L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 26 Aoû 2010 21:17 
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Ce fut Isulka qui me fit sortir de mon sommeil, en même temps pas très difficile étant donné la position dans laquelle je m'étais trouvée pour dormir afin de pouvoir rester à peu près dans le lit. Elle partit en me prévenant qu'elle allait faire quelques courses pour le voyage qu'il allait nous attendre.

Je me levai, les yeux encore à mi-clos. J'avais mal et peu dormi et voilà que l'auteur de tout vient me réveiller. Il est vrai que le matin n'était pas le meilleur de la journée pour moi, mais cette fois-ci j'avais une bonne raison !

Je me recouvrai d'un ensemble plus épais. Le temps était vraiment mauvais, des crachats inondaient le ciel en même temps que des nuages pratiquement noirs. C'est bien notre veine tiens.

Me rendant dans le point d'eau, je me débarbouillai le visage de manière superficielle et finis de me préparer en remplissant mon sac de mes derniers effets personnels encore disposés dans la pièce.

Je redescendis ensuite l'étage et demandai un peu de nourriture à l'aubergiste déjà levé. Il me servit une sorte de mixture étrange mais très consommable, au goût épicé et sucré. Je me gardai tout de même de demander quels étaient les principaux ingrédients de crainte de vomir avant d'entendre la fin.

Mes tâches terminées, je me rendis au point de rendez-vous qui était le devant de l'auberge et aperçus quelques mètres plus loin Isulka. Pile à l'heure à l'heure, décidément.

"Bonjour, bien dormi ?"
Je me doutais déjà de la réponse.

Elle me guida dans les ruelles jusque dans le Tripot de Franche Saurette. Des personnages sinistres nous attendaient avec le colis.

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Dernière édition par Aglaeka le Mar 31 Aoû 2010 20:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 28 Aoû 2010 05:37 
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L'auberge était sombre, l'heure où tout le monde dormait dans les chambres. Quelques poivrots que le patron n'avait pas réussit à réveiller dormaient encore à même les tables dans le jus de ce qui restait de leurs repas. Silmeria avançait à la lueur des bougies massives sur les tables et du foyer encore ardent qui éclairait les murs pétris de graisse de porc et d'humidité.

Un homme vêtu d'une simple tenue de cuir sale dormait tête dans l'écuelle qui débordait de restes. Était-il seulement encore en vie, trop sale pour vérifier s'il respirait, elle n'avait pas envie d'attraper ses poux. Elle fit le tour de la salle à la recherche d'une bouteille d'hydromel laissée sur une table. Rien. Seulement du vin rance à faire vomir un ivrogne. Elle se dirigea au comptoir d'un pas décidé à trouver son bonheur. Elle passa derrière la petite porte battante normalement réservée au patron et interdite à toute autre personne sous peine de finir dehors cul au dessus de la tête après s'être fait botter le fondement.

Peu lui importait, elle n'aurait qu'à jouer de ses charmes, papillonner des yeux, elle était cliente très régulière pour ne pas dire qu'elle vivait ici à plein temps. Elle farfouillait à la lumière faible de la salle dans les étagères de bois noueux. Le patron avait changé de place les bouteilles, elle regardait, ouvrait les bouteilles pour les sentir.
(Vin rance, vin rance, vin rance, vin rance, je t'en ferai boire moi du jus de raisin moisi, comment ils font pour supporter cette horreur? )
Au moment où elle prononça ses derniers mots un homme endormi tomba de sa chaise face contre le sol et se mit à ronfler de façon très bruyante. Il dit dans son sommeil quelques mots incompréhensibles et finalement se tut avant d'émettre à nouveau des ronflements sonores.

Elle restait bête à regarder l'homme dormir dans la poussière la bouche ouverte laissant couler un fin filet de bave.
( Haa mais suis-je bête, ils ne la supportent pas en fin de compte )
Elle trouva enfin les petites bouteilles vertes au goulot collant et mielleux. L'hydromel. Elle en devenait folle, une réelle addiction.

Elle soulevait quelques torchons sales qui recouvraient les assiettes prêtes à être servies dans l'espoir d'y trouver quelque chose de comestible et si possible sans rat, mouche ou asticots.
Elle avait le choix entre un plat d'haricots blancs et une large tranche de porc salée agrémentée d'œufs. Elle coupa un morceau de chair rosée marbrée de gras qu'elle plaça dans une assiette plus ou moins propre avec une grimace. Elle quitta alors le comptoir pour se diriger vers une table propre où elle prit position. Elle jouait plus avec la nourriture qu'elle la mangeait, mais elle n'avait pas vu le confort de ces rudes chaises en bois sale depuis quelques jours. Elle se calait toujours aussi difficilement sur les dossiers massifs. Elle fermait les yeux, et se mit à réfléchir. Qu'allait-elle faire lorsque le jour allait se lever ? L'escalier qui menait aux chambres craquait légèrement, quelqu'un descendait ? Probablement le patron, à moins qu'il ne s'agisse là d'un visiteur avide de nouvelles rencontres... Qui vivra verra.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 11:48 
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Matthwew était arrivé à l'auberge, il était habillé encore de son haut, mais avait rajouté quelques bandages sur son corps, la plaie n'était pas profonde, mais il avait besoin de repos et d'un médecin.

Il observa l'auberge, c'est un lieu très correct, il y avait quelques clients en pleine conversation en buvant leur bière. Plus loin le comptoir et l'aubergiste qui était occupé à d'essuyer un verre. Il se rapprocha et alla lui parler.

"Bonjour aubergiste, j'ai besoin d'une chambre et d'un médecin si possible".


"Un médecin? Ho, mais il y en a un justement ici, Melechiel"

Un client se retourna, il n'avait pas de bière en main, mais un verre d'eau, ce qui suffisait au mage de penser que c'était un bon médecin.

"Notre ami à besoin de toi, tenez la clé".

L'aubergiste lui donna la clé et ils montèrent tous les deux dans une chambre.

"Première porte à droite" Leur signala l'aubergiste.

Ils rentrèrent tous les deux, c'était une chambre banale avec un lit simple, un meuble de nuit et un petit miroir, le plancher craquait à chacun de leur pas.

Le mage se déshabilla et montra son blessure au médecin qui fut étonné.

"Hé bien coucher vous sur le lit, je m'occupe de vous" Dit le Melechiel, il avait pris sa trousse de secours, une chance pour jeune homme qui n'avait pas envie de gaspiller du fil de suture au début de son aventure.

Il commença à recoudre sa plaie en partant du haut.

"Comment est-ce arrivé?"

"Ce sont de voleur qui m'ont agressés, j'ai vaincu le premier et le deuxième m'a,... frôlé lâchement par derrière avec son épée, si je n'avais pas avancé d'un pas avancé d'un pas, il ne m'aurait pas frôlé du tout".


"Mais dans quel monde vie t-on?"


"A qui le dites-vous,..."


Une bonne heure après la plaie était refermée, mais le médecin était inquiet du sort de Matthwew. Il lui conseilla de ne pas bouger pendant un trois jours, le jeune homme lui expliqua qu'il était mage et le médecin en conclu que la résistance des mages étaient à toute épreuve et qu'il pourrait bouger demain, mais à condition de ne pas s'abaisser et de prendre appuie sur son bâton. Il ferma la porte et Matthwew s'endormit, fatigué du combat qu'il avait mené.

A son réveil, le soleil était couché, il devait être deux heures du matin. Il ne se souvint plus de son rêve, la chambre était froide et vide. Il n'avait plus mal à sa blessure, il était content de ça en fait, les filles aiment les cicatrices, ça rajouterait un peu plus de facilité à ses techniques de drague, mais qu'elle erreur avait t'il faite? Il avait tourné le dos à son ennemi, c'était pitoyable.

Il fallait maintenant recueillir des tibias de squelettes, mais une idée lui traversa l'esprit.

(Des squelettes, animé ou inanimé? Bon on va déterré quelques corps, heureusement qu'il fait nuit)

Il se leva difficilement, il devait se tenir tout le temps droit, même en marchant pour que sa cicatrice ne se ré ouvre pas, il franchit la porte et descendit les escaliers. Il donna son dût au tenancier et sorti en lui disant bonne nuit.

=======> Le cimetière

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Matthwew - Mage - Humain


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 19 Sep 2010 01:33 
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L'homme mangeait excentriquement, crachant une bonne moitié de son repas sur la table et dans l'assiette de son partenaire. Celui-ci attendait sagement, regardant l'homme sans le quitter des yeux avec un air sévère et grave. Lorsqu'il eut finit, il but une dernière gorgée de vin et cracha un ultime morceau de saucisse à même le sol. Il s'exprima ensuite :

« Bha alors mon gars ?! Fais pas cte tête ! Regardes où ont est ! Une belle taverne, du bon vin, et de très jolies filles ! Que veux-tu de mieux hein ?! »

L'homme en question observa les lieux. En effet, pour tout homme voulant s'enivrer et gouter au plaisir que peuvent offrir de jolies prostituées, c'était le bon endroit.

L'ambiance était chaleureuse, les lumières éclairaient assez pour y voir mais donnaient un air tamisé à l'auberge. Des têtes empaillées étaient accrocher aux murs en crépie orange, le long bar traversait la pièce, et bon nombre d'ivrognes se soûlaient et criaient en cœur. Les demoiselles, sans doute toutes des filles de joie, se pavanaient autour des hommes, leurs glissants quelques mains baladeuses, et quelques baisers.

Il retourna sa tête vers l'homme et esquissa un léger sourire sadique.

« Écoutes, je t'ai payé ton repas, j'ai accepté tes commentaires salaces, je t'ai regarder craché ta bouffe à travers toute la cabane. Alors maintenant, tu vas me dire où est-ce que je peux trouver un bateau pour une poignée de yus, comme convenu. »

Son visage était redevenu sérieux, impassible.

« Mouhahaha ! Ta vraiment crus toute mon histoire ?! Ha ha ! C'est miignooon ! Un bateau ça vaut cher mon gars ! Je t'ai raconté tout ça pour bouffer gratos du con ! Tu m'en veux pas j'espère ?! Ha ha ha ! »

L'homme en face, l'espace d'un instant, sembla être Thimoros en personne ! Mais son visage reprit son impassibilité à toutes épreuves tout de suite après. Puis, d'un geste agile il attrapa sa petite guitare adossée à sa chaise. Il sourit joyeusement et commença à jouer un air mélancolique, doux et harmonieux. Ses mains grattaient les cordes avec une habileté déconcertante. Toute l'auberge en était venue à l'écouter, et plus aucun son ne sortait dans les tables voisines, trop obnubilées par la mélodie. Durant plus de cinq minutes il fit jouer ses doigts sur son instrument, arborant un sourire radieux. Après ce laps de temps, il le reposa doucement a sa place antérieur, et s'orienta vers son conjoint de table. Il le fixa quelques secondes, celui-ci souriait, visiblement soulagé.

« Tu sais comment je m'appelle ? »

L'homme hocha la tête en signe de négation.

« Tout le monde m'appelle Franky. Mais mon vrai nom est Frank Green. Tu sais pourquoi « Green » ?! »

Réitérant son acte, l'ivrogne semblait perplexe, peu rassuré.

« Green. Ce nom ma été donné par mon père adoptif. En hommage à son bateau ma-t-il dit ! »

Son sourire s'était élargie au possible. Dans l'auberge, nombre de personnes se tournèrent vers lui, incrédule. Le silence ce fit et ils devinrent le centre d'intérêt de toute la pièce. L'ivrogne en face de lui gardait la bouche entrouverte, les yeux ébahi, la stupeur se lisant sur son visage. Soudain, il se leva et entreprit de fuir. Sans même bouger de sa place, Franky le fit tomber à terre, face contre terre, avec sa propre jambe.

« Et bien et bien ! Qu'est-ce qui te fais si peur mon petit ?! »

Sa voix était douce et onctueuse. Ensuite, elle devint plus sombre, froide, presque cruelle.

« Restes là gros lard ! »

Il se leva à son tour, contourna lentement la table et s'agenouilla près de sa victime, face à face, sous les yeux curieux des ivrognes et des prostituées.

« Serait-ce mon nom que tu crains ?! Ou bien est-ce parce que je joue terriblement mal ? Mon équipage semblait apprécier lui pourtant ! »

A la fin de ses paroles, la salle fut sous le choc. Le bruit que fit la figure hideuse de l'homme contre le sol était horrible. Franky avait sa main, paume ouverte appuyer sur sa tête, un sourire affreusement vicieux sur le visage. Le pauvre homme gisait dans une marre de sang, son nez véritablement cassé. Mais si seulement c'était seulement le nez. Franky avait une grande force dans les bras, héritée de ses origines Wielh. Aucun personnes présentes dans la salle n'avait osées bouger le moindre petit doigts. Franky sortit sans même payer sa note, et personne ne lui dit mot.
Enfin dehors, il put apprécier la douce chaleur du soleil caresser son faciès, sa légère barbe frissonnant au vent. Ses yeux noirs en amandes observèrent la rue. Tout était calme.

( Quel con ce clown ! Il ma gâché ma journée. J'aurais dû m'en douter... Un bateau pour 40 yus, ça n'existe pas. Mais j'aurais au moins pus m'amuser avec lui !!! Un bon lot de consolation ! )

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 24 Sep 2010 20:40 
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Elle s'endort facilement.
La fatigue étant plus forte que le chagrin ou le désœuvrement elle ferme les yeux sans même avoir le temps de se demander si demain sera ou non un autre jour. La chaleur des nuits en cette saison remplaceront pour cette fois l'absence de draps, et une lettre pliée sur son cœur celle de la main chaude de Lenna. Sa respiration se fait régulière lorsque ses rêves l'emportent comme chaque nuit dans un monde sombre et imprécis où la brume et les sons deviennent ses guides, où son corps n'est plus qu'un spectateur avide d'une présence qu'on lui refuse sans explications, exploitant une frustration incontrôlée pour la voir revenir à eux.
Et, sauf exception dont elle ne comprend pas encore la teneur, tout disparait à chaque réveil, ne laissant pas l'ombre d'une trace dans ses pensées, si ce n'est un vide qu'elle ne remplit qu'avec la fausse impression que tout s'explique par le manque de familiarité des lieux.

Sauf ce matin là.
La porte qui claque violemment contre le mur la sort de son rêve tandis que la voix grave d'un homme la réveille avec une brusquerie dont elle n'est que peu friande.

- Alors, tu payes ou tu bosses ? Demande alors Talic sans préambule.
- Je bosse, dit-elle machinalement.
Elle ne fait en réalité que répéter le dernier mot entendu car disons le elle n'a pas une seconde réfléchit à ce problème. Mais sa situation financière étant ce qu'elle est elle serait parvenue à la même conclusion, ponctuant le débat avec diverses grimaces et autres grognements à peine audible qui expriment facilement et sans ménagement son tempérament plutôt oisif.
Le tenancier, qui n'est lui ni d'humeur à douter de cette réponse ni habitué à tergiverser quand il s'agit de son argent, lance au pied de l'elfe un pantalon et une chemise de facture simple et dans un état de propreté hypothétique.
- Alors enfile ça, tu me rejoins en cuisine. Plus vite t'y seras et plus tu pourras manger.

Il repart sans un mot, sans un regard et ferme la porte avec moins de violence. Maâra quant à elle est toujours assise sur la paillasse, les yeux grands ouverts mais pas encore en phase avec la réalité, les membres encore engourdis et la tête bourdonnant d'une véritable cacophonie d'intentions et de préoccupations. Malheureusement aucune d'elles n'aboutira à une réflexion concrète sur le moment présent, aux tenants et aboutissants de son nouveau statut au sein de cette auberge ou de sa solitude récente.
La colère et la tristesse de la veille sont encore comme emprisonnées dans son essence nonchalante qui ne porte un intérêt qu'aux choses et gens proches physiquement, palpables. Elle ne cherche jamais à comprendre un sentiment qui ne vient pas naturellement à elle et n'examine jamais le sens de ce qui se passe autour ou en elle, se laissant simplement aller à sa vie … ce qu'elle a fait des années durant depuis l'époque de son passage.

Elle se lève donc simplement et s'habille comme si elle travaillait depuis des semaines ici, laissant ses vêtements dans son sac de voyage et sa chambre dans le même état de délabrement que la veille.
Il n'existe en réalité pas de tableau plus désolant que celui d'une elfe patiente, nonchalante et bougonne qui se réveille … aucun geste brusque qui marque ne serait-ce qu'une seconde son combat intérieur contre l'injuste punition qu'elle devra subir, elle ne réagit au mieux qu'avec un renfrognement léger de sa mine déjà peu rayonnante face au fait de devoir travailler.

C'est ainsi qu'elle s'engage, paresseusement et guidée plus par la faim que par un quelconque sens du devoir, dans le mince escalier de pierre menant à la grande salle commune, encore vide et rangée.

Des tables carrées sont disposées le long des murs, certaines isolées des autres grâce à des piliers en pierre. Trois autres tables plus grandes et rectangulaires sont installées au milieu de la salle les unes à cotés des autres entourées de bancs au lieu de chaises, sans doute les tables préférées de ceux venant prendre un repas et jouer aux cartes. Les murs ne sont pas exempt de d'ornements mais ceux-ci laissent Maâra plutôt dubitative tant le fait d'accrocher des têtes et troncs d'animaux morts dépasse son sens relativement épuré d'une décoration réussie. Le comptoir, lui, forme un angle au fond de la pièce, à quelques mètres des escaliers … une porte se situe juste derrière et, de celle-ci, s'échappent rires et bruits de vaisselles.

Elle avance sans assurance car avec le réveil vient la conscience de la situation, elle va débarquer dans une salle remplie de gens qu'elle ne connait pas, ignorant quelle attitude adopter ou à quelles réactions s'attendre, d'autant que tout ce qui est de l'ordre des interactions sociales est pour elle un mystère bien futile.
Lorsqu'elle fait son premier pas dans la cuisine, le plus proche des employés présent, un homme d'âge mur aux cheveux brun parsemés de gris, la regarde de bas en haut d'un air sceptique. Sans la quitter des yeux il donne un coup de coude à sa voisine de table qui la dévisage à son tour, un sourire sensuel aux lèvres qui ne manque pas habituellement de mettre mal à l'aise le plus robuste des hommes.
Mais les yeux de Maâra suivent déjà un autre mouvement, moins salace mais tout aussi étrange : Les coups de coudes qui se propagent le long de la table comme une rumeur qui parcoure un village en quelques jours. Chaque personne tour à tour effectue ce même exercice : arrêt brusque d'une phrase, grincement d'un tabouret qu'on déplace sans se lever et regard plus ou moins avenants, quoi que cela ressemble plus à un troupeau de bovins qui observent un chameau venant paître au milieu de leur verte prairie.

La vague sociale de coups de coude quant à elle finit sa course contre le bras de Talic, gérant de l'auberge qui tournait jusque là le dos à la scène.

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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


Dernière édition par Maâra le Mer 29 Sep 2010 22:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 27 Sep 2010 22:13 
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- Assis-toi donc, tu vas prendre racine !!
Maâra s'active lentement sans même penser à le contredire, jetant tout de même un coup d'œil au sol et sur la table afin de comprendre quelle racine il lui faut attraper.
- Mais laquelle? Répond-t-elle d'une voix fluette qui heureusement ne parvient pas à couvrir celle du gérant qui continue sans se formaliser de l'intérêt suspicieux de ses employés.
- J'vous ai parlé d'une cliente qui allait travailler pour rembourser ses dettes, et ben c'est elle. Et j'ai souvenir qu'elle n'avait pas détesté not' tambouille ! Tout n'est pas perdu, mais en attendant, ajoute-il en posant un bol devant l'elfe, t'es plus une cliente alors t'attends pas à ce qu'on te serve.

"Quel besoin a-t-il donc de lui dire ce qu'elle sait déjà, la prend-il pour une idiote ?" Voici en gros les pensées qui effleurent alors son esprit, mais elle n'ouvre pas la bouche pour se plaindre, préférant comme toujours laisser passer pour ne pas risquer des contacts verbaux trop nombreux et se referme comme une huître comme chaque fois qu'une situation la dépasse ou nécessite réflexion qui englobe plus que son propre comportement.


Sur la table se trouvent des miches de pains frais du matin à la mie encore chaude, des pots de beurre mou, des cruches de lait chaud, des morceaux de viande séchées ou grillées ainsi qu'une marmite du ragout de la veille.
Maâra s'installe, regarde un instant tous les mets présents avec une réserve à peine feinte en évitant autant que possible de croiser le regard d'un employé (ce qu'elle fait finalement avec beaucoup de talent), hésitante et mal à l'aise c'est son estomac qui lui dicte la meilleure méthode pour ce matin. Elle ne se souvient pas du dernier repas prit, sans doute ici même dans la grande salle de l'auberge en compagnie de sa sœur, et les odeurs mélangées de tous les aliments sur la table sont comme des réveils pour un corps affamé.
Elle remplit son bol de lait chaud et y rajoute une énorme cuillère de miel pour le sucrer, puis arrache avec toute la subtilité que lui permettent ses mains fines mais pressées une part de miche de pain qu'elle beurre sans parcimonie et garnit d'une tranche de lard bien grasse. La première bouchée est discrète, un petit coin de pain beurré découpé du bout des dents et mâché lentement. De l'autre coté de la table la jeune fille au sourire éternellement coquin la regarde par-dessus son propre bol, les yeux amusés par la délicatesse de l'elfe grise qui passerait pour n'être que de l'arrogance ; mais elle manque de renverser le contenu de son petit-déjeuner sur ses jambes tant l'attitude de l'elfe change à la seconde bouchée … presque enragée cette fois.
Le grondement de son estomac est clair, il lui en faut plus et plus vite, chaque morceau de pain et de lard arrachés avec les mains et les dents et suivit dans la seconde d'une gorgée de lait chaud, si bien que celui-ci coule à moitié le long du menton. Elle en oublie la présence des autres, humains dont elle ignore les mœurs autant que le jugement, elle mord, tranche, plonge et boit sans relâche si bien que chaque employé finit par s'arrêter de manger à son tour pour la regarder … certains rient sans réserve tandis que d'autres en viennent à taquiner Talic sur le surplus que va couter un tel appétit. Mais ce dernier reste évasif et observe Maâra sans se départir de la scène de la veille, espérant n'avoir pas prit la mauvaise décision en la gardant ici plutôt que de la jeter dehors.

Ses repas au monastère dans sa jeunesse n'étaient pourtant pas un exemple d'extravagance où le mode cochon était de mise, bien au contraire. Mais mis à part le lait, la presque totalité des victuailles présentes ici étaient à l'époque plus de l'ordre du rêve que de la réalité.
Le miel dont l'onctuosité et l'odeur sucrée lui ravivent les papilles, le pain frais à la mie tendre et la croûte croustillante la change indubitablement du pain des paysans de sa région qui pourrait servir de mortier, et le lard est tout bonnement la cerise sur son gâteau. Elle en oublie même jusqu'à la raison de sa présence ici. Installée dans sa bulle personnelle où n'est présent que sa faim et son remède, elle ne perçoit rien, aucunes phrases, aucuns gestes ou regards qui pourtant lui en apprendraient beaucoup sur son nouvel entourage. En l'état actuel des choses, elle ne pourrait même pas dire de quelle couleur sont les cheveux de sa voisine d'en face alors que celle-ci est tout bonnement la plus extravagante du groupe, petite rouquine aux lèvres pulpeuses et aux yeux verts maquillés dès le matin, des cheveux coupés courts à la garçonne qui lui donne un coté sauvageon que son attitude ne fait que confirmer ; elle porte la même chemise que tous les employés mais la ferme en la nouant sous ses seins et son pantalon a été délibérément coupé dans la largeur au niveau des fesses et ne se fait pas prier pour faire profiter de la vue aux autres employés, hommes ou femmes.


- J'la prends avec les filles pour les chambres patron ? demande une dame robuste en bout de table, discrète jusque là mais dont la voix grave sonne comme un ordre constant qu'on ne s'autorise pas l'idée d'y déroger.
- Non, elle ira au marché avec Davos. J'la veux ni dans les chambres, ni dans la salle. Uniquement en cuisines et aux courses, et qui y'en ai un seul qui oublie mes ordres et il aura à faire à moi.

Le coup de pied de Lohra, la rouquine en face, sortit Maâra de son mutisme affamé juste à temps pour entendre les derniers mots du gérant. Elle ne comprend pas le sens réel de sa phrase et ne se rend pas compte que l'intonation utilisée soit de nature à rendre curieux n'importe qui … n'importe qui sauf elle, qui ne retient pour l'instant de tout ça qu'elle pourra sortir quelques heures par jour, pour son plus grand soulagement.

- J'te comprends pas là, jamais on a frappé plus que de raison les commis … et v'là que tu nous fais tout un flan sur une donzelle qu'on …
- Si l'un d'entre vous à un problème avec les mots : on ne lève pas la main sur elle, je l'invite à chercher son gagne pain ailleurs ! Est-ce que c'est clair ?
- J'vois pas où est le problème Davos. Personne a jamais apprit à bosser ici à coup de trique, même les ramassés des ruelles et autres garnements, elle c'est une cliente et Talic a juste pas envie qu'on vienne lui faire une drôle de réput'.

((C'était pas un rêve))
De gris pâle déjà au naturel, le teint de l'elfe passe en quelques secondes à livide, diaphane dirait les plus courtois. Le bol entre ses doigts tremblote en faisant cliqueter la cuillère posée dedans, bruit imperceptible s'il en est comparé au brouhaha ambiant, mais c'est en rythme avec ce son que vont et viennent les pensées de Maâra.
Des mots étranges, des expressions perturbent d'abord son sens du parlé dénué de toute originalité ou imagination. Des choses comme faire un flan sur une donzelle dont elle ignore même jusqu'à la définition mais un dessert n'avait, et cela elle en était sûre, rien à faire dans une phrase agressive ; et cette histoire de gagne pain, malgré toutes les miches de pain succulentes qui se trouvent là, elle voit guère où se trouve le danger mit en avant dans le fait d'aller prendre son petit déjeuner ailleurs … mais très vite lui revient à l'oreille des mots plus simples, moins stupéfiant sur le coup pour elle, mais plus lourd de sens une fois que son esprit a assimilé le contexte.
Elle se souvient de la scène d'hier à travers un tout nouvel angle. La légère éraflure à l'intérieur de sa joue qu'elle sent malgré son envie de la croire disparue, le souvenir d'un sentiment qu'elle se défend de prononcer au risque de souiller la table de bile et des restes de son festin.

(Il sait !
Mais que sait-il au juste ? Pourquoi l'avoir gardée ici à travailler pour rembourser quelques planches de bois s'il sait et a peur de ce qu'il sait … et il a forcément peur s'il ne veut pas le revoir.)

Les yeux dans le vide, elle se bat contre le souvenir qui refait surface comme animé par une force extérieure qui souhaite se montrer à elle contre sa volonté. Ne pas prononcer le mot ! Ne pas lui laisser plus de place qu'il ne peut en prendre de lui-même. Elle cherche à nier, elle lui boude sa présence comme une enfant qui espère que la portion de légumes dans son assiette va disparaître si elle y pense très fort.
La cuillère, son cliquetis, se concentrer dessus. Elle a besoin d'un point d'encrage étranger sur lequel s'appuyer pour ne plus avoir à penser à tout ça. Le déni, encore et toujours. Non pas qu'elle soit particulièrement sotte ou trop aveugle pour comprendre qu'il s'agit là d'un élément incontournable de son existence … mais il est très difficile de la sortir de sa routine sous toutes ces formes, d'autant plus quand elle n'a pas décidé d'avance et d'elle-même ce qui sera cette dite existence.
De l'autre coté de sa bulle de frissons, d'angoisse et d'acharnement pour s'en échapper, les discussions se sont assagies. Le repas a prit fin et chacun se traine pour vaquer à sa première tâche de la journée.
Suivant les mouvements des autres par mimétisme, Maâra se lève aussi en laissant bol et denrées sur la table que les filles commencent déjà à débarrasser.

- Suis-moi ! Le ton est rude et agressif, presque autant que le regard de l'homme qui vient de parler. Malgré sa grande taille elle doit lever la tête, très légèrement, pour le regarder dans les yeux et cela ne fait que renforcer le sourire mauvais de Davos. Haut de deux mètres, des épaules larges de presque un, des bras plus épais que la taille de Maâra, Davos pourrait être un homme reconnu et puissant s'il avait su se servir de ses atouts physiques pour autre chose que des bagarres de poivrots. Ancien homme de main qui se vendait au plus offrant, il s'est finalement vendu à plus fort que lui et a fuit Dahràm pour Tulorim où il sert plus ou moins d'homme à tout faire pour le gérant de l'auberge du pied levé.
Ses cheveux filasses et roux se terminent par une queue de cheval qu'il laisse pendre dans son dos, mais il est chauve sur toute la partie haute du crâne, jusqu'au dessus des oreilles. Ses yeux bleus acerbes donnent le ton sur le caractère de cochon de son propriétaire, sa moustache entretenue et son visage rasé de près chaque matin eux le présentent, sans fausse note, comme quelqu'un de stricte.

- Hey !! Tu m'écoutes ?
- Euh oui ! Répond l'elfe en sursautant. Désolée.

Le grognement de l'homme en dit long sur ses pensées, mais Maâra n'en devine rien. Elle le suit comme un toutou en regardant le sol.

- T'en a pour quatre jours chez nous, minimum. Si j'estime que ton travail ne correspond pas à la somme due, t'es bonne pour quelques jours de plus. Autrement dit, t'es à ma pogne !

Le sourire sadique de Davos s'estompe en voyant la réaction de l'elfe, ou sa non réaction tant son visage reste impassible malgré la menace sous-jacente de sa phrase. Recevoir un avis favorable de cet homme est pourtant aussi facile que d'attraper la pluie à main nue, tout le monde sait ça en ville, et même si elle ne le connait pas, son ton et les mots devraient avoir un certain impact.
Au lieu d'en être fâché, il s'arrête et se retourne si brusquement qu'elle lui rentre dedans.
- Tu s'rais pas un peu attardée dès fois ?
- Non, je sais lire et écrire. Mais je ne connais pas bien votre langue, vous utilisez des mots étranges.
- D'où est-ce que tu débarques ?
- (Du Naora) failli-t-elle dire avant de se raviser. D'un monastère.
- Ah ! Ahahahahaha, une pucelle ! C'est bien ma vaine.
Sur ce, l'elfe redevient muette. Le changement de sujet radical et incompréhensible de l'homme lui semble trop complexe pour y prendre part ; sa pureté et l'état des veines d'un parfait inconnu n'ont pas assez de point commun pour envisager de comprendre ce dont il parle.

Face à ce mutisme, Davos reprend la route en grognant.
Seule, isolée, étrangère, démunie. La seule chose qui nous empêche de penser que sa nouvelle vie commence dans la servilité est le fait qu'elle ne voit pas cela comme une soumission dégradante … mais une routine qui lui permet de fuir durant plusieurs heures le secret de son pouvoir qu'elle ne veut pas découvrir.

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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 30 Sep 2010 18:02 
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Comment en était-il arrivé là au juste ? Aplati contre une table sous le poids de son agresseur, fixant la tête empaillée d'un cerf, Ringo se posait la question. En vint rapidement une autre où il se demandait si ce malandrin avait une dague dans son pantalon ou s'il était juste très content de ce qu'il se passait. Lorsque sa tête écrasée par la main puissante de son agresseur vint rencontrer pour la quatrième fois la table, Ringo eut une pensée émue pour son maître. Non de loin de là, Yami Sama occupait toute une table à lui tout seul et dévorait, toujours à lui tout seul, un sanglier rôti aux pommes. Le vacarme que provoquait cette bagarre générale dans l'auberge du Pied Levé n'avait pas l'air de l'ennuyer un instant. Il fallait dire qu'il y avait deux choses avec lesquelles on ne plaisantait pas avec Yami Sama, à savoir Rana et les repas. La joue à nouveau contrite sur la table, Ringo sentait le souffle chaud de son agresseur sur sa nuque et regardait Yami Sama croquer avec délice dans un gros jarret.

"Tu te fais de nouveaux amis, Ringosan ? C'est bien..."
"Humpf..."

Heureusement pour Ringo et bien qu'il n'avait pas l'air si dérangé que çà de se faire malmener par un brigand qui y prenait sensiblement un certain plaisir, une cruche de bière vint exploser sur la tête de ce dernier, laissant Ringo à nouveau maître de ses mouvements. Après s'être débarrassé du corps sans vie de son assaillant, il se retourna et esquiva de justesse une assiette de petits pois qui se brisa un peu plus loin derrière sur la tête du pauvre cerf empaillé. Ringo constata avec une moue dépréciatrice à quel point la situation s'était envenimée depuis sa rencontre intime avec le malandrin et la table. Si ses souvenirs et sa mémoire étaient encore intègres, il se rappelait simplement avoir voulu porter assistance à la gentille serveuse qui avait reçu une fois de trop une main aux fesses et avait exprimé son assentiment sur ce geste en déployant avec facilité tout son plateau sur la tête du pervers édenté. La suite des événements lui paraissait un peu flou mais après s'être reçu deux grosses mandales, il n'avait plus trop les idées claires.

"Yami Sama, attentio..."

Ringo interpella son maître car il venait de voir qu'un bagarreur voulait s'en prendre à lui. Une main sur les yeux, il ne voulait pas voir le carnage mais céda à la tentation et entrouvrit ses doigts pour observer la scène. Le bagarreur n'avait eu le temps de fracasser une chaise sur son maître et la serveuse, la même dont il avait voulu lui porter assistance, se trouvait sur son dos, à hurler comme une furie au rythme de ses coups de louche. Mais, s'il est un fait bien connu dans ce genre de situations, il ne faut jamais baisser sa garde. Ce fut surement ce que Ringo retint quand il se fit percuter par quelque chose de lourd en fer et qu'il entendit un énorme bong retentir dans sa tête. Talic l'aubergiste passait par là et donnait de grands coups de poêlons à qui voulait bien les prendre ou se trouvait simplement sur son chemin. Bien assommé, Ringo resta à terre et inconscient deux bonnes minutes avant de se relever en se massant douloureusement la tête et la cuisse. Ringo ne le savait pas mais pendant son léger coma, Talic repassait par là et butta contre la cuisse de ce dernier avant de trébucher comme un malheureux, la tête la première, dans les corsages d'une vieille dame rubiconde de vin et de colère.

"Vous n'êtes qu'un porc, Talic !"

Et pour ponctuer son indignation, elle jeta le contenu de son verre à la tête de Talic. Habitué par les bagarres, l'aubergiste esquiva allègrement le vin vengeur et permit à Ringo de recevoir, non pas seulement le vin mais aussi le verre en pleine face. Vexée de ne pas avoir touché l'aubergiste la vieille dame avait aussi lancé son verre mais Talic était bien trop habile pour se laisser avoir à ce petit jeu. Ringo, en revanche... Dégoulinant de vin et d'un peu de sang, le verre ayant éclaté sur son nez, Ringo se rua en colère vers la vieille dame. Prêt à en découdre avec elle, il envoya son poing musclé mais maladroit contre elle. La riposte ne se fit pas attendre et n'attendit pas non plus que la vieille dame fut touchée. Elle le gifla de toutes ses forces, Ringo en fut presque assommé, puis avec une dextérité qu'il préfèrera taire à vie, je pense, il reçut la fessée de sa vie. Le ventre collé sur la vieille dame qui était maintenant assise, le pantalon baissé, il pestait, grognait et criait à mesure que la main flêtrie de la vieille dame claquait ses petites fesses musclées...

"Je vois que tu t'amuses bien, Ringosan ! Veille quand même à te coucher tôt, nous avons beaucoup à faire demain..."

Yami Sama venait de rejoindre son apprenti et après avoir salué courtoisement la vieille dame, rejoignit les escaliers qui montaient aux chambres. Ringo, lui, tenta vainement de se soustraire de cette situation plus qu'embarrassante jusqu'au moment où le malandrin de la table vint à son aide. Armé d'un tabouret, il assomma la vieille puis prit Ringo par la main, un petit sourire en coin de bouche. Ce dernier se releva, son bermuda sur les chevilles et sourit en retour avant de filer, toujours avec son malandrin, vers sa chambre à coucher...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 1 Oct 2010 04:14 
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Il s'appelait Alim. Il était couché tout contre Ringo et dormait comme un bienheureux. Deux heures auparavant, les deux hommes avaient appris à se connaître comme on pouvait le faire lorsqu'on ne parlait pas et qu'on était nu et collé l'un contre l'autre dans une chambre. Ringo sourit en repensant à leur rencontre plutôt étrange et s'empêcha de rire en constatant que lui aussi lui avait fait sentir son souffle chaud sur sa nuque ainsi que son désir et que pourtant ils ne se battaient pas. Doucement, il se mit à caresser le torse glabre du malandrin qui l'avait malmené et profita de cet instant pour regarder son amant d'un soir. Il faisait malheureusement trop sombre et bien que la lune brillait fortement dans le ciel dégagé de tout nuage, Ringo se pinça les lèvres de dépit, il aurait bien voulu profiter un peu des courbes saillantes d'Alim.

( Si seulement je pouvais allumer la lampe à huile sans le réveiller, ca serait parfait... )

Ringo haussa alors un sourcil et le sourire qui se dessina sur son visage montrait qu'il venait d'avoir une idée lumineuse pour ainsi dire. Il était apprenti moine. Certes, il ne connaissait pas encore l'art subtil du combat à mains nus mais il connaissait cependant quelques rudiments de magie et disposait en lui d'un peu de fluides lumineux. Il se mit alors à penser qu'avec un peu de chance et de concentration, il pourrait certainement produire de la lumière tout seul comme un grand et sans quitter le lit pour autant. Ses yeux coquins fixèrent alors sa main déployée sur le torse d'Alim et il se concentra pour en faire jaillir de la lumière. Exercice périlleux s'il en était pour un apprenti de la vie elle-même, il connut un cuisant échec. A force de se concentrer, sa petite expérience s'avoua concluante cependant la lumière qu'il produisit éclaira vivement toute la pièce. Une petite boule lumineuse suspendue dans le vide flottait près du torse d'Alim et le réveilla subitement.

"Excuse moi Alim, je ne voulais pas te réveiller... Je voulais simplement te regarder dormir..."

Pour toute réponse, Alim lui fit un sourire et posa sa main sur le cou de Ringo pour le faire s'approcher de lui. Docile, Ringo se laissa faire et finit par embrasser langoureusement son amant. Incapable de faire disparaître cette boule de lumière, Ringo trouva en Alim une occupation bien agréable en attendant que cette dernière ne se dissipe naturellement. Etrangement, bien que la boule eut enfin disparu, cela n'arrêta pas les deux jeunes hommes pour autant. Enlacés l'un contre l'autre, ils continuèrent ce qu'ils faisaient, dans la chaleur de cette nuit bienfaitrice...

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Dernière édition par Ringo Hoshi le Dim 3 Oct 2010 01:38, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 3 Oct 2010 00:45 
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"Debout, debout ! C'est le matin !"
"Gné ?"

Yami Sama arriva en trombe dans la chambre de Ringo, se contenta d'ouvrir la fenêtre en grand et ressortit de la pièce. Devant le pas de porte, il regarda Ringo, encore embué par cette nuit si courte et lui fit un sourire accompli, la tête penchée sur le côté. Il avait l'air fier de son apprenti et Ringo, lui, écarquilla un sourcil de non compréhension.

"Je suis fier de toi, mon jeune apprenti !"
"Je n'ai encore rien fait, maître !"
"Ouvrir sa porte aux inconnus, prêter son lit, ce sont des intentions si nobles et si sages. Je suis fier de toi. Dépêche-toi de te préparer, nous allons méditer à la crique de Tulorim ce matin. Ensuite, nous irons faire un tour au marché puis nous irons enfin nous détendre aux bains puplics. Mais tout d'abord, restaurons nous, une grande journée nous attend. Dis à ton ami de nous rejoindre pour le petit-déjeuner !"

Ringo regarda son maître refermer la porte avec un fou rire léger, ce qui finit par réveiller Alim. Ringo se tourna sur le côté puis sourit à Alim en caressant ses cheveux.

"Tu as bien dormi ?"
"Non mais j'ai passé une excellente nuit..."

Son sourire voulait tout dire et Ringo referma les yeux après avoir assuré à son amant que Yami Sama prendrait encore une bonne heure pour manger, ce qui leur laissait le temps de bien se réveiller. Alim eut un sourire légèrement coquin et plongea sous les draps, pour le plus grand bonheur de Ringo. Avait-il connu des réveils aussi bons ? Alors que ses mains se crispaient de délice sur l'oreiller, il lâcha quelques soupirs et constata que non, il n'y avait pas de réveil meilleur que celui-ci. Malgré tous les travers et les défauts qu'avaient trouvé bon de lui énumérer les moines du monastère de Khan, Ringo trouvait la ville accueillante et ses habitants très hospitaliers. Et ce n'était pas Alim, caché sous les draps, qui trahissait cette pensée. Quelques temps plus tard, Alim avait rendu Ringo très joyeux et paraissait fier de l'état de son amant. Il fit un brin de toilettes avant de partir à la recherche de ses vêtements, disséminés un peu partout dans la chambre. Ringo, lui, regardait la ville, nu comme un ver, accoudé à la fenêtre. Lorsque les deux jeunes hommes furent prêts et habillés, ils descendirent retrouver Yami Sama en plein petit déjeuner frugal. Il n'y avait que très peu de place libre sur la table tant les plats et les couverts étaient nombreux. Heureux comme un enfant devant un cadeau, le maître grassouillet contemplait son bol de céréales au miel. Ringo fit les présentations puis se servit un grand verre de lait ainsi qu'un bol de céréales.

"Ringosan... Tu manges trop peu, tu n'as que la peau sur les os..."
"Je le trouve très bien ainsi, votre élève..."

Pour toute réponse, Ringo se contenta de sourire en avalant d'un trait son verre de lait. Les trois compères ainsi attablés discutèrent encore un peu en mangeant puis ils prirent congé de l'auberge. Avant de partir, Ringo attrapa une grosse grappe de raisins puis rejoignit son maître devant la bâtisse.

>> La crique

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 15 Oct 2010 16:53 
La pièce était tellement pleine que l'atmosphère était devenue chaude et lourde. Bartimus sentit une vague de fatigue et au même moment où il entrevit Talic, il s'évanouit. On l'emmena dans sa chambre habituelle et on le laissa là. Le lendemain Bartimus comprit ce qu'il était arrivé. Son doigt avait un peu ouvert, il avait un peu saigné et déduit que la fatigue qu’il avait ressentit était la cause de sa guérison. Il se fit un autre bandage et alla remercier Talic tout en lui expliquant sa théorie.

« Cela veut donc dire que vous avez besoin de repos. » avait dit Talic.

« Je ne vous laisserez pas profiter de moi comme ça! » répondit Bartimus avec un air complice.

« De toute façon, je me plait ici et je n’ai pas l’intention de quitter la ville de si tôt. Je reviendrai se soir. »

Bartimus ne tarda plus et s’en alla vers la bibliothèque.



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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 14:24 
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[venant des ruelles]

Lorsque Mejaï passa le seuil de la porte, elle fut tout de suite enveloppée dans la douche chaleur des lieux. Il y avait une lumière tamisée due aux quelques bougies éparpillées ça et là. Visiblement Silmeria l'avait fait entrée dans la cuisine par la porte arrière car la pièce où elle se trouvait était assez petite et emplie d’ustensiles et autres objets de cuisines. Une petite porte semblait donner sur le reste de l'étage.

La voleuse s'y dirigea et se retrouva dans la pièce principale. Il y avait des tables et de nombreuses chaises et un petit comptoir collé au mur de la cuisine. La décoration était minimale, composée de quelques fleurs et d'un ou deux tableaux. Au centre, suspendu au plafond, il y avait un gigantesque lustre en bois massif, tenu par une dizaine de chaines et remplis de bougies et de cire blanche. L'endroit plus tout de suite à la gitane car elle s'y sentait bien.

Pourtant l'endroit était désert. Elle se demanda quelle heure il pouvait bien être car il ne lui avait pas semblait que le temps défila si vite. Malgré l'heure tardive, elle ne se sentait en tout cas absolument pas fatiguée. Sa petite visite aux bains publiques avait au moins eu le mérite de la détendre et la reposer totalement.

L'elfe venait d'entrer à son tour derrière elle. Elle semblait vraiment bien connaitre les lieux car elle tenait en main deux assiettes plaines et une bonne bouteille d'hydromel.


"Je n'aurais jamais cru qu'il soit si tard que cela. Tout le monde a du aller se coucher même le tenancier."

L'elfe posa tout sur une table. Ce repas qu'elle avait aportait tombait à point, Mejaï mourait de faim, de plus l'hydromel était sa boisson favorite.

"Tout ça à l'air délicieux! Je suis bien contente d'avoir accepté votre invitation!"

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 15:00 
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L'ambiance était comme a son habitude. La Sindel qui avait coutume de rentrer tard passait systématiquement par les cuisines où se trouvait toujours un fond de marmite. Mejaï et son adorable félin partirent s'installer et découvrir la salle. Hrist espérait qu'un ivrogne ne les honorerait pas de sa présence.
Elle fouinait dans les marmites et sous les torchons afin de trouver un morceau de viande en broche, des légumes, un peu de potage...
Elle farfouillait en inspectant à la faible lueur des candélabres à la recherche de plats propres pour y déposer les aliments.
Son attention se portait sur deux larges gamelles de bois qu'elle prit. De crainte de paraître trop longue, elle déposait en leur sein des pièces de poisson fumés aux herbes, des légumes cuit en marmite, de la viande rouge froide ainsi que des morceaux de pain blanc et noir. Elle n'avait pas d'affinités particulières pour les poissons trop salés et le pain noir, préférant de loin la douceur du blanc mais ignorant totalement les goûts de Mejaï, elle fit un assortiment de ce qui lui passait sous la main.

Hrist regardait alors attentivement où se trouvait la danseuse. C'était le moment de passer le relais à Silmeria. Hrist se sentait fatiguée. Être dans un corps qui n'était pas le sien lui demandait des efforts et elle se trouvait en manque de sommeil, ça se ressentait sur le corps de Silmeria. La fatigue... Un frisson traversait l'âme arrachant Hrist et cédant la place à Silmeria. La Douce était de plus en plus habituée aux échanges d'âmes, mais il s'avère qu'une fois que le corps se trouve fatigué, elle était frappée de violente migraine suite au transfert. Il fallait se ressaisir et vite. Silmeria continuait la tâche de Hrist, manger lui ferait le plus grand bien sachant que son dernier repas avait été pris à Kendra Kâr et qu'à part du pain sec et des fruits volés, elles n'avaient rien avalé. Les assiettes étaient pleines, et donnaient envie malgré la piètre qualité des aliments.
La Douce pensa soudainement au petit chat, il apprécierait probablement de se remplir le ventre. Accroché au dessus d'un foyer éteint, séchaient des poissons entiers que le tenancier n'avait pas encore vidé. Ils allaient probablement servir à une recette humaine qui consistait à conserver le poisson encore plein de ses entrailles. Voilà de quoi avoir envie de passer un repas mais ça serait parfait pour le félin. Elle déposait sa charge d'assiettes et tenta d'atteindre les poissons suspendus. Sur la pointe des pieds, Silmeria ne parvenait qu'à les effleurer du bout des doigts. Lasse de sa taille moyenne, la Sindel tira sa lame et frappa dans le nœud de corde qui maintenait les poissons. Mauvaise frappe. La lame était allée trop loin et une grappe de cinq poissons tombait à ses pieds. Elle levait un sourcil en observait les poissons étalés sur les dalles de pierre en se sentait sur le coup bien niaise.
" Ha bin bravo... Quelle précision. "

Elle n'allait pas garder ces poissons puants pour un prochain repas, Silmeria attrapait la corde nouée autour de la queue des poissons pour n'en défaire qu'un seul et laisser les autres sur un tabouret à côté du foyer de la cuisine.
Manquait sa boisson, l'hydromel. Le vin lui se trouvait derrière le comptoir, peut être que Mejaï préférerait le vin à l'hydromel, et ça en ferait plus pour la Sindel qui en était friande.

Armée de ses deux assiettes et de la bouteille coincée entre la poitrine et le bras, elle s'avançait en salle vers la jolie brune et Mauka. Dans la pièce régnait un parfum de tabac froid. Rien de très désagréable, l'odeur était relativement bien masquée par les plats que la femme déposait sur une table. Un homme dormait la tête contre une table, c'était loin d'être extraordinaire, le patron lui avait confié un soir qu'il faisait même des paris avec les clients pour savoir combien d'ivrognes il n'arriverait pas à réveiller. Le soir l'auberge n'était pas ce qu'il y avait de plus fréquentable, les ivrognes chantaient à tut-tête et se battaient entre eux parfois.
La nuit était plus calme, les poches-à-vin cuvaient sur les pas de portes dans les ruelles, mais l'auberge était nettoyée et calme.

Silmeria répondit avec un sourire à son interlocutrice :
" Il est vrai qu'au creux de la nuit le tenancier part se coucher. Sa femme s'occupe de l'auberge le matin et lui ne revient que l'après midi. Un homme un peu dégarnis qui porte souvent un tablier de cuir. Considérez-vous comme mon invitée. Vous n'aurez rien à débourser de vos repas ni de vos nuits. Le patron et sa femme me connaissent à force, je vis ici depuis mon arrivée en ville. "

Elle lui souriait en poussant vers elle l'assiette pleine.
" J'espère que vous appréciez l'hydromel, il doit être possible de trouver du vin mais... Rance ou il y a peut être encore de la bière en tonneaux. "
Elle grimaçait, Silmeria détestait le goût amer de la bière préférant de très loin le sucre et la douceur de l'hydromel. La Douce cherchait sous la table le petit animal pour lui offrir sa pitance, il devait crapahuter dans la vaste salle, faute de quoi elle laissait simplement le poisson sur le sol pour qu'il vienne le chercher.
" Pour votre animal. J'espère qu'il... aime le poisson "

Elle venait de réaliser la stupidité de sa remarque et rougissait légèrement. Elle invita Mejaï à manger à sa faim, une fois le repas terminé, Silmeria désirait aller se coucher, les présentations complètes se feraient probablement au matin.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 15:31 
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L'elfe, tout en disposant les plats sur la table, lui expliqua l'organisation de l'aubergiste. Oui, Cela paraissait logique. Un être humain ne pouvait pas dormir seulement quelques heures dans la nuit pour gérer un établissement et des ivrognes à longueur de journée et jusque tard dans la nuit. S'il n'avait pas de femme, il aurait fait appel à quelqu'un à coup sûr! Mejaï remarqué aussi qu'elle avait légèrement changé de comportement, elle était la même que lorsqu'elle venaient de s'adresser la parole pour la première fois aux bains publics.

Tout en s'asseyant, elle écouta la suite des explications et ne put s'empêcher de faire son petit commentaire.


"Cela fais donc longtemps que vous vivez dans cette auberge. J'en déduit que vous n'êtes pas originaire de la région. Cependant... ça ne vous coute pas trop cher de vivre dans un établissement comme celui-ci?"

Malgré les beaux habits que Silmeria portait, la gitane se doutait bien que pour vivre dans une auberge de bas quartiers, elle ne devait pas rouler sur l'or. A moins qu'elle ai un très bon moyen de gagner son argent... Elle fut tirée de sa réflexion par la bouteille d'hydromel. Silmeria avait fait sauté le bouchon en cire et en versait un peu dans un verre en terre cuite. Elle en proposa à sa compagne qui eut un large sourire.

"J'adore l'hydromel. C'est de loin la boisson que je préfère pendant le repas. Ne vous embêtez pas à chercher les tonneaux je boirais volontiers de cette boisson délicieuse!"

Elle attrapa un morceau de pain noir et l'engloutit rapidement. La mie était moelleuse à souhait et Mejaï sentait un léger arrière goût très agréable. Elle attrapa également un morceau de poisson sécher. C'est à ce moment là qu'elle remarqua qu'un poisson était à peine séché et même pas ouvert. Elle compris bien vite qu'il était destiné à Mauka et fut très contente de l'attention de l'elfe. Celle-ci posa la dépouille sur le sol et la gitane appela sa petite merveille qui se précipita sur l'animal mort sans attendre.

"Elle adore ça! Je vous remercie d'avoir pensé à elle, c'est une charmante attention."

Elle comprit que son interlocutrice s'était sentie un peu bête de poser une telle question car elle constata une légère expression de soulagement sur son visage. Mejaï attrapa son verre et pour la détendre un peu plus proposa un toast.

"Je suis ravie de notre rencontre et ai l'impression qu'elle restera dans nos souvenirs comme un agréable moment de notre vie."

Les verres s'entrechoquèrent et l'hydromel descendit dans les gorges avec son petit côté doux et agréable. Il y avait des années qu'elle n'en avait bu et la jeune femme sentit la boisson couler en elle avec une sensation agréable. Elle avait tout d'un coup la sensation que ce repas était gargantuesque. On n'entendit plus rien entre les deux femmes, elles étaient bien trop occupées à manger et à en profiter pour parler. Le repas se termina donc dans le silence.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 16:03 
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La bouteille était presque terminée. Silmeria ressentait la légère sensation de chaleur procurée par l'alcool. Ce repas que son corps réclamait depuis son arrivée lui avait fait le plus grand bien. Elle n'avait pas l'habitude de partager un repas avec quelqu'un. En temps normal elle mangeait à la fenêtre de sa chambre en agrémentant ses repas d'une bouteille entière d'hydromel. Les repas étaient toujours pris sur le pouce, une pomme volée au marché, un morceau de pain dans les ruelles, parfois une pâtisserie orientale lorsqu'elle en trouvait au marché. Et les repas de l'auberge principalement constitués de viande et de légumes trop cuits.

Les deux femmes s'observaient à la dérobée, terminant chacune leurs assiettes. Les échanges étaient rares mais plutôt conviviaux. Hrist elle ne répondait pas. Encore une période d'absence de sa part.
Silmeria répondit à la jeune Danseuse. Elle avait toujours connu cette ville et mis à part ce court séjour à Kendra Kâr; elle n'avait jamais rien connu d'autre.
Elle expliquait ce qu'elle savait, des souvenirs flous, différents de jours en jours comme un piano que l'ennuie désaccorde. Elle était retenue dans une cave. Probablement pour être vendue comme esclave ou prostituée. C'était des années passées dans une cave sombre à chercher à s'enfuir. Rien de très différent de jours en jours, jusqu'au jour ou finalement, elle réussit à s'éclipser. Mais ce n'était qu'à la suite d'un passage sombre de son passé. Ses parents ne l'avaient jamais traité avec gentillesse. Un soir alors que l'homme de la maison tenait de la tuer, un groupe de soldat mettait la maison à sac. Des hommes de passage. Soldats et mages, ils avaient eut un différent avec la tenancière de la maison close voisine et par conséquent, étaient entré dans la maison et avait tué toutes les filles et ceux qui tentaient de s'y opposer. Silmeria elle s'était cachée derrière une porte, mais lorsqu'un soldat la défonçait, elle reçut le lourd panneau de bois en plein visage et tomba inerte pour ne se réveiller que quelques heures plus tard et découvrir l'ampleur du désastre.

C'était peut être cette colère et cette haine qui avait crée ou appelé Hrist. Quoiqu'il en était, elles partageaient la même haine des mages. Quant bien même ils avaient été ce soir là comme une délivrance à cet enfer.
Silmeria vivait donc ici à plein temps. Elle ne connaissait pas la richesse mais c'était de loin sa priorité. Elle payait à la semaine pour une somme modique. Rendait parfois un service au tenancier lorsqu'un client refusait de payer et en contrepartie, elle pouvait se servir en hydromel et nourriture à sa guise. C'était un établissement des bas quartiers mais qui avait un côté agréable, elle s'y sentait en sécurité et peu de gens risquaient de la reconnaître en vue des heures auxquelles elle rentrait.

La Danseuse buvait l'hydromel avec plaisir, Silmeria en fut plus que ravie, elle partageait son repas, sa boisson son univers avec quelqu'un de parfaitement inconnu. Ça avait quelque chose de dérangeant mais elle jouait la carte du plaisir - Il fallait impérativement suivre le plan de Hrist -.

Elle contemplait ouvertement le visage de l'étrangère de ses yeux verts. Elle était fatiguée et l'alcool même faible de l'hydromel n'arrangeait rien à l'affaire.

Le repas se terminait, toutes semblaient être rassasiées, c'était une soirée bien agréable, aussi plaisante qu'inattendue. Silmeria se leva la première, elle étirait ses bras dans un soupir avant de déclarer, le souffle à demi-coupé :
" Nous devrions peut être aller nous reposer qu'en pensez-vous ? "
Elle reprenait sa respiration en souriant et ajouta :
"Ma chambre se situe à l'étage, elle est assez confortable et spacieuse, une des plus grande de l'établissement. Réservée aux longs séjours... Ou aux personnes accompagnées aussi. "

Elle comprenait après l'avoir dit que cette phrase pouvait avoir un double-sens, mais peu lui importait. L'important pour elle était ce soir de dormir. Elle invitait alors la Brune à laisser les assiettes sur la table, la tenancière se chargerait de les retirer à son arrivée. Silmeria ouvrait la marche dans les escaliers. Ils étaient assez sombre, le gérant n'avait pas changé les bougies et ces dernières faiblissaient et s'étaient éteintes dans la nuit pour la plupart. L'escalier était sûr, de lourdes planches de bois solide. Aucun risque qu'une planche ne cède lors de l'ascension. Arrivé dans un petit couloir non éclairé, la Sindel ouvrait la porte à l'aide d'une clef de bronze. Elle se tournait vers sa compagne dans le noir pour l'inviter à entrer la première. L'air du couloir n'était pas très agréable - chargé des relents de tabacs, de cuisson et de poussière -.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 16:34 
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>> Le marché

Le lendemain matin, Ringo ouvrit les yeux en sursaut. Etalé de tout son long sur le lit, enlacé dans les bras d'Alim, quelque chose n'allait pas. Quand ses yeux se firent enfin à la lumière abondante, il sursauta à nouveau, empreint d'un sentiment de peur sans précédent. Il se leva rapidement et paniqué, tenta de trouver ses vêtements à la hâte. Après avoir constaté qu'il venait de mettre le pantalon d'Alim et non son bermuda, il pesta contre lui même et réveilla Alim. Ce dernier, encore à moitié endormi, marmonna un :

"Que se passe-t-il ?"
"Yami Sama n'est pas venu nous réveiller ce matin. Il est assez tard et j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose."
"Hein ?"
"Reste là si tu veux, il faut que je le retrouve..."

Sans perdre plus de temps, Ringo sortit de sa chambre en boutonnant son bermuda. Son baluchon sur le dos, il arpenta le couloir de l'auberge et se dirigea vers la chambre connexe à la sienne. Sans grand ménagement, il ouvrit cette dernière et constata que son maître n'y était pas. Ringo fit alors demi-tour, encore plus perplexe puis dévala les escaliers pour rejoindre la grande salle. Ringo se précipita vers Talic l'aubergiste puis lui demanda s'il avait vu son maître descendre ce matin. Talic lui dit que non et Ringo se pinça les lèvres. Mais où était-il donc passé ? Ringo demanda alors à Talic s'il pouvait lui préparer un panier-repas, au cas où. Le jeune moine était impatient et soufflait d'insatisfaction regardant un coup la porte de l'auberge et l'autre Talic qui lui préparait de quoi manger. Alim ne tarda pas à descendre à son tour et vint se poster près de Ringo, une main sur son épaule.

"Ne t'inquiète pas, on va le retrouver..."
"J'ai un mauvais pressentiment..."
"Ecoute, ne t'inquiète pas, ton maître est fort. Séparons-nous pour le retrouver. Je vais faire le marché et les thermes. Retrouvons-nous en fin d'après-midi ici si tu veux."
"Bonne idée, Alim ! Quant à moi, je ferai les alentours de la ville, en commençant par la crique..."

Ringo attrapa une fiole dans son sac, lut rapidement son étiquette puis l'ingurgita cul-sec. Il fit alors une drôle de tête et Alim leva les yeux au ciel. Cramponné au bar, Ringo luttait pour ne pas vomir directement ces nouveaux fluides qui jouaient au tourbillon dans son estomac à jeun. Talic revint alors avec ses vivres et Ringo le remercia avant de filer droit vers la sortie, se tenant encore le ventre qui semblait lutter contre son nouveau contenu frivole...

>> La Crique

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