L'entrée "fracassante" SHPLASH !!!
"P'tain de bordel de Kubi d'pine d'elfe, fait ch***"Apparement le langage du nain était aussi coloré que ses cheveux. Face contre terre, il pris appuis sur ses mains pour se mettre à genoux et détailler l'endroit où il venait ... d'atterrir.
C'était une maison simple des quartiers pauvres pour une petite famille visiblement. Une épaisse couche de poussière recouvrait le sol, les meubles et quelques outils sans importance, des toiles d'araignée ornaient le lieu. La lumière était celle du jour, provenant d'un trou dans le toit causé par un mauvais entretient, les gravas étaient à trois mètres en face du grognon.
Araksis se mis debout et s'épousseta lorsque son attention fut attirée par deux traînés parallèles dans la poussière .... Prudemment le nain les suivies pour arriver derrière un bar. Une bâche, trop dépourvu de poussière pour être là depuis longtemps couvrait deux formes allongées. Deux tâches rougeâtres étoilaient l'étoffe.
(Des macchabées)Araksis tira une de ses haches et s'en servit pour soulever le sinistre linceul, le coeur battant la chamade, imaginant ce qui avait pus se passer, le nain repoussa le tissus... Des mains larges, humaines, des bras, trop blancs pour appartenir à un vivant et un visage ... un visage de mort, oh surement pas celui du vieillard s'éteignant dans son lit au milieu de ses proches, non, ce visage-là c'était le visage de la mort violente et dégueulasse, de la mort inutile dans un recoin sordide d'une obscure cité. Le cadavre regardait fixement le plafond de ses yeux vitreux, sous son menton, sa gorge béante découvrait la trachée, la carotide et la jugulaire, l'assassin n'y était pas allé de main morte, derrière une fine épaisseur de chaire on devinait la couleur blanche de la colonne vertébrale.
A côté de la tête une paire de botte elfique élimée était apparue, le rouquin fini de tirer le drap pour découvrir une elfe, son cou faisait un angle improbable avec le reste de son corps et un filet de sang courrait de son nez vers le sol, du sang frais le meurtre ne devait pas avoir plus de quelques heures ....
SHTAK !! Une flèche venait de se planter à deux doigts de sa tête, dans l'étagère. Vif comme l'éclaire le nain tira sa deuxième hache et se précipita vers la forme sombre qui se tenait derrière la porte d'entrée, celle-ci essayait désespérément de réarmer une arbalète légère.
Mi-distance, une coulée d'adrénaline descendit le long de la colonne vertébrale d'Araksis, l'électrisant, ses poils se hérissèrent et son pouls s'accéléra, ses pensées superflues s'effacèrent pour ne laisser place qu'au combat qui allait suivre. Son adversaire laissa tomber son arbalète et tira une épée courte.
Trois enjambées, le rouquin sauta sur l'ennemi en hurlant. Le spectacle saisissant du nain rouge, la bouche grande ouverte au milieu de sa barbe d'où sortait un beuglement sauvage, tous muscles saillants, prêts à frapper, eut bon effet sur l'adversaire qui se mit en garde plutôt que de tenter d'empaler le nabot en vol. D'un revers du bras gauche Araksis ouvrit la garde de son adversaire et alors qu'il se préparait à frapper au ventre du bras droit, une main gantée d'acier sortit de l'ombre pour s'écraser sur son visage et l'envoyer tituber trois pas en arrière, la lèvre supérieure fendue et le nez de travers.
Il reprit ses appuis et l'ombre sortit de son couvert : un nain vêtu d'une cape sombre. L'arbalétrier se mit en garde en évitant de s'appuyer sur sa jambe gauche, son pantalon déchiré laissait voir une vilaine estafilade et le tissu collait à sa peau là où le sang avait coagulé. Le rougeoyant ne put s'empêcher de sourire, un blessé, voilà qui faisait son affaire. Il renifla bruyamment le sang qui coulait de son nez brisé et cracha sur le côté avant de se mettre lui-même en garde.
Les deux barbus se tournèrent autour cherchant à provoquer l'autre, le blessé savait qu'il n'avait aucun intérêt à donner l'assaut, sa jambe le ralentirait et donnerait une ouverture au taré. Le taré lui hésitait à attaquer, si son adversaire ne semblait pas sortir de la garde royale naine, son entrainement devait tout de même être supérieur pour être capable de décocher un tel coup de poing.
Un nouveau reflet d'acier sortit de la cape du nain, mais ce reflet-là vint ricocher sur le mur derrière Araksis qui venait d'esquiver un couteau de lancer. Surpris, le rouge se déconcentra, son adversaire en profita pour s'avancer et tenter un coup de taille au niveau du cou. Le grognon se remémora le cadavre à moitié décapité, il leva brusquement sa hache qui heurta violemment la lame, dans cette position inconfortable, son poignet faiblit et lâcha prise, un sourire macabre apparu sur le visage de l'assassin qui le bras gauche levé et armée d'un nouveau couteau, s'apprêtait à le poignarder au niveau du poumon gauche. Le rougeoyant leva sa hache et bloqua le bras de son adversaire avec le dessus de celle-ci.
Les yeux exorbités par le combat, les nains savaient que le final se ferait dans le sang et chacun avait bien l'intention de que ce soit celui de l'autre, le souffle rauque, haletant, leur nez se touchants presque, les veines des bras et du cou saillantes sous l'effort pour contenir l'adversaire, les quadriceps tendus pour résister à l'assaut, les pieds solidement ancrés au sol : chacun luttaient pour sa vie. Deux bêtes répondant à l'impérieux instinct de survit, tuer ou être tué...
Une nouvelle attaque à l'épée, Araksis eut juste le temps de bloquer la lame à deux centimètres de son oreille gauche en saisissant l'adversaire au poignet. L'ennemi avait fait un choix peu judicieux, si Araksis était moins bien entrainé il n'était pas le moins costaud des deux et surtout il était indemne, cette position de force où il bloquait les deux bras du nain écumant était à son avantage.
Déplaçant son poids sur sa jambe gauche il mis un coup de genoux dans la blessure de l'épéiste qui ne put réprimer un hurlement, sa jambe maltraitée fléchie, affaiblissant son équilibre. Araksis tira sur le poignet de l'adversaire en pivotant sur lui-même, son visage passa juste devant celui du rougeoyant il put y lire la peur et la résignation ... le combat était gagné. Profitant de l'élan de sa rotation il abattit sa hache sur la nuque de son adversaire juste avant que celui-ci ne touche le sol, le tranchant s'enfonçât de quelques centimètre dans la chaire avant de se stopper avec un craquement sinistre sur la colonne vertébrale, le perdant s'écroula, mort, quand son visage rencontra lourdement le pavé.
Araksis se laissa tomber plus qu'il ne s'allongea par terre, les bras en croix. Il poussa la porte du plat de sa hache, mieux valait ne pas être vu dans une maison avec trois cadavres et être le seul à respirer. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement, après cette passe d'arme ses muscles avaient besoin d'oxygène pour se remettre, ses bras et son torse étaient trempés de sueur, son visage repris peu à peu, une attitude plus détendue. En y réfléchissant bien c'était la première fois qu'il tuait quelqu'un, il avait amoché, brisé des bras, des mâchoires, des mains, mais jamais pris la vie de quelqu'un et surtout il n'avait que très rarement mis la sienne en jeu comme aujourd'hui et alors que l'adrénaline lui arracha un dernier frisson d'excitation les endorphines prirent place, il se sentit léger, flottant agréablement dans cette hécatombe, détendu, paisible, il ne put s'empêcher de sourire et d'émettre un petit rire nerveux.
(Cette ville et complètement folle, bagarre et tentative d'assassinat en moins d'une heure ... mais j'fou quoi ici nom de Kubi ? Alors, ça fait ça de tuer quelqu'un ... ça change des bagarres hein mon gros ? P'tain qu'j'ai eut peur, quelle p'tite enflure de fils d'orque ce salop)Il se releva et partit chercher sa hache perdue en début de combat, il se servit de la cape pour essuyer ses bras et ses armes avant de saisir son nez entre le pouce et l'index droit. Il fronça les sourcils et ferma les yeux en appréhendant la douleur qui allait suivre.
(Un ... deux .... trois)Clac, les os du nez firent un claquement sec en se remettant en place, son nez avait triplé de volume et il faillit vomir à cause de la douleur. Il pris deux minutes de plus pour se remettre.
(Bon ... trois macchabées, une elfe, un humain et un nain ... au moins on fait pas dans le racisme ici)Il entrepris de fouiller les corps, à part leurs vêtements l'humain et l'elfe ne possédaient rien. Sur le nain il retrouva les affaires des premiers, quelques couteaux de lancer qu'il pris en prenant soin d'aller chercher celui que son adversaire avait utilisé, une armure de cuir en parfait état, qu'il retira à son adversaire avant de la passer lui-même, le cuir se tendait un peu sur ses épaules et son ventre, mais ce n'était pas inconfortable, il sera un peu moins les lacets qui servaient à maintenir les pièces en place et l'armure lui tomba parfaitement, comme si elle avait été taillée directement sur lui, il fit jouer ses articulations, l'amure grinça un peu sous la contrainte, mais ne gêna pas les mouvements, sa nouvelle acquisition le fit sourire.
"Merci de m'avoir livré mon vieux !"Il donna un léger coup de pied au cadavre comme une claque sur l'épaule. Puis il essaya la cape, le capuchon écrasa sa crête, il s'empressa de retirer l'ignoble tissus et s'assura que ses cheveux étaient toujours bien dressés sur son crane, en retirant la cape il découvrit une poche intérieure d'où il sortit un petit morceau de papier et deux lettres, l'une cachetée était tachée de quelques gouttes de sang, l'autre était ouverte.
Araksis dépliât la missive et lu, l'écriture était soignée, les pleins et déliés parfaitement maîtrisés, le papier fin :
Monsieur,
Je vous contacte pour valider ce dont nous avons parlé hier soir, ces imbéciles ne semblent pas vouloir entendre raison, aussi je me vois obligé de compter sur vos talents de persuasion pour les ramener à un comportement adéquat. Les deux voleurs possèdent une lettre dont je souhaite garder le contenu secret, je vous demande de me la ramener sans la lire. En échange de ce service et de votre discrétion vous serez bien évidemment dédommagé. De plus si j'ai bien compris vous cherchez à élargir votre clientèle, sachez que de par ma profession je jouis d'un réseau étendu qui pourrait faire appel à vos capacités.
Un rendez-vous a été convenu avec les deux fous, il faudra se rendre dans la maison abandonnée de la rue de la mouette dans les quartiers pauvres, ils seront surement armés aussi je vous conseille de rester prudent.
En espérant que votre contrat se termine par un succès.
Votre client.(Ca pue la réputation à préserver ....)Sur le morceau de papier trois mots étaient griffonnés encadrés par des symboles. "Aristif, mouette, aprem". Le tueur à gage était vraiment un amateur pour laisser ce qui devait surement être le nom de son client sur un morceau de papier. Le rouquin pris la dernière lettre, cachetée, rien n'était écrit sur la face visible, le sceau apposé dans la cire pourpre représentait un azurion posé sur une branche. Il tapota sa main gauche avec la lettre, pensif ... que faire.
(Si tu ouvres, tu peux faire chanter le vieux, mais tu vas te retrouver avec des assassins aux miches. Si tu rapportes la lettre tu peux demander une compensation financière et si tu joues bien ton coup tu peux te retrouver avec un employeur potentiel)Le rouquin rangea la lettre pliée dans son sac, fouilla à nouveau le cadavre du nain et pris ce qui pouvait avoir de la valeur ou une utilité quelconque. Puis il traîna le corps avec les deux autres avant de sortir aussi naturellement que possible dans
les rues de Tulorim.