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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 19:57 
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Voici la suite du passage dans le sous sol.

L'auberge était pleine à craquer. Le bruit y était infernal, les serveurs s'affairaient dans tous les sens et de tables en tables. Des chopes éclataient sur le sol, laissant couler leur précieux breuvage. A toutes les tables, des bagarres se déclaraient, des paris de lançaient et des rires s'entendaient. Tenaka ne savait l'heure qu'il était mais il devait être tard car la majorité des personnes dans l'auberge n'étaient plus en état de repartir à pied. Le long des murs, on pouvait voir, couchés sur le dos, quelques de pauvres bougres qui n'ont pas tenus la bière. Cependant, dans toutes cette agitation, une table attira l'attention de Tenaka. Contrairement aux autres, les personnes assises autour étaient parfaitement calmes et regardaient dans leur direction.
Olam, Marock et Burgrive emmenèrent Tenaka à cette table. Olam invita Tenaka à s'y assoir. Celui hésita puis se rappela du poison et obéis.


<< Les amis, je vous présente Ombrelune, dit Olam. Ombrelune, le voleur de Tulorim.>>

Tous se tournèrent vers Tenaka et hochèrent la tête.

<< Ombrelune, continua Olam, je te présente Lyriel. C'est le meilleur archer que j'ai pus trouver vers Tulorim. Il est capable de toucher un écureuil dans l'oeil sans en abimer son pelage.>>

Lyriel était un elfe vert. Ses yeux noirs et perçant faisaient penser à un faucon. D'ailleur il devait être fauconnier car il portait un gant de poignet. Il portait un petit arc en if sur son dos et son carquois pendait sur son flanc gauche. Il était habillé d'une veste marron sur une chemise vert foncé, des braies rayées marron et vertes ainsi que des bottes en daim. Lorsqu'il entendit qu'on le présentait, il leva la tête et salua Tenaka.

<< Voici Dorian, c'est un bersek. Et son épée est plus tranchante que n'importe quelle autre lame. On raconte qu'a lui seul, il peut défaire un régiment complet de milicien.>>

Dorian était grand, très grand. Il portait une lourde armure noir et un bouclier était attaché dans son dos. Son casque était posé sur la table et devait surement lui couvrir tout la tête. Il ne portait ni la barbe ni la moustache mais ses sourcils épais au dessus de ses yeux violet étaient déjà bien suffisant. Lorsque son nom fut prononcé il regarda Tenaka et lui sourit.

<<Et enfin, voici Ceela. C'est une mage qui vient d'Exech. Je ne te conseille pas de l'énerver car tu pourrais vite te retrouver carbonisé.>>

Tenaka regarda Ceela, en en fut troublé. Elle était humaine mais ses yeux étaient d'un vert plus pur que n'importe qu'elle feuille de la forêt. Elle avait les cheveux brun et portait une longue robe pourpre serrée à la taille par une ceinture de cuir noir où pendaient de petites sacoches surement remplies d'herbe ou de plantes. A coté d'elle il y avait un baton de bois dont de sommet formait un crochet qui entourait une pierre violette inscrustée dans le bois. Lorsque Tenaka croisa son regard, son coeur se mit à battre plus vite qu'il n'avait jamais battu. Elle lui sourit et il lui rendit ce sourir. Mais elle détourna les yeux car Olam allait prendre la parole.

<<Bon et bien voilà, les présentations sont faites, dit Olam. Comme vous l'avez deviné, Tenaka partira avec nous.

- Tu ne nous avais pas dit que nous serions sept, dit Lyriel.

- C'est vrai, répondit Olam, mais lorsque je vous ai dit cela, je n'étais pas du tout sur que nous allions réussir à le capturer. Cela n'a pas été facile, Ombrelune est à la hauteur de sa réputation.

- Parfait, dit Dorian. Quand partons nous ?

- Nous partirons demain, répondit Olam. Tenaka doit se reposer et je dois lui expliquer entièrement notre mission. J'imagine qu'on ne vas pas rester ensemble toute la matinée, donc rendez vous demain matin devant l'auberge à huit heure et demie. Maintenant, allons donc nous coucher. Tenaka, je t'ai réservé une chambre, mais d'abord, suis moi je vais t'expliquer la mission.>>


Olam se leva et pris l'escalier qui menait aux chambres. Tout le monde le suivit et Tenaka les imita. L'étage n'était qu'un long couloir avec les chambres sur les cotés. Chacunes étaient numérotées de un à trente. Les compagnons d'Olam entrèrent chacun dans une chambre. Olam entra dans la chambre dix-sept et Tenaka l'y suivit.
L'intérieur était sombre et lugubre. Il y avait un lit et une petite commode pour seul meuble. La fenêtre était si sale qu'il serait sans doute impossible, même en plein jour, d'y voir un rayon de soleil.
Olam s'adossa contre le mur et regarda Tenaka.


<< Bon, déjà, le voyage durera six jour, déclara Olam. Nous allons d'abord à Eniod puis nous nous dirigerons vers Yarthiss.

- Qu'avons nous à faire à Eniod ? Demanda Tenaka.

-J'ai des choses à récupérer, répondit Olam. Entre autre, la clef pour pénétrer dans la grotte. Car elle est fermée.
Bon maintenant écoute moi. Le voyage sera long et dangeureux. Mais se n'est rien à coté de quand nous serons dans la grotte. Il y a la bas des monstres que même tes pires cauchemars ne t'ont jamais montré. C'est la deuxième fois que je vais dans cette grotte. La première fois j'étais mal préparé et j'ai perdu toute mon équipe.
L'artéfact que je dois récupérer appartient à ma famille. C'est une épée. Cependant, elle est incomplète. Il manque des pierres sur la garde qui activent ses pouvoirs. Et comme tu doit t'en douter, j'ai aussi besoin des pierres. Je t'ai engagé pour aller chercher l'épée et dès qu'on aura réussi, tu pourras partir avec l'antidote et l'endroit ou tu pourras perfectionner ton art. Mais tu peux aussi rester avec nous pour chercher les pierres.


- Nous verrons bien, répondit Tenaka. Dit, j'ai mal partout. Combien de temps ais-je dormis ?

- Tu as dormi deux jours, l'ami, répondit Olam. Ta chambre est la chambre sept. Vas donc voir Ceela, elle vas t'arranger ces douleurs. Elle est dans la chambre vingt et un.

- Merci, dit Tenaka en sortant. Au fait, je m'appelle Tenaka.>>

Il sortit de la chambre et se diriga vers la porte numéroté 21. Elle était légèrement entrouverte. Il toqua à la porte et on l'invita à rentrer. Il remarqua que la chambre était la même que celle d'Olam, mais qu'une atmosphère étrange et apaisante s'en dégagait. Assise sur le lit, feuilletant un livre, Tenaka vit Ceela. Elle avait enlevé sa robe et portait maintenant une longue jupe et une espèce de tissu vert taillé en cercle qui lui cachait la poitrine et les épaules et qui laissait apparaitre sa taille fine et ses bras de fée. Lorsqu'elle vit Tenaka, elle posa son livre et se leva.

<< Olam m'a dit de venir vous voir, dit maladroitement Tenaka. Il m'a dit que vous pourriez rêgler mes mals de dos.>>

En disant cela, Tenaka se sentit extrèmement stupide. Mais Ceela s'avança vers lui en souriant.

<< Bien voyons ça, dit elle en souriant toujours, je vais osculter le dos du plus célèbre des voleurs de Tulorim. Couche toi à plat ventre sur le lit et enlève ta chemise.>>

Tenaka obéis et ota sa chemise. Sans le voir, il put distinguer l'effroi dans les yeux de Ceela lorsqu'elle découvrit les nombreuses cicatrices du dos de Tenaka. Le voleur se coucha sur le lit, Ceela tenta de se reprendre tant bien que mal et enjamba le dos de Tenaka. Elle était donc assise sur lui, et ses mains palpaient son dos. Devant toutes ces blessures, elle ne put se retenir.


<< Qui vous à fait cela ? Demanda-t-elle.

- Des miliciens, répondit Tenaka, avec leur fouet, la seule fois où ils m'ont attrapé. Heureusement, grâce à l'aide d'un ami, j'ai pus m'échapper.

-Et celle ci, d'où vient elle ? Demanda Ceela en touchant du doigt la cicatrice au bras de Tenaka qui gémit légèrement à cause de la douleur.

-Celle ci, elle vient de loin, répondit Tenaka. Et évitez d'y toucher s'il vous plait ça fait atrocement mal.

-Très bien, comprit Ceela. Je vais m'occuper de refermer votre blessure à l'épaule puis je regarderais votre dos.>>

Ceela se leva et parti chercher une petite fiole, du fil et une aiguille. Elle déboucha la fiole et versa un peu de son contenu sur la blessure. Elle se rassit sur Tenaka et commença à recoudre. Le voleur s'étonna de ne pas ressentir l'aiguille. La fiole sans doute, pensa-t-il.
Quelques minutes plus tard, Ceela avait terminé. Elle passa ses mains sur le dos de Tenaka, cherchant les points de contraction. Elle constata que son dos était dans une sale état. Il avait des noeuds musculaires partout et il avait de la chance de pouvoir encore utilisé ses bras correctement. Pendant une heure durant, elle le massa, défit les noeuds, passa des pommades et des onguent. Epuisée, elle se laissa tomber sur le lit, à coté de Tenaka.

<< Je n'ai pas fini, dit elle, mais je ne peux plus rien faire ce soir, je suis trop fatiguée.>>

Tenaka fut touché par la fatigue de la jeune mage et se leva.

<< Vous en avez déjà fait beaucoup belle dame, dit le voleur, je vous remercie.>>

Il voulu lui dire au revoir mais elle dormait. Il s'approcha d'elle, et lui mit une couverture. Il souffla sur la bougie et sorti. Aussitôt qu'il fut couché sur son propre lit, il s'endormit également.


J'éditerai prochainement ce message pour vous mettre l'adresse de la suite

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 21 Avr 2010 16:34 
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L'auberge du Pied Levé.
Silmeria entrait presque timidement dans cet établissement sombre, éclairé de quelques chandelles ça et là. Un foyer massif dégageait une odeur de viande grillée qui embaumait la pièce et se mélangeait avec les odeurs de fumée, de sueur, de bière et d'autres parfums qu'elle ne souhaitait... Pas forcément connaitre.

Elle avança jusqu'au fond de la pièce, à la droite du comptoir. On distinguait à peine le tenancier qui, derrière une foule de soiffard, remplissait pichet sur pichet d'une bière lourde, mousseuse et très odorante. Elle s'approcha du comptoir, ce dernier n'était guère attrayant. Il était sale, des crachats, de la bière qui coulait des verres et carafes maintes fois entrechoquées les unes aux autres. Silmeria opta alors pour une petite table au fond de la pièce qui n'était pas bien éclairée par la cheminée.

Elle essuya du revers de la main l'assise de la chaise, chassant une fine poussière, avant de s'installer. De là, elle observait l'assemblée.
Il y avait un troupeau d'hommes ivres et bruyant accoudés au comptoir, parfumé à la bière, cherchant une gueuse pour passer un peu de bon temps. Un groupe plus au fond s'amusait gaiement près des danseuses. D'autres mangeaient avec les doigts des poulets, du porc, la tête basse , comme des animaux sur des épaisses tranches de pain noir.

Quelque chose de plus intéressant à vérifier peut être ? Qui pouvait bien avoir une bourse bien chargée de Yus dans ce taudis? Silmeria, n'appréciant guère le confort de la lourde chaise en bois remuait comme un vers sur sa chaise, cherchant à caler son corps sur un dossier capable d'accueillir un nain vêtue d'une armure lourde et massive... Peine perdue.

D'ailleurs elle voyait un nain, encapuchonné qui fumait une à une longue pipe, confortablement installé en face d'une assiette et d'un verre vide. Repus. Il inspirait de petite bouffées et recrachait une fumée épaisse. Il semblait fixer Silmeria, mais elle préférait ne pas lui offrir trop d'attention. Un homme vêtu d'une chemise relativement sale et d'un tablier de cuir s'approcha d'elle. L'homme était de taille moyenne, sentait l'alcool, l'urine et la sueur, portait un long bouc tressé, cependant il était chauve. Il souriait, affichant un sourire aux dents jaunes.

Barman : "Hey ma jolie, faut se montrer ici. Si tu restes toute cachée dans ton coin comment tu veux que je te trouve ? Y a du monde ici à ce que tu vois, et j'suis seul pour l'instant. C'est un client qui m'a demandé qui tu étais, s'il ne t'avais pas vu, tu serais encore là ma mignonne. Alors elle veut quoi la voyageuse ? Si elle veut manger on a que du ragout de porc avec des pommes de terre, si elle veut de la barbaque, il faudra qu'elle attende un peu, le cochon cuit pas en deux minutes. Alors la belle ?"

Silmeria, rajustant une mèche de cheveux derrière son oreille déclara d'une voix suave : "Je prendrais bien... Un hydromel peut être. Et pour le repas je me contenterai d'un peu de pain noir..."

Barman : " Elle a d'autres désirs la princesse ? "

Silmeria : " Oui, cessez-donc de regarder ma poitrine, c'est très perturbant. "

Le barman ria à gorge déployée. Il expliqua qu'ici il n'avait pas l'occasion de voir des femmes. La plupart de ses clientes était des naines, ou des prostituées humaines d'un certain âge et d'un degré d'hygiène particulièrement douteux.

Silmeria : "Hinhin. Fort bien, je voudrais quelque chose également... Savez-vous, par hasard, s'il pouvait y avoir dans le coin de bons endroits à visiter ?"

La mine du barman s'obscurcit légèrement. Il marmonna quelque chose d'incompréhensible et pointa le nain massif, qui bourrait sa pipe toujours confortablement installé.

Barman, d'un ton assez nonchalant : "Moi je sors pas souvent d'là. C't'homme assis, il sait lui. Il a coutume de refiler des bons tuyaux par-ci par-là. Mais généralement c'est pas gratuit. J'vous amène votre repas m'dame."

Silmeria, sur un coup de tête s'avança vers le nain. Ce dernier se dressa lentement, toussota un peu, dégageant la fumée par ses narines. Il recommença à tousser, cette fois ci plus fort.
( Je n'ose pas imaginer l'odeur d'un nain mort, ils sentent déjà si fort étant en vie ... )

Silmeria, d'une voix moqueuse: "Ne vous étouffez pas pour moi, je vous en prie."

Le nain se dressa avant de se pencher sur la table et toussant comme un tuberculeux. Laissant à Silmeria le loisir d'observer sa table. Il y avait une bougie qui dégoulinait sa cire chaude sur une vieille bouteille de vin, des morceaux de mie de pain, une carcasse de poulet soigneusement découpée et un couteau nain court, planté sur la table.

Nain, en toussotant : " T'en fais pas pour moi, c'pas une pipe qui aura raison de ma vieille carcasse. Qu'est ce qu'il lui faut ?

Silmeria d'une voix tranchante " Une bonne adresse. "

L'homme porta de nouveau sa pipe à sa bouche en dévisageant la jeune elfe. Chaque mouvement de sa tête, même lents, faisaient crisser la lourde barbe brune qui semblait aussi épaisse que du foin laissé au soleil d'été. On pouvait y trouver, parmi les tresses les restes de son repas, un morceau de pain, du sel, une forte odeur de bière de qualité plus ou moins douteuse.

Il déclara à Silmeria qu'à ce jour il y avait un riche bijoutier au quartier bourgeois. Ce dernier était de passage à Tulorim, et qu'au bout d'une semaine de marché, il devait avoir les bourses plutôt bien remplies. Mais qu'il était ainsi l'objet de nombreuses convoitises. Elle n'était pas la seule voleuse de la région. Et quant bien même. Le jeu pouvait en valoir la chandelle. L'homme logeait dans une taverne renommée au quartier bourgeois. Et la journée, vendait une partie de ses productions au marché, mais par mesure de sécurité, il ne se promenait jamais avec la totalité de ses recettes. Elles se trouvaient dans sa loge. Un coup facile si quelqu'un était assez habile pour entrer par effraction dans la loge.

Le barman arriva avec une demi miche de pain compacte et une petite fiole d'hydromel. Silmeria, l'air grave, écoutait avide les propos du nain. Ils parlaient à voix basse, elle pouvait sentir son haleine chargée de tabac odorant. Il lui indiqua quelque chose d'important. L'homme aimait particulièrement passer du bon temps avec des femmes.

Elle afficha un sourire, ses lèvres fines prirent une courbe cruelle et perverse.

Le Nain, d'un ton paternel lui pria de rester sur ses gardes: " Mais vous savez, z'avez bien peu de chance de pouvoir lui dérober son or à ce maraud. Il fait bien attention au fruit de son travail, le dépense avec parcimonie que pour se payer une gueuse pour la nuit, et ...

Silmeria coupa net sa phrase en se levant et déclara : " Noble Seigneur, je vous remercie pour votre aimable coopération, si cette affaire m'est concluante, je reviendrai vous voir. * Elle déposa sur la table une petite somme d'argent * Maintenant, si vous le permettez, je voudrais vous laisser apprécier votre pipe comme il se doit.
Elle saisi de ses doigts fins un morceau de la miche de pain qu'elle n'avait pas encore terminé, et passa la porte. Aussi furtive et silencieuse qu'elle l'était à son arrivée.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 23 Avr 2010 19:54 
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Silmeria face à la fenêtre : " La nuit ne va plus tarder à sombrer, elle ira bientôt envelopper de ténèbres les actions les plus louches et offrira asile aux plus vicieux coquins de la ville. Ce soir je ferai partie d'eux. Mais il faudra remercier ce cher homme. Lui si aimable, à traverser les plaines arides, balayées de vents brûlants pour se dresser plus tard face aux bandits... Trop aimable vraiment, j'insiste même. Il faudrait que je pense à vous remercier, ami inconnu, tant de jours à travailler, à vendre vos précieux biens à cette noblesse. Pour moi.

Hm. Je deviens folle, voilà que je me surprends à parler toute seule. Silmeria voyons, ne dit pas n'importe quoi trésor. Puisque je te dis que je parle seule chérie."


La chambre de Silmeria était relativement étroite. Il y avait un lit massif fait de bois sans aucun ornements. Une lourde armoire bancale. Une petite chaise donnant sur une table qui n'était pas droite, convexe même. Sur la table il y avait une lampe à huile et une fleur des champs que Silmeria avait fait sécher. Une sorte de rose qui avait sept pétales, elle avait un certain charme une fois sèche. Ses pétales donnaient alors la douceur du velours.

Il y avait une petite bande de parchemin ainsi qu'une plume d'argent, un larcin qu'elle avait fait il y a longtemps. C'était avec cette plume qu'elle avait appris à écrire. Elle maitrisait à la perfection la langue des humains, mais elle avait plus de lacune dans la langue de ses ancêtre. L'Elfique est beaucoup plus compliqué que l'humain, un élément nommé pouvait avoir différents nom s'il était masculin, féminin, mort, vivant, naturel ou magique.

Sa lubie était de déposer lors de gros vol une fleur aux épines empoisonnées entourée d'une bande de parchemin où était écrit un petit mot.

Elle s'allongeait de ton son long sur son lit. Le matelas était presque confortable finalement, il était assez mou. Il s'agissait juste de se reposer quelque seconde; elle irait aux premières extinction des feux à l'auberge où était le joailler. Elle passerait par les toits. Dehors commençait à se faire de nouveaux bruits. La pluie.

Ça pouvait changer beaucoup de chose, mais elle allait faire tourner ceci à son avantage. Il ne lui fallait juste qu'un élément en plus. Tout était disposé sur sa table.
La cape Elfique reposait sur le dossier de la chaise, la lame courte était propre dans son fourreau de daim, la fleur était soigneusement enroulée dans le parchemin. Il ne lui fallait plus qu'un morceau de tissus, assez grand pour essuyer ses chaussures dans le but de ne pas laisser de trace d'eau sur le sol. On devait être incapable de prétendre avec certitude si elle était rentrée par la fenêtre ou par la porte, porte qui devait être probablement fermée. Le temps de l'ouvrir avec un crocher serait dangereux, on pourrait la repérer très facilement. Ouvrir une fenêtre est beaucoup plus facile qu'on pourrait le croire, sous la pluie en plus, les gens regardent rarement au ciel lorsque le ciel crache ses larmes.

Laissons donc mes instincts prendre le dessus...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 20:06 
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Silmeria entra en compagnie de la jeune Neko. Elle balaya la salle du regard, le nain qui l'avait conseillé sur sa cible était absent, elle engagea alors le pas vers l'homme de maison.

Elle lui demanda une deuxième chambre, et de ne pas louer celle qu'elle venait de quitter, elles allaient rester encore un peu de temps. Elle ajouta quelques pièces jetées sur le comptoir gras pour acheter en partie la discrétion de l'homme. Si la jeune femme venait à être recherchée par la milice, ils feraient sans doute le tour des auberges, bien que celle ci n'était pas si douteuse qu'elle en avait l'air.

Neko restait derrière elle, Silmeria l'incita à s'avancer, se faire voir, ne pas rester derrière elle comme l'assassin qu'elle n'était pas encore. Elle demanda à l'aubergiste chauve toujours vêtu de son tablier de cuir de servir un repas chaud que choisirait la jeune demoiselle. Les repas et sa chambre seraient à compter pour elle. Au milieu du foyer, un cochon déjà entamé cuisait, roussissait dans une odeur de viande salée. La bière et ses relents d'alcool s'ajoutaient à ce parfum, le rendant presque âcre, mais les odeurs de viandes rôties et les alcools de fleurs que Silmeria aimait prendre n'étaient finalement pas si insupportables à la longue.

Elle demanda à sa compagne de fortune de se trouver une table pour manger. Hors de question de rester manger debout ou dans une chambre. Il y avait des règles de savoir vivre relativement strictes à suivre pour ne pas passer pour une bête grasse et féroce aux yeux verts de la Sindel. Elle désigna une table du doigt, puis une autre, toutes deux non loin d'une porte et d'une fenêtre, à l'ombre du foyer. Elle préférait qu'elle choisisse parmi ces deux tables.

Silmeria allait monter à l'étage se débarrasser de quelque chose et ne reviendrait que plus tard.

Elle gravit, le pas las, la quinzaine de marches pour se trouver à l'étage sombre, étroit à première vue hostile. Elle s'engagea dans sa chambre, furtivement et verrouilla la porte de bois massif. Toujours la même chambre, un confort qui laisse à désirer mais suffisant. Elle allait donc rester, il fallait maintenant en tirer un avantage certain. Rester pour rester et perdre son temps ne valait pas la peine, elle allait donc s'enquérir d'une utilité à son séjour pour le moins, imprévu.
Elle se posa de tout son long sur la paillasse drapée qui lui servait de lui, et vida la bourse en face d'elle. Une petite cascade de fortune éphémère vomie par une poche de cuir malodorante. En effet, elle portait le cuir vide à son nez, et dans une grimace de dégoût elle jeta royalement la sacoche vide derrière son dos. Elle éparpillait de ses doigts blancs les pièces pour séparer celles d'argent de celles de cuivre. Aucune pièce d'or aujourd'hui... Une autre fois peut être. Mais la quantité de pièce d'argent n'avait rien d'une somme modique, il n'y avait pas de quoi faire rougir un noble.

Elle ajoutait donc 76 Yus à sa fortune de départ volée à une Naine puante. 126 Yus... C'est pas énorme, presque de quoi s'offrir une petite période de repos, repos qu'elle ne jugeait pas important, la richesse s'impose. Avant toute autre chose, la richesse et la suprématie. Elle se noyait encore dans ses rêves de dominer les autres espèces sur son terrain de jeux, humains, Nains, Orcs, Gobelin et toute cette vermine verte qui se distinguait à peine des buissons ne devait pas rivaliser avec elle.

Elle quitta ses songes très vite.
( Si je ne veux pas être bientôt confondue avec un Troll mort, un brin de toilette s'impose... Mais avant tout, il faudrait penser à... )
Toujours dans ses pensées, elle quitta son lit pour saisir la lame et la glisser entre les planches du sol à la recherche d'une latte qu'on pourrait déplacer facilement. Il est judicieux de ne pas laisser une somme à la vue du premier voleur qui viendrait voler la voleuse. S'ils savaient...

Au bout de quelques secondes, et par chance elle joua sur la lame pour faire sortir une latte du sol, elle tâta alors le sol, histoire de voir si elle pouvait récupérer sa bourse rapidement; elle déposa sa maigre fortune et reposa la latte. Elle marcha dessus, vérifia bien qu'elle ne bougeait pas lorsqu'on posait le pied dessus, qu'en aucun cas elle pourrait trahir la présence de quelque chose de caché. La cachette se trouvait à deux pas du lit, et pour une touche de subtilité supplémentaire, elle tira le drap jusqu'au sol comme on pourrait le trouver dans une chambre mal rangée, à cheval entre le lit et le sol.

( Hihi, je suis négligée ... ) Pensa-t-elle avec un sourire d'enfant. Et sans plus attendre, elle s'empara de sa lame pour la ranger dans son fourreau et endossa sa magnifique parure elfique pour sortir dans la ruelle en direction des bains publiques.

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Dernière édition par Silmeria le Ven 30 Avr 2010 18:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 18:56 
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Je choisis la première table. Silmeria me poussa en avant et prit l'escalier qui menait aux chambres. Je la suivis du regard et partis m'installer. J'étais soulagée et détendue, j'avais enfin retrouvé le sourire.

L'aubergiste s'avança: "Un bon morceau de cochon et du brocolis!!"

Malgré que se ne soit pas mon légume préféré, j'entamai le brocolis, l'eau à la bouche. La première bouchée, probablement la meilleure de toute ma vie. L'aliment chaud s'écrasa sur mon palais, me réchauffant jusqu'au coeur. La viande qui avait longuement cuite était si tendre, presque autant que la verdure qui l'accompagnait. Moi qui avait l'habitude de tuer un animal errant et de le faire grillée maladroitement dans un feu à peine visible.

"Hum, je te connais toi." dit un homme en s'appuyant sur ma table.

Je levai la tête de mon repas et le regardai avec méfiance. Il se relava et hurla en souriant.

"Mais oui!! Je t'ai vu chanter sur un toit!"

Un grand silence traversa la pièce. J'étais gênée: tout le monde me regardait.

"Viens donc nous chanter un petit air ma belle." Il avait prit une voix douce et me regardait droit dans les yeux.

Toute salle l'encourageait et demandait une chanson. Soudain, il me prit par le bras et me leva. Transportée par la foule en liesse je me plaçai au milieu des musicien qui animaient tant bien que mal le lieu. Souriante et fière. Je donnai aux musiciens quelques accords, un rythme et je leu commença. Tous les clients étaient debout, tapant dans leur main et frappant le sol de leurs pieds. Je commençai à chanter. Ma voix porté bien. Très bien même. La salle entière était en délire, même moi, je chantais, dansais, tournais, levais une jambe, puis l'autre. Je riais, entamais multiple chansons entrainantes et dansantes.

(Silmeria, si tu me voyais, je serais heureuse. Que tu me vois autrement que pleurnicharde et aux mains de la milice.)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mar 27 Avr 2010 20:23 
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Épuisée de cette nuit agitée, je montai dans ma chambre. En passant devant celle de Silmeria, je ne remarquai aucune lumière, aucun bruit. Je collai mon oreille contre la porte, rien. Peut être dormait elle. Je ne m'attardai pas. J'entrai dans ma chambre, elle était toute petite, mais mignonne. Au fond à gauche, près de la fenêtre, se trouvait mon lit. A côté de celui-ci, une petite table en bois sombre, surmontée de la sculpture d'une cheval en mouvement. La lumière de la lune donnait à la chambre un air fantastique, légèrement éclairée d'un bleu clair elle apaisait mon esprit.

(Quelle journée.)

J'ouvrai la fenêtre pour faire entrer l'air frai ses soirée d'été. La rue était presque déserte, seule quelques catins riaient au coin de celle-ci. Toujours les mains agrippées aux fenêtres, je pris une grande inspiration et m'appuyai sur le bord du cadran. Je chantonnais, une musique douce, une berceuse. Un homme s'arrêta devant la fenêtre, il me regardait. J'arrêtai de chanter et le fixai.

(Impossible!)

J'attrapai un poignard, sautai par la fenêtre et tombai sur l'homme qui j'égorgeai aussitôt. Hishiara, enfin je t'ai eu. Le visage couvert de sang, je souriais en regardant ma proie gisant à terre. Je l'attrapai par son manteau et commençai à le trainer.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mar 27 Avr 2010 23:09 
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(fait suite à l'acienne base)


L’aurore, les rares heures où tout se mélange. La lune qui se couche et son amant qui se lève, la température qui n’est jamais tout à fait froide ou chaude, entre deux états comme les hommes et femmes d’une ville au lever du jour. Certains, vivant la nuit vont retrouver leur foyer tandis que d’autres quittent leur bienfaiteur sommeil pour commencer leurs activités.




Ses paupières papillonnent une seconde, elle sort d’un sommeil sans rêve avec une certaine douceur. Ses yeux parcourent la pièce et comme chaque matin depuis leur arrivée à l’auberge, elle ne reconnait pas l’endroit, mais très vite une conscience naturelle ressurgit et elle se retourne dans un soupir, afin de croiser du regard la personne qui lui servait d'ancre en ce nouveau monde.

Mais ce matin là, il n’y aurait pas de sourire devant le visage encore endormi de sa sœur ainée. Elle se relève d’un bond, le regard perdu dans les draps remués à coté d’elle, tiraillée par une crainte indéfinissable.

Cela faisait cinq jours maintenant qu’elles avaient atterri à Tulorim. Les premiers jours lui avait permis de visiter un peu la ville pendant que Leena réglait des détails quant à sa mission. Chaque soir elle lui parlait de ses découvertes, mais sa sœur restait vague et discrète sur ses propres activités, et jamais elle n’avait vu là un indice de quoi que ce soit de mal. En vérité, la confiance que Maâra portait à sa sœur ne présumait d’aucune remise en question, même lorsqu’elle avait découvert qu’elle travaillait dans l’ombre de la reine, elle n’avait eut qu’une réaction simpliste.

La veille pourtant elles étaient parties ensembles dans les rues de la ville. Elles avaient rencontré une semi-elfe au visage défiguré par des cicatrices, une Sindel avec qui elles avaient partagé les nouvelles de leur pays natal, et Maâra les avait écoutées distraitement. Les deux autres femmes s’étaient ensuite isolées pour parler de la mission confiée à sa sœur, il s’agissait en gros de trouver la trace d’un groupuscule mystérieux, agissant dans l’ombre pour leur seul profit et qui, moyennant finance, pouvait rendre nombres de services.
Le reste de la journée était passé rapidement et selon le même schéma, un commanditaire en amenait un autre et Maâra se contentait de rester derrière sa sœur, écoutant sans retenir ce qui se disait, observant plus que brièvement les personnes croisées.
C’est la soirée venue qu’elle sentit qu’une chose préoccupait Leena, mais chaque tentative de questionnement butait sur un mur de sourires et de plaisanteries. Ce soir là fut différent des autres car Maâra n’avait aucune histoire à narrer sur sa journée, aucune rencontre avec des gens d’ici qui l’avait étonnée ou des nouvelles expressions qu’elle avait apprises et qu’elle désirait partager. Le seul soir où les récits de Maâra ne masquaient pas le silence de Leena.

L’inquiétude se grave sur son visage à mesure qu’elle analyse enfin les faits et gestes de sa sœur. Elle n’a pas bougé d’un centimètre depuis des minutes, mais son esprit commence à remettre en place ces petits riens à qui on ne prête jamais l’importance qu’ils ont réellement. Il lui revient en mémoire qu’à aucun moment elle ne lui avait fait la remarque de son manque d’intérêt pour leurs activités. Et en y repensant, après chaque rencontre la veille Leena la regardait avec un air presque triste, mais ses paroles étaient toutes enjouées et leurs contacts chaleureux … presque trop.

Les paroles et les gestes de quelqu’un qui s’apprête à quitter un être aimé … sans le lui dire. Le choix fait pas Leena n’avait pas été simple, et au final elle mit plus de temps que prévu pour arriver à quitter sa chair et son sang, sa petite poupée bougonne qui se laissait vivre, comme une fleur se laissait porter par le vent.

Mais au lieu de continuer à prendre le recul nécessaire pour réagir avec tempérance, Maâra se braque. Elle se sent perdue, plus qu’elle ne l’était à l’époque du passage et sans doute plus qu’elle ne le sera le reste de son existence. Pendant de longues minutes, elle reste à genoux devant les draps qu’elle froisse entre ses doigts, le regard perdu dans le vide d’une situation qu’elle ne peut gérer spontanément.

Soudain, elle se lève, figée dans un rictus de déni volontaire. Elle refuse la justesse de son instinct, la force de l’analyse des jours passés jusqu’à cette soirée où tout prenait sens face à la disparition de sa sœur. Elle s’habille en hâte, décidée à retrouver sa sœur.

--------------


Pendant toute une journée, elle arpenta une ville devenue hostile tant elle s’obligeait à croire que la cause de la disparition était extérieure. Le gérant de l’auberge pourtant lui avait avoué avoir croisé sa sœur cette nuit, quelques heures avant l’aube, vêtue pour un long voyage et bardée d’assez de bagages pour n’avoir rien laissée derrière elle. Elle n’écouta pas la suite lorsqu’il lui décrivit son air malheureux, ni lorsqu’il lui expliqua qu’au vu des questions posées et la direction qu’elle semblait avoir prise, elle ne reviendrait pas de suite.
Elle courut à travers les rues pour retrouver les endroits où elles s’étaient arrêtées. Elle maudit son sens de l’observation un nombre de fois incalculables, et se perdit encore plus souvent mais retrouva en fin de compte chaque croisements, chaque porches, chaque parcelles de dalles où elles étaient passées. Mais il n’y avait plus rien, plus personne. La semi-elfe qui possédait pourtant une roulotte n’était plus là, et les marchands ne se souvenaient même pas avoir été voisin d’une elfe, ni qu’une marchande itinérante se trouvait là la veille.
Maâra avait arpenté la ville toute la journée, sans manger ni boire, et cela sans grand succès. Nul part quelqu’un pour témoigner de la présence des commanditaires rencontrés, et le seul signe de la présence de Leena quelque part était à la zone d’embarcation où un employé se souvenait avoir vu passer une elfe ressemblant à sa description.

Elle rentra lentement, les bras tombant le long du corps, les pieds trainant au sol et la tête baissée, cachée sous un capuchon. Pendant le retour, elle cessa même de penser, se laissant emporter dans une onde de sentiments protectionnistes qui formaient peu à peu une carapace autour de sa détresse, de sa peine d’avoir été abandonnée ainsi, sans en avoir aperçut le moindre présage. Du jour au lendemain, une relation pourtant si forte, était passée de vie à trépas.

---------------


De retour à l’auberge, elle ne prend pas la peine de saluer le gérant et monte directement dans sa chambre. Adossée à la porte, les mains fermement agrippées à la poignée elle toise l’intérieur de son logis d’un regard dédaigneux.
Plus qu’au désespoir, c’est à la colère qu’elle se laisse prendre. Un sentiment inhabituel chez cette elfe grise qui avait passé toute sa vie cloitrée loin du monde et de ces blessures sentimentales. Mais la colère est un pansement bien plus facile à appliquer, elle ne tolère aucune tempérance, elle n’est que l’aliénation de toute la laideur qui ronge ses entrailles. Elle le sent à l’intérieur de son corps, la chaleur qui se répand et forme un cocon autour de son cœur où personne ne pourra plus jamais y laisser ses traces.

Les réactions exacerbées vont souvent de pair avec la force des sentiments, la haine pour un inconnu n’est jamais qu’un sentiment de frustration ou d’amertume qui passe son chemin après coup, mais la boule qui se forme dans la gorge de Maâra s’alimente d’un amour jadis sans faille. Pour elle, Leena ne devait même pas avoir conscience de la force de son amour, sinon elle ne l’aurait jamais quittée ainsi et lui aurait laissée une place dans sa vie.
Et partout où se pose son regard, il ne reste que le reflet fugace du souvenir de ses pas dans la chambre, un fantôme qui traverse la pièce et s’évapore sans un regard pour elle, un sourire en transparence qui tremble à la lueur de la lampe.

Enfin, la colère daigne libérer un peu de son étreinte. Maâra se jette brusquement sur les draps, derniers vestiges visibles d’une présence. Sa vision devient floue alors qu’elle laisse la boule de chagrin à l’intérieur de sa gorge exploser, cherchant sa délivrance par les larmes, les cris et la violence d'une enfant abandonnée. Des lambeaux de tissus tombent à ses pieds, qu’elle piétine nerveusement alors que ses yeux sont déjà la recherche de son prochain exécutoire. Son esprit imagine le bien procuré par le fait de renverser la table et son contenu, puis ses muscles répondent à l’appel, comme un automate.
Durant une heure, Maâra découvre le soulagement provoqué par le son brutal de la destruction même si ce ne sont finalement que des objets sans intérêts ; mais surtout le remord plein de légèreté dans le fait de se laisser emporter par la déraison et de détruire le bien d’autrui.

A bout de souffle et de victimes matérielles, elle se laisse tomber à même le sol et roule sur le dos en regardant le plafond d’un air las. Maâra n’était encore qu’une jeune adulte, mais même une expérience plus longue et l’apprentissage de la tempérance qu’on l’on acquiert avec l’âge n’auraient su rivaliser avec ses prises de position. Irréductible de nature, son entêtement avait trouvé là un allié de choix.

- J’ai mis de coté ma vie pour te suivre, et tu as choisi de m’abandonner pour suivre la tienne. Quel mal ais-je bien pu te faire pour que tu m'entraines sur ce continent, pour ensuite m'y laisser seule ...

Elle laisse échapper un long soupir plus théâtrale qu'apaisant, et se relève pour faire face au désastre causé dans sa chambre, imaginant déjà quel discours de pardon elle allait devoir faire alors qu'elle n'avait jusqu'à maintenant jamais eu à faire à des êtres vivants pour autre chose que des banalités d'achats au marché.
Mais de ce discours, elle n'aura pas à attendre bien longtemps pour s'y mettre.

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Dernière édition par Maâra le Mar 27 Avr 2010 23:59, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mar 27 Avr 2010 23:32 
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Des pas lourds et pressés résonnent dans le couloir, rehaussés de grognements et de plaintes ; les uns provenant de la voix rude du patron de l'auberge et les autres, plus fuyants, de ses employés qui tentent de répondre à ses questions.
La porte de la chambre s'ouvre avec un tel fracas que Maâra sursaute plus qu'elle ne se relève, dévisageant son visiteur d'un air perdu. Ce dernier, rouge de fureur, hésite pourtant à entrer tant le visage de l'elfe le perturbe. Les yeux rougis par les larmes, les cheveux hirsutes qui lui cachent la moitié du visage, et son maintien tout simplement improbable tant elle semble être tenue par des fils invisible. La pitié se mêle à la fureur de voir l'une de ces chambres ainsi dévastée ; mais on ne devient pas patron d'une auberge à Tulorim en se laissant abuser par un triste minois.

- Non, mais où vous vous croyez vous ? Lâche-t-il en s'avançant vers Maâra tout en désignant la pièce à tour de bras.
Le contrecoup de sa frénésie la rend hésitante, elle recule involontairement face à l'homme imposant mais tombe à la renverse en se prenant les pieds dans ce qui reste des draps. Ainsi à terre, l'elfe reste muette, presque aussi terrorisée qu'incapable de trouver les bons mots pour se défendre.
- Mais qu'est-ce qui vous a prit ? reprend le patron sans avoir perdu son ton enragé.
- Vous vous en fichez bien ! Siffle-t-elle sans assurance en se relevant maladroitement tant ses forces l'abandonnent à mesure que l'adrénaline se tasse.
- Exact ! je me contrefous de savoir pourquoi, ou comment, mais je sais ce que ça va vous coûter !!
- Et ben y'a pas de problème alors ! Puisque je paierais !! S'exclame-t-elle avec une pointe d'arrogance toute elfique.
- Oh pas d'ce ton là avec moi jeune fille ! Estimez-vous heureuse que je ne règle pas ça à la dure, hurle-t-il à quelques centimètres à peine de son visage.
- Faut pas vous gêner, menace-t-elle sur un ton que même elle en reconnait pas. Mais avant qu'elle ne puisse comprendre d'où lui est venue cette intonation, une main s'abat sur elle.

Le patron lui non plus ne savait pas pourquoi il avait frappé l'elfe. Une lueur dans son regard, le timbre de sa voix tellement anormal qu'il en éprouva le besoin de chasser sa présence.
Le coup n'est pas le plus puissant qu'il ait porté un jour à un être, même de sexe féminin, mais les conséquences chez l'elfe étaient pour le moins étranges.
Il s'aperçoit du changement dans son attitude, une réaction illogique et presque malsaine qui le fait reculer.
- L'argent laissé par vot' soeur servira à payer une partie des dégâts, reprend-t-il autant pour garder le dessus sur la situation que pour ne pas la regarder plus longtemps. Et le reste ça sera pour vous, argent ou travail je m'en fous !!

D'un geste il ordonne à ses employés encore choqués par le coup donné à une femme de s'en aller et referme la porte sans un regard, une parole ou un grognement.
De son coté l'elfe est toujours immobile, ses yeux gris sont comme absents de la réalité. Elle se souvient avoir crié lorsque la main de l'homme fouetta sa joue mais, plus que la surprise, ce qui la paralysa sur l'instant fut la vague de frisson qui parcouru son dos et l'impulsion qu'elle ressentit.

Maâra tente de se concentrer sur la chaleur qui couvre sa joue sans penser à la douleur, du bout de la langue elle sent la légère enflure à l'intérieur, soulagée de ne pas s'être mordue jusqu'au sang. Mais elle a beau s'enfuir, le souvenir la submerge exactement comme une réplique de séisme ravive les peurs des victimes. Il reste là, planant au dessus d'elle, emporté par une force qu'elle ne contrôle pas … lui rappelant à quel point elle n'avait su maitriser ses émotions sous la douleur physique.
Le frisson n'était pas nait de la peur du coup, mais de la douleur du à ce dernier. Et elle pourrait mettre toute sa volonté à choisir la peur, elle sait qu'elle n'arrivera qu'à retarder une prise de conscience sur ce qui venait de lui arriver.
Ce qu'elle n'accepte et ne reconnait pas, c'est l'essence même du sentiment qui naquit de la douleur. La douleur engendre une souffrance constante, des pleurs, un abandon de soi afin de la supporter, mais pas le plaisir, même fugace. Et pourtant, le sourire qui illumina son visage l'espace de quelques secondes, celui là même qui fit reculer l'aubergiste, n'était qu'une pure expression de plaisir, aussi naturel qu'improbable ; la tension dans chacun de ses muscles, l'irrégularité de son souffle, la sueur qui perla le long de son dos et le tourbillon derrière ses yeux qui lui vida l'esprit pour ne faire qu'un avec la douleur … tout cela n'était que le prémisse d'un don, d'une malédiction dira-t-elle au début, qui lui ouvrira les portes d'une magie innée et dangereuse.

Mais ce soir, le simple fait de se souvenir de l'effet engendré par une simple gifle la fait trembler et ce qu'elle sent, c'est l'odeur acide de la bille qui remonte dans sa gorge.

Fatiguée, affamée, blessée et abandonnée, elle se laisse tomber dans un tas de draps en lambeaux et comme s'il lui restait une trace infime de lucidité à détruire, elle découvre une lettre posée au pied d'une commode. Elle ne la ramasse pas mais ses yeux dévorent littéralement l'écriture et la signature. La lettre d'adieu de sa sœur … trop tard pour la lire, trop tard pour la trouver car le mal était fait, et aucuns mots pas même ceux de Leena ne sauraient détourner Maâra de ces décisions, aussi injustes puissent-elles être. Demain, elle ramasserait la lettre, et peut être elle la lirait. Peut être.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 28 Avr 2010 14:36 
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Je venais de me réveillée. Midi était largement passé. Je m'étirai et me levai pour ouvrir les volets de ma chambre. Une journée magnifique s'annonçait. Seule quelques légers nuages blancs tachetaient le ciel. Je laissais la fenêtre ouverte pour aérer un peu la chambre. Je m'assis sur mon lit pour contempler ma récompense de la veille. Un paire de gant en cuir, un peu trop grande pour moi et un collier. Et cette bourse que je n'avais toujours pas ouvert. Je l'attrapai par le haut et la secouai légèrement. Le bruit des pièces parvint à mon oreille: 20 pièces, pas plus. J'ouvris la bourse: 15yus.

"Foutage de gueule!" Je venais d'hurler dans ma chambre.

(15yus... Seulement... Si on compte mes 91Yus... Sa me fait seulement 106yus... Avec l'auberge et les repas. Je ne tiendrai même pas la semaine.)

Je sortis de ma chambre en courant et me dirigeai vers l'accueil.

"Alors ma belle. Pas mal la soirée d'hier hein?"

"Monsieur, je veux que vous me donniez du travail!"

"Hum? Quel genre de travail?"

"N'importe lequel monsieur! Cuisinière, serveuse. Tout, je peux tout faire!"

"Oui mais sais-tu tout faire?"

"Oui Monsieur."

"Eh bien! Je ne te demanderai qu'une seule chose. Anime les soirée comme tu l'as fait hier. La clientèle n'a jamais été aussi nombreuse. Ta chambre et tes repas te seront offert."

Un sourire immense envahis mon visage et je sautai au cou de l'aubergiste. Je le remerciai pendant des heures. Je remontai dans ma chambre, je fis mon lit en chantant.

(Quelle magnifique journée.)

Je venais d'avoir mon premier emplois. J'étais heureuse.

"Neko!!"

C'était l'aubergiste. Je descendis l'escalier à toute vitesse et me retrouvai nez à nez avec la bonne de l'auberge. Elle était épanouie, souriante et... Énorme.

"Ça te dirai de gagner un peu d'argent en plus?"

J'hochai la tête.

"Ingride va partir en congés, elle va avoir un enfant. Si tu prend sa place pendant quelques temps, tu prends aussi son salaire!"

(Est-il sur qu'elle ne va en avoir qu'un seul?...) "Oh oui Monsieur, avec joie!"

Il me tendit un balais, une pelle, un seau et une serpillère. Je compris que je devais m'y mettre immédiatement. Ingride quitta l'établissement, en riant avec l'aubergiste, pendant que j'entamais mon travail. Je mis d'abord toutes les chaises à l'envers sur les table et commençai à balayer. A mon plus grand bonheur, quelques pièces trainaient par terre. Puis, au fond de la pièce, sous un tapis magnifiquement brodé, je découvris une trappe. Le personnel étant présent, je préférai ne pas y toucher.

(Je reviendrai plus tard.)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Mer 28 Avr 2010 20:53 
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Se début se soirée s'annonçait excitant. L'auberge était vide, j'étais seule. Je retirai le tapis qui cachait la trappe et l'ouvris. C'était extrêmement sombre, je ne voyais rien. Juste un escalier qui semblait mener au fin fond de l'enfer. Intriguée et curieuse de découvrir cette pièce cachée à tout le monde, je bondis près de la cheminée. Je fouillai dans la réserve de bois et trouvai un fin et long bâton.

(Parfait.)

Je courus dans la cuisine et pris un vieux torchon que je plongeai dans de l'huile. Je l'enroulai ensuite l'extrémité du bâton que je venais de trouver et l'avançai dans le feu de la cheminée. Le tout pris feu. Ma torche était prête.

Je m'engouffrai dans la mystérieuse pièce, en prenant soin de bien refermer la trappe derrière moi, histoire que personne ne remarque ma petite découverte.

Je descendis l'escalier, mis à part se qui me servait de torche, aucune lumière n'était présente dans cet endroit. De l'eau suintait des murs et une odeur de moisis flottait lourdement. L'escalier n'en finissait plus, il descendait et tourné sans fin. Jusqu'au moment ou, après un virage, j'aperçus une voute et de la lumière. L'odeur se dissipait peu à peu et les murs étaient de plus en plus propres et soignés. Je fronçai les sourcil.

Je passai sous la voute et entrai dans une salle baignée d'une lumière bleutée magnifique. De la mosaïque décorait les mur et des piliers sculptés dans le marbre soutenaient le tout. Des montagnes de vieux bouquins et autres manuscrits remplissaient la sale. Au milieux de ces ouvrages trônait, sur un coussin doré, une petite flamme noire. Je m'approchai de celle-ci, le bras tendue et l'air soucieuse. Soudain la flamme devint immense et explosa, m'aveuglant. La lumière fut si forte que je tombai dans les pommes.

Je réveillai complètement perdu dans mon lit. Comment étais-je arrivé là? Je me sentais bizarre, mais impossible d'expliquer pourquoi. La seule chose que je trouvais différent, c'était mes canines: plus pointue, longues et aiguisées.

(Qu'est ce que?)

Pourquoi mes canines avaient-elles changées? Je bondis de mon lit avec une agilité remarquable. Ma démarche, rapide, légère et fine m'impressionnait. J'avais changé. Je n'étais plus la même. Que c'était-il passé dans cette pièce cachée aux yeux de tous?

"Neko!"

(Oh, mon Dieu! Quelle heure est-il?) "J'arrive tout d'suite!!"

Je dévalai les marches 7 à 7, touchant à peine le sol. L'aubergiste me prêta une robe pour la soirée, une robe magnifique. Je parti dans la réserve pour me changer. Je trouvais la robe vraiment belle, je me pavanais devant le miroir sur pied.

(Oh, mais qu'est ce que?!)

Des oreilles de chat m'avaient poussées sur la tête, mon dieu! Je fermai les yeux les frottai. Quand je les ré-ouvrai, plus rien.

(Ouuuuuuf.)

J'étais vraiment soulagée. Je sortis de la réserve et la soirée commença.

Note: Neko veut dire Chat en japonais.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Ven 30 Avr 2010 19:49 
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J'avais découvert la nuit dernière que j'étais devenue... Un chat. Enfin, non pas un chat. Un demi-chat. Simplement lorsque j'étais en combat, quelques facultés se révélaient: Oreilles, queue, dents, griffes, grande agilité, souplesse, légèreté et joueuse. Oui, joueuse, je jouais avec n'importe quoi, une balle, un verre, un chiffon... Même avec mes proie. Je n'avais qu'une envie, me battre avec eux et faire tinter le fer jusqu'à ce qu'ils meurent d'épuisement. J'avais aussi un gout prononcer pour le sang...

En fait, je me faisais un peu peur.

Je m'assis devant la porte de la chambre de Silmeria, et j'attendis son apparition.

(J'attendrai des heures, j'attendrai toute ma vie s'il le faut... Mais je veux rester avec toi... Silmeria, que fais-tu?)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 1 Mai 2010 20:20 
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Attendre, toujours attendre. Il fallait que je me dégourdisse un peu les jambes. Je retournai dans ma chambre, enfilai ma cape et sautai par la fenêtre, sur un toit.

(Quel temps pourris...)

Les rues en dessous de moi étaient pleines de monde. J'entendais les bourses d'ici. Je souris et sautai des toits. Je me glissai en plein milieu de toute cette foule.

(Hum... Celui-ci!)

J'accélérai un peu le pas, me décalai un peu sur ma gauche et bousculai assez violemment un homme. Au passage je lui décrochai sa bourse et la glissai sous ma cape. Je me retournai en posant ma main sur mon épaule.

"Mon Dieu Monsieur, je suis navrée. Je suis vraiment maladroite! Veuillez m'excuser."

Il me lança un simple sourire et repris sa route. J'étais encore penchée en avant, la main sur l'épaule, lorsqu'une main se posa sur mon postérieur. Je me retournai immédiatement, prête à gifler l'auteur de cet acte. Ma main s'arrêta à quelques centimètre de sa joue. Le bleu de ses yeux avaient transpercé les miens. Il me souriait bêtement, trop peut être. Se sourire innocent qui me déstabilisait.

"Pardonnez moi Mademoiselle. Je ne suis plus maître de mes mains quand je vois une fille comme vous." dit-il noblement.

Mon teins si pale était devenu rouge écarlate. Je me courbai pour le saluer, j'étais déjà prête à m'enfuir. Mais sa main se posa sur mon menton et il releva légèrement ma tête. Je tournai violemment la tête pour me dégager de son emprise et partis en courant.

En courant je bousculai une femme, à qui j'arrachai un bracelet doré. En m'accrochant à une gouttière, je basculai pour remonter sur les toits. J'apercevais ma fenêtre, d'où j'étais. J'étais juste en face de l'auberge.

(Hum... Essayons.)

Je reculai de plusieurs pas. Je tendis ma jambe droite en arrière et partis dans une course folle. Arrivée au bord du toit, je sautai. En quelques secondes je me retrouvai accrochée à ma fenêtre. Je grimpai vite fait, et le tour était joué.

Je retournai devant la porte de Silmeria pour l'attendre.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 1 Mai 2010 22:24 
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Il pleuvait toujours, l'entrée de la taverne était mouillée par les passants aux chausses trempées. Elle avait la joue légèrement endolorie et elle la sentait brulante depuis le coup qu'elle avait reçu au visage. Elle se sentait néanmoins légère, elle avait un nouveau sentiment, sa première émotion qui sait. Le sentiment du devoir accomplit. Elle venait de retirer un fardeau à une famille qui ne faisait plus qu'espérer. Et combien d'autres avaient étaient maltraités par ces deux rustres qui nourrissaient des porcs affamés. Elle se sentait relativement fatiguée. Elle alla au comptoir où se trouvait toujours le tavernier qui la reconnu et lui sourit.

Plus elle s'approchait, plus il plissait les yeux et regardait avec insistance son visage.
Il déposa une petite bouteille d'hydromel sur le comptoir, Silmeria ne buvait que de l'hydromel ou de l'eau, il le savait à force de lui en servir. Il pointa du doigt la joue endolorie de la jeune femme en lui demandant d'où ça pouvait bien venir, si elle avait été maltraitée et si elle voulait qu'il l'aide à régler ce problème.

Intriguée par cette amabilité, elle demanda si son visage était boursouflé ou enflé. Il la rassura en avouant qu'elle avait simplement une trace rouge. Il poussa la bouteille d'hydromel vers elle, il la lui offrait en disant que ça aiderait à soulager la douleur.
Après l'avoir remercié pour sa gentillesse elle demanda à l'homme s'il avait vu la jeune fille qui l'accompagnait la semaine précédente. Après avoir prit le temps de réfléchir il lui dit qu'elle devait probablement se trouver à l'étage, mais qu'à force de voir du monde défiler dans la taverne, il ne savait pas toujours qui était là ou non. Il lui précisa aussi que la jeune demoiselle n'était pas du genre à aimer les portes, et qu'elle préférait passer par la fenêtre de sa chambre pour visiter la ville depuis les toits. La remarque fit sourire l'Elfe qui dit avec gentillesse :
" Je lui demanderai de ne pas recommencer si ça vous dérange, soyez tranquille. "

Elle prit la bouteille pour la porter à ses lèvres. Le liquide sucré étancha sa soif. Le goût suave et délicat lui tapissait la bouche et l'alcool finirait par apaiser sa douleur peu à peu. Elle grimaça, lorsqu'elle déglutit elle sentait une douleur qui la dérangeait. L'homme était accoudé en la regardant, il lui demanda de patienter quelques instants et passa la petite porte qui se trouvait derrière le comptoir. Elle entendait un bruit, on fouillait derrière la porte, des bouteilles s'entrechoquèrent et finalement, il n'y avait plus rien. Il revint avec une petite boite en fer en souriant. Le tavernier avoua garder ça de côté pour soigner ses bons clients lors d'une bagarre dans son établissement mais que rien n'empêchait de soigner une bonne cliente même s'il n'y avait pas eu de rixe. Elle ne lui dit pas d'où venait cette blessure, mais accepta le petit linge, le poivre et l'alcool pur. Un ancien remède destiné à contenir les saignements et empêcher les infections. Au visage, il serait dommage d'avoir une infection, ça ... Altérerait quelque peu son charme.

L'odeur du poivre était atroce, ça lui piquait le nez et lui donnait envie d'éternuer, alors mélangé avec les relents d'alcool, ça lui faisait presque tourner la tête. Elle grimaçait de dégoût. Le tavernier s'esclaffa :
" Je sais, je sais, c'est loin d'être agréable mais ça marche drôlement bien mademoiselle. Vous voulez que je fasse monter votre repas dans votre piaule ?"


Silmeria éternua, elle avait les larmes aux yeux et s'essuya le nez :
" Vraiment navrée. Pour... Le repas je vais chercher la jeune femme en haut, je préfère manger à table près du feu pour me réchauffer un peu la caracasse. Le fond de l'air est assez frais dehors."

Le tavernier donna un coup de chiffon sur le comptoir pour essuyer l'alcool et le poivre et lui dit sans plus attendre :
" Parfait, je range ma petite boîte à miracles et je vous attends. Ce soir on a reçut du jarret de porc salé à souhaits.

Elle caressa sa joue encore chaude et poivrée avant de prendre congé. Elle traversa la salle et monta à l'étage le pas lent. Le couloir était un peu plus éclairé que la dernière fois, elle distinguait la jeune Neko assise par terre. Il y avait quelques gouttes d'eau sur ses affaires, apparemment elle venait de sortir, et de rentrer dans le même mouvement.
Elle lui sourit tout en lui demandant comment elle allait. Elle lui demanda de la retrouver en bas sans même attendre sa réponse tandis qu'elle se dirigeait dans sa chambre.
Elle voulait être sûre que personne n'était venu voler son argent. Une fois la porte fermée, elle observa par la fenêtre : Aucun rôdeur sur les toits, parfait.

Elle souleva le drap qui cachait la planche qui elle même cachait l'argent. Il y était toujours, une petite vague de soulagement lui parcourait le corps. Elle camoufla de nouveau sa cachette. Elle se lava les cheveux dans la petite coupole d'eau déposée par le tavernier. Devant un morceau de verre poli, elle passait ses longs doigts graciles dans ses cheveux pour les coiffer sommairement.
( Ça sera suffisant pour un repas dans une taverne ) pensa-t-elle. Elle adorait faire attention à son physique et prendre soin d'elle, les vieilles habitudes ont la dent dure.

Elle quitta sa chambre pour rejoindre Neko à table, autour d'une bonne odeur de jarret de porc que l'homme proposait pour le dîner.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 1 Mai 2010 22:53 
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Elle était en face de moi, en train de manger. Cela faisait une semaine qu'on ne s'était même pas aperçus.

"Silmeria, il faut que je te parle."

Elle leva les yeux de son assiette et me lança un regard intrigué. Moi, je baissai les yeux, j'avais peur d'affronter son regard. Se regard que je trouvais si impressionnant et intimidant.

"Il m'ait arrivé quelque chose en ton absence."

Je désignai le tapis du regard.

"Là bas, sous le tapis, il y a une trappe. Lorsque l'auberge était vide, je suis aller voir se qu'il y avait à l'intérieur. Je n'ai trouvé qu'un escalier qui menait à une salle remplie de bouquins et manuscrits. Je n'ai même pas eu le temps de voire de quoi parlaient ses ouvrages. J'ai été attaquée. Enfin non, pas vraiment."

Il m'était impossible de lui raconter, tout était confus dans ma tête. Je m'énervais toute seule, je m'énervais au plus profond de moi. J'essayais de ne rien laisser paraitre. Je me sentais bouillir de l'intérieure. Plus je réfléchissais à se qu'il m'était arrivé, moins je comprenais. Je pouvais lire l'agacement de Silmeria dans ces yeux.

"Non rien. Laisses, je n'y crois pas moi-même..."

J'étais vraiment gênée, tout se baratin... Pour rien. Je repris mon repas, en essayant de faire comme s'il ne c'était rien passé.

(Comme pourrais-je te le dire. Silmeria, me croirais-tu si je te disais que j'était un chat? Non bien sur, c'est absurde...)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du Pied Levé
MessagePosté: Sam 8 Mai 2010 16:30 
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J'avais passé plus d'une semaine à me morfondre dans ma chambre. Une semaine à essayer de contrôler cette nouvelle apparence qui me terrorisait. L'aubergiste était monté plusieurs fois dans ma chambre pour s'assurer que j'allais bien et me donner un peu de quoi me restaurer.

Je me levai et me dirigeai vers la salle de bain. Je me plaçai devant le miroir, j'étais pâle comme un linge. Je devais absolument sortir, plus d'une semaine sans voir de jour m'avait donné une mine abominable.

J'enfilai ma cape et sortit de ma chambre, par la porte cette fois. Je descendis l'escalier à pas lents et sortit. La sombre couleur des nuages cachait le soleil.

(Génial...)

Je marchai lentement sur les pavés détrempés de la ville. Comme toujours, la rue était remplis de monde, mais j'avais l'impression d'être seule. Je n'entendais rien autour de moi, je marchais en regardant mes pieds, uniquement mes pieds. Je percutai plusieurs personnes, mais il ne me vint même pas à l'idée de leur voler quoi que se soit.

Je déambulais dans les rue lorsqu'une vielle dame m'attrapa sauvagement le bras. Elle souleva un peu ma cape pour laisser apparaître mon poignet.

"Ne t'étonne pas de se qu'il t'arrive!" Dit-elle avec sarcasme.

Je la regardais interloquée. Qu'est ce qu'elle voulait bien dire? De quoi parlait-elle?

"Arrête de me regarder comme sa! Se qui t'arrive, c'est de ta faute. Regarde toi, tu ressemble à une macchabée."

Elle m'arracha le bracelet sertit d'une patte de chat que j'avais volé quelques jours plus tôt. Je me sentis tout à coup bizarre.

"Tu vois sa, certes tu es plus rapide et agile avec, mais tu as des hallucination! Tu croyais être devenue complètement différente des autres, mais tu n'es qu'une voleuse rendue folle à cause d'une bracelet ensorcelé! Regarde toi, tu fais peine à voir."

Je la regardais, complètement hébétée, ahurie. Je passai ma langue sur mes dent; normale. Ma main glissa dans mes cheveux, rien. J'étais bel est bien humaine. Je gardai pendant un long moment cet air d'abrutie collé au visage, avant de sourire plus bêtement encore. J'étais soulagée. Elle me rendit mon bijoux qui me paraissait maintenant si précieux. Je remerciai la vieille des dizaine de fois avant de courir à l'auberge. Cette fois, sur le chemin, tous se qui me paraissait jusqu'à présent morne et sans vie, semblait bouger et respirer comme avant.

(Trop de monde!)

Je sautai, posai le pied sur un tonneau et rebondis aussitôt pour atterris sur un toit. Je marquai un arrêt bref et repris ma course. J'aperçus enfin ma fenêtre. Fermée. N'étant pas sortis par là, je n'avais pas pensé à l'ouvrir. Je pris un de mes couteaux et le lançai. Celui-ci passa entre les deux vitres et arracha violemment le loquet. La fenêtre s'ouvrit très fort, je crus trop, mais aucun carreaux de ne brisa. Comme la dernière fois, je pris mon élan et sautai.

Le soir était enfin là, j'enfilai la robe que m'avait prêté l'aubergiste pour les soirée et descendis. Celui-ci je réjouis en en me voyant. Il commençait à m'expliquait combien il s'était inquiété pour moi. Je le rassurai, toujours se même sourire collé au visage. Je jetai un oeil à la salle derrière lui. Il y avait déjà beaucoup de monde, et les musiciens jouaient encore les mêmes musique endormante.

Je relevai mes cheveux et les attachai avec un ruban noir et rouge, assortit à la robe. Je me plaçai au milieux des musicien et la soirée commençai. La musique entrainante s'entendait jusque dans la rue, quelques petits curieux passaient leurs têtes par les fenêtres et admiraient l'ambiance.

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