Inscription: Jeu 9 Déc 2010 13:58 Messages: 250 Localisation: Quête 26 : Le Bagne Maudit
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Ce jeune homme se prenait pour plus important qu’il ne l’était en réalité. Il me regarda d’un air étrange et fixa ses yeux dans les miens, essayant de trouver une réponse à une question que je ne connaissais pas. Dans un éclat de rire, il nous annonça, très fier de lui, qu’il avait tué Phoenix, qu’il était tout puisant et que nous ne pourrions jamais l’arrêter parce que nous ne savions pas de quoi il était capable.
Son regard balaya alors son audience. Il s’arrêta sur Naoto puis sur Lénac, cela cachait quelque chose et j’en eus la confirmation. Il m’affirma que je devais être le seul dans la pièce à ne pas le connaître, on m’avait caché des choses, je comptais bien tirer tout cela au clair au plus vite. Malheureusement, le moment était plus que mal choisi car ce jeune insolent claqua des doigts et cinq hommes déboulèrent dans la salle. On aurait cru voir un escadron de la mort débarquer dans la pièce. Ils étaient tous habillés en noir de la tête aux pieds, portaient un masque de toile et avaient le même katana que moi.
Nous allions passer un sale quart d’heure mais le plus inquiétant était que la recrue avait complètement disparu de mon champ de vision. Quel froussard ! Confier une basse besogne à de simple assassin, il ne savait pas que nous avions tué les amis de Naoto, amis j’en doutais maintenant. Nos armes étaient sorties, nous étions trois contre cinq, ou plutôt devrais-je dire deux et demi. Le capitaine était bien trop amoché pour se battre et Naoto tremblait comme une feuille. Il lui faudra un peu d’adrénaline pour se battre contre sa peur.
Ces mercenaires, je ne voyais pas d’autre mot pour les qualifier, se divisèrent en trois groupes. Deux groupes de deux pour Lénac et moi et le dernier pour Naoto. Cette situation était tant mieux pour Naoto mais pas bonne pour moi, je n’avais encore jamais fait de combat contre deux adversaires de cette taille en même temps. L’épisode contre les rats dans les rues me revint alors en mémoire, la comparaison ne pouvait se faire. Ils faisaient 25 cm de long alors que j’avais affaire à deux géants d’au moins 2 mètres. Je devrais faire preuve d’intelligence pour ne pas en prendre plein la vue durant le combat.
Le silence pesant qui régnait dans la pièce fut brisé par Lénac qui venait d’entrer dans le combat avec force et hargne. Je le vis faire tournoyer son bâton dans ses mains avec une vitesse impressionnante. Un coup au plexus pour l’un, un coup sur les côtes pour l’autre. Il était vraiment très adroit avec cette arme. Du côté de Naoto, la situation était bien différente, je le voyais pratiquement tituber, comme s’il était ivre d’une nuit un peu trop arrosée. Il était anéanti par la peur qui lui tenaillait les entrailles à cet instant précis. Il réussit néanmoins à parer le premier coup de son assaillant sans trop de casse. L’épée de mon père allait prendre cher durant le combat mais peu m’importait du moment que Naoto restait en vie, l’épée je la réparerais moi-même. Ce fut sur cette idée que j’entendis une lame siffler à mes oreilles.
Je vis alors un de mes deux assaillants dans une position trahissant un lancer de katana. Tournant ma tête, je vis effectivement la dite arme dans le mur derrière moi. J’avais eu chaud encore une fois, je ne serais pas aussi chanceux la prochaine fois. Me retournant, je vis le deuxième de mes adversaires foncer vers moi à une vitesse affolante, j’avais une toute petite marge de manœuvre pour effectuer la technique à laquelle je pensais. Mon père l’avait effectué plusieurs fois devant moi dans son atelier pour tester l’équilibre d’une arme qu’il venait de fabriquer. Il fallait avoir un pied bien ancré dans le sol et l’autre prêt à partir vers l’avant pour transpercer son adversaire. M’appuyant sur ma jambe gauche, j’attendis le bon moment pour m’élancer vers mon assaillant. La première technique que j’avais utilisé aujourd’hui c’était soldé par un échec cuisant qui aurait pu me coûter très cher, croisons les doigts pour que celle-ci fonctionne. Mon timing devait être parfait. Fermant les yeux, je m’élançais vers l’avant.
Trois choses se passèrent à ce moment précis. La première était plutôt bonne car je sentis que mon arme avait transpercé quelque chose, en l’occurrence les vêtements de mon assaillant. La deuxième et la troisième était moins bonne pour moi. L’homme que j’avais transpercé en plein cœur avait réussi à planter son katana dans mon bras gauche, je vis même la larme me traversait le muscle. Le mercenaire qui était passé derrière moi avait profité de l’attaque de son compatriote pour m’attaquer dans le dos. Il avait soulevé ma cape et m’avait tailladé le dos de l’épaule droite au rein gauche. Le plastron m’avait protégé en partie mais j’avais néanmoins senti la lame traverser le cuir et toucher ma chair.
Me cambrant le dos sous l’effet de la douleur, je vis mon assaillant frontal s’effondrer au sol m’attirant dans sa chute avec lui. Je sentis la lame qu’il avait enfoncée dans mon bras tourner et m’abîmer un peu plus le muscle. Un cri de douleur sorti de ma bouche et dessina sur mon visage un masque de détermination encore plus grand. Profitant d’être au sol, je retirai vivement la lame du corps du mercenaire et pris quelques secondes pour regarder comment nous nous en sortions. Je pus constater que Lénac se battait avec toujours autant de ferveur, il avait mis à bas un de ses deux adversaires, néanmoins le deuxième semblait lui opposait un peu plus de résistance. Naoto s’en sortait admirablement bien maintenant. Cependant, je vis quelques égratignures sur ses bras et du sang couler d’une vilaine coupure sur son visage. Son adversaire n’était pas en reste, Naoto avait visé juste en coupant les jambes et les bras de ce dernier.
Me concentrant de nouveau sur mon dernier adversaire, je le vis avancer vers moi, katana en avant prêt à me planter sa lame dans le thorax. Ce fut un réflexe qui me sauva la mise, et surtout mon père. Il m’avait dit que mes poignets me seraient grandement utiles dans le futur et il avait raison. J’utilisais mon poignet droit pour parer le coup et ainsi arrêter la course de ce mercenaire. Il fut surpris par ce mouvement et j’en profitai pour donnai un coup de plat de mon arme dans son dos, ce qui le poussa au sol.
A ce moment précis, je me rendis compte que j’étais sérieusement blessé. Du sang coulait dans mon dos et le long de mon bras gauche, la douleur me lançait de partout. J’avais énormément de mal à me concentrer. Par Meno, ces armes faisaient vraiment de gros dégâts... Ma tête commença à tourner, j’avais de plus en plus de mal à tenir sur mes jambes, je titubais. Mon adversaire qui s’était relevé profita de ma faiblesse momentanée pour se jeter sur moi. Mes jambes se dérobèrent sous moi et ainsi j’esquivai le coup de cet assassin. Dans un moment de lucidité fugace, j’en profitai pour lui tailler les jambes avec les quelques forces qu’il me restait. Il recula et me regarda avec une méchanceté dans le regard qui faisait froid dans le dos. D’un coup rapide et puissant il me désarma, me laissant sans défense, à la merci de son prochain coup.
- « Désolé père, j’ai échoué... »
Je prononçai ces quelques mots dans un murmure et fermai les yeux attendant la sentence. J’allai mourir et ainsi rejoindre mon père. J’entendis alors un cri de douleur qui transperça les tympans et automatiquement j’ouvris les yeux. Je vis alors un spectacle étrange, une lame venait de transpercer le cœur de mon bourreau, du moins ancien bourreau. Le plus étrange dans l’histoire était que je connaissais cette arme, l’épée de mon père. En tournant la tête, je vis Lénac tuer le deuxième de ses assaillants. Naoto avait fait de même avec son adversaire et était venu à mon secours. Regardant le plafond, je lançai quelques mots.
- « Merci père. »
Indirectement, il m’avait sauvé la vie par l’arme qu’il avait forgée pour moi. Le dernier mercenaire se retrouva à terre, Naoto ramassa le katana qu’il m’avait donné plus tôt dans la journée et me le tendit. Je le récupérai et le mis dans son fourreau. Naoto m’aida à me relever et je pus voir l’étendu des dégâts que nous avions causé tous les trois. Les cinq mercenaires étaient morts mais la recrue avait disparu et le capitaine se mourrait.
- « Lénac soigne le capitaine avant qu’il ne soit trop tard et après je veux bien que tu t’occupes de moi... »
Je me sentais nauséeux à voir tout ce sang couler de mon bras. Il avait du toucher une artère importante, le bougre. Entre la douleur et la fatigue de la journée, je ne tiendrais pas très longtemps. Le capitaine était le plus important ici, il pourrait peut être nous en apprendre un peu plus sur la recrue, après tout elle était dans le bâtiment depuis un moment. Même si je mourrais, je sais que Lénac ferait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver la famille de Naoto et tuer ces voleurs, tueurs, manipulateurs, kidnappeurs... Mes yeux se fermaient alors que je regardai Lénac soigner les plaies du capitaine de la milice. (((HRP : Apprentissage spontanée de la CCAA Estoc droit.)))
_________________ Léandre - Shaakt - Soldat
Dernière édition par Léandre le Lun 16 Mai 2011 15:11, édité 1 fois.
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