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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 14:11 
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Ta réputation t'as manifestement suivi, parce que le capitaine, en réalisant ton nom, esquisse un sourire, peu courant sur les lèvres d'un gradé. Ton arrivée lui ôte manifestement une grosse épine du pied.

"Nous verrons pour retrouver le dossier. Suivez-moi, nous avions besoin de quelqu'un comme vous."

Il t'entraîne à l'écart, dans une salle sombre en sous-sol, ressemblant à une prison, à l'exception notable de l'absence de barreau aux portes. A l'intérieur, un jeune homme en armure étudie une carte à la lumière d'une lampe à huile. Il est tellement absorbé par son travail qu'il ne vous entend pas arrivé.

"Sergent Estera, j'ai trouvé la solution à votre problème ! Voici l'instructeur Cromax, vous le formerez au poste de Sergent lors de cette mission. Il possède déjà une faera."

Reconnaissant la voix de son capitaine, il se dresse brusquement au garde-à-vous. C'est un bel homme, grand, aux cheveux blonds et aux yeux d'un gris acier. Il porte une armure de plate complète ainsi qu'une épée au coté. Sur son plastron, trois étoiles symbolisent son grade de sergent.

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"Un vrai aventurier, pas un lâche de l'armée. C'est en effet l'équipier qu'il me fallait."
"Très bien, je vous laisse l'instruire sur cette mission alors."

Cela dit, il te laisse en compagnie de l'homme qui t'invite à t'asseoir à la table. La carte ne ressemble à aucune connue, pas même Verloa.

"Avez-vous déjà voyagé sur d'autres mondes ?"

Il est du genre direct au moins...

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 14:29 
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Le capitaine semble satisfait de me voir pointer le bout de mon nez dans son bureau, finalement. Moins rigoriste quant à la paperasserie qu’à l’époque, à moins que mes souvenirs aient été tronqués par la ferveur rigide et maniaque des kendrans, il délaisse la question de mon dossier pour me demander de le suivre. Je m’exécute, et le laisse me précéder. Nous descendons dans les sous-sols de la milice. Là où ils gardaient, avant, les cellules…

(Et la salle d’interrogatoire.)

Je me rappelle, effectivement, avoir fait subir un interrogatoire à un fanatique de Thimoros pour lui faire avouer ses activités de nécromancie… Voilà longtemps. J’avais alors sauvé Tulorim d’un fléau, certes pas majeur, mais dangereux tout de même. Ça aussi, ça change de la soi-disant liberté d’action de Kendra Kâr, où les prisonniers et criminels sont traités avec respect et plus d’honneur que les crève-la-faim, nombreux, de la capitale. Ici, tout de suite, même s’il n’y a pas plus de considération pour les pauvres, au moins les hors-la-loi sont traités comme il se doit : comme des sous-merdes sans droit.

L’endroit où il m’entraine, je ne le connais cependant pas. Sombre, la pièce ressemble à une cellule à laquelle on aurait retiré les barreaux et la porte. Un homme y travaille, penché sur de vieilles cartes, à la lueur d’une lampe à huile. Il semble surpris de l’arrivée, impromptue, de son supérieur, et se lève brusquement lorsque le capitaine prend la parole, et lui ordonne de me former au grade de sergent pendant la mission qu’il va me confier. Militaire, l’homme, assez jeune, avec ses cheveux blonds et ses yeux d’acier, salue son supérieur, en commentant ouvertement sur ma personne, non sans un ton certain de satisfaction. Un vrai aventurier, et pas un lâche de l’armée… Tels sont ses mots. La mission sera donc dangereuse… Je n’en attends pas moins, à vrai dire. Le capitaine s’en va, nous laissant discuter de mes ordres…

Le Sergent Estera, puisque c’est son nom, m’invite à m’asseoir à sa table, et à observer la carte… Dont la géographie ne me dit rien. Mais alors, rien du tout, malgré mes nombreux voyages. Et la question qui suit me le confirme :

« Avez-vous déjà voyagé sur d’autres mondes ? »

Direct, droit, précis et sans bavure… j’aime cette attitude. Sans ciller, ni me laisser impressionner par sa grosse armure, je réponds :

« J’ai récupéré une larme de Thimoros sur Gramenou, planète océane. C’est le seul monde extérieur que j’ai parcouru… En quoi consiste la mission ? »

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 14:39 
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Un grand sourire se dessine alors sur le visage du sergent.

"Très bien, ça m'évitera de vous expliquer les fluides et tout ce qui va avec. Nous partons sur Saldana. J'espère que vous aimez le sable, parce que ce monde est un trou perdu très riche. Saldana est une planète désertique, pour l'essentiel. Cela fait environ 20 ans que nous avons découvert ce fluide et tenté de contrôler le peuple qui y habite. Le code d'honneur sur Saldana est très particulier, il n'existe là-bas que deux classes de personnes : les hommes libres et les esclaves. Partant de ce point de vue, les généraux se sont mis en tête de réduire les Saldis en esclave pour les forcer à extraire les minerais dont le sol est extrêmement riches. De l'or, du mithril, du fer, ainsi que des sels minéraux utiles pour régénérer le Ki. Tout se passait assez bien, jusqu'à ce qu'il y a trois mois, une partie de la population se soulève, créant une véritable guerre civile. Autant dire que, depuis, les Yuiméniens sont mal vus."

Il fais une pose, te laissant le temps de digérer les informations et, au besoin, de poser une question.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 14:51 
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Le sergent semble satisfait de ma réponse. Et il me le fait savoir, précisant qu’il est ainsi débarrassé de tout son discours d’initiation aux fluides spatiaux. Il est vrai que… ça doit être pompant à expliquer à un néophyte. Surtout s’il ne possède pas de faera. Et là, la remarque du capitaine à ce sujet prend tout son sens.

(On ne possède pas une faera. On vit en symbiose avec !)

(Oui, tu comprends bien ce que je veux dire.)

La précision, toutefois, est notée. Et d’autant plus vrai que désormais, elle peut physiquement me faire ravaler mes paroles si je l’offense. Enfin… elle reste ma faera, et moi son Cromax. Le sergent n’attend guère que j’ai fini de me quereller gentiment avec Lysis pour poursuivre, indiquant que nous nous rendront sur un monde nommé Saldana, une planète des sables, désertiques, où Tulorim a tenté d’établir une colonie en asservissant le peuple local à l’esclavage pour qu’ils extraient, pour le compte du conseil, du minerais rare et précieux qui aurait des capacités pour régénérer le Ki, cette force intérieure inhérente à tout guerrier. Pourquoi l’esclavage ? Pour suivre les traditions du pays, apparemment, où seules deux classes d’hommes existent : les libres, et les soumis. Une bonne leçon d’anthropologie, mêlée à un manque d’éthique certain. Comment profiter de la culture des autres à son propre avantage, en somme…

Et ce qui devait arriver arrive, apparemment : depuis quelques temps, le peuple du désert se soulève, petit à petit, contre l’oppresseur tulorain, créant une véritable guerre civile. Chouette décor ! Mes envies de tourisme reprennent le dessus.

Le sergent fait une courte pause, me laissant le temps d’ingérer toutes les informations. Je reste moi-même silencieux un instant, avant d’émettre une hypothèse sur la raison de la présence de la milice sur place.

« Hm… Je vois. Et notre rôle, dans tout ça ? Trouver les agitateurs et les soumettre ? »

C’est direct, et un peu cru… Mais… plausible. Je me permets une question, peut-être indiscrète.

« Qui est l’ordonnateur de la mission ? »

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 15:06 
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"Notre ordonnateur est l'armée. Vous verrez en tant que sergent qu'il est courant que les gradés nous collent le sale boulot quand ils ont foutu la merde sur un autre monde. La révolte, ils s'en foutaient à vrai dire. Jusqu'à ce qu'on découvre un homme d'Oaxaca, serviteur d'Aerq sur place. Ils nous ont engagé pour... convertir la population à notre cause avant qu'Oaxaca y parvienne. Ce qui comprend le fait de tuer les meneurs, de tuer les agents d'Oaxaca, de gagner la confiance du peuple... ou tout autre solution qui nous semblera adaptée. Et par manque de moyen, nous sommes deux pour y arriver."

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 1 Sep 2014 15:34 
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Pas si indiscrète, finalement, puisqu’il répond sans ombrage que ceux à qui nous devons cette mission, c’est les soldats de l’armée de Tulorim, qui, trop lâches apparemment pour régler par eux-mêmes la situation, s’en remettent à la milice, clairement en sous-effectif pour ce type de missions spéciale. Estera n’hésite pas à s’en plaindre ouvertement : nous serons deux pour la mission. Pas un de plus. Et je lui sais gré de déjà, apparemment, me considérer comme un sergent, pour l’occasion. Alors que hiérarchiquement parlant, ça n’est pas le cas. Pas encore, du moins.

Visiblement, la révolte concerne peu l’armée. C’est la raison de celle-ci qui les inquiète : elle serait mise en place par un serviteur d’Oaxaca, lié à Aerq. C’est donc à une course à l’influence à laquelle je suis invité à participer. Une course à l’influence entre Oaxaca et Tulorim, alors que… je suis dans les deux camps à la fois, sans que l’un ni l’autre le sache.

(Hé ben purée… ça va être tendu.)


Tuer les meneurs, ou les soumettre. Éliminer l’agent d’Oaxaca, et convertir le peuple à la cause de Tulorim. Ça sonne bien, dit comme ça. Bien que la mission soit déjà peu aisée. Mais quand on connait mes appartenances idéologiques… ça s’avère tout de suite un peu plus compliqué.

(Elle a précisé que tu devais te comporter comme le héros que tu as toujours été. Tu dois gagner toi en influence. En renommée. C’est la raison pour laquelle tu es ici.)

(Certes, mais… là je dois directement m’opposer à ses plans, et lui mettre des bâtons dans les roues.)


(Elle le sait, que tu devras officiellement s’opposer à elle. Il faut qu’elle sache que votre accord tient toujours. Et… idéalement trouver une solution entre deux… Ne desservant pas trop Oaxaca, mais remplissant les conditions de ta mission.)

(Facile à dire, Hé !)

Je suis dans ce qu’on peut appeler une impasse diplomatique. Impasse à laquelle je ne vois aucune issue, même par des portes dérobées… Il faudra, comme souvent, improviser sur place. Mais improviser, c’est mieux en en sachant d’abord un maximum. Je fais mine de réfléchir à la situation, ne laissant pas mes émotions percer sur mon visage, et je m’adresse au sergent :

« Ça ne va pas être simple… Que savez-vous sur cette planète ? Ses villes, ses mœurs, ses peuples ? Je suggère, vu notre sous-nombre, que nous œuvrions dans la discrétion. Dans… un premier temps, du moins. »

(Tu es capable de gérer la situation, Cromax. Je suis avec toi. À deux, nous sommes invincibles.)

« Et… quand partons-nous ? »


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 8 Sep 2014 14:40 
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« Sitôt que vous serez prêt. Chaque seconde est précieuse. »

Je lève un sourcil. Me voilà donc parti vers une nouvelle aventure, dirait-on. Après une grande inspiration, j’affirme :

« Alors ne tardons plus ! Il est grand temps de remettre un peu d’ordre dans ce monde ! »


Visiblement satisfait de mon empressement, Estera se lève de sa table, embarque sa carte, rajuste l’épée à son côté, et me fait signe de le suivre, ce que je fais sans attendre plus longtemps. Il me mène dans un couloir adjacent à la pièce où il travaillait, donnant lui-même sur une salle contenant… un fluide spatial. J’en ai déjà traversé. Un pour me rendre sur Gramenou, et… Un pour me rendre en Enfers, si c’était bien le même type de transport… Je ne peux en être sûr, puisqu’il s’agissait surtout d’une… chute. Enfin, je sais quelles sont les précautions à prendre pour traverser ce genre de fluide.

(Aucune, si ce n’est ma présence. Histoire d’éviter d’te retrouver avec un bras à la place du nez de l’autre côté.)

Perspective plutôt peu engageante, ma foi. Sans compter l’éparpillement et la perte de tout le contenu de mon sac et de mon équipement. Ça serait dommage, quand même !

« Vous avez dit connaître les fluides spatiaux… Voilà celui menant à Saldana. On se retrouve de l’autre côté. »

Et sans plus attendre, il avance d’un pas dans la boule brumeuse, ressemblant à un tourbillon de sable… En lien avec le monde de destination ? Sans doute, si j’en crois sa description. À mon tour, j’avance dans le fluide, laissant derrière moi la Tulorim que je viens de retrouver.

(A moi le monde des sables !)

Et je me dématérialise… Tout devient noir, inconsistant. Je suis un ensemble d’atomes désorganisés flottant dans un espace entre les espaces. Un inter-monde… Et mes cellules sont maintenues à proximité par les pouvoirs de Lysis. Y’a pas à dire, c’est quand même pratique une faera.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Dim 5 Oct 2014 16:50 
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« Et maintenant, que fait-on ? »

La sorcière secoue la tête d’agacement, exaspérée par la question et par le ton enjoué qu’a pris le voleur. N’a-t-elle pas transformé le métal en glaise, puis la glaise en métal ? Est-ce là un tour tout juste bon à amuser un gamin ? Elle, elle sait que non, mais ce n’est pas elle qui s’amuse comme un enfant, mais le prisonnier à deux doigts de la liberté. Enfin plutôt à quelques mètres, de l’autre côté de murs solides, et probablement bien gardé. Ils ont attendu la nuit, ils ont attendu que la relève soit assurée, que les rondes soient effectuées, qu’une nouvelle relève ait lieu. Et…

« Vous pourriez me dire ce qu’on attend ? C’est pas que l’aube ne va pas tarder, hein, et pas que je sois impatient de sortir – après tout, elle ne manque pas de charme cette cellule – mais quand même… »

« Quand vous meniez… vos libres entreprises, vous est-il déjà arrivé d’entrer dans des maisons qui n’étaient pas les vôtres ? » demande Esmé à brûle pourpoint, avec un ton trop doux qui met momentanément Gringoire mal à l’aise. Ce qui ne l’empêche pas de répondre en affichant un demi-sourire de fierté.

« Cela a pu arriver, en effet. »

« Et vous vous y rendiez de jour ou de nuit ? » continue la sorcière, sans que le libre entrepreneur ne sache vraiment où elle voulait en venir.

« Les deux, mais surtout la nuit. La nuit les gens dorment, il y a des ombres, on est plus discret. »

« Intéressant. Moi je préfère le crépuscule, ou plus idéalement, l’aube. Car les gens ne dorment pas la nuit, surtout dans ce genre d’endroit. Peu avant l’aube, ceux qui ont passé la nuit sont fatigués, ceux qui se lèvent ne sont jamais complètement alerte, il y a du sommeil qui leur colle aux paupières. L’aube est un bon moment pour fuir la ville, il commence à y avoir du mouvement, des gens vont et viennent dans les rues, ont la tête à leurs rêves passés ou à leur activités à venir, il faut démarrer la journée, l’oisiveté est moindre, et quand l’oisiveté est moindre, on fait moins attention à ce qu’il y a autour de soi. »

« Point de vue intéressant… Mais alors pourquoi la nuit semble préférée à l’aube chez les monte-en-l’air ? »

« Parce qu’ils ne savent pas que se cacher n’est pas le seul moyen pour ne pas être vu. »

« Hein ? »

« Oh, silence ! J’essaie d’écouter le pas des gardes. » grogne Esmé.

Les pas en disent long sur l’homme qui se meut, comme les foulées des animaux sans doute. Mais la sorcière n’a que faire du gros gibier, ce que lui rapportent ses collets suffit, les belles pièces de viande, elle les achète ou les trocs : en revanche, les humains sont des êtres qu’elle a appris à connaître, par la force des choses. Pas les connaître pour les chasser, les connaître pour s’en protéger, pour les protéger parfois. Surtout parce qu’elle compte vivre une vie longue et tranquille, aussi tranquille que faire se peut tout du moins ; pour vivre au milieu des hommes avec ces objectifs, il faut avoir une forme de pouvoir sur eux.

Et le pas du garde lui en dit long. L’homme est fatigué, ses semelles trainent, le rythme se rompt, mais lorsqu’il s’arrête, c’est tout juste s’il ne piétine pas sur place, sa vessie doit être pleine à se dévider dans ses chausses ; il a une garde ingrate : soit il est bien fatigué et n’attend que d’aller se coucher, soit il a déjà dormi et a du couper sa nuit, ce qui n’est peut-être guère mieux. Esmé fait signe à Gringoire de s’approcher et lui chuchote : « ouvrez la porte, je m’occupe du garde dans la foulée »

« Par… »

« Ouvrez tout de suite pendant qu’il a le dos tourné, ou par les dieux sombres, je me charge de vous d’abord ! » le coupe Esmé d’une voix sourde, lourde de menaces. Aussi le libre entrepreneur s’exécute-t-il sans plus attendre, faisant jouer dans la lourde serrure les outils modelés par lui et retransformé en solide acier par la sorcière une fois façonnés. Les pas du garde se sont déjà éloignés dans le couloir lorsque le claquement du pêne se fait entendre, le son sec et métallique de la liberté retrouvée.

« Laissez-moi faire » ordonne la sorcière, sitôt le nez dehors. D’un pas leste, elle se dirige vers l’angle du couloir, talonnée par le criminel, qui, s’il manifeste une attitude souple, n’en est pas moins un homme indépendant et plaçant parmi ses plus hautes préoccupations sa liberté de pensées et d’actions ; un peu en dessous de la survie cependant. L’effet de surprise ne jouera que le temps de la surprise, justement, et Esmé a une conscience aigue des secondes qui lui seront comptées. Son art est plus artifice qu’autre chose la plupart du temps, de la poudre aux yeux, l’équivalent des passes des illusionnistes qui peuplent les foires ; illusion et bonne connaissance des gens et de la nature, voilà tout ce dont à besoin une sorcière selon ‘Man Grenotte, et celle qui tente de s’évader partage son avis.

(C’est tout ce dont elle a besoin dans des circonstances normales d’exercice… Mais une sorcière que l’on met en prison doit pouvoir compter sur autre chose que les artifices pour rompre ses chaînes et faire passer l’envie à ses geôliers de la remettre en cellule. Une saine terreur.)

Et la terreur n’est pas inconnue à Esmé. Elle n’est rien d’autre qu’une composante sournoise de ce noyau obscur logé au cœur de ses entrailles, cette part de son existence avec laquelle elle naquît, qui la désigna aux yeux de sa famille comme une proscrite en puissance, qui lui fit choisir l’exil plutôt que la pitié et le dégoût masqué.

« Hey, par ici. »

Inconscient encore de ce qui l’attend, le garde se retourne pour manifester sa surprise face à la sorcière, qu’il croyait solidement attachée, dans une cellule close par une porte des plus résistantes. Le temps que son esprit ensommeillé associe tous les éléments conduisant à lui faire ouvrir la bouche et donner l’alerte suffit à Esmé pour lui réserver un mauvais tour de son cru. Puisant dans ses ressources cachées, elle exhale vers le milicien un nuage obscur, une magie intimement liée à Thimoros découverte dès ses plus jeunes années, un pouvoir sur lequel elle a jeté le voile du secret pour sa propre sécurité et celle des autres. Le hurlement s’étouffe avec la panique dans la gorge de l’homme tandis que les ténèbres se précipitent sur son visage afin de se nourrir peu à peu de la vie à leur portée. Avant même que la sorcière ait eu le temps de se saisir du lourd gourdin pendant à la ceinture du garde, Gringoire s’est emparé du poignard battant contre l’autre hanche et l’a plongé jusqu’à la garde sous la mâchoire de l’infortuné homme d’arme ; il tombe mort, l’acier s’étant frayé à travers son palais un chemin jusqu’à son cerveau, y causant d’irrémédiables dommages.

« On n’avait pas besoin de le tuer ! » gronde Esmé, semblable dans son attitude en bien des points au chat sur le point de combattre.

« Peut-être, mais c’est plus simple. Je vous aiderai à vous en sortir, à quitter la ville, et je suivrai même vos consignes si je les trouve justifiées. Mais n’oubliez pas que dans libre-entrepreneur, il y a avant tout libre. J’agirai comme bon me semblera quand bon me semblera. » L’ancien scribe n’a pas cessé d’être souriant, affable, mais dans ses yeux et ses traits tirés se lit une froide détermination. Cet homme ne répugnera pas à tacher à nouveau ses mains de sang, Esmé en a la conviction, aussi commence-t-elle a entretenir une forme de méfiance à l’encontre de son compagnon d’infortune, sans pour autant remettre en cause leur collaboration. Elle n’a rien d’une idéaliste, si la seule aide dont elle dispose est celle d’un meurtrier, elle l’acceptera le temps qu’il faudra. Tout comme elle se réserve le droit d’équilibrer un jour la balance.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mer 8 Oct 2014 02:28 
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Dans le prolongement du couloir qui mène aux cellules se trouve l’armurerie ; les deux lieux font l’objet d’une même surveillance attentive, aussi les gradés de la milice estiment-ils sans doute que garder l’un vaut pour garder l’autre. De plus, c’est à l’armurerie que l’on déleste les prisonniers et toutes autres sortes de captif de leurs effets personnels : l’argent va dans des coffres d’acier solidement scellés dans la maçonnerie, fermés par des serrures autrement plus complexe – peut-être magiques – que celles qu’a crocheté Gringoire pour quitter sa geôle, les armes sur les râteliers prévus à cet effet, les vêtements de prix et autres accessoires dans des caisses, jusqu’à leur disparition ou leur revente tout du moins ; la paye de milicien n’est pas toujours mirobolante, et les responsables des comptes et de la discipline à Tulorim jugent qu’il est plus efficace de cautionner de petits trafics que d’augmenter les soldes, pratiques d’autant mieux tolérées que les galonnards issus du rang savent toujours comment prélever leur part sans que ne s’élèvent de trop vives protestations.

Les soupiraux des cellules donnant sur l’intérieur de la milice, les prisonniers étant enchainés et menottés après leur fouille, les portes n’ayant jamais été prises en défaut, le seul défaut de la garde allouée à ces deux lieux stratégique du quartier général de la milice de Tulorim est qu’elle vise à empêcher d’entrer, et non de sortir. La porte est basse, peu large, impossible de s’y présenter à deux de front, tenue close par une serrure, mais pouvant également être renforcée par deux lourd linteaux de bois dont les extrémités viennent se loger dans l’arche de pierre ; ceux qui compteraient faire main basse sur les armes des lieux sont attendus de pied ferme. En cette fin de nuit, ce sont en l’occurrence deux miliciens d’une toute autre stature que le gardien des cellules qui tapent le carton sur une caisse en bois, des cartes de prix, façonnée dans le meilleur parchemin, prise à un escroc à la petite semaine les ayant sans doute lui-même subtilisées à un quidam peu attentif.

Les tabourets branlants sur lesquels ils sont assis semblent peiner à supporter leur large carrure ; épaules de débardeurs, bras comme des cuissots, dos voutés aux muscles retenus par leur cote de maille, cou de taureau : si une vive intelligence est à placer au nombre de leurs qualités, ce n’est pas pour elle qu’ils ont été choisi. Et une ouïe fine ne devait pas non plus figurer dans les critères de sélection ; ce n’est pas un tort, même un dur de la feuille entendrait une tentative d’enfoncer la porte sur laquelle ils veillent. Est-ce la fatigue ? Des tympans en déclin ? La faute aux cruchons à leurs pieds ? Impossible pour Esmé de savoir pourquoi ils n’ont pas entendu le son des cordes venues se loger dans le cran qui les retient armées ; à leur décharge, il faut dire que les deux arbalètes sur lesquelles Gringoire a jeté son dévolu sont fort éloignées des modèles de guerre capables de transpercer une armure de plaque, elles ont au contraire été conçues pour s’utiliser de manière plus discrète, dans des rues étroites ou en intérieur, où il est parfois plus prudent de s’assassiner avec une certaine distance plutôt qu’au couteau.

Les carreaux, pour petits qu’ils sont, n’en demeurent pas moins solides, acérés, efficaces. Fichés dans la nuque des deux miliciens, ils ont parfaitement rempli leur œuvre, témoignant de sens de l’efficacité de Gringoire, de l’étendue de sa pitié ainsi que de ses talents dans le maniement des ces armes de jet.

« On va nous rechercher pour ça, on va vouloir nous le faire payer, vous le savez ? »

« Oh… vous savez, pour moi ces trois là ne changeront pas grand-chose. Et puis vous… Je suis certain qu’on vous a accusé de bien pire. Si vraiment vous ne voulez pas porter le chapeau, si vous vous faites prendre, n’hésitez pas à me dénoncer, je ne vous en tiendrai pas rigueur. »

« Je ne me ferai pas prendre. »

« On ne sait jamais. Même si je ne manque pas de ressource, il n’est pas à exclure que nous nous fassions arrêter. Ici ou ailleurs. Voire pire, si notre tête a été mise à prix. C’est une vie dangereuse qu’une vie de fugitif… Mais au moins on demeure en vie. »

« Je-ne-me-ferai-pas-prendre. » articule patiemment Esmé, pendant qu’elle explore les lieux à la recherche de ses effets, comme si elle s’adressait à un vieux à la fois trop sourd pour bien entendre, et trop gâteux pour bien comprendre. « Ni prendre, ni tuer. C’est moi qui vais revenir leur faire payer ce manque de respect. Trouver ceux qui ont fait ça à mon chat et mes chèvres, et leur faire passer l’envie de recommencer. Retrouver la garce qui les a conduit jusqu’à moi, qui leur a fourré toute dans le crâne toute la merde qui s’y trouve, et lui faire entrer dans la caboche un peu de bon sens et de nuance. Et quand tout ça sera fini… Ma foi, je trouverai bien une nouvelle bergerie. »

Gringoire s’abstient de faire le moindre commentaire. Certes, il a trouvé la sorcière originale au premier abord, et ses talents aussi utile qu’elle est étrange ; plutôt que de la laisser en plan, il compte bien en faire la compagne de sa fuite, certain qu’il pourra en tirer un quelconque profit, en la vendant à son arrivée ou en la sacrifiant en cours de route. Dans ce bloc de détermination, la dernière tirade d’Esmé est venue enfoncer un coin de doute. Pour Gringoire, elle n’est rien d’autre qu’une femme ayant un certain charme mais pas spécialement belle, sans fortune, aux pouvoirs ne dépassant pas en apparence ceux des thaumaturges que l’on crois dans toutes les villes, ayant derrière elle les plus belles années de sa vie ; pourtant, tout dans le ton de sa voix trahit une volonté et une assurance sans faille. A l’écouter, l’ancien scribe se dit qu’elle le fera vraiment, qu’elle y arrivera, qu’elle mettra à exécution ses projets pour le plus grand malheur de ceux qui l’ont offensé. Et soudain, il se demande s’il lui a déplu, si ces morts lui valent de figurer sur cette liste que marmonne la femme entre ses dents. Cette pensée l’agace bien plus encore que de s’être fait prendre, il l’impute à la fatigue, à la pression, à l’incongruité de la situation. Déjà il pense à la version romancée de son évasion, celle qu’il racontera dans les tavernes, celle qui viendra grossir sa réputation dans les milieux où il est encore bien vu de se faire la belle, celle qui ne comprendra pas une sorcière furieuse ; tout au mieux agrémentera-t-il son récit d’une belle peu farouche, la femme du capitaine de passage par exemple.

« Et maintenant ? » demande une Esmé sur le pied de guerre. Non seulement elle a mis la main sur ses possessions, mais en plus elle a trouvé dans les biens confisqués par la milice une bonne cape noire, un tissu chaud et apparemment imperméable, dotée d’un capuchon. Pour glisser ce dernier sur sa tête, elle retire quelques tiges d’osier de l’armature de son chapeau, le repliant pour ainsi dire sur lui-même – provisoirement, cela s’entend. « Vous avez un plan ? »

« Maintenant, madame, nous nous évadons ! » L’annonce digne d’un vendeur de foire peu qualifié fait lever un sourcil dubitatif à la sorcière, qui attend quelque chose de plus concret. « Il y a assez de corde ici pour descendre le long des murs. Depuis la cour, une volée de marche nous permettra d’atteindre une galerie dont des ouvertures donnent sur l’est du bâtiment. Une fois en bas, nous serons pour ainsi dire hors de la ville, nous n’aurons plus qu’à filer aussi vite que nos jambes nous le permettront loin de ceux qui ne manqueront pas de partir à notre poursuite. Des questions ? »

« Vous avez vraiment besoin de tous ces couteaux, et de ces arbalètes supplémentaires ? »

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 15:41 
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Je reste deux jours de plus à Ard’Essith. Ma première nuit est horrible, et je ne parviens pas à trouver le sommeil, trop agité par les morts que j’ai causées, qui reviennent me hanter sous la forme de visages ténébreux et accusateurs. Je vois Estera grimacer, je l’entends me crier dessus, me traiter de traitre, de parjure. Ce cauchemar, je le vis seul et éveillé, allongé sur un lit dans les ténèbres d’une nuit soudainement trop calme, après tout le chaos que j’ai vécu ici.

Le lendemain, les trois chefs m’enjoignent à ne pas quitter le palais. Pas avant qu’ils aient vérifié mes dires de la veille, envoyant à grands renforts d’atmos des messagers dans les ardis autrefois ennemies pour s’assurer de leur reddition et d’un retour à la normale. Pendant ce temps, je n’ai guère envie de sortir, de toute façon, décompressant dans l’étuve chaude des thermes du palais, une bonne partie de la journée. Traînant çà et là, essayant de ne pas penser, de ne plus penser… Je suis un monstre, mais je suis en vie. Et c’est tout ce qui compte. Je suis en vie, et mieux, je parviens à mes fins sans me décrédibiliser. C’était un pari risqué, que je remporte en payant le prix fort, mais c’est quand même une victoire.

Et c’est tout ce qui compte.

Le soir, les messagers sont de retour, et les chefs d’ardis témoignent de mon innocence et de ma réussite, déplorant l’attitude et la mort d’Estera, dont le nom est déjà cité par la population comme celui d’un traître, d’une honte, d’un tueur sanguinaire sans pitié. Mon nom, à moi, même si les esprits ne sont pas à la liesse, est clamé comme celui d’un héros, d’un sauveur. Nacer. D’un élu. Moktar. Auraient-ils raison ? Peut-être pas comme ils le pensent, mais je suis à l’origine de grands changements en leur monde. La graine d’une alliance possible entre Tulorim et Oaxaca, graine dont ma mission sera de prendre soin pour qu’elle se développe petit à petit. Pour la liberté. Pour sauver les opprimés.

Le jour qui suit est celui des départs. Olemahn est nommé nouveau dirigeant d’Ard’Rath, suite à la destitution volontaire de Saalafi, qui explique lui-même cette prise de pouvoir par le fait qu’Ard’Melior a tué le vrai chef d’Ard’Rath en s’autodétruisant, et qu’Olemahn, en sa qualité de dirigeant, en prend la responsabilité propre. L’honneur ne le touche guère, mais le devoir de s’occuper de ce peuple lui sera garanti. Quant à Saalafi, il est nommé ambassadeur entre les ardis. Itinérant entre toutes, dans un statut semblable à celui des Pilotes d’Atmos, il voyagera maintenant entre les cités saldis pour s’assurer du maintien d’une politique commune de paix et de partage. Ses hommes-insectes, les rares ayant survécu, lui serviront de garde personnelle. Banni et honoré, en quelque sorte.

J’ai hésité, un instant, pour ma part, à retourner à Ard’Khorneur, dont j’ai ouï que ses habitants l’appellent maintenant Ard’Mukha-Cro, en mon honneur. Un honneur bien trop grand, pour un chef qui sera si peu présent. J’aurais aimé revoir Sania, et la reverrai-je sans doute, mais… l’aventure m’appelle, toujours. Et il est temps pour moi de rentrer à Tulorim pour faire mon rapport.

De toute cette vaste et longue aventure, j’aurai au moins découvert un ami : Kad’n Ballahr. Il s’est lié à moi, et m’assure qu’il me suivra sur Yuimen, si son atmos peut passer par le fluide, alors il me l’offre, ainsi que ses services de pilote. Je l’ai laissé sur Saldana pour qu’il tente de remplir les formulaires pour importer son atmos de sa région natale, et me suis rendu dans les caves de la milice de Tulorim, repassant par le fluide sans demander mon reste sur cette planète des sables.

(Saldana, je reviendrai. Mukha Cromax ne te laissera pas…)

Me dirigeant vers le bureau du capitaine en personne, je lui ai fait un rapport détaillé de mes activités sur place. C’est lui qui décidera de mon futur statut au sein de la milice. Ce rapport, c’est Estera qui était censé le faire… Une chance pour moi qu’il soit mort, en vérité. Je peux ainsi amener celui-ci à ma sauce, jouant de mes talents de comédien pour feindre, à peine, la tristesse de sa disparition.

« C’était un homme bon, mais les plus valeureux ne sont à l’abri de coups de folie. Nous perdons un bon élément, même si la paix est rétablie. Un lourd tribut à payer pour la ville de Tulorim. »

Il ne manquera pas à son père, en tout cas, qu’il avait décrit comme un vieux gradé de l’armée tuloraine ne vivant que pour lui mettre des bâtons dans les roues. Mais je ne m’attarde pas sur de telles considérations. Mon rapport est clair et succinct : l’implication de Saalafi, précédée de l’enquête sur son identité et celle des hommes-insectes. La disparition de Malikhen et libération d’Ard’Khorneur, la destruction accidentelle d’Ard’Melior et la bataille dans les sables d’Arrak. Un rapport qui me met en avant, très clairement, dans mon application à résoudre cette guerre civile, aujourd’hui éteinte. Je prends grand soin à dissimuler toute implication d’Oaxaca ou d’Aerq dans l’histoire… Il serait malvenu qu’ils le sachent. Pour l’instant… Unique détenteur de la vérité, en tant qu’agent assermenté, ils devront me croire sur parole.

Alors, une fois fini, j’attends la réponse du capitaine… Et ma paie.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 15:41 
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Je reste deux jours de plus à Ard’Essith. Ma première nuit est horrible, et je ne parviens pas à trouver le sommeil, trop agité par les morts que j’ai causées, qui reviennent me hanter sous la forme de visages ténébreux et accusateurs. Je vois Estera grimacer, je l’entends me crier dessus, me traiter de traitre, de parjure. Ce cauchemar, je le vis seul et éveillé, allongé sur un lit dans les ténèbres d’une nuit soudainement trop calme, après tout le chaos que j’ai vécu ici.

Le lendemain, les trois chefs m’enjoignent à ne pas quitter le palais. Pas avant qu’ils aient vérifié mes dires de la veille, envoyant à grands renforts d’atmos des messagers dans les ardis autrefois ennemies pour s’assurer de leur reddition et d’un retour à la normale. Pendant ce temps, je n’ai guère envie de sortir, de toute façon, décompressant dans l’étuve chaude des thermes du palais, une bonne partie de la journée. Traînant çà et là, essayant de ne pas penser, de ne plus penser… Je suis un monstre, mais je suis en vie. Et c’est tout ce qui compte. Je suis en vie, et mieux, je parviens à mes fins sans me décrédibiliser. C’était un pari risqué, que je remporte en payant le prix fort, mais c’est quand même une victoire.

Et c’est tout ce qui compte.

Le soir, les messagers sont de retour, et les chefs d’ardis témoignent de mon innocence et de ma réussite, déplorant l’attitude et la mort d’Estera, dont le nom est déjà cité par la population comme celui d’un traître, d’une honte, d’un tueur sanguinaire sans pitié. Mon nom, à moi, même si les esprits ne sont pas à la liesse, est clamé comme celui d’un héros, d’un sauveur. Nacer. D’un élu. Moktar. Auraient-ils raison ? Peut-être pas comme ils le pensent, mais je suis à l’origine de grands changements en leur monde. La graine d’une alliance possible entre Tulorim et Oaxaca, graine dont ma mission sera de prendre soin pour qu’elle se développe petit à petit. Pour la liberté. Pour sauver les opprimés.

Le jour qui suit est celui des départs. Olemahn est nommé nouveau dirigeant d’Ard’Rath, suite à la destitution volontaire de Saalafi, qui explique lui-même cette prise de pouvoir par le fait qu’Ard’Melior a tué le vrai chef d’Ard’Rath en s’autodétruisant, et qu’Olemahn, en sa qualité de dirigeant, en prend la responsabilité propre. L’honneur ne le touche guère, mais le devoir de s’occuper de ce peuple lui sera garanti. Quant à Saalafi, il est nommé ambassadeur entre les ardis. Itinérant entre toutes, dans un statut semblable à celui des Pilotes d’Atmos, il voyagera maintenant entre les cités saldis pour s’assurer du maintien d’une politique commune de paix et de partage. Ses hommes-insectes, les rares ayant survécu, lui serviront de garde personnelle. Banni et honoré, en quelque sorte.

J’ai hésité, un instant, pour ma part, à retourner à Ard’Khorneur, dont j’ai ouï que ses habitants l’appellent maintenant Ard’Mukha-Cro, en mon honneur. Un honneur bien trop grand, pour un chef qui sera si peu présent. J’aurais aimé revoir Sania, et la reverrai-je sans doute, mais… l’aventure m’appelle, toujours. Et il est temps pour moi de rentrer à Tulorim pour faire mon rapport.

De toute cette vaste et longue aventure, j’aurai au moins découvert un ami : Kad’n Ballahr. Il s’est lié à moi, et m’assure qu’il me suivra sur Yuimen, si son atmos peut passer par le fluide, alors il me l’offre, ainsi que ses services de pilote. Je l’ai laissé sur Saldana pour qu’il tente de remplir les formulaires pour importer son atmos de sa région natale, et me suis rendu dans les caves de la milice de Tulorim, repassant par le fluide sans demander mon reste sur cette planète des sables.

(Saldana, je reviendrai. Mukha Cromax ne te laissera pas…)

Me dirigeant vers le bureau du capitaine en personne, je lui ai fait un rapport détaillé de mes activités sur place. C’est lui qui décidera de mon futur statut au sein de la milice. Ce rapport, c’est Estera qui était censé le faire… Une chance pour moi qu’il soit mort, en vérité. Je peux ainsi amener celui-ci à ma sauce, jouant de mes talents de comédien pour feindre, à peine, la tristesse de sa disparition.

« C’était un homme bon, mais les plus valeureux ne sont à l’abri de coups de folie. Nous perdons un bon élément, même si la paix est rétablie. Un lourd tribut à payer pour la ville de Tulorim. »

Il ne manquera pas à son père, en tout cas, qu’il avait décrit comme un vieux gradé de l’armée tuloraine ne vivant que pour lui mettre des bâtons dans les roues. Mais je ne m’attarde pas sur de telles considérations. Mon rapport est clair et succinct : l’implication de Saalafi, précédée de l’enquête sur son identité et celle des hommes-insectes. La disparition de Malikhen et libération d’Ard’Khorneur, la destruction accidentelle d’Ard’Melior et la bataille dans les sables d’Arrak. Un rapport qui me met en avant, très clairement, dans mon application à résoudre cette guerre civile, aujourd’hui éteinte. Je prends grand soin à dissimuler toute implication d’Oaxaca ou d’Aerq dans l’histoire… Il serait malvenu qu’ils le sachent. Pour l’instant… Unique détenteur de la vérité, en tant qu’agent assermenté, ils devront me croire sur parole.

Alors, une fois fini, j’attends la réponse du capitaine… Et ma paie.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 17:28 
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Intervention de milice pour Cromax


Le capitaine écoute attentivement le compte-rendu de Cromax, le visage grave.

« Il semblerait bien que votre travail soit à la hauteur de votre réputation, Cromax. C’est avec un grand regret que j’apprends la mort et la trahison d’Estera, c’était un homme en qui nous avions de grands espoirs. Il est dommage de voir comme les sables du désert peuvent changer à ce point un homme... Cependant cette mission est un succès qui va au-delà de nos attentes, non seulement vous avez rétabli la paix sur ce monde en nous alliant notre ennemi et ne faisant ainsi pas de lui un martyr pour les populations locales, mais en plus vous avez assainit l’une des ardis d’un dirigeant sanguinaire. Et un monde en paix est un marché de plus pour les tulorains, nous vous en sommes gré. »

L’homme se lève de son siège et se dirige vers une armoire d’où il sort une bourse qu’il tend à Cromax.

« Voici votre dû pour cette mission, avec tous nos remerciements. »

Il va alors se reposer contre son bureau en signe de décontraction, mais en croisant tout de même les bras. Il semble réfléchir un instant, avant de reprendre.

« Instructeur Cromax, vous voilà promu au rang de sergent. Vous avez été envoyé à Saldana sous ce grade et c’est sous celui-ci que vous revenez et que la milice vous reconnaîtra désormais. Par ailleurs, un certain Kad’n Ballahr, qui, semble-t-il, a été votre conducteur lors de votre séjour sur le monde est en train d’effectuer les formalités administratives afin d’importer un atmos sur Yuimen. Sachez que sa demande a été exceptionnellement acceptée et que nous autoriserons cet atmos et cet homme à fouler le sol et l’air de Yuimen. L’engin sera transporté par le fluide en pièces détachées dès que tout sera réglé. »

Il semble hésiter quelques secondes avant de reprendre la parole.

« Votre mission sur Saldana s’achève tout juste, cependant nous aurions encore besoin de votre concourt, Sergent Cromax. Récemment nous avons pris contact avec nouveau monde avec lequel nous avons petit à petit bâti de frêles bases. Bases qui se trouvent aujourd’hui menacées. Ils pourraient apporter à Tulorim et à Yuimen de grandes richesses, mais ils font face à un danger auquel ils ne peuvent rien, et nous leur avons promis notre aide en échange d’accords commerciaux qui ne prendront effet qu’à l’issue de cette mission. Nous ne pouvons cependant nous impliquer trop grandement dans ce monde en raison des différentes factions qui l’animent, à l’image des tensions qui peuvent exister sur Yuimen où il nous est nécessaire de conserver notre neutralité. J’aimerais donc que vous leur apportiez notre aide avec discrétion, montrant ainsi la bonne foi de Tulorim dans cette affaire. »

Le capitaine marque une pause avant de poursuivre.

« J’ai conscience de vous demander beaucoup, juste après votre retour de Saldana et de la mort de nombre de vos connaissances lors de cette guerre. Mais je ne vous demanderais pas ceci si je n’étais persuadé de la nécessité d’une telle entreprise. (Nouvelle pause). Cependant, il ne s’agit pas d’un ordre, mais d’une requête. Si vous y allez, ce ne sera pas oublié, mais si vous restez, nous ne pourrons le retenir contre vous. Le choix est vôtre, Sergent Cromax. »


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 19:38 
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La réaction du capitaine est à la fois réservée et explicite, pleine d’engouement pour la réussite totale de la mission, et de déception pour la mort d’Estera et ses conditions. Un marché de plus pour les tulorains, tels sont ses mots. Oui, un marché, et bien plus en perspective en vérité. Cela ne pourra qu’être positif pour la cité d’Imiftil de prendre parti pour Oaxaca dans cette guerre. Une alliance productive qui lui apportera richesse, gloire et une aura intouchable. Les marchés, puisqu’ils semblent tant y tenir, fluctueront. La place de cette bourgade plus ou moins laissée à l’écart de la guerre obtiendra un tout nouveau statut stratégique.

Et de mon côté, je pourrai me remplir les poches de yus tintant et trébuchant dans ma bourse bien pleine. Comme ceux qu’il me confie déjà, paie bien méritée du milicien que je suis. Je soupèse mon dû tout en continuant de l’écouter. C’était prévu, mais ça me fait quand même quelque chose quand il m’annonce officiellement mon accession au grade de sergent de la milice. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, il m’indique que Kad’n a réussi à obtenir les autorisations pour transférer son atmos depuis Saldana jusque Yuimen… en pièces détachées. Il ne restera plus qu’à savoir s’il est bien fonctionnel sur Yuimen, et s’il parviendra à le remonter dans le bon sens sans se tromper. Je ne doute pas de ses capacités de réparateur, ceci-dit, après l’avoir déjà vu à l’œuvre alors que la machine était en plein vol. Ni de ses connaissances de l’engin.

Mais alors que je m’apprête à le remercier, fier, pour tout ça, il m’annonce que ce n’est pas fini pour moi. Comme une faveur, et non comme un ordre, il m’indique que Tulorim aurait encore besoin de mes services de super héros pour me rendre sur un nouveau monde récemment contacté par la présente milice pour aider à résoudre des problèmes sur place… tout en gardant la neutralité de la ville, pour en assurer le profit et les richesses. Classique.

J’espérais avoir le temps de me reposer, de retourner voir Sani, ou Pulinn à Kendra Kâr. De me poser un peu sans plus avoir de souci, mais… l’appel de l’aventure est trop grand, et devant une telle occasion, je ne peux me dérober. Le repos attendra, la passivité aussi. C’est la vie qui m’anime de son feu jovial et ardent. La vie que je chéris tant, et que je mets une fois de plus en danger pour que d’autres se remplissent les fouilles sur le dos de mes talents.

« L’inaction sera plus dure à gérer qu’une nouvelle mission, Capitaine. La discrétion n’est pas toujours mon fort, mais j’irai en ce monde, en mon nom si vous craignez pour votre image, pour aider les populations locales. Je suis votre homme, capitaine. Enfin… votre elfe. »

Et, décidé, je salue militairement le capitaine… Trop militairement, d’ailleurs, pour que ça paraisse vraiment sincère. Mais ils commencent indéniablement à connaître le phénomène. Et je me taille du bureau, biffurquant à droite en sortant et…

(Et merde…)

Je fais demi-tour, pointant juste ma tête par l’encadrement de la porte, l’air ennuyé, pour demander :

« Heu… Et où dois-je aller ? »

Mais c’est ainsi que je suis : spontané.

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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 21:12 
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Intervention de pré-quête pour Cromax


« Ah, merci Sergent Cromax, c’est bien ce que j’espérais vous l’entendre dire, je suis certain que vous ne le regretterez pas, nous, en tout cas, nous ne l’oublierons pas ! »

Le capitaine observe Cromax ressortir, le pas fringant, hors de la pièce en haussant un sourcil. Au moment où le Sindel repasse la tête par l’encadrement de la porte. Le capitaine semble compter les secondes. Ses lèvres se teintent d’un sourire sardonique.

« A l’étage, la pièce au-dessus de celle-ci. »



    [La suite : ici ! (Bien sûr en ne tenant pas compte du bidasse de l’entrée mais en entrant directement dans la pièce du dessus).]


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 Sujet du message: Re: La Milice de Tulorim
MessagePosté: Lun 15 Juin 2015 08:06 
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Intervention pour Aigle Brutal (suite)


Aigle Brutal était allongé dans l’infirmerie de la Milice, un guérisseur s’occupait du moignon de son bras. Le milicien entra dans l’infirmerie et s’assit sur un lit à côté de celui d’Aigle Brutal.

- Je suis heureux de vous voir encore en vie. Cela faisait des mois que nous cherchions la cause de disparitions subites d’étrangers de passage dans la ville et quelques semaines que nous soupçonnions cet homme. Un voisin nous a alerté, il l’a vu vous traîner jusqu’à chez lui. Il semblerait que nous soyons arrivé trop tard pour sauver votre bras, mais au moins nous avons pu sauver votre vie.

Il fit une pause, regardant Aigle Brutal.

- Nous vous devons, d’une certaine façon, la capture de cet homme, vous serez récompensé pour ça, même si l’on ne peut faire repousser votre bras. Y a t-il quelque chose que vous désiriez qui soit en notre pouvoir ?


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