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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mer 22 Sep 2010 22:12 
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Après le combat, Frank estima qu'il était préférable de ne pas retourner dans la taverne. Après tout, les bières étaient aussi bonnes ailleurs ! Et une troupe de gardes en colère n'était certainement pas le meilleur moyen pour bien s'intégrer à la ville. Bien qu'il aimait le grabuge, s'il voulait arriver à son but - un bateau flambant neuf - il lui faudrait être pragmatique avant tout. Donc éviter les ennuis était un bon départ.

Aussi se dirigea-t-il vers le centre de la ville, plus calme et à l'abri des autorités, car bien trop dense en populace. Il arriva sur une grande place où les étales se succédaient les uns aux autres, chacun proposant des choses différentes. Les gens étaient tous agglutinés, se bousculant à chaque pas, faisant le bonheur des voleurs, chapardeurs et autres larrons. Sur certains étaient exposés des bijoux, sur d'autres de la nourriture, et sur d'autres encore, des armes et boucliers. Celui qui interpella Franky était fait d'une simple petite tablette posée sur deux tréteaux, plusieurs potions y étant étalées. Du bleu clair au rouge nuit, toutes les couleurs y étaient représentées. C'était de toutes petites fioles en verre, un liquide luisant en son sein. Franky s'interrogea longuement devant, avant d'osé demander au vendeur ce qu'elles contenaient.

"Ça mon enfant, ce n'est pas pour les grosses brutes comme toi ! C'est pour les guerriers qui ont du tact, de la finesse... Retourne au stand des marteaux toujours plus lourds les uns que les autres! "


Franky resta calme un instant, puis se pencha vers le vieille homme vêtu de vert. Il paraissait miteux dans sa tunique kaki, ses sandales marrons de terre, et son chapeau rapiécé et troué de partout. L'attrapant par sa barbe de trente centimètres au moins il lui dit :

"Écoute papy, je t'ai pas demandé si c'était pour moi ou non. Juste ce que c'était. Et comme je pense avoir deviné pour qui c'était..."

De sa paume droite il fit jaillir un jet de flammes écarlates qui alla se fracasser contre la toile de fond du petit stand. Le vieille homme tressaillit puis accepta d'expliquer au pirate ce dont il s'agissait. Une fois que Franky eut comprit qu'avec une seule de ces fioles, sont potentiel de magie serait décuplé, il ne réfléchit pas une seconde et en acheta une. Bien qu'il voulu partir avec le tout avant de savoir le coût d'une seule. Pour lui, la journée s'annonçait plutôt bien. Une bonne nuit dans un bon lit avec une très jolie jeune fille serait vraiment la crème sur le gâteau !

(Bha vlà qu'il me reste plus qu'à aller voir une fille de joie pour terminer cette journée en beauté ! Bon, la journée vient de commencer, mais les putes ne comptent pas les heures ! )

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Dernière édition par Franky le Sam 25 Sep 2010 18:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Jeu 23 Sep 2010 19:42 
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Les émeutiers redoublaient de colère. Les nouvelles quant aux taxes ne changeaient pas et chaque jour, les effectifs braillards dans les rues croissait. Ils se rassemblaient généralement au marché, le gros de la masse. Là où les gardes arrivaient à contenir tout un large morceau d'énervés pour leur administrer une bonne dérouillée s'ils venait à montrer les crocs. La cohue était bruyante à outrance, Silmeria, elle, détestait ça au plus haut point.
Un vacarme qui mélangeait exclamations, aboiements de chien de garde, une femme qui hurle lorsque son mari reçoit un coup de gourdin, quoi d'autre encore...

Il pleuvait légèrement, la terre tournait à la boue et incessamment piétiné, le sol était jonché de flaque aussi infecte les unes que les autres où flottaient de façon nonchalante des déchets que les marchands abandonnaient à même le sol, faute de pouvoir s'éloigner de leurs échoppes en vue de la folle excitée qui ne cessait jamais de crapahuter autour.

Du haut de son petit muret, elle observait à l'abri de la pluie sous une toile le Sénéchal qui prenait la parole. Il affirmait que la loi ne souffrirait d'aucune dérogation et que les fauteurs de trouble seraient châtiés de façon exemplaire. Il n'avait même pas terminé ses mots que l'arrière de la foule poussait déjà en avant pour crier son mécontentement. Le centre du marché se trouva rapidement épris de panique, elle ne pouvait rien distinguer mais les aboiements trahissaient la présence de chiens. C'était la garde qui menaçait de frapper. Le Sénéchal criait au calme, mais face à cette troupe de traine misère en furie, il reçut des poignées de boue. Un homme situé à l'arrière du Sénéchal sortit alors son épée, la milice et la garde personnelle de l'homme firent de même. Le Sénéchal, tout de boue crotté rentra se mettre à l'abri dans sa voiture tandis que le cochet l'emmenait au loin de la foule que les gardes avaient peine à contenir. Elle entendait malgré le vacarme des ordres donnés à la va vite et ce fut la réaction qu'elle attendait : Le chaos.

Le capitaine de la garde ordonna qu'on matte cette rébellion qui harcelait les gardes à grand renfort de détritus et de terre humide. Les marchands habitués depuis ces derniers jours rangeaient les stocks en un temps record, les plus malins avaient même fabriqué un large panneau de bois qu'ils abaissaient sur leurs échoppes pour les protéger des coups d'éclats de plus en plus fréquents.
Les chiens avaient été lâchés. Les jets de boue cessèrent à l'endroit d'où venaient les aboiements et ces derniers étaient maintenant mêlés à des cris de panique et de douleur. Elle adorait être spectatrice lorsque les choses tournaient mal. Et elle trouvait toujours un prétexte pour profiter de la situation et se remplir les poches quand il ne s'agissait pas de faire envenimer les choses par simple caractère pervers.

La garde chargea, épée au clair et masse en bois, ils fauchèrent les dos et les têtes à grandes enjambées, courant plus vite que les croquants malgré l'épaisse armure qui les protégeait. Les gens s'agitaient, criaient, pleuraient, cherchaient un ami, un proche, un enfant, peut être déjà assommé, ramassé, prêts à finir dans les cachots. Elle souriait à la foule, face à cette situation qui allait offrir aux Dieux de la discorde une heure de pointe au pas de la porte de la maison des souffrants.
Elle décomposa son sourire lorsqu'elle reçut à ses pieds une poignées de boue. Elle tira un regard noir à la foule et descendit de son pied d'estale. L'heure était à la fortune, il allait y avoir des bourses à tirer. Elle marchait, le pas vif comme une ombre sans même avoir une cible précise, elle suivait la masse encapuchonnée se tenant hors de portée des gardes, sinon, un coup de lame bien placé dans la jambe d'un paysan suffirait à le retarder de façon à ce que les gardes le cueillent comme un fruit trop mûr pour lui faire subir le châtiment dont parlait le Sénéchal. Elle fouinait du regard, scrutait les poches, les ceintures, mais c'est dans la boue, qu'elle trouvait alors de quoi rendre hommage à la fortune, une bourse, pleine, énorme et béante qui n'attendait qu'un propriétaire. Sans doute perdu par un marchand, ce fabuleux trésor était sans cesse refoulé par les pieds malheureux. Elle se rua dessus, poussant enfants en vieillards. Et alors qu'elle posait sa main dessus, un lourd gant de cuir saisi la sienne : Un garde masse d'arme à la main, il fixait le regard surpris de la voleuse avec une férocité rare. Sans plus attendre, elle attrapa de sa main valide une poignée de boue pour la jeter aux yeux du colosse qui repoussa la femme, tombant à la renverse. Piétinée une fois par un vieux, un homme, une jeune femme qui butta sur elle et tomba à son tour à ses côtés. Ivre de rage, Silmeria attrapa la chevelure brune de la jeune femme et écrasa sa face dans la boue. Le sang aux lèvres, les yeux injectés de colère et de haine elle lui criait :
" Sale chienne ! Seul le Diable et ton âme vont connaître ma colère ! Puisse le Diable lui même te la faire entendre ! "
Avant de sortir de nouveau la lame Elfique de son fourreau de daim et de faire danser le doux fil de la mort sur la gorge de la jeune paysanne qui s'était simplement contentée de tomber à ses côtés. Elle se dressa, dégoutante, les mains en sang, les lèvres rouges, empourprée de colère elle avait mal à la jambe, les gens couraient autour d'elle, c'était pourtant comme si le temps n'avait plus cours. La garde courrait après les retardataires, aucune trace du titan qui avait manqué de lui briser le poignet. Juste un enfant, les cheveux courts, habillé de haillons, la morve qui lui coulait jusque dans la bouche, restait bouche bée en face du cadavre de la jeune femme à ses pieds. Le sang s'échappait par petits jets et s'écoulait mélodieusement dans l'eau boueuse en faisant de petites bulles. Ce spectacle aurait amusé la jeune Elfe, si elle n'était pas si fâchée. Elle venait d'apercevoir le gamin, il pleurait déjà sans quitter la femme du regard.
Elle passa à côté de lui en décidant de l'ignorer, rangeant sa lame sous sa cape avant de s'engouffrer dans une ruelle sombre.
( C'était peut être sa mère et alors, est ce que sa mère avait l'air heureuse... Est-ce que le soleil lui est heureux...? "

L'eau de la pluie était piégée dans les sceaux posés aux bords des fenêtres, elle trempa un bout de sa longue cape violette dans le liquide salvateur pour nettoyer le sang qui lui coulait du coin des lèvres. Elle aurait aimé voir son visage, mais il devait être dans un tel état. Au moins elle pouvait souffler, personne ne l'avait remarqué. Du moins, c'est ce qu'elle croyait avant de voir une ombre s'approcher, elle avait les yeux brouillés par la rage, et ne verrait pas grand chose, elle conserva une main à portée de son arme, si c'était un garde, elle n'aurait cette fois pas d'échappatoire.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 25 Sep 2010 17:43 
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Après un tel début de journée, la seule chose qui me manquait était vraiment un peu de sexe. Mais cette ville était le parfait endroit pour ça faut dire. De la vieille rabougrie à la jeunette à peine majeure, tout y était. J'avais un choix inimaginable. Mais je ne me contentais pas de la première venue. J'étais un homme raffiné, aimant les bonnes choses. Et cela s'appliquait aussi aux femmes. Alors que la foule était en effervescence, un bruit surgit de nul part. Un brouhaha intense. Une nouvelle émeute ! J'aurais voulu y participer, mais je m'étais déjà fais remarquer lors de la première, mieux valait rester discret ce coup-ci. Mais après avoir bien regardé la scène, après avoir esquivé quelques cailloux et morceaux de terre envoyés ci et là, mes yeux furent abusés. La quintessence pure de la femme parfaite était là, sous mes yeux, en train d'en égorger une autre. La façon dont ses cheveux d'or tombaient et s'agitaient lorsqu'elle bougeait pour commettre son acte d'une violence inouï, l'allure qu'elle avait lorsque son fessier bougeait au rythme de ses mouvements, dévoilant une anatomie plus que généreuse, sa peau d'une pâleur anormale, et ses longues jambes raffinées, tout en elle n'était que grâce et beauté. Devant mes yeux se tenait "la" femme de mes rêves. Non pas que je n'avais pas vu de femme plus belle qu'elle, mais aucune n'aurait osée prendre la vie d'une autre avec autant de sang froid, quoi que, au vue de son regard, son sang n'était pas si froid que ça, mais elle restait pour le moins calme et ordonnée. Une femme fatale. "Ma" femme fatale. Il fallait que je lui parle. De toutes façons, aucune n'était en mesure de me résister. Ou du moins, aucune jusqu'à maintenant. Mais j'espérais qu'il en fut autrement cette fois. La facilité gâchait tout.

Décidément, c'était ma journée. Je la suivais lentement, gardant une grande distance entre elle et moi, mais sans la quitter des yeux. Il n'aurait pas fallu égarer ma perle rare. Dans un geste faste, elle s'engagea dans une ruelle, croyant passer inaperçue. C'était sans compter sur mon flair légendaire pour dénicher les donzelles.
Je la suivais, sa main se guida vers son arme. Elle m'avait senti. D'une voix grave et chaleureuse, celle que je prends d'habitude pour courtiser les demoiselles, je lui dis promptement :

"Bien le bonjour ma cher. Jolie coup tout à l'heure. Une telle finesse dans le mouvement de la lame, c'était magnifique..."

Mon regard ne quitta cependant pas sa main, posée sur sa garde. Prudence était mère de sûreté. C'était ce que disait toujours Tenny, l'ancien tavernier du Green. Il n'a jamais fait preuve de prudence lui. Ça doit être pour ça qu'il s'est fait crever en grimpant sur le mât du bateau pour faire le fort. Résultat il est tombé à la mer. Quel con. Il savait pas nager...

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 25 Sep 2010 18:22 
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Un homme approchait, il y avait une odeur assez forte et singulière des humains. On reconnaissait facilement les races aux relents qu'elles dégageaient. Il sentait l'alcool, la transpiration, et le cuir. Rien de plus normal, un homme. Il ne manquait plus qu'un peu d'urine sur le pantalon et il aurait été un " homme commun ". Alors que sa vue brouillée par la colère l'empêchait de distinguer totalement l'homme, il lui dit alors :

"Bien le bonjour ma chère. Joli coup tout à l'heure. Une telle finesse dans le mouvement de la lame. C'était magnifique..."

Elle fronça les sourcils et pensa :
( C'est bien ma chance ça, d'abord un monstre me broie le poignet et voilà qu'un homme vient me roucouler quelque chose... S'il tente de faire du chantage à cause de ce qu'il a vu la situation risque de tourner au vilain. Il y a des gardes partout.)

Elle détourna le regard et lâcha la lame pour se concentrer totalement sur sa toilette improvisée. Elle nettoyait ses doigts ensanglantés dans l'eau qui se trouvait sur les seaux et essuyait les boulettes de boue sur ses mèches qui lui tombaient devant le visage. Mais il fallait un bain pour décrasser toute cette boue qui envahissait même le fond de ses bottes.
Elle lui dit d'un ton, qui allait vite faire comprendre qu'elle avait l'intention de le snober :
" Merveilleux, un admirateur. Vous permettez, j'ai sans doute mieux à faire que d'écouter mes éloges récitée de la voix d'un inconnu."

Elle détacha sa ceinture de daim et sorti alors la lame en vue de nettoyer le sang qui s'incrustait déjà entre le pommeau et la longue lame blanche. Elle profitait de l'éclat de cette lame encore suintante de rubis pour observer son reflet. Un détail grave :
Ses cheveux !

Elle passait ses longs doigts dans ses cheveux en suivant la courbe des oreilles, cacher la misère, remettre un peu d'ordre dans ce désordre d'or. Elle observait maintenant son visage. A peu près correct. Mais c'est alors qu'elle reçut une boulette de boue, en pleine face. Elle venait à peine de dérougir de rage, ça promettait une grosse colère pour celui qui avait osé faire ça. Elle pensait d'abord à l'homme, mais visiblement il avait les mains propres, c'était un petit garçon.
" Assassin ! Tueuse ! Vous l'avez tuée !''
Elle n'avait pas reconnu le marmot du premier coup d'oeil, il avait déjà séché ses larmes et animé par quelques désirs de vengeance, il ramassait de la boue à pleines mains pour la jeter sur la jeune femme, celle la même qui avait égorgé sa même quelques minutes plus tôt. La situation n'aurait peut être pas été si dramatique si elle n'avait pas fait un semblant de toilette entre-temps.
Le problème des Elfes, c'est qu'ils sont assez précieux. D'ailleurs la différence est facile lorsqu'on ne peut distinguer les oreilles :
Si on hésite entre un Elfe et un humain, il suffit de le salir, si on se fait sermonner, c'est un humain, si on récolte une flèche entre les omoplates, c'est un Elfe. Mais là, il n'était pas lieu de faire la différence, cette boulette de boue allait juste attirer à l'enfant une baisse de l'espérance de vie et des complications carabinées quant à son existence future, s'il quittait la ruelle encore en vie.

Il saisit une planche de bois et se rua vers la jeune femme qui n'allait certainement pas attendre que le bambin braille davantage et alerte la garde. Alors qu'il chargeait vers Silmeria, il passait à la droite de l'inconnu qui était venu à la rencontre de l'Elfe.

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Dernière édition par Silmeria le Dim 3 Oct 2010 22:48, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 25 Sep 2010 18:51 
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Elle prit un temps pour me répondre, temps qu'elle mit à profit pour se nettoyer les doigts plein de boue. Sa réponse fut pernicieuse, directe et sarcastique. En gros, elle voulait pas me voir, et j'avais plutôt intérêt à partir, et vite. Mais j'avais le goût du risque plus que quiconque ! Elle entreprit ensuite de laver son épée, et de se recoiffer. Son physique et sa présentation comptaient apparemment beaucoup pour elle. Ce que je ne déplorais pas, puisqu'elle était si belle. Ne pas entretenir ce corps aurait été pur sacrilège. Mais à ce moment même un bambin lui envoya une boulette de boue en plein dans son jolie visage. Je remarquai tout de suite son air grave et sérieux. Ce qu'elle avait en tête était palpable, on semblait pouvoir lire en elle.
Le gamin lui hurla quelques mots. Apparemment, il devait être le fils de la folle qui était morte sur le sol quelques mètres plus loin, la jugulaire déchiquetée. Le petit saisit ensuite une planchette et fonça droit sur la belle. Il passa près de moi, sur mon côté droit, et j'eus largement le temps de lui mettre la main en plein devant le front, le faisant tomber à la renverse. C'était marrant. Mais torturer des mômes n'était pas un de mes hobbies. De bons conseils, je lui dis ensuite d'une voix autoritaire et virile :

"He petit, dégages de là tu veux ?! Je viens de te sauver la vie, alors la gâches pas comme ça. Et puis dis toi que ta mère avait peut-être des choses à se reprocher si elle est morte. Déguerpis et reviens dans quelques années, si ta rage te fait encore vivre et te rend plus fort."

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Sam 25 Sep 2010 20:05 
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Alors que le petit chargeait Silmeria, l'homme qui se trouvait à ses côtés lui asséna un coup du revers de la main, désarçonnant ainsi le frêle enfant qui termina sa course cul-par-dessus la tête dans la boue en perdant sa arme de fortune. S'il n'était pas intervenu, Silmeria lui aurai fendu la gorge du bout de la lame avant de cacher sa dépouille sous quelques draps de cuir sales. On l'aurait peut être retrouvé à cause de l'odeur, mais il est difficile de reconnaitre quelqu'un lorsque sa chair infestées de parasites se mélange à la terre. Or il n'était plus question de le tuer. Les joues humides de larmes et gonflées de colère, il lança un regard noir à la jeune Sindel qui lui répondit de toute son indifférence. Il serrait les poings mais elle ne le regardait déjà plus, trop occupée par la boue qui lui coulait dans le col de l'armure.

La pluie recommençait à tomber, mais pas assez pour l'aider à se nettoyer. Elle s'aida encore de l'eau et du pan de sa robe. Le marmot pris la fuite, marmonnant de terribles menaces.

Elle avait terminé, toujours légèrement pourpre sur les joues, elle se tourna vers l'homme dont elle ignorait tout, et lui dit, d'un ton légèrement moins sec que sa première réponse :
" Sasmira, c'est le nom que me donnent les humains. "
Elle marqua une courte pause en s'appuyant sur le haut du tonneau et continua en souriant à l'étranger :
" En Elfique c'est différent bien sûr, mais contentez-vous de m'appeler Sasmira. Et de grâce, aucun surnom. Votre peuple a parfois coutume d'en donner à tout va, je n'y tiens pas particulièrement."

Elle détournait le regard de ses yeux en souriant en coin. Elle fixait la boue et la longue trace lisse à sa surface, qui marquait la chute du gamin. Elle s'avança alors vers l'homme. Elle observait attentivement le marché. Libre, la vie reprenait son cours, si on faisait exception de la jeune femme brune qui se vidait dans la fange bien sûr.

Les gens passaient, sans même remarquer la dépouille. Elle serait peut être déplacée quand un marchand voudra installer son étalage, ou alors serait-elle mise dans un coin par la garde avant qu'elle n'attire les rats... (Attirer les rats?)
A cette pensée elle décrocha un large sourire annonciateur d'une prochaine catastrophe dans la ville. Elle voyait de là des nuées de rats s'échapper des égouts pas les lourdes plaques de fontes mal fermées. On pouvait les distinguer d'ici, elle laissait s'échapper des vapeurs âcres, immondes, aussi malodorantes que nocives.

Elle tourna vivement son regard vers l'homme, comme une enfant, le visage auréolé de joie et lui dit d'un ton suave :
" Je suppose que je dois vous remercier pour l'enfant. Rha, ces petits sacs de morve aussi crottés qu'agaçants... "

Avant même qu'il ne puisse répondre elle trancha rapidement avec une question lourde de sens et d'idées malsaines :
" Vous pensez qu'en brûlant les égouts les rats attaqueraient la ville ? Vous avez déjà tué un ours vous ?"

Son humeur lunatique se vérifiait bien là. Elle pétillait de joie à l'idée de provoquer un nouveau carnage. Son projet de causer le chaos était bien réel. Fondé et cruel. Car elle n'avait absolument aucune raison apparente de provoquer de tel sévices à la population.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 20:01 
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Le gamin comprit mes paroles et s'arrêta là. Il partit en trombe les yeux plein de larmes, le teint passant au rouge rapidement et disparut alors à l'angle de la rue. Je venais de sauver un gosse, et par la même occasion de m'attirer les bonnes grâces de la sublime elfe. Elle finit de se nettoyer, puis, elle se tourna vers moi et me dit son nom. Sasmira. Un nom bien joli ma foi. De toutes façons, j'ai remarqué au fur et à mesure que les noms s'accordaient bien avec les personnes qui les portaient. Ça c'est surtout vu sur le Green. Un pirate qui s'appelait Romuald Soûl. On le surnommait Rom le soûl. Oui je sais ce que vous allez me dire... Ça manquait cruellement d'originalité, mais que voulez-vous, il passait son temps à se rendre ivre.

Elle me sourit un instant, un sourire empreint de beaucoup de gentillesse, de pureté, mais en même temps d'énormément de sadisme et de cruauté. C'était très paradoxale, mais c'était un sourire propre à elle. On pouvait lire en elle l'ignorance de la jeunesse et à la fois la perversité du mal. Elle me précisa qu'elle ne souhaitait aucun surnom, et je supposais sous peine de... Sous peine de quoi d'ailleurs ? Je ne savais pas. Mais je n'allais pas tenter Thimoros. Sasmira, ça's m'ira très bien. Petite parenthèse pour un jeu de mot laid... Ou un jeu de mollets... A vous de voir. Bon, bref, je reprends mon récit.

Elle resta un moment, le regard fixé vers le marché, sans un mot. Et soudain, elle se tourna vers moi, d'une voix douce me remercia, et rajouta une vocifération à l'encontre des enfants. Avant même que je puisse acquiescer elle renchérit en me demandant si je pensais que le fait de bruler les égouts forcerait les rats à envahir la ville. Elle s'interrogea aussi sur le fait d'avoir déjà tué un ours. Pour les rats, pourquoi pas. Ça peut être amusant. Pour l'ours cependant, je n'en avais jamais vu sur les bateaux pirates, donc évidement la réponse était non, mais je ne voyais pas trop l'intérêt de mettre sa vie en danger contre ces créatures coriaces.

"Je pense en effet que sans lieux où ils puissent restés vivre, les rats envahiront la ville et apporteront surement les maladies avec eux."

Mon ton était sarcastique et mon sourire s'agrandissait au fur et à mesure que mes mots sortaient de ma bouche. Ma phrase suivante cependant fut plus perplexe, plus réservée.

"Par contre pour les ours, durant mon voyage je n'ai guère eu l'occasion d'en rencontrer. Les bateaux pirates offrent rarement cette possibilité !"

Je ris fort, un rire éclatant, tonitruant. Mes dents blanches sortirent un moment de ma bouche, puis, me calmant, je baissai le regard vers la belle.

"Où allons-nous alors ? Les égouts je suppose ?! "

Toujours présomptueux, je prenais sa compagnie comme acquise. De toutes façons il serait vain d'essayer de se débarrasser de moi.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 23:07 
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La pluie redoublait de puissance. L'air était lourd et chargé, le vent du nord quant à lui frappait le visage de Silmeria apportant avec lui les relents âcres du marché. La bourse avait totalement disparu. Elle scrutait pourtant depuis un moment... Rien, quelqu'un d'autre allait en profiter. Tant pis. La richesse au final, qu'était-ce. Aussi bien elle se ferait dévorer par des rats dans les égouts, elle serait la femme la plus riche des égouts, mais ensuite. Non, le chaos ça c'était quelque chose qui marquait les hommes.

Elle murmurait en face du marché à demi-vide :
" On a beau être gentille, on ne reçoit rien, hormis l'indifférence... Alors que si au contraire, on laisse le mal s'installer, personne ne pourra m'oublier..."

Elle avançait alors, sans même inviter l'homme qui était venu à sa rencontre, et dont elle ne savait rien. Les gens, encore sous le choc de la charge passaient rapidement dans les allées ravagées, où les marchands comptaient les produits cassés et ramassaient ce qui n'était pas piétiné. Elle observait les plaques d'égouts. L'eau s'écoulait par les lourdes plaques de fontes mais il était hors de question de rentrer dans les égouts devant tout le monde, encore plus si la prochaine chose à en sortir devait être une nuée de rats énervés. L'odeur promettait d'être absolument infect, il fallait faire très vite mais elle avait développé un plan en l'espace de quelques secondes.
Elle avait une faculté à créer des plans très rapidement.

Elle avait déjà une idée parfaitement précise de ce qu'il fallait faire, et comment elle allait s'y prendre. Dans l'arène brûlent d'immenses coupes, toutes pleines d'une huile qui est déversée dans les égouts alors qu'elle reste hautement inflammable. Il suffisait que quelqu'un de relativement peu scrupuleux enflamme le liquide et toutes les vapeurs âcres risquaient de s'enflammer; les gaz de décomposition seraient peut être susceptible de prendre feu eux aussi et de faire fuir les rats. Il n'y avait qu'une seule solution. Trouver l'endroit où les effluves d'huiles à demi-brûlée coulaient, et incendier ça à partir de la surface pour ne pas avoir un coup de chaud. Le matériel pour cette opération était simple : un mouchoir parfumé pour ne pas défaillir à cause de l'odeur, une torche pour brûler le même mouchoir et lancer ça dans l'égout au dessus de l'huile. Et l'elixir Lavetout qui pourrait la débarrasser de l'odeur atroce des égouts pour n'attirer aucun soupçon de la garde... Surtout après ses précédents exploits.

Il fallait donc entamer immédiatement la première étape, les émeutiers n'allait pas tarder à revenir sur les lieux pour protester malgré l'absence du Sénéchal, plus on est de fous...
Si les rats s'échappaient à ce moment là, la situation allait être magique. Elle voyait ça d'ici, hommes femmes et enfants, tous assaillis par un contingent de rats affamés, habitués à manger les animaux morts et faisandés des égouts, alors se trouver sur un marché, ça allait être pour eux comme du coq au vin pour un ivrogne.

Elle marchait, ses bottes s'enfonçaient peu à peu dans la boue, mais c'était du velours par rapport à ce qui l'attendait dans les égouts. Elle ne tarda pas à repérer parmi le vide du marché les plaques qui dégageaient une légère brume odorante. Elle en trouva une au loin à l'écart des habitations et assez bien isolée, comme si elle n'attendait qu'elle. L'arène selon les rues de la ville, se trouvait à quelques minutes à pieds, elle imaginait qu'il faudrait compter plus compte tenu de l'inconnu qui régnait dans les égouts. Elle se rassurait malgré tout en sachant que les égouts suivaient les rues et qu'elle ne risquait pas de se perdre... Du moins, elle voulait se rassurer davantage, mais faute de quoi, elle s'approcha de la plaque. La brume tourna à cause du vent et vint rencontrer le visage de la jeune Sindel qui manqua de défaillir à la première bouffée.
(Ouh... Je vais pleurer je crois. C'est infect, bwa...)
Elle retenait un léger hoquet d'horreur et dégagea la boue du bout du pied de façon à voir l'intégralité de la plaque... Elle observait le filet d'eau croupie s'y engouffrer... Ça promettait une douce malsaine pour celui qui allait se charger d'ouvrir l'égout... Heureusement, elle n'était qu'une pauvre femme frêle, douce délicate et sans défense...

Elle se tourna en affichant un large sourire rassurant et dit d'une voix toute suave :
"Il me faudrait une homme foooort..."

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Lun 27 Sep 2010 13:18 
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Il pleuvait fort et l'eau me ruisselait sur le visage, brouillant quelque peu ma vue et mon ouï. La belle murmura quelques mots que je ne pus entendre, puis, elle s'avança à travers le marché sans même m'adresser la parole. Je la suivais sans savoir ce qu'elle cherchait en regardant le sol comme ça. Autour de nous les marchands nettoyaient leurs étales, ramassaient la casse, et rangeaient leur marchandise. On sentait une tension palpable ici, où les émeutes faisaient le plus de dégâts et où les gens en avaient plus que ras-le-bol. J'esquissais un sourire lorsque je vue une femme pleurer au dessus d'un cadavre informe de nourrisson fraichement piétiné par la foule. Non pas que la mort d'autrui me faisait plaisir, mais elle ne m'atteignait pas. Et surtout, pleurer la mort d'un être cher pour nous c'est le déshonorer. C'est ce que disait toujours le capitaine. "Pleurez nos hommes et je vous jette par dessus bord ! Ils sont morts en héros !" Il avait une psychologie très spécial cet abruti. Il croyait aussi que les sirènes étaient d'anciennes femmes déchues du monde des humains... Vraiment barge ce type en fin de compte. Enfin bref... Je compris assez vite où elle voulait en venir. Ci et là se trouvaient des plaques d'égouts. je supposais qu'elle en cherchait une accessible sans se faire voir. Nous continuèrent notre chemin ensemble, pataugeant dans la boue, l'eau nous tombant toujours dessus avec violence. Elle m'entraina alors vers une plaque isolée, à l'abri des regards. A peine arrivé non loin de la bouche d'égout, une odeur nauséabonde vint nous rentrer dans les narines et nous déboucher le nez - s'il avait été encombré. C'était une odeur familière pour moi, elle ressemblait beaucoup à celle des pieds de Twiki, le tenancier du navire.

Sasmira sembla quelque peu décontenancée devant cette immonde émanation, et surtout très dégoutée. J'étais un peu dans le même cas, mais après avoir vécu dix-huit ans dans des bateaux pirates remplis d'hommes se lavant en moyenne une fois tous les deux ans, se vomissant dessus, buvant toute la journée et puant la sueur, on s'y habitue. A mon plus grand regret, mais aussi avec une certaine satisfaction, elle me demanda à l'aide. Enfin, j'ai supposé aisément que c'était moi car elle a bien dit "un homme foooort...". C'est alors avec un peu de réticence que j'entrepris de soulever la plaque de métal obstruant le passage vers ces répugnants cloaques. Sitôt dit sitôt fait, je lui laissait le champ libre pour entrée la première, étant bien sûr un homme très galant. La place de premier aurait été pour moi une bien belle consolation car j'aurais pus facilement admirer son postérieur descendre l'échelle d'en bas, mais je préférais la laisser passer, au risque de me heurter à une quelconque résistance au dessous. Je n'étais pas lâche, juste prudent.

"Et voilà belle demoiselle. A vous l'honneur..."

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 28 Sep 2010 23:26 
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Les égouts vomissaient des dizaines de rongeurs affamés ! Des rats, messagers de Satan et porteur du choléra. Les émeutiers et la garde, tous courraient épris d'une peur panique, les plus téméraires, armés de bâton, à renfort de magie ou d'armes conventionnelles s'en prenaient au rongeurs, mais ces derniers effrayés par les flammes attaquaient la foule. Il mordaient les passants effrayés, ne comprenant d'où venait ce fléau.

Les rats se dispersèrent partout, dans les allées de la ville, dans le marché, les maisons, allant surprendre dans leur sommeil ceux que le vacarme n'avait pas encore réveillé. Dans la cohue, les gens reversaient les lourdes grilles de fontes qui contenaient des braises pour garder les soldats de patrouille au chaud. Les flammes virent se mêler à la fête. Jamais Silmeria n'aurait espéré un tel chaos, elle s'attendait à ce que les rats meurent, se cachent dans d'autres allées des égouts ou qu'un mage bloque par magie les sorties... Quoi d'autre. Au lieu de ça, les rats en sentant les flammes approcher avaient grimpé par la bouche qui était resté ouverte depuis l'entrée de la jeune Elfe. Personne, dans la panique n'avait jugé intelligent de boucher leur sortie à l'aide de roc et de bois.

La situation était plus que jouissive pour la Sindel qui venait de frapper un grand coup sur la ville et ses habitants.
Elle observait la panique, en silence, dans sa robe de ténèbres. Elle jubilait en regardant ces corps couchés dans la boue recouverts de rats, les hommes qui frappaient davantage le sol que ces habiles rongeurs en hurlant. La garde qui cherchait désespérément une parade à ce fléau. Les maladies que les rats pouvaient porter risquaient fort de compromettre la santé des personnes qui allaient en subir les morsures. Les baraquements de bois prenaient feu à cause des braises renversés. Derrière elle, dans les ruelles, les incendies continuaient à ravager les maisons pauvres. Ça n'allait pas durer se disait-elle.

( Le ciel est chargé de cauchemars, la pluie va bientôt tomber apaiser les flammes... Or l'eau ne saura calmer la fureur des rongeurs. Ce n'est pas une mauvaise chose, qu'ils périssent tous infestés de vermine et de maladie. )
Assise, elle restait sous les premières gouttes de pluie, elle observait la foule folle tourner, hurler, pleurer, se déchirer pour enfin comprendre qu'elle n'aurait pas le dessus immédiatement. Elle ne parviendrait à tuer les rats que par usure, or Silmeria qui avait passé son enfance dans une cave savait parfaitement que ces animaux se reproduisaient à une vitesse effarante. Elle se tourna, pour regarder à l'Est, le vent lui caressait le dos. Elle porta son regard sur les ruelles où la pluie apaisait les flammes qui dévorait les maisons dégageant une énorme fumée brune éclairée par les flammes qui mourraient.

Elle caressait ses cheveux et laissait la pluie froide tomber sur son visage, les yeux clos, offerte au ciel. Elle s'allongeait sur les tuiles en écartant les bras et laissait les larmes du ciel terminer leur course sur son corps pâle et froid. Elle écoutait la douce mélodie de larmes et de sanglots... Et elle attendit le matin, à l'abri du fléau noir qu'elle venait d'offrir à la ville de Tulorim.
Au matin, elle se rendrait à Kendra Kâr pour éviter la potence. Il y avait trop de témoins, il fallait attendre que les choses se tassent un peu.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 03:32 
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>> La crique

Il devait être midi et le marché était bondé. Coloré des tentes et des produits, le marché de Tulorim avait pour certains attraits un aspect très attrayant mais il planait dans l'air le vent de la révolte. Bien que l'ambiance paraissait chaleureuse, Ringo sentait un je-ne-sais-quoi qui pouvait pêter à tout instant. Un peu inquiet par cette atmosphère quelque peu tendue, il regardait Yami Sama s'émerveiller devant les étoffes délicates d'une tisserande. Alors que Yami Sama discutait chiffons, Ringo tendit l'oreille sur une conversation entre deux marchands. Cauder n'avait pas menti, le peuple de Tulorim accueillait avec forte véhémence le nouvel impôt qui venait d'être voté. D'après ce que le jeune moine entendit, il comprit qu'il ne se passait pas un jour sans que les gens manifestent et qu'à plusieurs reprises, la situation échappait à tout contrôle, si bien que même les gardes de la cité avaient du mal à contenir la colère grandissante des habitants.

Un peu plus loin, deux vieilles, en plus de se plaindre de maux de dos, discutaient des mêmes faits que les marchands. Ringo se sentait touché par ce qui arrivait à Tulorim et sentait aussi impuissant. Que pouvait-il bien faire à part prier pour que les choses redeviennent agréables pour chacun ? Une fillette l'extirpa de ses pensées en tirant des petits coups sur son bermuda. Crottée jusqu'aux oreilles, le teint terne, ses grands yeux humides imploraient un peu d'aide, sans doute sous forme d'argent ou de nourriture. Ringo se baissa pour parler à la fillette et il lui demanda ce qu'elle voulait. Du pain, des fruits, tout ce que Ringo pouvait donner pour qu'elle et sa famille pussent manger un peu. Pris d'une grande empathie pour la fillette, Ringo la prit par la main et arpenta les sillons du marché pour trouver un marchand de légumes. Il n'avait pas beaucoup d'argent mais s'en fichait. Il acheta ainsi une grosse miche de pains, de fruits, des légumes et négocia même un peu de viande. Ringo n'avait plus que quelques pièces en poche mais était heureux, il venait de redonner le sourire à une fillette. Qu'était-il de plus satisfaisant ? Avoir la bourse pleine ou voir un sourire enfantin ?

Ringo était content, il venait de faire une bonne action et était heureux de pouvoir rendre un peu de joie pour une famille de désoeuvrés. Subitement, il se mit à penser que la fillette avait peut-être un peu surjoué et faisait çà souvent mais lorsqu'il la vit au loin retrouver sa mère qui en pleurait presque de joie, il fut rassuré. Alors que son sourire emplissait encore plus son visage, son regard fut irrémédiablement attiré par ce qu'il se passait à deux pas de son maître. Les deux marchands dont il avait entendu la conversation haussaient le ton et devenaient de plus en plus colériques depuis que deux gardes de la cité s'étaient approchés un peu trop de près. De là où il était, il n'entendait pas ce qu'ils se disaient mais vues les têtes que ce petit monde arborait, ce n'était clairement une discussion calme et courtoise. Fronçant des sourcils, il regarda ensuite sur sa gauche où la même situation débordait d'insultes. Derrière lui, une bande de mégères hurlaient au scandale. Ringo ferma les yeux un instant et comprit de suite que la situation allait déraper...

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Dernière édition par Ringo Hoshi le Dim 3 Oct 2010 04:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 04:32 
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A peine avait-il rouvert les yeux que le marché entier déraillait de sa bonne humeur. Partout on criait, on frappait du pied et plusieurs gardes déboulaient, gourdins en main. Ringo regarda son maître et il le vit toujours en bonne discussion avec la tisserande, faisant semblant de ne rien avoir vu. Comment pouvait-il garder son sang-froid en situation pareille. Le jeune moine voulut rejoindre son maître pour s'en aller rapidement du marché cependant tout ne se passa pas comme prévu. Poussé violemment en avant, Ringo arrêta sa chute dans un panier de melons. Le calme et la sérénité de la crique s'envolèrent rapidement et Ringo se releva, en pestant, deux melons en mains. Une vieille dame, non loin, essayait de passer en se faufilant parmi les gens qui entamaient une nouvelle bagarre générale. A croire qu'à Tulorim c'était monnaie courante. N'écoutant que son bon coeur, Ringo lâcha ses melons et courut porter assistance à la vieille dame.

Il sauta en équerre, se servant des épaules d'un gros marin pour se propulser puis continua de courir vers son objectif. Avec une prestance qui l'étonna lui-même le jeune moine orchestra un saut latéral qui lui permit d'esquiver et un coup de gourdin et un coup de poireau. Au prochain obstacle, il se fit glisser sur le sol poussiéreux entre les jambes d'un garde trop occupé à frapper un couple de passants pour s'occuper de lui. Alors qu'il ne devait plus qu'entrejamber un étal de poissons, il reçut un énorme coup fouetté sur la figure. C'était mou et poisseux, ca sentait la mer et ca semblait vouloir s'agripper à lui. A nul en douter, il venait de se recevoir un coup de poulpe sur la tête. Mais il voulait aider cette vieille dame alors il laissa son assaillant octopédique et continua sa course. Un poulpe ventousé sur la tête, il ne se sentait pas très à l'aise, mais la bête, malgré ses efforts, avait l'air de trouver l'endroit agréable et ne voulait pas qu'on y la délogeât. La situation aurait pu être amusante, Ringo savait se moquer de lui-même, mais maintenant, une des tentacules lui bouchait l'oeil gauche et il y voyait moins bien. Ce fut sans doute à cause de celà qu'il se trouva être au beau milieu du champ de bataille d'un garde et d'une vendeuse de patates. Le gourdin du garde eut pour effet d'assommer le poulpe de Ringo qui lâcha prise et se retrouva sur les épaules du jeune moine. Le visage à nouveau libéré permit à la vendeuse de le mitrailler de pommes de terre nouvelles.

"Dégage, abruti !"

Un nouveau coup de gourdin sur ses fesses et Ringo fut projeté encore une fois vers l'avant, atterrissant la tête la première dans une bassine d'oursins. La coupe était pleine, Ringo était rouge de colère en partie et des pics des oursins dans l'autre. S'il fallait faire parler les armes pour se sortir de là et aider la pauvre petite vieille qu'il ne voyait plus d'ailleurs, alors il le ferait. Il saisit le poulpe sur ses épaules par les tentacules et le fit tournoyer autour de lui à la manière d'un nunchaku. Prenant une pose menaçante, il se plaça devant un garde avec un air menaçant. Malheureusement pour le jeune moine, il était bien plus doué pour s'attirer les faveurs des hommes demandeurs que pour manier les armes, et encore moins les poulpes. Une des tentacules vint lui fouetter le visage à nouveau et le garde en face éclata de rire devant le comique de cette situation. Vexé, Ringo profita de l'inattention du garde pour le fouetter avec son octopode. Il ne comprit pas trop comment il fit son compte mais les tentacules encore fraîches n'effleurèrent même pas le garde, tant et si bien qu'il se prit cette fois si toutes les tentacules sur la tête. Le jeune moine se maudit intérieurement d'être aussi gauche et fit de gros yeux ronds lorsque le garde s'apprêta à lui fracasser la tête à l'aide de son gourdin.

"Hola ! Ne va pas me l'abîmer, j'ai besoin de lui entier ce soir !"

Il était beau, il sentait bon le sable chaud et les effluves tropicales, ses cheveux bruns et courts luisaient au soleil. Les muscles bandés, il parait le garde avec son épée bâtarde et offrait à Ringo le plus beau des spectacles. Ses fesses fermes et avantageusement dessinées et moulées dans son pantalon de cuir. C'était sans doute ce que Ringo adorait le plus chez Alim, en dehors de son sourire. Alerté par la situation, un autre garde vint en renfort mais Ringo eut le temps de plaquer son dos contre celui d'Alim. Encerclés par les deux gardes, ils devaient faire corps ensemble. Et faire corps avec Alim était un exercice qui lui plaisait particulièrement. Les deux gardes se ruèrent en même temps sur le couple. Alim fit basculer son dos en avant pour éviter le coup de gourdin, entraînant Ringo avec lui dans son moulinet du bassin. Dos contre Alim, Ringo fit la toupie et fouetta le visage d'un garde avec son poulpe alors que ses pieds rencontrèrent la tête de l'autre. Curieusement son coup de pied eut plus d'effet que le poulpe. Le garde frappé par ses pieds s'écroula au sol, assommé, tandis que l'autre vacilla en arrière, le poulpe agrippé sur son visage. De nouveaux sur ses pieds, Ringo regarda la scène avec admiration. Alim le prit rapidement par la main et l'entraîna parmi la foule en délire. Les deux amants esquivèrent les coups perdus, enfin surtout Alim. Ringo, lui, se prit un pain sec dans le dos, un potiron en plein ventre ainsi qu'une pluie d'amandes sèches.

(Comme si les amandes, ca faisait mal...)

Ringo glissa sur une des amandes justement et se retrouva sur les fesses aussitôt. Les deux gardes eurent le temps de le rattraper et tous deux étaient dans une rage folle. Alors qu'Alim s'apprêtait à lui venir en aide, Ringo observa avec admiration la masse imposante qui le couvrait d'ombre. Le temps qu'il réalisât que ce qu'il se passait, Yami Sama se retournait et aidait son apprenti à se relever. Les deux gardes étaient à terre et venaient d'avoir leur compte.

"Ttttt Ringosan... Tu es aussi impatient qu'un enfant devant un gâteau au chocolat. Combien de fois t'ais-je répété de ne pas essayer les arts martiaux avant que je n'en donne mon consentement ?"
"Je n'ai pas fait exprès, Yami Sama, je vous le jure !"
"Je ne veux rien savoir, je t'ai vu ! Heureusement que ton ami Alim était là pour te tirer de ce mauvais pas. La violence n'est pas une solution Ringosan."
Heu... Vous ne venez pas de les terrasser en un coup, là, les deux gourdins ?
"Allons, allons, Alimsan, vous me flattez ! Je ne suis qu'un simple moine... Je ne terrasse pas ! Je calme ! Les mots sont souvent plus forts que les poings..."
"Hé ben... J'aimerais pas être calmé par vos mots alors..."

>> Les bains publics

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 18:35 
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La place du marché grouillait de monde. De tous les côtés on pouvait voir des étales, des marchands vendant tout et rien. Certains vendaient des bijoux, d’autres des vêtements, mais la plus part vendaient des vivres. C’était une véritable foire et pour la première fois depuis mon arrivée à Tulorim, je n’avais pas l’impression de me trouver dans les égouts.

Une ambiance joyeuse semblait régnée en apparence. Mais en passant au milieu de cette foule dense, je sentais encore les tensions qui résultaient des derniers évènements dans la ville. Je pris mon temps pour traverser cette place et regardai les différents produits proposés. Alors que passais devant un marchand de bijoux, ce dernier m’accosta.

"Vous avez de magnifiques boucles d’oreilles."

Il regardait fixement mes boucles d’oreilles symbole, pour moi, de mon appartenance au Temple des Plaisirs et de ma rencontre avec Amhalak. Je me doutais de ce que voulait ce marchant, petit, tellement petit qu’il avait l’air d’un lutin.

"Elle ne sont pas à vendre ni à échanger lutin, compris ?!

Oui oui, ça va…Pas la peine de s’énerver !"

Je ne comprenais pas moi même pourquoi je réagissais comme ça. Mais c’était plus fort que moi, cette ville me révulsait. Du dégout suintait par tous les pores de ma peau. Il fallait au plus vite que je trouve cette maison, que j’accomplisse ce que je devais accomplir et partir d’ici. D’abord je pourrais donné mon souvenir à Logan et je reverrais Amhalak qui me manquait cruellement.

Pendant que je flânais sur ce marché, je me rendis compte à quel point je me sentais seule. Et ce n’est pas Logan que je voulais à mes côtés, je le voulais lui. Celui qui m’était destiné. Je m’assis sur un banc et m’accordais un moment pour penser à lui. Même éloignés l’un de l’autre, je savais qu’il pensait à moi autant que je pensais à lui. Je m’imaginais dans ces bras, j’imaginais ces baisers tendres sur ma peau.

…on se mariera une fois que tout cela sera finit…

C’est vrai, on se l’était promit. On était sur de se marier une fois que j’aurais réglé cette histoire. Je me relevais et la hargne qui m’habitait revint en force et je traversais d’une traite la dernière portion de la place et pour m’engager de nouveau dans les ruelles, encore plus dangereuses.

Je pris une grande inspiration avant de me lancer dans les ruelles sombres.


=> Les ruelles

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 21:47 
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Alexandros prévoyait de s'acheter une pomme pour faire taire son estomac. Depuis quelques minutes, ce dernier produisait des gargouillis pour la plus grande hilarité de son compagnon de route. Malheureusement, il dû changer ses plans en voyant que le marché était pratiquement désert. C'était une anomalie si on considérait la position du soleil qui se trouvait dans son zénith. Des morceaux de tomates et de laitues à moitié écrasés gisaient un peu partout sur la place publique. Les étales étaient peut-être fermées, mais cela n'empêchait pas certains individus de ramasser discrètement des objets éparpillés sur le sol avant de se diriger vers les ruelles des quartiers. Intrigué par cette situation sortant de l'ordinaire, Alexandros descendit de son cheval, puis, tout en observant les dégâts, demanda à son accompagnateur s'il avait une explication pour l'état actuel du marché.

« Qu'est-ce qui c'est passé? »

Gabriel qui observait la scène avec curiosité guida son cheval jusqu'au côté gauche de son ami et de son maître.

« Une émeute. »

Le serviteur ne prononça qu'un seul mot avant de sombrer de nouveau dans le mutisme comme si cela suffisait pour qu'Alexandros comprenne toutes les subtilités de la situation. Réprimant un soupir d'exaspération, ce dernier se retourna vers son ami d'enfance pour envoyer un solide coup de poing sur sa jambe droite pour le sortir de ses pensées. Il avait réalisé qu'une sorte de bagarre de grande envergure ou une manifestation hors-du-commun s'était produite, mais il venait tout juste de revenir d'un trajet sur la mer de près d'un mois. Il n'avait pas vraiment eu le temps ou l'opportunité de découvrir les derniers évènements de sa ville natale. De plus, il souhaitait connaitre les raisons de cette émeute, puisqu'il n'avait jamais entendu parler d'une manifestation suffisamment importante pour interrompre les activités du marché. Il imaginait facilement les marchands cloitrés dans leur demeure entrain de calculer avec rage les pertes encourues. Une image qui vint dessiner un sourire en coin à Alexandros qui savait pertinemment que sa famille n'avait pas d'investissements dans le marché.

« Je te rappelle que je viens tout juste de mettre les pieds au port. »

Gabriel eu la décence de prendre une mine embarrassée avant de lui expliquer la colère des habitants envers la dernière mesure du conseil.

« C'est vrai, tu es parti avant l'annonce... Le conseil des marchands a décidé d'instaurer un nouvel impôt. »

Le jeune homme ne fut pas particulièrement surpris par cette révélation.

« Ils ont annoncé ce qu'ils comptaient faire avec l'argent? »

Une grimace de dédain prit place sur le visage du blond.

« Bien sûr que non. »

Le grand brun serra les poings pendant quelques secondes sous la frustration avant de détendre ses muscles. Afin de se changer les idées, il s'approcha de l'étalage le plus proche. Remarquant des tâches rouges sur la table, il les effleura du bout du doigt. Il s'agissait probablement de sang, mais il n'écarta pas la possibilité que se soit de la tomate. Ramenant son doigt, maintenant écarlate, il prit une grande inspiration et une odeur de fer remplit ses narines. Il s'agissait définitivement de sang; les miliciens n'avaient probablement pas retenu leurs coups pour disperser la foule en furie.

Apercevant une belle pomme rouge dissimulée entre deux caisses du coin de l'œil, il sauta par-dessus la planche de bois servant de table. Le marché était peut-être vide, mais il pourrait tout de même mettre fin aux grondements de son ventre. Se trouvant de l'autre côté, il se pencha pour la ramasser. Alors qu'il se relevait avec son butin, il croisa le regard d'une gamine en haillons qui regardait le fruit de ses grands yeux écarlates. Il se passa une main dans les cheveux et hésita un moment avant de sourire avec douceur et de tendre la pomme à la petite fille aux longs cheveux grisâtres.

« Est-ce que tu as vu ce qui c'est passé? »

Elle fit un geste de la tête pour confirmer tout en se rapprochant de quelques pas.

« Alors passons un accord, je te donne la pomme si tu me racontes ce que tu as vu. »

« Beaucoup de gens... tomate... hommes et bâtons... des cris... d'autres hommes... vols... »

Elle faisait beaucoup de mouvements avec ses mains pour essayer de transmettre de sa voix fluette ce qu'elle avait vu plus tôt dans la journée. À en voir sa maîtrise de la langue, elle ne venait probablement pas du comté. Sans compter que ses cheveux étaient gris, probablement en raison de la saleté, et ses yeux rouges comme le sang indiquaient qu'elle était d'origine fenrisoise. Il ne faisait nul doute pour Alexandros qu'elle était une orpheline; les enfants qui avaient perdu leur parent étaient fréquent dans cette sombre cité. S'il avait bien compris son histoire, des individus avaient profité de la situation pour piller les étalages. Sans compter qu'ils avaient probablement lancé la tomate en question pour déclencher les hostilités. Saisissant la gourde qui pendait à sa taille, le jeune homme aspergea d'eau la pomme pour la nettoyer avant de tendre de nouveau la main en direction de la fillette. Cette dernière s'empara avec rapidité de la pomme avant de partir en direction du parc. Étonné par la vitesse de la petite, l'homme de vingt ans eut le temps de cligner une fois des yeux avant qu'elle ne disparaisse de son champ de vision. Il lui aurait bien donné quelques pièces, mais il tenait pas à mettre la vie de la fenrisoise en péril. Il était déjà tombé sur le corps d'un gamin éventré dans une ruelle et il ne tenait pas à être responsable d'une telle horreur. Jetant un regard aux alentours, il remarqua la présence un homme à l'allure menaçante à une dizaine de mètres qui le regardait avec un peu trop d'insistance. Ne quittant pas le curieux personnage des yeux, il rejoignit son ami d'enfance qui observait le tout sans dire un mot.

« Nous devrions nous remettre en route. »

Le grand brun se hissa sur le dos de sa monture, puis les deux hommes partirent en direction de l'est tout en gardant un oeil sur leurs arrières. Ce n'était pas, parce qu'ils ne voyaient plus de danger que ce dernier ne les guettait pas en attendant le meilleur moment pour frapper. Ils traversèrent la grande place en désordre évitant les morceaux de bois et autres obstacles sur leur route. Par la suite, ils contournèrent le parc par le sud avant de s'engouffrer dans les rues des quartiers riches de la métropole.

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Dernière édition par Iskander le Mer 6 Oct 2010 02:55, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Marché de Tulorim
MessagePosté: Mar 5 Oct 2010 18:20 
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Alors que je regardais la belle descendre le long de l'échelle, j'entendis la foule hurler. Je n'eus pas le temps de me déporter qu'elle m'avait déjà englouti, et alors que j'essayai d'en sortir, je senti un violent choc sur ma nuque. Le réveil fut dur à supporter, ma tête me faisait mal, j'étais englué dans une marre de bout, il pleuvait, et autour de moi, rien. Le rassemblement de gens en colère avait vraisemblablement disparu depuis belle lurette, et l'elfe avec lui. Au loin, je discernais un amas de rats, se goinfrant des provisions des marchands, se délectant de leurs sacs de grains et de farines, et certain même, appréciant les délices de la chair humaine.

A cette vision, les poils de ma peau s'hérissèrent, et j'eus du mal à contenir mon dégout devant ce tas de bestioles immonde. Un jour, Irik, celui qu'on appelait le puant, m'avait dit une chose : "Les rats, c'est pire que tout ! A part peut-être les miliciens, oui, ça c'est encore pire..."

Je me rendais petit à petit compte que, la belle, avait disparu. Elle ne resterait pas dans cette ville après ce qu'elle vient de faire. C'est donc avec un grand sourire que j'empruntais le chemin menant jusqu'aux aynores, bien décidé à quitter cette horrible cité où j'avais échoué, et à me rendre dans l'une des villes que j'avais eu le bonheur de visiter, Kendra-Kâr !

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