À peine relevée, Miha se sentit tirée sans galanterie vers le voleur de bourse. Ce même personnage s'exclama d'une voix assez forte pour que toute la foule puisse l'entendre : "Viens là Jessica, on doit s'éclipser !" (Jessica?) Sans même le temps de pouvoir réfléchir un peu plus sur le prénom qu'on lui avait attribué, l'homme l'entraîna dans la foule. Quand l'homme jugea qu'ils étaient suffisamment loin des ennuis, il ralentit sa course. Laissant par la même occasion à Miha de reprendre son souffle il lui expliqua la situation.

"Écoute moi, maintenant ils pensent que tu es ma complice, que tu étais là pour intervenir en cas d'altercations !" expliqua-t-il. "Alors si je plonge, tu plonges ! J'espère que tu connais la ville, à partir de maintenant c'est toi qui va nous guider pour nous cacher !" Puis, souriant. "Et ne cherche pas à me dénoncer, je suis meilleur acteur que toi"

Toujours suivant l'homme de force, Miha ne put qu'acquiescer. Avec la garde qui patrouillait elle ne voulait pas prendre le risque de se retrouver derrière les barreaux avec un homme qu'elle ne connaissait pas et qui jusque-là semblait être malfaisant.

"Alors, suis-moi!" S'exprima-t-elle sur un ton visiblement agacé par le fait de s'être fait embarquer dans une histoire de vol. Elle dépassa le filou dégageant son bras de son emprise par la même occasion. Miha le conduisit dans un coin du marché qualifié de malfamé. Ici personne ne les dérangerait dans leur fuite. "Voilà, ici les gardes ne nous embêterons pas." Dit-elle a voix basse.

"Alors, suis moi!"

Se dégageant de l'emprise de son bras, la jeune fille le devança et leur fraya un chemin vers un endroit peu fréquenté de la ville. Il s'y vendait des choses à l'air plus ou moins légales sur des étals crasseux et mangés par les mites. Mais Alistair ne protesta pas. Il se contenta de la suivre, jusqu'à ce qu'elle finisse sa course derrière un mur délabré.

"Voilà, ici les gardes ne nous embêterons pas." Dit-elle a voix basse.

Comprenant qu'il n'avait pas fait fort avec la demi-elfe, et qu'elle constituait un allié de taille dans cette cité qui lui était totalement inconnue, le voleur décida de se rattraper. Prenant un air faussement peiné, il prit la parole moins abruptement qu'au début de leur escapade.

"Je suis désolé de vous avoir entraîné là-dedans ma Demoiselle. Mais si tout se passe bien, ça devrait aller mieux pour tous les deux d'ici demain matin. La nuit commence à tomber, tu sais où l'on pourrait passer la nuit à l'abri ? Oh et puis, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Alistair, puis-je connaitre ton vrai nom ?"

La grimace qu'il arborait au départ s'était peu à peu changée en sourire charmeur, et sa main qui s'était faite si ferme quelques minutes plus tôt prit cette fois-ci le membre de la jeune fille avec douceur et délicatesse.

Le voleur prit un air peiné et avec un sourire qui devenait peu à peu charmeur dit plus doucement : "Je suis désolé de vous avoir entraîné là-dedans ma Demoiselle. Mais si tout se passe bien, ça devrait aller mieux pour tous les deux d'ici demain matin. La nuit commence à tomber, tu sais où l'on pourrait passer la nuit à l'abri ? Oh et puis, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Alistair, puis-je connaitre ton vrai nom ?" En même temps, Alistair prit délicatement le bras de Miha.

"Mon nom, c'est surement pas Jessica!" Dit-elle ironiquement, "Je m'appelle Miha." Renchérit-elle en baissant légèrement les yeux.

D'un côté elle ne voulait pas vraiment l'aider, mais une partie d'elle même se disait que c'était un peu de sa faute si elle s'était fait embarquer dans cette histoire. Si elle n'avait fait que regarder comme tous les autres elle n'en serait pas là avec ce type sournois. Par contre, si elle n'était pas intervenue, il y aurait eu un blessé ou un mort de plus. Toutes ces réalités tournaient dans la conscience de Miha et elle se dit qu'il valait mieux qu'un mort de plus qu'elle aide Alistair à se sortir de l'embarras et du coup s'y sortir elle-même. La jeune femme envisageait l'idée d'emmener Alistair dans la maison déserte qui lui servait de refuge. Même si elle avait des doutes sur les paroles réconfortantes que l'homme charmeur lui avait faites, son côté qui était hypnotisé par son charme prit le dessus. Elle ferait donc confiance à un voleur qui lui avait dit que tout irait mieux demain matin.

"Un endroit pour la nuit, une ruelle ou un endroit plus discret comme un refuge?" Proposa-t-elle avec un peu plus de conviction que précédemment. En attendant, la réponse, elle se mit scruter les yeux bleus du filou. Ceux si semblaient dégagés de la sincérité, Miha ne put qu'être plus rassurée de croire en ses paroles.

Dinendal s'apprêtait a frapper avec son épée ce voleur qui se croyait si malin à l'insulter. Mais c'est à se moment là qu'une jeune fille s'interposa quelque peu maladroitement entre eux. Et c'était une semi-elfe, comme lui ! Voir quelqu'un de la même race que lui fit jouer la corde sensible en lui.

Aussi, quand le voleur agrippa la fille et l'emmena avec lui, il voulu l'empêcher mais tout alla si vite qu'il n'eut pas le temps de réagir. Un sentiment de frustration entra alors en lui. Pas moyen qu'une jeune innocente semi-elfe soit mêlée a un sale voleur. Mais ils avaient disparus, et il ne pouvait rien faire présentement. S'ils venaient à recroiser sa route, il tenterait tout pour la sortir de là.

Cependant il avait maintenant un problème plus urgent à régler. Les gardes de la ville arrivaient, et ils risquaient de s'en prendre à lui. Cependant, Dinendal refusa l'idée de fuir, aussi tentante soit-elle. Après tout il n'avait rien fait de mal. Aussi il se contenta de remettre son épée au fourreau, et de faire face calmement aux hommes qui ne tardèrent pas à l'entourer.

"Pas un geste semi-elfe, ou il t'en cuira. Que se passe-t'il ici ?" fit celui qui était manifestement le chef d'une manière pas très amicale.

"J'ai surpris un voleur qui tentait de prendre mon argent sans se faire repérer. Cependant il a réussi à s'enfuir." répondit toujours aussi calmement Dinendal.

Il y avait des fois où son incapacité a montrer ses sentiments pouvaient se révéler pratique. Il n'en paraissait que d'autant plus maitre de lui même.

Le garde le regarda suspicieusement pendant un instant, mais le calme de sa réponse avait dû le faire réfléchir, car il n'insista pas.

"Tu es venu faire quoi à Tulorim ? Ne cherche pas les ennuis, ou tu le regrettera."

"Je suis ici à la recherche d'une personne. Malheureusement je ne connais pas son nom. Je sais seulement que c'est un paladin d'une cinquantaine d'années. Taille moyenne, cheveux noirs avec quelques uns gris. Avez vous rencontré quelqu'un qui répondrait à cette description ?"

Le garde grogna.
"Non, connais pas."

Puis sans rien dire de plus, le chef signala aux autres de se remettre en formation, et repartirent continuer leur patrouille.

Dinendal, les regarda s'en aller, se disant qu'il ne serait définitivement pas facile de trouver cet homme.

Silmeria reconnu avec peine le marché. Les échoppes avaient changée de place, les marchands étaient différents, l'odeur de la tannerie était insupportable, à tel point que la jeune Elfe s'éloignait d'un pas pressé des ateliers d'armures légères pour se diriger vers les étalages de fruits et d'épices; les odeurs étrangères, un monde si vaste qui rassemblait des saveurs sur des échoppes. Elle appréciait le marché pour ses odeurs, il ne manquait que la brise marine pour la combler.

Mais la réalité ne saurait s'encombrer de fantasmes. Il fallait rester sur ses gardes, tout en évitant les gardes. Elle n'était sans doute pas la seule capable de larcin dans le coin. Les voleurs aiment les marchés mais pour les bourses plus que pour les produits étrangers.

La tension était électrique. Un climat étrange, les gens étaient agités. D'ailleurs une sorte de mouvement de recul prenait la foule. Une arme ?

Elle observait sagement la scène. Un conflit ridicule entre des hommes débordant d'hormones face à une jolie donzelle en détresse? Qui sait.

( Comme c'est bon de remarquer que la solidarité est toujours de mise dans cette ville )

Elle prit assise sur un tonneau à côté d'une jeune fille aux cheveux d'or et observa la scène, un homme qui emmène une femme sous le regard d'un autre. Paume de la main sur le pommeau de l'épée. Décidément, la tension était électrique. Les passants feignaient l'ignorance en apercevant les protagonistes, il valait peut être mieux pour eux, quand bien même ils ne risquaient pas grand chose en restant simple spectateurs.

L'homme embarqua la jeune femme frêle et disparu dans la cohue. Silmeria observait comme une bête curieuse - qu'elle était dans ce monde d'humain - l'homme qui semblait avoir été doublé pour une raison ou pour une autre. Elle abaissa sa capuche et passa ses longs doigts dans ses cheveux clairs pour donner un peu d'allure à sa coupe qui avait tendance à souffrir de la capuche trop étroite.

( Attendons la suite ... )

Shanga connaissait bien les gardes de la ville de Tulorim. Cette ville était pour lui un terrain de jeu et cela faisait déjà plusieurs jours qu'il y séjournait. Pour être franc c'était la première ville qu'il avait rencontrée en partant de chez lui il y a de ça deux bonnes semaines. Arpentant les rues il avait rencontré un soldat qui était chargé de faire la police dans la cité. Loin de se douter d'où ce la l'emmènerait il l'accompagna pensant que c'était un paladin. Mais ce dernier n'était qu'un brave soldat mais lui permis de rester sur son épaule lors de ses rondes. En effet, le soldat parcourait les avenues de Tulorim et donc avait de grandes chances de trouver un paladin. Shanga désirait plus que tout un maître qui pourrait résoudre son rêve aussi il accepta la proposition de la sentinelle.
Un beau jour cependant, il se trouva dans une position des plus étranges: un homme venait de se faire encercler par une troupe de garde dans laquelle se tenait le soldat qu'il connaissait. Shanga sauta sur son épaule et se dissimula dans ses cheveux pour ne pas être repéré.

_Pas un geste semi-elfe, ou il t'en cuira. Que se passe-t'il ici ?" fit celui sur lequel était perché le gnome.

_J'ai surpris un voleur qui tentait de prendre mon argent sans se faire repérer. Cependant il a réussi à s'enfuir." répondit calmement l'homme.

L'homme en face de lui ne ressemblait pas aux autres hommes, il devait faire partit d'une race inconnu de son bestiaire. Venant du monde des émotions, les lutins étant des pros dans ce domaine, il fut de plus très ahuri de la non expression du voyageur. La peau noire, les cheveux blancs l'homme impressionnait Shanga.

*Est-ce que cet homme est ...un paladin?*

Si se devait sûrement en être un ou alors il en connaissait un. Il avait une énorme épée avec lui. Shanga se dit qu'il fallait faire quelques choses sinon les gardes allaient l'emmener et il ne pourrait jamais lui parler.

_ C'est un ami à moi, et c'est le gars que je cherche l'ami ne t'inquiètes pas il dit la vérité regarde l'expression de son visage. Il ne scille même pas, crois-tu qu'un mensonge comme camouflé comme cela est possible?

Son plan avait l'air de marcher car déjà le soldat se détendais.

_Tu es venu faire quoi à Tulorim ? Ne cherche pas les ennuis, ou tu le regrettera.

_Je suis ici à la recherche d'une personne. Malheureusement je ne connais pas son nom. Je sais seulement que c'est un paladin d'une cinquantaine d'années. Taille moyenne, cheveux noirs avec quelques uns gris. Avez vous rencontré quelqu'un qui répondrait à cette description ?

Paladin? Shanga avait bien entendu ce mot magique. Fou d'excitation il chuchota un adieu au soldat et descendit de son perchoir. Son épée se planta malencontreusement dans l'épaule du garde qui grogna en répondant au voyageur.

_ Non, connais pas.

Les gardes s'en allèrent et Shanga fit de grand signe à l'aventurier qui ne semblait pas l'apercevoir. Enervé et se sentant humilié, il saisit son épée et piqua le mollet du géant. Ce coup n'avait pas du lui faire grand mal mais avait attirer son attention. L'homme approcha son visage de Shanga.

_ Yep dis-donc mon brave tu es à la recherche d'un paladin? Je ne connais pas ton histoire mais je connais la mienne. Je cherche un noble paladin pour qu'il m'enseigne son art. Cherchons l'homme que tu connais ensemble il me donnera peut-être des leçons?

Le guerrier ne lui répondit pas tout de suite. Plus impatient que jamais Shanga grimpa le long du manteau et parvint à se hisser sur les épaules.

_ Qui ne dit mots consent en avant!

Après sa remarque, Alistair sentit l'hésitation passer sur les traits de la jeune femme. Elle n'avait pas l'air rassurée, mais en même temps le petit discours avait eu l'air d'ébranler son aversion en son égard.

"Mon nom, c'est surement pas Jessica!" Dit-elle ironiquement, "Je m'appelle Miha." Renchéri-t-elle en baissant légèrement les yeux.

Après cette remarque, le sourire du voleur s'agrandit encore, et elle sembla réfléchir quelques instants avant d'annoncer d'une voix un peu moins douteuse.

"Un endroit pour la nuit, une ruelle ou un endroit plus discret comme un refuge?"

L'idée de dormir dans une ruelle ne plaisait pas à Alistair, mais il saisit l'occasion pour encore renforcer la prise qu'il avait sur elle.

"Dans une ruelle ? Un tel endroit ne sied pas à une demoiselle. N'as-tu aucun autre refuge où l'on pourrait passer la nuit ?"

Comme pour appuyer ses dires, il resserra légèrement la prise qu'il avait sur sa main et l'approcha de ses lèvres. Il y déposa un gracieux baiser, comme s'il s'agissait d'une dame de haute naissance, et la laissa délicatement retomber, image même du parfait charmeur.

((( Pour Alistair et Miha, libre à vous de tenir compte ou non de cet intervention dans votre RP, c'est simplement pour vous permettre, si vous le souhaitez, de pimenter un peu cette aventure nocturne avec un peu d'inconnu )))


Alors que le voleur relâche la main de la jeune Sindel, deux hommes sortent des ombres, un devant vous, l'autre derrière, tentant de vous cerner.

A leurs expressions, il est clair qu'il ne sont pas venus vous proposer un logement pour la nuit. Ou plutôt si, mais qu'a la jeune voleuse! D'ailleurs, cela vous est confirmé par l'apostrophe plutôt menaçante du voyou devant vous:

Et bah alors les tourteraux, on partage plus? Allez gamin, décampez d'ici, toi et tes manières de femme! On va lui montrer c'qu'est un vrai mâle à ta copine! lache-t-il d'un ton ne supportant nul contestations, tout en gonflant ses pectoraux. Son haleine empeste le vin à trois mètres, et l'odeur nauséabondes de son corps vous parvient bien trop vite...

Vous remarquez qu'ils sont chacun armés jusqu'aux dents: l'homme devant vous d'un cimeterre, dont l'agrafe du fourreau est déjà défaite, et de plusieurs dagues accrochées à sa tuniques. L'homme derrière vous, pour sa part, est équipé d'une masse d'arme menaçante et d'un poignard accroché à la ceinture.

Non, décidément, voilà une rencontre dont vous auriez pu vous passer.

"Dans une ruelle ? Un tel endroit ne sied pas à une demoiselle. N'as-tu aucun autre refuge où l'on pourrait passer la nuit ?"

Alistair serra la main de Miha un peu plus et y déposa un baiser délicat avant de le relâcher, elle ressentit de la chaleur dans ses joues, signe qu'elle rougissait. En sachant cela, elle ne put s'empêcher de rougir d'avantage. Cependant, les teintes rouges de son visage s'estompèrent et tournèrent au blanc en moins d'une seconde. Deux hommes a l'allure menaçante et visiblement armés en surcharge les encerclèrent. Celui qui était manifestement le chef des deux lâcha sur un ton tout aussi agressif que son haleine empestant l'alcool à plein nez : "Et bah alors les tourtereaux, on partage plus? Allez gamin, décampez d'ici, toi et tes manières de femme! On va lui montrer c'qu'est un vrai mâle à ta copine!"

Ces hommes qui n'avaient indiscutablement aucune envie de partir sans discuter et dont les intentions était évidentes avaient fait apparaître sur le visage de la jeune semi-elfe une expression de frayeur. On la voyait clairement dans ses yeux qui fixaient le véritable malfrat. Toutefois, Miha n'était pas seule, elle espéra qu'Alistair ne soit pas un lâche et qu'ils se sortent de cette situation. Sinon, elle serait sans aucun doute victime de viol et après que les truands se soient amusés serait laissée pour morte dans ce même endroit miteux.

Alistair vit avec satisfaction Miha rougir, mais avant qu'elle ne put répondre à sa question, deux soulards se firent entendre dans la ruelle. L'un se tenait devant eux, un cimeterre déjà prêt à être dégainé à la ceinture, tandis que l'autre leur bloquait la fuite, armé d'une masse d'arme. L'un d'eux se fit entendre bruyamment d'une voix empestant l'alcool.

"Et bah alors les tourteraux, on partage plus? Allez gamin, décampez d'ici, toi et tes manières de femme! On va lui montrer c'qu'est un vrai mâle à ta copine!"

La couleur rose de la jeune semi-elfe vira aussitôt au pâle, et, malgré toute la méchanceté dont il pouvait s'enorgueillir, une part de lui ne pouvait tolérer le viol. Oh il chercha bien à se convaincre qu'il prit sa défense car il avait besoin d'elle, et que, quand bien même il aurait voulu fuir, son chemin était bloqué. Mais ce n'était qu'une partie de la vérité.

Sortant dague et couteau de lancer, il fit un pas en avant et se prépara à faire face, se plaçant devant Miha dans un geste protecteur.

"Je vous déconseille de l'approcher de trop près, auquel cas vous auriez affaire à moi."

Sans doute la chance accompagnait Alistair en personne, car à ce moment là, le brouhaha des gardes se fit entendre non loin de là. Apparemment, ils avaient décidés, une fois n'est pas coutume, de suivre les voleurs présumés complices jusque dans ces quartiers. Profitant de la déconcentration des violeurs, qui se succéda par de la panique, le voleur fondit sur celui de devant, et, dague en avant, visa le cœur de celui-ci. Le soulard, trop ivre pour être réellement dangereux, tenta de parer le coup avec son cimeterre, mais il n'eut pas le temps de dégainer complètement. Avec toute l'énergie qu'il avait en lui, il sauta en arrière, ne se faisant qu'érafler par la lame, et atterrit quelques mètre derrière, sur le cul. Avant qu'il ne put se redresser, Alistair lui sautait dessus, réduisant à néant ses tentatives d'échappatoire. La gorge tranchée, le bandit retomba, inerte.

Se retournant, le voleur s'attendait à trouver le second bandit prêt à attaquer, mais celui-ci avait déjà détalé, abandonnant son ami à son sort. Mais la raison n'était pas mystérieuse : les gardes approchaient à grands pas, et eux aussi devraient courir pour ne pas se faire attraper. Réagissant au quart de tour, Alistair prit la main de Miha et commença à courir. Au passage, il en profita pour attraper la bourse pendante à la ceinture du cadavre.

"C'est le moment rêvé pour nous montrer un joli petit refuge."

Miha était pétrifié par la peur, et l'idée de ce que ces impudents pourraient lui faire. Heureusement, Alistair était là avec elle, et il n'avait pas fui. Il se plaça devant elle sortant sa dague et son couteau de lancer une action qui se voulait protectrice.

"Je vous déconseille de l'approcher de trop près, auquel cas vous aurez à faire à moi."

Une rumeur de garde se fit entendre, ces gens-là ne sont pas toujours discret, ce qui eut pour effet de distraire les tirants saouls et de les paniquer un peu. Alistair, profitant des résultats causés par le vacarme des gardes, attaqua l'homme devant lui la dague pointé droit sur le cœur. L'homme ivre essaya de parer le coup avec sa propre arme sans succès. Il sauta plutôt en arrière ne se faisant ainsi pas embrocher sur la dague. Il s'en tira avec une éraflure, qui tacha sa chemise déjà tachée de vin et s'écrasa sur le sol en position assise. Avant qu'il ne se relève, l'attaquant bondit sur lui et lui trancha la gorge. Plus aucun viol ne sera commit par cet individu. Prêt à combattre l'autre homme ivre, Alistair se retourna, mais il avait déjà déguerpit ne voulant pas subir le même sort que son camarade.

Miha qui était resté immobile en fermant les yeux une fois de temps en temps pour ne pas voir toute la violence de l'action ouvrit les yeux quand Alistair lui prit la main et commença à courir. Décidément, ça devenait une habitude. Par contre aux yeux de Miha le filou paraissait moins voyou, le fait de la sauver des violeurs aidait beaucoup. Elle était rassurée de ne pas subir cet acte ignoble et remerciait le ciel tout en courant la main dans celle d'Alistair pour fuir les gardes qui approchaient.

"C'est le moment rêvé pour nous montrer un joli petit refuge."

"Pars là" S'écria-t-elle tout en dépassant le voleur pour le guider. Elle le conduit vers son refuge personnel, l'endroit le plus sûr pour échapper aux gardes.

Les habitations (Tulorim)

Dinendal était encore plongé en pleine réflexion quand il sentit soudain une faible douleur dans l'un de ses mollets. Et quelle ne fut pas sa surprise quand il aperçu l'être le plus petit qu'il ait jamais vu. Il se pencha pour mieux l'observer, remplit de curiosité.

Et c'est alors que la petite personne, surement un lutin s'il ne se trompait pas, lui parla. Encore interloqué, Dinendal mit apparemment trop de temps à répondre, car son épaule se retrouva soudain encombré. Non pas que le poids de cet individu gène réellement le semi-elfe. Il avait porté des choses bien plus lourdes. Il pourrait sans doute supporter le lutin pendant des semaines avec à peine un léger supplément de fatigue.

Le comportement du lutin fit jouer en Dinendal plusieurs sentiments différents. Déjà un léger amusement devant son impatience et son audace. Mais aussi un une certaine reconnaissance pour le respect évident que lui offrait le petit être. Cela était beaucoup trop rare pour que cela ne le touche pas.

Puis le semi-elfe réfléchit à la proposition de l'accompagner dans sa recherche. Avoir un compagnon dans sa quête du paladin serait définitivement agréable, et le lutin pourrait sans doute se révéler utile.

Et c'est donc naturellement qu'il accepta. Il le regarda, et acquiesça d'un hochement de tête.

Mais c'est à ce moment là qu'un petit groupe de cinq gosses d'une douzaine d'années arriva, et lui cracha dessus. La plupart tomba a coté, mais l'un d'entre eux atterrit sur son visage. Les gamins se mirent à rire méchamment, et l'un deux lui cria :

"Barre toi d'ici sale bâtard, t'es pas le bienvenue ici !"

Puis ils repartirent en courant sans demander leur reste. Dinendal les regarda, d'apparence impassible, puis essuya le crachat du revers de la main calmement. Ce genre de choses arrivaient fréquemment, alors il était habitué, même si intérieurement il souffrait d'être toujours ainsi agressé.

"Je m'appelle Dinendal." fit-il d'une voix sans émotion au lutin.

Il ne pouvait rien faire pour améliorer la situation, et rien de grave ne s'était passé. Cela ne valait donc pas le coup de s'appesantir dessus.

_ Je m'appelle Dinendal.
_ Moi Shanga... Mais tu es fou? Ces enfants t'ont craché dessus et tu ne réagis même pas. T'es fou ou quoi vas leur donner une correction!

Dinendal ne semblait pas être de cet avis et resta silencieux sans aucune expression.

_ Et tu m'ignores? Non mais où va le monde, bon je fais ça parce que c'est toi mais juste cette fois. Reste la je ne suis pas long.

Le lutin sauta de son perchoir et prit la direction des gamins. Il les trouva trente secondes plus loin en train de jouer avec un bidule en bois. Trop obnubiler, les cinq cracheurs ne remarquèrent pas le farceur à l'action.
Ayant prit soin de nouer une ficelle autour des pieds des enfants, le petit gnome se préparait à faire ses farces de mauvais goûts dont lui seul avait le secret. Une fois les préparatifs achevés, il se jeta au milieu des enfants.

_ Alors comme ça on crache sur les gens? Sales mioches!

A ces mots il cracha violemment sur le visage des 5 mioches qui fou furieux tentèrent de l'attraper. Le plan machiavélique du lutin fonctionna et la ficelle bloqua les pieds des gamins qui s'étalèrent bruyamment sur le sol. Les enfants pleurèrent et alertèrent leurs parents qui travaillaient malheureusement dans la taverne juste à côté. La mère, potelée et même bien bottée sortit avec ses gros sabots et son arme que Shanga redoutait: un bon et gros ... balais!
Fou et prit de panique, le lutin attrapa le jouet en bois des gamins (et oui c'est typique de Shanga de faire des choses qui n'ont parfois aucun sens pour votre logique humaine) et se précipita vers l'avenue en appelant à l'aide pourchasser par la femme au balais. Il entra dans la première issu à sa droite et atterrit par malheur dans la taverne. Il se précipita sous une table. La mémère déboula dans la salle verte de rage cherchant du regard le petit délinquant. Ce dernier se faufila entre les jambes et parvint à ressortir sans que la vieille le remarque.
Content de lui, il sifflotait déjà et ne remarqua pas la main qui le souleva de terre. La mère des gamins étaient peut-être battu mais le tavernier avait observé aussi la scène. Le "gnome" dans le poing il s'apprêtait à lui donner une de ces corrections. Bénit par les dieux une main céleste assomma d'un violent coup le tavernier qui s'étala dans la ruelle devenue déserte après le départ des 5 gamins. Évanoui, ce dernier lâcha Shanga qui fut ramasser par son sauveur. Le semi-elfe le mit sur son épaule après lui avoir donné un bon coup sur la tête. Puis reprit tranquillement sa route. Le lutin boudait et se sentait humilié par le géant mais n'osait contesté. Tel un gamin il lui ferait la tête pendant un moment mais souriait intérieurement de la farce qu'il avait réussit quelques minutes plus tôt.
Il tenait fermement son nouveau bien qui n'était rien d'autre qu'une toupie. Shanga pensait que cette objet était une arme ainsi il s'entreprit de l'inspecter sous tous les angles. Comme son petit cerveau ne comprenait pas la logique de la chose il se tourna devant le visage de Dinendal rompant ainsi le silence, le sourire aux lèvres et l'air enfantin il questionna:

_ C'est quoi ce truc?

Quand le lutin le critiqua sur son manque de réaction vis à vis des enfants, Dinendal décida qu'il n'était pas nécessaire de répondre. Cela n'apporterait rien, aussi autant ignorer le tout.

Mais Shanga n'apprécia visiblement pas, et décida d'agir par lui même. Le semi-elfe l'observa alors que le petit être jouais une farce aux gosses et s'attira de cette manière des ennuis. C'était une conséquence si prévisible que Dinendal soupira intérieurement.

Il hésita quelques instants, se demandant s'il devait venir au secours du lutin ou non. En le faisant, il allait s'aliéner ces humains. Lui qui n'était que très moyennement reçu en temps normal, il devrait dans ce cas faire face à une véritable hostilité, et l'idée ne lui plaisait guère. Il avait eu plus que sa part de ce genre de comportement dans le passé.

Mais d'un autre coté, Shanga avait agit dans son intérêt à lui. Même s'il n'avait rien demandé et qu'il avait causé plus d'ennuis qu'autre choses. Le laisser tomber serait renier les principes que le paladin lui avait enseigné. Après tout, le lutin était maintenant un camarade. Et abandonner un compagnon n'était pas du tout envisageable.

Et c'est ainsi qu'il frappa de la tranche de la main sur la tête de l'homme qui tenait Shanga pour l'assommer et regarda tout le monde autour avec la main posée sur son épée pour décourager tout commentaire. Un peu d'intimidation pouvait servir à limiter les conséquences de certaines crises du genre. Encore une chose qui lui avait été enseignée par le paladin.

Voyant que cela fonctionnait, il se pencha, récupéra le lutin et le posa sur son épaule. Mais pas avant de lui donner un petit coup sur la tête pour bien lui faire comprendre qu'il n'approuvait pas ce genre de comportement.

Puis il commença a marcher d'une allure normale. Ne surtout pas paraitre pressé, mais ne pas rester dans le coin pour autant. Il allait falloir partir du marché, car cela risquait de mal tourner sinon.

"C'est quoi ce truc?" lui demanda soudain le lutin.

Dinendal regarda l'objet désigné, une simple toupie. Que faisait-il donc avec ça ? Mystère, mais ce n'était pas le genre du semi-elfe de poser des questions inutiles.

"Une toupie. Un jouet." répondit-il, toujours aussi neutre.

_ Une toupie. Un jouet.
_ Une toupie... répéta bêtement le lutin.

Perdu dans ses pensées la pauvre demi-portion cherchait à comprendre le mécanisme étrange de ce jouet. Il inspectait l'objet qui faisait la moitié de sa taille tel un enfant qui venait de découvrir un nouveau joujou sous le sapin de noël. Après quelques minutes de réflexion infructueuse, le lutin finit par s"endormir bercé par la marche silencieuse et régulière de son compère. Les épaules musclées et carrées du demi-elfe permettaient à Shanga de se tenir debout, assis, et même allongé sans pouvoir tomber: pratique lorsqu'on est un fainéant. Quand Shanga s'endormait, plus rien ne pouvait le réveiller. Le sommeil très lourd, seule sa mère réussissait à le tirer de son somme grâce à l'odeur de sa cuisine aux saveurs inégalées dont elle seule en avait la recette. Et oui, en plus d'être flemmard notre petit compagnon est aussi un grand et fin gourmet! Ce fut une délicieuse odeur de charcuterie qui tira le lutin de son sommeil.

_ Ouah! Où sommes-nous, j'ai faim moi, pas toi? Il est quelle heure?

Comme il s'y attendais il ne vit pas un gars affamé en face de lui croulant sous la douleur. Le pas toujours sur le même rythme, sans ciller ni râler, Dinendal poursuivait sa route avec toujours son visage dépourvu d'expressions.

*Quelques fois je me demande s'il est vivant...*

Comme Shanga s'embêtait, il chercha un nouveau tour. Armé de sa toupie, le choix des farces de mauvais goûts étaient déjà plus nombreux. Rappelons que notre lutin est un farceur qui a un sens de l'humour très limité ( et oui cela existe apparemment).

* Le boucher là-bas, je vais lui dérober quelque chose à grignoter j'ai pas envie de payer*

Se servant de la ficelle de sa toupie comme un lasso, il attrapa un chapelet de saucisse. Après avoir bien serrer son nœud, il entreprit la dur tâche de tirer sur la ficelle pour le ramener à lui. Fatale erreur, cela allait contre les principes de Dinendal qui arrêta net l'action du lutin. Shanga vociféra et le demi-elfe ramena le chapelet en s'excusant auprès du boucher. Le morveux n'en croyait pas ses yeux et une envie de taper son compagnon le prit soudainement. Il entreprit de lui tirer ses longs cheveux afin de l'entendre souffrir. Mais son camarade semblait insensible à cette forme de supplice à moins que ce soit la force de Shanga qui soit si insignifiante que cela.
Le boucher étonné, regarda Dinendal d'un drôle d'air. Ce xénophobe préféra rendre le chapelet de saucisses à l'hybride de peur que ce dernier l'ait empoisonné ou fait on ne sait quelles choses. Au moins auraient-ils maintenant de quoi se remplir l'estomac de façon honnête et légale. Shanga reçut une saucisse qui lui faisait de loin un copieux repas et Dinendal prit le reste. Rassasié le petit voleur pardonna son ami et piqua un petit roupillon sur son épaule.

* Décidément il est vraiment fort cet homme. C'est sur, il n'est pas humain. Car l'humain aurait gardé les saucisses mais lui a voulu les rendre: est-ce le comportement d'un paladin? Il est...*

Ile ne put finir sa phrase car déjà il était loin dans le royaume des songes. Bonne nuit Shanga!