L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Mer 30 Aoû 2017 16:01 
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L'homme voilé continuait sa course effrénée jusqu'à la frontière de la ville Tulorienne. Ses pieds battaient lourdement le sol, tandis que paradoxalement, aucun son n'en émanait. Sa course silencieuse était maîtrisé, et grâce au repos dont il avait pu bénéficié plus tôt, il avait la possibilité de mettre à profit ses compétences de manière optimale.

Muet, le sol défilait en-dessous de ses pas dans une vitesse foudroyante. Rapidement, le paysage urbain se changea en plaines arides, puis en forêt dense et épaisse. Remarquant les piques épineuses qui meublaient la flore locale, l'individu encapuchonné décida de prêter doublement attention à son environnement. D'autant plus qu'il avait dans l'intention d’empreinter les voies non-explorées de la forêt, histoire d'éviter les rencontre fortuites.

Malheureusement, les connaissances qu'il avait acquise la dernière fois qu'il s'était retrouvé dans cette forêt n'allaient lui être d'aucune utilité. Du fait qu'il avait tracé un peu au hasard dans ces milieux sauvages, l'attention tournée principalement vers la recherche d'une sortie, qu'à l'exploration des lieux.

Aujourd'hui, ses sens étaient aux aguets, examinant et observant chaque petit détail qui pouvait l'aider à atteindre son objectif.

Finalement, ce fut une ligne de fumée perçant nonchalamment dans les cieux qui attira son attention sur une petite chaumière perdue au milieu de nul part. Sûrement le bercail de sa cible, se dit-il.

(Toujours éveillée, hein ? Soit elle m'attends, soit c'est une couche tard.)

Seth se surprit lui même à croire en les ragots du vieux tavernier. Cette omniscience dont il avait tant entendu parlé hantait son esprit. Seulement, qu'il y croie ou non ne changeait rien au faite que cette cheminée allumée n'annonçait rien de bon.

Dansant toujours sur son pied furtif, l'homme voilé contourna précautionneusement la cabine qui s'offrait à lui dans le but de l'aborder de manière plus sûre depuis son angle mort.

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Dernière édition par Seth Ishvi le Dim 17 Sep 2017 13:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Sam 9 Sep 2017 04:06 
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Accompagnement de Seth -8-



Alors qu'il s'approchait de la chaumière, il put entendre à quelques battements d'ailes derrière lui, un croassement rauque...

Alors que Seth s'approchait de la porte arrière de la chaumière, celle-ci s'ouvrit et le chat passa dans l'encadrement de la porte et lui fit un miaulement qui avait tout l'air d'une singulière invitation à entrer.

Gracieusement, comme tous les félins qui se respectent, le chat à peine visible dans le noir s'écarta du chemin de Seth pour rejoindre les ténèbres. On peut supposer sans en être certain qu'il partait faire une chasse nocturne.

En regardant par la porte, Seth put constater que l'intérieur de la chaumière était simple, modeste, mais très propre et très bien entretenu. La pièce qui lui faisait face était éclairée pas une lampe à l'huile déposée à côté de deux tasses vides de tout liquide sur une petite table basse disposée entre deux chaises berçantes vides. Devant celles-ci, se trouvaient le foyer et dans son antre, suspendu par un crochet de l'eau était en ébullition. Sur le mur du fond, on pouvait voir une porte fermée encadrée par deux étagères remplies de bouquins. Si Seth tourne sa tête vers la gauche, il y verra un balai adossé contre le mur. Et vers la droite, un escalier qui semblait mener vers un deuxième étage.

Quelques secondes après être entrée dans la pièce, la "sorcière" descendit les escaliers, le capuchon lui camouflant en partie le visage.

"Prenez une chaise, l'eau chauffe, je vais vous préparer un bon thé. " Dit-elle sur le ton de la conversation sans interroger Seth sur le pourquoi de sa visite nocturne

Guasina

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Gentil Animateur, pour vous servir


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 Sujet du message: 7 - De 8 à 18 ans
MessagePosté: Lun 11 Sep 2017 13:28 
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Après à ce jour-là, Bartimus vit un semblant de vie paisible. Des épisodes de sécheresse réapparaissent, mais aucune n'atteint l’ampleur de la précédente. Il y a une fête des Morts qui permet à celui-ci de se connecter à ses ancêtres. Il y a aussi les aurores boréales, ce phénomène augmente la ferveur pieuse du garçon qui prie plus régulièrement pendant cette période. Ainsi, la plupart des journées qui s'écoulent entre son anniversaire de 8 ans et son anniversaire de 14 ans se déroulent ainsi.

Au petit matin, juste avant le lever du soleil, il prend son repas. Les provisions provenant de tout le village. En effet, une sorte de communauté d’échange se forme et un troc naturel s’installe parmi les villageois. Lucius le forgeron et Mélia la cultivatrice, ceux-ci contribuent suffisamment à la communauté pour recevoir de la nourriture de la part des fermiers et cultivateurs. Les produits exotiques proviennent des revenus engendrés par la vente des surplus et l’achat de spécialités au marché. Les repas sont souvent accompagnés de pêches et agrumes poussant dans la région. D’ailleurs, il arrive quelques fois qu'il puisse boire du vin puisque les vignes sont fréquentes dans le coin.

Ensuite, dès l’aube, le garçon travaille dans les champs, les jardins et les cultures. Ainsi, il revêt une cape avec un capuchon, une tunique serrée à la taille, des pantalons et des bottes. Il utilise une faux ou une faucille pour couper l’herbe et une fourche pour la manipuler. Il utilise aussi souvent une houe pour tracer des sillages ou pour retourner la terre. Les fermiers utilisent des chevaux et des bœufs afin de les aider dans les travaux. Mais la manutention manuelle est obligatoire pour les jeunes. Cela constitue une partie de leur entraînement physique. Évidemment, les jachères sont fortement utilisées puisque la région est aride et que le sol a besoin de repos. Parfois, pour cultiver de nouvelles terres, il participe aux défrichages et autres corvées de ce genre. Le soir tombé, le garçon court jusqu’au petit lac de son père et se revigore rapidement pour ensuite se diriger aux cours de combat.

L’endroit utilisé pour ces entraînements est le terrain de l’instructeur. Il choisit un endroit contenant plus de sable afin d’amortir les chutes. Cependant, afin de préparer les jeunes à la réalité, il donne parfois des formations sur des sols plus solides comme de la terre battue, du bois, parfois même dans les rochers. Dans les journées chaudes, il utilise les combats dans l’eau afin de garder la motivation des élèves. Plusieurs formes de combat sont pratiquées. D’abord les combats à main nue à distance et au corps à corps, les prises de soumissions, les projections, la domination au sol, etc. Ensuite, des lancées de pierre, de la lutte et des combats au bâton.

Enfin, il retourne au lac pour se débarrasser des odeurs et pour se purifier. Il en profite pour entretenir son jardin personnel et adresser ses prières à Yuimen. Destinée s'absente souvent, mais lorsqu’elle se présente, il en profite pour apprendre le plus de choses possible sur ce monde. Et de jour en jour, il remarque la grandeur de cet univers et cela attise sa curiosité.

Lors de son 14e anniversaire de naissance, il reçoit une formation particulière à la forge. Son père Lucius s’assure de lui enseigner le plus de savoir possible et ainsi le jeune se développe rapidement en musculature et en largeur. En effet, les durs efforts déployés devant le foyer et les puissants coups de marteau sur l’enclume contribuent grandement à cela. Tous les outils qu'il utilise, il les confectionne lui même. Au début, les pinces, les ciseaux, les poinçons, les tranches et les griffes ne sont pas très forts et se brisent rapidement. Mais son père soutient que de bonnes armures et de bonnes armes sont d’abord réalisées par de bons outils et qu’un forgeron doit apprendre comment construire ses propres outils afin d’être plus efficace. Chacun bouge différemment et chacun a une force différente et les outils que le garçon copie au début deviennent de plus en plus personnalisés.

Il commence aussi les entraînements à l’arc et à l’épée de bois bien qu’il garde un faible pour le bâton. D’ailleurs, lors de ses temps libres, il taille des branches afin de s’en confectionner quelques-uns. Il lui arrive à quelques occasions, lors de marches ou de cortèges de marchandises que des truands tentent de s’en prendre à lui en pensant que ce bâton sert à marcher et donc qu’il serait désavantagé par un quelconque handicap. Les soirs, il continue à se baigner dans le lac, à prier Yuimen et à entretenir son petit jardin personnel. Il s’intéresse de plus en plus aux Kendrans et à son tatouage. Le jour précédent son rite de passage il se passe plusieurs choses de particulier…


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Dernière édition par Bartimus le Lun 11 Sep 2017 13:40, édité 2 fois.

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 Sujet du message: 8 - Adulte en devenir
MessagePosté: Lun 11 Sep 2017 13:34 
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Tout d’abord, Destinée l'accompagne. Cela fait 6 mois qu’il ne fréquente pas cette créature. D’ailleurs, malgré les questions insistantes du jeune, elle garde le mystère du rite de passage pour elle. Grâce à ces conversations, il remarque que celle-ci ne ment jamais. Soit, elle donne une réponse incomplète, soit elle refuse de répondre. Ensuite, Lucius vient à son fils et lui dit :

«Personne n’entrera dans la forge aujourd’hui et tu ne sortiras pas tant que tu n’auras pas forgé la meilleure lame que tu aies jamais faite. Voici un dîner. Tu as jusqu’au crépuscule.»

Sur ce, Lucius lui remet un paquet emballé d’un tissu beige. Les plis du tissu, sur le dessus du paquet, chaque pli sont disposés de manière méthodique. Le croisement entre eux forme un «X» plutôt précis. Chaque trait part d’un coin et se rend au milieu en ligne droite. Le tout est formé de façon à ce que chaque bout passe au-dessous du précédent et au-dessus du suivant formant ainsi un paquet solide. Celui-ci, Bartimus le comprend immédiatement, est confectionné par Mélia, sa mère. En effet, il est rare qu’autant d’attention soit portée aux emballages. La coutume prônant l’efficacité, mais la tradition prônant l’absence de femmes lors du rite de passage à la vie adulte des hommes. Ainsi, Mélia peut exprimer son amour et son affection pour le fils qu’elle a élevé.

Bartimus, un peu surpris, hésite quelques secondes, mais en voyant le sourire empli de fierté de Lucius, il comprend que son rite de passage débute aujourd’hui. Ceci étant probablement un défi lancé par son père afin de mériter les honneurs des Wiehls. Ainsi, il entre dans la forge et commence immédiatement à ajouter du charbon et de l’huile dans le foyer. Il fait rapidement monter la température et jette le moule à épée dans la chaleur. Il manipule ensuite d’énormes pinces et émet un grognement en tirant le moule hors du foyer. Il prend un ciseau et une masse et taille la forme du moule afin d’obtenir une arme la plus équilibrée possible. Ensuite, il utilise toutes sortes de retailles en acier et les met dans le pot en céramique. Il porte l’acier en fusion et retire les impuretés qui flottent. Puis, il coule l’acier dans le moule, il coule aussi le reste de l’acier dans un moule à garde et un moule à pommeau. Il commence par refroidir la garde dans l’eau et la façonne avec son marteau, utilisant sa pince pour retenir la pièce et chauffant celle-ci afin de la rendre malléable. Enfin, il saisit des morceaux de cuir et enveloppe la lame encore chaude, il la chauffe et il la frappe à de nombreuses reprises. Après plusieurs heures, il profite d'une pause très rapide afin de manger le repas préparé par sa mère.

Il y a trois tirolis cuits sur le feu déposés sur un urikan. Il s’agit d’un morceau de bœuf cuit lentement dans un four accompagné d’une sauce faite maison par Mélia. 2 tomates écrasées et pillées sont mises dans une casserole avec une feuille de menthe. Le tout est bouilli pendant quelques minutes puis on y ajoute du piment selon le goût. On continue l’ébullition jusqu’à obtenir la consistance désirée. Puis, on ajoute un peu de zeste de citron afin de rajouter des saveurs et du piment selon les désirs. Il va sans dire que le parfum qui s’en dégage est exquis et il engloutit l’urikan pour ensuite savourer les tirolis en gardant les ailes pour la fin. Après cette petite pause de 15 minutes, il reprend de plus belle ses frappes sur la lame jusqu’au soir afin d’obtenir une lame aussi longue, mince et tranchante que voulu. Il pose ensuite la garde et le pommeau. Il profite de la deuxième chauffe pour utiliser un poinçon et graver sur l’épée le symbole qu’il porte sur lui. Après trois heures d’acharnement, il arrive à obtenir un résultat satisfaisant. Alors, il enveloppe la poignée d’un mince morceau de bois puis recouvre le tout de cuir. Il chauffe ensuite des anneaux d’acier et les intègre à la poignée afin de retenir le cuir en place et créer des prises. Les dernières touches se font lentement, la fatigue commence à prendre le dessus et il perd peu à peu la notion du temps. Une fois son travail terminé, une hésitation se loge dans son esprit. L’incertitude s’installe… et si elle ne s'avère pas à la hauteur? Une épée en un jour… impossible de produire un travail de qualité. C’est une simple épée droite et la lame peu à peine trancher. Afin de chasser cet inconfort, il s’installe à la meule et aiguise sa lame.
Lorsqu’il sort de la forge, il remarque que la nuit règne. La lune brillante, pratiquement pleine, éclaire le sol. Désorienté, il se souvient que son père lui avait donné jusqu’au crépuscule et recommence à douter de lui. Lorsqu'il remarque son fils, il se lève de sa bûche puis dit :

«Et bien! Voyons maintenant si tu peux l’utiliser.»

Sur ces mots, Lucius dégaine sa propre lame. Une lame magnifique, produite du dur labeur de ces quatre dernières années passées avec son fils. Les deux ont participé à sa création et Bartimus la reconnaît immédiatement étant donné ses décorations. La garde tout à fait particulière et les ficelles dorées qui y pendent ne mentent pas. Surpris, il baise la tête et impose son épée en guise de défense. Le violent coup prodigué par son père le sonne et le déséquilibre et il tombe par terre.

«Relève-toi!»

Le regard de Lucius, sévère, se dirige dans celui du garçon. Néanmoins, il y perçoit un brin de satisfaction, ou de fierté. Il se lève avec difficulté et reçoit un bouclier en pleine gueule et retombe de suite.

«Allez! Sois un homme de Wiehl et bats-toi!»

Mordant la poussière à deux reprises, le garçon ressent de la colère. Il s’équipe du bouclier sur son bras gauche et prend son arme dans sa main droite.

«Ah bon? Une épée à une main? On a de petites ambitions, mon fils?»

«On va voir.»

Sur ces mots, il s’élance de toutes ses forces avec celle-ci pour attaquer son adversaire. Celui-ci se contente de se déplacer vers la gauche et ainsi éviter le coup. L’élan trop puissant, l’épée se plante dans le sol et il la retire avec difficulté.

«Si elle est trop lourde pour tes petits bras d’enfant, il faut peut-être la tenir à une main!»

En regardant son père s’amuser de plus belle, il comprend que celui-ci essaie d'avoir une ascendance psychologique. Il respire profondément et lui répond :

«Je te dis que nous allons voir.»

Il s’approche, mais cette fois avec plus de contrôle. L’attaque n’est pas très puissante, si elle traverse la défense, elle pourrait blesser, mais en aucun cas ne devrais tuer. C’est justement ce que veut Bartimus. Lucius bloque une grande quantité d’attaques et riposte avec force. Au début, il se soumet, mais la fougue de la jeunesse lui permet de garder son souffle et rester concentré. De plus, une forte coulée d’adrénaline parcourt son corps et il ne ressent plus la fatigue de sa journée. À un moment donné, la lame atteint le bras du forgeron. N’ayant pas d’armure, celui-ci laisse tomber son épée de douleur. Voyant son père atteint de la sorte, il s’arrête et regarde son père avec inquiétude.

«Vous allez bien, père?»

Sur ces mots, Lucius arrête de regarder la blessure et regarde son garçon avec un grand sourire.

«Je suis fier de toi, mon fils! Allez, viens! Nous allons fêter ton héroïsme.»

«Je t’ai blessé...»

«Tous les hommes de Wiehl contribuant à la vie et à l’honneur de notre peuple sont des héros et gagnent leur place parmi les étoiles. Cesse de faire cette tête et viens!»

Puisque son père lui tend la main du bras blessé, il se dit que l’entaille n’est pas si grave et décide d’obéir à la tradition. Ceux-ci se dirigent vers le lac où les deux hommes aiment se baigner.


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Dernière édition par Bartimus le Lun 11 Sep 2017 13:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: 9 - Les adultes font des choix
MessagePosté: Lun 11 Sep 2017 13:38 
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En s’approchant du lac, Bartimus remarque la lueur de grands feux et le son de tambours et de chants. Lorsque les deux arrivent sur la plage, la musique s’arrête et tout le monde fixe Lucius. Il déchire la manche de son chandail afin d’exhiber sa blessure. Il prend le bras de son garçon et le soulève dans les airs.

«Mon fils est un homme!»

Sur ces mots, tous les autres se mettent à crier. Les joueurs de tambour frappent de plus belle et les chants deviennent assourdissants.

«Il nait de la mère. Il apprend de son père. De sa force et son courage. Il protège son peuple. Redoutable combattant. Apprenti forgeron. Tous les hommes sont des héros. Gagnent leurs places dans les étoiles.»

Tous les mâles du village sont présents. La quasi-totalité danse et scande la chanson. Onrald, commençant à se faire vieux, se contente de frapper sur un tambour et de sourire en étant assis sur un rocher. Bartimus se dirige vers lui, son confident, son maître de la sagesse. Il sourit, empli de bonheur, de fierté et de joie.

«Bonsoir Onrald!»

«Bonsoir mon p’tit Barti. Va faire la fête. Je te parlerai plus tard.»

Il hoche de la tête silencieusement et avec un grand respect pour lui. Lorsqu’il se retourne et voit tous les autres en train de festoyer, il ressent une poussée de plaisir et saute dans la danse avec les autres. Ils dansent tous jusqu’à l’aube, jusqu’à ce que Bartimus tombe de fatigue. Tous les autres se mettent à rire.

«Qu’est-ce que tu lui as fait, Lucius?», dit l’un, en train de s’esclaffer.

«Il s’est forgé une épée en un jour le pauvre gamin! Un truc impossible. Il est sorti avec un bout d’acier à peine frapper au marteau. Ce petit malin l’a bien aiguisée, par contre, regardez!»

Il exhibe son bras blessé et l’on peut y voir une entaille plutôt grande.

«Il ne t’a pas manqué le petit!», répond un autre.

«Tu l’as nettoyée?», demande Onrald.

«Mais voyons! Une petite éraflure. Je ne vais pas gémir pour ça.»

Tous les autres se mettent à rire, sauf le vieux sage qui arbore une mine dubitative, mais ne proteste pas.

(Un homme est maître de son destin…)

Quelques heures plus tard, Lucius réveille son garçon.

«Debout fils! J’ai quelque chose pour toi.»

«Le rite n’est pas terminé?», dit-il avec une voix faible.

«En effet, le rite est terminé. Onrald est venu me parler et affirme que la plaie s’infecte rapidement et que je vais bientôt être malade. Je voulais au moins te remettre cette épée que nous avons forgée ensemble. Ce sera une partie de mon héritage sur cette terre lorsque j’aurai rejoint les étoiles.»

«Rejoindre les étoiles? C’est si grave que ça?»

Bartimus essayant de regarder le bras de son père, celui-ci pivote et conserve son bras caché sous de nouveaux vêtements.

«Je suis désolé, mon fils. Tu connais Onrald. Il vaut mieux écouter ce qu’il dit. C’est l’un des plus sages du village.»

«Oui, je sais… et qu’est-ce qu’il a dit?»

«Il m’a expliqué que je pourrai voir la prochaine lune, voire deux, si j’ai de la chance… Il a aussi affirmé que ta place n’est pas ici et que tu auras à combattre pour ta vie toi aussi, alors je suis venu te donner ce cadeau. Je voulais te la donner après le rite… peut-être pas dans ces circonstances… Il a mentionné que tu devais partir avant mon décès et que le village serait en danger dans le cas contraire… Écoutes, fils. Je n’entends pas nos ancêtres des étoiles, mais Onrald semble avoir entendu quelque chose. En tout cas, il n’avait jamais été aussi sérieux avec moi alors… tu devrais aller le rejoindre le plus tôt possible.»

«En danger? Ma présence ici constitue un danger? Mais voyons! Je n’abandonne pas mon père au chevet de sa mort! Tu mérites ta place parmi les étoiles, mais je refuse de te laisser seul dans la maladie! Et je t’ai blessé! Je suis responsable de ta mort et vous voulez que je fuie comme un lâche?»

«Tu n’es pas responsable de ma mort et… la lâcheté ne serait pas de partir, mais plutôt d’ignorer les cieux pour la peine que tu vis. Je comprends que tu aimerais passer ces derniers jours avec moi. Mais les Wiehls te demandent ailleurs et le courage serait de répondre à leur appel. Ne souhaites-tu pas honorer tes ancêtres?»

«Bien sûr que oui… sauf que… je me sentirais seul et affligé de t’abandonner ici.»

«Cesse de pleurer. Comporte-toi comme un homme. Tu es un adulte maintenant! Allez PART!»

Surpris que son père se met à crier, il recule de quelques pas. Cette fois-ci, le regard sévère contient seulement de la colère et du mépris. Choqué par ce comportement, il se retourne et va en direction de sa demeure. Onrald est planté là, au milieu du chemin, à mi-distance du village et du lac.

«Tu te souviens de la Perle Rouge? Amasse tes affaires, embarque pour Kendra Kâr et ne reviens jamais avant ton demi-siècle.»

L’image que Bartimus regarde disparaît rapidement.

«Vite! Il faut partir! Je sens la présence de Yuimen et une force m’attire vers le port de Tulorim.»

Subjugué par les évènements, il reste sur place. Il se frotte le visage et cligne des yeux rapidement avec consternation.

«Vite!»

Une vive douleur s’empare du bras du jeune homme. En regardant la partie douloureuse, il remarque immédiatement sa marque qui rougit, et de légères vapeurs émaner de celle-ci. Encore stoïque, Destinée crie une troisième fois afin de le faire réagir. Ne comprenant pas ce qui se passe, il se dirige en courant chez lui. À l’intérieur, il prend des vêtements, une corde, sa bourse, son bâton fétiche, une gourde et son bouclier d’entraînement. Il attache une ceinture avec un fourreau et y enfonce l’épée n’étant pas réellement adaptée à l’intérieur. Il court en direction du port lorsqu'Onrald l'intercepte.

«On part sans dire au revoir?»

Onrald se tient devant lui. En colère, Bartimus tente de frapper le vieux qui esquive l'attaque.

«C’est de votre faute! Mon père se meurt et vous m’expulsez d'ici parce que vous êtes fou!»

«Je me demande ce que ta mère dirait de ton comportement...»

«Pardon Onrald... Je comprends difficilement cette histoire.»

«Tu n’as pas besoin de comprendre. Ce village a décidé que tu devais partir. Les Wiehls te demandent de mettre un terme aux conflits de notre peuple. Souhaites-tu les écouter?»

«Alors j’ai le choix?»

«Bien sûr, chaque homme est maître de son destin. Ton père n’a pas soigné sa plaie et il est malade. Il meurt avec la fierté de voir sa progéniture devenir un adulte. N’est-ce pas un honneur pour cet homme qui a si bien contribué à la communauté?»

«Qu’en est-il de vous? Votre sagesse contribue énormément au village.»

«Mon heure viendra, mais je ne crois pas mourir de ta main n’est-ce pas?» dit-il en regardant l’arme.

«Oh! Pardon... Vous êtes sûr que nos ancêtres veulent mon départ?» répond Bartimus en rangeant l’épée.

«Pose cette question à ton amie!» rétorque Onrald en tournant les talons vers une chaumière.

(Tu sais quelque chose?)

(Je n’ai pas encore communiqué avec tes ancêtres, mais je me souviens qu’à tes 8 ans tu m’avais demandé de regarder dans ton avenir et je t’avais vu sur l’autre continent. Cependant, l’avenir n’est pas immuable. Chaque décision compte et je vous soutiendrai. Ta douleur s’est calmée?)

(Oui...)

En constatant que son maître réfléchit, Destinée se retire du lien mental. Le silence plane pendant plusieurs minutes.

«Je choisis l’honneur et le respect. Je dois me repentir d’avoir attaqué Onrald, suivre la voie de mes ancêtres et celle de Yuimen.»

(Très bien. Je vous suis maître.)

Encore troublé, il marche vers le port avec hésitation.


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Sam 16 Sep 2017 22:12 
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A peine était-il arrivé au contact avec la cabine que Seth fut interpellé par le miaulement aiguë d'un félin aux couleurs d'ébènes. Similaire poil pour poil au chat qui accompagnait la sorcière plutôt ce jours-là. Peut-être était-ce le même et peut-être que non. Seth n'avait absolument pas l’œil pour ce genre de chose. Les chats noirs ça partait et ça venait dans tout les sens. Même s'il leurs était un peu inhabituel de trainer aux porte d'une forêt sauvage comme celle-ci.

Le jeune homme s'étant visiblement fait grillé par un animal à l'habitat douteux se mit silencieusement en garde, prêt à répondre à toute apparition agressif à son égare. Une seconde plus tard, l'animal miaula une seconde fois avant de pencher légèrement la tête en direction de la porte d'entrée. Ce mouvement, pourtant ô combien vague, prenait un sens très clair dans l'esprit paranoïaque de l'alchimiste. Pour lui, il n'y avait pas de doute à avoir, la bestiole l'invitait à accéder dans le foyer.

Tout d'abord déconcerté, puis ensuite paralysé par le doute, Seth prit finalement la décision de faire un pas dans la direction de l'animal. Un tout petit pas avec lequel il répondait affirmatif à "l'accueil" dont il était le destinataire. Il savait bien que c'était idiot que de vouloir communiquer avec un animal, mais il espérait tout de même lui faire comprendre avec son langage corporel qu'il n'y avait rien à craindre de sa part, qu'il n'avait nullement besoin de se rétracter, ni de faire du bruit. Et le plan semblait plutôt bien marcher, le chat ayant quitté l'ombre de la porte pour se rendre dans les tréfonds du néant.

Haussant les sourcils de confusion, Seth lâcha finalement des yeux l'animal afin de s'engager dans le plus morbide des silences à l'intérieur du logis de la sorcière, prenant soigneusement le temps d'examiner son environnement avant d'entreprendre chaque pas. A priori, la femme aux capacités surnaturelles ne se trouvait pas le champs de vision immédiat qu'il avait depuis l'entrée de la baraque. Il avança donc de nouveau jusqu'à avoir une vue claire du premier étage tout entier.

Le premier détail qui interloqua l'intrus fut la petite table ronde, bien exposée au centre de la pièce et qui accueillait par son dessus deux tasses vides, ainsi qu'une lampe à huile qui servait d'éclairage à la pièce.

( ... ? Vraiment ? Elle m'attendait vraiment ? )

Ensuite, son regard balaya en une seule fois la pièce. Passant tout d'abord par le foyer dans lequel chauffait un peu d'eau, ainsi que les livres qui étaient entreposés dans des étagères de mur et pour finir, les escaliers qui devait mener à l'étage supérieur. A moins que ce ne soit une porte menant à une autre dimension. A ce niveau-là, il ne broncherait même pas si on lui faisait ce genre de déclaration. Quoique, son côté pragmatique essayait encore et toujours de rationaliser les choses. Après tout, il était possible qu'elle ait eut conscience de sa venue grâce à un quelconque dispositif de traque qu'elle lui aurait collée au moment où elle l'avait rencontrée dans la taverne, ou encore, elle aurait pu engager une personne pour surveiller ses moindres faits et gestes et qui l'aurait prévenue grâce à un moyen de communication instantané. C'était tout à fait plausible. Bien plus que l’alternatif selon laquelle elle était omnisciente, tout du moins.

D'un seul coup, le corps de Seth virevolta sur lui même pour faire face aux escaliers. Un son émana depuis cette direction, en un coup d’œil, il témoigna de l'apparition de la sorcière, toujours camouflée par son capuchon. Un pas après l'autre, elle descendait les marches qui devait la mener jusqu'à lui. Puis, d'une voix la plus naturelle au monde, la femme voilée invita son convié à prendre une chaise, le traitant comme un hôte qu'elle aurait attendu toute la journée.

En réponse à son zen, le pèlerin fit un pas en arrière tout en fourrant son bras vers l'arrière de sa chemise, agrippant fermement le couteau qui y était entreposé.

« Vous savez pourquoi je suis là ? »

Si rien ne pouvait réellement lui échapper, alors répondre à cette question devrait être un jeu d'enfant pour elle. Seulement, par simple précaution, il prit le temps de préciser.

« Je ne vais rien vous payer en échange de votre réponse, ok ? ... Ni à la réponse à celle-ci, d'ailleurs. »

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 21 Sep 2017 01:57 
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Accompagnement de Seth -9-



Même à l'intérieur de sa chaumière, la sorcière cachait le haut de son visage. Il n'était possible de voir que sa bouche et son menton qui ne présentaient aucun signe de déformation...sans doute voulait-elle cacher ce qu'elle avait de hideux, tout comme l'avait suggéré l'aubergiste.

Lorsqu'il eut reculé d'un pas, la sorcière leva légèrement la tête comme si elle regardait derrière Seth... Elle demeura silencieuse un instant... et puis à pas feutré, un loup entra dans la pièce, passa tout près de Seth, comme si de rien n'était, sans lui accorder le moindre regard et se dirigea jusqu'à la sorcière. Suite à un geste de celle-ci, il s’essaya et se laissa caresser derrière les oreilles. Ils se regardèrent quelques secondes dans les yeux, suite à quoi, la sorcière se releva et répondit à Seth, tout en lui présentant une fois de plus la chaise berçante près de la table basse.

"Non, je ne sais pas pourquoi vous êtes ici... du moins, je sais que ce n'est pas pour me tuer avec le couteau qui est dans votre dos " Dit-elle calmement, esquissant même un sourire.

"Ne tentez rien à mon endroit, si vous voulez sortir vivant... je suis entourée de beaucoup d'amis." Rajouta-t-elle sur le ton de la conversation, comme si elle lui avait tout simplement demandé combien de sucres dans son thé.

Et puis, elle prit elle-même place dans la seconde chaise berçante:

"Et que me vaut donc votre visite en cette heure ? Vous n'avez pas cru les ragots des clients de l'auberge ? "

Elle se berça doucement attendant patiemment que Seth la rejoigne sur la chaise berçante voisine de la sienne. Le loup pour sa part, était couché non loin de la sorcière, comme s'il n'était qu'un simple chien domestique.



Guasina

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Mer 4 Oct 2017 20:41 
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Droit comme un i, l'homme voilé faisait de légers pas en arrière tandis que son regard restait fixé sur celui de la mystérieuse sorcière. Ses yeux se baissèrent tout doucement jusqu'à se poser sur la partie inférieure de son visage. Son menton et ses lèvres pour ainsi dire, étaient tout deux immaculés de toute sorte de déformation ; Ce qui contre-disait les rumeurs ébruités par le tavernier de Tulorim, selon lesquelles cette bonne femme serait en proie à une déformation faciale.

Seulement, l'heure n'était pas à la méditation. Un feint son de mouvement fit sursauter le brun, juste derrière lui, quelque chose venait de bouger à l'instant même. Instinctivement, il pivota sur lui même avant de faire un grand pas sur le côté. L'instant d'après, il vit apparaître devant lui un grand loup à la fourrure grise, qui évoluait non-nonchalamment au sein du taudis.

Juste après, la voix douce de la sorcière s'éleva dans la pièce, avouant au jeune alchimiste qu'elle ignorait les raisons de son passage. Quelque part, cette réponse soulageait le jeune homme qui commençait à voir les limites de la pseudo-omniscience de la sorcière.

« Eh, bien dis donc. Ça, c'est ce que j'appelle l'art et la manière de casser le mythe. »

Elle n'était pas en pouvoir de répondre à toutes les questions. Ça, il le savait déjà. Cependant, pour s'être faite une telle réputation en ville, elle devait bien être possession d'une ou deux bottes secrètes, et Seth devait bien avouer qu'il était assez curieux d'en apprendre d'avantage à ce sujet. Ces capacités, si elles se révélaient être réelles, seraient un grand atout dans la quête du jeune alchimiste. Par conséquent, il avait tout à gagner à faire ami-ami avec elle.

La propriétaire des lieux semblait être de bonne humeur, ce qui était paradoxal par rapport à leur situation présente. La femme voilée esquissait un début de sourire alors qu'elle invitait son hôte à la rejoindre à table. Et, tandis que ce dernier continuait à la regarder de ses yeux ronds, la dompteuse de loup entamait de nouveau la discussion avec pour commencer des mises en garde bien placés, puis ensuite, une charmante question qui en avait mit sacrément longtemps à se pointer.

Elle lui avait finalement retournée sa question, celle concernant la raison de sa venue.

« ...C'est... Difficile à expliquer. »

Seth décida finalement de relâcher sa posture, laissant ses deux bras se détendre le long de son corps. Visiblement, la sorcière n'était pas offensée par sa présence, allant même jusqu'à entamer la discussion avec l’intrus. Et bien que la situation actuelle n'était pas le résultat escompté par le voyou, il voyait tout de même en cette scène une chance inestimable d'en apprendre d'avantage sur elle.

« On dit que vous êtes omnisciente, est-ce vrai ? »

Le regard du jeune homme défilait régulièrement entre la silhouette de la jeune femme et celle de son animal de compagnie, silencieusement couché derrière elle. La voix fébrile du garçon se faisait faible, comme pour éviter d'attirer l'attention de la bestiole.

« Je cherche quelque chose. Si vous m'aidez à la retrouver, alors je donnerais suite à votre commande de potion. »

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Sam 7 Oct 2017 01:51 
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Le chat ayant apparemment écourté sa ronde de nuit, entra dans la maison et sauta sur les genoux de sa maîtresse. Cette dernière, assise dans sa chaise berçante, fit signe à Seth de prendre place dans l'autre berçante, à sa gauche, séparé de la sienne par une table basse sur laquelle trônait deux tasses de thé.

A la question du jeune homme, la "sorcière" émit un nouveau sourire avant de répondre


"Omnisciente ! ... Ce sera à vous de le découvrir par vous-même "

Elle demeura silencieuse quelques minutes, ne se souciant guère de laisser le silence les entourer puis elle reprit.

"Mais si je vous ai laissé pénétrer dans ma demeure, c'est pour une seule raison, je me demande... Quand est-ce avez-vous vu Rick pour la dernière fois ? "

Dès qu'elle eut prononcé ce nom, le chat se leva et sans quitter les genoux de sa maîtresse, il se cabra et feula en direction de Seth.

"N'ayez crainte, il est un peu ... possessif ! "





Guasina

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Ven 22 Déc 2017 06:21 
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73. Avant le plongeon.


Sump et la cité de Tulorim se regardaient en chien de faïence depuis plusieurs heures maintenant. Pour le gobelin sauvage, il s'agissait toujours d'un exercice difficile que de pénétrer tout seul dans une ville grouillante d'Humains. Il avait pourtant déjà pratiqué deux fois cet exercice auparavant mais la trouille était toujours là... Sekteg ayant toujours vécut seul, traverser une marée d'humain n'avait rien pour le séduire. De toute façon Sump restait méfiant, presque paranoïaque par rapport à tout et n'importe quoi, notamment par rapport aux choses qui lui étaient inconnues. C'est d'ailleurs cette méfiance à l'égard de tout qui lui permettait d'être encore en vie aujourd'hui. Et au vu de ses précédentes expéditions citadines qui ne s'étaient pas avérées de tout repos, il s’avérait qu'il avait plus que raison de conserver sa méfiance.

Mais aujourd'hui de toute façon, Sump n'avait pas le choix. Il devait pénétrer dans l'enceinte de cette ville. En effet il était là parce qu'il était maudit. Par une malédiction nommée autrefois la maladie du "fruit qui pourrit", une très ancienne peste anti-gobelins. C'était arrivé tout bêtement : Une magnifique dague dorée posée sur un autel, une main gauche sale et verte tendue pour s'en emparer...Une seconde plus tard une explosion et un Gobelin volant. La relique était protégée par un bouclier magique qui non content d'expulser le Sekteg à plusieurs mètres de là, lui avait aussi injecté quelque chose dans sa main griffue. Une sorte de lèpre qui s'étendait lentement, pourrissant les membres petit à petit. Et il devait maintenant trouver, dans Tulorim, l'individu qui le libérerait de cette malédiction.

Cachée sous les bandages qu'avait mis en place le mire de Yarthiss, Sump ne pouvait voir l'étendue des dégâts qu'avait causé la malédiction, mais à la douleur lancinante qui irradiait de sa main gauche, au fait qu'il ne pouvait pratiquement plus la bouger et à l'odeur qu'elle dégageait, il sentait bien qu'il fallait prendre tout cela au sérieux. Et à raison puisqu'il avait appris quelques jours plus tôt que s'il ne faisait rien pour régler ce problème, il allait en mourir. Et Sump ne voulait pas mourir. Pas alors qu'il commençait enfin à devenir quelqu'un. Il possédait une relique à la ceinture, avait vécu des tas de choses et s'en était sortis... et aujourd'hui il venait même de changer de vêtements pour aborder les gens de Tulorim de la meilleure des façons. Il avait effectué des progrès faramineux que même lui, Sump, gobelin sauvage complètement asocial et c'est rien de le dire, arrivait à remarquer. Il ne pouvait donc pas se défiler. Même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait... Il prit une profonde inspiration et réunissant tout son courage fit un pas en avant en se promettant de ne pas reculer. Il était génial il pouvait le faire. Tout allait rouler.

Suite.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 4 Jan 2018 16:57 
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81. Survivre.


Sump était plus qu'un survivant, on pouvait le dire.

Trois printemps et un hiver fut l'âge auquel Sump dut apprendre à survivre par lui-même avec la nature pour seule amie mais également pour seule ennemie. Il en vécut des journées pénibles où il creva de faim, des soirées où il creva de froid. Des journées où il manquait de se faire tuer par quelque prédateur, des soirées qu'il passait à trembler sous la pluie. Pendant treize années Sump s'était endurci chaque jour, avait progressé chaque jour. Et alors que les saisons passaient, la famine se faisait de plus en plus rare à sa porte, sans cesse repoussée par l'habileté grandissante du gobelin à cueillir végétaux, fruits, champignons, à chasser rongeurs, oiseaux et reptiles. Qu'il échangeait parfois contre des services ou des connaissances. On lui apprit par exemple à faire du feu et un cordonnier lui fit un baluchon en cuir de hase... Au-delà d'un survivant donc, Sump devint...un humain. Peu à peu il ne se contenta plus de survivre, il chercha à rendre son quotidien plus confortable.

Hélas cette époque fut révolue à partir de l'instant où Sump se fit raccourcir d'une main. Avec deux, le gobelin fut tout ce qu'il y'eut de plus farouche. Agile comme le chat et habile comme le singe, il était rapide, pouvait grimper jusqu'au faîte de n'importe quel arbre et pouvait, en ces temps bénis, attraper deux choses en même temps et faire deux choses en même temps. Comme d'une main, saisir un lapereau derrière le cou et de l'autre le saigner d'un coup de dague. Merveilleuse put être la vie de Sump grâce à ses deux mains.
Mais avec un moignon, ce fut un manque qui se créa dans son existence. Il se rendit compte que rien n'était plus pareil. Grimper à l'abri d'un haut arbre n'était plus pareil, chasser les lapins n'était plus pareil. Même se vider les narines le matin n'était plus pareil. Tout devint plus dur, plus frustrant. Le Gobelin passa par plusieurs phases d'abattement lorsque ces découvertes se frayèrent un chemin au travers de son esprit primitif. Il fut parfois si diminué par la fatigue causée par la douleur fusant de son moignon et par le désespoir d'avoir perdu la moitié de ses facultés physiques qu'il dut même se résoudre à voyager par la route. Alors que Sump exécrait les routes.

Il avait toujours prit soin de les éviter comme la lèpre. Emplies d'humains prêts à lui causer des soucis, il était en outre un criminel recherché dans bien des endroits maintenant, ce qui exigeait discrétion et même invisibilité. Puisque si tout commença à Dehant, on l'avait traqué jusqu'à Tulorim. Ville qu'il quitta après bien des soucis, avec aux trousses un colosse sanguinaire ne vivant maintenant plus que pour se venger de lui. Voyager par la route représentait donc un risque non-négligeable de se faire attraper et Sump n'aurait jamais pensé le prendre un jour. Mais il décida en effet de faire fi de sa propre règle et foula de ses bottes la piste menant vers l'ouest de Tulorim, la cité des voleurs. Et heureusement qu'il le fit car c'est sur cette piste qu'il tomba sur un marchand ambulant qui lui sauva la vie. Celui-ci lui vendit des petits sacs de graines nourrissantes comme du maïs et du riz, quelques morceaux de bœuf salés, une gourde remplie d'eau de source et un chapeau de paille tressée pour protéger son crâne du cagnard du nord. Car si Sump perdit sa main au cours de ses aventures, ces dernières, pour compenser, firent de lui un gobelin riche. Il possédait en effet un sacré butin que bien des gens pourraient jalouser et qui pourrait assurer la survie de Sump durant un bout de temps.

À partir de là, toujours dans sa quête de fuir le comté, le gobelin multiplia toutefois les nouvelles expériences et les contacts avec les humains et déjeuna plus d'une fois dans une auberge, se régalant de ragoût de viandes autrement plus savoureuses que son ignoble bœuf salé et de fayots autrement plus onctueux sous la langue que son riz trop sec. Il ne restait toutefois jamais bien longtemps au su et au vu de tous, se sachant toujours pourchassé, et regagnait bien vite, une fois le ventre plein, le couvert de quelque forêt sèche du comté de Wielh. Il traîna ainsi quelques jours durant dans les alentours du Comté. Après tout, il était guéri de sa maladie à Tulorim alors pourquoi se presserait-il ? Sump prit donc peu à peu confiance en lui et décida un jour qu'il ne voulait plus dépenser d'argent mais en subtiliser. Il attendit le milieu de la nuit et attendit encore, jusqu'à être sûr que personne ne pointerait plus son nez sur ce bout de piste. Avec sa seule main, il s'échina ensuite à grimper en haut d'un arbre à fleurs roses surplombant la dite piste et attendit encore tout en pestant contre la difficulté ridicule de ce qui fut auparavant son activité favorite. Il resta néanmoins concentré car il dut choisir sa proie avec minutie. Elle devait être seule, faible mais néanmoins posséder les signes d'une bonne situation pour que le coup en vaille la chandelle. Après des heures d'attente, alors que l'aube arrivait timidement avec ces douces lueurs rosées et dorées, il fut enfin récompensé pour sa patience. Juché sur un splendide palefroi, un jeune individu trottinait dans sa direction, vêtu d'un pourpoint haut en couleur et en froufrou ainsi que d'une longue cape retenue sur un coin de sa poitrine par une scintillante broche contenant une grosse pierre précieuse rouge en son centre. Dès que le godelureau passa sous la branche du sekteg, celui-ci se laissa tomber, dague dorée dégainée. Mais le gobelin avait mal préparé son coup et atterrit sur la croupe du cheval qui avec un hennissement, se dressa sur ses pattes arrières, manquant de faire choir son cavalier et envoyant Sump rouler dans la poussière. Ce dernier n'attendit pas que le jeune homme reprenne le contrôle de sa bête pour détaler dans la nature, furieux de s'être à nouveau mit en danger pour rien et frustré d'avoir échoué.

C'est toutefois ainsi que Sump survécut à son errance dans le comté de Wielh. Un jour cependant, il sortit du comté pour des contrées beaucoup moins charmantes.


Suite

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Lun 13 Aoû 2018 14:26 
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C’est ainsi, le jour de mon vingtième anniversaire, que je me vois vendu par ma propre mère à des brigands pour payer les dettes de mon père. Sans que j’y puisse rien faire. Ces chiens violents m’emmènent sans plus tarder à leur campement, me ballottant comme un paquet sans que mon poids ne paraisse troubler mon porteur musculeux. Nous marchons – enfin, ils marchent - pendant un temps qui me semble interminable, jusqu’à atteindre l’orée de la forêt du pays de Wiehl, par-delà la garrigue. Je tente plusieurs fois de me plaindre de ma main blessée, leur indiquant que si je perds tout mon sang, leur garantie sera fichue et que je ne serai bon à rien, tout ce que ça me vaut, ce sont des bourrades violentes de mon porteur qui m’intime de la fermer. Quels rustres. Et moi de mon côté, je manque de tourner de l’œil à chaque pas du mastodonte. D’autant plus que je n’ai rien à faire à part poser les yeux sur cette plaie ouverte qui ne demande qu’à être soignée.

(Si ça se trouve, je vais devoir me la faire amputer, de leur faute !)

Je blêmis encore plus à cette pensée, et me contente de détourner la tête, le cœur au bord des lèvres. Il ne manquerait plus que je lui vomisse dans le dos… Ou que je tourne de l’œil. Qui sait ce qu’ils pourraient me faire, si je suis inconscient ?! Guère plus ni moins que ce qu’ils me feraient en étant réveillé, à vrai dire, après réflexion. Je ne fais pas le poids contre eux. Pas même contre un seul d’eux. Aussi, je me laisse aller à mon sort, dépité, toujours pas remis de la trahison familiale de ma propre mère.

Nous finissons par arriver à leur campement, quelques tentes de toile blanc cassé plantées dans une petite clairière. Un bref comptage m’amène à un maximum de dix âmes vivant ici. Un tout petit groupe de bandits, donc. Presque une affaire familiale, en soi, si ce n’est que je n’aperçois pas l’ombre d’une femme à l’horizon. De solides gaillards, pour la plupart, qui pointent leur nez à notre venue, me regardant avec circonspection. Puis, soudain, je me sens projeté, tombant brusquement aux pieds de mon porteur dans une chute aussi brève que violente, me laissant à peine le temps de pousser un cri effrayé et aigu laissant tout le soin à l’assemblée d’admirer ma profonde virilité. Je me ramasse un peu, restant toutefois à genoux sur le sol et jetant un regard malade à ma main dont la plaie est maintenant engluée de terre et autres morceaux de végétaux morts jonchant le sol de la petite clairière sèche. Mais je n’ai le temps de me plaindre qu’une voix intervient, brusque et sèche.

« C’est quoi c’te mauviette que vous ram’nez là ? »

Celui qui a pris la parole chez moi, qui semble être le chef de la petite expédition, répond alors que mes yeux se dressent sur celui qui, apparemment, est le dirigeant de ce groupe de hors-la-loi. Je tombe sur un visage buriné, dur et sec. Une épaisse moustache marron surplombe deux lèvres plissées de mécontentement, soulignant un nez plusieurs fois brisés, si l’on en croit ses courbures sèches. Il a le crâne rasé, à l’exception d’une ligne centrale de cheveux qu’il porte longs et qui retombent sur le côté de sa tête en une mèche désordonnée. Cette-même ligne se termine en catogan lâche à l’arrière de son crâne. Une coiffure qui laisse apparaitre plusieurs cicatrices anciennes sur sa peau tannée par le soleil et les années, bien qu’il ne semble pas si âgé. La quarantaine bien tapée. Le finaud s’exclame, donc :

« L’pêcheur était pas là. Il a pas pu payer. C’type, c’est sa garantie. C’est son fils. »

Le chef n’a pas l’air fort content. Il crache par terre et éructe :

« J’avais dit sa fille, bande de mous du bulbe ! Sa fille ! Ça a l’air d’être une foutue gonzesse, ça ? »

Il dresse vers moi un regard rude et accusateur, dont l’éclat se mêle à celui du double anneau qu’il porte à l’oreille droite. Je baisse les yeux, intimidé, n’osant pas en placer une de peur de me faire battre à mort. Il n’a vraiment pas l’air commode. Le finaud rétorque, sur la défensive.

« Sa fille était là, mais à l’article de la mort. Pas sûr qu’elle ait même pu survivre au trajet jusqu’ici. On aurait eu l’air malin avec un cadavre sur les bras. »

J’entends le chef grommeler, et finir par conclure :

« Ouais. Bon. C’mieux que rien, on va dire. »

Il s’approche de moi et m’agrippe d’une main ferme sous le menton, me forçant à redresser la tête vers lui. Ma chétivité évidente semble si peu appropriée à son groupe de bandit que je ne compte que sur l’espoir qu’il me renvoie vite fait chez moi. Tout en craignant que si je ne le satisfasse pas, il me tue simplement sans aucune considération.

« Toi, l’fils de pêcheur. T’sais repriser les habits ? T’sais préparer la becquetance ? »

Ébahi, je ne sais que répondre. Mes yeux clairs se perdent en interrogation dans son regard sombre et sévère. Ils veulent vraiment faire de moi leur bonniche ? Sa mine me pousse à répondre rapidement :

« Heu… heu je peux me débrouiller. Je crois… »

Le charisme d’une huître creuse, comme d’habitude. Il crache à nouveau au sol et me lâche brutalement le visage.

« Bon. Ça f’ra l’affaire. Mais t’avise pas d’essayer d’nous fausser compagnie, ou d’discuter les ordres. Sinon j’t’apprendrai à jouer les héros pour sauver ta frangine. »

Je veux répondre que je n’y suis pour rien, que c’est ma mère qui m’a honteusement échangé contre sa fille, mais les mots restent bloqués dans le fond de ma gorge. Et au final, ça m’arrange presque. Au moins ai-je une quelconque valeur de courage à ses yeux, même mensongère. C’est bon pour le moral, dans ma situation. Il continue.

« Va laver et faire bander cette main, morveux. Puis va dans la tente de queurie pour peler les racines pour l’dîner. »

Des patates aux racines, décidément, mon destin est scellé. Je m’exécute sans me laisser prier : au moins ai-je l’autorisation de me faire soigner, enfin. Et me voici devenu, en quelques heures à peine, le larbin d’un groupe de maraudeurs. Vie de merde.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Mar 11 Sep 2018 21:19 
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Il faisait chaud. Le soleil tapait durement sur les pierres et les pins parasols avaient laissé place à des buissons d'ajoncs qui ne protégeaient guère de ses attaques. Faëlis en venait presque à apprécier d'avoir dû laisser une partie de son armure derrière lui.

Ses compagnons supportaient cela sans grandes difficultés. Les mercenaires avaient l'habitude et Aliéna... c'était Aliéna. Elle avançait la tête haute, déterminée. L'elfe avait bien sûr déjà remarqué qu'elle était fort belle, mais plus il l'observait, plus cela lui semblait évident. Pourquoi une femme aussi sublime se serait-elle mise au service d'Oaxaca ? Son courage était celui d'un chevalier, du genre à affronter vaillamment les forces de ténèbres plutôt que de se joindre à elles... Mais peut-être que tout ceci avait déjà commencé à changer ? En tout cas, il ferait tout pour la pousser dans cette direction.

En attendant, la direction, c'était elle qui la donnait. Elle savait quelle route allaient emprunter les lutins, et Faëlis et les Tigres écarlates ne pouvaient que suivre. Au bout de plusieurs heures, ils trouvèrent une sorte de chemin, guère plus qu'une piste d'animaux, qui passait à travers les fourrés. Elle disparaissait souvent, là où le sol devenait rocheux, ce qui rendait son tracé difficile à suivre, mais cela correspondait bien à ce que Faëlis imaginait d'une piste de lutins.

« Il ne reste plus qu'à les trouver... D'autant qu'on ne sait pas s'ils arrivent ou s'ils sont déjà passés. »

Il reçut un petit caillou derrière le crâne. Jetant un regard derrière lui, il vit Juliannos qui était penché par terre. Quelque peu surpris, l'elfe lui demanda si c'était lui qui avait fait ça, suscitant un haussement de sourcils surpris.

« Fait quoi ? »

« Pas grave. » maugréa Faëlis.

Il entreprit de monter sur une pierre plus grosse pour inspecter les alentours quand un autre caillou le toucha. Juliannos était toujours penché sur la terre caillouteuse et le tire venait encore de sa direction.

« Mais qu'est-ce que ça veut dire ? » s'énerva l'elfe.

L'autre lui répondit par un regard de plus en plus étonné. Aliéna se tourna vers eux, agacée :

« Mais qu'est-ce qui vous arrive ? »

« Il me jette des cailloux ! » se plaignit l'elfe blanc.

« Mais ce n'est pas vrai ! » rétorqua le jeune humain.

« Mais vous avez quel age ? » s'énerva la femme aux cheveux blancs.

Ils allaient hausser le ton quand le woran fit un signe en reniflant :

« Des lutins. Pas très loin. »

Juliannos se releva d'un bond... et un lutin tomba de son sac avant de déguerpir à toute vitesse. Il resta un instant bouche béé, avant de rougir.

« Pas très loin, en effet... »

Il n'eut pas le temps d'en dire plus : une dizaine de lutins surgirent partout autour d'eux, armés de frondes, de petits arcs et de lances comme des aiguilles. Ils étaient cernés. Faëlis ne put retenir un sourire crispé :

« Et pas qu'un... »

Un lutin dont le chapeau avait la forme improbable d'un épi de maïs s'avança, fièrement dressé sur le dos d'une belette domestique :

« Je suis Epi Tanpi, chef de cette expédition ! Que font des grandes-gens sur notre chemin ? »

Les mercenaires, ainsi qu'Aliéna, avaient tiré leurs épées, mais Faëlis leur fit signe de se calmer et s'avança. Il allait falloir faire preuve de doigté et de courtoisie et il était clairement le seul, ici, à posséder ce genre de talent.

« Salutation, fier commandant Tampi. Nous sommes des voyageurs en quête d'aventures, et il semble que nous l'ayons trouvé. »

Epi plissa les yeux, soupçonneux :

« Ne seriez-vous pas ici pour nous voler ? »

« Que non point ! Pourquoi voudrions-nous vous dérober ? Je ne vois rien de valeur ici. Je me trompe ? »

Des murmures montèrent partout autour tandis que le chef lutin prenait un air embarrassé :

« Certes non, certes non. Nous... revenons de la cueillette de myrtille. »

Faëlis adopta aussitôt une mine réjouit :

« Voilà qui tombe fort bien ! Nous avons oublié quelques provisions, nous serions ravis de vous acheter des fruits sauvages à un bon prix ! »

Le lutin, pris au dépourvu, protesta :

« Non ! Non ! Tuile-au-rime en a besoin ! »

« La cité de Tulorim est encore proche, nous vous paierons assez pour acheter le triple ! Nous-même, nous manquons de temps pour faire demi-tour. »

Dans un sursaut d'astuce, le lutin saisit cette perche. De toute façon, Faëlis était maintenant convaincu : ils avaient trouvé le groupe qui avait les gants. Ils devaient les garder cacher hors de vu, dans un buisson ou derrière un rocher. Epi s'étonna :

« Mais pourquoi tant de hâte ? Quelle est votre urgence ? »

« Hélas, un groupe de bandits parcourent cette région. Nous craignons qu'ils n'aient une certaine avance sur nous et souhaiterions les retrouver au plus vite. »

Les murmures du groupe reprirent de plus belle, teintés d'inquiétude. Le lutin tenta de les rassurer :

« Aucun bandit ne passe par ici. C'est trop loin des routes marchandes des grandes-gens... »

Ce à quoi Aliéna répondit par un laconique :

« Donc ceux-là n'existent pas ? »

Elle pointait du doigt un nuage de poussière qui s'élevait au loin. Les yeux perçants de Faëlis ne laissaient guère de doute. C'était des cavaliers ! Ce foutus bandits avaient des chevaux ! Car il devait s'agir d'eux. Les lutins avaient raison : personne ne passait par ici, habituellement...

Un vent de panique se répandit sur le groupe. Il allait falloir trouver un moyen d'affronter cette troupe tout-à-fait conséquente !

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Dim 30 Sep 2018 20:21 
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Ils avaient au moins un avantage : le terrain escarpé et encombré de buisson n'était pas propice au déplacement des chevaux. Ceux-ci s'étaient manifestement rendu à Tuile-au-rime pour ensuite redescendre vers la ville humaine en espérant croiser les lutins, mais ils n'avaient peut-être pas prévu de devoir traverser un secteur aussi accidenté.

Malgré cela, ils approchaient à grande vitesse et rien, à proximité n'était assez haut pour se cacher ! Pour tout dire, ils les avaient sûrement déjà repéré... Les lutins voulurent se disperser pour se cacher mais Faëlis les dissuada, leur expliquant que c'était pour eux que ces gens venaient, ou plutôt pour ce qu'ils transportaient. Une lueur de colère traversa les yeux du chef des lutins :

« Qui qu'ils soient et qui que vous soyez, vous ne les aurez pas. Ils sont mieux défendus que vous ne le pensez ! »

Juliannos, inquiet, voulait surtout savoir ce qu'ils allaient faire pour s'en sortir. Zorkas, le vétéran, désigna un petit amoncellement de rochers. Il serait plus facile de s'y défendre contre des cavaliers. Déjà que le terrain empêchait toute charge, là-bas, ils seraient même obligé de mettre pied à terre.

« Du moins s'ils sont malins. Mais si ce ne sont pas de vrais militaires, ils vont penser pouvoir continuer à cheval et là, on aura un gros avantage. » ricana le soldat.

En voyant la bonne vingtaine de cavaliers qui arrivaient, Faëlis se retint de signaler qu'il doutait que ce soit suffisant. Il avait quand même raison : ils n'auraient pas de meilleures chances ailleurs. Les lutins décidèrent d'un commun accord de les suivre. Il fallait se mettre en position au plus vite pour être prêt à accueillir les attaquants.

Faëlis recommanda aux archers lutins de se mettre en hauteur, avec lui. Ce n'était pas de la lâcheté, c'était une position avantageuse ! Aliéna et les mercenaires se placèrent entre les rochers et les buissons, bien en vue pour attirer l'attention mais suffisamment à couvert pour ne pas encaisser de plein fouet l'assaut des cavaliers. Plusieurs lutins se dispersèrent dans les fourrés pour se mettre à l’affût. Leur peuple n'était pas un peuple guerrier, mais comme pouvait le constater l'elfe, les croire sans défense serait une erreur fatale...

De son point de vue, Faëlis guettait l'arrivée des cavaliers. Ceux-ci progressaient difficilement sur le terrain accidenté. Il n'y avait cependant aucun doute sur le fait qu'ils les avaient repérés et venaient au combat. Sûrs de leur supériorité numérique, ils ne s’embarrassaient pas de stratégie, et le jeune homme ne tarda pas à remarquer que certains progressaient plus vite que d'autres. Sans même s'en rendre compte, le groupe se séparait ! Les archers lutins demandèrent s'ils devaient tirer mais Faëlis les en dissuada. Une volée de flèches pourrait les amener à reformer les rangs, il fallait d'abord les laisser se séparer, et n'attaquer que quand il serait trop tard pour revenir en arrière.

Le cœur serré, l'elfe se demandait quand même s'ils avaient vraiment une chance. L'ennemi était nombreux et déterminé. Il faudrait réussir chaque flèche, rester concentré, et être prêt à soigner ceux qui en avaient besoin. Et sinon... sinon, il fallait prier. Il n'y avait pas grand-chose de plus qu'ils puissent faire. La dernière bataille à laquelle il avait participé, sur Elysian, avait été un échec pour lui. Il n'osait même pas chercher à savoir si les forces du mal l'avaient emportées au final. Il voulait combattre le mal, mais en avait-il jamais eu les moyens ? Il n'était qu'un petit courtisant, formé à l'archerie parce que tout noble digne de ce nom devait suivre une formation militaire, mais à part ça, que valait-il ?

Hé bien, c'était le moment de le savoir. Alors que les premier cavaliers arrivaient, son cœur se sera et il leva son arbalète pour donner le signal aux archers lutins.

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 Sujet du message: Re: Les terres autour de Tulorim
MessagePosté: Jeu 18 Oct 2018 21:05 
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Une volée de flèches parti droit en direction des cavaliers. Les flèches lutines étaient courtes, mais elles n'étaient pas moins pointues, et le cavalier de tête tomba avec un trait dans l’œil. Profitant de la maniabilité de sa petite arbalète de poing, Faëlis décochait encore et encore. Sa cadence était largement inférieure à celle des archers et son arme à peine plus puissante. Même les pauvres pourpoints en cuir des mercenaires fournissaient une protection suffisante, mais il savait compenser par de la précision.

Un cavalier se précipita vers le rocher où il se dressait en brandissant une lance. L'elfe bondit sur une pierre voisine puis, n'ayant pas le temps de recharger, il ramasse une petite pierre qu'il lança habilement sur le visage de l'ennemi. Celui-ci continua sur sa lancée en se tenant le front d'une main, ce qui donna le temps à Faëlis de recharger. Quand l'homme se repris et fit volte-face avec sa monture, il fut accueilli par une flèche dans la gorge qui le tua net.

À ce moment-là, les guerriers embusqués jaillirent de toute part, frappant les hommes et les chevaux. Les lutins bondissaient sur les jambes des attaquants et les escaladaient avec une vivacité incroyable. Les tigres écarlates, parfaitement soudés, formaient un bloc compact qui percuta le flanc des cavaliers. Zorkas usait de sa lance pour les jeter à terre, protégé par le bouclier de Julianos. Shered se précipitait en feulant sur les blessés pour s'assurer qu'ils ne se relèvent pas.

Malgré cela, les cavaliers continuaient à arriver. Frappant de leurs lances, leurs masses et leurs haches, ils rejetaient les lutins avec rage, leurs chevaux piétinant et soulevant un nuage de poussière. L'un d'eux jeta un couteau de lancer vers Faëlis, qui esquiva tout en rechargeant son arme. L'homme se préparait déjà à tirer à nouveau quand un majestueux oiseau blanc et noir, aux plumes teintées de bleu azure se laissant tomber sur lui, lui éraflant le visage. Cette distraction suffit à Faëlis pour finir de recharger son arme et abattre le lanceur de couteau. Alors qu'il rechargeait à nouveau, il dédia un regard rapide à l'oiseau qui s'élevait de nouveau... pour se transformer en Aliéna en plein vol ! La jeune femme se laissa tomber du ciel, sabrant d'un coup d'épée le cavalier dessous elle. Puis, elle se dressa sur le cheval, bondi... et se rechangea en oiseau ! Après un effort de mémoire, Faëlis se rappela du nom : il s'agissait d'un célérian : animal gracieux par excellence, parfaitement à l'image de sa compagne !

Sur une roche, à côté, un vit un lutin frappé par une lance. Il n'était pas le premier à tomber. Les combattants au sol étaient encore plus en difficultés... L'elfe bondit néanmoins auprès du blessé pour invoquer rapidement sa magie et le soigner. Puis, comme le lancier revenait vers lui, identifiant un soigneur et donc quelqu'un à abattre, Faëlis le calma d'une flèche tirée dans la précipitation. Pas assez de temps pour ajuster : il ne l'avait pas tué mais blessé au bras. Cela suffit tout de même à lui faire lâcher sa lance sous l'effet de la surprise. Le lutin guéri se leva alors et l'acheva d'une flèche.

Avisant un autre homme qui allait passer à côté, Faëlis ramassa son épée, qu'il avait posée au sommet du rocher, pour lui en donner un coup au passage, le désarçonnant. Le cheval s'enfuit, et il n'était pas le seul. Les cavaliers avaient compris que leurs montures étaient autant une gêne qu'un avantage et plusieurs avaient démonté. L'un d'eux profita d'une attaque de Shered, qui s'était encore écarté des autres pour une attaque éclair, pour tenter de le prendre à revers. Faëlis invoqua sa magie pour charger un trait lumineux qui alla exploser dans une gerbe étincelante, près du visage de la cible. Ce simple sortilège d'éclairement ne causa aucun dommage mais l'aveugla et avertit le woran, qui se retourna et exécuta l'homme d'un coup de poignard. Puis, l'homme-tigre se replia auprès de ses compagnons, devinant la nécessité d'être plus prudent.

Faëlis se préparait à tirer une nouvelle flèche quand un guerrier encore monté passa et, d'un coup d'épée, lui arracha son arbalète des mains ! L'elfe réagit instantanément en lui sautant dessus, l’entraînant à terre. Il lui saisit la main et la frappa à terre jusqu'à lui faire lâcher son arme. L'homme, encore un peu sonné, n'eut pas le temps de se relever, l'elfe avait déjà ramassé l'épée et l'achevait d'un coup à la gorge.

C'est alors qu'un cri de triomphe retentit. Une lance se dressa, portant au bout le corps d'un lutin. Faëlis sentit son cœur se serrer et les petits hommes éclatèrent en lamentations horrifiées. Bron, le barbare, se montrait enfin dans la mêlée, et il avait abattu Epi, le courageux guerrier du petit peuple.

« Continuer le combat ! Vengeance ! » cria Faëlis.

Mais si Aliéna et les mercenaires étaient prêts à lutter jusqu'au bout, les lutins, eux, s'enfuyaient déjà ou déposaient les armes en gémissant de désespoir. La bataille était terminée et perdue...

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