L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 7 Sep 2010 23:00 
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De mon coté les choses évoluèrent différemment de ce que je prévoyais au départ, non sans m’en plaindre jusque là. Les deux jeunes étrangers me suivirent jusqu’à un coin à l’abri des regards officiels. Il s’avéra que Tayeb et même Ahad contre toute attente étaient aussi bavards que des enfants face à une nouveauté. Avant d’avoir pu ouvrir la bouche je connus leurs noms, âge et métier. Que leur mère les avait envoyés avec l’homme qui la courtisait, quoi que les termes employés et les mœurs évoquées me parurent loin du mot courtiser … mais l’important n’était pas là. Ils étaient un peu comme des apprentis commerçants sillonnant le monde au sein de la caravane de cet homme, apprenant les ficelles des négociations commerciales et revenir riche et puissant dans leur pays. Ce qui les amenait ici ce soir était une querelle quant à l'intérêt croissant des jeunes filles de ces quartiers envers eux. Dont parait-il la vigueur et la virilité ne se limitaient pas aux bagarres de rues ... faits dont j'aurais volontiers testé la véracité s'ils n'avaient pas été si jeunes. Mais cet aveu fut surtout sur l'instant l'occasion de les faire taire et revenir aux circonstances de notre alliance.
Je n'avais pas le temps d'en perdre à les baratiner sur la totale coïncidence de l'épisode précédent pour qu'ils quittent les lieux et encore moins d'opportunité plus franche de trouver des renforts.

- Ça vous dirait de gagner un peu d'argent ? Tranchais-je sans transition
- Ha! S'exclamait alors Tayeb, c'est pas seulement pour nos beaux yeux que t'es venue nous aider.
- Autant me regarder dans un miroir si y'en a que pour des yeux, répliquais-je sans tact, mais qui fit naître un sourire narquois au boute-en-train des deux, tandis que le second se renfrognait et trépignait des pieds. Nos regards se croisèrent, sans aigreur ni ardeur mais une sévérité conjointe sur laquelle je rebondis.
- Je peux aussi aller chercher ailleurs, le butin à la clé calmerait même vos potes de la fontaine.
- Quel genre ?
- Plusieurs bourses d'or et de pierres précieuses, et des armes rares … très rares. Leurs regards se firent plus pétillants que jamais à l'annonce des pierres et des armes, aussi continuais-je lorsque qu'Ahad hocha la tête et se rapprocha de nous. Je leur montrais les quais et leur expliquais que le but était de faire bouger tous les gardes pour avoir le champ libre, qu'ils n'auraient que quelques minutes de répit pour embarquer le plus possible de marchandises avant que les gardes ne se sortent du piège dans lequel ils se trouveraient, sans toute fois leur faire part des détails. J'espérais par là les intéresser par le butin des aventuriers retardataires plutôt que de me défaire d'une partie du mien.
Si ce qu'ils m'avaient raconté s'avérait être vrai, ils ne devraient pas trop négocier.

- C'est dangereux ?
- Seulement si vous trainez trop sur les quais, je vous garantis seulement le fait que les gardes seront retenus là bas … mais pas la durée.
Ils se regardèrent quelques secondes si intensément qu'on aurait cru qu'ils discutaient entre eux par la pensée. Leur visages, aussi identiques furent-il physiquement, n'avaient jusqu'à maintenant jamais reflétés la même émotion, sauf à cette seconde. J'en étais à me demander si je n'allais pas devoir me battre contre eux quand Tayeb commença sa phrase.
- On marche mais, à un service contre un autre.
- C'est-à-dire ? Demandais-je avec prudence tant le service contre un autre devrait être une de mes options et non la leur.
- On est pas vraiment sur de ce qu'on va trouver là bas. Ceci dit, si tout marche comme prévu on en aura pour notre labeur. Mais au cas où ça rate et qu'on doive fuir avant de voir la couleur de l'or …
(Les p'tits arnaqueurs que voilà !) Ben on aurait un service à vous demander. Rien de méchant, faudrait juste aller voir une dame pour nous. Histoire de lui passer un message.
- C'est quoi le piège? Demandais-je brusquement tant leur histoire ressemblait à une autre sorte de guet-apens.
- Y'en a aucun pour vous, sauf que depuis qu'on a merdé avec elle y'a un max de portes qui se referment, si vous voyez ce que je veux dire.
Ils m'expliquèrent brièvement l'affaire. Après une soirée un peu trop arrosée et une farce dont je ne désirais aucuns détails, ils avaient fini par contrarier une dame qui s'était révélée plus susceptible que prévu, et surtout assez bien placée pour les mettre sur la paille avant même qu'ils n'aient pu se faire un nom dans cette ville.
J'acceptais finalement le marché, préférant perdre un peu de temps à transmettre un message d'excuses que de l'or.

Nous prîmes quelques minutes pour parfaire le plan, qu'il fallut adapter aux exigences des deux frères. Mon idée de départ était de mettre le feu à un entrepôt proche de la zone où attendaient les hommes et d'aller chercher moi-même à grand coup de cris et de pleurs les gardes de la ville … que je pensais suffisamment patriotes et philanthropes pour courir et sauvegarder la base du commerce de la ville. Les jumeaux eux ne virent pas mon plan d'un très bon œil, m'accusant même de criminelle pour avoir imaginé s'en prendre à un entrepôt où reposaient les réserves d'un négociant et ses employés, puis de monstre lorsque je déclarais que l'entrepôt était surement vide et que le but n'était pas d'y aller tendrement au risque d'attirer qu'une partie des gardes.
Les exclamations de dégouts qui suivirent me firent comprendre mon erreur. Ces deux gaillards bien que récemment arrivés accordaient à cette ville plus d'importance que je l'imaginais et n'étaient que des adolescents, pas des hommes de l'acabit du capitaine Pragatt'.
Mais le mal était fait et je tins leur menace d'aller prévenir les gardes si je m'en prenais à cet entrepôt suffisamment au sérieux pour changer de tactique, d'autant que l'autre option aurait était de les éliminer … ce qui d'un point de vue purement tactique était tout sauf discret.


Deux heures donc que le capitaine attendait son heure, mais j'étais sur le point d'en finir avec cette histoire et d'enfin lui laisser le champ libre pour embarquer sur son nouveau navire.
Alors que les jumeaux finissaient (sans que j'en saisisse l'utilité) de délimiter le rond par de grosses pierres dans lequel nous allions démarrer le feu, je regardais le navire aux voiles noires à travers les pilotis et les mats des bateaux entre nous. Une pointe d'aigreur planait au dessus d'une impression d'inachevé, comme si la mort des anciens serviteurs d'Oaxaca n'avait en rien était une pierre à l'édifice qui serait sa perte mais une action sans sens, sans autre saveur qu'une échéance mortelle amplement méritée.
L'appel d'un des jumeaux me sortit de ma rêverie et nous nous lançâmes pour de bon à mettre une touche finale au plan. Je laissais derrière moi le lent mouvement des voiles noires dont l'âme ténébreuse serait bientôt sous l'autorité d'un homme libre, sombre à sa manière.

Les jumeaux allumèrent le feu et je dus leur concéder ce point, ils disaient vrai quand ils parlaient de la possibilité d'un grand feu maîtrisé. Les flammes montèrent très vite haut dans le ciel mais si de loin il pouvait effectivement passer pour un véritable début d'incendie de près il en était autrement. Les poutres sèches déposées en forme de tente et les cailloux en faisaient plus un feu de camp à échelle orque, idéal pour un encas de lutins rôtis.
Les deux jeunes coururent alors vers les quais, restant sur mon ordre assez loin des gardes pour n'être que de vagues silhouettes dans l'obscurité devant hurler pour se faire entendre. Affolés, ils sautillaient en montrant les flammes et appelaient à l'aide tandis que j'utilisais mes derniers fumigènes comme amorce à une explosion … sans risque. Encore que le coté inoffensif de cette poudre au contact du feu dont j'avais fait l'éloge aux jumeaux était une invention pour le moins hasardeuse. Je n'avais aucune idée du résultat et espérais secrètement qu'il soit plus violent qu'escompté, non que la soudaine panique des deux jeunots et l'assurance de voir une réaction proportionnelle du coté des gardes fut un chemin préférable à notre situation, mais …
Non, fumisterie que cela, c'était exactement mon souhait. Où était l'intérêt de cette histoire s'il n'y avait pas de peur, de cris alarmés, de ruades musclées et de fureur ? On avait là un feu plus apprivoisé qu'un singe savant et aussi agressif qu'un pigeon, sans oublier des étrangers avec plus de sens civique que la faune locale.

Tout partait à vau l'eau et je m'ennuyais.

Je lançais alors le premier fumigène dans le feu en le laissant dans sa protection en céramique fine qui, comme je l'escomptais, se brisa les lattes de bois brûlants.
L'effet fut immédiat et pour le moins impressionnant. Une gerbe de poudre se souleva à l'intérieur du feu dans un grondement étouffé, et la seconde d'après explosa et s'enflamma d'une manière purement incontrôlable et imprévisible. Le feu et son combustible ne bougèrent pas, preuve que les jumeaux savaient ce qu'ils faisaient, mais les flammes s'étirèrent plus haut, plus loin et plus follement sous l'effet souffle.
Et soudainement, tout s'accéléra.

L'un des deux frères, je ne saurais dire lequel, poussa un cri de surprise mêlée de crainte lorsqu'il sentit la vague de chaud se propager au dessus d'eux et hurla de plus belle, cette fois-ci à mon encontre lorsqu'il me vit lancer les deux dernières bombes dans le feu.
Cette fois, la base de poutres trembla tellement que je me reculais rapidement, un bras devant les yeux pour me protéger des projections et du mur de chaleur qui s'étendait merveilleusement ; et malgré tout le remue-ménage je m'amusais enfin de la tournure des événements. L'explosion avait forcé l'attention des gardes, grandement facilité par les cris et les injures des jumeaux qui avaient abandonné leur poste pour s'attaquer aux braises qui s'envolaient et menaçaient d'embraser les feuilles mortes, les déchets et autres morceaux de tonneaux, caisses et planches éparpillés dans les rues …

La troupe avait quitté le bord des quais, mais il me sembla sur le coup remarquer que l'un d'eux était resté sur place, gardant la tente au trésor. Au même moment, les hommes de Pragatt' sortirent dont ne sait où, filet en main, plus discrets et imperturbables que je ne saurais l'être ce soir. Ils restèrent en retrait, sans doute hors champ des jumeaux eux-mêmes ; prêt à bondir pour s'occuper de la troupe qui s'approchait, doucement mais surement. Leur marche était d'ailleurs étonnamment défensive, ni trop lente pour être capable de former un groupe compact prêt à combattre en cas d'entourloupe, ni trop rapide pour détecter le moindre bruit et mouvement aux alentours. A croire que ce quartier n'en était pas à son premier accident calculé.

Et tout cela aurait pu se finir ainsi … les gardes qui finissaient sous le filet des hommes du capitaine tandis qu'on éteignait le feu, allant même jusqu'à feindre la panique et le sauve-qui-peut pour étayer notre éventuel alibi.

Mais non, les frérots fervents défenseurs et garants de la sauvegarde des bâtiments commerciaux n'étaient pas les seuls ce soir à vouloir saupoudrer de sel mon gâteau de miel.

_________________
Madoka


Dernière édition par Madoka le Jeu 9 Sep 2010 14:16, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 8 Sep 2010 19:19 
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Les signes ne trompèrent pas. Un instant de silence tout sauf naturel et des frissons à la base de la nuque étaient les indices de la présence de magie, et qui disait magie susurrait magicien. L'homme avait de longs cheveux blancs presque laiteux, son visage était grêlé et marqué de cicatrices mais son maintient et sa prestance le plaçait plutôt entre deux âge. Ses vêtements tenaient plus d'un amas de guenilles mais les deux jeunes femmes qui l'accompagnaient étaient elles royalement vêtue. Les étroits morceaux de tissu et de cuir qui composaient leurs tenues provocantes étaient sertis de pierres, de broderies raffinées. Le trio n'était en rien assorti, mais je n'aurais pas été étonnée qu'il soit le souteneur généreux des prostituées.

- Oui ma déesse, c'est une abomination. Brailla-t-il alors à l'attention d'une interlocutrice invisible. Il toisait le feu du coin de la rue d'où il était apparut sans bruit, et continua son discours tandis que de ses mains jaillissait une masse translucide. Il y a danger, cette lueur dans la nuit va attirer le malheur, c'est intolérable !! Quoi ? Un feu ? Vraiment tu es sur ?
Entre temps la masse s'était allongée en une longue vague inconsistante qui se propagea vers les flammes et les entourèrent comme un cocon, éteignant l'incendie comme on étouffe la flamme d'une bougie avec son éteignoir.

- P'tain de mage, grognais-je en m'élançant à mon tour vers eux.
La situation tournait au cauchemar. Le feu était rapidement devenu un amas de planches fumantes, les jumeaux avaient quitté leur poste et les gardes voyant le feu s'éteindre sans raison se firent plus méfiant encore, d'autant que leurs positions ne leur permettaient pas de voir le mage et ses putains. Seuls les hommes de Pragatt' réagirent avec l'instinct d'un vrai chasseur. Ils se reculèrent hors de portée de tout ce petit monde et patientèrent … que je fasse en sorte que toute cette pelote de nœuds se démêle par le bon bout.

D'un signe j'indiquais aux jumeaux de garder un œil sur les gardes, espérant qu'ils me préviendraient si d'aventure ils s'aventuraient par ici.
A part moi, la petite voix de la raison lançait son avertissement quant à ce que j'allais faire. Je me répétais les règles alors que les deux jeunes femmes brunes se mettaient sur mon chemin, sans armes mais visiblement prêtes à en découdre. Des règles simples et implacables.

(L'objectif est le seul important, pas de place pour le doute ou la confusion t'embrumera, elle entre en scène et pervertit le but … cet homme s'est de lui-même assigné comme cible. Mort ou vif, cela ne dépendra que de lui et ses femelles … ni compassion, ni regrets.)

Si les gardes ne venaient pas à moi à cause d'un incendie, ils viendraient à nous pour stopper une rixe ou, si tout ce beau monde m'y obligeait, tenter d'arrêter l'auteur d'un meurtre. Pas de compassion, pas de regrets, l'objectif était tout, une cible n'était qu'une cible.

La première putain, une petite blonde très mince qui sentait la fleur de lys, se mit en travers de mon chemin sans position de défense ou d'attaque. Elle était seulement plantée là, une main mollement en avant. La deuxième était juste derrière, sans arme elle aussi mais qui semblait attendre de voir ce qui se passait avec sa copine avant d'avancer ; décision plus sage en soi mais leurs physiques et attitudes hurlaient leur inaptitude au combat. Plus j'approchais et plus leur statut se précisait. Elles avaient toutes deux des visages fins, la peau claire et presque propre si on les comparait aux habitants de ce quartier, le regard à la fois accueillant et froid, charmeur et menaçant. Des yeux qui tantôt attiraient, tantôt se protégeaient par la menace. Mais ces femmes qui avaient appris à se servir de leur corps comme rempart par les sens, n'avaient assurément jamais appris à le faire par les armes.

Je parcourais les derniers mètres qui me séparaient de la première sans ralentir ou faire mine de freiner. Elle fit un pas en arrière en me voyant foncer sur elle mais ne recula pas d'avantage, tentant même gauchement de frapper en poussant un cri trop faible pour être résolu. De la main gauche j'attrapais la sienne et la tordais brutalement avant de lui enfoncer mon coude dans les côtes sagement exposées au premier coup venu. Le souffle coupé par le choc elle tomba à genoux en gémissant.
L'ombre de la seconde trahit son mouvement. La garce se déplaçait silencieusement mais elle était placée du mauvais coté de la lumière et la lune dessinait sur le sol sa silhouette à l'encre d'ombre. Élancée, brandissant une arme, sans doute un bout de bois quelconque. Zewen seul savait quand elle s'était équipée d'une arme. Je me retournais face à la beauté brune, aux yeux aussi verts et irréguliers qu'une émeraude arrachée à sa montagne, au nez fin retroussé en grimace et aux lèvres pulpeuses qu'elle mordait nerveusement. Elle retint un juron lorsque je détournais son attaque d'une main et lui agrippais la gorge de l'autre en la plaquant au mur.

- De quoi j'me mêle chérie ?

Et tandis qu'elle grognait en réponse, je m'aperçus que le magicien avait discrètement sorti son arme … aussi mortelle qu'étaient factices celles des deux femmes. Ses cheveux en bataille laissaient à peine entrevoir des yeux splendides couleur noisette mais qui me transpercèrent avec un sous-titre plus que déchiffrable : "Moi je sais ce que je fais !".
Il tenait son épée à deux mains lame vers le bas, le buste et les épaules tournés vers la droite, prêt à frapper.
Il avait choisit un angle d'attaque qui épargnait sa femelle, et ce fut ce qui lui fit perdre l'engagement du combat. Je relâchai brusquement la femme alors qu'elle se débattait ce qui lui fit perdre son équilibre et accéléra les choses du coté du mage.
Cela ne dura qu'une ou deux secondes et sa rapidité était très au dessus de mes prévisions. Il réussit à stopper net son élan sans même hésiter ou trembler, rattrapa la jeune femme brune d'une main que je pensais encore autour de la garde de l'épée et la soulevait à moitié pour la mettre à l'abri lorsque je ripostai, profitant sournoisement de son manque d'attention pour frapper.
Cet homme était rapide, attentif, habile, un mage surement puissant en plus d'être complètement allumé à l'avoir entendu parler à une présence invisible … et sa démonstration le plaçant en sauveur là où j'aurais sans doute blessé mon compagnon était une preuve de plus que le combat n'allait pas être de tout repos. Là où d'autres auraient joué la carte de la diplomatie ployant face à l'habilité de l'adversaire, je décidais de me moquer en attaquant sans arme.
Aussi rapide que lui mais délicieusement plus déloyale, c'était à mon tour de lui prouver qu'il n'était pas face à un groupe d'amateurs. Il prit mon coup de pied de plein fouet sans même pouvoir esquisser un mouvement de défense. Optant pour un coup de pied direct, je me servis de mes hanches et de ma jambe d'appui pour propulser le coup en ligne droite vers le thorax ; comme on défoncerait une porte fermée.

Il trébucha en arrière, une main plaquée sur son torse tandis que son regard se posait sur moi avec une étrange lueur, comme s'il me voyait pour la première fois, ne réalisant pas si j'étais un mirage ou réelle. Il aurait pu se rétablir s'il n'avait pas voulu protéger sa pouliche au lieu de lui-même, mais putain et protecteur tombèrent ensemble, la première s'effondra et, ironiquement, le second la percuta à la tête dans sa chute, lui faisant perdre connaissance.

- Putain de mage ! Répétais-je alors qu'il était à genoux et secouait la brune pour la réveiller. Ta déesse t'a jamais appris qu'il faut pas se mêler des affaires des autres ?
T'as bousillé mon leurre, alors tu vas me servir d'appât.


Il se releva sans me quitter des yeux et avança pas à pas, l'épée dans la main droite, tandis que je reculais vers le carrefour où se trouvaient feu le feu, les jumeaux et les hommes de Pragatt'.

- Inconsciente ! répondit-il d'une voix rocailleuse. As-tu seulement idée des choses qui se trament par tes actions. Il avait la main non armée tendue vers le ciel, les doigts tellement crispés qu'ils ressemblaient à des griffes dans l'ombre projetée par la lune. Il descendit sa main accusatrice et démente vers moi, et stoppa net. Ses yeux s'agrandirent, comme possédés par une vision ténébreuse et il se mit à courir, encore que charger fut plus proche de la réalité.
Non ! Impossible !! Elle ne peut pas être … l'une de tes protégées. Usurpatrice, tu n'es là que pour amener le malheur sur la cité, je ne peux le tolérer.

Nous avions reculé jusqu'au carrefour où l'un des jumeaux s'occupait déjà de la blondinette transformée en furie hurlante depuis que le mage était lui-même quasiment devenu une bête incontrôlable. Une partie de la scène qui se jouait là collait à peu près au plan involontaire espéré après le fiasco de l'incendie … mais une partie bien maigre qui se résumait à l'intérêt des gardes. Les cris d'avertissement qui fusaient n'empêchaient cependant personne de continuer son combat.

Tout le reste échappait à tout contrôle, mais ce qui me laissait le plus désorientée était le frisson d'excitation qui traversait l'ensemble de mes muscles à cette prise de conscience dans laquelle le plan n'était plus que l'ombre de lui-même, l'homme en face de moi que je prenais pour un fou bien entrainé était sans doute plus puissant et habile au combat que j'espérais l'être, et le piège pouvait à tout instant devenir aussi utile qu'une toile d'araignée sans un insecte aux alentours.

Le mage s'était arrêté, le doigt pointé vers le pendentif offert par le missionnaire de Rana. Sa bouche se tordit sans qu'aucuns mots intelligibles n'en sortent mais je pensai avoir saisi une partie de son discours chaotique. Il se servait de la magie du vent et je portais le symbole de Rana autour du cou, mais je ne me faisais guère d'illusion quant au fait qu'il puisse décider de nous déclarer alliés et me prendre dans ses bras.
Il venait de relever sa main paume vers le haut et je me rendis compte que le grondement qui résonnait autour de nous provenait de lui, psalmodiant je ne sais quelle langue étrange … mais le résultat, une boule compacte qui grossissait à vue d'œil au dessus de sa main, me fit réagir d'instinct.
Pas le temps de prévoir. Je fonçais sur lui et aperçus la brune qui venait de se relever, chancelante et cherchant des yeux son protecteur. Son attitude de recul lorsqu'elle le vit en action me fit perdre une dose supplémentaire d'assurance et décidai de changer de trajectoire au dernier moment, préférant un axe moins direct.
Il avait fermé les yeux quelques secondes avant de cesser son dialecte occulte et c'est ce qui à mon avis permit à mes fesses de n'être que frôlées par son attaque. J'étais partie sur sa gauche car l'espace y était plus réduit et j'imaginais que ses possibilités d'ajustement en seraient tout autant amoindries. La masse autour de sa main était presque aussi grande qu'un tonneau de vin à présent et sans doute fin prête pour le largage, mais il hésita une seconde de trop lorsqu'il rouvrit les yeux. J'avais pris de l'avance et chacun des boulets s'explosèrent contre le mur, multipliant à chaque impact le nombre de débris qui volaient autour de nous.
Tout se joua sur quelques secondes pendant lesquelles la roue de l'instinct tourna pour moi.
Une première roulade au sol me permit d'éviter le plus gros des projectiles lâchés par le mage qui se brisa à terre en soulevant une colonne de poussière impressionnante et produisit une détonation à réveiller un mort. Je mis ensuite à profit mes talents d'acrobate, ne restant au même endroit qu'une seconde tout en lui tournant autour. Au jeu du chat et de la souris, je fus la plus patiente car au cinquième impact contre le mur sur lequel je venais de sauter pour changer de direction, le mage se mit à hurler.
- Petit folle, cesse cette danse de suite !! Tu vas réveiller les grands endormis.
Parlait-il de lui, de ses pouvoirs ou d'une bande du quartier ? Toujours était-il que je changeais de tactique, comme demandé si finement. Je dérapais au sol pour à nouveau modifier ma trajectoire et fondis sur lui tandis qu'il se retournait, trop lentement.
Etait-ce une illusion ou simplement mon corps qui frissonnait mais je sentis une décharge dans ma main droite, une sorte de frémissement qui se propagea dans tout mon bras comme si la lame noire s'animait et se réjouissait de sa rencontre avec l'ennemi.
Il était à moi, son flan offert comme le pubis d'une catin aux désirs de son client. Il le savait, son regard était fixé sur l'arme et ses yeux brillaient non plus de folie mais d'une conscience de l'échec et de la douleur à venir.

Mais la bulle dans laquelle se retrouvent vite deux combattants, allant jusqu'à leur donner l'impression d'être seuls au monde, n'était jamais qu'une illusion de plus. Je ne vis pas la putain arriver sur le coté, je ne vis pas le mage basculer en arrière, mais je sentis mon bras chasser dans le vide et l'élan m'entrainer droit vers le sol. Je m'étalai comme une amatrice, roulais et m'écrasais sans grâce arrivant à peine à garder mon arme en main tandis que je voyais l'ombre du mage s'abattre sur moi. Mais rien ne se passa. Je n'entendis que deux corps tomber tout près et un couinement féminin. En me redressant avec toute la vitesse que peut procurer la surprise d'avoir une seconde chance j'aperçus la putain brune qui aider le mage à se redresser. il avait encore un genoux à terre lorsque nos regards se croisèrent. Il était aussi surpris que j'étais contrariée et, de rage, j'ordonnais Tayeb de me débarrasser de la femme, ce qu'il fit avec une rapidité insoupçonnée pour ce fils de marchand.
- Je te le dis, si tu crées une lumière astrale trop forte, tu vas guider sur nous des forces incontrôlables.
Tout coïncide !! hurla-il toujours à genoux, une main sur l'épée plantée au sol et l'autre qu'il agitait vers les cieux. Le premier feu, la danse des lumineuses !! L'alignement des étoiles ... l'astre de la mi-nuit !! Tu portes malheur, tu dois mourir, je n'ai pas le choix … fuis ou meurs.
- T'es vraiment pas net toi, mais si tu penses que tu vas me faire pisser dans mon froc avec tes signes et tes malédictions, t'as rien pigé. Tu m'intéresses pas, y'a qu'eux que je veux (je montrais discrètement d'un signe les gardes qui s'étaient maintenant rapprochés et sortaient leur armes) j'les veux maintenant et là bas … à cause d'un incendie ou d'un meurtre ça m'est égal.

Il rouvrit la bouche mais je n'avais ni le temps de l'écouter, ni l'envie de le laisser embrouiller les autres avec ses présages absurdes et encore moins l'intention de prendre de risque vis-à-vis des gardes, qui étaient et restaient ma seule préoccupation.
Je pris cette fois les devants et attaquai sans demander mon reste.

J'étais en revanche encore au sol et me servis de ma main libre et d'une pierre qui ressortait du sol comme tremplin pour mon pied droit pour me propulser littéralement vers lui. Il ne se releva pas assez vite et je le bousculais avec toute la force que mon gabarit pouvait m'offrir. Mais ce fut suffisant pour le faire chuter à nouveau. Il se rattrapa par une roulade arrière relativement souple et se releva pour parer et rendre coup sur coup ; mais je ne le quittais pas d'un centimètre tant est si bien que son épée le gênait plus qu'autre chose et qu'aucune tentative pour me repousser n'aboutissait. Il avait peut être la force et la magie pour lui, mais j'étais plus petite, plus vive et plus souple.
Aucun de nous ne portait véritablement ses coups afin de blesser, nous testions la défense de l'autre dans un engagement au corps à corps que je ne voulais pas voir durer.
Je reculais d'un pas pour esquiver son poing et il en profita pour attraper son épée à deux mains, l'une autour de la garde et l'autre à la pointe. Il la tenait horizontalement et la repoussa vers moi tandis que je roulais sur le coté. J'entendis le souffle avant de me rendre compte de ce que j'avais évité de justesse. Un tourbillon avait jailli de l'épée, soulevant tout sur son passage sur plusieurs mètres, poussière, débris … il ne manquait plus qu'une Ynorienne poids plume pour parfaire l'effet escompté par le mage. Ni une ni deux, je profitais de son manque d'attention pour riposter. Par reflexe il chassa autour de lui avec son épée mais je passais sous sa garde et une fois dans son dos lui plantai la dague dans le dos, au niveau des reins.
Il trébucha en avant sous le choc tandis que sa main droite essayait de retirer la lame que je m'amusais à tourner avant de reculer pour éviter qu'il ne me voie ou touche. Il tomba à la renverse, pivotant son buste pour tomber le dos en premier.
Je passai une seconde de trop à penser à l'idiotie d'un tel mouvement, qui le faisait chuter sur sa blessure. Je ne vis pas son geste, pourtant facilement identifiable, et ne pus me retirer à temps de la trajectoire de son tourbillon.
Le choc n'aurait pas était plus rude si j'avais était heurtée par un cheval. Je me retrouvais projetée dans les airs, les jambes trainant mollement à la suite de mon corps dont pendant quelques secondes je perdis toute maitrise. Mais la douleur due au tourbillon ne fut rien comparée à celle qui arrêta mon vol plané.
Je heurtais de plein fouet un mur de pierre. Des pierres dures, ciselées qui j'en étais persuadée s'étaient modelées afin de pouvoir cogner, tailler et écorcher tous les centimètres de mon corps, du haut de mon crâne à mes mollets, sans compter l'adorable sensation de compression qui me coupa le souffle au moment de l'impact. C'est une chose molle et muette qui retomba au sol, la tête bourdonnante et vacillante, tant extérieurement qu'intérieurement. La douleur sourdait dans tout mon être et je me relevais en chancelant sur mes jambes, toussant à en cracher mes poumons dès que j'inspirais profondément.

Du coin de l'œil et sans pouvoir y changer quoi que ce soit, je vis le mage marcher jusqu'à moi, trainant sa carcasse en grimaçant à chaque pas, une main toujours dans le dos contre la blessure. Le brouillard à l'intérieur de mon cerveau transmettait des messages d'alerte avec la vivacité d'une limace centenaire … tout se mélangeait, je voyais les gardes à quelques mètres mais ne percevais pas leurs mouvements ou leurs paroles, je savais que la main qui difficilement s'approchait de moi n'était pas un bon présage mais je restais là sans rien faire, comme si mes membres n'étaient pas encore reliés aux commandes de l'esprit.
Je me redressais pourtant pour fuir la main du mage, me cognant à nouveau contre le mur, ce qui réveilla la douleur des mes côtes en miettes. Je serrais la lame noire et lui commandais de m'aider comme elle l'avait fait face aux squelettes noirs.
Je perçus la suite à travers la réaction du mage dont la main cogna le mur là où aurait du se trouver ma gorge. Incrédule, il attendit sans bouger. Je rassemblais le peu de force qu'il me restait pour attraper le col de sa toge et le faire basculer face aux gardes. Il tomba à genoux, gémit lorsque j'agrippais ses cheveux et tressaillit lorsqu'il sentit une lame invisible glisser sous sa propre gorge.

- Je te le répèterais qu'une seule fois, et crois bien que degré d'écoute et profondeur du sillon sont intimement liés. Je bougeais la lame au cas où les mots ne suffirent pas à comprendre de quel sillon je parlais. Tu ne m'intéresse pas. T'es venu mettre ton nez dans les affaires des autres et tu vas rien en tirer de bon si tu lâches pas l'affaire … et me sors pas ton discours de débile lunaire, je suis pas dupe. Soit on en reste là, soit tes filles devront trouver un nouveau protecteur … si elles y arrivent.

Le tableau servit aux gardes devait être de toute beauté. D'un coté des filles de joies et des étrangers se battaient comme des chiffonniers, et de l'autre un type vêtu de loques en sang restait à les regarder, la tête en arrière … mais il levait les mains en signe de reddition.



(adversaire : enchanteur niv 13. jet de dés mage/mad' : échec/réussite (5 deg) .. échec/échec .. échec/réussite(22deg) .. réussite(16 deg)/réussite)


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 10:33 
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La mer est la plus belle des tristesses. J’observais ses flots ténébreux dont je m’étais échappé lécher la courbe lisse du monde. Elle était remplie de promesses pour ma chair ; si je l’avais traversée en un sens pour quitter mon désert et mon continent, j’avais découvert un lieu pis encore que le sable de Charlùm, grouillant de cette vie rase de l’homme, ce rat d’égout. L’homme était semblable au rat dans cette citée blanche ; tête baissée, il accomplissait son instinct égoïste à se contenter lui-même avec les plus bas des plaisirs, et à souiller ses chairs décadentes. La pestilence de ce monde d’hommes au roi visionnaire mais incapable avait laissé en moi un goût âcre qui n’avait pas sa place dans les traits de feu de ma Sombre Déesse Haine. Dans les jours de tourmente, plongé dans des lits où la crasse humaine se répandait en effluves nauséabondes, je m’étais juré de retrouver la pureté de ma race. J’avais été bafoué par cette ville, par Émeline que j’avais assassinée pour le plaisir de l’expérience ; je sentais encore son souffle sur mon visage – non, pis, je sentais son odeur –, oui, et j’avais également été souillé par mes combats dans les profondeurs, par le mélange des races en cette quête vers le cœur de l’Aeronland.

Parvenu au bout d’un ponton, je m’assis en tailleur, laissant au vent le loisir de lécher la transpiration de mon visage. J’étais encore fiévreux, mais la fièvre partait. Si mon esprit était redevenu celui que mes années d’incarcération dans le manoir d’Ellhar avaient forgé, mon corps, encore faible, devait reprendre ses forces. Je sentais la rage de Tharàn, la griffe noire constamment chauffée à blanc, étreindre ma taille d’une aura de puissance, et tous les autres gains de la quête étaient avec moi : mon argent perdu dans les plis de ma tunique, la dague torsadée rangée à ma ceinture. Ces vols étaient ma vengeance envers tous ceux qui furent sous mes ordres, et qui n’étaient pas venus me soutenir lorsque j’avais défailli. Rosie, Mathis, l’immonde elfe noir, et les autres… Qu’étaient-ils devenus ? Qu’importe. Je chassai ces interrogations dans les profondeurs de mon être. Une page de mon histoire avait été écrite ; il était temps de la tourner, et de reprendre de l’encre.

Premièrement, je voulais un navire. Prendre le large. Comme je me l’étais promis.


Rares étaient les bateaux à quai capables de m’intéresser. Il me fallait une coque fiable et solide, pouvant encaisser les intempéries ; elle ne devait pas être trop voyante ni trop entichée de la marque des chantiers kendran ; je n’appartenais à aucune patrie. Il me fallait de la vitesse en bois brut et noir, en chêne des forêts continentales. Un navire aux lignes jeunes et effilées – je n’avais que faire de ces grands bâtiments de guerre parés des plus belles hunes ; le temps avait vite raison de la beauté et du superflu. Rien n’est plus coriace que la vague qui tape sans relâche et le vent incessant. Je voulais avoir le loisir de recruter moi-même mes matelots, et jouer au loup des mers, dominant l’équipage par la seule volonté de ma Sombre Déesse Haine. Je ne prendrai que des humains, mettant la mer entre moi et leur puanteur, car les hommes sont une marchandise bon marché que l’on peut gâter à sa guise.
Je fis le tour du port sans que mon cœur trouve coque pour les voiles de ses ambitions, déçu dans cette matinée fraîche qui s’achevait. Quelque chose me rendait étonnement las dans cette recherche de mon futur vaisseau, quelque chose qui s’immisçait doucement en moi, faisant vibrer ma Sombre Déesse Haine de battements lugubres, et je finis par m’asseoir sur un baril devant être chargé sur un navire de commerce, me tenant la poitrine. Les restes des élancements de mes souffrances continuaient de venir troubler ma chair, mais je devais en faire fi, car je sentais que seul le large pouvait m’offrir une guérison totale.

Un marin large d’épaules et à la face rougie par le travail s’approcha de moi. Il me jeta un regard bravache et me tendit une main. J’étais penché en avant ; il n’avait pu voir mes traits sous la capuche.

Vous allez bien, monsieur ? S’enquit-il, et je compris que ma position, légèrement pliée en avant, ma main effilée posée sur ma poitrine, n’avait rien de réconfortante. Je refoulai la douleur et me redressai péniblement, laissant luire les deux rubis de mes yeux dans l’ombre de ma tunique, dont le marin scruta la noirceur, découvrant peut-être mes traits inhumains.

Je dois charger ce baril avec les autres, expliqua-t-il, en montrant d’un mouvement de bras le navire amarré derrière-lui. C’était une petite goélette marchande qui n’inspirait rien de confiant. Vous cherchez quelque chose ?

Oui, un navire, répondis-je laconiquement d’une voix caverneuse où pointaient encore les tons de la maladie.

Il me regarda un instant sans desserrer les dents, puis offrit un sourire amical où transparaissait une lueur d’interrogation et de doute. N’avais-je donc rien d'un être de confiance ?

Et pour aller où, si ce n’est pas indiscret, monsieur ?

Où mes caprices me guideront.

Une légère tension s’installa entre nous, puis le matelot opina doucement, et la compréhension éprit ses traits.

Ah. Eh bien, dans ce cas, c’est au Capitaine Kro qu’il vous faut vous adresser, dit-il. Vous le trouverez sans doute à la capitainerie. Attendez, je vais vous y mener…

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 12:36 
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Le capitaine Kro était une légende dans le port, un marin averti à l’expérience qui, quoiqu’humaine, débordait de tous les pores de sa peau. Mais je l’ignorais encore, je ne savais rien de lui, rien de son tempérament et de son autorité, et il était pour moi qu’un instrument vers mon devenir, un pont vers mon futur et l’accomplissement de ma volonté. Avec le temps, j’avais appris à considérer les gens comme des outils, des moyens ou des barrières ; je n’avais que faire de leurs cœurs et de leurs vies, je ne connaissais ni charité ni pitié, et la compassion m’était un mystère. J’aurais voulu vider ce monde et le garder pour moi, être un démon solitaire perdu dans les pages d’une histoire inconnue. J’avais le sentiment que les vagues frappaient les côtes en mon nom et que le vent m’appelait au large.

Je rebâtissais doucement ma philosophie, à l’aurore de ma nouvelle santé. Les premières phrases de cette page vierge d’expérience contiendraient ainsi tout de ma raison tranchante et du fil de ma folie, de ma vaine quête. Vengeance, disais-je, vengeance non seulement envers les elfes noirs et les Sindeldi, mais également contre la population entière d’un monde qui m’ignorait, moi et mon emprisonnement. Tous ces gens n’étaient que des outils, des outils à ma puissance, futiles et mal appropriés.

Je suivis le marin. Nous contournâmes quelques quais et leurs navires, pour découvrir la capitainerie. C’était une maison basse et longue, construite selon un modèle s’approchant plus du carré que du rectangle, dont la porte principale était ouverte. On voyait en sortir des commis et des marins venus payer les taxes portuaires, vendre et acheter des marchandises, engager des charpentiers et leurs apprentis dans le but de soigner les blessures qu’infligeait la mer. Je voyais là l’emblème de l’agitation de la ville et de son rythme rapide. Le calme posé de ma bibliothèque de prison, la lenteur des secondes écoulées dans le noir du manoir, les longs soupirs de plaisirs inavoués, leur auraient paru une éternité de douleurs.

Je connais le capitaine, entreprit de m’expliquer le marin. J’ai déjà navigué avec lui, il vous conseillera bien. Il n’a que peu de temps à donner ; il vous faudra être un peu patient. Vous connaissez-vous bien en navigation ?

Que lui répondre ? A vrai dire, je n'avais navigué que deux fois ; si j’avais vite assimilé le vocabulaire maritime, si je lisais le vent sur les vagues, le temps dans les nuages de l’horizon et le nord dans les étoiles, l’expérience d’un véritable meneur me manquait. J’avais été second de l’Échangeur durant quelques temps, et bien que ce fut en situation précaire, je ne me rappelais pas avoir eu de difficulté à donner mes ordres. Mais les femmes et les hommes que je dirigeais alors avaient pour la plus part une bonne éducation, si ce n’est, pour certains, un tempérament rebelle. J’étais en droit de supposer que des gens plus stupides et dociles étaient d’autant plus simples à commander si une soupe, un bout de pain, de la bière et du vin les attendaient le soir, avec en prime quelques pièces d’or par mois dans la poche.

De l’or, j’en avais. Je ne l’avais pas compté. Ma bourse en possédait plus de deux milliers de pièces, pas plus de cinq, à vue de nez. Mais cela ne m’inquiétait pas. En recrutant avec soin, je trouverai équipage solide et prêt à encaisser la dureté, à se joindre à l’identité du navire que j’allais acquérir, si tant est que l’un m’intéresse dans cette ville, ou sur ce continent.

Voyant que je ne répondais pas, le marin haussa les épaules avec une moue d’indifférence. Nous arrivâmes devant la porte et il me fit signe d’entrer, venant à ma suite.

L’intérieur était spartiate et fonctionnel. S’y trouvait ce qu’il fallait pour gérer un port : notables, délégués des autorités, piles de paperasses et tout le brouhaha d’une foule en attente, geignant dans la poussière qu’était leur vie. Il y avait là de quoi inspirer le dégoût à tous les solitaires et je dus me retenir pour ne pas rire froidement.

Le marin me présenta à un homme bien habillé, portant un tricorne, et je déduisis être en présence du capitaine Kro. Il salua le marin qu’il connaissait d’un signe de tête et me tendit une main, que je serrai avec la robustesse de ma volonté. La sienne était calleuse, usée par les cordages et le sel.

Je cherche à acquérir un navire, commençai-je.

Quelques-uns sortent tout droit du chantier naval et doivent justement trouver maître et équipage, répondit le capitaine ; il avait la voix caverneuse d’un grand fumeur. Pour quel genre de travail est-ce, exactement ? Je peux vous indiquer des marins-maîtres prêts à s’embarquer, et qui vous aideront à former un équipage.

J’eus un sourire en coin, dévoilant l’éclat de mes dents blanches. Oui, j’y étais. Savez-vous quel plaisir il y a lorsqu’on peut étaler sa science et montrer sa détermination à un être de grand potentiel ? J’avais appris à chérir mes ennemis et à me méfier de mes amis, et je considérais tous ceux dont la connaissance pouvait égaler la mienne comme des opposants, alors qu’ami, au sens utile de mon entendement, n’était que le suivant inculte, la fange de ce monde, prête à servir à tout. Lorsque l’on résonne comme moi, on ne peu définitivement plus croire à l’existence et au triomphe du bien.

Le navire que je cherche doit être fait pour la dureté du large. Je le veux capable d’accueillir dans ses cales de la marchandise, je le veux capable de se défendre. Je n’ai que faire des grandes coques ; un long ketch, un brick à deux ponts, un brigantin, satisferont mon attente. Je le veux à faible calaison et à muraille haute, effilé sans porter trop à la gite, capable de se poser sous le vent. Un fort et haut gréement pouvant supporter par faible temps la poussée du vent qu’il se créé, serait un plus non négligeable. Je veux le meilleur de ce que le chantier naval kendran peut proposer, réduit à des dimensions plus petites que celles de vos navires de guerre, plus grandes que celles de vos petites coques de commerce.

Je marquai une pause, m’intéressant à ses réactions. Il avait dans les yeux une lueur d’intelligence pétillante et droite, dont je devais peut-être me méfier. Quelque chose me disait que les acheteurs étrangers, qui plus est n’étant pas de même race, devaient le rendre plus distant encore. Quelle serait sa réaction, lorsqu’il verrait les traits de ma face, que je gardais encore cachés sous ma capuche sombre ?

Quant à ce que je désire faire de mon navire, cela ne regarde que moi et mon futur équipage, lorsque ce dernier aura gagné ma confiance. J’accepte volontiers toute forme de conseil pour recruter.

Monsieur, avant de vous répondre, j’aimerais connaître mon interlocuteur. Veuillez enlever votre capuche dans ma capitainerie, s’il vous plaît, me demanda-t-il en appuyant sur ses paroles.

Étape suivante à franchir, inaliénable comme la roche et le feu, et le sang des races répandu sur le monde : faire accepter mon visage indéchiffrable. Je rejetai ma capuche en arrière, et ma bouche sans lèvre se mua en un sourire.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 1 Oct 2010 13:54 
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Le capitaine semble manifestement habitué à en voir d'autre et sourcille à peine en voyant ton visage. Il n'en est pas de même pour son voisin qui laisser échapper un hoquet de peur ou de dégoût.

"Je comprends mieux la capuche maintenant et bien que j'en ai vu d'autres, un visage comme le vôtre ne m'évoque rien de ce que j'ai pu combattre, ni allié, ni ennemi. Quant à votre parler, il n'est pas de Nirtim ni de l'Imiftil. Qui êtes-vous ? Et d'où venez-vous ?"


(((J'ai tiré au dé 100 la chance qu'il te vende un rafiot. c'était du 50/50... Et tu as fait pile 50. J'ai donc décidé de te laisser assez de largesse. Passe une simple demande coté GM pour l'achat du rafiot si tu choisis que la discussion aille dans ce sens-là.)))

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 2 Oct 2010 19:26 
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Kendra Kâr. Je n'ai à ce jour aucune idée de pourquoi Hrist tenait tellement à cette ville plutôt qu'une autre. Le fait de m'engager avec elle dans une ville autrement plus grande que Tulorim ne m'inspire pas confiance, je ne sais pas de quoi elle est capable... J'espère lui faire entendre raison et récupérer de nouveau mon âme.
Silmeria


Nous avons quitté les Tuloriens pour quelques temps. Kendra Kâr est vaste et riche, il sera facile d'y passer inaperçue et de se faire oublier. Mais cette ville est sans doute pleine de promesse, il faudrait penser à briser l'harmonie qu'on lui prête. J'ai de vastes projets pour Silmeria, elle ne connait encore rien et est trop fragile. Il est temps que ma jeune Douce emprunte des voies légèrement différentes que celles de rester une inconnue coquette ayant pour seule compagnie son miroir.
Hrist



" Kendra Kâr !"

Hrist avait conservé le monopole du corps de la jeune Sindel durant toute la traversée. Silmeria ne pouvait que voir désormais. Elle ne pouvait pas encore communiquer avec cette entité étrange, qui s'emparait de son âme et de ses pensées. Cloitrée dans un sentiment d'horreur, elle attendait avec la crainte que Hrist ne commette de nouveau un acte de cruauté.
" Enfin nous y sommes " souffla Hrist, accoudée à la proue du navire qui s'engageait dans le port. Elle voyait de nouvelles maisons, sentait de nouveaux parfums. Les couleurs étaient différentes de celles de Tulorim. Et la jeune femme n'avait rien connu de vraiment différent que cette ville précédente. Hrist puisait dans la mémoire de Silmeria et appréciait ce changement pour elle. Elle caressait le bois du navire tout humide et parfumé d'écume. Cachée sous le capuchon, la femme aux yeux violets observait le soleil se coucher au loin derrière la mer.

Les marins lancèrent de lourdes cordes sur le quais, de façon à amarrer solidement le navire. Hrist observait un groupe de marins à quais couvrir le bord de la jetée avec un long tapis fait à base de cordes tissées entres elles. Elle était intriguée par cette manœuvre, elle qui n'avait jamais pris le large ne pouvait que se contenter de découvrir les choses. Lorsque les hommes tirèrent sur les cordes pour rapatrier le bateau au bord du quais, elle compris. Il heurta violemment le tapis de corde, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Elle tombait sur le derrière, la chute amortie par la robe qui tombait du bustier de l'armure. Deux marins observaient la jeune femme se relever seule, hilares, il s'amusaient de bien peu. Elle répondit à cette moquerie de toute l'indifférence dont on la savait capable. Elle avait au moins appris quelque chose, le tapis de cordes tressées était là pour que la paroi du navire ne s'éventre pas contre le coin de la jetée.
Lorsque l'embarcation fut totalement stabilisé, les passagers furent invités à descendre du navire.

Hrist observait la foule quitter l'embarcation, sous les yeux des deux marins qui avaient assisté à sa chute. Elle avait l'intention de libérer Silmeria de son emprise afin de la laisser reprendre son corps, et de discuter avec elle par la même occasion. Mais Silmeria était restée trop longtemps sans le contrôle de son corps. Elle était comme un enfant qui devait réapprendre à marcher.
Il lui fallait donc une auberge. Un endroit tranquille où passer la nuit à l'abri des regards. Elle songeait à ça tout en descendant du navire en prenant garde de ne pas tomber encore une fois.
Elle marchait sans même avoir une simple idée de l'endroit où s'engager. Le port était autrement plus vaste que celui de Tulorim, les gens étaient plus nombreux, les gens grouillaient de partout, c'était simple, il y avait autant de monde sur le port de Kendra Kâr que sur le marché de Tulorim bondé un jour de réduction de prix... La différence était frappante... Et ça lui inspirait des choses relativement atroces.

Elle se dirigeait vers une rue plus larges que les autres, sans même savoir où ça allait la mener, elle y entra, comme une inconnue;
Avec toute cette affluence, il ne serait pas tellement difficile de trouver une auberge.

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Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 10 Oct 2010 22:25 
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Les rues étaient moins fréquentées le soir, mais il y avait une certaine affluence qui faisait croire que cette ville ne dormait jamais. Plus elle s'approchait du port, plus l'ambiance était calme. L'air était bercé par les vagues, et les marins dormaient pour la plupart à la belle étoile sous la bénédiction d'un ciel clair, exempt de nuages noirs. Elle cherchait du coin de l'œil auprès de qui elle pourrait s'adresser pour embarquer. Il y avait des lumières un peu partout dans les docks et les maisonnettes qui longeaient le quais. Hrist indiquait à Silmeria d'avancer, elle ne verrait rien si elle restait plantée au beau milieu de la rue comme un arbre. C'est donc en continuant sa route que la jeune femme croisa un corps de garde royaux à qui elle demanda son chemin. Les hommes répondirent qu'elle avait le choix de se rendre dans la taverne du port pour y demander le capitaine qui allait aux filles avant un voyage, sachant que l'établissement était un véritable endroit de prédilection aux mains baladeuses, un garde indiqua également qu'elle pouvait, si elle désirait éviter les ivrognes, s'adresser à l'intendant du navire et lui payer la somme due pour le voyage. Il lui restait assez de Yus pour faire le voyage encore plusieurs fois, mais Silmeria n'approuvait pas ce séjour trop court dans la ville. Elle gardait une certaine crainte à défier Hrist, mais se montrait de plus en plus insistante pour savoir ce qu'elle avait en tête.
Hrist, jamais ne répondait. Elle lui disait qu'elle verrait, que chaque chose avait un temps et qu'il était déjà temps de passer à autre chose. Tulorim était bien plus prometteuse de le royaume de Kendra Kâr à l'heure actuelle. D'ailleurs, elle ne savait toujours pas exactement comment Hrist était arrivée en elle... Une chose, avec Hrist, se poser trop de question était un luxe que Silmeria ne pouvait s'offrir. Il n'y avait pour elle que des certitudes. Elle grimpa sur la petite passerelle du navire qu'elle avait emprunté lors de sa venue. Le pont était déserté mais des hurlements et des chansons douteuses émanaient des cabines sous la proue du navire. Le vent nocturne gonflait délicatement les ailes dans une caresse agréable à entendre au son des vagues. Silmeria regardait les étoiles, elle plongeait ses yeux dans la mer de lumières célestes. Elles avaient l'air si loin si tranquille.... Silmeria aimait trop les étoiles pour craindre la nuit désormais, elle se sentait plus que jamais en sécurité dès qu'elle croisait la lumières d'une d'entre elles.

"Plus vite... Par ici."
Hrist arracha Silmeria à ses rêveries, elle envoyait se corps dans un petit escalier situé derrière une porte éclairée de l'intérieur. Au bas des marches était dressée une petite table où une personne, comme l'indiquait le garde, enregistrait dans un carnet de cuir les nouveaux voyageurs. L'homme attendait la jeune femme avec un grand sourire, les planches des escaliers craquaient dès qu'un rat passaient dessus, il n'avait rien raté de l'arrivée de la Sindel. Il lui fit un accueil qui tira un sourire à la jeune femme. L'intendant semblait avoir une extravagante courtoisie et se montra plus que ravi d'accueillir pareille femme sur son humble navire. Elle paya, dans l'espoir que Hrist ne fasse rien qui puisse porter préjudice à l'homme qui se voulait simplement gentil. Sa réaction était parfaitement imprévisible, c'était bien ce que craignait Silmeria. Elle prit congé au plus vite et alla s'assoir sur un ballot de laine, endroit de loin le plus confortable du navire. Cette fois-ci, elle avait l'intention de dormir un peu. La main posées sur le pommeau de la lame, elle craignait qu'un marin trop ivre ne cherche à passer la nuit en sa compagnie...

On ne sait jamais, au fil des voyages mis à part des rats, ils ne connaissent pas grand chose.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 11 Oct 2010 21:18 
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A peine sorti de l'aynore, je remarquais la différence entre Tulorim et Kendra-Kâr. Voilà plus de dix ans que je n'avais accosté ici, et ma stupeur fut totale. Une architecture magnifique des bâtiments, des ornements parcourant les murs des habitations, des fenêtres en bois massif avec des gravures sublimes, des rues pavés d'un blanc immaculé, le tout parcourut par une multitude de citadins avec une mine bien plus joyeuse que celle de ceux de la capital d'Imiftil. Je me croyais dans un autre monde. Mes yeux furent abusés par toutes ces jolies filles portant d'élégantes et courtes jupes flottant au vent. Ça aurait put être mon paradis... J'avançais lentement contemplant chaque décor s'offrant à mon regard. Cette journée aurait put être aussi belle que la précédente si seulement cet homme derrière moi depuis quelques mètres n'avait pas fourré sa main dans mon sac d'un geste vif, ou si je ne l'avais pas vu... Sans lui montrer que je m'en étais rendu compte, je le laissais me doubler et partir en direction du ruelle, que j’empruntais aussi. Ainsi, il avait été décidé que mon séjour serait ponctué de quelques bagarres appétissantes... Devant un si beau cadeau du destin, que pouvais-je faire ? On ne refuse pas une offrande pareil. Je senti la pression et le stresse que j'avais avant chaque bataille monter en moi lorsque je gagnais l'allée à sa suite. Mes bras tremblaient, mon pouls s’accélérait, une veine sortit de ma tempe, ça y était, l'action allait commencer.
Ouvrant ma bouche avec un long rictus, je lui adressais une phrase piquante.

"He bien he bien, on vient détrousser les poches des pauvres voyageurs à ce que je vois ?!"

Mon ton sarcastique n'avait pas la prétention d'être caché, et mon faciès renforçait ces paroles. L'homme se retourna et je pus l’examiner de haut en bas. C'était un homme de grande taille, pas loin d'un bon mètre quatre-vingt-dix, ses prunelles bleue juraient sur sa robe orange, ce qui me fit penser qu'il s'agissait d'un mage, ses longs cheveux étaient coiffé en tresses et descendaient jusque dans son dos, et sa barbe était rasée bien soigneusement sinuant le long de ses joues et s’arrêtant à son menton. Toute son apparence lui donnait un air "chic". Rien que son visage aurait put me donner envie de lui en coller une, mais l'histoire de sa main dans ma besace avait carrément engrangé un haine à son égard.

Sans un mot, mon adversaire m'envoya une espèce de flèche glacée que j'esquivais de seulement quelques centimètres.

(Un mage de glace, rien que ça ! )

Ni une ni deux, puisqu'il voulait jouer aux sorts, je lançai l'une de ces jolies boules de feu qui sortaient habituellement de ma main. Sa réaction me cloua sur place. D'un geste de la main, un bouclier gelée vint s'interposer entre lui et le boulet brûlant, réduisant à néant tous mes efforts.

(On peut faire ça ?!)

Sans attendre un deuxième jet me fonça dessus sans que le ne le voie. Celui-ci, je ne pus l'esquiver et il se planta dans mon avant-bras gauche, le rendant terriblement douloureux, et ce qui m'arracha un cri. Juste après le projectile s’évapora en une fumée blanche, mais la souffrance elle, perdurait. Je fixais le mage d'un oeil mauvais, et il me le rendit avec un sourire sadique. Mes sorts ne le touchaient pas, et je n'avais que très peu de marge de manœuvre pour éviter les siens. Le combat tournait fortement à son avantage. Devant sa tête de crapaud horripilante une idée me vint alors. Rassemblant toutes mes forces et mes fluides magiques en moi, je m’efforçais de voir un mur de flammes se dresser devant ma personne, mais le résulta fut assez médiocre, un mince fil rougeoyant m'entoura faiblement et l'homme explosa en fou-rire.

(Manquait plus que ça !)

J'étais maintenant frustré, et ridicule. J'enrageais et lui s’esclaffait encore. Il se ressaisi et tenta apparemment d'en découdre avec un ultime sort. Trois pics de glace vinrent à mon encontre cette fois-ci, et j'exploitais alors ma dernière chance. Réitérant mon acte, je me concentrai encore plus à la vision d'un mur de feu, lequel serait peut-être la clef de la victoire. Soudain, alors que je me croyais perdu, il arriva enfin, se dressant devant moi, enroulant tout un périmètre autour de mon corps, sa chaleur palpable, ses flammes embrasées luisant plus fort que jamais. La barrière arrêta net les pointes blanches qui s'évaporèrent aussitôt.
Avant qu'il n'ai put comprendre le déroulement de l'action, je fonçais droit sur lui l'arme à la main. Ce sabre ne m'était pas très adapté et mes talents en escrime étaient plus bas que le niveau zéro mais je comptais plus sur l'effet de surprise que sur ma capacité à taper juste. Je dus admettre que mon coup était raté, mais l'épée heurta tout de même sa jambe et le fit saigner abondamment. Je le toisais alors de tout mon long, mes yeux plus hargneux que jamais, un sourire sans joie se profilant le long de mon visage. Il restait pétrifié, couché sur le sol, son regard rempli d'horeur. Ma main fondit sur lui et il retint un étouffement de peur. Je saisis mon dû, un simple bout de parchemin qui m'avait été donné. Mais si ce voleur en avait été intéressé, c'est qu'il devait surement s'agir de plus qu'un simple morceau de papier. J'allais m'en occuper plus tard, ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Le laissant seul, couché sur le sol, je sorti de la rue avec un air terriblement fier.

(Pis quoi encore ?! A peine arrivé on me vole déjà... )




((Apprentissage du sort : cercle de feu ))

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 22 Oct 2010 18:38 
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Adrwen esquiva d'un mouvement souple du buste une pesante matrone qui avançait dans le sens inverse en jouant des coudes, bousculant des badauds qui n'osait pas protester. . Il se tourna vers l'homme qui le suivait, l'étudiant du regard.
Comme toujours, il s'était arrangé pour se trouver un compagnon de voyage, présentement un elfe blanc magicien. Ils avaient effectués la traversée ensemble et s'éloignaient déjà de leur bateau qui avait jeté l'ancre dans le port. Or, Adrwen, bien que grand voyageur, n'avait encore jamais eu l'occasion de visiter cette immense cité. Une fois de plus, la puanteur des grandes villes le prit à la gorges, mais elle n'était pas pire que celle du poisson en décomposition de leur rafiot et très vite, il fut envahi par un de ces accès de gaieté habituels chez lui et se mit à courir droit devant lui, évitant agilement les passants moroses. Il louvoya entre deux étals, parcourut une dizaine de mètres sur les mains puis effectua un magnifique saut périlleux après une brève prise d'élan, le tout sous les regards mi-étonnés, mi-amusés des passants. L'assemblée ainsi formée autour de lui attira l'attention de quelques gardes, qui s'approchèrent, appuyés sur leur lance dans une posture qui n'avait rien de réglementaire, mais il se fondit rapidement dans la foule des badauds qui se pressaient dans la petite ruelle étroite. Soudain, il se rappela son compagnon qu'il avait laissé à l'entrée de la rue pavée. L'angoisse de se retrouver seul l'étreignant, il courut vers un mur, bondit, crocheta un balcon et se hissa, puis sauta à nouveau pour agripper le toit. Il s'accroupit dans un creux entre deux tuiles disjointes, fouillant du regard la cohue dans l'espoir de déceler une toge écarlate.

_________________
Adrwen, Elfe Blanc Voleur.


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 22 Oct 2010 22:53 
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Mélenda n'était pas rassuré. Toute cette foule, ces odeurs, ces mouvements, en va-et-vient, de-ci, de-là. Ses sens en étaient perturbés, il y perdait la tête. Son extrême sensibilité aux ambiances, aux atmosphères et sa manie de tout étudier, à son insu, d'un fait-naturel, le perdait. Il ne savait plus où il était. Il aurait aimé consacrer son attention à son compagnon de voyage, mais celui-ci avait disparu dans le brouhaha de cette foule en vie. Sa tête se déplaçait à chaque bruit, chaque mouvement, comme le font les chats. Il était à l'affût, comme tout le temps, comme toujours, et comme toutes celles et ceux qui sont à l'affut, il était paniqué par cette foule. Pour ne pas montrer sa fragilité il gardait la tête haute et tentait tant bien que mal d'assurer une démarche convaincante, mais au-delà de cette illusion à mener, il souhaitait ardemment s'extraire le plus rapidement possible de tout cela ! s'isoler un peu et respirer enfin.

D'autant que la proximité avait commencé sur le bateau où là-encore il n'avait pas réussi à entièrement se libérer d'une certaine forme de crispation. Fort heureusement il y avait rencontré un jeune elfe de sa race beaucoup plus à son aise que lui, naturellement élégant, souriant et à la conversation agréable. Il n'avait pas beaucoup échangé mais Mélendä avait apprécié la désinvolture que semblait incarner son compagnon. Comme ils se rendaient tout deux en la cité blanche, Kendra Kâr, il leur avait apparut logique de rester ensemble pour les premiers pas, afin de se rassurer mutuellement et d'entamer les quelques démarches nécessaires à leur bonne-intégration en la cité. Mélendä n'était pas très débrouillard et ne comprenait pas grand chose à ces choses-là, à ce que l'on appelle les 'démarches nécessaires', non, il avait pour habitude que l'on s'occupe de lui et était parfaitement empoté. Il préférait rêver, flâner, marcher le long d'un lit de rivière et ne se préoccupait que de cela. Il savait que cela était égoïste, il en avait conscience, mais que pouvait-il faire d'autre ? Il ne pouvait rien y faire, et ce n'était certainement pas lui et sa garde-robe qui allait changer le Monde. Il était né pour paraître, il n'était qu'un corps en mouvements et cela lui convenait parfaitement même si durant longtemps il avait renié cette réalité, se donnant plus d'importance qu'il n'en avait vraiment. Mélendä était plein de futilité, et s'en était ainsi, tel le courroux de la fatalité divine. Et puis, c'était sa manière à lui de sauver le Monde, d'être joli et souriant, cela donnait du baume au cœur à celles et ceux qui l'entourait ou le croisait. Son rôle lui convenait, il ne le reniait plus à présent.

Ainsi continuait-il à avancer en direction de la cité, s'éloignant un peu plus du port et de ses odeurs incontestables. La foule se dissipait et Mélendä retrouvait la joie de ses sens. Il se calmait, embrassait à nouveau le rythme cadencé d'une respiration sereine. Mais.. où était passé son compagnon de voyage.. ? Celui avec qui ils s'étaient promis de s'encourager, d'affronter la dure réalité à venir d'un horizon inconnu et donc effrayant ? Il avait disparu. Peut-être avait-il été lasse des bonnes manières de Mélendä qui, bien malgré-lui représentait souvent un poids pour les autres. Mais il était de bonne-volonté et souhaitait ardemment devenir meilleur !

Mélenda regardait à gauche, à droite, mais ne voyait rien. Il ne le trouvait plus et se sentait abandonné. Il décida alors de s'asseoir sur un banc de pierres et prit sa tête entre ses mains.

(qu'allons-nous faire à présent..?)
(qu'ai-je encore fait qui eut pu le faire fuir ainsi ?)

Il ne voulait pas se laisser abattre, il ne le pouvait pas. Il abandonna alors ses tourments, se releva et décida d'affronter seul la réalité qui se dessinait devant-lui à l'encre de quelques pierres blanches sculptées par la main de l'homme. Alors qu'il s'était résigné, sans rancune ni amertume, à partir seul.. ses yeux ne firent qu'un tour avant de se poser sur l'individu perché à quelques pieds de haut, entre deux tuiles, et qui semblait chercher quelqu'un ! C'était Adrwen ! Gagné par l'enthousiasme éphémère d'une retrouvaille qui l'enchantait, il remua les bras bien haut afin de montrer à son ami qu'il se trouvait là.

_________________
Mélendä, Elfe Blanc, Mâge
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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 23:29 
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Inscription: Mar 14 Sep 2010 23:26
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Localisation: Kendra Kâr
La première étape est de trouver un bateau en bon état, puis un gros, puis un bateau avec des gens réveillés aussi ça pourrait aider, ça c'est certains. La majorité des navires avaient des voiles repliés, ils n'étaient pas près à partir. En revanche, à quelques pontons de là, un grand navire, plus grand que je n'en avais jamais vu - en même temps, pas très difficile, le Naora n'a que des barques plates -, a de magnifiques voiles décorées de grands cygnes bleus. De nombreux marins s'affairent à charger de lourdes caisses, des tonneaux et autres matériels, des elfes vu l'heure.

"Regarde, Luneoh. C'est ce qu'il nous faut !"

Je file droit vers le navire et cherche la personne la plus gradée. Ce n'est pas difficile à trouver, c'est la seule personne qui ne bouge pas le petit doigt pour charger le navire. Je me dirige vers elle, droite, le lutin dans les cheveux.

"Dites vous allez où ?"
"Si tu veux aller en Anorfain, va voir un autre navire elfique, je dois me rendre à Oranan avant d'y retourner."

Je suis ravie, j'ai vu un autre navire un peu plus loin qui se prépare à démarrer son voyage, mais celui-là est plus joli, surtout maintenant qu'on sait qu'il part vers là où je vais.

"Je veux aller à Oranan. Vous auriez trois petites places ? Pour une aniathy, un lutin et une humaine ?"
"Et vous nous donneriez quoi en échange ? Vous n'avez pas l'air très riche."
"Je sais utiliser la magie du vent. J'ai un parchemin pour faire des vents, je pourrais vous faire avancer. Le lutin prend pas de place, il gènera personne et l'humaine pourrait euh.... faire la sécurité, vous aider, lavez le sol, faire la manger. Je sais pas moi, mais elle pourra être utile, même si elle dort beaucoup entre vous et moi. Elle aime pas être réveillée au début de nuit, mais c'est pas grave, vous pourrez en faire plein de chose. Puis on pourra vous faire de la musique pour amuser les matelots."

Je fais mon sourire triste, limite boudeur, battant des oreilles avec des yeux humides dignes du tristes des chiens abandonnés dans la rue qui demanderaient juste une croquette ou une caresse à un enfant qui passe. L'elfe semble vouloir refuser, il hésite quelques secondes, tandis que j'accentue ma demande non-verbale, prête à crier, hurler, pleurer et faire tout ce qu'une aniathy trop mignonne pourrait faire pour obtenir ce qu'elle veut, comme le ferait un enfant caractériel et à la fois adorable.

"Bon, d'accord... Vous pouvez embarquer. Nous partons dans deux heures, on vous trouvera bien l'un ou l'autre hamac pour dormir. Par contre, rêvez pas, y a pas de cabine individuelle, donc j'espère que votre copine ne sera pas déranger par le fait de dormir avec des hommes."

Mon sourire se mue, se transformant en une grimace de joie tandis que je saute au cou de l'elfe pour lui faire un bisou de remerciement. Hylenä nous rejoint à ce moment-là, manifestement beaucoup moins en forme que nous.

"On va à Oranan avec eux. On part dans deux heures... Par contre, y a pas de cabines, juste des hamacs pour la nuit, j'espère que ça te gène pas, hein !"

Disant ça, et me souciant qu'à moitié de la réponse finalement, je fonce vers la passerelle, slalomant entre les marins chargeant les cales.

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La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Nietzsche
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Là où est la musique, il n'y a pas de place pour le mal. Miguel de Cervantès


Je suis aussi GM14, Lothindil, Gwylin, Naya et Syletha


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 23:58 
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Inscription: Mar 24 Aoû 2010 21:15
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Tout ce que je compris quand Halindra vint me parler fut qu'elle trouva un navire et que je puisse dormir à bord ce qui était honnêtement le point le plus réjouissant pour ma personne à cette heure ci. Je me trainais donc à bord sous le regard assez scrutateur et inquiet du capitaine et me plantai devant lui.

Avant d'être utile à quoi que ce soit j'ai besoin de dormir, ça vous convient?

De toute manière, que ça lui convenait ou pas revenait au même car j'étais prête à dormir sur les planches du pont si c'était nécessaire, chose que remarqua certainement l'elfe à l'air sérieux car il hocha la tête et m'indiqua la direction des hamacs. Je marmonnai un vague merci avant de me diriger vers le lieu en question et de me coucher sur un des hamacs. Je m'endormis en moins de cinq secondes.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 16:20 
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Inscription: Mer 20 Oct 2010 22:44
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Je suis enfin arrivé. Je tente de reprendre mon souffle au plus vite, tout en cherchant ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un entrepôt.

(Tiens, cela doit être un entrepôt.)
Je m'avance du bâtiment, et aperçoit un homme très petit, doté d'une musculature saillante.
(Ce doit être un nain.)
Je m'approche du petit homme et entame la conversation:
"E-excusez-moi, je...
-Boudiou ! C'quoi c'te poiscaille qui parle ?
-Oh non, je ne suis pas un poisson. Je suis un Eàrion, un elfe bleu voyez-vous. En fait, j'ai été envoyé par ... Attendez Hum ... Ah voilà ! Arfetis Nuomard. il possède une cargaison de poisson devant arriver ce matin à son échoppe et il ne l'a pas reçue, c'est pourquoi il m'envoie au port afin de trouver cette cargaison. Pourriez-vous m'aider ?
-Oh ben pour sûr ! En fait, tu vas rire, mais c'est que la caisse, y à des algues collées partout dessus, et m, j'peux pas supporter cette sensation visqueuse. Attends la p'tiot, j'm'en vais t'la chercher ta cargaison."
Je vois l'homme rentrer dans l'entrepôt, Et l'entends crier le nom d'un de ses laquais sûrement. Quelques minutes plus tard, un homme encore plus petit que le nain sort, une caisse recouverte d'algues.
"V'là mon bon monsieur ! Faites attention en la portant, les algues, sa glisse !"
Je prends la caisse de ses petites mains, le remercie humblement, et me met en route.
j'approche de la route, respire une dernière fois l'air marin, si nostalgique, et me met en route.

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Syelfaen, Eàrion, Archer
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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 00:29 
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Suite et fin du semi-dirigé de Madoka.

(Je te laisse le soin de gérer par toi-même tes PNJ, et je clôture par ce post ton semi-dirigé.)

Alors que tu fais diversion de manière plus qu’efficace, les deux hommes de Pragatt’ postés dans l’ombre jusqu’ici bondissent de leur cachette, munis d’un grand filet de pèche, qui s’abat sur les deux soldats en instance d’intervenir dans ton combat, interloqué par la situation, et ne sachant comment la gérer. Les deux pirates s’enfuient alors vers le dernier garde restant, qui pointe vers eux sa lance… mais c’est inutile : le reste de l’équipage est déjà derrière lui, et Pragatt’ lui plante le crochet dans la gorge sans pitié alors que dix sabres d’abordage viennent lui trancher les chairs. L’homme s’effondre, et l’équipage en liesse, hurlant cette fois sa puissance, après tant de discrétion, embarque sur le navire aux voiles noires…

L’efficacité de l’équipage est réellement redoutable : les gardes n’ont pas le temps de se débarrasser de leur filet que les amarres sont larguées, l’ancre levée et les voiles sorties. Alors que la Voile Noire s’en va pour quitter le port vers d’autres horizons de liberté, tu peux voir Pragatt’, à l’arrière du navire, tirant son tricorne pour te saluer au loin, pour l’honneur d’une affaire rondement menée, au nom de l’honnête piraterie ! Son merci pour cette dernière action, et sans doute pour toutes les autres…

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 14 Nov 2010 21:17 
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->De l'Auberge de le Tortue Guerrière

Allant à une vitesse toute autre que si les rues étaient bondées, Raeven arriva rapidement devant la porte qui menait au port, et passa dans l'interstice encore visible. Il se dirigea au quai quarante-et-un, le lieu du rendez vous. Arrivant à quelques pas de celui-ci, il vit le rougeoiement de lanterne-tempête, et se demanda si Zargune et les autres attendaient depuis longtemps. Raeven heurta un caillou qui tomba dans l'eau. Zargune dégaina par réflexe l'une de ses haches, avant de demander :

« Qui est-ce ? »

… un blanc, puis de nouveau :

« Qui est-là ? ».

Raeven lâcha une réponse hésitante :

« C'est moi, ne vous en faites pas. Je suis venu seul, comme convenu ! »

Zargune soupira, et alla vers lui. Ils se serrèrent la main de manière franche, et dès le tour de compagnon fut fait, le géant blond lâcha :

« On peut y aller Alfred ? »

Une voix parvint du bateau aux oreilles de Raeven :

« Ne t'inquiète pas, c'est bon dans cinq minutes, commençaient à embarquer ».

Le bateau, petit, parvenait pourtant à faire tenir trois cabines, l'un d'elles servant également de cabine de contrôle. Isma et Dhune prirent la même cabine, avec un léger quolibet de la part de Zargune :

« Si jamais elle fait trop de bruit, je t'assures que je lui enfournerai moi-même un oreiller dans la bouche ! »

Tout le monde rit, sauf Dhune, qui soit ne comprenait pas de quoi il retournait, soit n'appréciait pas la plaisanterie, soit quelque chose que que Raeven ignorait. Zargune et lui avaient donc la cabine la plus proche de la proue. L'intérieur était luxueux, malgré la petitesse de la pièce. Zargune et moi nous dirigèrent tout deux vers le lit de gauche... Un sourire forcé apparut sur les lèvres du géant blond :


« Je vois que tu n'as pas perdu les vieilles habitudes toi... Boarf, j'ai apprit à m'accommoder de tout, alors je vais prendre l'autre. »

Il sauta sur le deuxième lit, qui émit une légère plainte. Il enleva ses bottes de cuir crouteux, desquelles sortit une pestilentiel odeur. Voyant l'embarra du cryomancien, il lui lança :

« Si je prends le lit de droite, tu subiras ça toute la nuit ! ».

Mais cela ne dérangea pas Raeven. Il avait peur du côté droit. Wellish lui a apprit à contrôler ce penchant et à ne plus trembler devant les gens qui se trouvait à sa droite, mais il ne pouvait lutter contre ceci. Si il dormait à droite … il était incapable de fermer l'œil de la nuit. Le jeune cryomancien tendit un morceau de viande séchée à Ruperth, et leva les yeux vers le plafond. Les trois coups contre la porte le sortirent de sa rêverie, et il entendit :


« Zargune ? On y va quand tu ... »

Alfred ne put terminer sa phrase, étant coupé par Zargune, qui lui aboya presque dessus :

« Dès maintenant alors. Nosvéris n'attend pas ! »

_________________
La Mort est un plaisir que je m'efforce de partager, car la joie de la vie n'est rien comparée à celle de la Mort.
A présent j'en appelle à toi, Froid, pour me venir en aide et terrasser mes ennemis !

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Avez-vous peur de la mort ? (âmes sensibles s'abstenir)


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