Les signes ne trompèrent pas. Un instant de silence tout sauf naturel et des frissons à la base de la nuque étaient les indices de la présence de magie, et qui disait magie susurrait magicien. L'homme avait de longs cheveux blancs presque laiteux, son visage était grêlé et marqué de cicatrices mais son maintient et sa prestance le plaçait plutôt entre deux âge. Ses vêtements tenaient plus d'un amas de guenilles mais les deux jeunes femmes qui l'accompagnaient étaient elles royalement vêtue. Les étroits morceaux de tissu et de cuir qui composaient leurs tenues provocantes étaient sertis de pierres, de broderies raffinées. Le trio n'était en rien assorti, mais je n'aurais pas été étonnée qu'il soit le souteneur généreux des prostituées.
- Oui ma déesse, c'est une abomination. Brailla-t-il alors à l'attention d'une interlocutrice invisible. Il toisait le feu du coin de la rue d'où il était apparut sans bruit, et continua son discours tandis que de ses mains jaillissait une masse translucide. Il y a danger, cette lueur dans la nuit va attirer le malheur, c'est intolérable !! Quoi ? Un feu ? Vraiment tu es sur ?
Entre temps la masse s'était allongée en une longue vague inconsistante qui se propagea vers les flammes et les entourèrent comme un cocon, éteignant l'incendie comme on étouffe la flamme d'une bougie avec son éteignoir.
- P'tain de mage, grognais-je en m'élançant à mon tour vers eux.
La situation tournait au cauchemar. Le feu était rapidement devenu un amas de planches fumantes, les jumeaux avaient quitté leur poste et les gardes voyant le feu s'éteindre sans raison se firent plus méfiant encore, d'autant que leurs positions ne leur permettaient pas de voir le mage et ses putains. Seuls les hommes de Pragatt' réagirent avec l'instinct d'un vrai chasseur. Ils se reculèrent hors de portée de tout ce petit monde et patientèrent … que je fasse en sorte que toute cette pelote de nœuds se démêle par le bon bout.
D'un signe j'indiquais aux jumeaux de garder un œil sur les gardes, espérant qu'ils me préviendraient si d'aventure ils s'aventuraient par ici.
A part moi, la petite voix de la raison lançait son avertissement quant à ce que j'allais faire. Je me répétais les règles alors que les deux jeunes femmes brunes se mettaient sur mon chemin, sans armes mais visiblement prêtes à en découdre. Des règles simples et implacables.
(L'objectif est le seul important, pas de place pour le doute ou la confusion t'embrumera, elle entre en scène et pervertit le but … cet homme s'est de lui-même assigné comme cible. Mort ou vif, cela ne dépendra que de lui et ses femelles … ni compassion, ni regrets.)
Si les gardes ne venaient pas à moi à cause d'un incendie, ils viendraient à nous pour stopper une rixe ou, si tout ce beau monde m'y obligeait, tenter d'arrêter l'auteur d'un meurtre. Pas de compassion, pas de regrets, l'objectif était tout, une cible n'était qu'une cible.
La première putain, une petite blonde très mince qui sentait la fleur de lys, se mit en travers de mon chemin sans position de défense ou d'attaque. Elle était seulement plantée là, une main mollement en avant. La deuxième était juste derrière, sans arme elle aussi mais qui semblait attendre de voir ce qui se passait avec sa copine avant d'avancer ; décision plus sage en soi mais leurs physiques et attitudes hurlaient leur inaptitude au combat. Plus j'approchais et plus leur statut se précisait. Elles avaient toutes deux des visages fins, la peau claire et presque propre si on les comparait aux habitants de ce quartier, le regard à la fois accueillant et froid, charmeur et menaçant. Des yeux qui tantôt attiraient, tantôt se protégeaient par la menace. Mais ces femmes qui avaient appris à se servir de leur corps comme rempart par les sens, n'avaient assurément jamais appris à le faire par les armes.
Je parcourais les derniers mètres qui me séparaient de la première sans ralentir ou faire mine de freiner. Elle fit un pas en arrière en me voyant foncer sur elle mais ne recula pas d'avantage, tentant même gauchement de frapper en poussant un cri trop faible pour être résolu. De la main gauche j'attrapais la sienne et la tordais brutalement avant de lui enfoncer mon coude dans les côtes sagement exposées au premier coup venu. Le souffle coupé par le choc elle tomba à genoux en gémissant.
L'ombre de la seconde trahit son mouvement. La garce se déplaçait silencieusement mais elle était placée du mauvais coté de la lumière et la lune dessinait sur le sol sa silhouette à l'encre d'ombre. Élancée, brandissant une arme, sans doute un bout de bois quelconque. Zewen seul savait quand elle s'était équipée d'une arme. Je me retournais face à la beauté brune, aux yeux aussi verts et irréguliers qu'une émeraude arrachée à sa montagne, au nez fin retroussé en grimace et aux lèvres pulpeuses qu'elle mordait nerveusement. Elle retint un juron lorsque je détournais son attaque d'une main et lui agrippais la gorge de l'autre en la plaquant au mur.
- De quoi j'me mêle chérie ?
Et tandis qu'elle grognait en réponse, je m'aperçus que le magicien avait discrètement sorti son arme … aussi mortelle qu'étaient factices celles des deux femmes. Ses cheveux en bataille laissaient à peine entrevoir des yeux splendides couleur noisette mais qui me transpercèrent avec un sous-titre plus que déchiffrable : "Moi je sais ce que je fais !".
Il tenait son épée à deux mains lame vers le bas, le buste et les épaules tournés vers la droite, prêt à frapper.
Il avait choisit un angle d'attaque qui épargnait sa femelle, et ce fut ce qui lui fit perdre l'engagement du combat. Je relâchai brusquement la femme alors qu'elle se débattait ce qui lui fit perdre son équilibre et accéléra les choses du coté du mage.
Cela ne dura qu'une ou deux secondes et sa rapidité était très au dessus de mes prévisions. Il réussit à stopper net son élan sans même hésiter ou trembler, rattrapa la jeune femme brune d'une main que je pensais encore autour de la garde de l'épée et la soulevait à moitié pour la mettre à l'abri lorsque je ripostai, profitant sournoisement de son manque d'attention pour frapper.
Cet homme était rapide, attentif, habile, un mage surement puissant en plus d'être complètement allumé à l'avoir entendu parler à une présence invisible … et sa démonstration le plaçant en sauveur là où j'aurais sans doute blessé mon compagnon était une preuve de plus que le combat n'allait pas être de tout repos. Là où d'autres auraient joué la carte de la diplomatie ployant face à l'habilité de l'adversaire, je décidais de me moquer en attaquant sans arme.
Aussi rapide que lui mais délicieusement plus déloyale, c'était à mon tour de lui prouver qu'il n'était pas face à un groupe d'amateurs. Il prit mon coup de pied de plein fouet sans même pouvoir esquisser un mouvement de défense. Optant pour un coup de pied direct, je me servis de mes hanches et de ma jambe d'appui pour propulser le coup en ligne droite vers le thorax ; comme on défoncerait une porte fermée.
Il trébucha en arrière, une main plaquée sur son torse tandis que son regard se posait sur moi avec une étrange lueur, comme s'il me voyait pour la première fois, ne réalisant pas si j'étais un mirage ou réelle. Il aurait pu se rétablir s'il n'avait pas voulu protéger sa pouliche au lieu de lui-même, mais putain et protecteur tombèrent ensemble, la première s'effondra et, ironiquement, le second la percuta à la tête dans sa chute, lui faisant perdre connaissance.
- Putain de mage ! Répétais-je alors qu'il était à genoux et secouait la brune pour la réveiller. Ta déesse t'a jamais appris qu'il faut pas se mêler des affaires des autres ?
T'as bousillé mon leurre, alors tu vas me servir d'appât.
Il se releva sans me quitter des yeux et avança pas à pas, l'épée dans la main droite, tandis que je reculais vers le carrefour où se trouvaient feu le feu, les jumeaux et les hommes de Pragatt'.
- Inconsciente ! répondit-il d'une voix rocailleuse. As-tu seulement idée des choses qui se trament par tes actions. Il avait la main non armée tendue vers le ciel, les doigts tellement crispés qu'ils ressemblaient à des griffes dans l'ombre projetée par la lune. Il descendit sa main accusatrice et démente vers moi, et stoppa net. Ses yeux s'agrandirent, comme possédés par une vision ténébreuse et il se mit à courir, encore que charger fut plus proche de la réalité.
Non ! Impossible !! Elle ne peut pas être … l'une de tes protégées. Usurpatrice, tu n'es là que pour amener le malheur sur la cité, je ne peux le tolérer.
Nous avions reculé jusqu'au carrefour où l'un des jumeaux s'occupait déjà de la blondinette transformée en furie hurlante depuis que le mage était lui-même quasiment devenu une bête incontrôlable. Une partie de la scène qui se jouait là collait à peu près au plan involontaire espéré après le fiasco de l'incendie … mais une partie bien maigre qui se résumait à l'intérêt des gardes. Les cris d'avertissement qui fusaient n'empêchaient cependant personne de continuer son combat.
Tout le reste échappait à tout contrôle, mais ce qui me laissait le plus désorientée était le frisson d'excitation qui traversait l'ensemble de mes muscles à cette prise de conscience dans laquelle le plan n'était plus que l'ombre de lui-même, l'homme en face de moi que je prenais pour un fou bien entrainé était sans doute plus puissant et habile au combat que j'espérais l'être, et le piège pouvait à tout instant devenir aussi utile qu'une toile d'araignée sans un insecte aux alentours.
Le mage s'était arrêté, le doigt pointé vers le pendentif offert par le missionnaire de Rana. Sa bouche se tordit sans qu'aucuns mots intelligibles n'en sortent mais je pensai avoir saisi une partie de son discours chaotique. Il se servait de la magie du vent et je portais le symbole de Rana autour du cou, mais je ne me faisais guère d'illusion quant au fait qu'il puisse décider de nous déclarer alliés et me prendre dans ses bras.
Il venait de relever sa main paume vers le haut et je me rendis compte que le grondement qui résonnait autour de nous provenait de lui, psalmodiant je ne sais quelle langue étrange … mais le résultat, une boule compacte qui grossissait à vue d'œil au dessus de sa main, me fit réagir d'instinct.
Pas le temps de prévoir. Je fonçais sur lui et aperçus la brune qui venait de se relever, chancelante et cherchant des yeux son protecteur. Son attitude de recul lorsqu'elle le vit en action me fit perdre une dose supplémentaire d'assurance et décidai de changer de trajectoire au dernier moment, préférant un axe moins direct.
Il avait fermé les yeux quelques secondes avant de cesser son dialecte occulte et c'est ce qui à mon avis permit à mes fesses de n'être que frôlées par son attaque. J'étais partie sur sa gauche car l'espace y était plus réduit et j'imaginais que ses possibilités d'ajustement en seraient tout autant amoindries. La masse autour de sa main était presque aussi grande qu'un tonneau de vin à présent et sans doute fin prête pour le largage, mais il hésita une seconde de trop lorsqu'il rouvrit les yeux. J'avais pris de l'avance et chacun des boulets s'explosèrent contre le mur, multipliant à chaque impact le nombre de débris qui volaient autour de nous.
Tout se joua sur quelques secondes pendant lesquelles la roue de l'instinct tourna pour moi.
Une première roulade au sol me permit d'éviter le plus gros des projectiles lâchés par le mage qui se brisa à terre en soulevant une colonne de poussière impressionnante et produisit une détonation à réveiller un mort. Je mis ensuite à profit mes talents d'acrobate, ne restant au même endroit qu'une seconde tout en lui tournant autour. Au jeu du chat et de la souris, je fus la plus patiente car au cinquième impact contre le mur sur lequel je venais de sauter pour changer de direction, le mage se mit à hurler.
- Petit folle, cesse cette danse de suite !! Tu vas réveiller les grands endormis.
Parlait-il de lui, de ses pouvoirs ou d'une bande du quartier ? Toujours était-il que je changeais de tactique, comme demandé si finement. Je dérapais au sol pour à nouveau modifier ma trajectoire et fondis sur lui tandis qu'il se retournait, trop lentement.
Etait-ce une illusion ou simplement mon corps qui frissonnait mais je sentis une décharge dans ma main droite, une sorte de frémissement qui se propagea dans tout mon bras comme si la lame noire s'animait et se réjouissait de sa rencontre avec l'ennemi.
Il était à moi, son flan offert comme le pubis d'une catin aux désirs de son client. Il le savait, son regard était fixé sur l'arme et ses yeux brillaient non plus de folie mais d'une conscience de l'échec et de la douleur à venir.
Mais la bulle dans laquelle se retrouvent vite deux combattants, allant jusqu'à leur donner l'impression d'être seuls au monde, n'était jamais qu'une illusion de plus. Je ne vis pas la putain arriver sur le coté, je ne vis pas le mage basculer en arrière, mais je sentis mon bras chasser dans le vide et l'élan m'entrainer droit vers le sol. Je m'étalai comme une amatrice, roulais et m'écrasais sans grâce arrivant à peine à garder mon arme en main tandis que je voyais l'ombre du mage s'abattre sur moi. Mais rien ne se passa. Je n'entendis que deux corps tomber tout près et un couinement féminin. En me redressant avec toute la vitesse que peut procurer la surprise d'avoir une seconde chance j'aperçus la putain brune qui aider le mage à se redresser. il avait encore un genoux à terre lorsque nos regards se croisèrent. Il était aussi surpris que j'étais contrariée et, de rage, j'ordonnais Tayeb de me débarrasser de la femme, ce qu'il fit avec une rapidité insoupçonnée pour ce fils de marchand.
- Je te le dis, si tu crées une lumière astrale trop forte, tu vas guider sur nous des forces incontrôlables.
Tout coïncide !! hurla-il toujours à genoux, une main sur l'épée plantée au sol et l'autre qu'il agitait vers les cieux. Le premier feu, la danse des lumineuses !! L'alignement des étoiles ... l'astre de la mi-nuit !! Tu portes malheur, tu dois mourir, je n'ai pas le choix … fuis ou meurs.
- T'es vraiment pas net toi, mais si tu penses que tu vas me faire pisser dans mon froc avec tes signes et tes malédictions, t'as rien pigé. Tu m'intéresses pas, y'a qu'eux que je veux (je montrais discrètement d'un signe les gardes qui s'étaient maintenant rapprochés et sortaient leur armes) j'les veux maintenant et là bas … à cause d'un incendie ou d'un meurtre ça m'est égal.
Il rouvrit la bouche mais je n'avais ni le temps de l'écouter, ni l'envie de le laisser embrouiller les autres avec ses présages absurdes et encore moins l'intention de prendre de risque vis-à-vis des gardes, qui étaient et restaient ma seule préoccupation.
Je pris cette fois les devants et attaquai sans demander mon reste.
J'étais en revanche encore au sol et me servis de ma main libre et d'une pierre qui ressortait du sol comme tremplin pour mon pied droit pour me propulser littéralement vers lui. Il ne se releva pas assez vite et je le bousculais avec toute la force que mon gabarit pouvait m'offrir. Mais ce fut suffisant pour le faire chuter à nouveau. Il se rattrapa par une roulade arrière relativement souple et se releva pour parer et rendre coup sur coup ; mais je ne le quittais pas d'un centimètre tant est si bien que son épée le gênait plus qu'autre chose et qu'aucune tentative pour me repousser n'aboutissait. Il avait peut être la force et la magie pour lui, mais j'étais plus petite, plus vive et plus souple.
Aucun de nous ne portait véritablement ses coups afin de blesser, nous testions la défense de l'autre dans un engagement au corps à corps que je ne voulais pas voir durer.
Je reculais d'un pas pour esquiver son poing et il en profita pour attraper son épée à deux mains, l'une autour de la garde et l'autre à la pointe. Il la tenait horizontalement et la repoussa vers moi tandis que je roulais sur le coté. J'entendis le souffle avant de me rendre compte de ce que j'avais évité de justesse. Un tourbillon avait jailli de l'épée, soulevant tout sur son passage sur plusieurs mètres, poussière, débris … il ne manquait plus qu'une Ynorienne poids plume pour parfaire l'effet escompté par le mage. Ni une ni deux, je profitais de son manque d'attention pour riposter. Par reflexe il chassa autour de lui avec son épée mais je passais sous sa garde et une fois dans son dos lui plantai la dague dans le dos, au niveau des reins.
Il trébucha en avant sous le choc tandis que sa main droite essayait de retirer la lame que je m'amusais à tourner avant de reculer pour éviter qu'il ne me voie ou touche. Il tomba à la renverse, pivotant son buste pour tomber le dos en premier.
Je passai une seconde de trop à penser à l'idiotie d'un tel mouvement, qui le faisait chuter sur sa blessure. Je ne vis pas son geste, pourtant facilement identifiable, et ne pus me retirer à temps de la trajectoire de son tourbillon.
Le choc n'aurait pas était plus rude si j'avais était heurtée par un cheval. Je me retrouvais projetée dans les airs, les jambes trainant mollement à la suite de mon corps dont pendant quelques secondes je perdis toute maitrise. Mais la douleur due au tourbillon ne fut rien comparée à celle qui arrêta mon vol plané.
Je heurtais de plein fouet un mur de pierre. Des pierres dures, ciselées qui j'en étais persuadée s'étaient modelées afin de pouvoir cogner, tailler et écorcher tous les centimètres de mon corps, du haut de mon crâne à mes mollets, sans compter l'adorable sensation de compression qui me coupa le souffle au moment de l'impact. C'est une chose molle et muette qui retomba au sol, la tête bourdonnante et vacillante, tant extérieurement qu'intérieurement. La douleur sourdait dans tout mon être et je me relevais en chancelant sur mes jambes, toussant à en cracher mes poumons dès que j'inspirais profondément.
Du coin de l'œil et sans pouvoir y changer quoi que ce soit, je vis le mage marcher jusqu'à moi, trainant sa carcasse en grimaçant à chaque pas, une main toujours dans le dos contre la blessure. Le brouillard à l'intérieur de mon cerveau transmettait des messages d'alerte avec la vivacité d'une limace centenaire … tout se mélangeait, je voyais les gardes à quelques mètres mais ne percevais pas leurs mouvements ou leurs paroles, je savais que la main qui difficilement s'approchait de moi n'était pas un bon présage mais je restais là sans rien faire, comme si mes membres n'étaient pas encore reliés aux commandes de l'esprit.
Je me redressais pourtant pour fuir la main du mage, me cognant à nouveau contre le mur, ce qui réveilla la douleur des mes côtes en miettes. Je serrais la lame noire et lui commandais de m'aider comme elle l'avait fait face aux squelettes noirs.
Je perçus la suite à travers la réaction du mage dont la main cogna le mur là où aurait du se trouver ma gorge. Incrédule, il attendit sans bouger. Je rassemblais le peu de force qu'il me restait pour attraper le col de sa toge et le faire basculer face aux gardes. Il tomba à genoux, gémit lorsque j'agrippais ses cheveux et tressaillit lorsqu'il sentit une lame invisible glisser sous sa propre gorge.
- Je te le répèterais qu'une seule fois, et crois bien que degré d'écoute et profondeur du sillon sont intimement liés. Je bougeais la lame au cas où les mots ne suffirent pas à comprendre de quel sillon je parlais. Tu ne m'intéresse pas. T'es venu mettre ton nez dans les affaires des autres et tu vas rien en tirer de bon si tu lâches pas l'affaire … et me sors pas ton discours de débile lunaire, je suis pas dupe. Soit on en reste là, soit tes filles devront trouver un nouveau protecteur … si elles y arrivent.
Le tableau servit aux gardes devait être de toute beauté. D'un coté des filles de joies et des étrangers se battaient comme des chiffonniers, et de l'autre un type vêtu de loques en sang restait à les regarder, la tête en arrière … mais il levait les mains en signe de reddition.
(adversaire : enchanteur niv 13. jet de dés mage/mad' : échec/réussite (5 deg) .. échec/échec .. échec/réussite(22deg) .. réussite(16 deg)/réussite)
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