-Message Guilde pour Tal'Aer-
Un bruit aigu fut la porte vers le réveil. Un petit son plaintif, écrasé, comme celui d'une souris qui gémit. Non, un peu plus fort que celui d'une souris.
L'air était humide, moite mais frais. Très frais, mais pas vivifiant pour autant. Non, pas avec cette odeur étouffante de terre. Et cette difficulté pour simplement inspirer de l'air. Un air vicié.
Les yeux qui s'ouvrent, s'habituant assez rapidement à la lumière tant elle est faible. Mais la tête, coincée entre un marteau et une enclume, gémissant à l'unisson avec le rongeur. Non. Le rongeur avait cessé de gémir.
Il fallut quelques moments supplémentaires pour distinguer l'environnement. Une grotte, petite, étroite. Ah moins que ce ne soit une cave? Seule une torche faible éclairait les lieux, posée là sans doute pour augmenter la peur. Car oui, la vision était loin d'être agréable: des rats, des dizaines de rats, certains de la taille d'un chat, pataugeant dans une mare stagnante séparant la grotte en deux. D'ailleurs, à l'autre bout, derrière les rats, près de l'unique et inaccessible torche, une corde semblait s'agiter. Oui, un collet, un rat mort en pendant pathétiquement.
La corde monta alors lentement, avant que le rat ne disparaisse. Un bruit sourd se fit entendre par la suite, comme une trappe que l'on referme.
De ton côté, des ossements. Tout autour de toi, des os jaunis, de différentes tailles, rongés par de fines dents et méconnaissables à présent. Et un peu plus loin, un corps immobile, sur le ventre. Un homme à en juger par la corpulence, sans doute mort.
La dague de la jeune fille, ou plutôt de la vieille femme, avait quitté tes affaires. Sinon rien ne t'avait été enlevé.