Evildyr regarda Killak se lever, discuter quelques secondes avec le tavernier, et revenir.
"Talic m'a donné une adresse d'un forgeron en ville. Je vais t'accompagner, il me faut des armes de corps à corps et je veux t'aider à trouver le salaud qui t'a fait ça".Evildyr fut surpris :
"Il se fait tard, il faut que je me repose, et que je soigne mes plaies. Je vais aller prendre une chambre auprès de l'aubergiste. Nous pourrions nous retrouver ici demain matin, cela te conviendrait-il ?"(Je ne peux pas lui dire que j'aimerais partir à la recherche de Aggir seul...)Evildyr termina rapidement son assiette et sa bière, déposa quelques pièces pour payer les consommations, et se leva en direction de Talic avant que Killak ait eu le temps de répondre.
"Chef ? Une chambre et une bouteille de ton alcool le plus fort s'il te plaît."Talic attrapa une clef accrochée sous le bar, prit une bouteille sans étiquette, remplie d'un liquide marron, et les tendit à Evildyr. Il paya son dût, fit un signe de main à Killak, et commença de grimper les escaliers vers le premier étage.
Killak, quant à lui, semblait surpris d'une telle réaction.
"Désolé mon ami" murmura Evildyr,
"Mais je ne souhaite pas attirer d'autres personnes dans mes recherches. Peut-être aurons-nous la chance de nous croiser dans le futur..."Evildyr arriva au premier étage. Il regarda le numéro inscrit sur le porte-clefs crasseux qu'il tenait dans la main.
(Numéro 15)Il regarda à sa gauche
(Numéro 11)Il avança dans le couloir sombre, éclairé par quelques bougies. Un sol en bois craquait sous ses pas. Les murs blancs et nus de toute décoration, étaient jonchés de tâches. Une légère odeur d'urine planait dans l'air.
Evildyr passa devant la porte numéro 13, d'où s'élevaient des cris de femme.
(Je parie que la chaise d'un des miliciens de la table d'en bas est vide...)Evildyr arriva à la porte numéro 15. Le 1 était décroché et pendait à l'envers, alors qu'une tâche qui semblait être du sang séché jonchait le sol sur le pas de la porte.
Il glissa la clef dans la serrure, força légèrement, et la porte s'ouvrit.
La chambre était plongée dans le noir. Une fenêtre, qui donnait sur la bâtisse d'en-face, laissait entrer quelques rayons de lune.
Evildyr alluma une bougie. Il découvrit une petite chambre exigüe, dans laquelle se trouvaient un lit et une commode.
(Je ne reste qu'une nuit, cela fera l'affaire !)Il s'assit sur le lit de paille au milieu de la pièce. Les cris de la femme étaient toujours audibles.
(Pourvu qu'ils finissent vite !)Il déboucha la bouteille d'alcool, en bu une longue gorgée, puis se renversa le contenu de la bouteille sur le visage. En même temps qu'il sentait le liquide lui bruler la bouche et l'estomac, une douleur atroce se dégageait de son arcade et de sa lèvre. Il retint un cri, serra les dents, et recommença.
(Il faut que je dorme. Demain, je me rendrai à la forge de la ville, bien que je doute que l'artisan s'occupe de faire des haches pour nain...)Evildyr bu une dernière gorgée du tord-boyaux de Talic, puis s'allongea sur son lit.
Il s'endormit presque instantanément.