L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 8 Déc 2010 00:56 
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Alertée par les pas discrets dans le couloir elle sort la tête par la porte de sa chambre et épie l'obscurité de ce dernier à la recherche du responsable, qui n'est autre que la grosse femme qui lui avait la veille donné le couteau au loup gravé sur la lame et qui lui sourit comme jamais un être humain lui avait sourit jusqu'ici. Un sourire chaleureux, amical, maternel.
- Bonjour, lui lance l'humaine d'une voix assez grave pour une femme. Déjà réveillée ?
- Je ne dors pas longtemps. Bonjour madame
- Catelyn, pas madame, pas entre nous. Tu viens m'aider ?
- Euh oui ! répond Maâra de son ton fatalement sans conviction.

Catelyn porte en plus de la chemise et du pantalon réglementaire un châle en laine bariolé aux couleurs d'automne. Des cheveux roux et ondulés encadrent un visage large où les tâches de rousseurs laissent à peine entrevoir la couleur pâle de sa peau. On ne peut pas dire que Catelyn soit une belle femme, mais son tempérament autoritaire et juste en fait une femme respectée et une mère de famille des plus heureuse, bien que ses enfants soient depuis longtemps partis du nid familial. Elle est dans l'auberge de Talic celle qui régente les repas internes et les filles de chambre et, malgré son statut de patron, même Talic n'ose interférer lorsque Catelyn décide du menu de leur repas quotidien. Elle est une sorte de mère poule tyrannique, souriante quand il faut et plus terrible qu'un ours enragé quand les circonstances l'exigent.

Et c'est dans un quasi silence d'église à peine dérangé par les consignes dites à demi mot que les deux femmes préparent la table du petit déjeuner.
Ce matin là, Maâra semble plus à l'aise malgré son mutisme naturel. Les regards se font moins insistants que la veille, à l'exception d'une jeune fille brune que Maâra ne remarque pas. Et pourtant, le regard de cette jeune humaine se fait menaçant, presque hostile alors que leurs rapports se sont limités jusque là à … rien, pas même un mot échangé entre hier et aujourd'hui, et seul les repas les ont réunies dans la même pièce.
Toutefois, l'animosité se limitant à un foudroiement Morëla n'en tient pas compte très longtemps non plus et ne cherche pas à enquiquiner Maâra avec ce détail. C'est donc dans une ambiance sans anicroche que l'elfe reprend goût aux bonnes choses car comme la veille, lait chaud, pain chaud, miel sucré s'étalent autour d'elle comme autant de délices défendus.

Plus tard, lorsque Catelyn forme les équipes des filles qui œuvreront les unes au service, les autres dans les chambres et les dernières à la lessive, Talic lui enlève Maâra des bras non sans une légère moue déçue de la grosse dame.

- Elle fera le boulot qu'aurait fait le commis que j'ai pas embauché aujourd'hui, point barre. Et puis c'est pas une poupée Catelyn ! ajoute-il d'une voix moqueuse.
- Oh ! S'esclaffe cette dernière en posant ses poings sur ses hanches, ce qui lui donne l'air d'une enfant trop joyeuse pour bouder pour de vrai.
- Maâra, tu viens avec moi. Davos et toi vous vous occuperez des bêtes et de la livraison d'aujourd'hui.
Les deux hommes échangent alors un regard de connivence qui échappe totalement à l'elfe, trop absorbée par le léchage de ses doigts encore plein de beurre et de miel.


Arrivés dans la cour arrière de l'auberge Maâra se rend compte que les possessions de Talic ne se limitent pas à une auberge et une écurie. Peut être le brouillard est-il moins tenace ce matin là, peut être est-elle moins tétanisée à l'idée de relever la tête ou moins méfiante à l'égard des deux humains, toujours est-il qu'elle observe pour la première fois l'endroit où elle travaille, dort et mange depuis des jours.
Dos aux écuries, qui elles seules sont visibles depuis la route, se trouve un énorme préau tout en longueur au toit en bois et sans murs si ce n'est celui des box. Un bric-à-brac incroyable d'outils, de machines plus vétustes les unes que les autres, de meules de paille, de tonneaux et de caisses remplis d'elle ne sait quoi s'entassent là depuis des années. Tout le reste se limite à un verger et un potager trop petit pour servir à une production d'une auberge telle que celle de Talic, mais avant que l'analyse de ce fait n'atteigne son cerveau Davos lui tend un tablier qu'elle enfile sans rien dire malgré l'état de ce dernier : sale, puant, si imprégné de vieilles traces de sang et de tâches jaunâtres qu'on l'aurait cru récupérer d'un bourreau peu soigné.

Déjà habitué au manque flagrant de réaction de cette énergumène d'elfe, l'employé de Talic lui désigne la porte arrière des cuisines avant de s'y engouffrer lui-même.
Le sol est en pierre et légèrement en pente vers la sortie, les murs sont sombres et il y traine comme une fragrance de mort. Suspendus à des crochets énormes ballotent justement des carcasses d'animaux, une demi-dizaine de vaches, une complète de cochons, autant de moutons tondus plus des lapins et des poulets qu'elle ne dénombre pas.

- Enfile les sabots et suspend tes grôles à l'entrée pour pas t'les crotter, ordonne Davos de sa voix sèche tout en aiguisant un long couteau de boucher.
((Attend, mais qu'est-ce que tu vas faire là !!)) S'affole alors Morëla en regardant ces dizaines de bêtes autour d'eux.
- Qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui ? demande alors Maâra tout en se déchaussant.
- On va préparer, saler et fumer les viandes pour les prochaines semaines, répond l'humain comme s'il était en train de lire une recette de cuisine, mais avant … on va tuer, saigner, vider, écorcher et découper toutes ces pauvres petites bêtes.
Son ton railleur fait alors écho au ricanement moqueur de Talic arrivé en douce derrière Maâra. Mais l'éclat de rire de concert prévu par le gérant en vu de la réaction de l'elfe se transforme lamentablement en une toux proche de l'étouffement lorsqu'il l'aperçoit acquiescer et sortir son propre couteau.

- Comme j'te l'disait patron. C'te gamine là c'est comme si l'monde était un unique gâteau sans couleur ni odeur. Rien qui l'a choque, rien qui la brusque, peau d'balle … comme si elle était pas là ! A s'demander si elle comprend c'qu'on lui dit.

Ce qu'elle ne comprend effectivement pas d'elle-même des réactions et dires des deux hommes, son Faera lui en fait étalage à coup de couinements horrifié.
((Non, mais attend, tu vas pas faire ça, c'est barbare.
-Où est le problème ?
-Comment ça ? C'est des bêtes, des animaux qui ont rien demandé d'autre que de vivre en paix.
-Alors quoi, faudrait aller chercher les assassins et autres criminels, les écorcher et les manger eux.
-Aaah, mais arrête !
-Toi arrête, je vais pas les torturer pour le plaisir.
-Tu vas vraiment faire ça ? … mais pourquoi ?
-Parce qu'on me le demande. Je travaille ici, t'as oublié.
- Et puis d'ailleurs, pourquoi tu restes. Tu pourrais t'enfuir que le gérant s'en ficherait complètement. On pourrait partir, trouver des gens qui t'aideront à maitriser ta magie, ton don, te guider
-Je suis bien ici. … Tout est simple. Dormir, travailler et recommencer le lendemain, comme chez moi.
-Tu dis n'importe quoi. Y'a moins de deux heures tu t'exaltais du contact avec des fluides, ta magie, ta force, tu étais à la porte d'un avenir hors du commun … et tu te contenterais de cette vie là !!
-Où serait le mal à ça ?
- Peu importe Maâra que tu y croies ou pas, ton destin n'est pas ici et et …)) Mais la voix fluette de Morëla s'affaiblit au point de se faire murmure, puis silence. Trop tôt, trop peu de courage de sa part, peut-il lui déballer là maintenant, du but en blanc qu'elle sera une nécromancienne, vouée à découvrir certaines choses ou à mourir en essayant, qu'une vie simple, une vie qu'elle espère depuis toujours ne lui est pas autorisée. Que Celui pour qui elle n'a que ferveur et adoration n'a pas prévu de lui offrir ce qu'elle désire le plus ?

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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 12 Déc 2010 17:44 
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Mes pas me conduisirent rapidement à l’Auberge du Pied Levé. Une fois la porte de l’établissement poussé, je fus stupéfait de l’ambiance joviale qui régnait dans la grande salle. La foire, un bordel, un tripot, un terrain de boxe, cette salle était un peu des quatre en même temps. Je n’avais jamais vu cela auparavant. Je fus quelque peu surpris par cette ambiance tout à fait inhabituelle moi qui étais habitué à l’austérité et au calme de la maison.

Je pris rapidement la direction du comptoir afin de prendre un verre et de réserver une chambre pour la nuit.

- « Bonsoir, mon nom est Talic, je suis le gérant de l’auberge. Que puis-je pour vous noble voyageur ? »

- « Bonsoir monsieur, j’aimerais un verre de rougette et une chambre pour la nuit s’il-vous-plaît. »

- « Alors un verre de rougette et une chambre. Tenez voici votre clé, chambre 6. Le verre de rougette arrive. »

Je vis alors Talic disparaître sous le comptoir l’espace de quelques secondes pour ensuite se relever avec un verre remplie de ce liquide que j’affectionne tant. Il me présenta alors le breuvage dont je bus une gorgée avec plaisir.

- « Vous avez l’air pitoyable monsieur. Que s’est-il passé pour que vous soyez couvert de boue et de sang ? »

- « J’ai eu affaire à une dizaine de rats avant d’arriver à l’auberge, ils sont coriaces les bougres ! Mais je les ai tous tué enfin presque. Ils avaient eu la peau d’un pauvre homme, je me suis senti le devoir de le venger. »

Je bus une nouvelle gorgée de mon verre. Le liquide alcoolisé fit son effet, je me détendis de plus en plus. Que cette bière pouvait être douce à mon palais !

- « Il est vrai que nous avons affaire à une invasion de rats depuis peu. Personne ne sait d’où ça vient. Les gens doivent vivre avec malheureusement. Vous nous avez rendu service en tuant un petit nombre d’entre eux. »

- « Ce fut un plaisir. Je suis peut être un elfe noir mais je suis sensible et je ne pouvais pas laisse se pauvre homme dans la rue sans le venger de ces immondes bestioles ! »

- « Si vous voulez rendre d’autres services à la ville, vous pouvez vous engager dans la milice de Tulorim. Ils cherchent toujours du sang frais pour leurs missions. »

- « Merci l’ami. »

Je finis d’une traite ma bière, laissai quelques pièces sur le comptoir et remerciai de la tête Talic pour son hospitalité. Je pris ensuite le chemin de la chambre pour prendre du repos, me décrasser et parler à mon fidèle journal.


**********


Ayant suivi un long couloir, je trouvais enfin la chambre qui m’avait été allouée pour la nuit. J’introduisis la clé dans la serrure et rentrai dans la pièce. Le mobilier était simple mais suffisant pour dormir : un lit, une commode sur laquelle se trouvait de quoi se rafraîchir et une chaise. Je jetai ma cape sur la chaise, enlevai mes bottes boueuses, retirai ma ceinture avec mon épée que je déposai sur la commode. Je pris mon sac dans lequel se trouvait mon journal, ma plume et mon encrier. Je pris place sur le lit, en tailleur et ouvris mon journal là ou je m’étais arrêté.


Livre 6, Jour 8, très tôt le matin


Cher Journal,

Je viens d’arriver à l’Auberge du Pied Levé ou l’ambiance est plus que chaleureuse. J’ai combattu quelques rats pour y arriver, j’ai croisé le cadavre d’un homme. Cela m’a fait sortir de ma coquille. Je n’avais jamais eu l’occasion de voir quelqu’un de mort dans la rue, dans un tel état. Je pense que cela m’a secoué, et plus que je ne l’aurais cru. Il faut que j’efface ce terrible souvenir de ma mémoire. Demain est un nouveau jour comme dit l’expression consacrée. J’espère vraiment que demain sera un nouveau jour pour moi. Je n’ai pas encore fait le deuil de mon père, j’espère qu’il me voie de là-haut et qu’il est fier de ce que je viens d’accomplir… Aux premières lueurs du jour, j’irais à la milice de Tulorim, j’ai envie de me rendre utile, peut-être que la milice m’apportera ce dont j’ai besoin. Je vais maintenant essayer de trouver un peu de repos. Je te laisse mon cher ami.



Je pris le temps de me relire et fermai mon journal, rangea mon attirail d’écrivain. Je me levai du lit, pris le temps de me débarbouiller le visage et me jetai sur le lit. Je ne pris pas la peine de me mettre sous les draps, cela faisait longtemps que je n’avais pas dormi dans un lit, j’avais grand besoin de repos. C’était sur cette dernière pensée que le sommeil m’emporta loin de Tulorim, loin de Yuimen, près de mon père comme toujours depuis sa mort…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 12 Déc 2010 18:42 
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L'Ecurie de Tulorim

Comme l’avait indiqué le vieux palefrenier l’auberge n’était effectivement non loin de là, et en plus elle se trouvait à l’entrée de la ville en plein sur la route menant à Yarthiss que Leoj avait emprunté.

"Non mais là j’y crois pas, je n’ai vraiment pas les yeux en face des trous pour ne pas l’avoir remarquée plus tôt, même pas foutu de voir une auberge quand elle est sous mon nez car je cherche une écurie, lamentable."

S’étant rendu compte de sa bêtise, le jeune homme s’était frappé le front de la main, consterné par sa "cécité sélective". Une fois les portes de l’établissement passées il comprit les dires du vieillard sur cette ambiance : la musique forte et les bavardages formant un fond sonore des plus barbares aux oreilles des non-initiés, dans un coin de la salle des paris s’exécutés autour de deux hommes occupés à comparer leur dextérité au lancé de couteaux sur une tête de bélier trônant au mur, le but du jeu semble être de devoir lancer au plus proche du trophée sans pour autant le touché. Au centre de la salle une bagarre démarrait entre un homme et un nain, tous deux fortement alcoolisés, Leoj s’approcha du comptoir et demanda un repas et une chambre. Le tenancier, visiblement ravit de l’animation de ce soir, donna une petite clé de fer à son jeune client et lui indiqua une table.

Ce dernier, une fois installé dans un coin de table, souffla sa fatigue et pris sa tête entre ses mains de manière à ce que les autres clients ne puissent voir son regard, ni lui leur agitation, fixant la table sous son nez et son visage encadré par ses "œillères", il ne releva la tête que lorsque une assiette se posa dans son champ de vision.

La serveuse venait de lui apporter une rougette, une bière aux fruits rouges, ainsi qu’ un châtaignier, à base de viande d’hérisson et de marrons, des mets typiques des Wielhs d’Imiftil que Leoj avait connut dans son village d’enfance avant de partir débuter sa formation de forgeron, .

"Comment savez-vous ?"

"Une intuition."

La jeune fille avait des yeux d’un bleu profond et de longs cheveux châtains attachés par un ruban, elle lui sourit, Leoj lui rendit son sourire avec en la remerciant avant qu’elle ne retourne à son labeur. Le voyageur, épuisait après une journée à chevaucher le ventre vide, retrouva son entrain avec des goûts perdus depuis quelques années.

La bagarre débutée à son entrée atteignait son paroxysme tout en s’approchant de sa table, mais lui l’ignorait complètement, tout à sa dégustation. Le nain pris l’avantage sur son adversaire quand ce dernier trébucha sur un tabouret renversé au sol, il l’attrapa, le souleva au dessus de sa tête et le projeta sur la table de Leoj sans que celui-ci ne sourcilla. L’homme, resta là, assommé et étalé de toute sa masse sur des restes de nourriture et de chopes brisées, le nain retourna triomphant se commander une autre bière pour fêter sa victoire.

En quittant la table, Leoj salua avec un sourire son voisin de table improvisait puis se rendit à sa chambre afin de profiter d’une bonne nuit de sommeil.

L'Auberge du Pied Levé

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 12 Déc 2010 18:57 
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Le lendemain matin, je me réveillais de bonne heure, le soleil était déjà levé depuis un petit moment. Je me levai rapidement, enfilai mes bottes et récupérai le reste des mes affaires. Je sortis de la chambre, passai devant le comptoir de Talic qui était déjà présent derrière ce dernier. Il me fit un signe de la main que je lui rendis et pris la direction de la sortie. Mais je reviens sur mes pas, j’avais besoin d’information.

- « Excusez-moi de vous déranger Talic, pourriez-vous me dire ou se trouve la milice ? Je dois dire que je ne sais pas trop ou aller ! »

- « Vous ne pouvez pas vous tromper, le bâtiment de la milice se trouve de l’autre côté de la rue. »

- « Merci beaucoup. »

J’étais maintenant fin près pour aller m’enrôler dans la milice, si tant est qu’il veule bien de moi.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 12 Déc 2010 21:00 
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L'Auberge du Pied Levé

(Je suis en plein milieu d’une forêt, il fait nuit, le vent souffle dans les branches. Mon corps est couvert de coups et d’estafilades, mais la douleur est supportable. Je sais que l’on m’observe, mais je ne sais où ils se trouvent. Leurs cris se fondent dans le vent et leurs ailes les propulsent à une vitesse fulgurante.

Soudain ils chargent, je me retourne, ai le temps d’esquiver partiellement leurs attaques, je me retrouve avec du sang qui s’écoule d’une nouvelle blessure. Ses oiseaux de cauchemars sont au nombre de deux mais leur vitesse est telle que je jugerais être encerclé par une dizaine de leurs congénères.

Je contracte les muscles de mes bras, ma peau s’ouvre au niveau des poignets, je ressens une forte douleur mais je choisis de la provoquée pour survivre. De ces plaies sortent deux longues lames aussi lumineuses qu’un soleil, le plat de ces lames rencontre le dos de mes mains, le contact est à la fois chaud et doux. Une fois avoir atteint la taille d’une épée, les lames arrêtent de grandir et j’attends leur prochain passage.

Ils semblent hésiter un petit moment. Ils chargent de nouveau, au moment où le premier espère m’empaler dans le dos je pivote, tranche, deux ailes tombent au sol séparées de leur corps qui s’écrase un peu plus loin, ces deux autres ailes se brisant dans la chute, il ne représentera plus de danger. Le second déviât au dernier moment.

Il continu de tourner, attendant le bon moment. Le sang continu de couler de mes blessures mais aussi de mes lames qui semblent pulser au contact du fluide vitale ennemi. Il arrive, face à moi, je suis prêt à trancher cette abomination modifiée par les treize.)


Leoj se lèva en sueur, tout son corps était lourd et le faisait souffrir, ses poignets étaient particulièrement douloureux. Son esprit était étrangement clair, comme éveillé depuis plusieurs heures.

"Il me faut de la puissance."

Une fois habillé il descendit au rez-de-chaussée. Depuis le comptoir le tenancier le salua, lui rendant son salut Leoj en profita pour demander s’il savait quand partirait le prochain aynore pour Kendra Kâr.

"Et bien, si vous vous dépêchez vous pourrez être dans le prochain, suivez la rue principale, vous ne pouvez pas vous tromper."

"D’accord, merci."

Posant quelques pièces sur le comptoir en même temps que la clé de sa chambre, Leoj démarra en trombe et sortit bien plus vite qu’il n’y était rentré la veille.

Les Ruelles

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 22 Déc 2010 13:56 
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Les Egouts

Recherchant le groupe ayant fait face aux bandits, Leoj fit le tour de tous les lieux étant susceptibles d’attirer ce genre de personne. Aussi de tavernes en tripots et de tripots en auberges douteuses, il finit par revenir à l’endroit où avait débutée cette étrange journée : l’Auberge du Pied Levé. Malgré l’heure avancée l’ambiance était toujours aussi bruyante que la veille, même si les sons de bagarres laissaient peu à peu place à celui des poivrots ronflant au sol ou sur les tables. Leoj s’avança vers le comptoir en traînant légèrement les pieds sous le poids de la fatigue accumulée lors de cette harassante journée. S’asseyant brutalement sur un tabouret en faisant signe au patron, ce dernier s’approcha en essuyant machinalement une chope avec un torchon.

"Une chambre."

Prenant une clé derrière lui le tenancier sembla se rappeler quelque chose.

"Tiens, vous n’deviez pas prendre l’aynore ce matin ?"

"Euh … si, mais j’ai encore des choses à régler en ville de toute façon. En parlant de ça, vous n’auriez pas vu un borgne accompagné d’un grand gars et d’un nain par hasard ?"

Accoudé au comptoir, la tête reposant dans le creux de la main et les yeux à moitié ouverts, le jeune homme n’avez guère d’espoir quant à une possible réponse mais posa sa question juste par acquis de conscience tout en jouant avec la clé que le tenancier avait posée sur le comptoir.

"Maintenant que j’y pense, un groupe ressemblant à celui-là est arrivé il y a maintenant deux heures. Le nain semblait préoccupé par quelque chose mais les deux autres avait le sourire jusqu’aux oreilles, ils ont pris une bière puis ont rejoins leurs chambres. J’crois qu’il y'en avait même un qui chantonnait. Des amis à vous ?"

Cette nouvelle sortit Leoj de sa torpeur un bref instant.

"Pas vraiment, mais disons que j’aimerais bien traiter avec eux."

Se levant difficilement de son siège, il prit la direction des chambres avec un sourire aux lèvres. Levant un bras, il salua le patron qui ne comprit pas vraiment la raison de ce changement d’attitude.

"Merci pour l’info."

Le lendemain matin, assit à une table non loin du comptoir et finissant une omelette aux champignons que le patron lui avait préparé, le jeune homme enfin reposé semblait plongé dans ces pensées. Cherchant la meilleure approche possible pour ne pas se heurter à un refus, sa réflexion prit fin quand le patron se plaça juste devant lui. Levant les yeux, il interrogea le tenancier du regard tandis que ce dernier continuait d’essuyer sa vaisselle. Sans dire un mot, l’homme lui indiqua d’un signe de tête les escaliers menant aux chambres d’où descendait une silhouette.

"J’pense que v’là l'un de vos gars."

L'Auberge du Pied Levé

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 22 Déc 2010 20:12 
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- Booouuuhaaapfreuarghuieuh....

Talic tendit l'oreille et sourit. Il s'amusa à contempler les expressions des autres clients de la taverne en cette douce matinée. Étranges que ces bouilles qu'ils tiraient après avoir entendu ce bruit bizarre. En leur profonds intérieurs ils se demandaient quelle était la source de ce grognement bizarre, de ce cri guttural, de ce souffle égorgé. Certains pensèrent à une agression, d'autres à un accident, certains allaient même jusqu'à croire à l'arrivée d'une bête présageant la fin du monde, mais ce n'était rien de tout cela, c'était...

- Ahhh !! Bordel de merde !!!

... juste mon rituel matinal. Et ouais, chaque fois que je me réveillais à l'auberge, j'enchaînais une série d'action parfaitement coordonnés et inéluctables.

Un, je baille à la mord-moi-l'noeud, oui, c'était un bâillement qui avait provoqué tant de stupeur.

Deux, je me lève et commence à déambuler l'escalier comme un mort-vivant somnambule sous contrôle mental, les bruits de pas aussi peuvent prendre une tournure effrayante.

Trois, je me rétame dans l'escalier.


Je venais d'achever la dernière étape, la journée pouvait commencer. Talic était habitué à cette mascarade quotidienne, et il savait pertinemment que, quoi qu'il faisait, ce rituel ne pouvait être brisé, le destin sans doute. Comme d'habitude, j'eus ce vieux réflexe que les hommes ont toujours quand ils entrent dans une auberge : je commandai de la boisson, je disais toujours...

- Une bière, Talic.

- Ça roule ma poule !

... et il me donnait toujours la même chose : un verre de mélasse dégueulasse, sa "spécialité" comme il disait. Mélasse de groseille, beurk. "Ça te secoue et ça réveille un bon coup !" qu'y disait toujours. Enfoiré, il se marrait juste quand il me voyait boire cette immondice en la confondant avec de la bière, faute à la ma tête dans l'cul. Taquin le Talic. En plus il croyait vraiment que je m'en rendais pas compte, le salaud. Ce liquide visqueux était épais comme un doigt, j'étais presque obligé de mâcher le contenu du verre tellement c'était gélatineux, j'ai jamais su d'où Talic sortait cette infamie. Faut jamais me faire chier le matin, là, c'était une matinée comme les autres. J'avais pas tout de suite remarqué l'étranger qui s'était installé à une table derrière moi, en train de bouffer son omelette. C'était à l'odeur que j'avais remarqué son met, pas lui, juste la bouffe. J'avais pas bouffé le soir d'avant, trop occupé à décortiquer les affaires sans importance du hobbit hors-la-loi. Mais je ne devais pas céder à la tentation, je ne m'étais pas retourné, par peur de perdre la raison à la vue de son petit-déjeuner, qui semblait être une des rares réussites de Talic en matière de cuisine... Je me consolai du mieux que je pouvais, avec la boisson-gelée, imaginant tenir une coupe de nectar divin pour ne pas casser la faible magie de cette nouvelle journée.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Jeu 23 Déc 2010 12:44 
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Assistant au cérémonial de réveil du borgne dans un silence des plus religieux, Leoj observait le comportement de celui-ci pour en percer l’état d’esprit.

(Il a l’air encore plus dans les vapes que moi après une sieste imprévue, je ne pensais pas qu’une telle chose fut possible. S’il réagit comme moi dans pareil cas, je vais me prendre une beigne sitôt que j’aurai ouvert la bouche.)

Regardant le comateux ingérer l’étrange contenu de son verre, le jeune homme s’interrogea sur la santé mentale de ce dernier.

(C’est une blague ? C’est comestible ce truc ?)

Autour de lui, quelques habitués du matin se plaisaient à commenter la scène en ricanant.

"Rien de tel contre la gueule de bois."

"Ouais, à condition de pas s’étouffer avec."

Après quelques minutes les rires se turent pour reprendre le fil des discutions habituelles. Le borgne finit alors son verre d’un coup comme pour ne plus avoir à en supporter le goût plus longtemps, la grimace qui s’en suivit devait être à l’image du goût résidant désormais dans sa gorge : horrible. Leoj se leva de table une fois le contenu de son assiette engloutit, puis il prit place au comptoir, non loin de sa cible qui grimaçait encore légèrement en sortant des brumes de la nuit. Il commanda deux bières en posant quelques pièces sur le comptoir, le tavernier encore le sourire aux lèvres à la suite de son petit tour quotidien lui servit sans trop quitter du regard l’expression sur le visage du borgne.

(Cela constitue sans doute son petit plaisir du matin.)

Après avoir vérifié que les chopes ne contenait que de la bière et non le semi-liquide que le patron semblaient servir aux mal-réveillés, il posa l’une des deux chopes devant le nez de l’homme affalé sur le comptoir.

"Tenez, ça devrait éliminer le goût de votre précédente chope."

Le borgne prit la chope en main et juste avant d’en vider le contenu d’un trait lança un regard interrogateur de son unique œil à son voisin. Ce dernier après avoir bu quelques gorgées de bière prit un air un peu plus sérieux.

"J’ai quelques infos qui pourrait probablement venir grossir nos bourses à tout deux, si vous n’avez toutefois pas peur de vous salir."

L'Auberge du Pied Levé

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Leoj / Fanatique / Humain (Wiehl)
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"Si on ne prend pas son destin en main, nul ne le fera à notre place."


Dernière édition par Leoj le Ven 24 Déc 2010 20:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 24 Déc 2010 13:32 
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<<Les ruelles

La nuit avait été longue et épuisante. Suivant le conseil de Heartless, nous décidâmes de nous reposer dans cette auberge malpropre.
Étendu sur un lit, je dormais déjà depuis quelques heures. Mais cette nuit ne fut pas de tout repos. En effet, je me battais farouchement contre toute une horde de gobelins des montagnes. Il y en avait tout au plus une dizaine. J’étais encerclé et je ne pouvais m’enfuir. Alors qu’ils se jetaient les uns après les autres sur moi, je me tournai et me retournais dans mes couvertures en poussant des cris de lutte et en donnant des coups à tous va.

- Argg… Tien… Prends ça! ... Dahh... saleté!

- Booouuuhaaapfreuarghuieuh....

- Haaaaaa! Un troll des cavernes?!

Droit comme un pic, je regardais tout autour de moi, cherchant quelle créature a bien pu pousser un tel hurlement. Je ne vis qu’un borgne assis sur son lit qui bâillait à en perdre sa mâchoire. Après avoir longuement fixé le mur, il se leva et sortit de la chambre d’un pas chancelant.
Comme tous les matins, je pris quelques minutes pour refaire l’inventaire de mes affaires et compter soigneusement mes yus. Eh oui, je suis fils de marchand. Mon or c’est ma vie. Et puis, tout le monde sait bien que les nains sont radins.
Après m’être assuré de ne rien avoir oublié, je sortis de la chambre et déboula dans un étroit corridor. Je dus descendre quelques marches pour enfin arriver au bar où Heartless était assis. Il discutait avec un étrange homme encapuchonné. Il me fallut un petit moment pour réussir à escalader le tabouret et prendre place à leur côté. L’aubergiste s’approcha.

- J’te sers quelque chose?

- Un steak bien saignant! heu… et de la bière aussi, beaucoup de bière.

- Et un steak bien saignant!

En attendant ma commande, je songeais aux conséquences des événements de la nuit passée.

(Je ne sais pas si Heartless le sait, mais nous prenons d’énormes risques en restant à Tulorim)

J’attendis donc qu’il termine sa conversation pour lui faire part de mes inquiétudes.

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Les Dieux me gardent de mes amis; mes ennemis, je m'en charge


Dernière édition par Thunar le Sam 25 Déc 2010 04:48, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 24 Déc 2010 14:23 
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- J’ai quelques infos qui pourrait probablement venir grossir nos bourses à tout deux, si vous n’avez toutefois pas peur de vous salir.

- J'ai... infos... venir grossir vos bourses..... peur de vous salir...

- ... venir grossir vos bourses...

- ... grossir... bourses....

- Grossir.... bourses ? Bourses ?
lui demandai-je, l'œil vaseux.

J'étais encore un peu déchiré mais je distinguais la surface, un peu freiné par la bière, je commençais quand même à émerger de ma torpeur. J'entendais ce qu'il disait, c'était déjà ça. Mais je choisissait les bons mots dans ses phrases pour contenter mon esprit boueux.

- Grossir ? Je suis pas.... gros... juste une peu enveloppé...

La voix de Gorilla surgit... je veux dire... se traîna jusqu'à mes oreilles. L'ombre d'une espèce de gros chien se répercuta sur le mur des escalier, c'était Gorilla qui descendait les marches à quatre pattes, une bouteille entre les dents. Il sembla se ressaisir et se remit debout une fois qu'il avait franchi les marches mortelles. Au début je crus à une hallucination : franchement, Gorilla, une brute énorme, combative, qui se retrouve à quatre pattes dans l'escalier en tenant une bouteille encore pleine, il était devenu fou ou quoi ? Il s'assit ensuite à côté de Leoj, ma parole ce mec était devenu une vraie loque, ça se voyait rien qu'à sa tronche. Yeux dans le vide, nez rouge, bouche pendante... Je rejetai l'erreur sur la bouteille de tord boyau qu'il avait dans la main et lui confisquai d'un geste vif. A cela, il répliqua comme un pauvre malheureux battu à mort :

- Mais z'est trop inzusteuh !

- La ferme, Gorilla ! Ch'uis sur un plan fric là !


Il commença à bouder dans son coin pour dessaouler lentement. Cette bouteille contenait donc un véritable poison, je lis ce qu'il était marqué dessus :

"Véritable Tord-Boyau du Petit Marin ! A base d'algues desséchées en provenance directe des rives d'Exech !"

C'était de la lave ce tord-boyau. Vraiment dangereux, au potentiel de destruction cérébrale immense. Je le pris avec moi et le rangeai dans mon sac.... juste au cas où.. sans l'intention de goûter ni rien... Je revins à nos moutons. J'allais conclure un marché avec ce gars étrange.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi, l'ami ?

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 24 Déc 2010 20:27 
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Les autres gars descendirent l’un après l’autre et prirent place dans la salle chacun à sa façon, soit en mangeant soit en cuvant. Leoj fut dans un premier temps légèrement surpris par les habitudes alimentaires du groupe.

(Un steak et une bouteille de gnole dès le réveil ? Quel drôle d’équipe.)

Il suivit du regard le colosse qui tituba jusqu’à une table de l’autre coté de la pièce où il s’affala de toute sa masse. Puis détournant ses yeux de ce pitoyable spectacle, il reprit sa conversation avec un borgne qui avait enfin émergé des brumes nocturnes.

"Qu'est-ce que je peux faire pour toi, l'ami ?"

"Disons que j’ai assisté la nuit dernière à du tir sur hobbit et à une course de gorilles. Dans leur panique ses gros idiots m’ont permit de découvrir l’endroit où ils se planquent. Tout bandit doit stocker son butin et j’imagine que le leur se trouve là-bas. Mais après le coup d’hier soir, cela m’étonneraient qu’ils quittent tous leur repaire en laissant le champ libre à un éventuel fouineur, aussi seriez-vous intéressé par un peu de travail musclé ?"

Soudain une bouteille vide se fracassa contre le comptoir, non loin des tabourets où se déroulaient la discussion, et une chanson peu commune résonna dans l’auberge.

"Yohohoho, une nuit vint un nabot,
Suivit par de terribles malfrats il fuyait fait comme un rat,
Puis vint l’cap’taine Heartless qui voulait jouer au héros,
Le borgne riait en armant son trait, son arbalète prête à tirer.

Yohohoho, une bouteille de rhum pour l’bon cap’taine,
Du vin, une bière ou Sirius vous tirera votre laine."


Le colosse était là debout sur une table avec deux autres poivrots du matin qui reprenaient en cœur le refrain en dansant. L’alcool appelle l’alcool et il s’était trouvé des compagnons de boissons en un rien de temps. Improvisant une chanson sur les derniers exploits du borgne avec toute la finesse dont un pirate saoul était capable. Leoj arrêta de s’étonner quant au comportement de ses gars là et poursuivit son exposé auprès du borgne qui ignorait du mieux qu’il pouvait l’ivresse de son camarade.

"A oui, j’ai également entendu parler d’un vague désir de vengeance de leur part envers celui qui a éliminé leur boss. Cette partie ne me concerne pas mais j’imagine qu’il serait préférable pour ce gars là de leur tomber sur le râble avant qu’eux ne le lui fassent. A lui de voir."

"Yohohoho, glissa le doigt et s’planta l’carreau, en plein dans l’tête du nabot,
L’cap’taine Heartless en était baba, en face chialaient les malfrats,
Pleurant sur l’corps du nabot, leur boss nourrissait d’jà les asticots,
Fuyant l’borgne qu’avait d’un cocu l’chance, ils courent encore rageant et criant vengeance.

Yohohoho, une bouteille de rhum pour l’bon cap’taine,
Du vin, une bière ou Sirius vous volera sans peine."


"La légende est en marche." Riait le tavernier.

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Dernière édition par Leoj le Dim 9 Jan 2011 13:07, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 31 Déc 2010 20:03 
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J'avais un peu de mal à expliquer cela, mais une douce chaleur m'envahit à l'écoute de ce chant horrible chanté par des imbéciles encore plus saouls que saouls. Une chanson sur moi, rien que l'idée me faisait vibrer. J'étais sur le bon chemin, je devais continuer, quitte à défoncer tous les murs sur mon passage ! Je ressentis une brusque élan en moi, je me sentais capable de faire le tour du monde à la nage, de boire mille mélasses à Talic, de bouffer du Moura au petit-déjeuner, prêt à désintégrer tous les rats qui voulaient ma perte et leur piquer leur butin tout entier ! Je me levai d'un bond et répondis au voyageur avec une voix déterminée :

- Ils font dans leur froc, hein ? C'est le moment rêvé pour les achever ! Conduis-nous là-bas et t'entendras plus jamais parler d'eux !

Je lui tournai le dos et me dirigeai vers la sortie de l'Auberge, empoignant mes affaires avec une niaque sans précédent. Je fis signe à Thunar de me rejoindre et, quand à Gorilla, je le laissai délirer en cachant bien la bouteille de tord-boyau dans ma chemise.

- Traîne pas, étranger, Heartless n'attend pas !

J'enfonçai littéralement la porte et me retrouvai au beau milieu de la rue. C'était une belle matinée, le soleil avait l'air de vouloir griller les yeux de tous les êtres humains et le vent marin parvenait jusqu'à nous. C'était parfait. En plus, j'aurais bientôt réuni l'argent nécessaire à l'achat de mon rafiot, tout allait pour le mieux. Je brûlais d'impatience quand je pensais aux richesses que j'allais rafler à ces imbéciles. Je courais sur place et respirais plus d'air que mes poumons ne pouvaient supporter.

- Vous vous bougez le cul à la fin ? Pas d'temps à perdre !


Direction le port.

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Dernière édition par Heartless le Mer 5 Jan 2011 20:39, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 5 Jan 2011 20:18 
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En un éclair le borgne était sortit, visiblement grisé par le chant désaccordé qui sortait du groupe de choristes pleins comme des tonneaux.

"Vous vous bougez le cul à la fin ? Pas d'temps à perdre !"

"Et bien, voilà qu’il donne des ordres, et malpolie avec ça."

Leoj se leva de son siège suivit par le dernier membre du groupe valide, passant d’un pas modéré devant la table servant de scène aux chanteurs du jour dont l’un des membres s’étaient déjà écroulé au sol tant la gravité et l’équilibre lui jouaient des tours. Cela ne l’empêchait même pas de continuer de chanter, certes moins fort que précédemment mais toujours avec conviction.

"Dommage il aurait put être utile", son regard quitta le gorille chantant puis se concentra sur le borgne une fois la porte passée.

(Trois gars contre cinq malabars, j’espère qu’ils savent se battre, je n’ai pas put en juger hier soir.)

Une fois arrivé à hauteur du borgne, qui semblait sur le point de partir au pif dans la ville, Leoj indiqua au petit groupe leur destination : le port.

Les Ruelles

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mar 11 Jan 2011 20:51 
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Après une courte marche à pied dans les sombres rues de Tulorim, le soleil étant couché maintenant, j’arrivai enfin devant l’entrée de l’auberge du pied levé. En ouvrant la porte, je vis un spectacle familier : Talic derrière son comptoir qui distribuait des bières à qui veut et les gens de passages qui mettaient l’ambiance dans la grande salle. Je pris la direction du comptoir afin de réserver une chambre pour la nuit. Il me remarqua de suite et me héla.

- « De retour pour la nuit ? »

- « Oui Talic, je viens prendre du repos une nouvelle fois. Pourrais-je avoir une chambre ? »

- « Je peux même vous donner la même chambre que la nuit dernière si vous le voulez ? »

- « Ca serait parfait, merci beaucoup. »

- « Désirez-vous manger quelque chose ? Il y a de l’urikan qui fini de cuire dans la cuisine. »

- « Oui avec plaisir, j’ai une faim de loup ! Toutes ces aventures m’ont affamé ! »

- « Prenez une table et je vous sers ça … avec une rougette peut être ? »

- « Ca serait parfait Talic. »

Je fis comme Talic m’avait dit et pris place à une des nombreuses tables de la grande pièce. Mon estomac commença à se manifester bruyamment. Effectivement, j’avais faim et j’étais fatigué aussi. Après ce repas, direction la chambre pour prendre du repos. En attendant, j’écoutais d’une oreille distraite les conversations autour de moi.

- « Il y a pas mal de morts dans les rues… les voleurs s’en mettent pleins les poches en vidant… trouver une solution… les rats sont une vraie plaie… »

J’en avais entendu suffisamment pour comprendre que les gens parlaient de l’invasion de rats qui sévissaient depuis un bon moment dans les rues de Tulorim. J’enregistrais les informations que j’absorbais, j’avais là une piste pour retrouver « mon ami » le voleur. Je me perdis dans mes pensées en me repassant le fil des évènements de la journée dans la tête. C’était le moment que choisit Talic pour me présenter mon plat et ma rougette. Il me gratifia d’un sourire et d’un bon appétit tout en reprenant la route de son comptoir. Sa jovialité allait très bien avec le cadre et il en faisait profiter tous les clients.

Je pris alors les couverts présents sur le bord de l’assiette et commençai à couper ma viande. Le plat sentait bon la menthe et au goût je sentis autre chose de plus piquant, le piment. Un feu commença à descendre le long de ma gorge et me réchauffa de l’intérieur. Ce plat était excellent, avec un goût exquis et la rougette parachevait ce repas. Je finis rapidement mon plat, je ne voulais pas trop traîner. En me levant, je vis que la clé de ma chambre était posée sur la table. Décidément, Talic pensait à tout. Je pris alors la direction du couloir qui menait aux chambres et entrai dans la mienne.

Je retrouvai un environnement connu. Je posai mon sac et pris mon matériel d’écriture pour me confier à mon journal. Je m’assis en tailleur sur le lit et commençai mon œuvre.

Livre 6, Jour 9, tard le soir


Cher Journal,

Je viens de me poser sur le lit et je tombe de fatigue. J’ai passé une bonne partie de la journée à la bibliothèque à m’exploser les yeux pour trouver une solution afin de résoudre un conflit de tarte à la crème à la banane, tu le crois ça ? J’ai du empêcher un clan de lutin et un clan d’aldryde de se battre jusqu’au bout de la nuit à coup de tartes à la crème. Imagine-moi couvert de crème. Je me suis retrouvé en plein milieu du marché entre les deux groupes à me faire canarder. Ce sont des tartes mais c’était quand même douloureux. Cela ne m’étonnerait pas si j’étais perclus de courbatures en me levant. Enfin, j’ai une affaire à régler avant de demander une nouvelle mission au capitaine de la milice. Un petit contentieux avec un voleur que j’ai rencontré sur la place du marché ce matin. Je te laisse ici, je sens le sommeil qui commence doucement à m’emporter.


Je pris soin de poser mon matériel d’écriture sur le guéridon de la chambre, d’enlever mes bottes et mes vêtements pour finalement sombrer sur le lit vers une autre monde.

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Léandre - Shaakt - Soldat



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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 12 Jan 2011 01:41 
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[:attention:] Amis des animaux et végétariens, passez votre chemin. Le texte contient un passage (bien que peu détaillé par respect) de mise à mort d'animaux d'élevage. [:attention:]

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Le petit rat garde une fois de plus le silence et laisse Maâra suivre ce qu'elle croit être une vie pour elle.
((Morëla ?
- Oui répond-t-il avec une crainte naissante tant le timbre de sa voix à elle est rude.
- Tais-toi maintenant et attend-moi ailleurs si ce qui se passe ici te dérange))
Le petit rat se tait, non par une réelle obéissance mais le fait est qu'il ne sait comment lui faire changer d'avis. L'entêtement de Maâra trouve d'une certaine manière sa source dans le même puits que son insensibilité au monde extérieur … elle ne voit pas le mal ou le bien comme le voient ceux qui ont été bercé par des doctrines, des règles de conduite qui classent hiérarchiquement les actes du bien au mal et auxquelles les gens vivant en communauté restent inconsciemment sujets. Lui dire de ne pas faire une chose parce que cela ne se fait pas ou n'est pas normal revient à vider un lac à l'aide d'un verre.

Finalement, le Faera reste aux cotés de sa protégée mais son silence et son mutisme lui sont dès lors acquis. Il ne subsiste comme preuve de sa présence qu'une vague de frissons glacés de répulsion.

Du coté des êtres bipèdes et libres de leur mouvement les habits sont mis, les sabots aux pieds et les couteaux prêt à servir. Humain comme elfe grise, au grand désarroi du rat Faera.

- Bien, on va commencer par les vider d'leur sang. Davos la guide vers les bœufs suspendus par les pattes à un crochet à l'aide d'une corde. La langue pendante, les yeux mi-clos et légèrement vitreux, les bovins qu'il guide un à un à travers la salle via un système de barres de métal au plafond restent immobiles mais Maâra s'étonne du manque de rigidité des cadavres.
- Ils ne sont pas morts ? demande-t-elle comme on s'épate d'une évidence.
- Pas encore. Pourqu … il s'arrête net en la voyant penchée vers l'une des têtes, touchant du bout des doigts la langue presque sèche d'être restée à l'air trop longtemps. Mais qu'est-ce tu fous, c'pas un un jouet.

L'elfe, qui ne fait pourtant que vérifier à quel point les animaux sont assommés et qui s'apprête à soulever les paupières du bestiaux tressaute et recule d'un pas en questionnant l'homme de Talic du regard. Ce dernier hausse les épaules et, décidant de ne plus perdre son temps avec cette donzelle un peu trop déroutante pour la combattre, lui ordonne de faire attention à la suite.
D'un geste professionnel et sans considération aucune pour l'animal entre ses mains, il lui attrape les oreilles pour lui remonter la tête et atteindre le cou et incise la peau sur quelques centimètres à peine, une entaille juste assez profonde pour que le sang s'écoule, d'abord par jets puis plus lentement à mesure que la bête perd conscience et meurt.
Les bœufs forment maintenant un cercle de pendus autour de Maâra, laissée seule par Davos parti s'occuper des porcs. A ses pieds, le sang coule jusqu'à une grille où elle devine dessous une sorte de cuve en fer. Le même système au sol arpente la pièce et chaque groupe d'animaux est pendu en rond autour de ces grilles et cuves, l'employé étant lui au centre de regards vitreux et de gémissements de bêtes se réveillant trop tôt et conscientes du sort qui les attend.

Prenant exemple sur l'humain, l'elfe entame son tour de meurtre alimentaire. D'un geste timide et débutant, elle entaille la chair de la bête dont un spasme nerveux agite l'énorme masse. Le coup de main est hésitant mais le couteau est tranchant et le sang jailli du cou de la pauvre bête assommée et s'écoule vers le sol, éclaboussant de sa chaude moiteur les chevilles de l'elfe. Puis l'un après l'autre, elle continue à trancher les gorges, chaque fois plus vite et avec plus d'assurance, les gestes se font plus précis si bien qu'une part du Faera s'en trouve un peu plus déstabilisé. Le naturel du coup de couteau et l'indifférence de sa protégée face à la mort de pauvres bêtes le met dans l'embarras alors qu'il a par le passé connu de plus sombres protégés.
Le dernier bœuf égorgé, elle range son couteau à la ceinture de son tablier et reste quelques secondes le regard perdu sur le sang qui macule son poignet et son avant-bras, du sang encore chaud et dont la forte odeur ferreuse l'attire, puis sans savoir pourquoi elle en ressent l'envie, elle s'approche d'une bête et colle son oreille contre son flan comme on le fait pour entendre le cœur battre et chercher la vie à travers les battements réguliers. Mais la chair est inerte et c'est le souffle rauque de la mort qu'elle sent, les faibles battements d'un cœur qui s'affale, la respiration difficile d'un corps qui se meurt.

A cet instant, Faera comme humain restent figés sur place. Le premier à cause de l'étrange douceur qu'il lit sur le visage de Maâra et le second c'est par pur écœurement qu'il détourne finalement le regard. Mais l'elfe grise reste sans bouger, une pâle esquisse de sourire paisible flotte sur ses lèvres grises, les yeux fermés et l'esprit concentré sur la fin d'une vie. Elle est hypnotisée par la résonance caverneuse, le chant mélancolique de la vie quittant ce corps et celui silencieux et raffiné de la mort qui traverse les chairs.

La suite n'est pas moins sordide, du point de vue du Faera tout du moins. Pour Maâra au contraire ce n'est qu'une suite de mouvement chaque fois plus facile, hormis le tranchage des pattes et des têtes qui nécessite une force qu'elle n'a pas. Mais l'écorchage est une autre histoire dans laquelle la facilité avec laquelle elle apprend à passer son couteau sous la peau sans entailler les chairs, ses gestes instinctifs plus rapides que celui de l'humain malgré son savoir-faire en font un monstre de talent. Les exclamations triomphantes de Davos se succèdent à son dégoût et le nombre de spectateurs augmentent à mesure que les différents animaux passent sous le fil du couteau d'une Maâra pour la première fois consciente que sa vie ne se résume pas qu'à la prière, que ses mains ne sont pas faites que pour manger. Son couteau aux motifs de loup lui obéit plus qu'il ne lui sert de simple outil, la peau qu'elle épluche est chaude et moite au toucher, l'odeur fétide et agressive ne la dérange même pas tant elle est emportée par son acte, aussi barbare puisse-t-il être perçut par d'autres.

Elle s'amuse … s'amuse de savoir faire quelque chose de ses mains. Euphorique comme peut l'être un jeune bucheron qui arrive à couper d'un coup une bûche et qui continue jusqu'à la dernière, essoufflé et les doigts endoloris d'avoir tant travaillé, mais fier. Sauf que le bois est remplacé par des cadavres boueux et crottés d'animaux tous justes morts et encore chauds.

- Bons dieux c't'à croire qu't'as fait ça toute ta vie. S'écrit Davos une fois les peaux toutes arrachées et reparties dans le chariot du tanneur. C'est rare qu'on s'habitue si vite à un abattoir, j'veux dire, ça pue le vieux faisandé, la bouse et la merde, sans parler de l'odeur de la mort et des boyaux, un bon gros lâché de vieille merde acide sortie tout droit d'un gros intestin d'cochon, ça met en appétit non !!
- Vous essayez de m'écœurer Mr Davos ? répond Maâra sur un ton réellement interrogatif dont la moindre ironie est absente.
- J'essaye seulement d'savoir si ta mère aurait pas oublié deux trois choses dans ta recette avant d'te sortir d'son cul !! Bordel de Dieux mais t'es un zombie, tu réagis à rien, t'es juste là à suivre et faire c'qu'on te dis, à regarder sans voir, à vivre sans éprouver. Mais t'es quoi ??
Un mélange de colère, d'incompréhension et de crainte forme l'enveloppe de laquelle Davos sort ses mots. L'amusement et les quolibets des premiers jours sont loin, plus encore que l'indifférence, et dans un recoin de son cerveau l'image d'une elfe sans conscience, sans raison à qui on aurait volé tous sentiments se dessine sans qu'il veuille vraiment s'y attarder.
Les femmes, il ne les aime pas. Trop roublardes, trop fausses, trop torturées … mais celle-là, elle l'inquiète. Son regard est aussi fragile qu'inhumain par sa naïveté, ses réactions sont autant la preuve d'une force de caractère qu'un manque total de conscience envers les choses et il n'arrive pas à se sortir de la tête qu'elle est peut être un danger, une chose plus mauvaise que la pire des traînées de Dahram … ainsi que la chose, enfin femme, la plus perdue et prise au piège qu'il n'a jamais connu.

Les mots de l'humain lui font l'effet d'une gifle majestueuse, se remémorant les propos de sa propre mère qui la considérait moins posée et raisonnable sentimentalement que l'écœurante poupée vivante qu'elle s'était fait fabriquer. Cette Aniathy, monstrueux symbole de ce que les elfes gris avaient fait de pire, qui ne ressentait que ce qu'on avait commandé pour elle.

Elle sait que quelque chose ne va pas, elle sait que son attitude n'est pas celle qu'on attend d'elle, ou en tout cas l'humain face à elle qui lui crache ces mots comme un bouclier dont on se part. Mais sans l'aide de son Faera elle sait aussi qu'elle ne pourra pas comprendre, et une partie d'elle s'y refuse.
Que sont-ils tous autant qu'ils sont pour décider si elle doit être différente ou rester ce qu'elle est !!
Mais ils sont tellement nombreux … parents, sœur, même le prêtre qui est encore le seul à ne pas en faire une anormalité, et maintenant ces humains qui la regardent comme une étrangeté, parfois drôle, parfois attendrissante mais jamais normale.

- Juste moi, sanglote-elle en tombant à genoux dans la marre visqueuse de sang encore chaud. Je suis pas comme vous, mais je suis pas un monstre pour autant. Chez moi, loin de chez vous, vous seriez tout aussi bizarre mais jamais j'en aurais eu peur … moi. Là d'où je viens, la mort n'est pas un taboo qui doit faire peur, effrayer ou faire vomir. Elle est aussi naturelle et bénie que la naissance, le commencement d'une autre voie, un salut et pas une punition. Les cadavres ne sont rien de plus qu'un cocon dont s'est libéré l'âme et l'esprit en paix … ou du moins devraient être.
((C'est la vie que vous menez qui vous pousse à craindre et mal juger la mort))

Ma réserve vient de mon ignorance, c'est tout.

Ces derniers mots ne sont pas tant faits pour se justifier vis-à-vis de Davos que pour se convaincre elle-même du bien fondé de cette réflexion faite par sa sœur lors de leur départ.
Car elle sait qu'à l'intérieur quelque chose dort et se réveille peu à peu, bien loin des craintes de l'humain et indiscutablement plus terrifiant que le fait de ne pas tourner de l'œil ou avoir la nausée à cause de quelques odeurs aigres et quelques kilos de viscères frais à manipuler.

- Sèche tes larmes, pisseuse!! Même si j'aime faire pleurer les femmes, j'te préférais avant. Son ton se veut léger et rassurant, avec une pointe de rudesse involontaire mais qui peut difficilement être retirée à l'être qui parle. J'me suis emporté, mais c'est que … enfin voilà, t'es pas marrante aussi à pas geindre comme les autres gamines, comme j'fais moi après, j'suis qu'un homme. Tu m'enlèves mes repères et j'suis perdu. Hein ! Allez ! Relève-toi et on va découper ces cocons pour avoir de beaux morceaux de viande en cuisine.

((Non mais regarde moi ce rustre qui essaye de réconforter une elfe centenaire en lui parlant comme à une ado … si c'est pas mignon.)) L'art de refaire surface au bon moment, Morëla rajoute à sa manière du poids dans la balance intérieure de Maâra cherchant un équilibre auquel s'accrocher.

Elle se redresse sans pour autant sourire, mais essuie ses larmes d'un revers de main et acquiesce d'un hochement franc de la tête.
- Oui, réussit-elle à répondre de sa voix cassée.

Les minutes suivantes sont silencieuses, ou en tout cas exempt de paroles. Les bruits eux sont lugubres. Le léger grincement humide des chairs qu'on découpe, le bruit sec des os qu'on brise, le clapotis gluant des boyaux qui se déversent sur le sol et celui visqueux des pieds qui passent dessus à vous en donner des frissons jusque dans la nuque. Le travail est dur, salissant, éprouvant pour Maâra qui à force de porter les moitiés de cochons et autres moutons ne sent plus ses bras ni son dos. Des longues heures de travail sans qu'elle ne retrouve cette sensation découverte lorsqu'elle écorchait les bêtes, de longues heures de travail serein au final et c'est tout ce dont elle a besoin, ce qui pourrait d'ailleurs lui suffire grandement à bien y regarder.



Davos est devenu au fil des ans un boucher à part entière, si bien que les morceaux des bêtes qu'il prépare contribuent à la réputation de l'auberge quant à la qualité de ses viandes.
- Avant de partir, tu vas m'aider à porter une des têtes de bœufs là. Posées à même le sol et encore recouvertes d'une couche blanchâtre d'une substance que Maâra ne cherche pas à identifier, trois têtes de bœufs à la langue pendante.
- C'est pour quoi faire ?
- Oh c'est pour un illuminé, une espèce de fou qui croit pourvoir comprendre le fonctionnement de chais pas quoi en ouvrant leur crâne. M'en d'mande pas plus. Il paye pour des têtes entières, il a des têtes entières.

La tête dans les bras, bien lovée contre son ventre comme on porterait un chiot Maâra se dirige vers la sortie où elle croise l'une des employées de Talic, les yeux exorbités devant le spectacle, la bouche crispée dans une grimace haineuse et dégoutée, plus menaçante que face à un mendiant lépreux qui tendrait une main décousue vers son joli cou.
La même jeune femme brune qui l'avait toisait tout au long du petit déjeune mais à qui Maâra n'avait pas prêté attention.

- Qu'est-ce tu fous là toi ? Encore à trainer ! Harangue Davos avec humeur bien qu'elle ne lui laisse voir déjà que son dos.
Celle-là c't'une vraie peste. Elle nous gave depuis deux jours parce que Talic a pas embauché son merdeux de compagnon parce que tu étais là. A choisir, même si t'as des bras d'fillette t'es plus utile que c'te gland.

L'information passe par une oreille de l'elfe grise et en ressort sans guère plus d'analyse, mais quelque chose dans l'attitude de la jeune femme interpelle Morëla qui presse Maâra de garder ses distances jusqu'à son départ de l'auberge, ou du moins jusqu'à ce que sa dette soit remboursée.

_________________
Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


Dernière édition par Maâra le Dim 16 Jan 2011 16:51, édité 1 fois.

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