<< AuparavantJe le suivis à l’intérieur. C’était plutôt austère, mais il y faisait bon. De petits groupes discutaient et ne firent pas attention à nous. Le milicien me fit attendre dans un coin et alla voir une autre personne avec qui il s’entretint quelques minutes, en me désignant à plusieurs reprises. Il me fit signe de le suivre et m’emmena dans une pièce adjacente. Là encore c'était très austère, quelques tables et chaises, rien de plus. Les deux hommes me firent face et l’oncle de Finlan prit la parole.
- Petite, voici Tylas, sergent de la milice de Tulorim. Il a des questions pour toi alors sois honnête. Tu peux retirer ton capuchon, je lui tout raconté.Je m’exécutai et Tylas pris la parole.
- Bien, je vais t’expliquer pourquoi tu es là. Il y a peu quelqu’un est venu nous demander de trouver un criminel, un meurtrier qui sévit depuis quelques jours dans la ville. Une affaire assez horrible sur laquelle je ne vais pas m’étendre. Le seul point qui m’intéresse c’est que le meurtrier serait un ou une Shaakt selon les témoins, tu vois où je veux en venir ?Je n’ai pas eu besoin de faire semblant d’être étonnée, mais tout devenait plus clair à présent, ma mère avait sans doute torturée quelques personnes pour retrouver ma trace, sachant que mon père venait de Tulorim. Je décidai de faire l’innocente, ce que j’étais de toute façon.
- Je comprends, mais ce n’est pas moi, je ne suis arrivée que ce matin.- Je me doute que ce n’est pas toi, tu es trop jeune pour réussir de tels actes, non ce que je veux savoir c’est si tu connais le meurtrier ou si tu as une idée de qui cela peut être ?- Je ne sais pas, je ne connais personne ici.Le sergent eut l’air étonné, tout comme l’autre milicien.
- Tu n’as pas de famille ici ?- Ma mère a tué mon père et elle a disparue juste après, donc non je ne connais personne.C’était sorti tout seul, comme un défi, mais je regrettai immédiatement ces paroles. Le milicien murmura quelque chose à l’oreille du sergent qui approuva.
- Très bien petite, nous allons te laisser repartir, tu nous a bien aidé. Charles, je te laisse t’en occuper.- C’est entendu, suis moi.Je sortis donc de la salle en suivant le dénommé Charles. Je n’avais pas vraiment compris en quoi j’avais pu être utile à leur enquête, mais plus vite je sortais, mieux c’était.
- Où allons-nous ? - Je t’ai promis à manger si tu répondais à nos questions, je tiens donc parole. Finlan !Le jeune garçon, resté dans l'autre pièce, nous rejoignit.
- Mon oncle ?- Tu peux disposer, j’emmène cette petite avec moi, rentre chez tes parents, je passerai plus tard pour avoir une petite discussion avec ta mère à ton sujet.Penaud, il opina et sortit, non sans me lancer un regard plein de haine, comme si j’étais responsable de ce qui lui arrivait. J’espérais vraiment ne plus jamais avoir affaire à lui.
Nous sommes donc sortis du bâtiment. J'hésitai à suivre Charles mais comme il m'invitait à manger et que c'était un milicien, je serais en sécurité avec lui. Peut-être que j'étais trop sur les nerfs. Je décidai de lui faire confiance, pour voir où ça me menait.
Je suivais Charles depuis quelques minutes seulement lorsque je me rendis compte que beaucoup de gens me regardait. J’avais oublié ma capuche ! Je la remis en vitesse et courut pour rattraper le milicien qui avait pris de l’avance. Je me maudissais intérieurement, je devais être plus prudente et ne pas me faire remarquer. Charles se retourna.
- Tu n’as pas besoin de cette capuche tu sais, les gens ne vont pas t’attaquer parce que tu es une elfe.- Je n’aime pas être dévisagée, je trouve ça gênant.- Une Shaakt qui n’aime pas être admirée et qui n’es pas égocentrique, tu es bien singulière. La plupart des Shaakts se pavaneraient d’un air hautain avec un regard méprisant.Je haussais les épaules.
- Mon père m’a élevé en évitant de m'inculquer ce qu'il appelait les "travers Shaakts". Je n'ai jamais vraiment compris mais je suppose que ça doit être ça.- Je ne t'ai toujours pas demandé ton nom. C'est assez malpoli de ma part.Je répondis honnêtement, je n'avais pas de raison de lui cacher mon nom après tout.
- Yliria, Yliria Varnaan’tha.- Yliria donc. Tu peux m'appeler Charles. Et bien Yliria, nous sommes arrivés.Devant nous se dressait un bâtiment semblable aux autres mais dont le brouhaha parvenait jusque dans la rue.
Suite>>