L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 16:02 
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En venant des ruelles

Thomajan, fit tomber le lourd heurtoir contre la porte par trois fois, à peine après que son frère eut tournée les talons pour rejoindre à grands pas la forge où l’ouvrage l’attendait. Le même jeune serviteur que la veille vint lui ouvrir, et cette fois il reconnût le neveu du maître des lieux, ce dernier n’eut donc pas à attendre la confirmation d’un serviteur dans la maison depuis plusieurs années déjà.
De l’autre côté du hall attendait Théobald, soucieux de voir qui s’était présenté à l’entrée afin d’estimer si oui ou non sa présence était requise. En apercevant le jeune fils de Wiehl, il se porta à sa hauteur, s’empressant de le délester de ses bagages et de s’enquérir de ses besoins.

« Théobald, mon frère m’a fait comprendre à quel point j’étais stupide de me balader en ville seul, avec mon peu de connaissance des lieux. Il m’a d’ailleurs conseillé de prendre un certain nombre d’informations auprès de vous. »

« Monsieur votre frère a toujours été très bon, en digne membre de votre famille. Je ne suis peut-être pas si savant qu’il le dit. »

« Pas de fausse modestie, je vous prie. Je suis certain que vous serez à même de me dire ce que je dois savoir si je souhaite m’installer dans cette charmante cité. Mais ce n’est pas exactement le moment je le crains. Y aurait-il des gens de la maison de mon oncle pour m’accompagner au marché, puis au temple de Gaïa et Yuimen, afin que je ne prenne aucun risque pour les biens que je souhaite acquérir, ainsi que pour l’argent qui servira à mes achats ? »

« Il y a bien deux cochers qui sont actuellement au repos, mais je peux les faire chercher. Deux garçons dont je réponds entièrement : ce sont mes neveux, et j’ose croire qu’ils seront à la hauteur de vos attentes pour cette mission. Avec eux, vous serez relativement tranquille. Souhaitez-vous autre chose ? »

« Non, c’est déjà bien aimable à vous de les déranger. Cela entraînera-t-il des frais pour mon oncle ? »

« Leurs gages sont calculés au mois pour plus de simplicité, ils comprennent une disponibilité pour un certain nombre de travaux, et ne sont augmentés que si vraiment les tâches s’avèrent exiger une présence importante et entraîner une fatigue plus grande que celle qu’induit le soin de chevaux. Ne vous souciez pas de la question du salaire, cette balade n’entraînera de frais pour personne. Souhaitez-vous boire ou manger quelque chose avant que mes neveux arrivent ? »

« Non merci, la délicieuse fiancée de mon frère y a pourvu lors de mon passage chez-eux. Je vais aller déposer quelques affaires dans ma chambre, histoire de voyager plus léger. »

En poussant le battant de la porte de sa chambre, il trouva son lit fait, une bassine d’eau fraîche à nouveau posée sur la petite table non loin de la fenêtre, accompagnée d’un panier de fruit. Thomajan apprécia l’attention et croqua dans une pomme qui lui paraissait juteuse, plus par gourmandise que par appétit ; il savoura le goût sucré dans son palais tandis qu’il écrasait consciencieusement la chair ferme, sentant la peau résister un peu plus sous ses dents. Tandis qu’il mâchait, il se laissa tomber sur le lit, écarta les bras en s’étirant tandis qu’il laissait ses pieds en contact avec le sol ; la position n’était pas en soi confortable, mais elle lui évitait de retirer ses bottes tout en offrant un état semi-horizontal. Le plafond n’offrait pas vraiment un spectacle enrichissant pour l’esprit, mais trouver dans les légères variations de teinte les formes d’animaux ou d’objets, un peu comme on pouvait le faire avec les nuages, offrait une occupation satisfaisante pour celui qui souhaitait simplement faire passer le temps. Mais toute distraction de ce genre trouvait ses limites chez celui qui a posé le pied sur le chemin de l’âge adulte, aussi Thomajan se releva-t-il pour prendre une seconde pomme, et jeter le trognon de la première dans la petite poubelle glissée sous le lit, à côté du pot de chambre que les serviteurs avaient apparemment vidé après son départ.
Le jeune homme fixa pendant quelques secondes les barreaux de la fenêtre, se demandant si sa chambre était vraiment un endroit sûr pour son arc ; les remarques de son frère, en sus de ne pas lui remonter le moral, avaient semé chez lui les graines d’une prudence probablement exagérée. Il décida que les barreaux pourraient fort bien être descellés durant son absence, et transporta son arc et ses économies vers une des pièces intérieures de la maison, borgne, où son oncle entreposait les biens de valeur moyenne. Au retour, il passa par les latrines et soulagea sa vessie un peu trop pleine pour l’après midi qui n’allait pas tarder à venir. Dans les couloirs, Thomajan croisa Théobald, qui lui annonça que ses deux neveux étaient arrivés, prêts à l’accompagner au marché, puis au temple ; Thomajan transmit au serviteur tous ses remerciements, fit un crochet par sa chambre et prit son sac maintenant vide, et une bourse de cuir considérablement allégée par rapport à sa première sortie, et gagna enfin le hall où l’attendaient deux solides gaillards, sanglés dans un costume aux couleurs de la maison d’Addruc Beadan, l’air pas sympathique, probablement armés, même si leurs larges mains auraient suffi à assommer tout individu de trop faible constitution.

« Nous sommes chargés de vous accompagner, monsieur, et de veiller à ce que votre journée se déroule le mieux possible » dit celui qui semblait le plus vieux des deux.

« Croyez bien que nous ferons de notre mieux pour assurer votre tranquillité à Tulorim. » ajouta le second.

« Messieurs, je vous fais confiance, votre parole et la confiance que vous fait votre oncle suffit à ma tranquillité d’esprit. Je vous demanderais simplement de m’excuser si je faisais quelque chose que vous trouviez ridicule ou inconscient ; cela sera à mettre sur le compte de mon ignorance, aussi n’hésitez pas à me prodiguer des conseils que vous pensez pouvoir m’être utile à l’avenir. »

Les deux hommes se balançaient légèrement d’un pied sur l’autre, un peu gênés par de tels propos ; ils jetèrent presque simultanément un coup d’œil à Théobald, qui les rassura d’un hochement du chef. Ils se calmèrent un peu et reprirent leur attitude placide.

« Nous vous ferons profiter de notre expérience, puisque vous le souhaitez. Mon nom est Wea. » indiqua le plus jeune des deux cochers.

« Et moi je suis Woas » se présenta le plus vieux.

« Eh bien messieurs, si cela ne vous pose aucun problème, allons-y. »

« Après-vous » grommela Wea, sinistre. Mais Thomajan n’avait aucune crainte, Théobald s’était porté garant de ses deux neveux, et cela lui suffisait amplement comme garantie.

Vers le marché, par les ruelles

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Dernière édition par Thomajan le Lun 18 Oct 2010 13:00, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 01:13 
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après avoir été trainer sur 2 km il me lache et une belle femme aparis devant moi.

''bien sûr, quand je veux te parler, c'est toi qui vien me chercher''

je dit ça avec un bon sourir en face, la voilà après seuulement une journée et demi

''alors, un succès pour personne d'asser fous pour entrer dans le plan''

je me mis a faire un petit rire, presque demoniaque, avent de dire si simplement

''dans deux jours j'aurait la réponse de quelqun, si il repond non, je n'aurait d'autre choix que de le tuer le pauvre.tu a corrompu les garde juste pour me chercher?''

''oui sinon tu ne saurait pas en sécurité

-eille la grande, je mattaque a des archers, securité zero on s'entend''

''bien vue, alors quelqu'un entre dans le pan.

-il se décide, mais c'est un voleur, probablement pas un assassin.

-fait attention il peux etre dangereux, s'il vien d'ici, il seras près a te tuer

-haha, jamais il ne me ferait de mal, il a l'aire si faible.

-j'ai appris une nouvelle sur ton frère''

quand elle me prononca ses derniers mot, l'envie de rire comme se que l'on fesait disparu. mes poins se resseras si fort que du sang en colait presque.

''quel genre de nouvelle''

sest mot etais dit avec une grande envie de tuer quelqu'un

''y parait qu'il va se retrouver à yarthiss dans 1 mois pour une affaire d'arme''

mes poins se desseras en sachant ma vengence aussi près de mon but.

''alors j'irait la bas le mois prochain.''

et on repris une discussion de nimporte quoi pour le fun. vivre la liberter.

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kelan/voleur/humain


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 19 Sep 2010 19:46 
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Une fois à la maison, je laissai Luen s’occuper de rendre le précieux parchemin à Isaak et j’allai directement dans ma chambre entièrement trempée. Dire que c’était « ma chambre » ou même « chez moi » me faisais bizarre. Jamais je n’avais possédé une pièce, et encore moins un endroit qualifié de lieu vivable. J’entrai dans mes quartiers et allumai l’unique bougie. Cette faible lueur me permettrait de voir quelque chose dans ce sombre décor. Je me défis de mon écharpe et en la suspendant dans la commode, une petite trousse en tomba, émettant des tintements métalliques. Je la ramassai, intriguée de par comment elle était arrivé là, mais surtout par ce qu’elle contenait. Je l’ouvris, à l’intérieur se trouvait du matériel de crochetage. Voilà qui était bien pratique. Avec ça ouvrir les portes et les fenêtres serait beaucoup plus aisé qu’avec ma vieille dague. Dans la commode, j’y trouvai aussi un capuchon fait de cuir. Il y avait deux possibilités pour la provenance de ces objets. Soit cette commode était magique et faisait apparaître des choses, soit quelqu’un les déposait là à mon intention. L’hypothèse de la commode magique me parue bien comique, sans doute que quand Isaak trouvait des objets qui pouvaient m’être utile, il les déposait là. C’était plus rationnel et plus logique.

Comme le travail que nous avions effectué s’était déroulé le soir, la nuit était bien entamée et je commençais à avoir sommeil. J’enfilai la robe de nuit blanche, laissant mes vêtements mouillés sur le sol et me laissai choir sur le lit. Je me redressai aussi tôt, je m’étais allongée sur une babiole qui n’avait pas sa place sur ma couche. Je la saisi et l’observai curieusement. C’était une épingle à cheveux, plutôt jolie, qui avait la forme d’une petite fleur à six pétales. Je plaçai cette petite fleur blanche dans mes cheveux avec soin et me recouchai. Je m’endormis avant que la chandelle ne se consume entièrement.

Le lendemain, je me levai et cherchai mes vêtements. Ils n’étaient pas là ou je les avais laissées, c’est-à-dire sur le sol. Je les retrouvais plié sur la coiffeuse. Ils semblaient différent à d’habitude, c’est en les mettant que je su ce qu’ils avaient. Ils étaient propres. Quelqu’un avait prit mes vêtements pendant que je dormais, les avaient lavé et les avaient plié. Le contacte du tissu propre sur ma peau constituait un plaisir simple. C’est dans la joie que je descendais à la cuisine pour prendre un petit déjeuner.

Ce fut un peu plus tard dans la journée que j’appris que les deux hommes qui m’hébergeaient avaient discuté de mes actions de la veille. C’est en y réfléchissant plus profondément que je me rendais compte que j’avais été vraiment stupide. J’avais peur de ce qu’allait en dire Isaak, je craignais ses reproches plus que celles du shaakt. J’étais nerveuse quand il vint me parler de ça. Je répondais en bégayant péniblement quand il me posait des questions. Finalement, après un entretien d’une vingtaine de minutes, il me dit que demain j’allais avoir droit à une mise à niveau. Qu’entendait-il par « mise à niveau », une sorte d’entrainement, de stage, d’exercice? J’allais le découvrir que le lendemain.

Ce matin-là, je me fis réveiller tôt et sans douceur. Luen s’était équipé d’un sceau, l’avait rempli d’eau glaciale et me l’avait jeté en plein visage. Droite comme une barre de fer, je me redressai dans mon lit en sursaut. Ma journée commença avec une envie de meurtre, au moins lui s’amusait bien. (C’est ça! On va voir ce qui va t’arriver!) Grommelai-je dans ma tête. La vengeance est un plat qui se déguste froid dit-on. Il me dit de prendre avec moi ma dague et un petit bouclier qu’il me remit à l’instant. Je savais maintenant que cette « mise à niveau » consistait en un entraînement quel contre. Je m’habillai une fois qu’il fut parti et allai à la cuisine manger. Je rejoignis les deux hommes qui m’attendaient quelques minutes plus tard. À mon arrivé Luen critiqua la lenteur des filles pour se préparer, mais j’ignorai son commentaire. Je ne savais pas encore comment, mais j’allais me venger pour le sceau d’eau, il ne suffisait que d’attendre le bon moment. Je désirais une vengeance, mais aussi que nos différents se rapiècent. Ces deux souhaits réunis formaient une ambiguïté plutôt complexe. Ma vendetta m’apporterais une certaine satisfaction, mais rendrait plus difficile notre réconciliation.

« Vous ne voulez pas me dire ce qui m’attend, ou même où nous allons? » Demandai-je incertaine de leur réponse.

Je n’eus droit qu’à un « Tu verras! » de la part d’Isaak et un « Tu as ce qu’il faut? » de la part de Luen. D’un signe de tête j’affirmai que j’avais tout et je lui montrai même. Satisfait, il prôna un regard interrogateur à l’homme aux yeux de chat. Voyant qu’il abordait le même air que lui, il s’engagea vers la porte. Je ne comprenais pas ce shaakt. Il avait toujours agit froidement avec moi, et voilà qu’il se montrait presque tolérant. Était-ce la présence d’Isaak qui le mettait dans cet état, des efforts très exigeants ou le fruit d’une longue conversation? Un peu des trois peut-être. Je m’engageai à mon tour dehors, laissant le soin à Isaak de verrouiller la porte en sortant.

La crique

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Dernière édition par Miha le Jeu 7 Oct 2010 03:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 6 Oct 2010 02:40 
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Ils arrivèrent finalement aux portes de l'imposante villa. Évidemment, l'homme du marché les attendait patiemment à la porte pour les accueillir. Il avait toujours son horrible sourire sur les lèvres et il jouait avec un couteau, le faisant tournoyer dans les airs avant de le rattraper et de répéter son manège. Il était mal rasé et avait de longs cheveux noirs et hirsutes. Il portait une grande cape dissimulant le reste de son corps, mais une brise d'air, vint révéler tout un arsenal de couteaux, de fioles et d'autres objets en tout genre. Il n'était pas seul; à gauche de la porte de la cour intérieure se trouvait un autre homme revêtu d'un long vêtement blanc avec des motifs bleus, les couleurs de la famille, qui recouvrait une armure de cuir et une épée longue à sa taille. Sur son visage, on pouvait clairement distinguer son inconfort; il ne devait pas être habitué à faire ce genre de travail. Le visage fermé, Alexandros toisa l'homme aux cheveux noirs pendant quelques instants. Son manège sembla amuser sa proie qui souleva simplement un sourcil en signe de moquerie. N'étant pas du genre à s'emporter pour si peu, le cadet de la famille mit les pieds à terre, confia les rênes de son cheval à Gabriel et s'adressa pour la première fois au nouveau sbire de son frère aîné.

« Prochaine fois que vous me suivez, marchez à côté de moi. Ça vous évitera de vous faire tabasser par la milice. »

« Je ne travaille pas pour vous messire. »

Alexandros avait prononcé toutes ses paroles avec un grand sourire bienveillant sur les lèvres. Dissimulant par la même occasion, son envie d'en découdre avec l'homme. Habituellement il n'était pas friand des solutions violentes, mais il avait quelque chose chez ce personnage qui invoquait son irritation. Son sourire se résorba face à la réponse mielleuse de l'homme aux cheveux noirs qui se trouvait devant lui. Il avait pris tout son temps pour prononcer le dernier mot. Pour le guerrier novice, il s'agissait tout simplement d'un signe avant-coureur de ce qui l'attendait avec le contrôle de Galenos. Il allait écarter l'homme de son chemin, mais celui-ci arrêta son geste au dernier moment en prenant la parole.

« On risque de se croiser souvent. Je suis Borgas, chef des gardes. »

L'homme aux allures d'assassin lui tendit une main qu'il s'empressa de saisir, souhaitant en finir au plus vite avec lui. L'échange fut de courte durée et ne fut ponctué d'aucun incident. Par la suite, l'homme s'écarta pour le laisser passer pendant que l'autre garde ouvrait la porte. Alors qu'Alexandros passait à côté de lui, Borgas en profita pour approcher sa bouche pleine de dents noircis de l'oreille du jeune homme pour lui murmurer quelques mots qui avaient plutôt l'air de menaces.

« Évite le rouge, tu pourrais me donner des idées. »

Peut-être faisait-il référence au sang sur l'étalage du marché, à la pomme ou même aux yeux de la fillette, mais Alexandros se sentit visé plus personnellement. Pour une raison ou une autre, le criminel qui se présentait comme chef des gardes de la maison semblait en savoir un peu trop à son goût sur ses habitudes vestimentaires. Un signe discret à Gabriel et ils s'engouffraient tous les deux dans la cour arrière. Sous leurs pieds s'étendaient un mélange d'herbe verte et de terre battue. Un peu plus, on pouvait voir les portes du bâtiment qui servait d'écurie. Le jeune guerrier aurait volontiers profité du beau temps dans d'autres circonstances, mais sa rencontre avec son Galenos ne pouvait plus attendre.

« On se revoit plus tard. »

Les deux jeunes hommes se séparèrent prenant chacun un chemin différent. Jetant un regard nostalgique aux fresques murales qui se trouvaient sur le mur de trois mètres entourant les deux bâtiments, il se remémora le jour où son père, éternel amoureux des arts, avait décidé de les faire peindre. Il y en avait des dizaines sur les murs et encore plus à l'intérieur de la maison. Ce souvenir fugace raviva les craintes du jeune homme qui ignorait toujours l'état de son père. Le grand brun se dirigeait vers le patio externe de la maison, lorsqu'un cri de Gabriel attira son attention. En pleine réflexion, il fut surpris par l'appel soudain de son ami et il tourna la tête pour fixer celui-ci avec curiosité.

« Iskander! Au couché du soleil. À côté de la fresque du nord! »

Au début, il ne comprit pas ce à quoi son ami d'enfance faisait référence, mais il se souvint finalement du duel qu'ils avaient prévu. Heureusement que le blond lui avait rappelé cet engagement. Cet élément vint raviver sa bonne humeur perdue et il répondit au blondinet avec entrain. Il lui tardait de flanquer une raclée à son meilleur ami. Il aurait définitivement besoin de se changer les idées après ce qui s'annonçait pour être une rencontre épuisante et forte en émotions. Une vague de la main en signe d'au revoir et il était reparti en direction du patio.

« J'y serais! »

S'engouffrant à l'intérieur de la maison, il tomba immédiatement sur la servante de la famille, Marie, qui était également la petite sœur de Gabriel et une amie d'enfance. Elle échappa le vase qu'elle portait sous la surprise avant de le saisir par le bras et de l'entraîner vers l'escalier en marbre sans se soucier du dégât qu'elle venait de provoquer. Alexandros se laissa faire, puisque le bureau de son père se trouvait justement à l'étage. Personne ne lui avait dit que son frère l'attendait là, mais il connaissait suffisamment ce dernier pour savoir qu'il y serait déjà installé à son aise. Cela faisait plus d'une année que le fils aîné voulait prendre contrôle des affaires familiales. Avec ses ambitions démesurées, il ne désirait rien de moins qu'une place au conseil du comté de Wiehl et œuvrait dans cette direction depuis quelques années. La servante arrêta finalement leur course devant l'ancienne chambre d'Elisabetha, la génitrice d'Alexandros et la deuxième femme de Valeros, morte durant une épidémie. Elle ouvrit la porte et le tira presque de force à l'intérieur avant de la refermer derrière elle.

« Qu'est-ce qui te prends? »

Alexandros restait calme, mais il n'arrivait pas à comprendre l'empressement de la jeune fille qui semblait complètement possédée. Jetant un regard autour de lui, il remarqua que la chambre était toujours dans la même condition qu'avant la mort de sa mère. Enfin si on oubliait la poussière qui s'était installée sur les meubles après deux ans sans entretien. Toutefois un détail clochait dans la pièce et alors que Marie ouvrait la bouche pour lui révéler pourquoi elle l'avait entrainé jusque dans cette pièce, la réponse sauta à ses yeux. Sur la commode, il y avait un sorte de cercle ou d'ovale où il n'y avait aucune poussière. C'est à cet endroit que reposait habituellement une sorte de boîte en forme de larme qui était à la fois un héritage familial, mais surtout qui contenait de nombreuses mélodies chantées par Elisabetha. C'est cette dernière qui avait transformé la boîte ordinaire en une sorte de boîte à musique renfermant sa voix. C'était un trésor inestimable qui avait une grande valeur sentimentale pour son père et pour lui.

« La boîte. Elle a disparu! »

Il avait déjà une idée du responsable. Sentant la rage affluée dans ses veines, il se retourna vers la porte dont il saisit la poignée avant de l'ouvrir sans dire un mot. Il ne savait pas exactement ce qu'il allait faire, mais il ne pouvait pas rester immobile. Il hésita sur le pas de la porte pendant quelques secondes, puis il se dirigea vers la gauche jusqu'au bout du corridor où se trouvait une autre porte, en chêne cette fois, qu'il ouvrit sans faire de bruit. Derrière la porte, il y avait une pièce qui semblait être un mélange entre une bibliothèque et un bureau. Elle contenait plusieurs étagères remplis de documents différents à la reliure dorée, un fauteuil qui ressemblait plus à un trône et un bureau noir dont les pattes se terminaient par des gargouilles. Sur le bureau, on retrouvait quelques rouleaux de parchemins, un encrier, une chandelle ainsi qu'un statue en ébène représentant un homme armée d'une épée . Un homme se trouvait devant le bureau et il s'apprêtait à se retourner, lorsqu'Alexandros s'avança pour lui envoyer son poing en plein sur la mâchoire droite. L'homme fut propulser sur le bord du bureau qui trembla sous la force de l'impact. Essuyant le coin de sa bouche d'où coulait un mince filet de sang, l'homme d'environ trente cinq hivers fit face à son agresseur et lui sourit gentiment.

« Content de te voir aussi, petit frère. »

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 6 Oct 2010 22:04 
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Matthwew était effrayé par la réaction de son maître, il ne le connaissait pas depuis longtemps mais, il savait de quoi il était capable, cela dit, il avait appris deux sorts pendant son temps de retard: Bille de fuite et Balle de glace.
Il avait attrapé son sac au vol et était partit en vitesse des bains publiques. Il courrait dans les ruelles de Tulorim et avait même bousculé quelques passants, il s'était d'ailleurs empressé de s'excuser tout en courant. Il était propre, mais bientôt une nouvelle odeur de transpiration se dégagea de ses aisselles.

Il arriva enfin chez le vieux mage tout en sueur, il se précipita vers lui, mais son maître l'arrêta en mettant sa main devant lui.

"J'espère que tu as une bonne excuse"

Il n'était pas faché, mais avait l'air tout de même contrarié, Matthwew s'installa à table et lui expliqua tous dans les détails pendant que Tziend réchauffé la soupe.
A la fin de son récit, la soupe était chaude et le mage servait Matthwew, ensuite, il lui répondit.

"Je comprends, tu n'as pas vu l'heure parce que tu te détendais, mais parce que tu étais concentré, c'est bien. C'est encore mieux, tu as crée deux sorts tout seul".

Il souriait derrière sa barbe et sentit comme une gêne dans le cœur qu'il cacha à Matthwew.

"Bien maintenant allons nous coucher, demain tu iras nous chercher au marché, j'ai vraiment était fatigué de t'attendre aujourd'hui".

Il souriait encore, comme pour taquiner le mage élémentaire de glace. Matthwew était détendu, mais à force de travailler comme cela et d'avoir couru, il était épuisé. Avant de se coucher, il lava son bandana et s'essuya les aisselles avec du coton.
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La nuit sans nuage était passée très vite, Matthwew ne se souvenait pas de son rêve. La lune laissa sa place au soleil et au vent frais du matin. Le mage s'était levé sans même posé un regard sur son maître, il était un peu bougon lorsqu'il se levait. Il prit un peu d'argent que Tziend lui avait laissé sur la table. Il prit également son bandeau et ses habits, ensuite, il franchit la porte.

Le marché

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Matthwew - Mage - Humain


Dernière édition par Matthwew le Jeu 7 Oct 2010 20:24, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 7 Oct 2010 02:36 
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Quelques jours passèrent, je dirais même plus d’une semaine, avant qu’Isaak ne me convoque à nouveau. C’est dans une certaine excitation que j’entrai dans le salon. Là, un bon feu brûlait dans la cheminé, apportant de la chaleur dans la pièce. J’y trouvai Isaak assit dans son fauteuil qu’il avait retourné face aux flammes. J’avançai presque à la hauteur du fauteuil et signalai ma présence en me raclant la gorge. Sans quitté le feu des yeux, il m’invita à me rapprocher un peu plus.

« Je voulais te demander un service. » Dit-il d’une voix neutre, presque sans émotion.

Je me doutais qu’il voulait me demander quelque chose, s’il avait simplement voulu me parler il serait venu à moi. La perspective d’avoir quelque chose d’autre à faire qu’à tuer le temps et à m’entraîner avec Luen me réjouissais. Je lui demandais donc de quoi il s’agissait tout en me rapprochant. L’espace d’un instant il détourna les yeux des flammes qui dansaient devant lui et me tendit un bout de papier roulé retenu par une ficelle. Je pris le parchemin du bout des doigts et le rangeai dans ma poche sans trop lui porter attention. Il m’expliqua ce que je devais en faire et je l’écoutais silencieusement.

Je devais délivrer cette lettre à un homme que je trouverais à l’auberge de Grigwig le beau. Isaak m’avait donné l’image de à quoi il ressemblait et m’avais mise en garde de son penchant pour l’eau-de-vie et de sa possible agressivité s’il en avait abusé. Ces petits détails ne me réjouissais guère, mais au moins Luen serait avec moi. Je m’apprêtais à quitter la pièce avec un grand sourire quand il m’interpela par mon prénom.

« Miha! Attend! » Me somma-t-il de son fauteuil. Je me retournai prestement. « Luen ne t’accompagnera pas. »

Ces paroles me parurent comme une claque en plein visage. Il y avait à peine quelques secondes je me réjouissais qu’il soit mon coéquipier pour cette affaire, plutôt simple, mais on me le retirait. Isaak vit ma mine déconfite et m’adressa un sourire.

« T’en fait pas ce n’est pas si difficile que ça. » Il me recommanda pourtant une seconde fois d’avoir recours à la prudence.

J’acquiesçai à contre cœur et sorti de la pièce. Dans le couloir je croisais le shaakt, qui se dirigeait au salon. Lui aussi devait avoir quelque chose à accomplir pour le maître de l’escroquerie. Je lui adressai un bref sourire qui se voulait désolé pour lui, sans même qu’il soit au courant. Puis, je repartis dans mes quartiers, afin de me reposer pour ma mission.

L’auberge de Grigwig le beau

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~ Miha ~ Chasseuse de Prime ~ Niveau 7 ~


Dernière édition par Miha le Lun 11 Oct 2010 17:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 7 Oct 2010 21:37 
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Matthwew était rentré du marché, le sourire au lèvre d'avoir obtenu un rendez-vous avec une jeune femme aussi ravissante qu'intéressante.

"Maître réveillez-vous je suis rentré"

Mais pas de réponse, le maître ne répondait pas, il dormait fermement. Matthwew était amusé que Tziend était aussi fainéant que puissant c'était peut être sa faiblesse, mais la vérité fut tout autre,...

Il s'approcha du vieux mage et le secoua un peu mais, toujours pas de réponse.

"Allons Tziend, on se réveille, ne me faite pas peu ainsi".


Le visage radieux de Matthwew s'était changé en visage inquiète et triste à la fois, il le secouait de plus en plus fort, il le tenait pas les épaule et le faisait allez d'avant en arrière mais,... c'était le néant.

"Tziend, Tziend, TTTZZZIIIIEEEENNNNDDDDD

Il hurla à s'égosiller, le mentor était mort. Matthwew pleurait, en si peu de temps, il s'était attaché à cet homme dont le rêve était d'empêcher Edouard de commettre d'autres crimes. Une lettre était tombée du corps de Tziend et lorsque le jeune mage eut fini de pleuré temporairement, il la ramassa et la lue.

Mon cher ami, mon fils Matthwew,

Je suis désolé, je suis trop vieux, d'ici moins d'une semaine la mort m'emportera.
J'aurais tellement voulu t'aider plus mais, j'ai 124 ans, la magie m'a maintenue en vie bien trop longtemps et c'est le moment pour moi de me retirer à jamais.
Je te lègue tous ce que je possède, ma maison, mes objets, mes parchemins,... tous.

J'aurais vraiment aimé te donné plus mais, je n'ai plus le temps.

Adieu mon fils, durant cette courte période tu l'as était dans mon cœur.

Tziend


"Je m'en fiche de tes objets, je m'en fiche de mon entraînement, je t'aimais bien vieux fou"

Il se remit à pleurer et sortait dans la rue en brayant comme un bébé, il s'en fichait bien des regards. Une femme vint lui posé une main sur l'épaule et lui demanda ce qu'il se passait.

"Mon maître est mort, il viens de mourir".

La femme fit entré le jeune homme dans la maison du défunt et attendit qu'il ce calme. Matthwew remarqua qu'elle était rondelette, souriante, malgré la tristesse qui se lisait sur son visage. Elle lui expliqua qu'il devait aller voir le fossoyeur pour l'enterrement mais, cela ne ce passerait jamais ainsi. Un homme munit d'une armure entra dans le calme, il portait un bouc et une moustache, il avait un front court et les yeux vert plissés.

"Son orbe de vie s'est bel est bien éteinte, tu as dit que c'était ton maître, c'était le miens aussi".

L'homme se tourna vers Matthwew.

"Je m'appelle Claude, Capitaine de la garde, j'ai appris la magie en sa compagnie et cet homme n'ira jamais dans ce cimetière décrépit"


"Que voulez-vous dire"?

Matthwew avait encore des larmes dans les yeux, il avait cessé de pleurer mais, la tristesse pouvait ce lire sur son visage.

"Aie confiance en moi, un mage ne se fait pas enterré, il faut l'incinéré, d'une part car, c'était comme un roi pour beaucoup de monde et d'autre part car, un corps de mage peut être dangereux".

Le jeune mage réfléchit un instant, il avait raison, entièrement raison. Matthwew n'avait plu de larme dans les yeux, il avait repris un certain calme.

"Où allez-vous faire cela?"


"Dans la plaine de Tulorim, il voulait que ses cendres soit éparpillés la-bas, reste ici, s'il te plait le temps de rassemblé du monde pour la veillée funèbre, prépare toi à avoir beaucoup de monde".

Les deux personnes partirent en fermant la porte, Matthwew resta seul avec le corps du vieil homme. Il rangeait un peu la maison, il ne pensait plu à son rendez-vous avec la jeune fille mais bel est bien à son maître. Il n'avait plu envie de pleurer, il rangeait pour accueillir les amis de son maître.

*Il était tant aimé que ça pour être considère comme un roi?*


Huit heures plus tard, la maison était rangée de fond en comble, plus un gramme de poussière, plus une seul trace de saleté à terre et pourtant ce n'est pas ce qui manquait. Les livres, feuilles et parchemins étaient classés et rangés dans des étagères et bibliothèques. La nourriture était rangée dans un placard, Matthwew n'avait pas faim et il n'avait pas soif non plu.

Il était temps de pensé à l'héritage, il avait reçu un tas de parchemin, quelques toges et le bâton puissant de Tziend, mais il savait qu'il était trop faible pour l'utiliser et qu'une toge emplie de magie puissante pouvait absorbé totalement le corps et l'esprit d'un faible porteur. La maison était petite mais, confortable et elle était emplie du souvenir du vieillard.

Matthwew ouvrir la porte, il était temps que les amis de son mentor arrivent et en effet, le nombre de gens croissait en quelques minutes, les gens faisaient la queue pour venir saluer une dernière fois le mage. Comment Claude avait t'il fait pour rameuter autant de monde, s'était une grande ville et beaucoup de personne était méprisable mais, même les plus méprisables étaient venues et pleuraient. Le jeune mage reconnu bien vite le tenancier de la taverne, les hôtesses des bains publiques et même son rendez-vous qui s'était installé auprès de lui, elle lui remit ses condoléances et partit en pleurant.

Plus la nuit s'approchait, plus le nombre de gens augmenté. Ils étaient tous triste et silencieux. Claude était là, il présenta ses respect à Tziend et alla parler à Matthwew.

"Mes condoléances mon ami".


"Je m'appelle Matthwew, j'étais le disciple de Tziend depuis peu".


"Il est vraiment attachant cet homme, il était gentil, agréable avec tous le monde, mais ne se laissé pas faire".

"Je sais. Comment avez-vous fait pour réunir tant de monde".

"Nous l'avons dit tous simplement, les gardes l'on fait passé de foyer en foyer".

Le garde avait enlevé son casque et ses court cheveux châtain était apparut devant le jeune mage. Cet homme paraissait sympathique et Matthwew ne savait que faire de la maison, il devait partir loin pour régler des comptes.

"Il a écrit un testament avant de mourir, je ne peux,..."

"Faites ce qu'il vous à dit, je ne peux pas accepter votre offre, c'était la décision de Tziend, cette maison est à vous, ainsi que toute ses possessions".

Claude l'avait coupé, il savait ou il voulait en venir, il lui présenta à nouveau ses condoléances et partit. A deux heures du matin, les gens ne venaient plu, la veillée funèbre était finie. Matthwew ne put dormir, il s'assit prêt du corps de son père de substitution et ne bougea plu.

A huit heure du matin, Claude vint les chercher, il enveloppa le vieillard dans une couverture et ils partirent ensemble vers la plaine de Tulorim.

Les terres aux alentours

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 7 Oct 2010 22:24 
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Le jeune mage était rentré, la mine réjouie d'avoir trouvé les mots pour se soulager, maintenant, il pensait à Tziend mais, lorsqu'il était vivant et heureux, d'ailleurs il se souvint de son visage quand il la découvert inerte, il était souriant.
Matthwew prit les fruits, les légumes et les poulets qu'ils avaient achetés au marché, il fouilla des tiroirs et trouva une centaine de Yus qui pourraient s'avérer utiles.
Il y avait également deux silex pour allumer le feu. Il prit une couverture confortable pour se réchauffer au coin du feu et prit également une gourde et l'a remplit d'eau.

Il mit tous cela dans son sac et se coucha dans son lit, il ferma les yeux et réfléchit et à force de réfléchir, il s'endormit. Il rêvait de Tziend, c'était comme ci il l'accompagnait mentalement durant son dernier voyage. Il était désormais heureux d'avoir rencontré un homme comme lui et d'avoir découvert la joie d'avoir une père.

Il était si fatigué qu'il dormit jusqu'à dix-huit heures. Il se leva, prit son sac, son bâton et son épée et partit en fermant la porte à clé.

*Je reviendrais mon ami, une fois que j'aurais réglé ce problème de taille, je prendrais soin de ton chez toi*.


Et il partit enfin dans la direction du port.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 10 Oct 2010 04:07 
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(((Post précédent: Les ruelles)))

Tâtonnement. Reprise d’équilibre. Appui sur la béquille. Effort pour se relever. Voila. Tâte autour de toi. Des parois, du bois, je ne sais pas, JE NE SAIS PAS!

Respire. Sens. Le bois, évidemment. Mais plus. Ça sent… vert. Des légumes. Plein de légumes. Dans le bois! DES LÉGUMES DANS DES CAISSES! Cache toi, derrière, derrière les caisses… Mais fais plus vite! Il faut éviter le danger, cette fois, faites qu’il t’évite… LAISSE MOI TRANQUILLE!

Tâter le bois. Le longer. Du vide. Une ouverture entre deux rangées! Vite, cache toi, coince toi entre les deux. Voila. Baisse toi! Main sur la caisse, l’autre par terre, descente. Voila. Maintenant, silence. Faites, mais faites qu’ils ne s’arrêtent pas ici! Je ne veux pas être trouvé, pitié…

Silence funeste. Angoisse dévorante. Mais que se passe-t-il? Affût, reste à l’affût! Sans cesse! Tant de sons, cesse de sursauter à chaque fois. Écoute, mais écoute donc! Si tes oreilles pouvaient saigner à trop écouter, elles le feraient sûrement…

Cliquettement. QU’EST-CE? Encore. Une goûte d’eau. Imbécile, c’est juste de l’eau! Grondement sourd de la foule en arrière-plan. Des pas, tant de bruits de pas dehors… Lesquels sont dangereux? Attendre… Reste caché. Oh? Plus légers, moins prononcés… mais nombreux. Très nombreux. Des enfants? Possible… Pffff. J’ai peur d’enfants… Pathétique! JE VEUX MES YEUX!

Définitif. Plusieurs pas, qui se rapproche de la porte. Des halètements! Des petits pieds qui courent. Oui, définitivement, ils courent. Continuez, ne vous arrêtez pas, continuez, aller!

Ils sont devant la porte. Ils courent toujours. Bénis soient tous les Dieux (SAUF TOI!), ils vont m’oublier! Courrez, plus loin, partez, pitié!

Voix. Ponctuelles, peu nombreuses, mais définitivement des voix. Écoute. Mais calme toi et écoute! Aigues. Hautes perchés. Clairement des enfants. Pas plus de douze ans, je crois. Certains définitivement moins. Et qui passent leur chemin, qui t’ignorent, qui partent… Espoir! Ils vont t’oublier, ils…

''Eille! La porte… elle est brisée!''

''Oh! Viens, on va voir! Il y a peut-être à manger à l’intérieur.''

Non. Non non non non non non non!!! Ouste, partez, pas ici, NON! Pitié, par pitié! Ne panique pas, cache toi, serre toi contre les caisses, il ne faut pas qu’ils te voient! Pitié, pitié, pitié, pitié…

''Euh… Hein! C’est quoi ça?!''

''On dirait qu’il essaie de se cacher devant les caisses… J’y comprends rien!''

Terreur. Idiot. Caché devant les caisses! Imbécile… Relève toi, il n’est peut-être pas trop tard… Contrôle ta voix, ne flanche pas, ne bégaye pas! Une main sur la béquille, un effort… Relève toi!

''Bonsoir, je euh… je… je ramassais euh… mon chapeau…''

''Regarde ses yeux! C’est un aveugle, il a les yeux crevés!''

''Chuttttt! Avertis pas les autres, il est tout amoché, on se le garde juste pour toi et moi!''

''Héhéhéhéhé!''

On se le garde… Oh, non. S’il vous plaît, tout, mais pas ça! Et leurs voix, excitées et méprisantes… Sensation de frisson sur l’ensemble du corps. Prépare toi, garde le contrôle, ce n’est peut-être pas ce que tu crois…

''Je, euh… je vais partir maintenant…''

''Eh oh, où c’est qu’il croit aller, le pas d’yeux?''

''C’est qu’on a faim nous autres!''

''Les légumes! Prenez ce que vous voulez, mais… laissez moi! Je veux juste partir!''

''Ouais on va la prendre, ta verdure. Mais avant, c’est le blé qu’on veut, si tu comprends ce que je veux dire!''

''Si tu nous en donnes assez, il se pourrait qu’on te laisse partir. C’est une possibilité.''

''Hahaha!''

Les orphelins de la rue. Je comprends mieux l’inquiétude précédente de mon guide… Frayeur. Je ne veux pas être maltraité, je ne veux pas me battre! Pas dans ce corps, pas maintenant, oh je ne veux pas souffrir encore… Oublier, disparaître, je veux que TOUT se termine! Je veux en finir… Terminer…

ARRÊTE! Vivre. Tu veux vivre. CALME TOI! C’est le pire moment pour paniquer! Calme toi et réfléchis. Tu es seul avec deux enfants. Des enfants. Pas de panique, pas de panique, il doit y avoir une façon de t’en tirer… Ce ne sont que des enfants…

Recule. Vite! Douleur de chaque muscle, de chaque plaie, qui proteste. Recule! Encore! Recule, vite, oublie le mal, recule!

Petit choc dans le dos. Une pile de caisses. Tourne, et recule encore! La main dans le sac. Tâtonnement. Fouille! Contact froid, métallique. Le poignard! Doigts qui se referment sur le manche. Armé.

''Eh, il s’en va! Vite!''

''Merde, il fait noir là-dedans! Aller, allume ta torche!''

Ils n’avancent que peu. Recule! Crissement d’une pierre sur le silex. Le noir! Il faut qu’ils puissent te voir… Recule encore!

''Bon, on y va!''

Voix enfantines, mais oh combien porteuses de sombres promesses. Éloignées de quelques mères, au moins. Bruit d’une flamme qui jaillit soudainement. Concentre toi… Bruit de crépitement? Le feu, ils ont créé le feu… Bruits de pas. Ils ne parlent plus, mais ils avancent. Ils se séparent… Non, oh non! Ils vont essayer de t’encercler!

Respire. Encore. Calme. Vivre. Rien d’autre ne compte que de vivre, maintenant. Immobile. Écoute. Lame pointée devant.

Respiration. Pas feutrés. Crépitement sporadique de la flamme… Droit devant… OÙ est l’autre? Merde, ne le perds pas, écoute, ÉCOUTE!

''Pof!''

À gauche. La douleur à mon épaule en est la preuve. PETIT CON! Enfants, des enfants, des foutus enfants silencieux! Écoute!

''Poc!''

Dessus de la tête… Pas très fort. Un bâton de bois sans doute. Celui de devant a profité de ta confusion. Frappe!

Vide. QUE LE VIDE! Il n’est plus à gauche… OÙ??????

''Pouf!''

MES FLANCS! Arrêtez, mais arrêtez! Directement sur une des côtes brisées, douleur! Il a frappé ta côte brisée! Reprend ton souffle, cesse de haleter, merde de merde, RÉAGIS!

''HAHAHAHA!''

Mon capuchon qui retombe sur mes épaules. Sûrement déplacé par leur bâton… Ils s’amusent. Ils sont en train de jouer! Petits souffles, j’entends leurs pas par moments, les bâtons qui fendent l’air… Impuissance! Merde, merde, mais ressaisis toi! MA CUISSE!!! Douleur cuisante!

''Alors, il va le donner, son argent? Ou peut-être qu’il s’amuse, Yeux Crevés?''

''Hihihihi!''

Réfléchis! Il DOIT y avoir une solution, quelque chose!

La torche. ILS te voient et toi pas. La torche. La torche, la torche… ''Baf!''

''GRUMBL!''

La main! Salauds, ils veulent que tu lâches ton arme… Cramponne toi y! Balaye l’air devant toi… Vide. Encore. Petits rats! Et vifs, si vifs… Recule, recule… les caisses. Tâtonne, longe les caisses… Humide. Palpe, touche… Les légumes! Euh… des courges!

Empoigne. ''Ouch!'' Petit vicieux, mon ventre… HAINE!

Courge. Plein de courges. Lance les! Encore, encore, plus fort, lance, lance, lance!! Craquements sonores des courges qui éclatent sur le sol. Encore! Ils vont reculer, force les à reculer!

Moins de coups. Répit. Douleur… faiblesse. Tu ne tiendras plus très longtemps… Ecchymoses. Élancements. Mal...

''HAHAHA!!! C’est une bonne idée ça!''

''Ploush!''

Visage. Le nez. Souffrance… humiliation. Une courge en pleine gueule. Enfoiré, je te hais, je te hais, je vous hais! D’autres. Je les entends voler. De côté, mets toi de côté, présente ton flanc… J’ai honte, j’en ai marre, j’ai peur! Que ça cesse, que ça cesse, je les HAIS! Je TE hais! Pourquoi, pourquoi?

Désespoir. Que faire??? Encore des courges, encore des coups… Ils n’arrêteront pas, jamais, je les déteste! JE VOUS DÉTESTE TOUS!

Froid glacial. Froid presque vivant, qui se répand dans l’estomac et remonte. Vers le cœur. Froid qui augmente à chaque coup, à chaque rire moqueur, à chaque humiliation. Froid désormais si familier… Froid honni. Froid détesté, SON froid à LUI! Mais froid qui représente ta seule, ton unique chance… Concentre toi. Ignore tes membres meurtris. Le froid les engloutit dans son royaume d’insensibilité. Reste éveillé! Conscient. Contrôle. Garde ton contrôle, ne laisse pas le froid sortir, pas maintenant, pas encore! Garde le contrôle!

La torche. Ils te voient, mais tu ne les vois pas. La torche… Concentration. Le froid. Lâche le, lâche le sur la torche! Éteins toi, éteins toi, éteins toi, éteins toi, éteins toi, éteins toi, éteins toi…

''Eh ho, il est mort tu crois?''

''Naaaa, regarde!''

''HUMMPF!''

Coup en plein sur la tempe. Il y a mit de la force! Désorientation… Et rien qui se passe, le bruit de la flamme qui continue, qui continue, encore et encore… Faible odeur de poix brûlée. Froid, j’ai si froid… Haine… Désespoir… Échec. Impulsion quasi-irrésistible de partir, de ne plus rien sentir… Haine… Froid. Battements de cœur irréguliers, cœur qui n’en peut plus, qui menace de geler. Et la flamme qui continue!

LUI. Horrible être. C’est pour TOI qu’ils m’agressent, je le sais! Conscience, reste conscient… Agis!

Lui. Le tout pour le tout. Il doit se moquer de toi, rire de toi, il va te tuer! Il tient la torche. Haine brûlante et froid glacial. Agis!

Laisser aller. Laisser sortir. Il va le sentir, oh oui, souffre! Souffre, enfoiré, sens la douleur! Sens la comme je la sens, souffre! Reste éveillé, ne tombe pas, vit, vit, vit, vit… Vivre, il faut vive, c’est tout, vivre… Souffre...

''Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!''

Cri. Si aigu. Qui n’arrête pas. Un cri où perce la surprise, l’incompréhension… et l’inconfort. La douleur même. Et le froid qui sort, qui quitte mon intérieur… SOUFFRE! C’EST LE MOMENT!

Impulsion des jambes. Ignore les protestations de ton corps rompu et saute! Bondis! Pieds qui quittent le sol, corps qui s’élance… Ne bouge pas, souffre et ne bouge pas, reste où tu es! Faites qu’il ne bouge pas!

Sensation rêche du tissu sous les doigts. Serre! Agrippe toi, ne le laisse pas s’éloigner! JE TE TIENS! Tu vas voir, tu vas voir, tu vas voir! OH TU VAS VOIR!

Poignard. DE TOUTES TES FORCES! Bandes tes muscles, frappe, FRAPPE!

''AHHHHH!!!!''

Choc sourd. Bruit écœurant du métal pénétrant dans la chair. Sensation divine. Chaud. Chaud et liquide… du sang! Tu saignes, enfin! SOUFFRE! C’est ça, cri, n’arrête pas…

Explosion de douleur dans le dos. L’autre… Il frappe. Il ne rit plus, il cogne dur! Pour vrai! Martèlement du bois contre la peau, contre la chair… Contre ma chair. Chaque coup se fait l’écho de ceux du bourreau d’hier. Insoutenable. Étoiles… On dirait que je vois des étoiles… Je vois… oh…

RESTE CONSCIENT! Oublie le mal, LA TORCHE! Laisse le poignard dans la cuisse, la torche, la torche, LA TORCHE!

BOIS! Le manche sous les doigts. Serre, tire, arrache la! Il résiste, il ne veut pas! Coups, presque rythmés, qui martèlent le dos… Combat pour la torche, combat pour la vie… Une main pour tenir ses vêtements, l’autre pour la torche… La torche…

Arrêt du temps. Combat de deux volontés, de nos volontés. Ne t’évanouis pas, force, force! Éteins leur lumière. Lâcher la torche, c’est lâcher ta vie… VIVRE!

Glissement. Main qui tremble sous l’effort. Étoiles dans la tête… Relâchement abrupt. GAGNÉ!!! À moi, à moi la lumière! Tension et relâchement des muscles du bras. LANCE LÀ! Le plus loin, le plus fort possible. Adieu la torche.

Les coups s’espacent. Se font moins précis. Ils ne savent pas, ils ne savent plus où tu ES! Ne le lâche pas, frappe, frappe, encore, encore!

Tâte son corps. La cuisse, le poignard! Agrippe le, voila. Sors le, mon arme, entre mes doigts! Flot de sang qui me recouvre les mains. LE POIGNARD!

Agitation, incohérence, mouvements infinis, bruits, cris, odeurs… Délire. Incompréhension. HAINE! Frapper, frapper, blesser, vaincre…

Sanglots? Gémissements. Cris. ON NE RIT PLUS, HEIN!

''Pitié, laissez moi, je veux partir, pitié! J’ai si mal, ARGHHH!!''

''Oui, lâche le, par pitié!''

Choc sonore. Il est tombé au sol… Maintiens le! Utilise ton poids, tombe aussi! Sur lui! Et frappe, encore, encore, encore… Lame qui entre, qui sort… Sang… Délire…

Te repousser, il tente de te repousser, constamment… Faiblesse? Il faiblit, oui! Moins de pression, moins de force… Et il cri, et il pleure, et ça continue…

Les coups dans mon dos ont cessé. Depuis quand? Aucune idée. Frapper, encore, encore, toujours plus… Encore…

Encore…

Encore…

Silence. Soudain. Il… il ne bouge plus. Ne cri plus. Où suis-je? Je… Silence. Complet. L’autre est… je ne sais pas. Je… Euh…

Il ne bouge plus. Vraiment plus. Sensation poisseuse… Couvert, recouvert de sang. Surtout le sien. Il… mort…

Silence. L’autre doit être parti… parti. Terminé. Fini. JE VIS!!!!

Partir. L’autre… Il peut, il va revenir… et pas seul. Partir. Vite!

Détrempé. L’odeur, la sensation, la tiédeur… Tu es couvert de sang. Et de courge. Ressaisis toi. Enlever ta chemise du dessus. Frottements, bruissements du tissu. La laisser ici. Enlever le sang, le sang, partout… Laisser le sang ici…

Où suis-je? Tâtonnements. Du cuir. Le sac… Laisse y ton poignard. Voila. Tâte, encore… Du bois. Les béquilles!

Calme toi. C’est fini. Douleur… La douleur revient. Oubliée pendant la lutte… Souffrance. Je veux que ça se termine, je n’en peux simplement plus… Partir.

Prise d’appui sur les caisses. Se relever. Souffrance… mal… Partir… Où? Où est la sortie? Calme toi, calme toi et réfléchis… Écoute… Sens…

Salée. La mer. Odeur des temps heureux, odeur de ton enfance… Par là…

Un pas. Un autre. Cette fois est la bonne, cette fois c’est terminé... Boite plus vite, il faut partir! Faites qu’ils ne reviennent pas… Ne pas s’évanouir…

Dehors. Choc du vent sur la peau. DEHORS! Sens, sens la mer, vers la mer… Marcher vers la mer… Ne perd pas connaissance…

Plus silencieux. Rien que les bruits de la ville au loin. Rien qui soit proche. Marcher vers la mer… Marcher pour ne pas tomber… Marcher pour oublier...

Aujourd’hui, tu as survécu. Tu as vaincu. Survécu. Vivre…


…Vivre…


Aujourd’hui, tu as tué. Pour la première fois. Aujourd’hui, tu as assassiné…


…un enfant…





Je me demande comment il s’appelait.

(((Prochain post: La Taverne)))

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Lerceval Talrion, Demi-elfe, Fanatique


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 13 Oct 2010 13:53 
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Par delà les nuages lointains surplombant de leur masse protectrice l'étendu océan calme, doré à cette heure du jour, on voit l'astre éternel sortir de sa cachette. Le jour naissant offre des lumières chaleureuses au frais matinaux qui sont debout à cette heure de la journée. Peu d'entre eux y font attention, mais ceux qui regardent en ce moment, à défaut de se frapper et de hurler leur haine, le soleil prendre vie ont à leurs yeux un spectacle à couper le souffle.

En continuité des toits de la ville s'étend la mer à perte de vue. L'eau est ponctuée de navires, le ciel d'aynores. On voit des gens animer le sol, la vil s'active à son rythme, pendant que le fleuve du Temps coule inexorablement sur le flan du Mont Monde. Le Monde prend vie devant les yeux de ces trois petits être perchés en haut d'une tour de garde nichée en profondeur de la ville. Comment ils sont montés là, personne ne le sait, pas même le gardien de la tour qui à ce moment, tout content de ses trente nouveaux yus, sifflote un air populaire en mâchant son pain matinal.

"Il est loin."

"Trop loin ! Et on est trop haut !"

"Ta gueule, Gep-eur."

"Il faut qu'on le rattrape !"

Au loin, invisible par la quasitotalité de la population, au delà de l'horizon, un point noir disparaît. Un but inaccessible, peu importe la hauteur où se trouve son poursuivant. Une proie inaccessible. Un oiseau migrateur au voyage interminable, indéterminable. Impossible de savoir où il va.

"Il faut qu'on prenne le large si on veut l'attraper."

"Ou alors, on reste ici et on attend qu'il revienne …"

"Non."

"Mais !"

"Pas de mais ! On y va, t'as pas à y redire."

"Allons-y !"

"Mais comment ?"

On n'entend, après ce cri désespéré, plus que le vent soufflant fort violemment en haut de cette tour. Un de ces trois êtres identiques, l'air complètement ahuri, regarde hébété un autre tendre la main et pointer son doigt vers l'océan. Son absence de parole dénote un manque évident de nécessité d'explications. Comment voyager sur l'eau ?

"En bâteau, triple idiot."

"Ces choses ne sont pas dignes de confiance !"

"Tu préfères nager, peut-être ?"

"Théh ! Pas bête ! On peut nager, aussi."

"Mais ça va pas bien !"

"Oh ! Calmez-vous. Pourquoi n'attendrions-nous pas sagement le retour de l'oiseau en faisant le tour du continent, comme il était prévu initialement ?"

"Réfléchis, abruti."

"Et c'est toi qui me dis ça ?"

"Rhaa … franchement. Si on ramène ce géant à Déhant, imagine un peu la gloire qui tombera sur nous !"

"C'est dangereux, la célébrité."

"Rien n'est dangereux. Allez zou ! On perd du temps, là !"

"Voui ! On perd du temps, exactement !"

"Je vous aurais prév …"

"Tu ferais mieux de redescendre, ou tu vas te faire descendre, petit-homme."

Un grand homme vient de sortir d'une porte derrière le trio concertant. Son armure étincelle au soleil nouveau. Il a l'air alarmé. Pendant qu'il file se pencher au muret, il s'explique.

"Jour d'inspection, j'avais oublié. Le capitaine va arriver d'un moment à l'autre."

Il scrute un moment les ruelles, au sol.

Une seconde.

Deux secondes.

Trois secondes.

Quat … "Il arrive."

"Où ça ?"

"Pas l'oiseau, abruti de sinari !"

"Hein ?"

"Le capitaine sera là dans trois minutes si on a de la chance. T'en as une moitié pour filer ou je dois t'arrêter pour effraction dans un bâtiment militaire."

"Pas envie !"

"Moi non plus, ça me vaudrait une pénalité ! File de là !"

Il pousse un des trois compères vers la porte, un peu trop brutalement, ce qui a pour effet de le faire dévaler les escaliers spiraloïdes sur le dos, tête en avant, avec option tonneaux.

Gepsy se retrouve en bas des escaliers, cul par dessus tête, les jambes écartées. Ses deux frères arrivent en courant et trébuchent sur son évident postérieur.

"Il faut partir, vite !"

"Bien vu ! J'y avais pas pensé, tiens !"

"Relève-toi, qu'on puisse filer de là !"

"Ouais, ouais. Ça va !"

Il fallut quelques secondes au groupe pour se retrouver apprêté à fuir. Ils s'en allaient pousser la porte quand il fut stoppé dans son mouvement.

"Regarde."

"Quoi ?"

"On n'a pas le temps !"

"C'est notre argent !"

"C'est plus le notre, on l'a donné !"

"On doit le récupérer."

"On peut pas ! C'est du vol !"

"Dans son intérêt."

"Hein ?"

"De quoi ?"

"Explique-toi."

"Que ferait une bourse de plus de vingt yus dans une tour de garde ?"

"On n'a pas le temps !"

"Pas faux, tiens."

Là-dessus, l'être apprêté à pousser le panneau de sortie retourne dans la salle pour récupérer une bourse en tissu de lin posée sur une table haut placée. Et une minute après, il est dehors, courant presque entre les gens marchant, criant, frappant dans les ruelles. Gepsy fuit à travers le danger ce qu'il n'a pu qu'estimer être un autre danger. Il ne voit pas devant lui, il ne voit pas où il va, mais il court.

_________________

Gepsy, téméraire et courageux
Gepsy, parano et suspicieux
Gepsy, fainéant et bienheureux


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 26 Oct 2010 23:59 
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En venant de la Milice

Eriaric et Eroild prirent le chemin du sud, ramenant leurs capes sur leurs plastrons, pour éviter de laisser paraître les armes de la Milice qui s’y étalaient, afin de ne pas attirer l’attention que de tels signes ne manqueraient pas de susciter. En effet, depuis la mise en place des taxes, il arrivait que se révoltent par intermittence la population, et dans ces moments là, il ne faisait pas bon représenter l’autorité civile. Il leur a suffit de traverser la large route pour gagner leurs logements, où ils ne prirent pas le temps de fournir des explications : Thomajan les attendait, plus près qu’eux de la Bibliothèque, les dieux seuls savaient ce qui pouvait lui arriver s’il tombait sur un groupe en colère.

Thomajan avait lui aussi fait preuve de prudence en retirant son casque. Geste heureux, puisqu’il croisa sur le chemin du retour quelques émeutiers venant du Marché, alertés du mouvement qui se faisait en direction de la Bibliothèque. Le couvre-chef se trouvait sous les pans de son veston, aussi se contenta-t-on de l’apostropher pour lui demander de rejoindre l’élan plébéien, ce à quoi il répondit qu’il se rendait justement chez lui pour chercher du renfort. On le laissa poursuivre son chemin sans encombre. Les hommes qu’il avait vu n’étaient pas armés, ou du moins pas visiblement, et cette constatation lui mit un peu de baume au cœur.

Lorsqu’il pénétra dans la maison de l’oncle Addruc, il veilla à exiger du serviteur qui lui ouvrit le plus grand secret sur sa présence, certes temporaire, et à ne pas se faire entendre en gagnant sa chambre : une rencontre avec sa tante signifierait invariablement prendre du retard dans ses plans, et deux compagnons l’attendaient. De plus, il était en mission, et il ignorait combien de temps la Bibliothèque tiendrait face à la foule. Mieux valait ne pas traîner. Il prit l’étui de son arc, et troqua ses vêtements de ville contre ceux qu’il enfilait lors des voyages, plus grossiers mais sûrement plus résistants et adaptés à la situation. A pas de loup, il fit le chemin inverse pour regagner la porte de la maison, se félicitant de la discrétion dont il avait fait preuve. Par la grille de l’entrée il guetta si Eroild et Eriaric s’étaient déjà présentés, mais il avait de l’avance sur eux. Quand il les vit paraître dans la rue, il sortit, le casque toujours dissimulé, tout comme eux cachaient aux regards indiscrets leurs torses protégés d’acier.

« Êtes-vous prêts ? »

Pour seule réponse, les deux fils de Wiehl tapotèrent l’épée dont le fourreau battait leur cuisse gauche à chaque pas, et adressèrent à leur compagnon d’arme un sourire carnassier. Sous leurs casques, ils avaient déjà l’air plus redoutables, prêts à en découdre si cela s’avérait nécessaire.

« Il nous faudra passer par des rues détournées, tous se seront nécessairement massés devant la grande porte, et c’est là que nous aurons le plus de chance de nous faire prendre par la masse. »

« Je ne connais pas Tulorim, je n’y ai débarqué que ce matin, pour les questions d’itinéraires, je ne peux malheureusement pas vous être d’un grand secours ! »

« Ce n’est pas grave, nous connaissons un peu l’endroit » le rassura Eroild « nous pourrons te guider. Je crois savoir qu’il y a une entrée secondaire à la bibliothèque, celle qu’empruntent les serviteurs. »

« Comment sais-tu cela ? »

« Eh bien on va dire que l’on m’assignait souvent à l’étude à la bibliothèque dans mon enfance, et mon maître préférait lire au soleil, sur le perron. Lorsque l’on est gamin, on trouve vite le moyen d’échapper à une atmosphère pesante… J’ai demandé à un serviteur qui a eu pitié de moi et m’a indiqué une échappatoire. Seulement, un jour mon maître m’a pris à me balader dans la ville, et après cet épisode malheureux dont mon postérieur se souvient encore, j’ai passé de longues heures enfermé dans cette bibliothèque, avec cet homme sinistre sur le dos… »

« Eh bien ! » s’exclama Thomajan en riant « Ton maître aurait dû être fier de toi ! Maintenant nous voilà tirés d’un pétrin dont nous n’aurions su que faire, nous pouvons au moins entrer et estimer la situation de l’intérieur ! »

« Et surtout mettre entre nous et les émeutiers de solides murs » plaisanta Eriaric.

D’un pas qu’ils eurent tôt fait de rendre harmonieux, ils prirent les chemins qu’indiquait Eroild, se sentant l’âme d’une troupe en marche vers l’ennemi, en quête de gloire et de renom. Cela valait mieux que de se dire qu’ils n’étaient que trois pour faire face à une situation dont ils ne sauraient pas vraiment comment se dépêtrer.

Vers la Bibliothèque

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 13:53 
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En venant de la Milice

Alors qu'il soulevait le heurtoir de la porte d'entrée, il ne lui accorda pas un sourire pour sa forme de poisson, et s'il n'avait pas eu l'esprit occupé ailleurs, il s'en serait rendu compte, car c'était la première fois. Seulement, son corps accusait le contre-coup de la tension provoquée par la mise en scène face à l'émeute de la Bibliothèque, et ses pensées étaient toutes pleines de l'idée du succès. Le serviteur qui vint lui ouvrir eut sur son visage une légère expression de surprise en le voyant, mais se contenta de lui souhaiter la bienvenue, en l'informant que sa tante exigeait qu'il vienne en personne lui donner des nouvelles de sa santé. Thomajan remercia le valet pour le message, et prit le chemin de la chambre qui lui avait été proposée pour son séjour : il comptait tout d'abord déposer ses affaires, mettre son or en sûreté, passer des vêtements qui ne sentiraient pas la fumée et aérer ceux qu'il avait sur le dos.

Thomajan tardait à venir, puisqu'il avait préféré faire une toilette sommaire avant de se présenter à sa tante : à mesure qu'elle patientait, la liste de reproches qu'elle comptait adresser à son neveu gonflait, et atteignait un stade critique. Une colère de bien courte durée, qui s'évanouit lorsqu'elle vit paraître le garçon, la mine rafraîchie par de l'eau clair faute d'être reposée par une bonne nuit de sommeil. Sans lui poser la moindre question, elle tourna autour de lui à la manière dont un cavalier examine un nouveau cheval dans son écurie, et revint à sa place initiale, rassurée de constater que le jeune homme ne présentait aucune blessure physique visible.

« Eh bien, tu as mis du temps à revenir... N'as-tu pas pensé que je m'inquiéterais, moi qui pensait que ces simples formalités administratives seraient courtes ! »

« Mais, ma tante, elles l'ont été autant que faire se pouvait. C'est à peine si j'ai consacré quelques instants à inscrire mon nom et ma résidence sur un registre. Me voilà officiellement Milicien ! »

« Alors pourquoi n'es-tu pas revenu plus tôt, petit sacripant ? Tu te serais fait des amis sur le chemin ? »

« Eh bien, oui et non... »

« Allons, allons, ce ne peut être oui et non, décide toi un peu ! »

« J'ai bien fait la connaissance de deux fiers fils de Wiehl, mais ce n'était en aucun cas sur le chemin de votre demeure : nous avons consacré ce temps où vous vous êtes inquiétée à servir tous trois la Milice de Tulorim. »

« La Milice ? Mais... Mais... Tu étais en mission ? »

« Oui ma tante, en mission, mais je ne peux malheureusement rien vous dire pour l'instant. »

« Oh, par tous les dieux du bien ! Je m'inquiétais et toi tu ne veux rien me dire ! Mais tu es d'une cruauté avec ta chère vieille tante ce soir. Je serai muette comme une tombe, alors, tu peux me dire ce que tu as fait... »

Thomajan hésitait, sachant pertinemment que sa tante s'empresserait de se vanter auprès de ses amies du rôle de son neveu dans l'évènement de la Bibliothèque. D'un autre côté, elle ne le lâcherait pas avant qu'il ne lui ait livré tous les secrets de sa participation. Le meilleur parti qui lui apparut fut de lui raconter ce qu'elle souhaitait entendre.

« Eh bien ma tante, puisque vous désirez tout savoir, je vous raconterai tout, mais allons dans votre salon, je suis las. »


Le second dîner que prit Thomajan avec son oncle et sa tante se déroula à nouveau dans l'intimité. Ne voir personne ne le dérangeait pas, il avait eu son compte de contact avec les bonnes gens de Tulorim pour les prochains jours. Bien entendu, Sceyla glissait parfois une remarque sur l'absence d'invitées de l'âge du jeune fils de Wiehl, et de la possibilité qu'il y aurait d'en convier une – avec ses parents, d'honnêtes marchands – dès le lendemain. Elle animait la conversation, car son mari était ce soir là perdu dans ses pensées, et son neveu ne savait pas trop quoi raconter. Les deux hommes se contentèrent d'un échange, où Thomajan expliqua qu'il avait rempli avec brio une mission pour la Milice, suite à quoi Addruc exprima sa fierté et son contentement à l'idée que l'or qu'il versait à la ville aille dans la bourse d'individus servant réellement les intérêts de la communauté. Fort heureusement, il ne réclama aucun récit par le menu des aventures du garçon, qui aurait été bien incapable de lui servir le même mensonge qu'il avait conté un peu plus tôt à Sceyla Beadan. Comme personne ne parlait, le temps du dîner ne fut que fonction de la capacité de chacun à mâcher plus ou moins vite et à déglutir dans la foulée, au grand désespoir de la maîtresse de maison.

L'oncle Addruc se leva, et ce fut le signal que les deux autres attendaient : Thomajan s'apprêtait à souhaiter une bonne nuit à ses parents, et à leur expliquer qu'il partirait le lendemain, lorsque l'oncle posa sur son épaule une main lourde, l'invitant par ce geste à le suivre jusque dans son bureau. C'était une pièce borgne, aux murs recouverts d'étagères et d'armoires, où s'entassaient livres et parchemins reliés, comptes et rapports d'activité, tout ce qui lui servait au quotidien dans la bonne gestion de ses affaires. L'homme prit place dans son fauteuil, et invita Thomajan à s'installer sur une chaise non moins confortable en vis-à-vis : pour faciliter la conversation, le marchand retira de son bureau une pile de parchemins et des boîtes d'échantillons qui obstruaient un peu sa vue.

« Thomajan, tu te doutes que si je t'ai fait venir ici, ce n'est pas pour le simple plaisir de t'empêcher d'aller te reposer au plus vite. Je me doute que ta mission n'a pas été de tout repos, sans quoi tu nous en aurais sans doute parlé. C'est ta réussite qui m'a décidé à t'entretenir d'un sujet qui me préoccupe. »

« Qui vous préoccupe, mon oncle ? Allez-y, je vous écoute, dites moi. »

« Tu sais que je fais du commerce avec quelques villes d'Imiftil, et même de Nirtim... Eh bien certaines de mes affaires semblent être sous le coup d'une menace, et il me faut intervenir, seulement je ne peux rien faire moi même. J'ai quelques intérêts à Eniod, notamment dans la production d'or et d'épices... Oh, cela date du temps où les familles en place avaient besoin d'argent pour s'établir. D'ailleurs, le royaume à toujours besoin d'argent, malgré les mines qui n'enrichissent qu'une minorité. Bref, j'ai entendu des bruits concernant une agitation des shaakts, qui sembleraient avoir des vues sur Eniod. Si le royaume doit être menacé, je préfère retirer ma mise, je n'ai plus l'âge où l'on considère une perte avec mépris, se disant qu'on la compensera plus tard par une bonne affaire. »

« Que puis-je faire pour vous, mon oncle ? »

« Te rendre à Eniod avec une lettre de ma part, estimer la situation et faire au mieux pour mes capitaux. Je sais que par ton père, et les quelques bons conseils que je te prodiguais à chacune de tes visites, tu as acquis un bon sens commercial. Tu n'es pas un idiot, j'ai confiance en toi. De plus, tu sais te débrouiller en dehors de la ville, tu es à même de voyager sans te perdre à chaque détour du chemin... Bien entendu je pourrais envoyer des messagers professionnels de confiance, mais ils ne feraient que me rapporter des informations, et transmettre des ordres, il faudrait que j'ai un correspondant sur place à même d'agir à ma place. Or ma confiance en mes employés à des limites, et courir le continent n'est plus de mon âge. J'ai immédiatement pensé à toi, mais j'hésitais encore un peu... Ta réussite m'a ouvert les yeux : tu n'es plus un enfant, tu as de l'esprit, du corps, et un solide bon sens pour lier les deux. »

« Vous me flattez, mon oncle. Et quand devrais-je partir ? »

« Quand cela te plaira. Je ne peux pas t'empêcher de rentrer chez-toi et de profiter de ta famille. Ou de rester en ville si tu le souhaites. Mais si tu acceptes, il serait bon que tu partes le plus vite possible. J'ignore ce qui peut se passer, mais avec les shaakts, on ne sait jamais. »

« Mon oncle, je vous ferai part de ma décision demain, ce sera probablement très tôt, je le crains, mais je ne peux faire autrement. Je serai levé pour assister au départ de la caravane qui s'en retourne chez mon père, et je vous dirai à ce moment là ce que j'aurai choisi. »

« Merci Thomajan, tu es un bon fils pour mon frère, et un bon neveu pour moi. Je suis fier que tu ai trouvé ta place à Tulorim, et déjà commencé à gagner ta vie comme un honnête homme. Et ton père sera fier aussi, n'en doute pas. Maintenant va, et bonne nuit à toi. »

« Bonne nuit à vous mon oncle. »

Il se retira de la pièce, laissant le marchand à ses occupations. La proposition l'avait surpris, et le laissait encore désappointé : ainsi, il n'était plus un enfant aux yeux d'un des membres de sa famille, mais bien un homme à qui l'on pouvait faire confiance pour des affaires de la plus haute importance. La mission de la Milice, c'était une chose : il avait signé, était devenu une recrue, il était donc normal qu'on ne le laisse pas oisif. Que sa propre famille porte sur lui un regard différent avait bien plus de portée.

À peine eut-il gagné sa chambre et refermé sa porte qu'il désencorda son arc, afin de ne pas trop solliciter le bois. La corde roulée, le corps glissé dans son étui de cuir, il s'avisa qu'il n'avait pas rendu à la Milice les flèches qu'il avait emprunté.

(Ils ne doivent pas en être à vingt flèches près ! Je les confierai à Theobald qui chargera quelqu'un de les ramener pour moi.)

Il entreprit de faire ses bagages, ce qui n'exigea pas de lui un temps trop long, il s'agissait surtout de réunir ses vêtements, ses quelques maigres effets dans son sac, et de serrer solidement les lanières de celui-là. Son manteau reposait toujours sur la chaise : il le renifla et estima qu'il ne sentait plus tellement la fumée, pas plus que s'il avait bivouaqué quelque part dans la montagne autour d'un feu de camp généreux sur lequel on aurait jeté un peu de bois vert.

(Partir à Eniod ! Ce serait un long voyage, je ne suis jamais allé aussi loin de ma vie. Mon monde, c'est le domaine de mon père, le piémont, Tulorim, guère plus. Il existe des autres villes, des autres continents, ça je le sais. Mais si on m'avait dit que j'aurais l'occasion de les visiter ! Eniod... Que dirait mon père si je ne rentrais pas ? Oh rien sans doute, si je lui rédige une lettre pour tout lui expliquer, et lui raconter mon succès à la Milice. Il sera fier de moi. Je me souviens encore des récits qu'il me contait lorsque j'étais plus jeune... Ses voyages, les lieux qu'il a visité... Tout ce qu'il a pu faire avant de rencontrer ma mère et de s'installer... Mes deux frères sont déjà fixés et ne tarderont pas à être papa. Quoi qu'il faudrait que Predrip trouve une demoiselle à sa convenance. Mais moi j'ai l'occasion de vivre des aventures... J'ai dispersé une émeute avec seulement deux compagnons ! Un petit voyage, ce n'est rien, je connais bien la moitié du chemin jusqu'aux montagnes, le reste ne doit pas être si dangereux, sans quoi mon oncle ne chercherait pas à me confier cette tâche...)

Il s'était déshabillé et avait plié ses vêtements pour les poser sur son lit. Il savait qu'il y avait dans la chambre un nécessaire d'écriture et du parchemin. Sans hésitation il se dirigea vers le coffre au pied du lit, retira les quelques vieux jouets de son enfance et sortit la boîte où étaient enfermés encre, plume, parchemins, lames. Le parchemin était déjà convenablement préparé, il n'eut pas besoin de le gratter pour le rendre propre à l'écriture comme cela arrivait souvent. Cependant, il dut tailler les plumes qui n'avaient jamais été utilisées, ce qu'il fit de manière plus ou moins élégante, peu habitué qu'il était à cette pratique.

La plume suspendue à quelques centimètres au dessus de l'encrier, il se demandait à qui adresser cette lettre. À sa tante, pour lui dire au revoir (elle ne serait probablement pas éveillé lorsqu'il quitterait la ville avec la caravane) ? À son père, pour lui expliquer les raisons de son absence prolongée ? Chacune des deux solutions était lourde d'implications. Il hésitait à accepter sans plus de réflexion la proposition de son oncle, et cette hésitation le préoccupait : qu'est-ce qui pouvait le retenir d'accepter ? Sa soeur, sa mère, son père lui manqueraient ? Mais il ne pouvait rester toute sa vie dans le cercle familial sous prétexte qu'il était le petit dernier. Grarec avait depuis longtemps quitté la maison et ne semblait pas être malheureux, au contraire, il s'épanouissait dans la voie qu'il avait choisi.

(Et si c'était là l'occasion à ne pas manquer ? Celle que l'on attend jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'elle est derrière nous ? Un travail d'homme, la confiance de mon oncle, un voyage jusqu'à Eniod. Bien entendu je pourrais partir plus tard, aller voir d'abord comment vont mère, père, Pellan, ou bien m'attarder à Tulorim. Mais si je ne pars pas maintenant, j'ai peur de ne plus pouvoir partir, et de rester à jamais figé dans mon existence telle qu'elle est maintenant. Si je ne peux pas me détacher de ma famille, que je n'ai quitté que depuis quelques jours, pourrais-je le faire si je retourne à leurs côtés ? Ou repousserais-je l'échéance de plus en plus, jusqu'à ce que la situation se règle sans moi ? )

La réponse s'imposa à lui et imprégna chacune de ses pensées, si bien qu'il rédigea la lettre d'une traite, sans briser son élan pour une réflexion prolongée sur le mot à employer pour exprimer ce qu'il ressentait. L'impulsion de la jeunesse se manifestait en lui plus fortement que jamais.

« Mon bien cher père...

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 15:19 
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On avait répété à Thomajan, lorsqu'il se trouvait face à un dilemme, que la nuit portait conseil, durant toute son enfance. Plus tard, on avait arrêté, il avait passé l'âge des maximes plus ou moins sages de ce type : il les avait tant entendues qu'il était capable d'y recourir seul. Cette nuit avait été agréable, sans rêve, un temps envahi par un lourd sommeil réparateur duquel le fils de Wiehl eut du mal à s'extirper lorsque le serviteur vint frapper à sa porte à l'heure à laquelle il avait demandé à ce qu'on le réveille. Comme il ne pouvait pas rester indéfiniment couché, puisqu'il s'était engagé auprès de son oncle à lui fournir une réponse tôt, et qu'il devait dans le même temps confier un paquet pour sa famille à la caravane. Il relut rapidement sa lettre après s'être habillé, et ne trouva rien à y retoucher : il était satisfait de son travail, ses explications étaient claires, c'était tout ce qui importait véritablement.

L'oncle Addruc attendait déjà devant la table du petit déjeuner où rien ne manquait : fruits, pains, pâtisseries, viandes, jus, lait, eau, thé... Il y avait de quoi nourrir bien plus de trois personne, et Thomajan n'ignorait pas que les serviteurs avaient le droit de consommer les mêmes mets que leur maître après le repas de ceux-ci ; il y en avait à Tulorim qui achetaient plus de nourriture qu'il n'en fallait et la jetaient ensuite aux ordures, afin de montrer qu'ils étaient assez riches pour se permettre de gaspiller : l'oncle Addruc et la tante Sceyla n'étaient pas de ceux-là, et Thomajan s'en félicitait. Il prit place en face de son oncle qui tartinait de beurre frais une large tranche de pain, qu'il recouvrit d'une généreuse portion de confiture d'orange avant d'y croquer à pleine dent. Le garçon jeta son dévolu sur quelques tranches de lard grillées à en être croustillantes, et sur le plat d'oeufs brouillés. Il se servit également un grand gobelet de jus de pomme pour dessécher son gosier irrité par l'air sec de la côte.

« Bien dormi Thomajan ? »

« Oui mon oncle. »

« As-tu pris ta décision en ce qui concerne mon affaire ? »

« Oui. Je vais faire ce voyage pour vous vers Eniod, et je tâcherai de défendre au mieux vos intérêts. »

« Eh bien ! Voilà une bonne nouvelle » s'exclama l'oncle Addruc d'une voix forte où perçait le soulagement. « Et quand souhaites-tu partir ? »

« Ce matin même. J'ai réfléchi, et je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille tout de suite plutôt que de repasser chez mon père : je crains de ne pas partir si je regagne le domaine, de vouloir rester plus longtemps chez moi, dans mon petit confort, dans ma vie tranquille, alors que vous m'offrez de vivre une aventure. »

« Sage réflexion. Je suis ravi de ta décision, et encore plus de voir que ta délibération n'a pas emprunté les chemins de l'enfance qui ne mènent pas toujours là où on le souhaite. Non seulement tu te comportes comme un homme, mais tu penses comme un homme maintenant ! Ah, ne rougis pas ! Et dire qu'il y a quelques années encore tu n'étais qu'un enfant... Le temps passe vite. Et puis tiens, voilà que je me sens vieux ! Mange, mange, si tu veux partir aujourd'hui, il faut prendre des forces. Je suppose que tu voudras confier quelques effets à la caravane, alors ne perds pas de temps. Pour ma part, je vais préparer ton départ. Rejoins moi lorsque tu auras le ventre plein. »

Thomajan ne se le fit pas répéter deux fois, et fit honneur à tous les plats jusqu'à ce qu'il sente sa faim se résorber, sans pour autant abuser car il ne voulait pas que son estomac trop lourd soit un facteur de retard sur le chemin qui l'attendait. Il avait pris la décision de s'acquitter de sa mission avec diligence, pour concilier son envie de revoir sa famille et sa volonté de vivre de nouvelles aventures à même de l'enrichir – sur le plan matériel espérait-il, ainsi que sur le plan humain.

Dans le bureau l'attendait déjà l'oncle Addruc, qui venait de terminer tous les préparatifs lorsque Thomajan pénétra dans la pièce. Le marchand confia à son neveu des lettres qui le feraient reconnaître auprès des chargés d'affaire à Eniod comme son représentant direct, ainsi qu'une autre lettre à confier au responsable de l'écurie pour la location d'un cheval, dont le prix irait directement sur les caisses du marchand. Thomajan le remercia chaleureusement pour une telle attention, la perspective de ne pas faire le voyage à pied le rendant à ses yeux bien plus attrayant : la chevauchée dans son imaginaire faisait partie de l'image de l'aventurier, du voyageur que ne peuvent arrêter ni la distance ni les obstacles de l'homme ou de la nature. Il se voyait déjà franchir les plaines, grimper les collines, passer des veillées à se réchauffer contre un poitrail puissant alors que la nuit se faisait fraîche, galoper sous une pluie battante vers la lueur d'un abri.

Le dernier présent de l'oncle Addruc fut tout aussi agréable, voire plus : il lui confia une vieille cape de dissimulation qui lui avait appartenu dans sa jeunesse, à l'époque où il consacrait plus de temps à la chasse qu'à la bonne marche des affaires commerciales. Sur cette cape, soigneusement pliée, reposait une petite outre de cuir clair, qui ne devait guère contenir plus de quelques gorgées de liquide. Le marchand expliqua qu'il s'agissait du reste d'une potion que lui avait un jour préparé un alchimiste, et qui donnait du coeur au ventre lorsqu'il s'agissait de courir : il y avait déjà eu recours lorsque lors d'une chasse il s'était retrouvé poursuivi par un sanglier dérangé dans sa sieste. La cape pliée parut lourde à Thomajan, et pour cause, elle contenait une pelle de campagne qu'avait un jour acheté l'oncle Addruc à un nain, qui n'encombrait guère un voyageur et qui par un astucieux jeu de pivot pouvait aussi faire office de pioche grossière.

Le fils de Wiehl et son parent se rendirent au salon pour discuter de l'affaire dont le premier allait devoir se charger pour le second. Addruc expliqua à son neveu tout ce que ce dernier devait savoir pour comprendre au mieux comment fonctionnaient les affaires familiales à Eniod, et comment les préserver. Il lui donna le nom et les adresses de contacts qu'il pensait sûr, et celui d'un prêteur qui sur présentation d'une des lettres lui donnerait la somme qu'il désirerait, si celle-ci restait dans les limites du convenable. Ils arrivaient presque au bout de leur discussion lorsqu'un des serviteurs vint avertir son maître que le chef de convoi de la caravane se rendant au domaine de Nydeil Beadan était à la porte, et désirait savoir s'il devait emporter quelque colis, et prendre des nouvelles de Thomajan.

Le garçon donna au chef de convoi sa lettre et le paquet des achats qu'il avait réalisé la veille au marché, et lui recommanda de se montrer prudent sur la route, tout en lui souhaitant de faire bon voyage. Il lui demanda également de transmettre à tous les membres de l'expédition ses salutations.

« Te voilà donc prêt à partir Thomajan... Encore une fois merci d'avoir accepté de me rendre ce service, je ne sais vraiment pas comment j'aurais fait sans toi. »

« Ce n'est rien mon oncle, vous m'offrez le voyage et l'occasion de partir à la découverte du continent, c'est à moi de vous remercier. »

« Me remercier de te faire prendre des risques ? Ah ! Ce que tu es drôle. Mais je n'ose pas en rire, de peur d'attirer sur toi le mauvais sort... Que Yuimen éloigne de ton chemin tous les obstacles et veille sur toi. Je ne me consolerais pas s'il devait t'arriver quelque chose. »

« Il ne m'arrivera rien par votre faute, mon oncle. Je serai le seul à blâmer s'il m'arrive quoi que ce soit. Et il ne m'arrivera rien, car je serai prudent, ou je triompherai de l'adversité si elle vient se mettre en travers de mon chemin. »

« Brave garçon... aller, va, je dirai au revoir pour toi à ta tante, et j'enverrai à ton père un messager pour lui expliquer en détail à quel point je suis responsable dans ton absence. »

« Merci ! Et portez-vous bien. »

« Sois prudent ! »

Son neveu se contenta de lui adresser un signe de la main, pour ne pas crier à travers la rue. Il avait pris ses bagages, son arc et son carquois, la cape fut promptement glissée entre les sangles de son sac, les lettres dans une poche intérieure de son manteau qu'il laça jusqu'au col pour que personne ne puisse y glisser la main dans une bousculade. Addruc se demandait encore s'il avait bien fait d'envoyer son neveu, mais il était maintenant trop tard pour faire demi-tour, il était parti.

Vers les écuries de Tulorim

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 19:53 
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4 bonne heure setais ecouler depuis que mira me retrouva.on parlais de tous et de rien comme si la vie etais belle, coucher sur le toit d'une maison quelquon.tous ce qui compte en se moment, sest que l'on a la belle vie.

''DÉGAGER''

cria un homme que lon vue 3 toit plus loin nous cibler avec sont arc

'' DÉGAGER JAI DIT

-vaux mieu debarquer sans riposte, tempis pour ebene, j'agirais seul cette nuit

-maudit arc... tu veux faire le coup seul

-oui

-DEGAGER OU JE VOUS TUE SEST VOTRE DERNIERE CHANCE''

je décendit suivi de mira et coura dans la foule, cette deniere ne pus sempecher di faire un doigt d'honneur

''VOUS VOUS CROYER TOUS PERMIS''

cria l'homme visiblement offusquer avent de tirer la fleche en plein en dessou de sa pointrine.

''MIRA

-elle a eu se quelle méritais

-sest un point non-mortelle dutout

-je sait

-TAGUEUL''

jempoigna mon poignard et sauta sur le toit du garde.etent asser pres de lui, il fit tomber son arc et pris on épé.je pris donc mon couteaux de lancer et lui fonce dessu en donnant un violant coup sur son casque et le fis tomber.

''bat toi equitablement si tu est un homme''

pris dans cette provoquation, lhomme jeta tous son armure sauf sest fleche et son épé.

''tu tien a mourire pour cette sal...

-TA GUEUL''

donnant un violant coup au ventre de lhomme qui perdit son épée et glissa le toit avent de se racrocher a une main. je me mis au bord juste oiu il se trouve

''je devrai te tuer tu sait

-pitié aide moi, laisse moi la vie sauf

-ta quand meme blesser mon amie''

comptentent le corp de la jeune fille evanouis et de sa beauté, kelan serra son couteaux et sans meme réflechir il levas son bras et cria

''TU MÉRITE QUE LA MORT''

et propulsa a une vitesse eclaire la lame droit au milieu de la figure. la lame senfonca au comple et le tua sur le coup en tombant.efondrer sans vie au sol, je recupéras mon couteaux avent de rejoidre la pauvre blésser.

''mira réveille toi....MIRA... je te jure que je les turais tous.'

-cal...calme toi kelan, cache nous dans la batiste la''

elle pointa une batiste quand elle sest reveiller pendent mon monologue.je la traina et on entra par la fenetre du deuxieme etage sachant que l'escalier etais deja detruis.

je sorti de ma poche, un bandage que je placat en dessou de sa poitrine juste sur la blessur.on resta a cette endroit 3 heure avent que mira me diset quelque chose d'hinatendu.

''pourquoi tu tais autent mis en colère quand jai été tirer.''

je devenas rouge, sachant que sétais une reaction un peu exagèrer.[/color]

''sest que, depuis la mort de ma soeur, tes la seul personne a qui je peux faire confiance

-tu la tuer sans meme dissimuler le corp

-je men fous, ya aucun garde dans cette endroit, je me demende quesqui fesait la

-ché pas,bon ben repose toi un peu avent que je t'expolique le nouveau plan.''

et on se mis a parler de tous et de rien pour rire et se calmer.

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kelan/voleur/humain


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 18 Nov 2010 00:01 
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quelque heure plus tards

''bon je doit t'expliquer se nouveau plan

-je t'écoute

-il a un ancien entreprise fermer qui contien plusieur barie de 10 litre de gaz autement inflammable.sous préssion en barrie, sa fait une mini explosion qui créer un feu giganteste et tres puissant qui, si est en contacte directe avec le gaz, bruler 45 minute non-stop avent de faiblir.toi et les hommes (((20 garde))) vous iréz les voler pour attendre mais info.

-sest des simple garde

-d'étrompe toi, il on chacun la force de tuer a 1 personne, toi garde de grade 2 de la milice.

-bon je voie.pourquoi avoir fermer cette usine et avoir tous laisser a l'interieure

-veux tu réellement le savoir

-oui''

mira pris une grande respiration et dit

''une folle avec une sorte de dague ressemblent a la tienne, a tuer TOUS les personne qui se trouvait a l'interieure.la légende dit qu'elle si trouve encore.

-une bête sauvage quoi

-exacte, il pareit qu'elle mange les corp a la fin

-je naurait qua la tuer alors''

je m'approcha de la fenêtre et sauta en bas pour aterire en roulade.le soir etais si beau et je souriait en sachant que demain matin, sa va etre une panique générale.je me sentais plus fort qu'il y a un mois, et enfin j'allait me prouver mes nouveaux talent.

_________________
kelan/voleur/humain


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