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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 00:22 
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Quête 20 : Dirigé de Selen



L’être, sans bouger de son recoin, se fait encore plus invisible, fondant dans l’ombre de l’angle du mur. A tes questions, injonctions agressives, il ne répond d’abord pas. Le blanc laissé par son silence est emplis de quelques couinements de la jeune femme traumatisée. Dans la pièce, les autres bruits ne sont plus que cliquetis de chaînes sanglantes et souffle rauque d’inquiétude. L’air semble lourd de méfiance et de perplexité entre toi et lui. Cependant, il finit par répondre d’une voix calme et posée, comme après une intense réflexion :

« Que de questions inutiles, Selen ! Je ne suis pas atteint de folie, et je sais tout de vous ! Ici, dans les ombres de cette antre, c’est vous qui n’avez rien compris. Le sort de cette femme est bien triste, mais je m’en moque. La seule chose que je pourrais faire pour sauver cette démente est d’achever ses souffrances… Réfléchissez , jeune imprudent, celui que je suis venu sauver en ces lieux, c’est vous. Vous ne saurez ni mon nom, ni mon rôle, mais vous me connaitrez uniquement sous le sobriquet de Sauveur. »

Et alors que le discours se teinte d’une profondeur incroyable, tu es encore sous le choc de la découverte. Cet homme connaît ton nom et semble en savoir énormément sur toi. En outre, en parlant de choc, tu entends des bruits d’agitations derrière la porte où le garde est censé être.

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 14:02 
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Comme pris d’une peur intangible, ou d’une prudence exagérée, l’être qui me toisait dans son recoin d’ombre parut s’y lover de manière plus repliée encore, comme si le simple fait que j’aperçoive son visage formait pour lui un danger intense. Le silence tomba dans sa pesante chape d’oppression, mais je ne ployai pas devant l’intimidation. J’ignorais la raison pour laquelle il ne me répondait pas, si c’était par bravade, par défi ou par peur. J’ignorais tout de cet être qui, j’en étais désormais persuadé, n’avait rien à voir avec le Temple dans lequel je me trouvais, et par conséquent, rien à faire là. Se pouvait-il qu’il ait été placé ici expressément pour ma personne ? Se pouvait-il que ce soit un envoyé du si prisé Auguste Brandburg venu libérer la détenue, ou tout du moins s’assurer de son silence éternel ? À moins bien entendu que le Temple Sombre n’ait placé cet être que pour tester mes capacités et ma nouvelle et tangente fidélité envers les promesses qu’ils m’avaient faites. Je chassai de mon esprit ces suppositions stériles. Je devais me faire à l’idée que j’ignorais tout de cet homme, ni sa personnalité, ni ses intentions, et qu’il me fallait donc faire preuve d’autant de prudence que lui. Lui faire face ouvertement n’avait peut-être pas été la bonne solution, ou peut-être que si. Il savait désormais que je n’étais pas le genre de personne à me laisser faire, ou à me laisser berner aisément par un quelconque manipulateur. J’avais plus souvent cette place qu’autrui, même si les personnes qui m’entouraient ne s’en rendaient généralement pas compte.

Ainsi, j’entrai dans on jeu silencieux et le dardai à mon tour de mon regard émeraude, sans mot dire, mine sombre et totalement neutre, ne laissant filtrer aucun sentiment, même si l’avidité de la curiosité m’étreignait le cœur. Je ne prêtai aucune attention aux soupirs et gémissements vaseux de la semi-cinglée assise sur la chaise. Elle n’était désormais plus bonne à rien, et la précieuse source d’informations d’Idilius s’était tarie à jamais…

L’homme à qui je faisais face n’était certainement pas digne de confiance. Au moins autant que j’aurais pu l’être moi-même… Je savais plus que quiconque qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, et même au-delà des apparences, aux appartenances proclamées des gens. J’étais la preuve qu’un corps de lumière pouvait renfermer un cœur d’ombre, et que toute la bonté que les ignorants voyaient dans mes fluides s’avérait être une avidité intense pour le pouvoir et la liberté.

Quand enfin mon vis-à-vis daigna ouvrir la bouche, ce fut avec un calme désarmant me rappelant curieusement ma manière de fonctionner. Même s’il n’était pas posé, cet être voulait faire passer par ce ton paisible une grande assurance qui lui aurait accordé l’ascendance sur moi. Mais c’était sans compter mes expériences dans ce domaine, et si je fus surpris d’entendre cet inconnu prononcer mon nom et affirmer connaître beaucoup de choses sur moi, je n’en montrai rien, restant flegmatique et neutre, le toisant toujours sévèrement.

Ses paroles, bien que prononcée avec discernement, relevaient tout de même d’une accusation assez violente, et se prétendaient être sans doute moralisatrices. Ainsi donc, sous le couvert d’une bonne action, celui qui se surnommait lui-même le sauveur, non sans une once de fierté, m’affirma qu’il n’avait aucun intérêt à la survie de la demoiselle empreinte de folie. Je restai néanmoins persuadé qu’il était l’unique responsable de son état, et campai donc sur mes défenses mentales pour ne pas me faire embobiner par ce trouble-fête imbu de lui-même. Je laissai moi aussi un instant de silence s’installer entre nous avant de poursuivre, pendant lequel je fis quelques pas vers le mur en décrivant un court arc de cercle, à la manière d’un loup qui cerne sa proie pour la menacer. Le remue-ménage qui était né derrière la porte de la cellule n’était en rien de bon augure. Quand j’estimai que la pression entre l’inconnu et moi fut assez intense, je poursuivis moi aussi d’une voix calme et contenue, presque un murmure, mais tout de même assez audible pour mon interlocuteur.

« Me sauver ? Je ne pense pas être dans une situation délicate, en quoi que ce soit… La seule chose qui pourrait me menacer actuellement, c’est vous… Alors de quoi prétendez-vous me sauver ? Nul créateur de danger ne peut se gratifier du nom de ‘Sauveur’, inconnu, aussi ne vous appellerai-je pas comme ça. »

Je ne croyais pas cet homme qui affirmait me connaître… Il avait peut-être pris connaissance des faits factuels de mon existence, ce qui était sommes toutes sans grand intérêt. Je ne me résumai pas à un ensemble de situations et d’actes visibles… Tout mon être résidait à l’intérieur de moi-même, dissimulé aux autres…

« Allons, faites ce pourquoi vous êtes venu ici… »

Presque inconsciemment, je serrai les poings sous mon gantelet de cuir noir. Si cet homme voulait se battre, je ne me laisserais pas faire…

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 21:43 
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L’inconnu de nouveau n’émet plus aucun bruit après tes paroles, jaugeant de leur intérêt et préparant sa réponse. Dans la pièce, le silence revient tant à l’intérieur que l’extérieur…
Cependant, après un instant, tu entends un grand bruit sur la porte, un coup sourd de bélier percutant. Malgré cela, elle reste close et seuls les murs tremblent en vous couvrant de poussière. De l’autre côté, tu entends des jurons au sujet de ce passage clos par je ne sais quelle magie. Tu étais dans une chambre close avec un inconnu ténébreux, y avait-il un rapport ?

Tu entends hurler des promesses de ta mort si il arrivait quelque chose à la prisonnière La voilà, la menace dont parlait peut-être l’’inconnu.

« Tu as entendu … Mais ce n’est pas de ce danger là que je veux te sauver... Je suis ici pour te sauver de la monotonie de ta vie. Je suis ici pour apporter du piment dans ta vie. Je suis ici pour te forcer à enfin utiliser tout tes talents. La vie ne doit pas être un long fleuve tranquille tu ne crois pas ? »

Laissant traîner sa question, il susurre les derniers mots, aiguisant ta curiosité. Mais qu’avait-il à te proposer ?

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 12:07 
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Le silence retomba une nouvelle fois après mes paroles, comme si notre dialogue ne pouvait souffrir d’aucun écart de conduite, et comme si chacun des mots que nous prononcions devait faire l’objet d’une analyse complexe pour soupeser sa valeur et la répercussion qu’il aura sur l’autre. Enfin, silence… Tout était relatif, puisque après un court instant de totale inhibition auditive, un brusque coup de boutoir fit trembler la porte dans un choc sec et brutal qui fit tressaillir la demoiselle sur son siège. Quelqu’un essayait tout bonnement de défoncer cette satanée porte, que je n’avais même pas verrouillée. Ce qui était certain, c’était que les hommes en train de défoncer cette porte étaient en proie à une difficulté bien plus grande que du simple acharnement sur un panneau de bois. À moins qu’ils ne fussent faibles ou point de ne pas savoir franchir un seul ancien et peu résistant, ils faisaient face à un événement surnaturel. Du moins, c’est ce que je crus déceler dans leurs propos décousus et quelque peu grossiers, qui insultaient sans vergogne l’utilisation d’une magie impie pour bloquer cette porte.

Alors que l’inconnu était toujours silencieux, et que mon regard ne cessait de le toiser intensément, j’entendis une chose qui ne me plut pas du tout : les hommes en train de défoncer la porte semblaient bel et bien être des adeptes du temple dans lequel je me trouvais, et leurs propos étaient plus que menaçants à mon égard : La mort m’attendrait, selon eux, s’il arrivait quoi que ce soit à la jeune femme ligotée. Ainsi donc, prétextant me sauver, cet inconnu m’avait placé dans une situation délicate et même fortement gênante, et un agacement certain naissait en moi envers cet être qui, sans prévenir, avait cru bon de s’imposer dans ma vie. Je serrai les mâchoires en regardant cet olibrius calfeutré dans l’ombre de son coin, fait comme un rat dans le cas où les brutes du Temple arrivaient à enfoncer la porte. Alors qu’une place que j’attendais depuis longtemps venait de m’être offerte, cet individu, fort de sa dissimulation, tentait de tout faire cabosser, sans raison apparente, au nom de sa fierté et de sa présence énigmatique. J’allai ainsi avancer encore vers lui, pour lui faire bien comprendre ma façon de penser, et ne lui laisser qu’une ou deux paires de côtes encore valides, mais celui-ci se mit de nouveau à parler… d’une voix calme, comme à l’accoutumée… Je me rendis compte que ce contrôle sur les émotions pouvait fortement déstabiliser les gens, et que si pour une fois, cette technique était utilisée contre moi, je savais que je pourrais de nouveau la reproduire avec d’énormes chances de succès.

Même si je n’étais pas dupe, cet être laissait émaner une aura de confiance en lui affirmée, et donc un certain degré de puissance, ce qui n’était en rien pour me déplaire… Cet être que j’avais cru ennemi allait peut-être m’offrir une occasion nouvelle de me défaire de ma lassante existence… Et c’est étrangement vers cette voie qu’il emmena la conversation : il affirma vouloir me sauver de ma monotonie quotidienne tout en me forçant à utiliser activement mes talents… La dernière phrase qu’il prononça sonna comme un changement subit d’appréciation sur cette personne. Je pris un instant pour réfléchir, alors que les vains coups de boutoir ne cessaient pas sur la porte. Après un court moment, je répondis à l’individu en hochant la tête : à peine engagé par le Temple, je trahissais déjà mon serment… Je n’étais pas, dans l’âme, d’une loyauté certaine, bien au contraire…

« La vie n’est pas un long fleuve tranquille, en effet. Mais je vous préviens, inconnu, c’est moi qui en ai toujours décidé les méandres, et ça ne doit pas changer. Ma liberté est trop importante pour moi… Mais sans doute le savez-vous déjà… »

Je ne faisais pas confiance en cet être, mais je lui laissai sa chance pour faire ses preuves… Je ne saurais sans doute pas faire demi-tour par la suite, mais je n’en avais cure. Je devais aller de l’avant, et ne jamais ployer devant l’adversité. Abandonnant toute attitude menaçante, je lui tendis une paume ouverte, symbole d’accord, sans sourire niaisement pour autant, et prononçai ces quelques mots d’une voix calme :

« Bon… Et maintenant, comment sort-on ? »

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 12:31 
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Quête 20 : Dirigé de Selen




La porte commence à craquer sous les assauts répétés du bélier. Les cris et les vagissements des fanatiques redoublent d’intensité, comme si la magie cessait de défendre aussi efficacement la porte. Le dénouement était proche, il fallait en être sur. Mais face à toi, l’ombre était toujours aussi confiante, ne bougeant pour l’instant pas d’un pouce, campé sur ses positions comme sûr de sa survie.

Pourtant, toi, tu serais en mauvaise posture si ces gentils prêtre obscurs débarquaient enfin dans la pièce et ta question, bien que logique, trahit légèrement ton instinct de survie. Il fallait que tu t’en aille.

Après un autre instant de silence, l’ombre sortit enfin de son immobilisme et passant à côté de toi, emportant avec lui son nuage de brume, il alla à côté de la comateuse. Mais au lieu d’achever les souffrances de la belle, il se penche et décoince un objet qui se trouvait sous la table. C’est un pentacle à cinq branches ornées par une pierre noire. Des fresques étaient gravées sur l’or des branches mais tu étais trop loin pour déchiffrer leurs significations. Après cela, il va le fixer sur le mur avant de revenir vers toi en te tendant une dague effilée :

«Pars à présent. Donne à cette amie une goutte de ton sang et pose-la sur la pierre noire. Tu seras sauvé ! »

Laissant ta main se refermer sur l’arme, il glisse de nouveau vers son coin pour reprendre sa stature d’immobilisme.

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 14:35 
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Comme dans un rituel instauré entre nous, la réponse à ma question se fit un instant attendre, alors que la paroi de bois me séparant de mes nouveaux ennemis improvisés commençait à céder sous leurs assauts réguliers et brutaux, élimant toute trace de fermeture magique de ce panneau boisé. Les serviteurs sombres, derrière la porte, se ruaient dessus avec un fanatisme ostentatoire qui me fit me poser des questions sur le choix que j’avais pris en acceptant de les aider. Fanatiques religieux, qu’ils soient pour un dieu ou un autre, se disant du bien ou du mal, ne valaient guère mieux les uns des autres. Que ce soit par la bigoterie ascète ou par la violence extrême, ils étaient tous du même bord, au final, remettant leur pouvoir propre dans les mains de leur dieu au lieu de se le garder, même en gouvernant en son nom. Moi, je n’étais pas comme eux. Je savais la valeur d’une vie sans supérieur, tant parce que j’avais été contraint à en subir un pendant de nombreuses années que pour la simple et bonne raison que mon esprit se refusait à être contraint à quoi que ce soit.

Les fanatiques, donc, semblaient fortement tenir à cette proie qu’ils m’avaient délaissée, et même si je n’étais en rien responsable de son état, le lâche individu qui restait immobile dans son coin ne serait pas suspecté, puisqu’invisible à leurs yeux étriqués. Et tout dans l’attitude de l’inconnu montrait cette certitude : il ne serait pas repéré, et si je ne fuyais pas, je serais confronté à cette horde sauvage… J’avais certes le choix de leur faire face, et de dénoncer cet être habillé d’ombres en l’indiquant, mais quelque chose en moi refusait de le faire : Non seulement ma défense n’aurait pas été gagnée, mais en plus je me serais mis dans une position délicate de suspicion à mon égard, et la sécurité me concernant aurait été davantage renforcée… Alors qu’en suivant les conseils de ce ‘Sauveur’, je me serais vu absout de toute suspicion, puisqu’un nouveau monde s’offrait à moi. C’est ainsi, fermement établi dans ma décision, que je vis l’Ombre se lever et me frôler pour se diriger vers la demoiselle évanouie, et la table de torture. Je crus un instant qu’il allait régler définitivement l’affaire de la vie latente de la folle torturée, mais après observation, ce ne fut pas le cas.

Il se désintéressa totalement d’elle, et sous mon regard présent, arracha un symbole curieux de sous la table de torture. Dans ses doigts, je pus percevoir la forme générale de l’objet : un pentacle orné d’une pierre noire, les cinq branches parcourues d’écritures indéchiffrables… En un geste rituel qui lui semblait coutumier, l’être alla fixer le symbole au mur et dégaina subitement un poignard à la lame effilée. Je fixai l’arme avec un regard sévère lorsqu’il se dirigea vers moi, comme pris d’un malaise curieux d’avoir été trahi, mais au lieu de m’attaquer, il me plaça la lame dans les mains. Sa voix grave me fit entendre qu’il fallait verser mon sang sur cette pierre mordorée pour quitter cet endroit létal pour ma personne… Entre une goutte de sang et ma vie entière, le choix fut vite fait : empoignant la lame, je tranchai délicatement l’épiderme du bout de mon pouce gauche. Il était inutile de faire preuve de témérité autodestructrice pleine de virilité mal placée : se trancher toute la main serait revenu à la rendre inapte à toute chose pendant un bon bout de temps, et une goutte suffisait…

Le fluide vital parcourant mes veines sortit alors de la petite plaie sous la forme d’une gouttelette ronde et écarlate. Tout en me coupant, je m’étais approché de ce curieux pentacle doré. Mais avant de partir, j’ajoutai une chose à l’inconnu, ce ‘Sauveur’…

« Si tu m’as trompé, ‘Sauveur’, tu le regretteras. Si pas, tu seras récompensé. »

Et sur ses mots, je plaquai mon pouce sur la pierre noire, la lame à la main, écrasant la goutte de sang sur le pentacle, attendant la suite avec un brin d’appréhension, mais également beaucoup d’excitation…

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 18:08 
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La goutte tant attendu roule sur ta peau avant le contact avec la pierre qui la réclame. Au contact, tu ne sens rien, puis peu à peu, la goutte est bue par l’étrange opale. Elle se met à rougir intensément puis, le phénomène s’atténue. C’est à ce moment là que tu es aspiré… Tu pense être happé par cette puissance inconnue. Et cela s’avère vrai, fragment par fragment , tu commence à disparaître. A tes côtés, tu vois que l’ombre disparaît définitivement dans l’ombre et que la porte vole en éclats avant que tu sois enfermé dans la bulle de noirceur du fluide qui t’attirait. Avant le néant, tu entends une dernière chose, comme ultime conseil.

« Tu es sauvé désormais, par Oaxaca, tu es sauvé !»

Alors le pentacle s’impose à ton esprit et tu découvre que toutes les gravures étaient des représentations de la puissante sorcière sombre. Et sur ce, le transport commence.


(((hrp : Porchain Post , coté quete ! )

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Sam 14 Nov 2009 11:19 
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Le cimetière
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J'arrivais de Tulorim. J'en avais marre du bruit de la ville, du raffut des auberge et du sang des combats. Mais j'étais surtout venu pour une autre raison. Nugyl, au cimetière, semblait m'avoir dit que je devais me rendre ici. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Les terres aux alentours étaient dévastées, à part une petite ferme non loin d'ici.
Je voyait devant moi un bâtiment qui m'était familier. Il y avait d'un côté un corbeau, de l'autre un scorpion. Je me dit que sa devait être des signes de dieux.
J'étais presque sûr que l'une des deux statues devait être celle de Thimoros, le dieu des ombres. Je savait à présent pourquoi j'étais ici. J'étais là pour faire un rituel ou une sorte de chose comme ça. Soudain, un homme encapuchonné sorti du Temple. Il me fit un signe du doigt, et un autre à une deuxième personne encapuchonné dont je n'avais même pas remarqué la présence. Je me posait beaucoup de questions au sujet de pourquoi suis-je ici, qui sont ces deux personnes, comment suis-je arrivé ici, pourquoi ce Temple m'est familier ? J'avais beaucoup de questions qui tournaient dans ma tête. Mais je devais avancer. Ce n'était plus le moment de reculer. J'avançais donc, en regardant scrupuleusement les alentours et surtout ce Temple qui me semblait être un forteresse plus je m'approchait. Je sentais aussi un esprit s'emparer de moi, comme si il me voulais. A l'entrée, j'étais déjà en état de transe. Un homme me donna des habits dont je devais me revêtir. Je le mis donc, avant de franchir une deuxième porte qui était faite de marbre et de métal. Toute la salle était en marbre, avec des flambeaux sur les côtés, et des morceaux de métaux bien assemblés décorant tout l'intérieur. Il y avait aussi sur les murs des statues, dont je connaissait maintenant l'identité, l'une de Phaïtos et l'autre de Thimoros. J'étais à présent revêtit de cette cape à capuche. Je pouvais donc entrer dans la mystérieuse salle. Il y avait au milieu une fontaine qui, d'un côté, faisait couler de la lave et de l'autre un liquide noir et nauséabond. Il y avait sur le dessus de cette fontaine une petite flamme allumée en permanence semblant sortir de nulle part. La salle était entièrement en métal, sur les côtés étaient accrochés des miroirs noirs dont sortaient des corbeaux. J'étais pris au piège par une force qui m'obligeait à faire des signes bizarres. On s'était mis en rond, et oui, on, car on était plusieurs, environ 20 personnes habillées avec des robes noirs. Soudain, tout le monde se décapuchonna en même temps, même moi, qui n'était même plus au courant de ce que je faisait. Une femme arriva avec des gens n'étant pas habillés en robe noires.
Elle les mis sur la braise de la fontaine et dit:

"Ô, toi, Thimoros. Ô, toi, Phaïtos. Nous vous avons invoqués dans le but que vous nous montriez le chemins en échange de sacrifices." D'une voix étrange.

Il y avait respectivement autour de la fontaine sur la partie droite un humain puis un lykior puis un Woran qui était moi puis un Nain puis Elfe puis un humain puis un lykior puis un Woran puis un Nain puis Elfe et sur la partie gauche d'autres races dans le même ordre, qui était 5 par 5. Quand la prêtresse eu terminé ses paroles, un rayon de feu gigantesque dont une chaleur incessante sortait sorti de la flamme sur laquelle étaient mis les sacrifiés qui avaient déjà les pieds brulés. Quelques secondes plus tard, les rayon s'arrêta et la fontaine se remis à couler. Et oui, elle se remis à couler car elle s'était arrêtée quand la flamme géante était sortie. Enfin, nous ressortîmes de la salle en continuant à faire des signes. Après avoir enlevé cette robe et être sortit de cet endroit terrifiant, je me sentait mieux et une voix me disait ce que je devait faire. Pour commencer, elle me dit d'aller à Tulorim dans l'auberge de Grigwig le beau...


(suite)

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Tarius, le Woran tigré fanatique

Lvl 1


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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 02:11 
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C'est étrange ce que le fait d'être aux abois peut vous pousser à faire : être concentré sur son objectif et tout faire pour y parvenir est honorable... mais constater la rage avec laquelle un individu se démène pour survivre s'avère fascinant, tant que vous n'êtes pas cet individu. Prenons le cas d'Azdren : bien qu'il n'ai jamais eu de certitude à ce sujet, il a sué sang et eau dans le but de ressusciter sa sœur, recourant ainsi entre autre au vol, au sacrilège et au meurtre... et alors qu'il croyait sa quête abouti, un élément magique imprévisible venait gâcher son bonheur, mettant sa vie et celle de son aimée en danger.
De quoi croyez-vous capable un homme dans une telle situation ?
La décision de recourir aux prêtres de Phaitos pour régler le problème de leur empoisonnement magique était logique mais non sans risque : certes, le culte des dieux noirs étaient jumelés et le mot d'ordre général des deux confessions étaient de se porter assistance... mais il n'en demeurait pas moins qu'elles professaient une vision opposée de la mort, d'où découlait une certaine rivalité. Sans compter que si les prêtres de Phaitos savaient additionner deux et deux, ils ne manqueraient pas de se questionner sur l'identité d'Irelia en sachant qu'un prestigieux cadavre avait disparu... information qu'ils pourraient monnayer si ils pensaient que cela pourrait nuire au prestige de Thimoros. Le fanatique allait devoir jouer finement.

La piste qu'Azdren et sa sœur avaient suivis jusqu'au temple de Phaitos était beaucoup plus visible, à mi-chemin entre la piste et et la route entretenue, soit un chemin de pierres concassées par le passage fréquent de charrettes. Simple intendance ou cargaison plus macabre ? Probablement un mélange des deux.
La haute silhouette triangulaire du bâtiment sinistre ne tarda pas à se découper au milieu des collines, fascinante par l'aura de magie ténébreuse qu'elle irradiait. Son entrée n'était guère plus qu'une béance opaque dont émergeât une silhouette diaphane couverte d'une suaire d'un brun presque noire, squelettique apparition qui observa les nouveaux venus d'un œil sanglant de mauvais augure. Azdren jugea qu'il devait s'agir du fameux Idilius, le vénérable et redouté maître des lieux en personne... personnage d'une puissance peu commune qui selon les dires condensait le savoir ténébreux des deux dieux.
Préférant ne pas prendre de risque prématurément, le fanatique s'inclina respectueusement devant le sinistre personnage, tout comme la pauvre Irelia que la maladie magique affaiblissait d'heure en heure.

- Maitre Idilius.

Le haut-prêtre ascétique s'inclina imperceptiblement et adressa le salut rituel des adeptes de Thimoros en tendant sa main crochue comme une serre, mais sans desserrer la fente qui lui servait de lèvres pour autant.

- Maitre, je viens faire appel à votre immense savoir car je pense que vous êtes la seule autorité capable de venir en aide à ma sœur et moi. Puis-je émettre une requête ?

Le personnage éthéré fixa brièvement Azdren, puis plus longuement la mort-vivante. Le fanatique put d'ailleurs sentir que le maître des lieux les étudiait également magiquement... ce qui laissait penser qu'il devait forcément avoir compris la nature de la jeune femme ainsi que leur problème. Il resta immobile encore un moment, semblant peser le pour et le contre d'une prise de position pareille... avant de se retourner et de leur faire signe avec son index osseux de le suivre dans son antre. Le couple n'eut que le temps de le suivre avant que l'obscurité ne le happe, et ils pénétrèrent dans une salle de cérémonie flanquée de rangée de piliers dont le centre était occupé par une table sacrificielle d'un noir charbon et qui n'était éclairée que par une poignée de candélabres diffusant une pâle lueur pourpre. Affichant une expression indéfinissable, Idilius leur désigna l'autel et se posta debout contre l'un de ses flancs, montrant ainsi clairement ses intentions. Peu rassuré, Azdren prit le temps de se concerter à voix basse avec sa sœur avant de se décider à obtempérer ou non.

- Je n'ai aucune idée de ce qu'il va nous faire. Je te dirai bien de protéger mes arrières pendant que je me fais ausculter en premier, mais ce serai inutile : il est vraisemblablement tout-puissant ici. Rien que le fait qu'il ne dégage quasiment aucune aura magique est un signe. Au mieux, nous sommes des insectes pour lui. Mais il n'est pas trop tard pour reculer et trouver une autre solution.

Irelia posa une main sur l'épaule de son frère et eut un sourire triste et résigné, exprimant suffisamment le fond de sa pensée. Après avoir poussé un soupir, l'homme mutilé s'approcha de l'autel et s'y allongea inconfortablement.

- Trop tard pour reculer...

Toujours aussi mutique, le Haut-prêtre se contenta d'agiter ses improbables serres nues au-dessus de l'intégralité du corps du fanatique sans donner l'impression d'incanter ou d'activer un quelconque artefact. Non, il semblait plutôt agir comme ces chamanes à moitié fous qui vivaient dans les forêts et qui prétendaient soigner les gens à l'aide de concoctions à base de baies et de museau de mulot. Mais peu à peu, un fourmillement se manifesta dans ses mains noircies, puis s'amplifia jusqu'à devenir insupportable. Enfin, Azdren put voir avec stupéfaction une légère fumée noire s'échapper des crevasses qui avaient commencé à se former dans ses doigts pour aller se dissoudre dans la flamme du brasero le plus proche... cette fumée avait exactement la même odeur que la magie qui empestait ses nouvelles plaies !
Le procédé se révéla étonnamment rapide et indolore et le mutilé ne tarda pas à sauter au bas de l'autel en examinant de près ses mains qui avaient repris leur couleur calcinée d'origine. Puis ce fut au tour de la mort-vivante de se faire soigner, ce qui n'empêcha pas son frère de se tenir prêt à intervenir si le Haut-prêtre se hasardait à tenter une expérimentation ou une modification quelconque. Mais compte tenu du fait qu'il ne pouvait même pas percevoir la façon dont le maître des lieux maîtrisait l'énergie sombre, c'était se montrer bien arrogant... d'autant plus que si le rituel prit davantage de temps, il ne sembla pas différer du précédent.

Sans prendre la peine de recevoir compliments, remerciements ou rétributions, Illidius mit le couple à la porte par son attitude froide et ses gestes précis, si bien que le frère et la sœur se retrouvèrent à l'entrée du temple avant d'avoir compris ce qu'il se passait et de repartir vers Tulorim en se soutenant mutuellement.

- Tu te sens mieux ?

Une voix encore faible et éraillée lui susurra à l'oreille.

- Je crois qu'il a fait mieux que me soigner de cette lèpre : je suis presque sûr qu'il a renforcé les nerfs que tu as formé... mais pourquoi a-t-il accepté ?

- Aucune idée. Peut-être simplement parce qu'il le pouvait. j'espère qu'il n'abusera pas de la situation.

Légèrement affaiblis par la ponction magique, le duo avança d'un pas lourd vers Tulorim en se demandant si ils n'avaient pas échangé une menace à court terme contre une autre à long terme.

_________________
Azdren, fanatique ynorien
Deux âmes pour une vie

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Phaitos et Thimoros
MessagePosté: Dim 3 Avr 2016 20:51 
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Le changement d'atmosphère est saisissant. Le vent chaud sur son visage lui rappelle à quel point l'air libre et les grands espaces peuvent lui manquer … quelque soit l'endroit sur Yuimen où elle se trouve, au final.
Il y a encore quelques semaines, lorsqu'elle arrivait à Tulorim depuis sa terre natale, elle aurait juré sur sa foi qu'elle ferait tout pour y retourner ; et il y a à peine une dizaine de minutes, elle y était et à pourtant choisi de revenir ici.

Ce n'est pas seulement pour celui qu'elle porte dans ses bras, qu'elle préfère confier aux prêtres de ce continent que du sien à Xaoranh, trop isolés depuis longtemps pour accepter un gobelin, même mort, sur leur terre sacrée. Ce n'est pas seulement pour la promesse de retrouver les assassins de sa sœur, qu'elle aura du mal à retrouver maintenant qu'elle a perdu leurs traces à Yarthiss. C'est un peu des deux et beaucoup pour elle-même, se retrouver seule à seule afin de faire le point, afin de prendre le temps de réfléchir à ce qu'elle est devenu, ce pouvoir naissant et cet autre monde qu'elle a à peine effleuré du bout des doigts et qui l'appelle comme une sirène appelle les marins perdus en mer.

Après une longue et profonde inspiration, elle se décide à regarder en arrière.
Il n'y a plus rien, évidemment. Pas de lumière, plus de trace de la porte qu'elle vient de franchir. Le volcan, la salle où était enchainés les Silnogures profanés par la folie de Karsinar, les enfants, ses compagnons d'infortune, le messager de Brytha … tout est loin, tout est finit.
Elle ravale sa rancœur envers ce nouveau et plus que dérangeant culte purificateur.
Au final, elle le sait au fond d'elle sans vraiment l'accepter, le sentiment général de gâchis qui s'impose dans son esprit n'est pas justifié. Après tout, ils ont sauvés plus que de simples animaux, ils ont réussi à déjouer le plan de Karsinar sans suivre aveuglément les desiderata d'une soit disant Déesse purificatrice. Mais s'ils y avaient été obligés, elle aurait sacrifié dix vies pour en sauver des centaines car après tout, n'était-elle pas la mieux placée du groupe pour savoir que la mort n'est qu'un chemin que tout le monde doit emprunter et n'est en rien une fin en soit.
Son dégoût naissant pour Brytha l'avait pourtant exhorté à repousser l'échéance, convaincue qu'un être aussi puissant qu'un Dieux, s'il décide d'intervenir dans leurs vies … décide aussi de l'intégralité du comment.

Des morts inutiles, il y en a eu. Le petit corps vert du gobelin si spécial a été le premier.

- On avance, dit-elle pour se donner le courage de faire le premier pas qui signifie la fin d'une épreuve et le début d'une route inconnue.
Son compagnon mort-vivant marche à ses côtés sur le chemin isolé menant au temple des Dieux noirs. La dernière fois qu'elle l'avait emprunté, elle n'avait même pas conscience qu'elle possédait ce pouvoir de ramener les âmes torturées des enfers à la vie, ou tout du moins, de leur permettre d'arpenter de nouveau ce monde qui les a vu mourir … mais dans quel but ? Cela elle ne le sait pas encore. Peut être que la réponse se trouve dans les livres qu'elle a pris dans la bibliothèque de Brytha, peut être qu'elle devra les découvrir comme elle a découvert comment se lier à une âme torturée ou comment communiquer avec les esprits des morts : dans la douleur et la souffrance, et pas forcément celle des autres.



Le temple se dresse devant elle, sa forme étrange légèrement pyramidale, l'obscurité lourde qui semble l'entourer quelques soit l'heure de la journée, le croassement lugubres des corbeaux … tout est là et plus encore. Elle se sent soudainement en paix, en harmonie avec ce qui se dégage des lieux, aussi terrifiant soient-ils pour une grande majorité des Yuimeniens.
Tout est sombre malgré les bougies allumées le long des parois du temple, tout est froid malgré la chaleur oppressante de la région, tout est fait pour que seuls les serviteurs des Dieux noirs se sentent chez eux comme nulle part ailleurs. Et Maâra est de ceux là, quoi qu'elle puisse paraître, quoi que puisse faire croire son visage de porcelaine et son regard absent.

Elle avance lentement à l'intérieur du temple, Fenouil dans les bras et Stor Varg marchant un pas devant.

- Bienvenue visiteur.
La voix d'outre tombe rebondit sur les murs nus du grand couloir. Maâra s'approche de la lueur d'une bougie et salue respectueusement l'être encapuchonné avant de parler.
- Maître Idilius.
La présence, l'aura de cet homme lui est toujours aussi difficilement déchiffrable. Il émane de lui une puissance qu'il semble savoir contrôler au point de pouvoir influencer les personnes qu'il rencontre d'une simple modulation dans la voix.
- Nous sommes-nous déjà rencontré ? demande-t-il en s'approchant de la nécromancienne.
- Une fois, il y a plusieurs semaines maintenant, lors d'un rituel de l'ellmetiah.
- Oui, le serment de vengeance aveugle. Vous avez bien grandi depuis.
- Je … marmonne-t-elle, ne comprenant visiblement à quoi il fait référence.
- Votre pouvoir, il a éclot, il est naissant, balbutiant mais vous semblez impatiente de le maîtriser.
Et lui ?
demande-t-il en désignant Fenouil.
- C'est pour lui que je suis ici. Avez-vous quelques minutes devant vous ?

Il lui fait signe de le suivre jusqu'au fond du grand couloir et désigne de la main l'autel de pierre encadré par les deux piliers des Dieux maudits afin qu'elle repose le gobelin dessus.

- Il est mort de la main d'un serviteur de la purificatrice, lors d'un rituel initié par Brytha pour sauver les âmes d'animaux profanés par Karsinar.
Une introduction courte, concise, succincte et laissant une place immense à mille nouvelles questions. Idilius lui fait cependant signe de continuer sans en poser.
Par des actes de tortures et de magie puissante, Karsinar a réussit à profaner plusieurs races de Silnogures à travers tout Yuimen. Ces animaux mythiques erraient sans âmes mais toujours en vie. Un acte contre nature que j'ai participé à arrêter … au prix entre autre de la mort de ce gobelin.
Si je vous l'ai ramené c'est que je n'ai pas réussi à retrouver son âme ou son esprit dans les enfers. Brytha semble avoir réussi via son rituel à morceler des âmes qu'elle considérait comme pures, pour sauver et rendre la leur aux Silnogures. Ce gobelin est mort pendant le rituel … mais je n'ai perçu aucune parcelle de son âme de l'autre côté. C'est incompréhensif. J'ai besoin de votre savoir pour comprendre comment il peut être mort sans que son âme soit perceptible, et vivant à travers la race qu'il a sauvé.


Le serviteur de Phaitos est resté aussi impassible qu'un rocher séculaire pendant son récit.
- C'est troublant, en effet, dit-il enfin en faisant signe à quelqu'un que Maâra n'avait pas senti de les rejoindre.
Je vous laisse entre de bonne main, jeune nécromancienne. Vous aurez vos réponses.

L'être encapuchonné repart aussitôt sans un regard vers la dépouille de fenouil. Maâra reste sans voix, se demandant si elle n'avait finalement pas fait là une terrible erreur en œuvrant contre les ambitions d'un des treize.
- Ne soyez pas offensée par son attitude.
- Pas le moins du monde, je pensais à autre chose. Vous pouvez m'aider ?
- Bien sur, je suis tout comme vous nécromancienne, avec un peu plus d'expérience.
- Comme presque tout le monde on dirait, rajoute-t-elle d'une voix blasée.
- Chaque chose en son temps.

Elle s'approche de Fenouil et Maâra sent la magie du prêtre remplir la pièce, si puissante qu'elle en est presque palpable. Une ombre s'abat sur la pièce déjà sombre, le froid s'intensifie et une rumeur semble venir des tréfonds des lieux, une murmure envoutant pour qui sait apprécier ce son d'outre tombe.
- Il est là bas.
La voix cristalline de la prêtresse sort Maâra de son cocon d'obscurité.
- Pourquoi je n'ai pas pu le retrouver ?
- Parce qu'il n'est pas là où n'importe quel nécromancien peut le contacter. Il est à l'abri, en quelques sortes, sous la protection de Phaitos en son nom ou celui d'un autre Dieu.
Il existe sur Yuimen des âmes dites héroïques. Des âmes puissantes, des êtres bénis par les Dieux destinés à de grands desseins … et qui peuvent ressusciter.

- Alors il va … ?
- S'il en a la force, oui. Nous ne pouvons rien pour lui de ce côté du monde. Nous allons prendre soin de son corps, mais vous ne pourrez pas venir. Il est des choses que même vous ne pouvez voir ou faire.
- Je comprends. Pouvez-vous m'enseigner comment retrouver une telle âme ? demande alors Maâra en pensant à sa sœur qu'elle n'avait pas réussit à retrouver non plus.
- Cela ne s'enseigne pas. Si vous en êtes digne un jour, vous le pourrez. Mais si je peux me permettre un conseil, ne cherchez pas à forcer votre pouvoir … c'est le meilleur moyen de le perdre ou le dénaturer.
- Je suivrais votre conseil. Prenez soin de lui surtout.
- Il est entre de bonnes mains maintenant, n'ayez crainte.


Maâra hoche la tête en acquiesçant avant de remercier la nécromancienne.


C'est en sortant du temple qu'elle se rend compte qu'elle n'a pas douté un instant de leurs paroles. Si au cœur du volcan, le commandement de tuer des enfants pour leur pureté avait émané de Phaitos en personne, aurait-elle lutté comme elle l'a fait ou serait-elle devenue comme Hector, un pantin aveuglé et soumis ?
Elle ose croire que non … ayant depuis toujours trouvé dans le doute et la remise en cause de ses certitudes une manière de renforcer sa foi. Mais n'est-ce pas l'inverse qui vient de se passer à l'instant ?


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Maâra - Nécromancienne - Sindel
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur


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