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Nom : Anarazel D'Ellhar Classe : Errant
Race : Sang-mêlé shaakt et sindel
Age : 176 ans
Description :Me décrire ? Qui êtes-vous pour me demander de tracer sur le papier les contours de mon ombre ! Qui êtes-vous, pour oser venir ici, dans mon antre la plus secrète, me révéler au grand jour ! Voudriez-vous dépeindre mes traits, dessiner les contours de ma personnalité et casser mythes et vérités ? Est-ce mon respect que vous voulez, ou simplement le chant lugubre que je sers à tous ceux qui me défient, forts et faibles, déments et bien portants, en un son rauque qui traduit à lui seul la haine que je vous voue ? Mais peut-être est-ce votre curiosité qui me pourchasse comme la nuit et m’encercle de vos pupilles.
Très bien. Passons accord, voulez-vous ? Je m’offre à vous, je me livre tout entier. En échange, épargnez-moi votre pitié et votre effroi, repartez – repartez sans proférer une réponse, comme vous êtes venu, et allez saluer pour moi le calme et la sérénité qui me sont à jamais interdites, pour qu’au moins ceux qui les servent sachent que j’existe.
Voilà. Tenez-vous là, au fond de la pièce, dans l’angle le moins sombre, sous le puits d’où perlent quelques lumières en un faisceau dévoilant roches et poussières. Laissez vos yeux s’habituer à la pénombre qui vous entoure ; vos oreilles se font peu à peu guider par le silence ; votre respiration s’étiole sous le poids écrasant de la montagne, et c’est comme si elle murmurait par l’eau qui transperce ses pierres.
J’avance, main sur le cœur, comme je me plais à le faire. Déjà dans la noirceur qui encercle le puits luisent les rubis de mes yeux, rougeoyantes lucioles aussi dures que le diamant. Viennent les contours de ma peau transparente, encerclés des cendres de mes cheveux, en une tache ovale. Le son de ma respiration vous étonne, trop puissant, chaotique. L’effroi vous guète. Cherchez encore un peu, laissez vos yeux s’habituer davantage. Vous y êtes, n'est-ce pas ? Je le vois sur votre visage éclairé par la lumière du puits – vous avez vu, et un froid grand comme une banquise vient de s’écouler sur votre dos. Je n’ai pas de nez. Mon visage a les traits étranges et la face plissée ; rien ne sied en son milieu.
Ne cherchez pas – vous ne trouverez pas. Je ne suis rien de connu, et mon physique ne peut être associé aux races qui peuplent ce monde. Je suis un être difforme, pâle comme la mort et effilé comme une lame, un être rejeté qui vécut toute sa vie emprisonné dans un manoir construit sur d’anciennes ruines. Considérez-moi comme paria, apatride, fils des renégats de Naora, ou pis encore : appelez-moi dément, rebut, déchet, souillure… Dites-le moi en face, ayez donc la force de vos paroles ! Et vous comprendrez qu’un Ellhar ne pardonne jamais, même au plus faible représentant d’une autorité. Jamais.
Mais revenons à ce regard de braise, et à ce sang mêlé qui fait de moi l’abomination oubliée de deux peuples. De ma moitié sindel demeurent mon souffle hargneux et l’ovale de mon visage, des ténèbres shaakt qui m’habitent, un tempérament trempé dans le four du rebelle.
Mon sang fut ma malédiction : ce mélange de deux peuples se vouant une haine réciproque sur les terres de Naora n’aurait jamais dû être, fruit d’un viol forcé, alliance par entente pour trouver issue.
Si je vous tolère ici, silencieux comme une tombe pour contempler le travail de mes mains aux doigts sales et effilés, c’est pour que vous sachiez que j’existe, quelle fut mon histoire et le serment que j’ai fait entre les murs de ma captivité. Cette caverne est fruit de mes songes : voyez-vous cet énorme livre à l’écriture pourpre ? C’est le Grimoire, la transcription des siècles de mes aïeux, dans ce manoir-prison des Terres Infertiles.
Bien. Criez, tempêtez ces phrases comme le mordant du sable et les battements de la roche, comme l’acier contre l’acier ; hurlez plus fort que la chair sur le feu et chantez avec plus de zèle que l’espoir qui s’incarne.
Je m’approche du pupitre d’un pas peu assuré, m’appuie sur l’énorme livre et son pilier d’argent. L’ouvrant à la première page, je me mets à lire à haute voix – et tout, tout dans cette salle faite de roche friable gravée au couteau de messages et de rage semble d’un même écho accompagner le chant obscur qui s’évade de ma bouche, crachant les mots comme le venin d’un serpent, avec une haine semblant appeler les ancêtres de ce lieu étrange, singulier parce qu’oublié, délaissé, roc en plein désert, enseveli et découvert, où un être seul se heurtait autrefois à la foi d’un gardien qui l’empêchait de sortir.
Biographie :Force est de constater qu’aucune des promesses faites à ma famille ne fut jamais tenue. D’aussi loin que remontent les récits du Grimoire vers ce passé flou qui fit mettre en cage les gens de mon sang, demeure liée à notre lignée une aura de légendes, de mythes aux vérités cachées. Ma famille fut un jour au sommet de la gloire, dans ces terres de Naora, parmi les clans rebelles du désert et les Sindeldi de Nessima qui venaient de s’y établir. Ils contrôlent cette place forte depuis près de cinq milles ans – autant de temps que ma lignée survit, déformée par le mélange des peuples et la consanguinité que fut, avant le décès de ma sœur, notre seule voie vers la vengeance.
Comprenez bien ceci, vous qui m’écoutez : jamais, au grand jamais, je ne vous pardonnerai. Que vous soyez Shaakt, Sindel, humain, orc – vous êtes de la même trempe. Des vivants, faits de chair et de présence, d’amis et d’avis. Qu’ai-je pour moi ? Un passé dont plus personne ne se souvient ? Un visage déformé, où rien n’est reconnaissable ? Une connaissance encyclopédique, renforcée par les années de lectures solitaires où le passé se mêlait à mon présent de condamné, errant entre les pages des livres comme entre les vagues du temps ? Voyez : je n’existe pas ; ce monde cruel n’est pas le mien, et ne le sera jamais tant que les deux races qui me firent naitre d’un même élan fouleront ce sol, tant qu’ils ne reconnaîtront pas l’existence du fruit de leur alliance passée, et ne m’accorderont ce que je mérite : la restitution de ce qu’ils avaient offert à mes aïeux, soit la totalité du désert de l’Est – ma terre promise.
Lors de la grande guerre de Naora, les clans Shaakts réunis autour d’une même autorité pour faire face aux Sindeldi avaient eu dans l’idée de proposer accord à leurs cousins gris. Pour éviter les massacres centenaires qui tachèrent de sang l’or du désert, on fit appel à la diplomatie. La haine que se voue les deux peuples, loin d’être éteinte, avait trouvé une concurrente en l’idée d’un mariage contre-nature.
Pour comprendre le climat de cette époque obscure encore faut-il se représenter la tension évidente qui habitait l’archipel : venant du Nord, de la ville fortifiée de Nessima, les Sindeldi projetaient d’étendre leurs ailes au Sud, vers Raynna et le désert de Charlùm, où demeurait le gros des Shaakts de la région, réunis autour d’une force non négligeable mais acculée entre la mer et les volcans, sans possibilité ni volonté de s’évader, dans la haine et la hargne qui sied aux elfes des ténèbres depuis tant de millénaires.
L’entente d’Ellhar fut conclue non loin des ruines d’un hameau homonyme dans le désert de l’Ouest, et projetait pour éviter l’affrontement de marier deux représentants des races en conflit, dépassant de ce fait la haine réciproque, l’adoucissant, et concluant l’impossible.
Mon arrière-grand-mère fut une jeune Shaakt originaire de Khonfas ayant vécu depuis l’aube de ses souvenirs sur Naora, belle et inculte, choisie pour ses prédispositions pacifiques. Elle fut présentée à la délégation sindel comme descendante d’une riche lignée et d’un héros des dernières guerres ; chose qu’elle-même ignorait. Le pion mâle avancé sur l’échiquier pour se lier à l’elfe noir et conclure l’impensable était quant à lui un condamné, un errant. Les Sindeldi, étant trop hautains pour s’abaisser à la taille de leurs confrères noirs, sortirent de leurs geôles tous les prisonniers décents et choisir le moins demandant pour passer outre sa haine. Même s’ils avaient accepté la trêve sous condition proposée par les Shaakts, les Sindeldi de Nessima ne croyaient pas à cette entente artificielle et médiatisée.
Le mariage fut vite prononcé, avec le plus d’émissaires possible ; et la nouvelle se répandit dans les sables du Sud et les terres du Nord. Durant un instant, ce subterfuge marcha. Ces deux elfes reçurent bon nombre de privilèges et de récompenses, entre enseignements et aises, voyages et discours. Mais qui veut la main finit par manger le bras : mon aïeul fut forcé par un commun accord de donner décence au mariage contre-nature qui le liait à sa femme shaakt. Rien ne pouvait alors prévoir ce qui allait se passer, l’horreur qui guettait, prête à réduire à néant cet effort incroyable fait par les deux camps, et qui finirait par projeter les peuples dans la lutte qui tacha à jamais les âmes et les terres du rouge sale des cadavres.
Cet enfant qui naquit était mon grand-père, le premier sang-mêlé. Son visage difforme et sans nez conduisit à l’effroi général, au renforcement des haines et au regain de l’instabilité politique.
Ma famille, sous l’auréole des privilèges et des promesses accumulées par tant d’années de propagande, fut sommée de ne plus se montrer au grand jour. On nous enferma dans le manoir d’Ellhar, construit sur le hameau qui nous avait fait naître, munis de la seule promesse de nous offrir les territoires du désert de l’Est en fief comme pardon pour notre captivité.
On désigna six gardiens, et on nous coupa du reste du monde. Mon grand-père eut une sœur, qui devint sa femme. Notre lignée, protégée par notre nouveau rang, survécut ainsi, dans l’horreur de la consanguinité, enfermée au cœur d’une guerre sans merci. Le manoir comportait une bibliothèque immense qui fut notre seul puits de savoir et d’évasion durant des millénaires.
Les gardes moururent les uns après les autres, détruits par l’attente et par le serment qu’ils avaient dû faire en acceptant de nous garder prisonniers, voyant se succéder nos naissances et nos morts. Mes parents eurent une vie éphémère ; sans doute le mélange des sangs et la consanguinité nous rendaient-ils plus faibles, incapables de survie dans ces lieux inadaptés.
Je naquis il y a cent septante-six ans, et connut durant plus d’un siècle et demi les murs du manoir et les légendes de sa bibliothèque poussiéreuse.
Mais les autorités nous ont oubliés comme le monde qui nous avait étouffés, et personne ne vint refermer les battants d’airain lorsque, de fatigue, de désespoir et d’ennui, le dernier de nos cerbères mit fin à ses jours.
J’étais libre. Libre et condamné à assouvir cette vengeance professée par mon père : faire payer aux peuples qui nous avaient emprisonnés ce que nous étions. Je suis le dernier Ellhar, après des siècles de consanguinité, car l’amour de ma vie, ma sœur mort-née, emportant ma mère avec elle, ne marchera jamais à mes côtés.
Je ne veux pas de votre effroi, je n’ai que faire de votre dégoût. Sachez que j’existe, et que celui qui me défie se frottera à une haine millénaire.
Si noir et blanc font gris comme témérité et crainte font courage, la philosophie livrée par mon histoire manichéenne sous tous ses aspects mêlée au rejet se traduit par l’incarnation de la « limite ». Entre deux accumulateurs aux charges opposées, un Ellhar est toujours la gaine qui empêche la connexion, la coque du sous-marin écrasée par les différences de pressions.
Si mes parents écrivaient dans le Grimoire en leurs temps, et si je le faisais avant mon évasion, c’était parce qu’il nous avait fallu soulager une tension continue d’extrêmes qui cohabitent sans s’annuler jamais.
Mon arrière-grand-père avait vu le monde, il avait senti les vents des montagnes, le froid de la glace et la chaleur du désert, l’immensité de l’océan de l’Aeronland et la stupeur qu’offre la contemplation de Nessima. Et c’était seulement lorsqu’on l’avait enfermé à vie, le condamnant à ne jamais revoir la liberté, qu’il avait remarqué la puissance de l’amour qu’il vouait au monde et à sa beauté. C’était également à ce moment-là que la haine l’avait pris sans distinction, une haine cruelle, sans merci, pour les deux peuples qui d’un même élan l’avaient condamné à rester à jamais loin des mondes.
Et il n’y a pas de sentiment plus puissant que celui offert par la création d’un être qui aime et hait à la fois, pouvant un instant incarner l’un, puis l’autre, construire et détruire.
« Increscunt animi, virescit volnere virtus ». La blessure fortifie l’âme et revigore le courage.
Maintenant, partez.
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Arme(s) et bouclier : -
En main principale : Thàran : griffes noires
(une main, force+10, +5 dégâts de feu par coup réussi, leur métal est constamment bouillant et rouge, , 20% de trouer les armures métalliques (et donc de ne pas tenir compte de l'endurance supplémentaire de cette armure pour ce coup ci.)) -
En main secondaire : Dague torsadée d'Esprit (à chaque coup réussi: -1D10 pv à l'adversaire touché. Ne tient pas compte de l'endurance ou des armures, ne 'blesse' pas visiblement) Armure(s) Protection pour la tête : Masque de l’Echangeur (end+ 3, capacité de survivre dans un milieu sous-marin)
Protection pour le corps : Toge délavée (end +1)
Protection pour les bras : Brassards entrelacés (endurance +2, esquive SA +3)
Protection pour les jambes : Cape : Bijoux Magiques -
Bracelet de cuivre ciselé (esquive magique et AJ+3) -
Talisman de jais (end+1)
Sac (Encombrement = 6/20) -
Potion de force (For+3 pour la durée d’un combat ; 1 doses) [E=1] -
Anneau argenté for+1 [E=1]
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Rubis [E=1]
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Chaînes Légères Noires (Force+3 ; 20% de chances de provoquer une hémorragie légère chez l’adversaire se traduisant par -1PV/tour pour 3 tours ou jusqu’à ce qu’il soit soigné d’au moins 1PV) [E=2]
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Fluide d'obscurité (1/8) [E=1]
Or : 4405 Yus
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Magies Acquise(s) -
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Compétences de CombatCC AA (Capacités de Combats Avec Armes) :-
CC SA (Capacités de Combats Sans Armes) : -Uppercut
CC AJ (Capacités de Combats Armes de Jet) : -
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Points de vie: 32/32
Points de Ki : 12/12
XP nécessaire jusqu'au prochain niveau : 10
Niveau : 7
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Ville de départ : Kendra Kâr
Croyances :- Dieu vénéré : aucun
- Dieu(x) prié(s) régulièrement : aucun
- Dieu(x) haïs : aucun
- Dieux non reconnus : tous