<< AuparavantDe longues heures passèrent et je somnolai en me balançant distraitement sur une chaise lorsque Sorinion me tira de ma presque léthargie. IL m’informa que notre invité était arrivée et qu’il était accompagnée de six sous-fifres. Cela allait compliquer les choses, je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient autant. Il prit ses armes et je fis de même tandis qu’il ajoutait quelque chose.
- Je peux me charger de ces marauds et empêcher que des gêneurs viennent voir ce qui se passe, mais il faudra que tu te débrouilles avec la Vipère. Prête?Je n’étais pas très rassurée mais je n’avais pas le droit de flancher donc je soupirai un bon coup avant d’acquiescer franchement, j’étais prête. Je me cachai à demi sous les draps du lit tandis que l’on frappait lourdement à la porte et que Sorinion allait ouvrir. J’entendis distinctement des bruits métalliques, preuve qu’ils portaient armes et armures et je ne pus m’empêcher d’angoisser un peu. Si nous en venions aux mains, tout cela risquait fort de mal finir pour nous. UN type parla alors d’un voix rauque. Je faisais dos à la porte donc je ne le voyais pas, mais son ton me fit penser à un colosse.
- Paraît que tu veux causer affaires, mon gars?J’entendis Sorinion répliquer d’une voix tranchante qui n’eut pas l’air de plaire à son interlocuteur.
- C'est exact, mais c'est à ton maître que je veux parler, pas à l'un de ses sous-fifres.- Voyez-vous ça ? Tu lui causeras si je le décide petit, et certainement pas armé comme tu l'es. File-moi tes armes et pousse-toi bien gentiment, que je voie un peu cette donzelle que tu caches dans ton lit.Je retins un pouffement, il l’avait appelé « petit »… en fait il n’y avait pas de quoi rire, si ce type trouvait Sorinion petit, c’est qu’il devait être un vrai colosse…
-Si tu veux mes armes il va falloir venir les prendre, mon gros, et ce n'est pas à ta portée mais jette donc un coup d'œil à ma petite merveille, ça devrait te convaincre qu'il serait sage d’appeler ton maître.Je levai les yeux au ciel, « ma petite merveille » qu’il disait ! Je me tournai légèrement pour regarder la porte et vis un colosse au regard agressif et au teint brutal me regarder et ouvrir des yeux ronds, ce qui le rendait moins menaçant malgré l’énorme hache qu’il portait.
- Bordel, mais c'est la petite garce qu'on cherche! Comment tu l'as eue mon salaud?!« La petite garce » ? Non mais sérieusement ? J’eus envie de lui faire bouffer sa cotte de maille, pourquoi ils avaient tous pris l’habitude de m’insulter en me voyant, ça devenait vexant. Mais bon point pour nous, il semblait se méprendre sur la façon dont Sorinion m’avait amené ici, et ce dernier ne chercha pas à lui en dire davantage.
- Ça ce ne sont pas tes affaires, contente-toi de me présenter à ton chef pour qu'on puisse régler notre petite affaire, je n'ai pas toute la nuit.- Mouais. J'vais faire ça, mais approche seulement un doigt de tes armes et je me fais un hanap de ton crâne, c'est clair?Sorinion recula pour les laisser entrer tandis que l’autre fit signe à ses comparses. Le Danseur fit en sorte de se mettre entre eux et moi, et je me promis mentalement de le remercier, il avait beau être un peu rude, il s’inquiétait vraiment pour moi. Il y avait donc le colosse bourru, un chauve plus trapu avec le même genre d’équipement et… une femme. Je fis de mon mieux pour paraître effrayé par les arrivants pour qu’ils ne se doutent de rien mais j’étais plus curieuse qu’autre chose par l’arrivée de la femme. Elle portait des vêtements de cuir qui laissaient peu de place à l’imagination et une énorme vipère entourait son bras gauche. Le surnom venait-il du serpent ou avait-elle un serpent en rapport avec son surnom… je croisais le regard de la femme qui me fit un étrange sourire et elle congédia tous les autres, disant qu’elle souhaitait discuter avec moi. Sorinion me lança un furtif regard inquiet mais sortit en suivant les autres et je me retrouvai donc seule avec la Vipère, un peu étonnée par sa démarche. Elle voulait… discuter ? Merveilleux !
Je sortis du lit en abandonnant toute trace de peur et invitait donc cette femme à s’asseoir tout en prenant l’autre chaise. Je ne cachai pas mon étonnement quand à se démarche.
- Je suis… surprise, je ne pensais pas que vous souhaiteriez discuter, les autres ne se sont pas donnés cette peine, j’ai plutôt eu droit à des menaces de mort, des insultes et des agressions. Pour être honnête, j’avais moi aussi envie de parler pour savoir pourquoi vous et vos collaborateurs mettez autant d’effort pour m’attraper. Mille yus c’est une sacrée somme quand même, bien trop importante pour ce que j’ai fait à votre organisation.Rien ne me disait qu’elle voudrait m’en parler, mais je devais tenter le coup, après tout j’étais là pour ça, en apprendre plus sur son organisation et sur celui qui voulait me retrouver. Je m’efforçai d’avoir l’air détendu mais j’étais anxieuse, je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle voulait discuter.
- De quoi souhaitez-vous discuter exactement ? Je doute que vous ayez des questions sur moi et sachez juste que je n’ai à la base rien contre votre organisation, tout ça m’est tombé dessus sans que je ne sache à qui j’avais affaire.Pas que ça aurait changé grand-chose à mes actions, mais elle n’en savait probablement rien et je préférai mettre les choses au clair. J’espérai juste qu’elle serait un peu ouverte à la discussion et qu’elle n’allait pas me cracher son venin en pleine figure à la moindre occasion. J’avais ma lame au fourreau et j’étais prête à m’e servir au moindre signe agressif de sa part.
Suite >>