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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Jeu 29 Nov 2018 20:38 
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De longues heures passèrent et je somnolai en me balançant distraitement sur une chaise lorsque Sorinion me tira de ma presque léthargie. IL m’informa que notre invité était arrivée et qu’il était accompagnée de six sous-fifres. Cela allait compliquer les choses, je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient autant. Il prit ses armes et je fis de même tandis qu’il ajoutait quelque chose.

- Je peux me charger de ces marauds et empêcher que des gêneurs viennent voir ce qui se passe, mais il faudra que tu te débrouilles avec la Vipère. Prête?

Je n’étais pas très rassurée mais je n’avais pas le droit de flancher donc je soupirai un bon coup avant d’acquiescer franchement, j’étais prête. Je me cachai à demi sous les draps du lit tandis que l’on frappait lourdement à la porte et que Sorinion allait ouvrir. J’entendis distinctement des bruits métalliques, preuve qu’ils portaient armes et armures et je ne pus m’empêcher d’angoisser un peu. Si nous en venions aux mains, tout cela risquait fort de mal finir pour nous. UN type parla alors d’un voix rauque. Je faisais dos à la porte donc je ne le voyais pas, mais son ton me fit penser à un colosse.

- Paraît que tu veux causer affaires, mon gars?

J’entendis Sorinion répliquer d’une voix tranchante qui n’eut pas l’air de plaire à son interlocuteur.

- C'est exact, mais c'est à ton maître que je veux parler, pas à l'un de ses sous-fifres.

- Voyez-vous ça ? Tu lui causeras si je le décide petit, et certainement pas armé comme tu l'es. File-moi tes armes et pousse-toi bien gentiment, que je voie un peu cette donzelle que tu caches dans ton lit.

Je retins un pouffement, il l’avait appelé « petit »… en fait il n’y avait pas de quoi rire, si ce type trouvait Sorinion petit, c’est qu’il devait être un vrai colosse…

-Si tu veux mes armes il va falloir venir les prendre, mon gros, et ce n'est pas à ta portée mais jette donc un coup d'œil à ma petite merveille, ça devrait te convaincre qu'il serait sage d’appeler ton maître.

Je levai les yeux au ciel, « ma petite merveille » qu’il disait ! Je me tournai légèrement pour regarder la porte et vis un colosse au regard agressif et au teint brutal me regarder et ouvrir des yeux ronds, ce qui le rendait moins menaçant malgré l’énorme hache qu’il portait.

- Bordel, mais c'est la petite garce qu'on cherche! Comment tu l'as eue mon salaud?!

« La petite garce » ? Non mais sérieusement ? J’eus envie de lui faire bouffer sa cotte de maille, pourquoi ils avaient tous pris l’habitude de m’insulter en me voyant, ça devenait vexant. Mais bon point pour nous, il semblait se méprendre sur la façon dont Sorinion m’avait amené ici, et ce dernier ne chercha pas à lui en dire davantage.

- Ça ce ne sont pas tes affaires, contente-toi de me présenter à ton chef pour qu'on puisse régler notre petite affaire, je n'ai pas toute la nuit.

- Mouais. J'vais faire ça, mais approche seulement un doigt de tes armes et je me fais un hanap de ton crâne, c'est clair?

Sorinion recula pour les laisser entrer tandis que l’autre fit signe à ses comparses. Le Danseur fit en sorte de se mettre entre eux et moi, et je me promis mentalement de le remercier, il avait beau être un peu rude, il s’inquiétait vraiment pour moi. Il y avait donc le colosse bourru, un chauve plus trapu avec le même genre d’équipement et… une femme. Je fis de mon mieux pour paraître effrayé par les arrivants pour qu’ils ne se doutent de rien mais j’étais plus curieuse qu’autre chose par l’arrivée de la femme. Elle portait des vêtements de cuir qui laissaient peu de place à l’imagination et une énorme vipère entourait son bras gauche. Le surnom venait-il du serpent ou avait-elle un serpent en rapport avec son surnom… je croisais le regard de la femme qui me fit un étrange sourire et elle congédia tous les autres, disant qu’elle souhaitait discuter avec moi. Sorinion me lança un furtif regard inquiet mais sortit en suivant les autres et je me retrouvai donc seule avec la Vipère, un peu étonnée par sa démarche. Elle voulait… discuter ? Merveilleux !

Je sortis du lit en abandonnant toute trace de peur et invitait donc cette femme à s’asseoir tout en prenant l’autre chaise. Je ne cachai pas mon étonnement quand à se démarche.

- Je suis… surprise, je ne pensais pas que vous souhaiteriez discuter, les autres ne se sont pas donnés cette peine, j’ai plutôt eu droit à des menaces de mort, des insultes et des agressions. Pour être honnête, j’avais moi aussi envie de parler pour savoir pourquoi vous et vos collaborateurs mettez autant d’effort pour m’attraper. Mille yus c’est une sacrée somme quand même, bien trop importante pour ce que j’ai fait à votre organisation.

Rien ne me disait qu’elle voudrait m’en parler, mais je devais tenter le coup, après tout j’étais là pour ça, en apprendre plus sur son organisation et sur celui qui voulait me retrouver. Je m’efforçai d’avoir l’air détendu mais j’étais anxieuse, je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle voulait discuter.

- De quoi souhaitez-vous discuter exactement ? Je doute que vous ayez des questions sur moi et sachez juste que je n’ai à la base rien contre votre organisation, tout ça m’est tombé dessus sans que je ne sache à qui j’avais affaire.

Pas que ça aurait changé grand-chose à mes actions, mais elle n’en savait probablement rien et je préférai mettre les choses au clair. J’espérai juste qu’elle serait un peu ouverte à la discussion et qu’elle n’allait pas me cracher son venin en pleine figure à la moindre occasion. J’avais ma lame au fourreau et j’étais prête à m’e servir au moindre signe agressif de sa part.

Suite >>

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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Sam 1 Déc 2018 11:48 
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La femme observa Yliria d'un regard analytique lorsqu'elle se leva mais, préférant apparemment rester debout, elle s'adossa nonchalamment à l'embrasure de la porte pour écouter la semi-Shaakte. Un léger sourire releva un coin de ses lèvres aux paroles de l'Enchanteresse et, lorsque cette dernière eut achevé, la Vipère lui rétorqua d'un ton où perçait un certain amusement:

"C'est précisément la question que je me pose, jeune femme."

Elle flatta pensivement la tête du serpent enroulé autour de son bras, sans cesser de scruter Yliria, puis reprit:

"Voyez-vous, il y a quelqu'un de très haut placé dans notre organisation qui semble énormément tenir à vous. Cela fait des mois qu'il vous cherche, ou du moins qu'il recherche une jeune semi-Shaakte vous ressemblant, avec une opiniâtreté proche de l'obsession qui a fini par nuire à nos affaires. Alors j'aimerais comprendre: qui êtes-vous pour avoir une telle importance, une telle valeur, à ses yeux?"

Plissant légèrement les yeux d'attention, elle poursuivit à mi-voix:

"Par ailleurs, je ne crois guère aux coïncidences, alors je me demande: que fait une semi-Shaakte à Tulorim? Quel lien y-a-t'il entre votre présence, votre nature, et le soudain engouement de notre hiérarchie pour l'esclavagisme? Engouement qui n'est pas sans m'inquiéter, voyez-vous, car outre le fait que je n'en sois guère adepte, il finira tôt ou tard par poser problème à notre organisation. J'ai besoin de réponses à ces questions, alors dites-moi, jeune femme, êtes-vous en mesure de m'en apporter ou suis-je en train de perdre mon temps?"


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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Sam 1 Déc 2018 21:37 
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Mon interlocutrice m’observa et s’appuya contre l’embrasure de la porte, dédaignant la chaise que je lui proposai. Je n’insistai pas et une fois que j’eus fini de parler, elle eut un léger sourire et parla avec un amusement non dissimulé dans la voix.

- C'est précisément la question que je me pose, jeune femme.

Allons bon… elle non plus n’allait pas pouvoir m’aider visiblement. Je soupirai intérieurement en la regardant caresser la tête de son serpent. Son regard ne me quitta pas et elle reprit.

- Voyez-vous, il y a quelqu'un de très haut placé dans notre organisation qui semble énormément tenir à vous. Cela fait des mois qu'il vous cherche, ou du moins qu'il recherche une jeune semi-Shaakte vous ressemblant, avec une opiniâtreté proche de l'obsession qui a fini par nuire à nos affaires. Alors j'aimerais comprendre: qui êtes-vous pour avoir une telle importance, une telle valeur, à ses yeux?

J’eus l’impression qu’une cascade d’eau froide venait littéralement de me tomber dessus, une boule se forma dans mon ventre et je sentis mes mains se mettre à légèrement trembler. J’avais eu raison, j’étais dans une merde noire, ça ne pouvait être qu’elle, il n’y avait pas de doutes possibles. Je sentis le regard perçant de mon interlocutrice sur moi et elle enchaîna en parlant d’une voix plus faible.

-Par ailleurs, je ne crois guère aux coïncidences, alors je me demande: que fait une semi-Shaakte à Tulorim ? Quel lien y-a-t'il entre votre présence, votre nature, et le soudain engouement de notre hiérarchie pour l'esclavagisme? Engouement qui n'est pas sans m'inquiéter, voyez-vous, car outre le fait que je n'en sois guère adepte, il finira tôt ou tard par poser problème à notre organisation. J'ai besoin de réponses à ces questions, alors dites-moi, jeune femme, êtes-vous en mesure de m'en apporter ou suis-je en train de perdre mon temps?

Je mis quelques instants à comprendre qu’elle voulait des réponses et je soupirai longuement en me prenant la tête dans mes mains. C’était un fichu cauchemar, j’allais me réveiller.

(Tu le savais au fond de toi non ?)

(J’espérais me tromper… je voulais me tromper…)

(Je sais…)

Je me redressai en essayant de reprendre contenance et braquai mes yeux sur la Vipère qui me regardait toujours.

- Je peux en effet répondre à quelques questions, mais je vais moi aussi en avoir après ça.

Je pris une grande inspiration avant de répondre. Je détestai mon timbre de voix tremblant mais je ne pouvais rien y faire.

- Je suis originaire de Gwadh, je suis venue à Tulorim avec mon père pour fuir ma mère et je pense que c’est elle, ou quelqu’un qui travaille pour elle, qui est à la tête de votre hiérarchie, l’esclavagisme c’est un truc que les Shaakts de Gwadh aiment particulièrement et je ne vois pas qui d’autre pourrait me chercher avec autant de « passion ». Pourquoi elle me cherche… ça je n’en sais rien, ça n’a jamais été clair, je suis un enfant illégitime, une métis de surcroît, donc une erreur aux yeux des Shaakts donc je suis totalement inutile pour elle.

En disant ça je ressentis un pincement dans la poitrine. Je n’aurai jamais cru être attristée pour une telle chose, je me fichai royalement de ce qu’elle pensait… enfin je le croyais. Si seulement mon esprit était moins compliqué ! Je chassai ces pensées et reprit d’une voix qui devenait plus assurée.

- Je suppose que prendre le contrôle d’une organisation comme la vôtre permet de plus facilement trouver ce que l’on cherche et que, les habitudes ayant la vie dure, elle n’a pas pu s’empêcher de vouloir imposer un peu d’esclavage en passant, c’est typiquement son genre ! Elle prend, elle détruit ou utilise ce dont elle a besoin et après elle passe à autre chose…

Je sentis ma voix devenir agressif et je soufflai un instant pour me calmer.

- Vous savez maintenant, je ne sais pas si ça vous aide mais je ne peux pas vous en dire plus, je n’ai aucune réelle certitude, seulement de forts soupçons. J’ai simplement deux questions toutes simples qui en vous engage à rien. Je voudrais savoir où deux personnes ont été vendues par votre organisation, un Sindel et un Hinion qui était là il y a quelques mois et qui fouinaient un peu comme moi, on m’a demandé de les retrouver. L’autre question… disons que j’aimerais entendre tout ce que vous savez sur cette mystérieuse personne, comment la trouver et l’approcher surtout. Je ne vais vous dire que je souhaite simplement prendre le thé, mais visiblement si elle venait à disparaître vous ne vous en plaindriez pas, donc vous n’avez rien à perdre, qu’en pensez-vous ?


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Dernière édition par Yliria le Lun 3 Déc 2018 17:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 2 Déc 2018 13:14 
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La Vipère haussa un sourcil aux aveux d'Yliria, semblant à la fois surprise et légèrement incrédule, mais elle se garda bien de l'interrompre. Son regard plus acéré encore tandis qu'elle écoutait les questions de la jeune femme puis, lorsque cette dernière eut terminé, un sourire dur releva les coins de sa bouche et, après un instant de silence elle répondit, songeuse:

"Ainsi notre nouveau dirigeant serait Shaakt... ma foi, c'est surprenant mais... cela expliquerait bien des choses. Quant à vos questions..."

Elle flatta à nouveau le serpent qu'elle portait autour du bras, peut-être pour se donner le temps de soupeser le pour et le contre, puis elle reprit:

"Je ne sais pas où vos Elfes ont été envoyés, tout ce que je puis vous dire c'est que nous les avons bien capturés alors qu'ils fouinaient près de l'un de nos repères et qu'ils ont été chargés sur un navire. Pour ce qui est de votre autre question, il est vrai que la disparition de cette "personne" ne me contrarierait nullement, mais vous en parler me ferait courir un risque considérable, contrairement à ce que vous semblez croire."

Un fin sourire ourla ses lèvres tandis qu'elle ajoutait:

"Je comprends à vos paroles que vous seriez prête à l'affronter si vous saviez où la trouver mais, voyez-vous, je doute quelque peu que vous l'emportiez si cela arrivait. Si vous étiez capturée vivante, vous ne tarderiez pas à lui révéler qui vous a donné les informations et cela me placerait dans une situation extrêmement désagréable. Et puis, rien ne me garantit que vous ne prendriez pas vos jambes à votre cou si je vous laissai libre de vos mouvements. Néanmoins, le jeu pourrait en valoir la chandelle, moyennant une petite précaution."

La Vipère sortit une toute petite fiole, de la taille d'un doigt, d'une poche dissimulée dans sa robe et la tendit à Yliria en précisant:

"Vous voulez que je vous laisse filer et que je vous indique comment trouver cette personne? Alors avalez ceci. C'est un poison mortel qui provoque d'atroces souffrances, mais il n'agit qu'au bout de trois jours. Il existe un antidote, seulement il est très rare et sa préparation exige plus de temps que ce poison n'en laisse à ceux qui l'ont avalé. Votre unique chance de survie sera que je vous donne une dose de cet antidote dans les temps. Échouez, ou trahissez-moi, et vous me précéderez en enfer. Marché conclu?"


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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Dim 2 Déc 2018 21:31 
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La Vipère sembla à la fois étonnée et légèrement incrédule en entendant mon histoire et mes soupçons et après un moment de flottement, elle parla pour elle-même, disant que tout s’expliquait, même si c’était surprenant. Elle répondit ensuite à mes questions après avoir caresser momentanément son serpent. Elle avait entendu parler des deux elfes mais ne savait pas où ils avaient été envoyés, et je ne pus cacher ma déception. Par la suite, elle ajouta qu’effectivement elle aimerait ce débarrasser de cette fameuse personne mais elle prendrait un lourd risque à m’aider. Concrètement elle ne me faisait pas confiance, que ce soit pour le vaincre ou simplement pour le fait d’essayer, disant que rien ne prouvait que je n’allais pas m’enfuir. J’eus envie de lever les yeux au ciel, si j’avais voulu m’enfuir je ne serai pas là à lui parler. Elle finit par dire que cela en vaudrait la peine si elle prenait une petite précaution. Elle sortit un petit flacon qu’elle me tendit et je lui prit doucement en la questionnant du regard.

- Vous voulez que je vous laisse filer et que je vous indique comment trouver cette personne? Alors avalez ceci. C'est un poison mortel qui provoque d'atroces souffrances, mais il n'agit qu'au bout de trois jours. Il existe un antidote, seulement il est très rare et sa préparation exige plus de temps que ce poison n'en laisse à ceux qui l'ont avalé. Votre unique chance de survie sera que je vous donne une dose de cet antidote dans les temps. Échouez, ou trahissez-moi, et vous me précéderez en enfer. Marché conclu?

Je restai un instant à la regarder, interdite. Elle se fichait de moi ? Je regardai tour à tour le flacon et la Vipère en déglutissant avant de le reposer pendant qu’Alyah me hurlait dans mon esprit.

(Non mais refuse ! Je ne vois même pas pourquoi tu hésites !)

(Laisse-moi réfléchir Alyah.)

(Mais réfléchir à quoi ? Tu refuses un point c’est tout ! Tu ne vas quand même pas boire ça !)

(Bon sang Alyah pour l’amour de Meno, laisse-moi réfléchir !)

Je m’étais énervée et elle se tut, vexée. Je contemplai un instant la fiole posée sur la table avant de lever les yeux vers mon interlocutrice.

- Vous pensez sérieusement que je vais avaler ça sans aucune garantie ? Qu’est-ce qui me prouve que c’est du poison, ça pourrait être n’importe quoi en commençant par un somnifère pour me capturer et me livrer dans la minute. Ensuite, admettons, je dis bien admettons, que j’avale ça, qu’est-ce qui me dit que vous allez me dire la vérité après et qu’est ce qui me dit que vous avez vraiment l’antidote ? Je peux comprendre que ma parole seule ne vous suffise pas et honnêtement je ne peux pas vous en vouloir, la torture j’ai déjà goûté, je sais que je craquerai. Mais ça… Vous me demandez de remettre ma vie entre vos mains alors que vous pourriez très bien décider de me trahir même si je réussis et de me laisser crever dans d’horribles souffrances malgré tout.

Je plantai mon regard dans le sien et croisai les bras sur ma poitrine.

- Je ne suis pas stupide, je ne vais pas volontairement m’empoisonner sans garantie. Si vous pouvez me garantir que je recevrai l’antidote à temps, je peux envisager cette solution et tenter le coup, mais autrement, je refuse catégoriquement, je ne vous fais pas assez confiance pour ça. Et dans l’hypothèse où j’accepte vos conditions et que je remplirai cette mission, je veux une contrepartie, je prends tous les risques, donc j’ai une demande en échange, je pense que vous pouvez comprendre que je ne fasse pas ça pour le plaisir non plus. J’avais pour objectif d’acheter la bâtisse qui vous sert de repère, je voudrai juste que vous acceptiez de la vendre tout simplement, je ne vous demande même pas de la céder gratuitement, juste à un prix raisonnable. Après cela vous n’entendrez plus parler de moi.

Je relevai le menton pour montrer ma détermination sans la quitter du regard.

- Ce sont mes conditions : une garantie et une vente en cas de réussite. Je ne pense pas que ce soit un prix trop élevé pour vous débarrasser de votre chef qui risque de tous vous entraînez dans un spirale qui vous fera tous tuer un jour ou l’autre.

Je prenais un énorme risque, mais aux grands maux les grands remèdes. Elle n’accepterait probablement jamais mes conditions donc je réfléchissais déjà à un plan de secours.

(Tu joues avec le feu Yliria.)

(En tant que pyromancienne, j’ai l’habitude.)

(Ne fais pas la maligne ! Je ne pourrais jamais t’aider si tu ne m’écoutes jamais.)

(Et je suis maîtresse de mes choix Alyah, rentre toi ça dans le crâne ! Tu n’auras qu’à me dire « je t’avais prévenu » si ça foire.)

(Je prie pour en avoir l’occasion cette fois…)


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Dernière édition par Yliria le Lun 3 Déc 2018 17:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Lun 3 Déc 2018 13:35 
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La femme écouta le discours d'Yliria avec un indéfinissable sourire au coin des lèvres puis, lorsque l'enchanteresse eut achevé, elle lui rétorqua d'un ton quelque peu sarcastique:

"Très chère enfant, je crois que vous ne comprenez pas bien la situation."

Se redressant, elle alla observer brièvement la rue par la petite fenêtre, puis elle refit face à Yliria et reprit:

"Je n'ai nul besoin de vous droguer pour vous livrer: vous êtes au coeur de notre fief, ici, cernée par toute une armée. Oh, pas de rutilants paladins, non: assassins, voleurs, contrebandiers, mendiants, prostituées, voilà de quoi sont faites mes légions. Inutiles sur un champ de bataille, dans doute, mais ici... vous ne sortiriez pas de ce quartier autrement que ficelée comme un rôti si je décidais que vous ne m'êtes d'aucune utilité."

Elle marqua une brève pause, comme pour laisser Yliria assimiler ses paroles, puis acheva d'une voix dure:

"Vous n'êtes pas en mesure de me dicter vos conditions ou d'exiger des garanties, jeune femme. Je vous donne une chance d'atteindre votre ennemi et de vous en sortir parce que je pourrais y trouver mon intérêt, c'est à prendre ou à laisser."


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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Lun 3 Déc 2018 17:03 
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La Vipère ne se départit pas de son sourire durant tout mon monologue et répondit d’un ton sarcastique qui me fit froncer les sourcils.

- Très chère enfant, je crois que vous ne comprenez pas bien la situation.

Elle se leva, alla s’installer près de la fenêtre et regarda la rue quelques instants puis me fit de nouveau face.

- Je n'ai nul besoin de vous droguer pour vous livrer: vous êtes au coeur de notre fief, ici, cernée par toute une armée. Oh, pas de rutilants paladins, non: assassins, voleurs, contrebandiers, mendiants, prostituées, voilà de quoi sont faites mes légions. Inutiles sur un champ de bataille, sans doute, mais ici... vous ne sortiriez pas de ce quartier autrement que ficelée comme un rôti si je décidais que vous ne m'êtes d'aucune utilité.

Elle fit une pause et je sentis une perle de sueur couler le long de mon dos. J’appréhendais la suite et elle reprit d’une voix dure.

- Vous n'êtes pas en mesure de me dicter vos conditions ou d'exiger des garanties, jeune femme. Je vous donne une chance d'atteindre votre ennemi et de vous en sortir parce que je pourrais y trouver mon intérêt, c'est à prendre ou à laisser.

Je la regardai d’un air qui se voulait neutre mais je ne me faisais pas vraiment d’illusion, je n’étais pas douée pour cacher mes émotions et l’anxiété était parfaitement palpable à ce niveau-là. Je n’avais jamais eu le choix, quelle blague, pourquoi venir me proposer quelque chose si elle me menaçait ensuite ? Elle s’épargnerait bien des peines en me livrant directement. Je commençai à m’énerver.

- En somme je dois vous obéir sous peine de finir morte ou emprisonnée quelque part et la seule alternative que j’ai c’est de mourir à petit feu ou d’attendre votre bon-vouloir pour espérer avoir la vie sauve ? Quelle était l’intérêt de me proposer un marché alors, je n’ai jamais eu le choix pas vrai ?

Ce n’était pas vraiment une question, je connaissais la réponse. Je me pinçai l’arête du nez en soupirant avant de prendre le flacon. J’eus un petit rire amer en ôtant le bouchon.

- J’accepte votre « marché » si gentiment proposé. Je pense que c’est la décision la plus stupide que je prendrais de toute ma vie. Et si je meurs parce que vous ne m’avez pas donné l’antidote, je reviendrai des Enfers pour me venger, soyez-en sûre !

(Yliria…)

(Désolé Alyah.)

Je vidai le flacon d’une traite et grimaçai en tirant la langue tout en entendant le soupir de désespoir de ma faera que je choisis d'ignorer. C’était amer avec un goût d’herbes prononcé. Immonde. Heureusement que le flacon était petit.

- Ah mais c’est dégueu, vous ne pouviez pas donner quelque chose sans goût ? Quitte à boire ce truc mortel il aurait pu avoir la décence d’être agréable…

Je reposai le flacon en continuant de grimacer, j’allais devoir boire un truc, le goût ne partait pas. Je regardai ensuite la Vipère avec une moue résignée.

- Bon… je vous écoute, je n’ai plus beaucoup de temps maintenant…


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Dernière édition par Yliria le Mar 4 Déc 2018 02:41, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Lun 3 Déc 2018 17:36 
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La Vipère se contenta d'un léger sourire en guise de réponse à la question toute rhétorique d'Yliria, puis l'observa boire le poison d'un air satisfait. Aux récriminations de la semi-Shaakte, elle rit légèrement et rétorqua:

"J'y songerai, la prochaine fois que je voudrai vous empoisonner."

Reprenant son sérieux, elle se dirigea vers la porte et, juste avant de l'ouvrir, tourna la tête en direction de la jeune femme et ajouta:

"Il y a un castel abandonné à la périphérie nord de la ville, au bord de la rivière Sarïn. Vous ne pourrez pas le manquer, c'est la seule bâtisse qui ressemble à une forteresse dans le coin et seul un pont de pierre permet d'y accéder. Votre cible s'y trouve, en compagnie de ses quatre gardes du corps. Si vous réussissez votre coup, accrochez un tissu rouge aux créneaux, je vous ferai parvenir l'antidote dans l'heure. Bonne chance, jeune femme."

Ayant dit, elle quitta la pièce sans un regard en arrière et referma la porte derrière elle. Yliria avait désormais trois jours pour venir à bout de son ennemi, ce délai suffirait-il?


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 Sujet du message: Re: L'auberge de Grigwig le Beau
MessagePosté: Mar 4 Déc 2018 02:40 
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La vipère m’écouta sans rien dire, souriant légèrement lorsque je m’énervai et prenant un air satisfait qui me donna envie de la cogner, lorsque je bus le flacon. Elle eut un petit rire lorsque je m’insurgeai du goût ignoble de son breuvage mortel en lui demandant de touver quelque chose de moins désagréable.

- J'y songerai, la prochaine fois que je voudrai vous empoisonner.

Sa réplique aurait pu me faire rire si elle ne menaçait pas de m’empoisonner… en plus de l’avoir déjà fait. Elle reprit son sérieux, se dirigea vers la porte et posa la main sur la poignée avant de se tourner vers moi. Oui, merci de me donner des explications et de ne pas partir en me laissant comme ça après m’avoir fait ingurgiter cette horreur !

- Il y a un castel abandonné à la périphérie nord de la ville, au bord de la rivière Sarïn. Vous ne pourrez pas le manquer, c'est la seule bâtisse qui ressemble à une forteresse dans le coin et seul un pont de pierre permet d'y accéder. Votre cible s'y trouve, en compagnie de ses quatre gardes du corps. Si vous réussissez votre coup, accrochez un tissu rouge aux créneaux, je vous ferai parvenir l'antidote dans l'heure. Bonne chance, jeune femme.

Elle quitta finalement la pièce sans un regard en arrière et j’entendis ses pas dans l’escalier tandis que je réfléchissais à ses paroles. Un castel abandonné qui ressemble à un forteresse ? En voilà une bonne nouvelle, en se débarrassant de ces types, il pourrait servir de commanderie pour l’Ordre. J’entendis des pas dans le couloir et, ayant toujours le flacon dans la main, je me hâtai de le cacher lorsque Sorinion entra dans la pièce, visiblement soulagé de me voir encore en vie.

- Tout s’est bien passé ?

- En quelque sorte, je sais où trouver notre homme et j’ai même trouvé un lieu adéquat pour le bâtiment de l’Ordre si on se débarrasse des quatre gardes et de leur chef.

- Qu’a-t-elle exigé en échange ?

Je le regardai d’un air voulant dire que je ne voyais pas de quoi il parlait mais ses traits se durcir.

- Je ne suis pas né de la dernière pluie, elle n’a pas donné ses informations sans rien en échange ou sans garantie. Nous ne bougerons pas d’ici avant que vous n’ayez craché le morceau.

- Ça va c’est bon ! J’ai trois jours pour m’occuper de ça, sinon je… je…

- Sinon vous mourrez c’est ça ?

J’acquiesçai en silence tandis qu’il soupirait en se passant une main sur le visage. Il avait l’air encore plus dépité que moi. J’avais l’impression qu’il allait me sermonner comme si j’étais une gamine.

- Vous risquez gros, vous auriez dû m’en parler avant.

- Je ne pouvais pas et vous auriez de toute façon probablement été contre, alors c’est mieux comme ça… Je suis désolée.

- Inutile de perdre du temps en palabres stériles, ce qui est fait est fait, il faut que l’on se dépêche. Vous savez où frapper et nous aurons l’effet de surprise, cela est à notre avantage. Nous n’agirons pas aujourd’hui, mais demain.

- De nuit non ? Ce serait plus judicieux…

Il me regarda comme si c’était l’évidence même et je me renfrognai, ce qu’il pouvait être agaçant ! Il s’installa à la table et prit un air songeur et je commençai à réfléchir à un plan de mon côté, mais sans connaître l’endroit, difficile de se projeter. Il attira mon attention en claquant des doigts et je lui renvoyai un regard mauvais, je n’étais pas son chien.

- J’irais en repérage demain, je ne veux pas que vous quittiez cette chambre, vous êtes trop facilement repérable. S’il faut combattre vous vous en sortirez ?

Je haussai les épaules.

- Je débute à peine dans les maniements des armes mais je maîtrise la magie et j’ai quelques petits atouts qui ont plusieurs fois fait pencher la balance en ma faveur. Je ne prétends pas être une pointure, mais je saurai me débrouiller, ne vous en faites pas.

Il me tapota gentiment la tête en souriant légèrement. Je lus une tendresse inattendue dans ses yeux avant qu’il ne se lève pour descendre chercher quelque chose à boire. En le regardant partir, je me disais que je l’avais peut-être mal jugé et que je n’avais pas été très agréable avec lui. Je soupirai, j’irai m’excuser lorsque tout serait enfin fini, loin derrière moi et que je n’aurai plus de raisons de craindre pour ma vie, c'est ce qui me rendait irritable. Je regardai le soleil baissé sur l’horizon par la fenêtre et m’y accoudai en attendant que Sorinion ne remonte. Je me sentis soudain lasse et baillai plus que de raison. Je ne me sentais pas fatiguée physiquement, j’en avais juste assez de tout ça, j’avais hâte que ça finisse. Je fermai les yeux quelques minutes, sans parvenir à faire disparaître cette boule qui me comprimait l’estomac depuis déjà un moment.

Je me réveillai alors que Sithi était à son paroxysme dans le firmament. Une couverture était posée sur moi et Sorinion se balançait nonchalamment sur sa chaise en souriant.

- Ma petite merveille a bien dormi ?

- Bizarrement oui… merci. C’est obligé ce surnom ?

Son sourire s’élargit.

- Non, mais j’aime bien donc je vais continuer de l’utiliser. Je vous ai monté de quoi boire et manger. Rassurez-vous c’est de l’eau claire, je ne vous ai pas pris le truc infâme qu’ils appellent bière par ici.

Je me levai en serrant la couverture sur moi et m’installai pour manger un repas froid et peu apetissant mais je ne me plaignis pas, il l’avait gentiment remonté pour moi après tout. Je finis mon assiette et bu d’une traite la chope remplie d’eau.

- Merci… pour tout.

- Vous me remercierez quand nous aurons réglé ça. Je vais dormir à mon tour, évitez de sortir, même si je pense que nous ne risquons pas grand-chose de la part des hommes de la Vipère à présent.

J’acquiesçai en silence et il se défit de son armure avant de s’accaparer le lit. Je repris ma place près de la fenêtre et passait une partie de la nuit à regarder le ciel en essayant de parler à Alyah mais elle restait muette, probablement toujours fâchée contre moi. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j’avais été particulièrement désagréable avec elle ces derniers temps. Le calme de la nuit fut bientôt rythmé par le léger ronflement de Sorinion et le bruit de la pluie qui commença à tomber et à taper doucement contre les vitres. Demain il allait falloir que je sorte contre l'avis de Sorinion, il était temps de retourner Le voir et je n’aurai peut-être plus d’occasions après ça.


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