(Bon, maintenant, il faut que je trouve un vendeur de bottes !)Evildyr se faufilait à travers les gens, trop occupés pour le remarquer. Il passa devant un étal de poisson dont l’odeur rivalisait avec celle de ses orteils (
"Tout beau tout frais, le poisson des rives de Naora"), une diseuse de bonne aventure assise devant une boule de cristal, les yeux fermés, entrain de raconter ses visions à une homme, qui semblait boire ses parôles (
"Je vous assure que votre dame ne sera jamais au courant"), pour enfin arriver près d’un très grand stand, devant lequel des dizaines de personnes étaient agglutinées. Une très grande agitation animait tout le monde. Evildyr essaya de se faufiler entre les gens, qui jurèrent et s’écartèrent sur son passage.
"Pouah ! Mais quelle odeur ! C’est insupportable !"Après quelques bousculades et quelques pieds écrasés, Evildyr atteignit un étal long d’une dizaine de mètres, sur lequel étaient entreposées toutes sortes de vêtements en cuir, en tissu et en lin. Il vit tout au bout du présentoir, une vingtaine de paires de chaussures. Il s’en approcha et vit une superbe paire de bottes en cuir.
"Combien pour ces bottes ?"Un homme d’un certain âge baissa les yeux en s’appuyant sur sa canne.
"Tiens donc ! Il est rare de croiser un nain dans ces régions ! Vous semblez bien désorienté ! Que faites-vous ici ? "Evildyr n’était pas d’humeur à discuter :
"Alors, combien ?""Très bien, très bien. Voyons… "L’homme saisit une botte et commença à l’examiner attentivement.
"Ce sont de très bonnes bottes. Le cuir a été tanné par un grand cordonnier nain. Elles sont donc très résistantes et sont entièrement étanches, autant de l’intérieur que de l’extérieur. Elles doivent bien valoir dans les 150 yus, mais je vous les cède à 50 yus""Tu te moques de moi vieil homme. Elles ne valent guère plus de 5 yus. Je sais reconnaître de vraies bottes confectionnées par un nain quand j’en vois !"Evildyr savait qu’il s’agissait bien de vraies bottes naines, de très bonne qualité, mais s’il voulait survivre en ville, il ne pouvait pas payer ce prix.
"Si tu veux petit homme. Ce sont des bottes très rares, laisse donc la place aux vrais clients !"Et l’homme se retourna auprès d’une autre cliente.
(Il faut que je trouve un moyen d’acheter ces bottes, sans quoi je dormirai dehors ce soir, et cette ville n’a pas l’air très bien famée ! Sans ma hache, je ne ferai pas long feu !)Evildyr décida de se rendre sur la terrasse d’une petite gargote aux abords du marché, et commanda une bière locale.
(Je ne peux pas voler ces bottes. Le vendeur me reconnaitrait trop facilement, il se douterait de quelque chose ! Il faudrait que…)Perdu dans ses pensées, Evildyr observait la place du marché. Soudain, il vit un gamin d’une dizaine d’années, à quelques mètres de lui, la main dans le sac d’une dame qui discutait avec un vendeur. Il en sortit une petite bourse, puis recula lentement et tourna les talons.
Evildyr sauta sur l’occasion. Il se leva, s’approcha du gamin et le saisit par le col :
"Hé, toi ! J’ai vu ce que tu viens de faire !""Non m’sieur ! J’ai rien fais !Evildyr attrapa la bourse qu’il venait de voler.
"Ne t’en fais pas, je ne te dénoncerai pas, et je te rendrai cette bourse, si tu me rends un petit service en retour."Le gamin regardait Evildyr, la peur se lisait dans ses yeux.
"Tu vois le marchand là-bas ? Si tu m’apportes la paire de botte qu’il vend, je te rendrai l’objet de ton larcin."L’enfant sembla peser le pour et le contre, puis acquiesça.
"Très bien. Je t’attendrai ici. Fais vite, il fera bientôt nuit !"Le gosse se retourna et couru en direction du marchand. Après à peine 5 minutes, Evildyr vit le gamin revenir, le sourire aux lèvres, une paire de bottes en cuir dans la main gauche.
"Voilà m’sieur !""Merci petit, tiens, et fais attention à toi…"Evildyr lança la bourse au gamin, qui l’attrapa en vol et détala.
(Voilà une bonne chose de faite. Je ne suis pas très fier de ça, mais au moins, maintenant je suis de nouveau habillé !)Evildyr enfila ses nouvelles bottes, laissa quelques pièces sur la table pour payer sa bière, et sorti du marché à la recherche d’une auberge où dormir.
(((HRP : Le bottes n'ont pas d'amélioration spécifique. C'est uniquement pour mon histoire. Merci)))