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 Sujet du message: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 18:34 
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L'auberge de Grigwig le Beau


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Chambre à l'étage


Sombre bâtisse de pierre grise trônant entre les docks et les ruelles les plus mal famées, l’auberge de Grigwig le beau est certainement l’une des moins fréquentables de la région. Rien de l’extérieur ne laisse entrevoir la nature de l’établissement, si ce n'est les relents d’alcool et d’urine, ainsi que les incessants va-et-vient de prostituées de bas étage, d’ivrognes et de trafiquants en tout genre. L’ambiance n’est pas beaucoup plus chaleureuse et conviviale à l’intérieur, bagarres, viols et meurtres étant ici monnaie courante. Même le plus courageux des miliciens ne pourrait ramener l’ordre et la masse d’arme du violent tenancier semble être la seule chose respectée dans cette auberge. Du haut de ses deux mètres, Grigwig le beau arbore un impressionnant visage purulent et aux traits grossiers, mais c’est sa carrure de troll qui convainc toujours les clients les plus réticents à payer.

Les services proposés ici sont des plus variés. En effet, quelques sinistres chambres sont disponibles à l’étage, humides et nauséabondes à souhait. Ne vous étonnez pas de trouver un cadavre sous le lit ou une flaque de sang dans un coin, Grigwig n’aime pas trop faire le ménage. Ensuite, la vaste cave vous propose combats de chiens, de coqs, voire d’ivrognes durant toute la nuit, faisant le bonheur des parieurs. La salle commune, quant à elle, vous propose bien d’autres plaisirs comme les divers petits trafics de drogues, les services de prostituées à la beauté assez relative, les sempiternelles rixes entre bandes rivales pour se défouler et, bien entendu, la bière bon marché aux relents de sueur.

Une chose est certaine, vous passerez ici un séjour dont vous vous souviendrez longtemps.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Sam 12 Sep 2009 14:37 
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La large bâtisse de pierre grise était semblable dans l'obscurité à un monstre ancestral accroupi entre les ruelles labyrinthiques des docks. Ses fenêtres hautes et étroites laissaient filtrer une incessante cacophonie ainsi que des relents putrides où les senteurs délicates de l'urine, de la sueur et le du vomi se mêlaient. Devant le large battant de bois, un ivrogne tentait désespérément de se relever. La lumière de la lune passa sur ses lèvres tuméfiées qui articulaient des syllabes incompréhensibles.

Grigwig le Beau... rares étaient les marins qui avaient l'habitude de fréquenter cette auberge. Si auberge était un mot juste. Pourtant, j'avais bien aperçu les deux déserteurs s'engouffrer comme des murènes à l'intérieur de la bâtisse. L'affaire devenait de plus en plus sérieuse. Il était notoire qu'il était rare de ressortir de cet antre avec son entière intégrité physique. Advienne que pourra, je poussai le lourd battant humide.

La vaste salle était pleine à craquer. Contrairement à la plupart des auberges, il n'y avait pas de cheminée, et un froid humide régnait dans la vaste salle commune. L'odeur était à la limite du supportable. De part et d'autre du bar derrière lequel siégeait le monstrueux Grigwig, était amoncellée une vingtaine d'ivrognes que la boisson avait privé de toute humanité. Ils m'évoquaient de façon irrésistible un entassement grouillant d'insectes sombres. De nombreuses prostituées aux chairs lasses et flasques promenaient leurs grâces autour d'eux en prenant des poses aguicheuses. Autour des quelques tables qui n'étaient pas renversées s'était établie toute une assemblée de truands crasseux, de serviteurs en fuite, de trafiquants aux tuniques gonflées, de mercenaires aux visages cousus, et d'inconnus encapuchonnés. Sous l'escalier qui montait dans les étages supérieurs, une volée de marches s'enfonçaient dans une obscurité que tamisaient les lueurs des torches. Des aboiements violents s'en dégageaient, ponctués par la clameur des hommes excités par la vue du sang, l'alcool et la fascination exercée par cette violence crue.

Une main poisseuse se posa sur mon épaule.

-J't'ai encore jamais vu par ici garçon. Tu cherches quelque chose en particulier?me dit-il avec une lueur lubrique dans le regard.

Son âge était indéterminable, de même que son niveau d'ébriété. Sûrement assez pour ne pas se souvenir de mon visage, je ne risquais rien.

-T'aurais pas vu deux gars, des marins, un vieux loup et un petit nerveux?

Je n'avais ni cherché à trouver une justification ni à essayer de mentir. Le crime était ici monnaie courante et n'inquiétait personne. Les règlements de comptes faisaient presque partie du folklore. Le visage déformé de l'homme resta immobile deux secondes avant que ses lèvres ne s'agitent à nouveau, sans qu'une lueur de conscience ne s'allume dans ses yeux.

-J'en sais rien, des marins, des marins. Un vieux loup. Mais qu'est-c'que tu... si 'sont pas là, 'sont en-bas. Tu m'plais bien garçon, j'prendrais bien une bière mais 'ai pas un yu.
-Merci


Je repoussai l'ivrogne d'une légère poussée de la main, anticipant les mouvements furtifs qui auraient pour but de se saisir de ma bourse. L'homme tituba avant de s'affaler contre le battant de bois, une écume rosâtre moussant au coin de ses lèvres étrangement exsangues. Je me détournai de ce spectable pathétique, j'avais horreur de la pitié. Je devais de plus me concentrer sur mon objectif. Je me sentais étrangement calme et froid, méthodique, ce qui était totalement contraire à mon tempérament ordinaire, ainsi qu'à la situation.

Louvoyant entre les tables, j'atteins la vaste ouverture noire qui descendait dans les sous-sols. Avec un dernier regard sur la salle derrière moi, où un homme venait de dégainer un poignard en renversant une table, je posai mon pied sur la première marche de l'escalier, avec l'intime conviction que rien ne serait comme avant. Totalement ridicule.


La vaste cave m'apparut après la froideur de la salle commune comme une gigantesque forge. La chaleur, l'excitation, le niveau sonore, l'odeur de la chair, du sang et du musc, tout atteignait ici son paroxysme dans un violent embrasement des sens et de l'esprit. Ici les hommes n'étaient plus des hommes, et la fureur des chiens rendus fous par la douleur paraissait moins frappante que celle des spectateurs eux-mêmes.














[...]

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 15:33 
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Lorsque tu arrive au niveau des sous-sols, tu découvre tout un spectacle. Horrifiant certes mais malgré tout assez désopilant : des dizaines de braillards alcoolisés hurlent des harangues à deux cabots plus mort que vif. Ceux là sont las de se battre et tentent plus de s’échapper que de s’écharper. De la bière est renversée partout et du sang jonchent les dalles creuses et noirâtres. Une odeur de sueur et de mort planent sur cette ridicule assemblé. Le spectacle fait pitié par sa déchéance totale. C’est une mangeoire à bestiaux plus qu’une auberge ici.

Sur les côtés, il y a des gradins qui te permettraient de plus facilement repérer les hommes que tu recherche. Ils sont plutôt désertés mais quelques rares innocents, encore conscient de leur acte et de leur alcoolémie préfèrent voir les combats de ce pic.

De ta position, tu ne peux rien voir à travers la foule opaque. Tes suspects semblent s’être envolés, comme par magie…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 17:51 
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Je m'arrêtais quelques instants, à la fois amusé et fasciné par la scène, l'expression même de la déchéance la plus totale et irrémédiable. Le troupeau hétéroclite rassemblé ici-bas n'était, j'en étais pratiquement certain, pas de nature humaine. Avec une splendeur sans égale, ils se vautraient avec complaisance dans leurs plus bas instincts animaux: leurs paroles n'étaient que des borborygmes, leurs yeux étincelaient sous l’effet de l’alcool d’un éclat bovin. L’agitation perpétuelle qui semblait exister depuis toujours dans cette cave contrastait étrangement avec le détachement et le calme desquels je n’arrivais plus à me défaire. Je me sentais à la fois étranger à moi-même et à mon état d’esprit tout à fait inhabituel, et à la fois à cette masse beuglante, gesticulante et puante.

Avec un léger rire nerveux (signe flagrant qu’il était urgent que je relâche les soupapes), je sortis ma vieille pipe de ma poche et l’allumai au moyen d’une bougie posée sur une table miraculeusement intacte. La saveur âcre et ronde des brins bruns du tabac me tira un léger soupir de satisfaction. Changer d'air ne me ferait vraiment pas de mal.

Et je n’avais toujours pas retrouvé les deux hommes. Maudissant Varesh, je tentais de les apercevoir à travers la foule dense. Peine perdue, les visages déformés me semblaient dans la fumée, tous identiques. Me frayant un chemin à travers la masse, je me dirigeai vers les gradins de bois qui me permettraient de prendre un peu de hauteur et de réussir à retrouver mes deux lascars. Sous mes pas, les dalles noirâtres étaient visqueuses de par les bières renversés et le sang des chiens lui, versé tout court. Je réussis à m’extraire de cette magma en sueur et à gravir les gradins qui étaient relativement déserté par rapport à la population agglomérée autour du combat.

-On y voit déjà plus clair mon vieux…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 18:53 
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Même depuis les gradins, tu ne peux apercevoir tes deux hommes. La foule est trop dense et le foutoir trop immense. Cependant, alors que tu scrute les bêtes déchaînées que sont ces hommes, une ombre se glisse à tes côtés. Tu ne peux rien voir de l’individu à l’exception d’un grand capuchon marron. Il est plus petit que toi mais plus large aussi, à n’en point douter un combattant. En outre, il fait tâche au milieu de cette beuverie car sa démarche est celle d’un homme à l’esprit clair et aux réflexes encore vif. D’une voix grave et sombre, il te questionne :

Salut étranger ! Vous cherchez quelque chose ? Je peux peut-être vous aider ? Les petits méfaits d’auberge, c’est mon rayon, même si j’ai des activités plus … intéressantes.

Il se ferme ensuite dans un mutisme et dans une contemplation intense du spectacle misérable qui se déroule sous vos yeux. En effet, un alcoolique énervé est descendu dans la fosse pour tenter de motiver les chiens à coup de bottines et c’est maintenant lui qui se fait déchiqueté par les crocs acérés des deux animaux.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 21:26 
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Une grande clameur s’éleva soudain du centre de la cave à la basse voûte de pierres irrégulières qui m’évoquait, de façon irrésistible, la cale d’un navire. Il y avait longtemps que je n’avais pas pris la mer, et le sentiment exaltant des traversées marines me manquait de façon cruelle. Une légère nostalgie se posa doucement sur mes épaules, comme les embruns portés par vent de travers, me faisant momentanément oublier et l’étrange vacuité et le désoeuvrement qui m’assaillaient régulièrement en ce moment. Au milieu de la couronne bouillonnante que formaient la masse des hommes perdus, autant au sens métaphorique que premier, un troisième chien avait été introduit, noir, haut sur patte, empreint d’une aura de sauvagerie désespérée. Je me surpris à me sentir presque plus proche de l’animal que de mes semblables humains, s’ils étaient dignes de cette dénomination. Un sourire agacé et amusé aux lèvres, mi-figue mi-raisin, je reportai mon regard dans le fourmillement, tentant désespérément de percer la foule, d’isoler les deux suspects qui restaient étrangement introuvables.

Un mouvement vif à la limite de mon champ de vision m’alerta, de par sa proximité et sa furtivité. Sur mes gardes, mais tout en gardant une apparence sereine, je me tournai vers la silhouette sombre. Un homme de petite taille, enveloppé d’un grand capuchon d’une couleur brune assez indéfinissable se tenait devant moi, solidement campé sur ses jambes que je devinais courtes et robustes. Un peu trop robuste par rapport à la population locale d’ailleurs. D’après moi, et j’y connaissais quelque chose, forcément moins de deux chopes de bière, ce qui, pour un homme d’une constitution qui semblait aussi solide, signifiait une sobriété parfaite. Ses réflexes vifs me convainquirent que j’avais affaire à un combattant aguerri et dangereux.

J’avais depuis longtemps abandonné l’idée d’essayer de comprendre quelque chose aux voies erratiques et extravagantes du destin, si seulement il existait : je m’attendais au pire comme au meilleur.


-Salut étranger ! Vous cherchez quelque chose ? Je peux peut-être vous aider ? Les petits méfaits d’auberge, c’est mon rayon, même si j’ai des activités plus … intéressantes.


Le ton de sa voix était grave et profond, contrastant avec la hauteur moyenne des beuglements, et empreint d’une sourde vibration. Soit il me prenait pour un abruti fini- ce qui serait d’ailleurs probable, étant donné l’état habituel des gens en ce lieu -, soit il n’y avait réellement aucun sous-entendu dans sa phrase. J’optai pour le première hypothèse. Cet homme ne m’était pas tombé dessus par hasard, il avait un but bien précis. Peut-être un lien avec les deux déserteurs, mais aucun rapport clair ne pouvait être établi pour l’instant. Entrons donc dans son jeu allusif, tout en surveillant ses mouvements.


-Petits méfaits d’auberge… je dois bien avouer que je m’y connais également un peu dans ce genre d’activité, étranger. Pas besoin d’aide donc.


L’homme s’était enfermé dans le mutisme, et observait, d’après la direction dans laquelle s’était tourné le capuchon, les cabots. Un ivrogne téméraire s’était avancé dans le cercle pour exciter les chiens à coup de bottine. Mauvais calcul, il se faisait à présent déchiqueter la jambe droite par les trois animaux qui s’étaient momentanément alliés contre ce nouvel ennemi.


-Par contre, il m’a semblé vous entendre dire que vous aviez des activités, comment disiez-vous déjà… plus… intéressantes ?

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 4 Oct 2009 21:38 
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L’être ricane à ta réponse comme s’il s’attendait à ta réaction. Elle est d’ailleurs naturelle pour tout les hommes de la mer qui n’ont pas froid aux yeux et n’hésitent pas à tremper dans de salles affaires. Mais lui, son rire est sardonique, presque cruel, comme s’il avait réussi une mission… Sa réponse ironique, répond à ton interrogation

« Et tu crois que je suis aussi couillon que ça moussaillon ? Je suis un rat de taverne depuis des années et je sais comment marche les affaires. Ce n’est pas moi que t’auras comme ça ! Si tu veux croquer, va falloir parler. Alors qu’est ce que tu viens foutre par ici ? Et qu’est ce qui ferait que je pourrais te prendre dans mes … activités ! Et oublie la comptine de celui qui vient tranquillement boire un verre. Ici, ça n’a pas sa place ! »

Au fur et à mesure de son discours, la voix redevient plus sérieuse. Au début, il te chambrait simplement alors qu’à la fin, c’était une vraie menace. Avec ce roublard, il faudra être prudent.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Lun 5 Oct 2009 21:22 
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Son mutisme se prolongea quelques instants qui me semblèrent comme iréels. L'agitation, les cris, la sueur et la rage qui nous entouraient me paraissaient s'éloigner de plus en plus, comme si une chape de plomb s'était abattue sur la cave. L'inconnu quant à lui me fascinait par son mystère et la promesse alléchante de changements à peine énoncés. Soudainement, le capuchon sombre tressailla étrangement, et un ricanement froid et sans aucun humour s'éleva, bas et rocailleux, menaçant. Il était évident que je ne faisais que rester sur la même tonalité que lui dans ma réponse, sans grand espoir de réponse claire; cependant son rire n'était ni amusé ni provocateur. Je crus déceler dans son intonation quelque chose de sardonique et moqueur, et même plus profondément, cruel, comme si l'étranger attendait cette réponse et se délectait avec une certaine perversité des conséquences qu'elle aurait pour moi. Il répondit ainsi à une interrogation que j'avais laissée informulée: il n'était pas ici par hasard, et ne m'avait pas abordé par hasard non plus. Cette rencontre était clairement prévue, et relevait d'une obscure mission: en bref, ça sentait mauvais, mais délicieusement mauvais devrais-je dire. Cette démangeaison, cet ennui de l'immobilisme qui m'envahissaient depuis quelques temps tressaillaient à cet aperçu de danger. Quoi qu'il en soit, rien ne me coûtait d'essayer d'en savoir plus.


- Et tu crois que je suis aussi couillon que ça moussaillon ? Je suis un rat de taverne depuis des années et je sais comment marche les affaires. Ce n’est pas moi que t’auras comme ça ! Si tu veux croquer, va falloir parler. Alors qu’est ce que tu viens foutre par ici ? Et qu’est ce qui ferait que je pourrais te prendre dans mes … activités ! Et oublie la comptine de celui qui vient tranquillement boire un verre. Ici, ça n’a pas sa place !


Le ton moqueur qui emplissait sa voix au début de sa tirade s'était progressivement éteint pour devenir beaucoup plus sérieux, et même menaçant. Prudence, prudence mon cher Erow, ce loup là, mieux valait le brosser dans le sens du poil, tout en feignant de ne pas le faire. Je devais pourtant bien avouer qu'il y avait longtemps que je n'avais pas été pris dans une conversation aussi délectable par sa profondeur et son importance. Bien que je n'avais pas apprécié d'être traité de moussaillon, je laissai mon visage impassible.


-Toutes mes excuses, je ne vous avais pas apprécié à votre vraie valeur: il faut bien avouer que vous dépareillez avec la faune locale, dis-je avec grand sérieux.


A présent j'avais deux possibilités: soit je lui déballais tout, Varech, les déserteurs et les magouilles avec les pirates, soit je ne disais rien et repartais tranquillement, sans toutefois avoir retrouvé ces mêmes déserteurs qui s'étaient évaporés (ce qui, associé à cette rencontre, faisait une drôle de coincïdence de plus: j'allais finir par devenir paranoïaque). Ah, une troisième possibilité: si l'on se fiait à son ton menaçant et déterminé, une non-coopération risquait de se finir plutôt mal pour moi. L'étranger était sans doute aucun un combattant et pas des moindres. Me fiant à mon instinct, et découvrant une belle possibilité de revanche sur Varech, je décidai de coopérer, toujours en restant aux aguets. Après tout, cette affaire n'avait rien du secret d'état.


-Je ne venais évidemment pas boire un verre, vu ma sobriété. Et puis, je ne suis pas désespéré au point de venir dans cette taverne où l'hydromel est dégueulasse. J'ignore pourquoi les raisons de ma présence vous intéressent, elles sont terriblement banales; Je ne tire aucun intérêt à les cacher: mon abruti de capitaine m'a chargé de surveiller certains marins dont il doutait d'la bonne foi. Ils quittent leur poste de garde, je les suis, et j'me retrouve ici. Fin de l'histoire. Après, comme vous vous en doutez, je ne le porte pas dans mon coeur, cet abruti de Varech, et lui filer entre les pattes ne me déplairait pas. Je pourrais être utile à vos activités, si seulement je savais en quoi elles consistaient exactement. Quoi qu'il en soit, je suis un caméléon, je n'ai aucune attache dans ce monde ni dans l'autre: je m'adapte généralement à toutes situations.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mar 6 Oct 2009 21:24 
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L’homme est surpris mais flatté de ta remarque qu’il prend comme un compliment. De plus, tu sens une sorte d’assentiment à tes paroles, comme s’il connaissait un problème semblable aux Varech et aux obligations non voulues. L’inconnu met dans sa posture moins de distance et de froideur, comme s’il se savait proche de toi.

« C’est bien mieux comme ça, mon ami ! Je vois qu’on est de la même veine, des marins pas trop chanceux… Heureusement , moi j’ai réussi à me débrouiller une place un peu plus confortable. Cependant, en ce moment, j’ai pas de grosse affaire en prévision, juste des petits coups dangereux et sans importance… La seule chose est une demande d’un marin vaillant et costaud arrivé par lettre… C’est un moyen peu commun, m’enfin, elle me dit que c’est pour beaucoup d’argent… Ca te tente que je t’y branche plus ? »

Avec une moue dubitative, il s’assoit, peu convaincu lui-même par ses paroles, mais bon , il fallait bien faire tourner le fond de commerce. Les cambriolages de riches demeures sans risques, c’était pas le quotidien !

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 20:54 
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Un court silence suivit mes paroles. Silence au sens qu'aucun de nous deux ne parla, étant donné que l'ambiance de la salle elle, la nuit avançant petit à petit vers ses heures les plus démentes, s'approchait sûrement de son paroxysme sonore. La mise à mort des chiens de combat s'était faite dans une cacophonie cataclysmique, les hommes dépassé par la quantité d'alcool engloutie perdaient leurs repères et certains même, leur raison. Au point qu'une bagarre sauvage avait éclaté dans le coin opposé de la large cave, et une traînée sombre de sang coulait dans les creux du sol inégal, formant lacs et rapides. J'aperçus au coin de l'oeil le cadavre piétiné et presque méconaissable du chien noir avec un léger pincement au coeur.

L'inconnu me répondit avec une naissance de sourire dans la voix:


- C’est bien mieux comme ça, mon ami ! Je vois qu’on est de la même veine, des marins pas trop chanceux… Heureusement , moi j’ai réussi à me débrouiller une place un peu plus confortable. Cependant, en ce moment, j’ai pas de grosse affaire en prévision, juste des petits coups dangereux et sans importance… La seule chose est une demande d’un marin vaillant et costaud arrivé par lettre… C’est un moyen peu commun, m’enfin, elle me dit que c’est pour beaucoup d’argent… Ca te tente que je t’y branche plus ?


L'homme adopta une posture moins distante, moins crispée, et son attitude de laquelle toute froideur était partie trahit un certain contentement: ma remarque devait avoir été prise pour un compliment, si je m'en remettais à l'air légèrement surpris et flatté qu'il avait furtivement adopté. Je restai cependant sur mes gardes, connaissant bien ces roublards qui écumaient les auberges les plus glauques: ils étaient généralement dotés de talents de comédiens bien connus de tous.

Ses paroles se finirent sur une légère moue dubitative assez typiques des commerçants devant une mauvaise affaire, comme s'il était peu convaincu lui-même de ses paroles. Et après ça, je devrais être convaincu! Il s'assit. L'idée d'une possible confrontation armée avec lui s'éloigna et je me permis de me détendre un peu.


- Des marins pas trop chanceux c'est l'moins qu'on puisse dire, mon ami! Enfin bon, tant qu'il y aura des bâteaux sur la vaste mer, et que nous éviterons la sédentarisation, nous ne disparaitrons pas camarade.


Je m'assis à mon tour et amenai à ma bouche ma vieille pipe de bois, qui était toujours dans ma main, bien que je l'eusse complètement oubliée durant le début de la conversation. Elle n'était pas éteinte, et le fourneau lisse conduisait toujours cette chaleur familière. Le tabac rougeoya et la tête du bouc exhala de minces volutes bleus. La fumée parfumée envahit ma gorge puis descendit dans mes poumons, et je ressentis la satisfaction habituelle du tabac se répandre en moi, cette légère détente qui produisait dans mon crâne comme des caresses. Je recrachai cette fumée bienfaîtrice, et le nuage alla se perdre dans la voute.


-Les bienfaits de l'herbe à pipe!


Un sourire s'étala sur mes lèvres, sans réelle raison. Jouer la sympathie avait plutôt bien fonctionné jusque là de toute façon.


-Juste des petits coups dangereux et sans importance… je dois vraiment être désespéré pour avoir envie d'accepter une telle proposition, mon ami. Mais si y'a beaucoup d'argent à la clef, et qu'accessoirement ça me permet de prendre la mer, ça m'ira. Oui, j'aimerais en savoir plus sur cette affaire, si t'es toujours d'accord bien sûr...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 00:40 
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Ton inconnu semble content de ta réaction et même si tu ne le vois pas, il se fend d’un sourire derrière son capuchon. Apparemment, tu semble lui plaire comme recrue marine. Ou comme pigeon à farcir, allez savoir si l’honnêteté des marins de tripot est encore intacte… Enfin bref, toujours est il qu’il répond du tac au tac à ta petite maxime :

« Que mes prés soient vert pour faire pousser mon herbe, et que mon tonneau soit plein pour partir à la houle.»

Ensuite, il redevient sérieux, arrêtant de glousser intérieurement et se concentrant fermement sur tes paroles, analysant comme un bon marchand une nouvelle affaire.

« Moi, je suis toujours d’accord. A la seule condition que je veux dix pourcent de la note finale… Il s’agit d’une affaire très rentable mais malheureusement, pas de mer. Le contact nous dit simplement de ce rendre ici et de chercher l’entrée dérobé à je ne sais quoi au sous-sol. J’étais ici pour faire des repérages, histoire de savoir si c’était un vrai filon ou non ! »

Alors qu’il termine son discours, une véritable bataille rangée commence à l’autre bout entre des parieurs déchus et des dresseurs mécontents. Les insultes pleuvent et les coups commencent à partir avec l’emprise de l’alcool. Pour l’instant, les esprits sont trop embrumés pour être réellement dangereux, mais il valait mieux ne pas rester dans le coin .

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
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L’inconnu se détendit encore un peu plus et il me sembla presque apercevoir un sourire -bien qu’insondable- derrière les ombres de son capuchon profond. Ma façon de réagir et de lui répondre avait apparemment fait mouche, mais je n’arrivais cependant pas encore à déterminer avec clarté si je lui plaisais en qualité de recrue marine ou en qualité de pigeon à farcir, ce qui n’aurait pas été extrêmement étonnant, l’honnêteté des marins de tripot étant proverbiale. Après tout, je prenais ce risque : la possibilité d’échapper à la griffe de cet imbécile de Varesh et l’appât du gain étaient bien trop tentants pour ne serait-ce qu’espérer y résister. L’inconnu répondit à ma petite maxime au tac au tac sur un ton presque narquois, avec cependant un plaisir réel dans la voix :


« Que mes prés soient vert pour faire pousser mon herbe, et que mon tonneau soit plein pour partir à la houle. »


Un léger sourire se dessina sur le coin de mes lèvres alors que je continuais ma tirade, observant attentivement les réactions de mon interlocuteur. Son ton amusé disparaissait peu à peu pour devenir extrêmement sérieux et concentré, comme tout bon escroc trouvant une nouvelle affaire qui promettait d’être juteuse. Cette concentration ne fit que renforcer mon envie d’essayer de voir plus loin : ce ne devait pas être une petite affaire.
Il me répondit de sa voix basse et grave, de nouveau imperturbable comme lors de son apparition quelques dizaines de minutes plus tôt :


« Moi, je suis toujours d’accord. A la seule condition que je veux dix pourcent de la note finale… Il s’agit d’une affaire très rentable mais malheureusement, pas de mer. Le contact nous dit simplement de ce rendre ici et de chercher l’entrée dérobé à je ne sais quoi au sous-sol. J’étais ici pour faire des repérages, histoire de savoir si c’était un vrai filon ou non ! »


Je tirai une bouffée de fumée sirupeuse, me délectant du léger crépitement qui accompagnait le rougeoiement du tabac tapissant le fourneau de la tête de bouc. Feignant la réflexion, j’attendis quelque secondes, pesant le pour et le contre, les risques et les avantages, et il m’apparut que ma décision était en fait prise depuis longtemps, depuis le début de la conversation, et peut-être même depuis que je n’étais pas ressorti en haute mer ; il fallait que je m’abandonne aux aléas du destin, pour me laisser une chance de trouver un ancrage en ce monde. La fumée formait de délicats volutes au-dessus de nos têtes, dessinant dans l’air enflammé, les contours de nouveaux rivages. Je soupirai, un sourire discret mais incontrôlable aux lèvres.


« Je te fais confiance mon ami, au risque que tu en profites. Si cette affaire est vraiment aussi rentable, dix pourcents me semblent acceptables. Quant à la mer, je la retrouverai tôt ou tard. Je te suis pour cette fameuse entrée dérobée. »

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 17:07 
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Le petit marin ne répond pas à tes paroles, il se retourne simplement, décidé à te conduire à l’endroit qui lui paraît suspect. Il descend des gradins et fend la foule hurlante qui commence à franchement s’adonner à la bagarre générale. Il fallait s’arracher de ce pétrin et vite. Cependant, tu as un répit car ton inconnu s’écarte du groupe pour aller dans un coin de mur. Là, sur le pan de roche délabré, une sorte de visage à la bouche ouverte est ancré. Quelque chose te souffle qu’y glisser sa main serait fantastiquement excitant et dangereux. Les paroles de ton nouvel employeur le confirment :

«La seule chose que j’ai pu découvrir, c’est ça ! Je pense que faut fourrer sa main là-dedans. Personnellement, ça me refroidi, mais bon si tu t’en sens le courage. Va y , marin ! Et t’avise pas de me rouler, l’argent est envoyé chez moi, alors quand tu veux ta prime, tu reviens chez moi ! Va sur les quais, je te retrouverais.»

Et après cette menace, il recule légèrement de peur d’être touché par une sorte de mécanisme qui pourrait se déclencher lorsque tu mettrais ta main. Un homme fort courageux en somme !

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 18:40 
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Mon étrange nouvel employeur ne me répondit pas, et se contenta de se lever pour me mener jusqu’à l’endroit qui lui semblait ressembler aux étranges instructions. Dans son sillage, je descendis des gradins, ce qui nous obligea à nous mêler aux remous puants et gesticulants de la foule ivre à la folie dans laquelle éclataient, comme éclosent les fleurs au printemps, de violentes bagarres. Les yeux des hommes brillaient d’un éclat inquiétant, et l’atmosphère était plus qu'électrique ; la nuit avançait, et l’ambiance de la salle avait sérieusement tendance à se durcir de plus en plus. Il nous fallait, pour la sécurité de notre intégrité physique, décamper en vitesse. Heureusement, l’inconnu réussit à s’extirper de la masse mouvante pour s’écarter en direction d’un recoin sombre du mur.


« Bonne initiative » murmurais-je pour moi-même.


Là, sur le pan de roche bosselée qui formait le recoin, un étrange visage déformé par un rictus, bouche grande ouverte et crispée, était sculpté. Je réfrénai un léger frisson d’excitation mêlé de malaise. L’expression de la figure anormale était indescriptible: je n’avais encore jamais vu un visage humain qui puisse se parer de tels traits. Dans les yeux aveugles du visage, globes ténébreux, se reflétait le rougeoiement de ma pipe, donnant un éclat dérangeant à son regard. Cet ouvrage respirait la malice et la magie. Je sentais au fond de moi-même comme un étrange fluide s'agiter.
L’ouverture de la mâchoire était suffisante pour y glisser une main, et je me surpris à en avoir terriblement envie. L’affaire prenait une tournure des plus étranges.


«La seule chose que j’ai pu découvrir, c’est ça ! Je pense que faut fourrer sa main là-dedans. Personnellement, ça me refroidi, mais bon si tu t’en sens le courage. Va y , marin ! Et t’avise pas de me rouler, l’argent est envoyé chez moi, alors quand tu veux ta prime, tu reviens chez moi ! Va sur les quais, je te retrouverais.»


Ses paroles confirmèrent mes soupçons : il savait que ce n’était pas sans danger, et était heureux d’avoir trouvé un homme assez fou pour se lancer dans cette sombre combine. De plus, le fait que la prime soit envoyée chez cet homme n’avait rien de rassurant : il ne lui serait pas tellement difficile de me rouler. Mon nouvel employeur était en fait assez méprisable lui aussi, comme quoi, passer de Varesh à celui-ci n’était pas forcément une grande réussite ; il était dépourvu de tout courage, et sûrement très peu honnête. J’aurais pu renoncer à cet instant, mais une force indicible dans mon esprit semblait pousser ma main vers l’ouverture béante.


« Je ne te roulerai pas, mais ne t’avises pas toi non plus de me rouler, cher ami. Tu sembles en savoir plus que ce que tu as voulu m’en dire, alors si tout se passe bien, je tiens à ma prime. Je te promets que je te retrouverai, où que tu sois, pour récupérer mon argent, et tout se passera bien. »


Dès que ma main s’était rapprochée du faciès sculpté, l’homme s’était précipitamment écarté du pan de mur, comme par peur d’un mécanisme secret qui l’aurait entraîné avec moi dans cette étrange aventure. Je souris et arrêtai mon geste. Il avait beau être supérieur à moi en combat, j’avais à cet instant précis, le dessus. Il fallait en profiter, pour la prime, et le plaisir aussi, bien évidemment. Avec une lenteur exagérée et quelque peu théâtrale, j’aspirai une bouffée de fumée pour la recracher avec délectation. Je lui adressai un sourire légèrement provocateur.


« A bientôt, mon capitaine ! »


Sans lui laisser le temps de répondre, j’introduisis ma main dans l’étroit conduit, étrangement euphorique.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 19:31 
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Et lorsque tu glisses ta main dans l’ouverture béante, la bouche se ferme autour de ton poignet, ne le laissant plus partir. Tu commence alors à sentir une sensation étrange te parcourir. Tu as l’impression que ton âme, que tes cellules sont aspirées imprévisiblement par le visage cruel incrusté dans le mur. Pour confirmer tes peurs et te désorienté, ton nouvel employeur te glisse à l’oreille des paroles des plus énigmatiques :

« Bon voyage, Erow ! »

Et sur cette découverte étrange, tu es aspiré par le transport fluidique pour un lieu terrible et dangereux.

((( Hrp : Prochain Post dans le Post quête ! Tu peux y aller sans m'attendre ! )))

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