Ouf ! J'ai réussi à lire !
Dans l'ensemble je suis d'accord avec toi. Tout ce qui existe est par conséquent naturel. Il n'y a pas à se dire "C'est artificiel = c'est dangereux, c'est naturel = c'est bon". Tout substance, qu'elle soit issue d'une plante où d'une synthèse chimique, doit être testé pour vérifier son innocuité (c'est souvent là que le bas blesse, car ces tests sont couteux et leur fiabilité n'est pas à toute épreuve.).
A noter que les produits de synthèses chimiques sont souvent des copies de molécules déjà existantes et ont donc les même effets.
A noter aussi qu'il n'y a pas de substance bonne ou mauvaise. C'est toujours la dose qui fait l'effet. Prenez un médicament en trop forte quantité et il se changera subitement en poison.
Au passage, je vais raconter une petite expérience à moi (vous remarquerez cette transition pourrie qui prouve bien que je ne suis pas un champion de l'argumentation)
Des "faucheurs volontaires" sont une fois passé à un laboratoire de l'INRA dans lequel j'ai été. Leur visite se résume ainsi : Ils ont vaguement écouté les explications qui leur étaient donné sur les OGM, ils hurlaient à l'OGM dès qu'il voyaient un logo "toxique" sur un flacon (sans doute croyait-il qu'il contenait de l'eau OGM) et à la fin, ils ont donné ordre d'arrêter les expérimentations sur des poiriers.
Comment peut-on faire avancer un débat avec d'une part des fanatiques qui n'écoutent rien et de l'autre des entreprises qui ont beaucoup d'argent à gagner ?
Car les OGM, c'est avant tout ça. Mais pour l'expliquer, je vais préciser quelque chose que tu n'as pas dit, Mercurio :
En effet, nous ne pouvons pas (ou difficilement) subvenir à nos besoin avec l'agriculture biologique et sans le nucléaire. Mais même sans eux, ce n'est que temporaire. Le vrai problème, c'est la population mondiale. Il a été estimé qu'au dessus de 2 milliards, il était inutile d'espérer alimenter durablement la population. Mais, sans doute motivé par de vieilles habitudes, les politiques (et les médiats) continuent à crier de panique quand la population se met à stagner, alors qu'il serait plus que temps de la faire diminuer.
Après tout, mieux vaut 50 millions de gens heureux, alimentés à l'éolien, au solaire, et à l'agriculture biologique, que 10 milliards de gens dont la moities meure de faim.
Les OGM se placent dans ce cadre : Ils valent mieux que les pesticides utilisés jusque là (qui empoisonnent littéralement les agriculteurs), mais qu'apporteront-ils ? Rien. La productivité augmentera, la population aussi. Jusqu'à quand pourra-t-on augmenter la production ?
Il y a 50 ans, les sportifs qui entraient dans le livre des records battaient les records précédents de plusieurs mètres, aujourd'hui, il ne les battent que de quelques centimètres, et encore, le plus souvent seulement grâce à de nouvelles combinaisons aérodynamiques ou je ne sais quoi. Le corps humain approche de ses limites physiologiques. Un moment, il sera devenu impossible, même en s'entrainant toute sa vie, de faire mieux.
Il en va de même avec les plantes. La limite physiologique est bien plus lointaines (grâce aux méthodes de sélections) mais on ne pourra pas éternellement augmenter les rendements. Les OGM ne font que poser des questions sans résoudre le problème, tout simplement parce que le problème est insoluble.
Un petit point sur la médecine, enfin. Les antibiotiques ont été inventé et ont repoussé violemment les maladies bactériennes. Aujourd'hui, on ne peut même pas imaginer ce qu'était la vie avant. Au moyen âge, les gens ne mourraient pas de vieillesse, ni même de cancer et rarement de virus : ils mourraient de bactéries.
Les antibiotiques ont été découverts et ont mis fin à cela. Mais ils rapportent très peu car il en suffit de très peu pour guérir. Les entreprise pharmaceutiques les ont peu à peu délaisser. Aujourd'hui, les bactéries les plus courantes ont fini par muter et résister (c'est d'ailleurs plus la faute aux élevages intensifs qu'au gens qui se soignent quoiqu'en dise les campagnes à la télé, même si la mauvaise prise d'antibiotique à en effet eu un rôle important), le monde regorge d'antibiotique mais aucune entreprise ne veut en chercher de nouveau car ils rapporte trop peu.
Mais alors, allons-nous revenir au moyen âge ?
Je serais tenté de dire non. Nous avons encore mieux : les vaccins. Pas besoin de se défendre avec des substances extérieur, le corps peut le faire tout seul ! Mais ce sont des recherches longues, compliqués et couteuses. Et là encore, une prise rapide et c'est fait. Pas très rentable...
Coup de bol, il y a encore des imbéciles pour inventer que les vaccins sont toxiques. Il n'ont pas tort de se méfier, le problème c'est leurs arguments. En gros ils se basent sur une légende du type théorie du complot qui dit que les États Unis auraient massacré des dizaines de leurs soldats pour tester un vaccin, qu'un autre vaccin aurait déclencher une épidémie de maladies cérébrales (ce qui n'a jamais été prouvé), et autres discours dans ce genre.
Il y a des maladies graves dans le monde qui n'ont pas disparue à cause du fait que des pays entiers refusaient de se faire vacciner. Ça a été le cas en Afrique centrale pour une maladie dont je ne me souvient plus le nom. Les gens croyaient que le vaccin était en fait un complot des européens pour les stériliser. Du coup, la maladie est disparue partout, sauf dans un pays, d'où depuis, elle a commencé à se redisséminer.
Tout ça pour dire qu'il y a un monde entre la vigilance et les croyances absurdes. Ces croyances font d'ailleurs le jeux des politiques.
Est-il nécessaire que le concept de "Gaïa" a récemment été repris pour expliquer que l'effet de serre n'était pas grave ?
Bon, je suis assez occupé en ce moment dont je vais m'arrêter là. Merci à ceux qui auront eu le courage de me lire !
