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 Sujet du message: Le cimetière
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:07 
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Le cimetière


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Le cimetière est un lieu reculé du centre de la ville. Bien que très clair le jour, il devient déconseillé de s'y balader la nuit. Lorsque la lumière tombe, des ombres peu rassurantes l'envahissent. La seule habitation environnante est un cabanon dont les planches vermoulues laissent deviner l'âge.

C'est là qu'habite le nouveau gardien, prêtre de Phaitos et de Thimoros : Onark. On raconte qu'il ne sort que pour parler aux morts et qu'il n'est pas humain, mais il est possible que certains individus osent ne pas se fier aux légendes.

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 26 Avr 2009 11:44 
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Le Port

Khal baissait la tête pour que le moins d'eau possible ne coule sur sa peau. Il ne souhaitait pas tomber malade. Les arbres du cimetière protégeaient un peu les tombes de l'eau, mais il pleuvait tout de même dans ce lieu sombre. Il faisait jour, mais les nuages noirs dans le ciel et la frondaison cachait toute lumière au Sang Pourpre. Il poussa légèrement la grille menant à ce lieu réservé aux défunts. Pourquoi était il venu là ? Pas la moindre idée. Ses pas l'avait mené ici. Il n'avait rien à faire pour le moment ... Peut être trouverait il un autre emploi ici. Pêcher était pour le moment impossible.

Le regard du Sang Pourpre fut attiré par la cabane vermoulue du gardien des lieux. Sur le pas de la porte se tenait une silhouette. La silhouette d'un homme maigre, rachitique même. Il le regardait. Khal se sentait transpercé par son regard. Le gardien des lieux était réputé pour n'être ni vivant ni mort. Il était entre les deux. Son âme s'était égaré, mais il avait gardé une parcelle d'humanité lui permettant de remplir ses taches de gardien de cimetière. Selon la rumeur, sa chair et sa peau ne tenaient plus ou presque sur ses os. Il était entre l'homme et le squelette. Il était un non-mort, ou un mort-vivant : les appellations dans la ville différaient, mais les histoires se rejoignaient.


-Bonjour.

Pas un mot. Le seul bruit du cimetière était le vent qui frottait contre les feuilles. Et ce n'était pas rassurant pour le vivant qu'était Khal. Pas rassurant du tout. La respiration rauque du gardien grandissait. Le Francerf avançait vers la cabane. Il n'était pas confiant. Pas du tout confiant, mais il devait vérifier les rumeurs.

-Bonjour ?
-Bonjour.

La voix de l'homme, car c'était une voix d'homme était glaciale. Khal s'arrêta quelques secondes. Impossible d'avancer. Tout son être avait été envahi d'un froid intense. Vraiment intense. Un froid qu'il n'aurait jamais cru connaitre, même dans les glaciers il devait faire plus chaud que dans son corps à ce moment là. Etait il bien vivant ? Oui ... Les mort qui parlent et tiennent debout, ça n'existe que dans les comptes de fée ...

-Besoin d'aide ?

Le mort était donc accueillant ? Il tenait sans doute son travail à cœur. Un peu trop, et c'était pour cela qu'il n'avait pas rejoint les Enfers. Peut être ...

-Non. Je me baladais simplement ... Vous n'avez pas besoin d'aide ?
-Non.

La réponse était brève mais suffisante. Pas agressive, mais pourtant pas accueillante. Du tout. Khal fit un pas en avant mais savait qu'il n'avancerait plus à partir de ce moment. Un échange de paroles suffisait. Le silence s'installa entre le Sang Pourpre et son homologue. Une minute entière passa, le vent semblait se calmer, ou en tout cas se faire bien plus discret. Les gouttes qui tombaient ne faisaient plus de bruit, elles gênaient à peine l'homme aux doigts palmés.

-Qui êtes vous ?

La question avait été directe. Très directe, un peu trop peut être.

-Onark.
-Pas votre nom ... Votre ... Identité ?
-As tu vraiment besoin de la connaitre ?

Pas besoin d'insister. On racontait dans les tavernes, le soir au coin du feu que les non-morts se nourrissaient de l'âme et de l'énergie vitale des humains. Autant ne pas trop s'y frotter. Khal reviendrait, pour éclaircir la chose. Mais pour le moment, il pouvait repartir dans la ville, ses questions toujours en tête. Il savait qu'il y avait quelque chose avec cet "homme". Quoi ? Pas la moindre idée, mais il pouvait mener son enquête.

-Bonne journée alors.
-Aurevoir.

Le Francerf se retourna et fit quelques pas. Il entendit un son derrière lui, l'être s'était un peu rapproché. Il voulait aussi le connaitre. En tout cas, c'était la déduction du Sang Pourpre. Pour paraitre un peu courtoit au moins, il déclina son identité.

-Khal Francerf. L'un des fils de Malik Francerf. Je reviendrais, Onark.

Puis il accéléra le mouvement. Le gardien cette fois ne suivit pas. L'herbe ployait sous ses pas. Peu à peu la chaleur regagnait son corps. Des rayons de lumière percèrent le feuillage. Pure intuition, le Sang Pourpre regarda en direction de la cabane. La silhouette n'y était plus. Il était rentré s'abriter. Peur de la lumière ? Simple envie de rentrer ? Une chose à faire ? Un besoin à satisfaire ? Impossible d'être vraiment sur ... La porte du cimetière émit à nouveau le même grincement. Khal la referma avec précaution. Une porte fermée n'invitait pas à entrer, et moins de gens viendraient ici mieux ce serait ... Le Sang Pourpre marcha vers la ville. Tant que la tempête s'était calmée, il devait accélérer.

Le Port

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Khal Francerf, Humain, Rodeur


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2009 20:10 
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Localisation: Bretagne
Longinus finit par me rejoindre après s'être vêtu et prit par simple précaution le collier qui était encore au sol. Nous sortîmes montant des escaliers glacés. Un doux vent frais me fit frissonner l'échine, les souvenirs de l'esprit de Longinus ou ce cauchemar infâme tournait encore dans ma tête.

Après avoir gravit les dernières marches, nous arrivâmes dans le cimetière de Tulorim. Au fond, ce n'était pas étonnant que de tels êtres se nichaient ici. Serrant encore plus contre moi le tissu sombre, je déambulai dans le lieu des morts accompagnée de Longinus. Je ne m'attardai pas sur les nombreuses tombes décorées et fleuries.

Prenant le chemin de la sortie, la nuit noire avait pris place. Mais cette nuit à la lune lumineuse arborait un manteau d'étoiles. Rassurée, je me fermai une seconde les yeux voulant être certaine que cette réelle était bien la mienne.

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¤~ Strawberries cherries and an angel's kiss in spring ~¤

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By Rasliak


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Ven 21 Aoû 2009 12:29 
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Inscription: Lun 10 Aoû 2009 13:03
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Localisation: Manoir des Brumes
La nuit nous étreignit alors. Bien qu’au beau milieu d’un cimetière, les cris des animaux sauvages, le son de la mer et les dernières lueurs de la ville furent rassurantes. Nous étions sortis de ce cauchemar, et nous étions vivants, je ne savais comment. Je suivis Lyssena, qui se dirigeait vers des lieux plus animés.

C’est alors que je me rendis compte que l’était de grâce que j’avais connu avec elle depuis deux ans avait disparu. Rien, plus rien, de nouveau mes sens étaient vides. De nouveau je me sentais seul, et ce flot de sentiments qu’elle diffusait si souvent en moi n’était plus. Cela m’emplit à la fois de mélancolie et de liberté. Je ne serai plus le pantin de la première venue, mais en même temps je ne pourrais plus communier avec Lyssena.

Il était bien plus dur de connaître ses sentiments ainsi, et elle m’avait suivi jusqu’à là sans jamais être pénétrée de mes désirs. Elle avait été bien plus courageuse que moi, et cette nuit encore elle m’avait montré quelle force de caractère elle avait. Elle était vraiment digne de respect.

Je la rejoignis, nos regards se rencontrant un instant. Je passai alors un bras au niveau de son épaule, la serrant un peu plus contre moi alors que nous rentrions.

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Longinus, Chevalier des ténèbres.


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Mer 11 Nov 2009 17:48 
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Inscription: Dim 8 Nov 2009 20:32
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La milice

J'arrivais à la tombée de la nuit. Le cimetière était sinistre, sombre et semblait être plein de gens vivants. La terre semblait s'accrocher à mes pieds à l'aide de racines, une terre peu commune, celle de mes ancêtres. Je marchait vers la tombe de Nugyl, mon soit-disant arrière arrière arrière grand père, de qui j'aurais hérité de mon don des ombres.

"Il est mort maintenant." Me dit un homme, un sang-pourpre paraît-t-il.

"Vous croyez ?"
Lui dit-je.

"Oui. Tout le monde ici est mort. Tout le monde. Sans exception." Me dit-t-il.

Il avait l'air d'un monstre. Avec sa peau bleu, ses yeux noirs, ses cheveux gris. Il avait vraiment l'air d'un monstre.

Qu'avez-vous à me dévisager ? Partez ! C'est chez moi ici ! Je dois garder ces lieux !


Je compris enfin: c'était le gardien.

Je dois d'abord aller voir la tombe de mon ancêtre.

Allez-y, vite. Je dois dormir.

Je me remis à marcher. La terre semblait vivante. De la fumée se déplaçait au-dessus des tombes. Je continuais à marcher, mettant mon pied sur certaines tombes qui me barraient le passage pour les enjamber. Finalement, je trouvait la tombe de Nugyl. J'y déposât un Malarrhes cueillit quelques temps après.

Enfin, je m'en alla. disant au revoir aux tombes, en particulier à la tombe de Nugyl.
Je dit au revoir au gardien, retournant déjà se coucher.


(suite)

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Tarius, le Woran tigré fanatique

Lvl 1


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 6 Déc 2009 14:00 
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((( Bon aller, je me lance. Certains auront remarqué mon absence en effet j'ai quelques soucis irl, mais je vais essayer de faire des postes quand même. Même touts petits, après tout il vaut mieux cela que de la négligence... Et puis ça m'aérera l'esprit [:blush:] )))

J'avais passé des journées interminables à errer dans la ville et je finis par tombée sous le coup du hasard sur le cimetière de Tulorim. J'ignore encore ce qui me poussa a pénétrer dans ce lieu de recueil mais avant même d'y penser mes pieds me conduisirent près d'une pierre tombale. Je ne connaissais pas la personne qui était enterrée là et le sort que lui avait réservé la faucheuse ne m'importait pas... Je songeais plutôt a moi, a mon passé. A ce que j'étais. Rien ? Pas noire, pas blanche, une sang mêlée dont aucune communauté elfique ne désirait la présence... Qu'importe, se serait a Tulorim que je me ferais un nom. Ou plutôt... Une marque. Une brise légère caressa mon visage alors que je faisais demi tour...

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Sam 10 Avr 2010 18:07 
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Inscription: Ven 11 Sep 2009 00:29
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Rituel macabre.

Les ruelles sombres de l’après-crépuscule étaient silencieuses. Les bonnes gens s’en étaient allés trouver un repos bien mérité pour la nuit, et le peuple nocturne n’aimait rien de mieux que d’être secret et invisible. De lourds nuages mordorés venant de l’Ouest donnaient au ciel une obscurité totale, cachant la lune et les étoiles. Ils n’étaient visibles que via les reflets marbrés de leur noir profond se teignant d’anthracite pour les plus bas d’entre eux. La cité du vice dormait en paix, alors que l’air se chargeait d’une densité étrange, presque palpable. Et l’Ogre marchait, imposant et imperturbable, sur les pavés sales de la ville. Sous le capuchon de sa sombre soutane, ses deux yeux laiteux brillaient d’une lueur mauvaise. Il était de nouveau là, dans ces rues ensanglantées, théâtre d’odieuses actions perpétrée par et pour les Dieux de l’Ombre. Il était de nouveau lui, l’Ogre de Tulorim, le cauchemar des cœurs purs et des culottes courtes. Repus de chair et de boisson, c’est la soif du pouvoir des Ténèbres qui l’appelait désormais. Son retour ici bas devait se faire dans les règles de l’art, avec un rituel qui laisserait sa marque sur les âmes paisibles des Tulorains. Tous apprendraient sa mythique résurrection. Tous sauraient qu’il était de nouveau là, terrible et cruel comme autrefois…

Désormais, il savait quelle voie s’offrait à lui. Il l’avait entraperçue, dans les ombres de sa solitude recluse : Les âmes tourmentées s’étaient réveillées, et lui avaient soufflé la sentence de Phaïtos qui les accablait, et leur but haineux sous le règne de Thimoros, au service de l’obscurité. Les morts inacceptés des Enfers, racailles insidieuses qui répandaient le mal sur les Continents, dans chaque pays et villes… Il y avait là un potentiel de force et de cruauté énorme et inexploité. Une occasion pour Gurth Von Lasch de prouver son éternelle adoration des dieux du Mal. De la mort naitrait la souffrance, le chaos, et encore plus de morts… De ses mains, il répandrait l’idéologie de ses Maîtres divins.

Il n’y avait qu’un lieu pour ce rituel, un seul endroit dans Tulorim qui soit apte à recueillir les premières semences d’une haine grandissante, d’une passion aveuglante, d’un chaos indicible : Le cimetière.

Les mausolées et pierres tombales trembleraient dans leur fondement, ce soir. Car Gurth approchait, de son pas lourd et cadencé. Alors qu’un grondement sourd résonnait au loin, au dessus de la forêt qui cernait Tulorim, son ombre gigantesque apparut dans le cimetière, poussant la grille rouillée qui en protégeait bien sommairement l’accès. Un soupir rauque sortit de sa bouche, comme un ricanement sourd et sans joie. Les éléments s’accordaient : c’était la soirée parfaite pour ce qu’il avait à faire. Une ambiance lourde, un ciel aveugle, un orage en vue et un parfum de mort stagnant dans l’air. Il savait bien ce qu’il avait à faire, et où il devait se rendre. Mais il comptait prendre son temps, et faire ça bien. Depuis tant de temps qu’il se préparait à ce jour, il n’allait pas tout gâcher sous la simple menace d’une excitation désuète et affligeante. La fratrie obscure méritait plus que ça, bien plus…

Ainsi, sans empressement, sans raccourci ou pas rapide, il parcourut les allées du cimetière, d’abord les principales, puis les secondaires : celles qui le mèneraient à son but. Et il y parvint bientôt, alors que son cœur battait à tout rompre dans son immense poitrine graisseuse. Ici, les tombes étaient plus petites qu’ailleurs dans le cimetière. Elles étaient frêles et fragiles, tout comme les êtres qui étaient enfouis sous elles, six pieds sous terre. Des enfants. Les cancres chamailleurs, brailleurs délétères, chapardeurs cariés et turbulents bagarreurs. Ceux que Gurth haïssait depuis toujours, symbole de la vie qui naissait, du bruit qui rompait le silence quiet d’une réclusion mortelle, du mouvement antinomique de l’immobilisme cadavérique. Une plaie de ce monde, ses premières victimes. Si c’est un concours de nourriture qui lui avait valu ce surnom d’Ogre de Tulorim, c’était bien cette haine rancunière et meurtrière qui avait donné à ce pseudonyme une connotation sanglante et effrayante. Nul ne l’avait pris sur le fait, et rien ne permettait de l’associer aux crimes sanguinaires d’enfants dans la cité, mais des bruits avaient circulés, autrefois, sur un énorme mangeur d’enfants qui tuaient les jeunes humains lors des nuits de pleine lune… Un ogre terrifiant, c’était toujours l’appellation qui lui correspondait le mieux, depuis tout ce temps. Peut-être même plus, depuis sa réclusion intentionnelle dans sa cellule du Temple.

Le cimetière des enfants s’étendait devant lui, et ses yeux blancs reluquaient les noms et écrits gravés sur les pierres tombales. Un large sourire sadique s’étendait sur son monstrueux visage à mesure qu’il avançait dans les petites allées bordées de cailloux et de mauvaises herbes. Et ce sourire se figea soudainement, en même temps que son pas lourd, devant une petite stèle recouverte de mousse séchée.

Aniah Herm
Arrachée à la vie par un monstre.
Passants, craignez et haïssez l’Ogre qui tua notre enfant.


Une ancienne connaissance, qu’il avait laissée égorgée, se vidant de son sang après s’en être repu sur les dalles d’une sombre ruelle. Il n’avait que faire de son identité, ou des sourdes menaces de ses géniteurs peinés et abrutis. Gurth ne ressentait aucune pitié pour ces tas de chair vivants, et n’aurait de cesse que de les faire souffrir de douleurs diverses. Ce qui l’intéressait, c’était le corps pourrissant de cette petite fillette, sa dernière victime, celle qui avait habité ses rêves ténébreux, de nombreuses nuits. Ce soir, elle serait le médium de sa puissance, le pinceau qui étalerait la peinture noire de son pouvoir sur la toile de son corps immense.

Sans plus attendre, il se mit à genoux et plongea ses mains dans la terre. Elle n’avait pas bien été tassée par le temps, et devait s’être fait récemment remuer par l’écrasement du cercueil en bois pourri. Elle était meuble et grasse, et ses gros doigts s’enfonçaient dedans avec une déconcertante facilité. Ahanant d’excitation et d’essoufflement, il creusait, creusait et creusait encore, retournant la terre en l’envoyant valser derrière lui, sans considération d’ordre ou d’organisation. Bien vite, des gouttières de sueur se formèrent sur son crâne chauve et le long de sa nuque, mais il n’en avait cure : tout effort, toute souffrance avait pour lui un but, et n’était qu’un chemin vers son idéal.

Ainsi, peinant et suant, il creusa la tombe jusqu’à en retrouver le contenu. Le cercueil s’était bien effondré récemment sur lui-même, tant et si bien que l’Ogre n’eut qu’à en retirer les morceaux épars pour enfin faire face à l’objet de sa convoitise : le corps inerte d’une enfant tuée deux ans auparavant. Ses chairs nécrosées laissaient voir ses os, de-ci de-là, alors que l’obscurité ambiante rendait invisible toute l’horreur des marques de la mort. Il importait peu à Gurth de la discerner avec précision : sa seule présence suffisait à son acte… Sa respiration s’accéléra encore, alors qu’il fouillait avidement sa besace. Lorsque ses doigts aux ongles noirs de terre trouvèrent enfin ce qu’il cherchait, il redevint subitement calme. Lentement, il sortit une petite fiole sombre de son sac. Le récipient en verre semblait minuscule dans ses grandes paluches, et contenait un liquide plus noir que la nuit, qui semblait absorber toute source de lumière autour pour n’en faire que des ombres. D’un coup de pouce, il ôta le bouchon de la fiole et tendit celle-ci vers les cieux mordorés. De son autre main, il saisit la gorge de la défunte gamine pour sortir de terre ce qui restait d’elle. Alors, à ce moment, il s’adressa à ses Dieux, d’une voix grave et sombre, rauque et poussiéreuse.

« Par le meurtre passé, par le repos troublé d’une tombe profanée, Dieux Sombres, prêtez-moi votre pouvoir afin que s’étendent les ombres sur ce monde ! »

Et d’un coup, d’un seul, il engloutit le contenu fluidique de la fiole de verre, qu’il écrasa dans sa main, meurtrissant sa paume à sang. Le pouvoir des Ombres affluait en lui, anesthésiait la douleur tout en la rendant plus vive, plus longue. Le froid et le chaud se déchiraient le corps énorme du géant, et la puissance atteint bien vite son cœur, réveillant son pouvoir endormi, révélant sa force inouïe… De nouveau, les fluides noirs circulaient en lui avec ferveur, et il pourrait les déchaîner pour accomplir sa destinée…

***


Titubant de plaisir, il se releva, se redressa de toute sa haute stature, tête haute, bras levés, surplombant la tombe profanée de toute sa hauteur. Le sourire sadique qui ornait son visage d’un rictus effrayant se muta en un rire bruyant et malsain. Il lâcha le corps sans vie de la fillette assassinée à l’instant même où un éclair cinglant stria le ciel obscur, reflétant le blanc inquiétant des yeux du monstre. Il riait, riait encore et encore, alors que la pluie se mettait à tomber, d’abord en gouttelettes éparses, puis en trombes d’eau. La terre du cimetière se métamorphosait en boue, et remplissait la tombe qu’il venait de profaner, rendant au cimetière le cadavre qui lui serait désormais inutile. La terre agglomérée sur ses mains coula elle aussi sur le sol, le lavant de tout élément perturbateur. Tout était parfait pour ce qu’il avait à accomplir : Ses pouvoirs d’autrefois étaient revenus à la surface, à fleur de peau, plus nombreux encore qu’auparavant, le sol humide se ramollissait, et laisserait filtrer plus aisément les ossements des cadavres qu’il allait exhumer.

Car oui, maintenant se révélait le sombre dessein de cette soirée : De tous les dons qu’il possédait, celui de nécromancie n’était pas encore développé. C’était celui-là qu’il avait choisi, parmi tant d’autres, pour répandre la violence sur les terres de ce monde. Il contrôlerait la mort, domaine de Phaïtos, pour répandre le chaos et la guerre, domaine de Thimoros. Il ne pouvait mieux accomplir la volonté des deux divinités, et ce soir serait l’avènement d’une nouvelle époque, son époque. Une ère de meurtres crapuleux, de conflits éternels. Plus il sèmerait la mort, plus il aurait de cadavres à posséder, sur lesquels déchainer ses nouveaux pouvoirs.

Dans la pluie, dans le cimetière, Gurth hurla la formule qu’il avait maintes fois répétée, dans sa cellule, et qui imprégnait désormais ses pensées, son corps, son âme et ses fluides :

« Per Herle en Tal’Raban, Mortuus Vivum Capit ! »

Une formule mise au point par deux des plus grands nécromanciens que Yuimen ait pu connaître, fidèles suivant d’Oaxaca, Tal’Raban et Herle Krishok, afin de réveiller les morts des entrailles de la terre. De faire pénétrer les âmes tourmentées des rejetés de Phaïtos pour les insuffler dans les cadavres abandonnés, squelettes anciens, cadavres inhumés des temps passés, pour que ces derniers se lèvent en une symphonie macabre pour servir aveuglément l’émissaire aux fluides noirs qui les avait réveillés.

Dans un premier temps, rien ne se passa. Les fluides déchainaient toute leur puissance dans le corps de Gurth, remuant presque à lui faire exploser la tête, mais aucune manifestation extérieure ne se fit voir. Puis, alors que l’Ogre maintenait le pouvoir à son point d’ébullition le plus ardent, quelques points du cimetière commencèrent à frétiller. S’en suivit un grattement morbide et glutineux, qui semblait vouloir faire sortir des choses de la boue du cimetière. Cinq doigts osseux dépassèrent du sol, à proximité du fanatique, puis bientôt, six mains squelettiques, chacune tendue au bout d’un bras qui s’extirpait du sol. Gurth transpirait à nouveau, et tremblait sous la décharge d’effort qu’il devait assembler pour rester concentré. Ses jambes tremblaient, et ses bras aussi. Assez vite, trois des bras retombèrent inertes. La quantité d’énergie utilisée était trop forte pour son niveau de pouvoir. Il n’était pas encore assez entrainé, pas encore assez puissant. Il se concentra donc sur les trois restants, qui offrirent bientôt à la vue de l’adepte occulte des cors décharnés qui sortirent péniblement de terre. L’un d’eux y resta empêtré, et Gurth en lâcha le contrôle, se concentrant sur les deux derniers. En quelques minutes, ils furent debout, dressés auprès de celui qui les possédait. Ils étaient frêles et peu résistants. Il n’aurait fallu qu’un coup pour les envoyer mordre la poussière, mais ils étaient bien présents.

Les Dieux Sombres avaient parlé, et désormais, le destin de Gurth était tracé.

Dans le cimetière nocturne, demeure des trépassés,
L’Ogre venait de s’offrir un pouvoir dénaturé.

_________________
Gurth Von Lasch - l'Ogre de Tulorim

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
(Baudelaire - Le mort joyeux)


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Ven 16 Avr 2010 02:09 
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Dirigé de Gurth



La pluie a cessé depuis quelques minutes déjà. De là où tu es, tu peux facilement entendre une affreuse voix chantonner tout doucement une mélodie enfantine. Si tu baisses le regard en direction du cercueil que tu as profané un peu plus tôt, tu verras la chanteuse improvisée, qui n’est en fait qu’une vieille femme assise par terre tenant dans ses bras le squelette déterré comme s’il s’agissait d’un mignon poupon. Elle est arrivée là sournoisement pendant que tu faisais ton incantation. Bien que sa voix soit éraillée et fausse, c’est avec tendresse qu’elle berce les os de la jeune défunte. Cette femme décharnée dépose ensuite délicatement la dépouille dans le trou et essaie tant bien que mal de l’enterrer. Elle achève à peine son travail, lorsque des grognements sourds et assez terrifiants se font entendre. Elle lève alors la tête dans ta direction puisque que c’est juste derrière toi qu’origine ces sons inquiétants.

Le visage tantôt attendri de l’aïeule exprime maintenant la rage et le mépris.
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Elle semble te regarder, mais tu ne peux en être certain puisque l’un de ses yeux fixe ton pied gauche alors que l’autre regarde au-dessus de ton épaule droite. De toute sa hargne, elle crie d’une voix discordante :

« Tu n’as pas honte de venir déranger mes petits chéris, que je ne t’y prenne plus de venir voler les os de mes enfants, espèce de sales dents jaunes! »

En réponse à ces paroles, les grommellements sont font plus forts et intenses.

(((Et bien voilà, devant toi une vieille folle en colère et derrière, quelque chose qui grogne sans cesse. À toi de jouer !)))

_________________
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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 15:52 
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Inscription: Ven 11 Sep 2009 00:29
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Ritournelle cadavérique…

Le pouvoir était à nouveau en lui. Il le sentait le traverser de part en part, parcourir ses veines avec une ardeur retrouvée. Les fluides obscurs étaient de nouveau en lui, prêts à frapper, et de les sentir le faisait se sentir puissant. Cette mégalomanie émanait de lui et l’imbibait entièrement. Il était comme absent du cimetière, comme projeté dans un futur possible dont il serait le maître incontestable, au nom de ses Dieux. Ainsi pénétré par cette transe accaparante, il n’avait pas remarqué la pluie qui s’était arrêtée de tomber, laissant les tombes et mausolées retrouver leur silence coutumier. Silence relatif en soit, puisque ce fut un bruit qui le tira de son absence inspirée. Un bruit lui rappelant une vieille crécelle rouillée, du bois grinçant contre du métal en piteux état. Et ce son s’accentuait à mesure que sa conscience revenait à lui. C’était proche, désagréable, détestable, et il se rendit compte qu’en plus de tout ça, c’était produit intentionnellement, par quelque chose de vivant.

Il ne pouvait permettre une telle intrusion dans ce moment personnel de communion divine. Lui qui avait passé deux longues années coupé du monde et de toute communication envers les vivants se retrouvait maintenant meurtri par la présence prépondérante de la vie dans le monde qu’il voulait voir mort… Et ce même dans un endroit où le symbole de Phaïtos était sensé régner en maître.

Ses petits yeux pâles s’ouvrirent en direction de la tombe de la petite. C’était de là que provenait le bruit incessant, cette ritournelle grinçante et éraillée. Et la cause de celle-ci apparut à sa vue : Une vieille mégère vêtue de loques infâmes était assise là dans la boue, chantant une mélodie viciée par sa voix vieillie. Elle serrait dans ses bras les restes du cadavre de la petite fille que l’Ogre avait déterrée quelques instants auparavant. Ainsi, elle profanait sa profanation, elle salissait le médium de son art, elle amenait de la tendresse là où seule la violence s’était faite. La haine et la mort.

Comme pour réparer l’irréparable, sous les yeux médusés d’un Gurth aux sourcils froncés et à l’apparence plus terrifiante que jamais, la vieille femme déposa la petite dépouille nécrosée dans la fosse creusée avec hâte par le serviteur des dieux noirs. De ses gestes émanaient la tendresse d’une grand-mère, même si son apparence était plutôt celle d’une sorcière repoussante dénuée de tout amour, de toute considération pour la famille ou les choses du cœur. Silencieux, grondant intérieurement d’une colère sourde, Gurth s’approchait à pas lents et mesurés. Cette vieille folle défiait la mort de son grand âge, et elle faisait pitié à voir, décatie par les années, rongée par la vieillesse. Mais Gurth n’avait aucune pitié, surtout contre ceux qui se dressaient, même involontairement, sur sa route.

Mais lorsqu’il fut près d’elle, alors qu’elle faisait lentement glisser la boue molle du sol pour refermer la tombe, de sourds grognements se firent entendre, juste derrière l’Ogre. La vieille en modifia aussitôt son comportement, comme si elle venait seulement de se rendre compte de la présence de l’obèse monstrueux. Elle se releva avec un visage empli de haine. Ses yeux divergents reluquaient partout à la fois, mais quelque chose disait à Gurth qu’elle était en train de le regarder, lui. De sa voix de crécelle, elle hurla alors des propos blasphématoire, injurieux et bien trop familiers pour que Gurth puisse les accepter. Il sentit la colère qui l’habitait remonter à fleur de peau. La haine de Thimoros le parcourait de nouveau, et plus rien ne comptait que la punition de cette vieille folle qui avait osé croire qu’elle pouvait insulter sans conséquence l’immense Gurth Von Lasch. La chose grognant à l’arrière n’avait plus d’importance, seul comptait désormais le mal qu’il voulait lui faire.

Ainsi, Gurth tenta d’agripper les vêtements usés de la vieille avec force, pour l’empoigner violemment et la soulever du sol, du haut de sa stature gigantesque. Et les grognements qui redoublaient donnèrent une idée à l’Ogre. Tout en la saisissant, il se tourna vers la Chose inconnue, afin que la vieille soit en première ligne de carnage du monstre mystérieux qui s’était glissé derrière lui…

Une vieille avait chanté, un monstre avait grondé
Et le géant fâché s’apprêtait à y remédier.

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Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Sam 17 Avr 2010 22:58 
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(((Jet de dés : Réussite ! )))

Tu réussis sans difficulté à agripper les vêtements de la vieille, mais quand tu la retournes pour faire fasse aux grognements, tu te rends compte que c’est seulement les vêtements que tu as dans les mains. La vieille est disparue, tu peux voir le bout d’une queue de serpent te faufiler entre les jambes et s’enfuir en rampant le plus vite possible en direction du caveau situé tout au fond du cimetière des enfants. Par contre tu n’as pas le temps de t’en prendre à elle puisque tu as un danger qui te fait face, il s’agit d’un chien, un immense chien. En fait, il est aussi haut de garrot et imposant qu’un cheval, mais « caninement » plus féroce ! Il ne cesse de grogner sans quitter des yeux les vêtements que tu as entre les mains. Il montre ses sales dents jaunes et semble sur le point d’attaquer.
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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 00:02 
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Sourires canins…

La vieille folle semblait avoir plus d’un tour dans son sac à malice. Aussitôt que l’Ogre eut attrapé sa cotte émaillée pour la tendre au monstre qui attendait sa pâtée, elle disparut sans demander son reste, glissant comme une anguille pour ne plus laisser que ses fripes usées dans les mains gigantesques de Gurth. Et il se retrouvait seul, sans autre signe d’elle qu’une présence reptilienne incongrue entre ses jambes, face à une monstruosité qui le fit grimacer de rage. Cette vieille allait payer sa lâcheté. Il la ferait souffrir, la tuerait à petit feu… Et lorsqu’elle serait morte, après de longues et douloureuses heures d’agonie, il s’acharnerait encore sur son cadavre sanguinolent pour n’en faire plus qu’un amas de chair informe dont il aurait ôté tous les os pour les donner un par un à cet énorme chien qui se tenait devant lui.

Car oui, le monstre en question était immense. De la famille des canidés, à n’en pas douter, la créature était presque aussi grande qu’un cheval, et bien plus impressionnante. Son pelage blanc et ras luisait sous les quelques reflets de lune qui parvenaient à percer la lourde couche de nuages, et ses deux yeux luisaient d’une lueur malveillance et malsaine. D’où cet animal incongru sortait-il, à proximité d’une grande ville ? Quoi qu’il en fût, Gurth avait désormais d’autres chiens à fouetter que cette mégère aliénée. Ce molosse agressif semblait vouloir s’en prendre à lui, serviteur des Dieux de l’Ombre. Cet animal serait donc le premier à souffrir.

Bien qu’en y réfléchissant à deux fois, Gurth eut une idée machiavélique. Il avait noté l’intérêt ostensible de l’animal pour les fripes usées de la vieille folle, qu’il ne semblait pas vouloir quitter du regard. S’il parvenait à amadouer la bête, celle-ci pourrait causer des dommages sans précédent dans la sombre cité de Tulorim, avant de finir hachée par les miliciens. Et rien ne pourrait lui être reproché. Il aurait fait le mal jusqu’à son paroxysme, laissant un tueur tuer et se faire tuer. Il serait le manipulateur habile d’une horreur sans nom, tirant les ficelles dans l’ombre, sans faire quoi que ce fût de répréhensible. Lui aussi se mit à regarder le chien d’un regard malsain, et sa bouche s’entrouvrit en un rictus sadique qui pouvait être pris pour un sourire. Il fit une boule plus ou moins compacte avec les habits de la vieille et sans crier gare, lança ceux-ci au loin dans le cimetière, en direction de la sortie de celui-ci.

« Va chercher, sale bête ! »

Si elle n’allait pas docilement chercher, comme il le lui avait ordonné, la sale bête souffrirait plus vite que prévu… Il s’en faisait une promesse.

Des sourires carnassiers échangés,
Lequel des deux se fera manger ?

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 02:13 
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(((Jet de dés : Réussite de justesse !)))

Comme tu l’avais supposé, le chien s’intéressait bien aux vieilles guenilles que tu tenais dans tes mains de meurtrier. Alors lorsque tu lances les vieux vêtements, il n’attend même pas tes ordres, il s’élance dès qu’il voit ta main en mouvement. Il essaie de l’attraper au vol, mais rate son coup. Bien que tu sois grand, gros et fort et que tu as pris la peine de mettre les vêtements en boule, ceux-ci n’ayant pas une grande masse ne vont pas choir bien loin, le chien ne tarde pas à les trouver et à revenir vers toi. Il s’acharne alors sur les vieux vêtements usés, les secouant avec rage, d’un côté et de l’autre, répandant du même coup son écœurante salive un peu partout, ta soutane y compris, faisant clinquer sa médaille, sans oublier les puces qui se trouvèrent expulsées de leur domicile dû aux secousses trop importantes.
À l’autre bout du cimetière, tu peux apercevoir la vieille folle nue, de dos, sous sa forme humaine qui franchit les dernières dalles du petit chemin qui mène au caveau. Après s’être accrochée le pied sur une dalle surélevée, sans un regard vers l’arrière, elle ouvre la porte qui n’est pas barrée bien que celle-ci dispose de trois serrures. La femme âgée referme ensuite rudement la porte sans se préoccuper qu’en agissant ainsi, elle risquait de déranger les abeilles qui ont fixées leur ruche juste en haut du pignon.

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 17:00 
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Crypte sanctuaire.

Sitôt les habits envoyés, la bête se rua dessus sans demander son reste. L’esprit animal était doté d’une stupidité qui ne pouvait qu’énerver Gurth. Cette mièvrerie, cette violence intense et pourtant inutile. À quoi bon s’acharner sur des loques défroquées lorsque leur propriétaire dénudée était à quelques mètres, et bien vivante, elle. Ou en tout cas, c’étaient ce que les apparences voulaient faire croire. Cette vieille était étrange, et le fait que ce chien lui en veuille n’était pas un hasard. Se tournant vers l’endroit où elle avait disparu, l’Ogre put de nouveau la voir trébucher sur une dalle surélevée. Sans demander son reste à la créature baveuse et mangeuse de loques, il fit volte-face pour tenter de la rattraper. Mais elle avait pris trop d’avance, et malgré son âge avancé et sa nudité, elle avançait d’un pas décidé vers l’entrée d’une crypte abandonnée.

Ses hautes jambes accélérèrent la cadence, sans qu’il se mette à courir pour autant, pressant juste le pas pour ne pas se laisser distancer par cette rombière insolente qu’il comptait toujours bien punir de ses travers insultants. Les poings serrés, il ne put qu’assister à la fermeture de la porte tri-cadenassée que l’aliénée chanteuse venait d’ouvrir pour y pénétrer. Cette mégère avait bien calculé son coup : en fermant la porte aussi ardemment, elle avait dérangé une ruche bourdonnante dont les habitantes se montreraient nettement moins mielleuses qu’à l’accoutumée avec les imprudents visiteurs qui oseraient passer sous leur maison. Heureusement, Gurth n’avait pas une odeur très sucrée ou agréable, fut-ce pour des abeilles. Les rares restes de son fastueux repas qui étaient restés agglomérés aux coins de ses lèvres énormes et craquelées n’étaient désormais que des souvenirs, dilués par la pluie qui avait glissé sur son visage bouffi de plaisir et de pouvoir.

Cette chanteuse défenseuse des tombes d’enfants devait payer, et Gurth accéléra le pas une fois de plus vers la porte, espérant l’atteindre avant que le chien géant n’eut terminé de dévorer ses guenilles déchirées…

Une folle avait fui, son chien hirsute lui en voulait.
Un ogre l'avait suivie, délaissant le canin niais...

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 19:38 
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Après en avoir fini avec les loques de la vieille nounou, le mastodonte de chien se relève la tête et semble pour la première fois s’apercevoir de ta présence. Assis tout d’abord, il t’observe attentivement hochant la tête vers la gauche d’abord, puis vers la droite ensuite. Ce mouvement fit clinquer encore une fois sa sordide médaille, créant un petit tempo mal rythmé. Après une certaine hésitation, il adopte un comportement inattendu envers un inconnu. Bien que tu aies pris les devants, il part à ta poursuite en gambadant autour de toi comme s’il te connaissait depuis toujours, sa queue (et les puces qui s’y trouvent) oscillant de gauche à droite. Il cherche à attirer ton attention et il va même se placer devant toi, les pattes avant sur ta poitrine, la langue haletant, la bave dégoulinant sur son menton. Si tu n’avais pas un si haute stature, tu aurais perdu l’équilibre. Quoi que son comportement t’as tout de même obligé à t’arrêter un moment.

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 Sujet du message: Re: Le Cimetière
MessagePosté: Sam 8 Mai 2010 22:36 
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Vie chienne.

Horreur transcendante, terreur du cimetière, erreur de la nature, l’immense et immonde chien difforme continuait de déchirer agressivement les loques de la vieille folle, alors que l’ogre regardait l’ombre de celle-ci disparaitre mystérieusement dans ce caveau, sans laisser la moindre trace de son passage… Comme si elle n’avait existé. Il comptait l’atteindre, l’homme démesuré, mais se voyait contraint de faire face à une ruche dérangée. Piqûres ou non, il devait suivre cette vieille peau pour lui faire ravaler ses paroles insultantes, fussent-elles prononcées à son égard ou à celui de l’abomination canine qui bavait abondamment sur de vieilles fripes déchirées.

Gurth ralentit le pas lorsqu’il en entendit les pattes s’approcher de lui. Le visage haineux, il se tourna vers l’animal indésirable, qui semblait en avoir terminé avec les pseudo-habits de la mégère. Cet imbécile semble s’amuser, plaie ignorante de douleur qui faisait crisser les dents poisseuses de l’ogre. Cet être était bien trop vivant pour pouvoir demeurer à ses côtés, sautant et remuant de la sorte, envahissant son esprit de mort et de souffrance.

Gurth s’était totalement arrêté lorsque l’infâme toutou se plaça juste devant lui. L’homme poussa un grognement, dont l’animal ne sembla pas tenir compte, se dressant sur ses pattes de derrière avec un enthousiasme non feint pour s’appuyer de tout son poids sur la poitrine imposante de l’obèse fanatique. Bavant et suant, sa gueule béante émanait des odeurs de pestilence et laissait échapper d’écœurants filets de salive.

Et puis soudain, comme un signe qu’il n’avait su voir avant, Gurth aperçut la médaille du chien. Message de ses dieux ou adresse du propriétaire, il devait se l’approprier. Message de haine ou de vengeance, cette médaille devait devenir sienne. De sa main imposante, il attrapa l’animal au garrot pour lui arracher sa médaille tout en maintenant sa gueule pleine de dents acérées à distance respectable de son propre visage.

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