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 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Hidirain
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 00:44 
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Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
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Que de souvenirs, alors que je foule la route menant d'Hidirain à Tulorim...j'ai l'impression que cela fait des années que je l'ai empruntée en sens inverse. Je fuyais Tulorim, poursuivi par des humains à la solde d'Averren, l'Ithilauster maudit. Ces mêmes humains qui avaient assassiné Moraen, qui avaient bien failli réussir à m'envoyer en enfer, aussi. Moraen...une autre vie, un autre temps, et pourtant. C'est dans ces contreforts que j'ai également rencontré mon premier Lokyarme, en ces lieux que j'ai affronté des redoutards puis rencontré un Sylphe qui a fait de moi l'héritier de l'arc des Glaces. Tout cela me semble si lointain, je n'ai pas repensé à tout cela depuis des mois, depuis que je me suis engouffré pour la première fois dans le Rock, à vrai dire. Et que d'événements, depuis, que de combats, de rencontres, d'enseignements reçus et donnés.

Je quitte maintenant Hidirain, cette région que je suis venu à considérer comme ma patrie, mais aussi l'Opale de Lune, Lyann, Ethëll, les bougons mais si attachants Thorkins, le Rock et ses souterrains infinis. J'en ai le ventre noué, les larmes aux yeux, presque. Reverrais-je jamais ces lieux, ces êtres? Je ne sais pas. Mais je sais que regarder en arrière et regretter le passé ne sert à rien, l'avenir se trouve devant nous, toujours.

Après les montagnes, les plaines qui entourent Tulorim, quelques bois, ici et là. Nous croisons quelques voyageurs, de rares marchands, quelques malandrins aussi. Mais ces derniers, après un regard oblique à mon équipement, passent leur chemin sans nous ennuyer. Jour après jour nous marchons, ne nous arrêtant qu'à la tombée de la nuit pour prendre un peu de repos, repartant à l'aube après un court entrainement aux armes, histoire de ne pas rouiller. Et puis, après un peu plus de trois jours de marche, nous arrivons en vue de Tulorim, enfin. Je m'arrête lorsque je la redécouvre, cette cité qui pour moi représente surtout de la tristesse. Je caresse l'idée d'aller déposer quelques fleurs sur la tombe de Moraen, au pied du grand arbre qui se trouve dans les jardins de l'université de magie, mais à quoi cela servirait-il, si ce n'est à réveiller la douleur de n'avoir pas su protéger celle que j'aimais?

C'est donc directement vers la zone d'embarcation que je nous dirige, sachant qu'elle se trouve à l'extérieur de la ville et en connaissant plus ou moins l'emplacement. La trouver n'est pas bien difficile, d'ailleurs, il suffit de regarder un moment en l'air pour voir décoller ou atterrir les fabuleux Aynores ou Cynores construits par mon peuple.


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 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Hidirain
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 20:04 
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Inscription: Mar 14 Juin 2016 21:18
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Localisation: Kendra Kâr
Après la forge commencèrent leur véritable périple. Peu à peu, les montagnes laissèrent place aux plaines et des fermes se firent entrevoir. Des bicoques allongées qu'exploitaient généralement de grandes ou de petites familles, chacun de ses membres ayant une tâche à y accomplir. Et on grandissait, plié par le soleil et le labeur. Une bouffée de nostalgie saisit Kay à la gorge quand elle aperçut la première de ces exploitations agricoles. Des années auparavant, non.. Des décennies plus tôt, elle avait aussi été à leur place. Enfant trop petit et trop âgé à la fois. Le dernier-né de la famille s'était mis à travailler avant elle. Avant qu'elle ne fût totalement femme, il s'en était aussi allé. Tous les trois, les trois frères, partis à Exech dans l'espoir d'une vie meilleure.

(Sont-ils même encore vivants ?)

Des bois parsemant leurs routes, des marchands avec leurs carrioles, leurs bœufs énormes ou leur tonne de foin, des brigands parfois - bien qu'ils fissent profil bas devant Tanaëth. Des gens aux vêtements tous aussi différents qu'il y avait d'individus sur cette route, qui les croisaient, les dépassaient ou restaient en retrait derrière eux. Kay s'égara dans ses souvenirs durant toute la journée. Puis celle du lendemain. Et celle du surlendemain. La seule chose qui l'en détournât fut, le soir, le montage (rapide) d'un campement, ses nuits lourdes, sans rêves et, au matin, le bref entrainement qu'elle avait avec Tanaëth, lui pour éviter de se rouiller, elle pour apprendre à mieux se défendre, mieux se protéger en attaquant. À mesure qu'ils approchèrent de Tulorim, néanmoins, ses pensées délaissèrent les souvenirs heureux et tranquilles de son enfance pour s'allonger sur ceux, bien moins plaisants, que lui avaient laissés ses longues années à la ville.

(Lui, en tout cas, doit être encore assez jeune pour coucher avec sa salope.)

Ce n'était pas Tulorim la ville dans laquelle Kay avait voulu s'établir, rêvant d'une vie normale. Non plus n'était-ce Exech dont la sinistre réputation arriva à ses oreilles à point nommé, juste avant son départ. En fait, elle avait carrément oublié le nom de cette ville. Mais pas son nom. Son nom à lui, un pauvre humain qu'elle avait eu la faiblesse d'aimer de tout son cœur naïf. Tout ça pour le retrouver, un jour, dans leur couche commune, avec une autre. Une humaine jusqu'au bout des ongles. Elle devait comprendre, elle lui faisait peur, avec sa double nature. Pas tout à fait humaine, pas tout à fait elfe. Incapable de lui donner un fils. Elle ne s'était pas enfuie ; elle l'avait quitté. Mais en voyant, devant eux, après plus de trois jours de marche à un rythme soutenu, se dresser la ville de Tulorim, ce fut comme si un étau s'emparait d'elle et l'étouffait. Fort heureusement, Tanaëth n'avait même pas eu l'intention d'y entrer ; il se dirigea immédiatement vers les alentours immédiats de la ville, où se trouvait la zone d'embarquement.

_________________
Kay de Kallah, Maître d'Armes et demie-Sindel

Multi : Ædräs


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 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Hidirain
MessagePosté: Lun 20 Mar 2017 00:13 
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Inscription: Dim 25 Sep 2016 22:06
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Qu'il est étrange qu'un objet du quotidien soit imprégné de nouveautés. Le morceau de fusain qui m'accompagne depuis toujours, le cuir de ce carnet qui m'est si familier, les pages usées et de plus en plus griffonnées... Il y a encore un mois, j'y croquais les paysages de la tranquille Hidiran et ses habitants qui se ressemblaient. Le papier est le même, mais son toucher me semble maintenant si doux, il glisse sous la pointe de ma mine. Je l'appréhende différemment alors que je l'ai déjà maintes et maintes fois rencontré. Mais quel bonheur de redécouvrir un plaisir comme si on en avait été privé depuis longtemps.

Je refeuilletais mon carnet et d'une page à l'autre, un nouveau chapitre s'est ouvert. Je ressens encore l'appréhension, la fascination, la curiosité et l'envie de découverte qui ont rendu mon tracé fébrile sur les courbes des paysages de mon voyage. La cime des arbres de la vallée, les monts éternellement enneigés qui protègent Hidirain, les chemins tortueux de la descente vers les plaines, la forêt dense précédant Tulorim, la garrigue impénétrable, les plaines arides aux vignes, pêchers et oliviers gourmands,... Les quelques plantes que j'ai pu récupérer au creux de mes pages ne sont que de faibles témoignages des arômes puissants que j'ai pu découvrir, des changements climatiques que j'ai subis, des intempéries dont j'ai été victime.

Je m'amuse à redécouvrir au fil des feuilles le visage taquin du mignon Carino, dont le sourire en coin m'avait donné du fil à retordre, le portrait de sa famille que j'avais rapidement fait la veille de nos adieux. Je ne les remercierais encore jamais assez de m'avoir guider dans ces bois où je me serais perdue mille fois sans eux. Alors que j'errais entre les arbres tous identiques et tous différents, je me suis installée sur une racine, les larmes aux yeux, au bord de la frustration et de l'anxiété. Et c'est la qu'il m'a trouvé. Carino jouait innocemment avec un filet à papillon et d'après ses yeux écarquillés qu'il avait lorsqu'il m'eut aperçu, je me doutais qu'il ne devait pas croisé souvent de nouveaux visages. Malgré cela, ce n'est pas avec les jambes pendues à son cou qu'il s'enfuit, mais il me demanda plutôt la nature de mes pleurs sourds. Et avec toute l'innocence et la pureté que pouvait avoir un enfant, il me tira par la main vers sa maison, une simple bâtisse faite de rondins de bois qui paraissait bien solide. Ses parents d'abord apeurés par un visage inconnu si près de celui de son fils m'ont ensuite adoptée dans leur famille l'espace d'un soir. Nous discutâmes, jouâmes et rigolâmes, tandis que je racontais mon chemin jusqu'ici et mon ancien mode de vie luxueux comparé au leur. Même si j'ai vécu à l'abri du besoin, je n'ai pour autant pas trouver le bonheur ultime ni mon équilibre intérieur. Mais cette famille, malgré la précarité de ses biens, avait leurs visages illuminés de bonheur si bien que l'âtre autour duquel ils étaient réunis semblait bien pâle.

Le visage angélique d'une Taurion trône au milieu d'une page. Je ne connaissais d'elle ni son nom, ni ses origines, ni même le son de sa voix. Je ne l'ai connu que l'espace d'un instant. Alors que je faisais une simple halte dans mon voyage, à l'abri de la pluie dans le creux d'un arbre, des bruits de lamentations attirèrent mon attention non loin de mon abri. Derrière des buissons bien fournis, à l'abri des regards, une belle et jeune elfe verte se tenait avec désespoir contre un arbre puissant et immense, dont la vie semblait avoir quittée son enveloppe végétale. Entre gouttes de pluies et larmes coulant le long de ses joues, la pauvre Taurion avait du mal à quitter son vieil ami, priant Yuimen de prendre soin de son âme. L'émotion de ce moment prit mon âme en otage et peut-être étais-je en train de violer ce moment d'intimité mais mon fusain glissa seul sur les feuilles, traçant les douces lignes du visage de la pauvre esseulée. Je n'arrive même plus à distinguer lesquelles des gouttes d'eau sur le croquis ou de mon tracé sont ses véritables larmes.

Sur ma dernière feuille illustrée se trouve le vieux couple qui m'escorte encore actuellement, deux âmes d'une bonté sans borne que l'amour a forgé avec le temps. J'étais épuisé par mon voyage et je ne suis pas habituée à ces fortes températures qui chauffe ma peau blanche et fragile. Un insistant mal de crâne avait commencé à s'installer, l'eau commençait également à manquer. Je longeais des vergers d'oliviers et de pêchers et c'est leur odeur gourmande qui me faisait avancer. Et ma route fut arrêtée par deux paires d'yeux malicieux, pleins de sagesse. Noka et Rui, tout deux afférés à la récolte de fruits gorgés de soleil, me regardaient avec leur visage témoignant l'inquiétude, et me tendirent une outre d'eau afin de me désaltérer. Je repris brièvement mes forces avant dans les aider dans leur tâche, pendant que nous faisions connaissance. Noka était une femme très chaleureuse, qui semblait prendre à cœur le bien-être des autres. Rui était quant à lui un peu plus réservé mais n'était pas moins attentionné et fit partager le fruit de sa récolte, d'un goût inégalable. Malgré leur âge et la rudesse de leur tâche, ils mettaient du cœur à l'ouvrage et se taquinaient gentiment de temps à autre. Un vieux couple à l'âme d'enfant.
Est-ce parce que les humains vivent peu de temps qu'ils peuvent garder cette insouciance ou est-ce un cas isolé ? Pour ma part, je ne suis qu'à l'aube de ma vie et le temps qu'il me reste me paraît si long que je suis déjà lasse et privée de l'insouciance qui rend ce couple si beau. Peut-être que Tulorim, notre destination, me permettra de me délivrer, ne serait ce qu'un instant de ma lassitude. Et je ne désespère pas encore de trouver un endroit où je me sente à ma place et que j'y sois acceptée.

Pour l'heure, les murs Est de la ville sont près et des nouvelles aventures m'attendent.

_________________

Multi de Irina, Shaakte, Fanatique et Hild, Humaine de Wiehl, Archère


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 Sujet du message: Re: Route entre Tulorim et Hidirain
MessagePosté: Ven 2 Nov 2018 12:12 
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Inscription: Jeu 20 Sep 2018 20:42
Messages: 121
Localisation: Tulorim
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Le voyage fut long mais relativement agréable. Enfin si on omettait ce fichu crachin qui n’avait de cesse de me tremper jusqu’aux os une fois que nous sortîmes des montagnes. Et comme je ne pouvais pas toujours faire un feu correct car le bois trouvé était souvent humide, je grelottai la nuit. Mais en dehors de ça, voyager avec Alyah s’avéra très sympathique. Nous discutions beaucoup, rattrapant le temps perdu selon elle puisqu’elle aurait aimé venir plus tôt, mais qu’elle ne voulait pas m’influencer lorsque j’étais plus jeune. Elle raconta donc beaucoup de choses sur ces anciens maîtres mais sans jamais parlé de leur fin ou de leurs motivations, simplement des haut-faits qu’ils avaient accompli : sauver des villages, massacrer des serviteurs de l’ombre ou trouver de sobjets aux grands pouvoirs. Elle racontait ça sans montrer de signe de fierté ou de malaise, comme si elle en était totalement détachée.

(Ce sont des histoires anciennes, il n’y a pas d’intérêt à juger des actes oubliés il y a de cela des centaines ou milliers d’années.)

(Des milliers d’années…En parlant de ça… tu ne t’ennuies jamais ? Après autant de temps tu dois avoir tout vu non ?)

Je la sentis perplexe face à ma question.

(Je ne sais pas. Je n’ai pas le même rapport au temps que toi. Donc non, je ne m’ennuie pas vraiment, même si parfois j’aimerais ne pas être totalement immatérielle…)

Je sentis une légère tristesse dans sa voix et la regardai tandis qu’elle soupirait.

(On peut essayer de chercher un moyen de te rendre matériel… enfin physique ?)

Elle sourit.

(Je doute que cela soit possible, mais c’est gentil Yliria. Tu es une maîtresse attentionnée.)

Si j’avais pu je l’aurai câlinée pour la réconforter…

(Non merci, tu m’aurais étouffée avec tes grosses mains !)

(Rhaaa mais pourquoi tu gâches tout ?)

Elle se contenta de rire et je fis de même. Le voyage était vraiment moins ennuyeux avec elle à mes côtés. Je continuai à m’entraîner chaque matin, essayant de maîtriser et comprendre ce Ki que Thanis m’avait rapidement expliqué. Parfois je ressentais la même chose que lors de notre dernier entraînement mais je n’étais jamais sûre de réussir totalement. Je continuai néanmoins, inlassablement, au moins une heure chaque nuit sous le regard de Sithi et peu à peu, cela devint plus facile, plus instinctif, plus rapide et après une dizaine de jours, je commençai à m’y habituer.

Je ne croisai personne durant les vingt jours que prirent le voyage, pas le moindre voyageur, marchand ou bandit. Je restai prudente bien entendu, me dissimulant comme à mon habitude lorsque je voulais dormir et veillant à bien observer mon environnement, notamment dans la forêt au sud de Tulorim. J’avais entendu de sombres histoires sur cet endroit, des disparitions et des gens auraient aperçu des créatures étranges. Vraies ou non, je ne comptai pas vérifier ces histoires par moi-même et je ne fus jamais vraiment tranquille malgré la présence d’Alyah qui veillait elle aussi. Lorsqu’enfin les premières bâtisses de Tulorim furent en vue, à l’aube du vingt-et-unième jour, je fus à la fois soulagée et angoissée. J’étais arrivée, maintenant ma mission commençait.


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