comme on regarde un fascinant assassin, pas moins dangereux. Il refoula ses velléités et d’un geste vif fit demi-tour. Une sueur froide glaça son dos, comment avait-il pu désirer la mort de cette jeune fille ? Quel mal répugnant l’avait tant accablé ? Maël damna l’hérésie presque commise et maudit sa propre tête.

Maël se dégoutai au point d’en vomir dans une ruelle adjacente. Il entendait encore le tapage qui sévissait au marché et ce raffut se transforma en un lourd bourdonnement qui l’annihila encore plus. Cachant sa bourse dans son pantalon, il se laissa choir à même le sol. Il se calma au contact lisse des dalles glaciales comme si elles apaisaient le feu qui rongeait si fort son corps et poissait son esprit. Fermant fermement son poing sur la garde de son épée, les songes l’entrainèrent dans leurs plus profonds abysses.





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¤¤¤ Maël Tin, Guerrier, Lvl 1 ¤¤¤

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Ven 12 Nov 2010 22:57 
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Même motivée par un souci de plaire à l'humain ou du moins de ne pas lui déplaire, le chariot n'en est pas plus simple à pousser sur les pavés.
Autour d'eux tout paraît pourtant calme. Bien que partiellement dévastée la place du marché est pour l'instant encore peu peuplée. Les différents humains qu'elle rencontre sont soit pressés de repartir chez eux, achètent en vitesse pain, céréales, légumes ou viandes et repartent sans passer par la case ordinaire des discussions et autres commérages entre connaissances croisées par pur hasard ; soit sont des marchands qui tremblent à chaque bonjour et se méfient de toutes les mains tendues.
Davos, lui, grogne à chacun des ralentissements de l'elfe, la menace de la laisser planter ici s'il ne lui pousse pas les muscles nécessaires pour avancer plus vite, et passe son humeur sur les rares estropiés de la veille qui se traînent lamentablement vers un abri plus sur, sachant ce qui risque de revenir dans la journée.

Pendant la demi-heure qui suit, Davos et Maâra passent de marchands en marchands pour faire le plein de sacs de farine et de céréales en tout genre, de légumes et tubercules, non sans incidents. Trop frileux et escroc selon Davos, les marchands n'ont amené qu'une maigre partie de leur provisions pour faire gonfler les prix et voir les clients se battre et surenchérir les uns sur les autres. Davos, qui de toute évidence n'est pas un habitué des marchandises après avoir été reprit par Maâra lorsqu'il a confondu des clous de girofle et des graines de pavot, est bien plus habitué aux marchandages et autres menaces terre à terre et sans sortie de secours quant aux profits futurs perdus en cas d'entourloupes.
Leur tournée se finit par le boucher qui est finalement bon pour devoir livrer dès le lendemain matin les produits promis pour aujourd'hui.

Et de tout cela, Maâra en a suivit une bonne partie grâce au petit rat qui ne cesse de lui tourner autour, comme une mouche au dessus d'un cadavre faisandé. L'obligeant à remarquer tel échange entre deux humains, à observer l'attitude d'un tel ou la réaction d'un autre, allant même jusqu'à l'obliger à force de cris perçants résonnant dans sa tête comme un orchestre de cymbale à s'exprimer à voix haute quant à la faute de Davos concernant les graines de pavot … ce qui lui a valu sur le coup de rendre l'humain plus grognon que jamais à son égard et de passer du titre de "p'tite" à celui de "pisseuse".

- Au lieu d'faire ta maligne devant les autres, tu f'rais ben mieux d'serrer les fesses et d'avancer !
Sans oublier qu'il affiche maintenant une antipathie envers elle ; dû à un excès de fierté mal placée soit dit en passant ; qui le fait ressembler à un enfant qui refuse de porter le sac de sa sœur parce que celle-ci ne lui a pas donné la fin de son goûter.
Et le sac en question est un chariot alourdi de presque une centaine de kilos de denrées. Si le faire avancer vide lui parait difficile, mettre en mouvement un équipage débonnaire, docile mais terriblement volumineux et pesant demande une chose que ne possède pas notre elfe grise … des bras comme des cuisses.

((Tu devrais essayer de le tirer plutôt que le pousser)) lui dit la voix voilée du petit rat à demi transparent en armure qui vient de sauter à quelques centimètre de la main de Maâra.

Davos ayant prit de l'avance l'elfe s'autorise enfin une réaction vis-à-vis de ce petit être étrange. Et à bien y regarder il a le même don qu'avait sa sœur : il l'a rend presque expressive extérieurement. La rougeur de ses joues ne trouve pas source dans le seul effort à fournir pour conduire le fardier et sa bouche s'anime de cette mimique boudeuse que le prêtre de son temple connait bien, lorsque des sujets sérieux s'imposent à elle, comme à l'époque de son Passage.

- Qu'est-ce que vous êtes à la fin, pourquoi vous n'allez pas embêter quelqu'un d'autre et comment par tous les Dieux vous entrez dans ma tête ?
((Je suis une Faera … et je suis là pour toi.))
- Une ?
((Faera …))
- Mais vous êtes une femelle ? … parce qu'on ne dirait pas. Curieux sens des priorités face à la révélation du petit être mais qui ne semble pas l'interloquer lui non plus.
((Oh, ça ! euh non pas vraiment, ni mâle ni femelle mais j'ai souvent été sous l'apparence d'une femelle. Je ne suis fais que de magie, issu d'un fluide. Je peux donc prendre n'importe quelle apparence et même de suite si celle-ci ne te plait pas …)
- Merci, sans façon. Par contre j'accepte volontiers que vous vous en alliez
((Merci, sans façon. Je ne suis pas un vulgaire rat avec des petits pouvoir tu sais, je peux t'aider à comprendre ce monde et de ce j'en sais depuis que je t'observe ce ne sera pas en vain, je parle toutes les langues, je connais tout de l'univers, des magies, des cultures … et je suis sympathique en plus. Ça te fera de la compagnie.))
- Pourquoi moi ?
((Parce que ça ne peut être que toi. Nous sommes très rares tu sais … c'est un honneur pour toi que de voir l'un des nôtres te choisir)) dit-il alors sur le ton de la conversation comme si l'elfe avait acceptée sa présence.
- Me choisir pour quoi faire ?
((Mais quelle tête de mule. Je t'offre une merveilleuse chance de comprendre tout ce qui t'entoure, d'être avec toi à jamais, un compagnon qui jamais ne t'abandonnera … lui)) Le dernier mot fait enfin mouche non sans une grimace de la part de l'elfe de cire qui repense soudainement à sa sœur, partit sans un mot en la laissant ici, en l'abandonnant ici ... elle.
- Tu lis les pensées ? demande-t-elle en manquant de se faire un croche pied et de se retrouver sous le chariot qu'elle fait avancer mètre par mètre pendant leur discussion.
((Non, je te suis depuis votre arrivée.))
- Tu pourrais la retrouver ?
((Oui, si tu le souhaites, plus ou moins facilement))

Maâra fait quelques pas en gardant le silence et même le Faera semble inquiet de ce mutisme car il sait qu'il ne pourrait rien rajouter qui fasse changer d'avis l'elfe grise. Il reste assis en la regardant, attendant non sans émotion la réponse de celle qui titille sa curiosité depuis plusieurs jours et tourmente son esprit à cause de ce qui se cache au plus profond d'elle.

- Tu as un nom ? demande alors Maâra d'un ton des plus neutre, presque comme s'il était devenu un étranger. Mais le petit rat sautille de bonheur et s'exclame d'une voix haute en couleur.
((Non, c'est toi qui vas m'en donner un, ce qui scellera notre lien et tu pourras ainsi me parler comme je le fais et ne plus prendre de risque en me parlant à voix haute, ce n'est pas conseillé tu sais.))
L'elfe stoppe sa lente progression et pose son regard d'acier sur le petit rat déjà lové sur son épaule et elle jurerait l'avoir entendu ronronner.
((Morëla))* s'entend dire Maâra alors que ses lèvres n'ont pas bougés. A travers le lien qui vient de se créer, elle sent la chaleur, la confiance, la sincérité et le réconfort de la faera … un trop plein de douceur qui lui fait douter un instant de ses propres sentiments emplis de doute, de recul et de crainte.
((La longue nuit … très joli))
((Alors tu parles vraiment plusieurs langues ?))
((Bien sur))

Maâra repart sur le chemin de l'auberge en trainant lentement le chariot derrière elle, les mains ankylosées, les bras tétanisés et tremblants, les jambes tellement brûlantes qu'elle s'attend d'une seconde à l'autre à ce que ses muscles lâchent et se disloquent, et pourtant elle avance et continue sans se plaindre car en vérité non loin d'être sensible aux railleries et autres sarcasmes quant à sa condition inférieure en tant que femme, Maâra développe une sorte d'insolence par la preuve qui la pousse malgré elle et par un entêtement futile à prouver qu'une chose censée lui être impossible ne l'est pas tant que ça … mais n'ira jamais le prouver parce qu'on attend d'elle qu'elle le fasse.
Une contradiction que seul le haut prêtre dans son pays natal sait manier et utiliser pour son propre bien, mais que le petit rat ne semble pas encore avoir pénétré et qui se remarque par la mine qu'il affiche, bien que difficile à deviner sur un faciès de rat. Il sautille et court le long de son bras, tentant sans grande victoire de convaincre l'elfe que l'humain, même détestable, peut finir le trajet à sa place. Mais Davos, lui, est loin et ne se rend pour l'instant compte de rien, trop occupé à marcher la tête planquée dans ses épaules, le dos vouté et à ruminer contre ce caractère de cochon qu'il cultive depuis des années vis-à-vis du genre féminin, faiblesse de jeunesse transformée au cours du temps en quasi misogynie.


*le nom donné au Faera est issu du Sindel (langage elfe gris, fait par GM14 et laissé sur les archives) c'est le mois de Janvier (mois de la longue nuit) cqfd

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Dernière édition par Maâra le Lun 15 Nov 2010 23:22, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 13 Nov 2010 02:12 
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Mais les événements vont forcer ces deux là à revoir la tranquillité déjà toute relative du retour à l'auberge.

Trop occupés l'un l'autre, ni l'elfe ni le rat n'ont prit conscience du mouvement autour d'eux. Et pourtant, des troupes s'affairent dans les rues adjacentes, déferlant bientôt par vague vers la place du marché. Dans son dos, encore loin, se répand le cliquetis des armures des hommes de la garde. Devant et à coté d'elle c'est un son d'un tout autre genre qui prolifère, cris haineux, cris hargneux ou cris désespérés accompagnent une cacophonie désynchronisée de coup de bâtons sur des casseroles pour se donner le courage d'affronter des hommes armés, entrainés à combattre en groupe, à l'inverse d'eux.

Maâra sent, sans que le rat ne lui dise, qu'il est temps de presser le pas … mais même poussée par l'urgence du moment la fatigue est belle et bien là et elle n'arrive qu'à tomber à peine fait deux mètres en tentant de courir. Les premiers citoyens la contournent sans la voir mais très vite un homme s'arrête, puis un deuxième et certains ralentissent tandis que d'autres continuent vers leur objectif premier : le marché.

- S'rait pas l'ravitaillement qui s'r'amène, hé !?
- Pousses-toi la gueuse, s'exclame un homme trapu en relevant Maâra par un bras.

Le cercle d'humains s'est resserré autour d'elle mais malgré la panique et la frayeur elle se met en travers du chemin du premier à avancer vers les cageots.
- Non, laissez ça ! Son cri fait sursauter l'humain et sans attendre son reste elle reprend en main le chariot et fait un pas … un seul. Stoppée net par l'humain trapu ou plutôt la fourche qu'il retient à quelques centimètres de sa gorge.
- Préfères tâter de ma fourche la gueuse ? J'ai dis pousses-toi.

La panique, la peur et le courage se disputent à l'intérieur de Maâra qui bien que consciente de son incapacité à retenir ces hommes ou à se défendre, elle se refuse à bouger.
- Non, ce n'est pas à vous.
- Et ça va l…
((Davos !))
- DAVOOOS !! Hurle alors l'elfe grise sans réfléchir, coupant net l'homme à la fourche dans sa phrase et recouvrant jusqu'aux éclats des rapaces bipèdes autour d'elle qui se bousculent les uns les autres et se battent pour faucher les plus beaux morceaux.
Au loin l'homme de Talic a déjà fait demi-tour et nombreux sont ceux qui se détournent du groupe à l'évocation de son nom, mais certains tentent de partir avec de la marchandise que Maâra, oubliant la fourche sous sa gorge, se presse de reprendre. Ils sont une demi-douzaine à se battre pour la nourriture mais Maâra rattrape sacs après sacs et se retrouve debout sur le chariot à marcher sur les mains qui trainent à l'intérieur et donner des coups de bottines aux plus téméraires. Elle ne leur fait pas grand mal en réalité mais ils hésitent, reculent et tentent sans conviction de l'approcher et à l'arrivée de Davos tous semblent se souvenir d'une chose urgente à faire, un rendez-vous à ne pas rater ou une marmite sur le feu à surveiller.

Il toise Maâra d'un regard accusateur mais l'aide à descendre sans brusquerie, si bien qu'elle reste muette et se contente de se trainer derrière lui, ne sachant s'il faut lui présenter des excuses, s'il attend d'elle des explications, si elle devait seulement le suivre jusqu'à l'auberge.
((Ne sois pas si soumise tout à coup, tu n'as rien à te reprocher, tu n'as même pas perdu un seul chou))
((Je sais, mais ce n'est pas une raison non plus pour être prétentieuse et le faire remarquer.))

Autour d'eux la foule grossit de plus en plus et même Davos, qui pousse pourtant le chariot avec une facilité qui embarrasse l'elfe grise, ne peut se contenter de marcher à son rythme. Tous les trois pas il hurle, vocifère et menace, quand il n'est pas obligé de tout poser le temps de mettre à exécution les dites menaces. Maâra est derrière lui, perdue et impuissante, et de plus en plus effrayée par les dizaines de gens qui déboulent, courent et la frôlent à chacun de ses pas. Tout va trop vite, tout est trop bruyant, les gens trop nombreux et brutaux pour quelqu'un qui a vécu toute sa vie entourée au maximum d'une dizaine de prêtre de passage et de centaines d'arbres.
Lorsque Davos repart finalement en laissant derrière lui deux nez cassés et un corps évanoui, elle le suit sans un mot, la tête baissée pour ne regarder que ses pieds et les pavés … et le chou qui tombe du chariot, passe sous les pieds de Davos pour se faire éjecter quelques mètres plus loin.

- Laisse-le, lâche l'humain sans un regard en arrière en prévoyant la réaction de Maâra, continue à avancer.
Mais Maâra, déjà à la rescousse du chou risque-tout, n'entend rien, ni lui ni l'appel de la Faera. A moitié à quatre pattes, elle court et le rattrape mais se rend compte de son erreur en se redressant.
Le temps d'une seconde tout s'anime au ralenti. Davos qui s'éloigne en pestant, la foule hurlante qui s'avance vers elle, son cri qui reste coincé dans sa gorge resserrée par l'angoisse, ses mains lâchant l'objet de sa fin proche et celui-ci qui ricoche sur son pied et se perd à nouveau, la main qui se tend vers son bras et la face de la grosse femme aux vêtements ternes qui lui sourit de toutes ses dents jaunies. A peine a-t-elle le temps d'inspirer pour hurler et appeler à l'aide que la femme l'attrape et l'emmène, fière de voir que même les elfes se sentent touchés par cet impôt honteux et l'homme a coté qui lui tape dans le dos en lui souhaitant la bienvenue et surtout de pas se faire attraper par les gardes.
((Sors toi de là Maâra, c'est pas bon, pas bon du tout))
((Je suis pas stupide, je vois bien que c'est pas bon))

A chaque pas en arrière, la foule l'emporte deux pas en avant, comme les vagues qui lentement charrient un tas d'algue vers la plage. La lointaine panique en voyant la foule lui passer autour lorsqu'elle était encore sous la protection de l'humain n'est plus qu'une minuscule étoile perdue dans la queue d'une comète de fin du monde.
Son cœur bat si fort qu'elle tient fermement sa poitrine d'une main de peur qu'il ne se fraye un chemin de lui-même parmi la foule, ses jambes ne sont plus que de la mie de pain qu'on plonge dans l'eau, elle transpire comme une tranche de lard au dessus d'un feu et sa voix n'est plus que murmure, si proche du pleur qu'elle n'ose même plus ouvrir la bouche. Les hommes et femmes se transforment sous ses yeux en de monstrueuses formes sombres et flasques qui ouvrent leurs énormes bouches pour l'engloutir, elle et sa folie naissante. Les mots des gens autour ne sont plus que grincements lugubres et crissements suraigües qui résonnent dans sa tête au point de les sentir se propager sous la peau de son visage.
Elle hurle à en pleurer mais aucun son ni aucune larme ne sortent, elle bat des bras et pousse le sol pour avancer à contre courant mais ne fait que s'éloigner toujours plus de l'ombre de Davos.
Et personne autour ne se rend compte de rien, les humains continuent à avancer avec fermeté contre les gardes, ne voyant en elle qu'un renfort de plus, qu'un des leurs dont ils ne s'occupent pas.
Mais plus la foule approche du centre du marché plus elle devient dense, ce qui n'a été jusque là que des empoignades se voulant amicales et motivantes se transforment en coups et heurts involontaires mais brutaux qui suffisent pourtant à mettre Maâra dans cet état étrange, dérangeant et morbide.

Aux crissements, visions et folie se rajoute la douleur de chaque coup de poing et de pied qu'elle reçoit malgré eux, suivit de cette sensation écœurante de plaisir qui s'insinue en elle comme un poison sucré prêt à la dévorer goulument de l'intérieur.
((Maâra!))
Cette voix !! Elle la connait, elle la sent, hésitante, effrayée mais protectrice et encourageante. Devenue presque aveugle au monde autour et pendant que son corps est balloté, entrainé par la foule, elle s'accroche à la voix … et à cette autre source. Il y a autre chose plus profondément en elle, comme une vie, une présence familière et puissante qu'elle sent se mêler aux frissons de délice immondes qui déchirent son être par vague, elle les enveloppent mais ne les combat pas … pourquoi !? Elle sent les fluides sombres prendre vie, prendre leur place, elle sent leur ténébreuse froideur la réchauffer et la rassurer mais pourquoi ne la délivrent-ils pas de cette horreur !!
((Maâra, laisse faire ta magie, elle te montre le chemin))
Le petit rat se bat contre sa propre stupeur pour encourager sa nouvelle maitresse à se protéger d'elle-même contre la violence involontaire d'une foule compacte qui court et se rue vers un combat déséquilibré et presque perdu d'avance.
((Suis ton instinct, ta magie, laisse-toi guider et trouve le chemin … aie confiance)) lui hurle-t-il avec tout l'amour dont il est capable.

Maâra plonge à l'intérieur de son corps, traverse sa peau, nage sur les flots sanglants de ses veines et prend peu à peu le contrôle de ses fluides sombres. Ils se débattent lorsqu'elle se trompe de chemin et tente de fuir avec eux au lieu de se servir d'eux comme d'un bouclier, ils se font esclaves de leur maitresse lorsque s'éveille en elle la force de les modeler pour se renforcer et avancer envers et contre tout.
Se protéger.
Elle prend possession de tout son corps avec ses fluides, chaque centimètre de peau lui est comme palpable de l'intérieur. Elle durcit les fluides, les rend plus solides que du fer et les transforme en une armure, comme celle des chevaliers. Une seconde peau plus dure grâce à qui elle va pouvoir non pas devenir insensible aux coups mais empêcher le plaisir de profaner ses sens. Car pour Maâra, c'est lui son ennemi, lui la cible de sa protection … malgré l'insistance de ses fluides à vouloir s'associer aux frissons qui l'agressent à chaque coup reçut.

Se sentir enfin libre lui redonne courage et assurance, assez en tout cas pour entrevoir la réalité sous une autre forme que l'angoisse pure malgré l'oppression d'un aussi grand nombre de gens autour d'elle. Elle se force à ralentir, à se retourner et traverser la foule de part en part pour rejoindre les murs et une fois là bas, en sécurité, elle retournerait à l'auberge par ses propres moyens.

C'est beau l'espoir …

Trois, quatre, cinq pas de faits et elle se sent tellement sûre d'elle qu'elle tente de forcer le passage entre deux hommes en train de se battre pour une lance en bois pointue. Mais à peine a-t-elle poussé l'un d'eux d'une épaule qu'il se braque et se retourne brusquement, coude en avant qu'elle reçoit en plein dans la mâchoire … et pendant une seconde elle sourit, un sourire triomphant car elle ne sent rien de plus que le sang dans sa bouche … jusqu'à ce que derrière ses yeux un voile rouge inonde sa vue et que le plaisir transforme son sourire triomphant en rictus de pur bonheur.
Un cri déchirant explose alors de sa gorge et fait fuir les deux hommes, tandis que la colère de son hurlement se transmet autour d'elle comme un écho, reprit par les citoyens revivifiés par ce cri de guerre.

((Ca fait parti de toi, plus tu vas le combattre et plus tu vas te perdre))
((Mais …)) commence-t-elle au bord des larmes
((Pas le temps d'expliquer, pas le temps des mais … sauve-toi d'abord))

La colère, l'angoisse, la frustration et la douleur se disputent maintenant une place en elle, et de tout cela nait une détresse rarement ressentie par l'elfe grise. Elle est sur le point d'implorer son Dieu de lui venir en aide lorsqu'elle sent les fluides sombres l'entourer à nouveau, lui insuffler leur force et la source de leur influence, le sens de Son pouvoir. Sans vraiment l'accepter pleinement, elle laisse ses fluides s'incorporer la puissance du plaisir immonde qu'elle refoule sans cesse et ressent soudain comme un soulagement, une facilité nouvelle à manipuler les fluides.
Elle trouve le chemin qu'elle a manqué quelques minutes avant et se faufile parmi les fluides sombres pour les guider plus en avant et cette fois, elle se sent complète.
Prise dans la foule, les coups de coudes, de pieds inévitables se propagent en elle et la douleur devient plaisir, le plaisir est accepté au lieu d'être bannit et son pouvoir grandit, son bouclier prend forme, ses os deviennent plus fort et peu à peu elle ressent moins les coups et s'éveille, reprend le contrôle, retrouve son sang-froid et se redresse.

Mais quand tout à coup, le mouvement cesse et le bruit s'estompe, ses yeux s'ouvrent sur une rangée de gardes en armure d'acier et casque fermé pour la plupart et d'armure en cuir bouilli bardée de plaque de fer pour les autres.


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 18 Déc 2010 23:43 
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En arrivant sur la place du marché, je pris peur. Il y régnait un chaos et un désordre assez monstrueux. Des tartes à la crème volaient dans tous les sens, heurtant parfois les passants, atterrissant sur les murs des habitations environnantes. Si je ne voyais pas les lutins et les aldrydes, je voyais au moins les tartes voler toutes seules dans les airs. Certaines, parmi les créatures impliquées dans cette bataille, se retrouvaient projetées sur les murs sous le choc avec les tartes.

En avançant vers le centre de place, j’entendis une tarte me passer à côté de la tête. En voulant l’éviter, j’en pris une en pleine figure. Je pouvais au moins dire que les tartes étaient délicieuse, la crème était sucrée et douce avec un arrière goût de banane, divin ! Mais ce n’était pas pour cela que j’avais été dépêché sur les lieux pour régler le problème ou au moins le déplacer vers le lieu habituel, la plaine des alentours de Tulorim.

Un lutin passa alors à côté de moi. Je voulus l’attraper mais il me fila entre les doigts. Qu’est-ce qu’il pouvait aller vite pour se faufiler entre les jambes des passants ! Il fallait absolument que j’arrive à en attraper un si je voulais avoir quelques éléments de réponse. Je m’accroupis afin d’en attraper un mais comme le premier, il me fila entre les doigts. Cette fois-ci je perdis l’équilibre et me retrouvai une nouvelle fois aujourd’hui ventre contre terre. Le visage plein de poussière, je me relevai pour regarder d’un peu plus près ce qu’il se passait autour de moi.

Le désordre ambiant ne semblait pas diminuer. La situation avait l’air d’empirer, par tous les dieux, il me fallait trouver une solution au problème. Il fallait d’abord que je trouve l’origine de cette fête de la banane. Les tartes continuaient de voler dans tous les sens, j’avais encore un peu de crème sur le visage. La crème avait le goût de banane, la fête de la banane, d’où cela pouvait-il venir ? Une aldryde vola alors devant moi et s’arrêta.

- « Qu’as-tu préféré dans la tarte que tu as reçu ? La crème ou la pate ? »

Cette question me désarçonna complètement, cette ravissante petite créature volante venait de me demander ce que j’avais préféré dans la tarte que j’avais reçu en pleine poire ! C’était une blague ! Il me fallut quelques secondes pour percuter que l’aldryde attendait une réponse. Elle tenait une petite tarte à la crème dans la main. J’avais une chance sur deux de donner la bonne réponse et donc une chance sur deux de me prendre la tarte dans la figure.

- « La crème à la banane. »

- « Merci monsieur. »

- « Puis-je vous demander le but de cette célébration ? »

- « Nous ne savons pas ou plutôt nous avons perdu la tradition orale de cette histoire. Désolée de ne pas pouvoir vous aider plus. »

Et elle partit loin de moi, me laissant pantois avec des questions plein la tête et malheureusement aucune réponse. Un détail de ses propos me revint alors en mémoire. La tradition orale de cette fête s’était perdue, il y avait peut être une trace écrite dans un livre de la bibliothèque de la ville. Il ne me restait plus qu’à trouver ce lieu. Je vis alors un de mes congénères sur la place du marché. Je le hélai et il arriva près de moi.

- « Je suis ravi de rencontrer un des miens. Est-ce que vous pourriez m’indiquer le chemin pour aller à la bibliothèque ? »

- « Bien sur. Est-ce que vous voyez ou se situe le bâtiment de la milice de Tulorim ? »

- « Oui bien sur, j’en viens. »

- « Alors lorsque tu seras face au bâtiment, tu n’auras qu’à tourner à gauche, tu ne peux pas le manquer. »

- « Merci de ton aide. »

- « Mais de rien. »

A ces mots, il sortit une petite dague de sa ceinture, me prit le bras droit, me le tordit dans le dos et me mit la dague sous le cou. Un voleur, pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ! J’étais sans défense, il allait me prendre ma bourse et se perdre dans la foule. La situation était sans issue. Je vis alors un objet blanc non-identifié se diriger vers moi. Une tarte à la crème, miracle ! J’eus tout juste le temps de pencher la tête en avant pour éviter la tarte et faire en sorte que mon congénère se la prenne en pleine figure. Il lâcha alors prise, me permettant de fuir loin de la place du marché, loin de lui et loin de cette bataille de tarte à la crème. Je devais aller chercher une solution, ou plutôt la raison de ce conflit pour résoudre cette affaire.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Jeu 23 Déc 2010 00:48 
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Comme prévu, le marché s’était doucement vidé avec le déclin du soleil. Malheureusement, l’ambiance calme que je souhaitais n’était pas au rendez-vous. Il y avait effectivement deux clans bien formés mais ils continuaient de se balancer des tartes à la crème à la figure. Les pauvres passants qui avaient le malheur de se retrouver au milieu de ce combat épique n’en sortaient pas indemne. Ce fut d’un pas décidé que je pris la direction du champ de bataille.

Je me mis entre les deux clans, et instantanément, ils cessèrent, c’était trop beau pour être vrai. L’aldryde et le lutin avec qui j’avais parlé il y a peu avaient demandé à leurs compagnons respectifs de s’arrêter. J’avais donc l’occasion de leur faire entendre raison.

- « Merci de me laisser une chance de vous parler. »

Cette première phrase n’était faite que pour capter l’attention des deux parties en présence.

- « Pourquoi êtes-vous venu ici pour vous lancer des tartes à la crème ? »

- « Ce sont les aldrydes qui ont commencé ! »

- « C’est pas vrai, ce sont eux qui ont commencé ! »

- « NON ! »

- « SI ! »

- « NOOOOOOON ! »

- « SIIIIIII ! »

- « Je vous en prie, essayez… »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que déjà des tartes commencèrent à voler dans tous les sens. Je pris soin de me baisser pour éviter de devenir une cible mais ce fut la plus mauvaise idée de la journée. Ce que je voulais à tout pris éviter arriva, je devins la cible des deux camps. Dans le visage, dans le dos, dans les cheveux, sur le torse, sur les fesses, tout mon corps devenait une tarte à la crème de banane géante. J’avais l’air fin maintenant, comment pouvais-je retrouver une contenance après ça pour les raisonner ? Un petit psychodrame sera parfait.

Je me relevai lentement, faisant en sorte de ne pas tomber à cause des tartes que je recevais. La tache était rude, ça volait dans tous les sens et de tous les côtés. En plus de la dureté, c’était aussi douloureux, très douloureux ! Ils visaient bien les bougres !

- « Arrêtez… ARRETEZ… ARRRRR-REEEEE-TEEEEEZ ! »

Je venais de crier ce dernier mot en séparant les syllabes pour leur faire comprendre mon agacement. Je n’entendais plus rien autour de moi, le calme était complet sur la place du marché, même les passants et les marchands avaient fait silence. J’avais une deuxième chance de leur faire entendre raison.

De mes mains, j’enlevai la crème qui parsemait mon visage et mes cheveux, le reste pourrait attendre encore un peu. Je voulais les voir, je voulais les regarder dans les yeux et leur dire tout ce que j’avais sur le cœur. Il devait savoir et je devais savoir pourquoi.

- « Peu importe le groupe qui a commencé à se diriger vers la ville, le deuxième n’aurait pas du le suivre. Vous rendez-vous compte des dégâts que vous avez causés sur la place du marché ? »

Il devait comprendre que leur comportement était intolérable et avait causé plus de dommage que de sourire. Pour eux, cela était une vaste plaisanterie mais pour les tuloriens c’étaient tout autre !

- « Je pose la question aux deux groupes, savez-vous pourquoi vous vous lancez des tartes à la crème à chaque fête de la banane ? »

Ils se regardèrent tous, cherchant une réponse sur un visage. Les lutins se concertèrent en cercle alors que les aldrydes prenaient de la hauteur et faisaient de même. Cette attente était insupportable car je connaissais déjà la réponse, cette question était purement rhétorique ! Ils finirent par tous se tourner vers moi et faire non de la tête.

- « Alors je vais vous le dire puisque vous semblez ignorer l’origine de cette fête. A la base, c’est une fête qui célèbre la gastronomie et les spécialités culinaires de vos peuples. Vous les aldrydes, vous êtes les spécialistes de la crème à la banane. Et vous les lutins, vous êtes les spécialistes de la pate à tarte. »

Un brouhaha général s’éleva des deux groupes alors que les passants se regroupaient pour écouter ce que j’avais à dire. Les marchands avaient fermé leurs échoppes pour voir ce qu’il se passait de plus près. J’avais capté l’attention de tout le monde dans la salle… Non sur la place du marché, je n’étais pas en pleine représentation de théâtre !

- « Votre petite « guéguerre » doit cesser. A la base, vous fêtez la réconciliation entre vos peuples pas la fin du monde ! Au départ, vous deviez simplement passer une journée à comparer vos tartes, pour savoir qui avait la meilleure recette de tarte à la crème. C’est une célébration qui a tourné au lancer de tarte général. Au fil des années, vos rancœurs envers les uns les autres ont pris le dessus et malheureusement, vous avez oublié ce pourquoi vous vous réunissiez en ce jour. Alors je sais que vous ne vous appréciez pas toujours mais une journée dans l’année, je ne vous demande qu’une journée dans l’année pendant laquelle vous faites la trêve. Est-ce trop vous demander ? »

Les deux groupes étaient abasourdis par ce que je venais de débiter. Je ne savais pas s’ils avaient compris le sens profond de mes paroles mais j’espérais sincèrement que mon discours allait avoir un impact. Les deux groupes se toisaient du regard, leurs expressions faciales passèrent de la méchanceté à la neutralité. La situation se détendait progressivement.

- « Au nom des aldrydes, je tiens à m’excuser auprès des habitants de la ville de Tulorim. Nous ne voulions pas causer autant de dégâts. »

- « Au nom de mon peuple, je tiens également à présenter des excuses. Nous sommes à l’origine du débordement vers la place du marché. Veuillez nous pardonner. »

Les deux personnages avancèrent l’un vers l’autre et se serrèrent la main en signe de paix. Les tuloriens applaudirent de bon cœur en voyant cette scène. Je pouvais enfin souffler. J’avais régler le problème, je pouvais faire mon rapport au chef de la milice maintenant… En regardant mon état, j’étais dubitatif sur ma force de persuasion. J’avais vu qu’il y avait des bains publics derrière la milice. Je pourrais me laver et faire meilleure impression.

- « Maintenant vous pouvez rentrer chez vous et surtout souvenez-vous de l’origine de la fête de la banane. »

Les deux groupes prirent la direction du moulin. Je les suivis pour vérifier qu’ils partaient sans répandre d’autres tartes sur le chemin. Arrivé devant le bâtiment de la milice, je pris soin d’attendre de les voir disparaître de mon champ de vision pour me diriger vers les bains.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 27 Fév 2011 12:37 
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Le Marché de Tulorim est le cœur même de cette cité de bord de mer. En farfouillant à gauche ou à droite, au travers des étalages, on y trouve tout ce qui peut être utile, voire inutile mais agréable à acheter. Pourtant, ce n’est pas l’endroit idéal pour un semi-elfe qui se retrouverait alors en terrain humain. Et qu’en est-il lorsque le Semi-elfe en question a les cheveux verts ? Il est alors très difficile pour lui de se camoufler correctement. Heureusement, Sag-nilroë était prudent, aussi avait-il prit soin de couper ses longs cheveux et sous sa cape de dissimulation, on pouvait le prendre pour le simple rôdeur qu’il était.
Le Semi-elfe enfonça toutefois sa capuche au maximum sur sa tête. Ce qu'il craignait le plus était que sa barbe ne pousse, car une barbe verte, ce n'est vraiment pas commun ! Depuis que leur palefrenier à la ferme l'avait rasé, il n'avait plus de lame et par conséquent cachait un maximum son visage rude. Sag-nilroë comptait prendre un bateau pour Oranan, sur le continent de Nirtim. Il n'était peut être pas prudent de voyager pour un jeune aussi inexpérimenté que lui mais en approchant de Tulorim, il avait senti le sel se déposer sur ses lèvres et le vent marin se faufiler entre ses mèches courtes. L'air qui s'était engouffré sous sa capuche lui avait procuré une sensation de liberté nouvelle, un sentiment de force et de dignité. Sa décision était dès lors prise pour de bon.
Mais, il lui fallait se procurer le nécessaire pour voyager. L'élément essentiel qu'il devait se fournir était une gourde. Tout bon voyageur doit être indépendant de la soif surtout lorsqu'on risque de traverser des terres stériles et sauvages. Traînant sur la place du marché, il déambula entre les étalages crasseux des vendeurs à la criée et alors qu'il venait de parcourir le marché pour la troisième fois, il aperçut enfin ce qu'il cherchait ! C'était la panse d'un animal qu'il ne connaissait pas, ça puait mais ça paraissait étanche et discret, ce qu'il lui fallait ! Il apostropha le vendeur, un vieux à la peau brune et fripée qui reniflait bruyamment :
« Combien pour cette gourde ?
- 7 yus feront bien l'affaire, mon grand monsieur! » Sag-nilroë fit la moue dans l'ombre de sa capuche mais paya sans sourciller ni marchander : mieux valait ne pas se faire remarquer. Puis, sans se presser pour n'attirer l'attention de personne, il gagna le port.

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Sag-nilroë, Semi-Elfe, Rôdeur


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 19 Mar 2011 17:26 
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« - Je peux vous aider ? »

Maël ouvrit les yeux, essuya sa bouche encore souillée par le vomi. Une silhouette féminine se dessina sous ses yeux brumeux. Adossant son dos au mur près duquel il s’était presque évanoui, il porta une main en casquette à son front pour mieux discerner qui lui adressait la parole. L’autre était déjà placée sur la garde de son épée. Quand il aperçut qui elle était, il eut un mouvement de recul violent et se cogna sauvagement le crâne contre le mur qui le soutenait. Il tenta de se relever mais ce fut sans compter sur la boue qui le fit glisser à plusieurs reprises. La jeune femme rit, tout de même inquiète par le comportement de Maël.

« - Je peux vous aider ? » réitéra-t-elle.
« - Allez-vous en ! Je n’ai pas besoin de vous. » lui cracha-t-il, enfin debout. Un mal de crâne sciant le surprit, ses oreilles se mirent à bourdonner. Il avait déjà fait demi-tour et laissait la jeune femme là, sans lui rendre de compte ni s’excuser. Il titubait dans la rue comme le font les gens saoulés à la pinte. Sa démarche virile mais pourtant douteuse parce que bancale interpella la jeune femme qui lui lança :

« -Vous m’avez l’air mal en point.
- Je ne vous donne l’air de rien, bougonna-t-il, s’enfonçant toujours dans une petite ruelle adjacente.
- Si. L’air d’un homme qui a perdu sa bourse. »

Interloqué par ce que venait de dire la jeune femme, il se retourna. Sa mâchoire se serra quand il vit qu’elle tenait sa bourse durement gagnée en main.

«- Rendez la moi.
- Viens la chercher.
- Je n’ai pas envie de jouer à ça demoiselle. Encore moins de vous faire du mal.
- Tant pis » dit-elle en rejoignant la foule matinale.

Maël marcha vers elle, tendant la main. Elle allait se retourner, c’était certain.

Elle ne se retourna cependant pas. Elle accéléra même le pas et Maël dut lui emboiter le pas en courant. La garce se mit à courir et petit à petit prit de la vitesse, assez pour que Maël ait aussi à le faire pour ne pas se faire semer. Telle une chatte, elle se faufilait parmi la cohue, on eut même dit qu’elle connaissait par cœur la disposition de chaque étalage ce qui impressionna Maël. Mais plus qu’impressionné, Maël était à cran. Personne depuis son enfance ne lui avait fait pareil coup, encore moins une fille. Il fixait sa chevelure dorée qui ondulait sous le soleil levant comme un point de mire. Il se dit même qu’elle cesserait ce petit jeu, essoufflée par la course qu’elle tentait de mener. Elle ne se retourna pas une seule fois et tandis qu’elle s’insinuait dans la foule immense avec grâce et légèreté, Maël, lui, bousculait tout le monde, trébuchait comme un chiot pataud. Mais personne n’osait lui faire remarquer qu’il renversait les gens sur son passage, même les enfants les plus tendres : l’énervement et l’impatience avaient gagné son regard qui était mauvais. Il fronçait les sourcils, agacé par l’avance que prenait la rousse et la durée dont ce suppléait ce moment pénible.

La jeune femme, à son grand damne et à la plus grande joie de Maël s’engouffra dans une ruelle que le soleil ne pénétrait pas encore. Il sourit, cyniquement. Les petites ruelles peu peuplées étaient son meilleur terrain de chasse.

<"Tu n'es pas un assassin">

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¤¤¤ Maël Tin, Guerrier, Lvl 1 ¤¤¤

Présent actuellement ... à Tulorim


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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 12 Avr 2011 16:02 
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Je me faufilais tant bien que mal parmi la foule du marché. Le lieu était étouffant, il y faisait une chaleur à en mourir mais je ne voulais pas partir d’ici sans avoir réussi à trouver ce que je cherchais. Il me fallait trouver un parchemin de sort à apprendre pendant mon retour dont le moyen était toujours incertain. Même si la compagnie de Logan était des plus douces, je ressentais le besoin d’être seule et je ne voulais pas prendre le risque de me retrouver face à Oryash.

Je passais devant plusieurs étales d’habits. Ma bourse n’était malheureusement pas assez pleine. C’était le sort ou les vêtements, ou même de la nourriture. Et trouver un moyen de me défendre, d’être plus forte était devenu une priorité. M’imaginer en face de ce fumier me donnait une force terrible. Que la peau blanche croie ce qu’elle veut, je ne faisais pas de cinéma.

Mon père avait toujours été un modèle pour moi. Je me remémorais tous les projets que l’on avait prévu de faire avant qu’il ne nous quitte tragiquement. Ma mère avait vu à quel point sa mort m’avait affecté et aujourd’hui je découvrais qu’elle était certainement mêlée à toute cette horreur.

"Stop! Arrêtes de penser à elle, de toute façon tu as déjà pris ta décision."

C’est vrai. Il était inutile de penser à cela en permanence sachant que ma décision était prise. Mais on aurait beau me dire tout ce qu’on voulait la douleur ne voulait pas passer. J’avais l’impression qu’une main avait pénétré ma poitrine pour me lacérer le coeur qui, depuis, saignait continuellement. Je n’avais jamais connu de douleur comparable. Je m’arrêtais alors devant une étale où se trouvaient des parchemins.

Je les regardais tous un par un, épluchant ce qu’ils disaient, les triant en deux catégories, les plus utiles et ceux qui, au contraire, étaient inutiles. Finalement, il n’en resta qu’un : le sort Remords. Certes il entraînait des effets secondaires peu agréables pour moi, celle qui lancerait le sort. Mais il permettait de guérir ou de booster un allié ou de blesse un ennemi. Il était en quelque sorte multi-tâches.

"Excusez-moi. Je souhaites vous achetez ce parchemin.

Ah la belle d’moiselle! Vous voulez quoi?

Ce parchemin s’il vous plait.

Très bien cela vous fera 300 yus mais si vous le souhaitez vous pouvez me payer en nature, dit-il avec un sourire pervers sur les lèvres.

Bien sûr je pourrais, seulement je réserve mes faveurs aux gens qui ont de la classe!... Attendez deux minutes.."

J'examinai de plus près le dit parchemin et m'aperçus qu'il ne s'agissais que d'une vulgaire feuille de papier. Je regardai le marchand en lui lançant le plus noir des regards.

"Vous avez presque faillit m'avoir sale rat!"

Je lui jetai son morceau de papier à la figure puis je tournai les talons pour me rendre à la zone d’embarcation afin de prendre un aynore vers Kendra Kâr. J'avais assez perdu de temps dans cette ville de barges et plus rien ne me retenait à Tulorim.

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Dernière édition par Salymïa le Ven 22 Avr 2011 11:27, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 19 Avr 2011 16:23 
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<-- Les ruelles

Touhor parvint au marché. Il s'agissait d'un marché digne d'une grande cité. Tulorim était à la hauteur de sa réputation. Il n'y avait aucun doute sur ce fait. On pouvait y trouver tout ce que l'on désirait. Les senteurs du monde entier issues des différentes étales se mélangeaient et venaient apporter leurs doux parfums aux narines des passants. Les couleurs des fruits et des autres denrées constituaient un paysage colorées fort agréables.

Le nain se promena dans le souk. Il y avait vraiment de tout. Certains commerçants proposaient même des viandes d'animaux inconnus aux yeux de notre aventurier. Des fruits tous plus étranges les uns que les autres et des épices de toutes les teintes.

Touhor quitta le secteur des vivres et se dirigea dans celui des équipements et autres objets utiles aux aventuriers. Il put voir et toucher des etoffes toutes plus belles les unes que les autres. Certains tisseur étaient dotés de très belles étoffes de soies ou de lin. On pouvait d'ailleurs trouver sur certaines le symbole de la région ou de la cité d'où étaient originaires les pièces de tissus.

Un peu plus loin, plusieurs forgerons et travailleurs du cuir exposaient leur matériel. Certains produits étaient d'une qualité peu recommandable mais d'autres méritaient le coup d'œil.

Plusieurs items retinrent l'attention de notre nain. Beaucoup d'armures en métal étaient proposées. Chacune plus brillante les unes que les autres. Entre les reflets cuivrés d'une étales et ceux dorées et argentés d'une autre, le nain ne savait plus où donner de la tête. Notre aventurier possédait quelques talents dans l'art du maniement de métaux, mais l'ornement de certaines pièces dépassaient de loin ses aptitudes. Néanmoins, Touhor ne s'intéressait pas plus que cela à ce type d'objet en tant qu'équipement. La plus part des armures étaient lourdes et bien trop voyante. Notre rôdeur préférait de loin les pièces d'armures en cuir qui lui permettait des mouvements bien plus amples et silencieux. Ce qui l'intéressait ici était le savoir faire des artisans et avec quels talents ils effectuaient les différentes pièces de forge. En effet, certaines étaient digne de musée et suscitait son admiration.

Dans un autre domaine qu'est la tannerie, certains artisans étaient tout aussi doués. Certaines étales proposaient des articles fort bien confectionnés. Sur une étale était entreposé de rare protections de torses, de jambes et de bras. En effet, l'artiste, car il s'agit bien de cela, avait réussi à réaliser de merveilleuses armures en écailles de tortues et de dragons. Et au milieu de toutes ces richesses, une pièce de collection trônait parmi toutes les autres. Touhor ne reconnu pas la matière. Il s'agissait d'une carapace qui avait été taillé. L'artisan, par un système astucieux de filins de cuir entrecroisés, avait rendu cette armure ajustable afin d'être porté par la plus part des communs des mortels. Notre nain avait beau examiner la carapace, il ne savait de quel animal il pouvait s'agir. Mais au vue du prix, il devait s'agir d'une créature fort rare.

"C'est une armure de meroga. Elle vous procurera une défense des plus solides. Il s'agit de l'une de mes plus belles œuvres. Les écailles de cette espèce sont aussi résistante que la pierre elle même. Il fut fort difficile de la travailler mais, comme vous pouvez le voir, j'y suis parvenu. C'est une pièce unique! "

Un meroga. Touhor avait déjà entendu parler de cette animal qui vivait sur les plages de Kendra Kâr. Il s'agissait d'un animal sacré chez les Hiniöns. En effet, ces créatures existaient depuis des milliers d'années. Certaines croyances racontent même que ces êtres précéderaient la race des elfes pourtant très ancienne.

"Mais je doute que vous ayez les moyens. Par contre, je vous conseille l'étale de mon apprenti juste à côté. Vous y trouverez des objets d'une qualité moindre mais plus abordable. Pour seulement 56 jols vous trouverez de très belles pièces de cuir léger, idéale pour les rôdeurs."

L'artisan avait bien raison. Cette pièce était bien au dessus des moyens financiers de notre aventurier. Mais à priori, les pièces les plus simples l'était également. Visiblement la concurrence ceratine qu'il devait régner en cette cité ne faisait pas pour autant baisser les prix qui étaient légèrement plus élevés que dans la plus part des autres cités que notre nain avait été amené à visiter.

Finalement, Touhor repartit du marché les mains vides. En ressortant, il remarqua quelques ouvriers au travail. Ils étaient entrain de colmater une évacuation d'égout. Il s'agissait probablement d'une des actions mises en place par les dirigeants de la cité pour éradiquer la propagation des rats. Il est vrai que des efforts restaient encore à faire concernant la propreté de la cité, mais cette invasion engagerait peu être les dirigeants à agir différemment à l'avenir. Les principaux changements apparaissent en général suite à un drame plutôt qu'en prévention de celui-ci. Le nain espérait que cela leur serve de leçon.

Touhor reprit alors le chemin de la taverne. Voilà plusieurs heures qu'il était parti. Avant de reprendre la route des ruelles, notre nain repassa par les étales des denrées alimentaires et fit provision de quelques fruits qu'il entreposa dans son sac. Il s'engouffra dans les rues de la cité, un fruit exotique à la main. Sur le moment, le nom lui échappait mais il le trouva fort juteux et savoureux.

--> Les ruelles

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Lun 2 Mai 2011 17:17 
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Le marché est rempli d’une foule dense et agressive. Les bousculades sont monnaies courantes, les cris, des marchands comme des clients, assourdissants.
Gardant une main sur ma bourse, j’avance au travers des étals. Les marchandises exposées sont des plus variées, des armes, de la nourriture sous toutes formes, des étoffes, quelques livres, du matériel de cuisine, et bien d’autres encore, que je ne peux pas toujours identifier.
Je m’arrête devant un marchand un peu à l’écart, et lui achète une livre de dates. Je continue un moment à déambuler dans le marché, grignotant ma collation. Bien des articles me tentent, mais je n’ai pas assez de yus pour les dépenser aveuglement.

À l’extrémité sud du marché, au-dehors de la foule, un petit étal branlant, appuyé contre le coin d’une bâtisse miteuse, attire mon attention. Un homme, d’un age incertain, se tient assis dans l’ombre de la ruelle adjacente. De sous son chapeau me parvient une forte odeur d’alcool. L’étal lui-même est un capharnaüm sans nom, fruit sûrement de récupération et de larcin. Ce sont deux articles en particulier qui ont attiré mon attention : une sorte de grimoire, et surtout une petite fiole contenant sans aucun doute possible un fluide obscur.

Je reporte mon regard sur l’homme qui, m’ayant vu, se relève laborieusement. Un mouvement, dans l’ombre derrière lui, attire mon regard… Un rat. Plusieurs rats, plutôt. Rapidement disparus. Je scrute la ruelle… Plus rien.
L’homme, maintenant face à moi, me fixe d’un air moqueur, semblant se demander ce qu’a cette étrangère à fixer une rue vide.

« Combien coûte cette fiole… ? »

Je laisse ma phrase en suspens. Dans l’ombre, ce ne sont plus quelques rats qui se promènent, mais une centaine, vague noire jaillissant de l’obscurité, se précipitant vers le marché. Un instant, je reste pétrifiée. Le marchand suit mon regard, etsemble vouloir fuir, mais trébuche et tombe sur son étal, qui s’effondre sous lui. J’attrape au vol la fiole et le grimoire, et rejoins en courant la foule derrière moi. Quand j’atteins les premiers étals, je me retourne un instant, pour voir l’homme, tentant de se relever, pris sous l’assaut des rongeurs, grimpant et mordant obstinément. Les rats ne semblent pas vouloir aller plus loin, se contentant de submerger leur victime.
Sans un regard supplémentaire, je contourne l’attroupement créé par l’incident, et j’avance dans le marché, mettant le plus de distance entre cette ruelle et moi.

Une fois le choc passé, je me renseigne pour une auberge, et un marchand, rendu aimable par l’achat d’une brochette de viande, un peu trop grasse et grillée à mon goût, me conseille celle du pied levé, à la sortie est de la ville. Je m’y rends, surveillant nerveusement les quelques rats isolés qui parsèment les rues.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Mai 2011 14:25 
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Touhor reprit pour la seconde fois le chemin des étals. Il parvint à s'orienter beaucoup plus rapidement que la fois précédente. Il avait déjà repéré quelques échoppes proposant des potions dans le bazar. S'il avait une chance de trouver ce qu'il cherchait, ce serait probablement là-bas.

Une fois à proximité, il put observer une myriade de choix. Les tables étaient pourvu de potions de soin de différentes couleurs allant du violet au jaune en passant par des teintes vertes. Plusieurs contenances étaient disponibles. Un autre artisan proposait quant à lui des fioles régénératrices de mana. Néanmoins, les prix restaient exorbitants.

Dans sa jeunesse, Touhor avait eut l'occasion de parcourir plusieurs cités. Mais les tarifs pratiqués par les commerçants de Tulorim étaient les plus importants qu'il n'avait jamais eu l'occasion de voir. Il s'en était déjà aperçu lors de son premier passage, mais cela le marqua une fois de plus. Certes, la qualité de certains objets étaient remarquables et on pouvait dénicher ici des items introuvables ailleurs. Mais les marchands profitaient de cette mixité de produits pour augmenter les tarifs.

Il avait beau observer les étales, aucune ne proposait ce qu'il venait chercher. Il ne souhaitait pas forcément un poison très puissant, mais une simple toxine pouvant paralyser ou infliger quelques dégâts le satisferait sans problème. Et, de toutes les façons, il n'avait pas les Yus nécessaire pour s'en procurer des plus puissants.

Il demanda alors à plusieurs artisans s'ils pouvaient lui en fournir. Après tout, certains en avaient peu être en arrière boutique, dissimuler sous les tables à l'écart des regards indiscrets. Mais aux vues des réponses, il n'y avait rien de tout cela ici.

"Nous ne vendons pas ce genre de produit.", "Je ne fais que des potions maître nain!" ou encore "Nan je n'ai pas de ce genre de produits mais regardez ces fioles, elles vous permettrons de...." furent les seuls réponses qu'il put obtenir.

L'un d'entre eux, probablement un alchimiste, lui expliqua alors que la vente des potions n'étaient pas permise par les autorités. Beaucoup de problèmes avaient eu lieu de part le passé. Tulorim se situant aux croisements de nombreuses voies commerciales maritimes et terrestres, la cité avait profité de cet encrage géographique pour se développer autour d'un essor commercial. Mais la richesse attire les convoitises. Et avec son lot d'artisans, la ville attira également de nombreuses guildes de voleurs.

La plus part profitaient de l'agitation permanente pour alléger les bourses des passants fortunés. Il faut dire que les rues, notamment au sein du marché, étaient très souvent bondées et les bousculades y étaient courantes. Il n'en fallait pas plus pour permettre à quelques mains habiles de subtiliser le contenu d'une poche trop remplie.

On dit même que malgré la protection de la milice, certaines réussissaient à imposer leurs lois et parvenaient à monnayer leurs services auprès de nombreux habitants en échanges de leur sécurité. L'homme ne semblait pas parler de service mais belle et bien de racket. Parmi de multiple mesures, les autorités ont alors pensé qu'en interdisant la vente de poison, ils pourraient limiter le problème. Néanmoins, cette décision n'a pas remporter les effets escomptés. Un marché secondaire c'est construit et leur utilisation est toujours aussi courante. Le sujet de leur réintégration serait d'ailleurs en négociation actuellement auprès des hautes instances.

Quoi qu'il en soit, cela ne faisait pas le bonheur de notre nain. Il ne savait pas à qui il devait s'adresser afin d'obtenir l'objet de son désir. L'alchimiste en assistant à son désarroi, lui proposa son point de vue :

"Écoutez maître nain. Actuellement, vous n'avez pas énormément de solutions. La vente n'est pas autorisée, mais l'utilisation est permise. Si vous préférez, vous avez le droit de posséder des lames empoisonnés, ou une fiole de poison sur vous, mais si la milice vous surprend entrain d'en acheter ou d'en vendre en ville, vous risquez l'emprisonnement. Si cela ne vous gêne pas, vous avez la possibilité d'en trouver au marché noir. Vous vous doutez bien qu'une grande cité comme celle-ci possède un commerce parallèle. Je ne pourrais vous dire où en trouver mais il y a des quartiers mal fréquentés au sud-ouest de la ville, non loin des écuries. Mais encore une fois, c'est à vos risques et périls, d'autant plus que les tarifs risquent d'être exorbitant.

Je vais vous dire. Je serais vous, j'essayerai d'en constituer un moi même. Beaucoup d'habitants procèdent ainsi. Je peux vous proposer quelques éléments afin d'en fabriquer. Je suppose que vous ne possédez pas de grande compétence dans l'art du maniement des potions et élixirs. Mais sans forcément parler d'alambic et autres matériels professionnels, je peux vous vendre un lot de deux fioles vides ainsi que cette petite carte répertoriant quelques plantes et autres baies de la région. A la base, je la transmet aux herboristes apprentis afin qu'ils puissent visualiser les baies qu'ils doivent recueillir. Mais je peux vous en indiquer quelques unes grâce auxquelles vous pourrez concocter un poison léger. Cela vous intéresse-t-il?"

Touhor hésita quelques instants.

(Ma foi, je n'y connais pas grand chose en cueillette. Faut dire que les fleurs sont rare en montagne. Mais c'est vrai qu'avec une carte.... Faudrait pas non plus qu'il m'arnaque. Il a l'air sympathique mais rien ne me dit qu'il ne fait pas tout ça simplement pour me vendre ces babioles.
Car bon... Il doit tout de même avoir un moyen de s'en procurer, quelques soit la manière. Mais, en même temps, il a touché un point sensible, ma bourse n'est pas très lourde..., j'ai pas trop envi de dépenser une fortune la dedans.

Au pire, je peux toujours tenter. Après tout, je ne vais surement pas payer bien chère pour un simple bout de papier et deux fioles vides....)


"Merci pour tous ces bons conseils, alchimiste. Je crois que je vais opter pour ta solution. Donne moi donc tout cela. Pourrais-tu m'indiquer les baies que je dois rechercher? Je souhaiterai confectionner un poison paralysant."

L'homme acquiesça et lui montra trois sortes de baies. Il précisa que les effets seront de courtes durées, quelques minutes tout au plus. Mais il s'agissait là du meilleur résultat qu'il puissent obtenir sans maîtriser les compétences élémentaire d'un alchimiste. C'est alors qu'un autre client approcha. Il souhaitait plusieurs informations sur les produits proposés en vue de leur achat. L'alchimiste s'empressa alors de terminer la transaction avec notre aventurier avant de s'atteler à la tâche. Notre rôdeur rangea soigneusement le tout dans son sac avant de repartir.

Au détour des échoppes, Touhor se laissa également tenter par une cape de dissimulation ainsi que par une gourde. Après ces quelques achats supplémentaires, il sortit rapidement du marché. Il n'appréciait pas de voir son capital financier diminuer à vue d'œil. Il prit par conséquent la direction de la sortie de la ville.



((Hrp : Détails des achats
Une gourde, une cape de dissimulation, deux fioles vides, un petit bout de parchemin répertoriant quelques plantes et autres baies de la région.

Yus dépensés : 50 + 7. Je ne sais pas si il y a un prix établis pour le reste, je m'en remet à votre bon vouloir.))


-- > Les terres autour de Tulorim

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 29 Mai 2011 01:14 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
L’odeur s’intensifia lorsqu’il arriva sur la place du marché. Il localisa assez rapidement son origine qui n’était autre que les stands des marchands sur lesquels de la nourriture, le plus souvent avarié, s’entassait. Cette nourriture bien que pourri disparaissez à grande vitesse des stands, rendant les marchands heureux. La foule dense allait de stands en stands cherchant les produits de meilleures qualités. Nobles, pauvres, nain, elfes, hommes, tous se côtoyait dans l’unique but d’acquérir, certains cherchait de l’équipement, d’autres des vivres…

(On dirait qu’il n’y a qu’à se servir. Par contre, je me demande ce que je devrais faire pour contrebalancé cet acte. Bah disons que j’aiderais la prochaine personne ayant besoin que je rencontrerai.)


Trà Thù se faufila parmi les acheteurs et repéra sa cible. C’était un jeune demoiselle, sûrement noble à la vue de la robe de soie d’un rouge profond qu’elle portait. Il avait détecté deux bourses, l’une accroché à sa ceinture, presque vide elle n’y faisait plus attention et une autre plus remplit qu’elle cachait dans son corsage. Il partit vers un marchand de cape et commença à en examiner une d’un gris parfait, l’équilibre parfait entre le noir et le blanc, elle lui plaisait, mais elle devrait attendre.

Maintenant qu’il était dans le dos de sa cible, il traversa la foule comme pour atteindre les commerces opposés, il passa juste à côté de la belle noble et ses habiles doigts libèrent la pauquet presque vide de la jeune femme sans soucis. Il continua sa route et se retrouva face à un vendeur de fruits. Il se retourna pour voir si son larcin avait été découvert, la jeune femme n’avait guère réagi et semblait attendre quelqu’un. C’est alors qu’il vit son doux visage encadré de long cheveux bruns finement bouclés dissimulant un peu ses yeux de couleur émeraude. Le visage de Trà Thù vira au rouge.

« Que puis-je pour vous ? Cher client »

Le marchand venait de l’interpeller, pris de surprise, il se retourna. Trà Thù jeta un regard sur les fruits qu’il vendait, il remarqua des pommes qui semblaient plutôt fraiches par rapport aux autres denrées, elles commençaient à peine à flétrir.

« Je voudrais autant de pommes que me le permets cette bourse. »

Il posa l'argent volé sur le comptoir.

« ça vous en fera deux. Très bon choix, je les ai reçus dans la matinée, elles ont été apportées en chariot par commerçants de façons à ce qu’elles ne soient pas trop affectées par cette sécheresse, vous ne trouverez pas mieux dans tout le marché. »

(Deux seulement ! On dirait qu’il en profite bien de cette catastrophe.)

« Je vous remercie. »

Il s’éloigna et vit de nouveau sa victime, elle semblait toujours attendre, il se décida à l’aborder, n’était ce pas là une bonne occasion de faire table rase de son vol. Il s’approcha d’elle, son cœur battait à une vitesse folle et son âme lui criait de faire demi-tour, d’au moins lui parler en compagnie d’une autre personne. Mais, il était trop tard du fait qu’elle se soit mis dans un coin plus calme, il se serait fait détecter s’il avait fui.

« Excusez-moi de vous déranger, mais vous semblez avoir des ennuis. Puis-je vous aider ? »

« En effet je suis quelque peu inquiète. J’avais rendez-vous ici avec une amie, mais elle a déjà beaucoup de retard. »

« Si vous le souhaitez je peux aller à sa recherche. »

« En effet je serais très heureuse si vous le faisiez, même votre larcin serait excusé si vous me rendiez ce service. »

« Euh… Vous aviez remarqué… »

Sa voix trembla légèrement de peur qu'il soit dénoncé, mais il se reprit vite pensant qu'il serait facile de la tuer et qu'il n'y aurait pas à aller jusque là, elle n'avait aucune preuve et possédait toujours le reste de son or.

« en effet, j'ai rapidement remarqué que ma bourse n'était plus là et vous n'avez pas étési discret que cela. Je ne vous en veux pas, il est difficile de subvenir à nos besoins avec cette calamité. Maintenant partez, mon amie devrait être près du temple de Gaïa. Elle est rousse avec des yeux bleus et porte une bague en forme de croix à la main droite, vous devriez la trouver facilement. »

Elle lui montra une direction vers laquelle il se dirigea.

(je n’ai juste qu’à retrouver une femme pour rééquilibrer ma balance, voilà qui ne semble point trop dur.)

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mer 1 Juin 2011 18:00 
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Localisation: quête 25 : dans une caverne rempli de fou
La foule commençait à décroître, facilitant la recherche de la jeune noble. Elle attendait près du parc et se leva à leur approche. Elle embrassa son amie.

« Loué soit Gaïa, tu n’as rien, Elya. J’étais tellement inquiète à cause de ton retard. »


Trà Thù se dirigea vers l’auberge du Pied Levé. C’est alors que la jeune femme rousse l’interpella.

« Attends ! Pourquoi tu l’as assommé ? »

« Hein ? de quoi parles-tu? Expliquez-moi ce qui s’est passé s’il vous plait. »

« Votre amie m’a forcé à me battre contre deux types pour sauver un homme que j’ai sonné. »


« Est-ce vrai ? »


« oui c’est la vérité, j’avais oublié mon argent je suis donc retourné chez moi et en revenant je les ai vu le brutaliser. J’ai donc couru vers le marché pour demander de l’aide et je l’ai rencontrer. Mais pourquoi lui avais vous fait ça ? »


« l’équilibre, bien sûr ! chaque action bonne ou mauvaise et contrebalancé par une de même ampleur par quelqu’un d’autre. J’ai décidé que j’égaliserai par moi-même mes actes. »


« comment vous appelez vous ? »

« Trà Thù, pourquoi ? »

« Car vous êtes comment dire…intéressant. »

Il s’enfonça dans la foule et parti vers la taverne.

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(de Miha)


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