L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 5 Juin 2010 14:18 
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" [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture."
-> De la Grande Bibliothèque

A sa sortie de la bibliothèque, une pensé frappa Raeven. Comment se rendrait-il à Nosvéris si il n'achetait pas sa place avant ? Parcourant les rues qui commençaient à se remplir peu à peu, il passa non-loin de nombres de bâtiments importants de Kendra Kâr. La lenteur à laquelle il se déplaçait commençait à l'exaspérer. Évidemment, les gens vaquaient à leurs occupations journalières, et Raeven mit plus de deux heures pour arriver devant les portes menant au port. Encore là, il ralentit, passant devant les gardes chargés de la sécurité. Marchant pendant encore une bonne dizaine de minutes, il chercha des yeux le poste d'amarrage et s'y rendit. A l'intérieur, un épais brouillard de fumée se massait au plafond. Partout, des dockers parlaient entres-eux, des marins vérifiant leurs cartes et jetant parfois quelques coups d'oeil dehors. Raeven s'approcha prudemment du comptoir, avant de s'asseoir sur un tabouret. L'homme du guichet, fort comme un bœuf et tatoué de partout, lui aboya littéralement dessus :


"On a pas l'habitude de voir des elfes par ici ma mignonne, je te sers un truc ?"

"Un billet aller simple pour Nosvéris, si l'entente de ce nom ne t'effraie pas..."

"Tu me prends pour qui, ma jolie ? J'ai déjà participé à des batailles maritimes où les miens auraient dû perdre d'avance, alors tu crois vraiment que cette petite guerre qui se déroule sur ce continent me fait peur ? Non, tu rigoles j'espère !?"

La colère commençait à se sentir dans le ton de cette masse de muscle sans cervelle. Son poing droit se contractait et se décontractait régulièrement, preuve extérieur du stresse intérieur. Raeven lui sourit gentillement, ce qui ajouta à la hargne du docker. Il envoya son poing dans la joue droite de Raeven, qui tomba bruyamment et violemment au sol. Se relevant malgré sa douleur, il était tremblotant sur ses jambes, sa tête tournant pendant un petit temps. Ruperth hurla de défi, roulant le dos comme un chat en colère, crachant et feulant en signe de défi. S'envolant vers le docker, il le griffa sur l'épaule gauche, avant de monter en altitude pour ne pas subir de contre-attaque. Ce temps avait suffit à Raeven pour reprendre ses esprits, qui envoya un remerciement mental à son dragonnet. Il se saisit de la Souveraine des Glaces et se mit en garde. Il la sentit vibrer sous sa poigne, car elle savait probablement qu'elle allait servir. Le docker dégaina un énorme hachoir qu'un homme de constitution classique aurait eu le plus grand mal à soulever, et il s'avança, l'air déterminer vers Raeven.


(-Mais qu'ai-je fait pour le mettre dans un tel état ? Est-ce ma trop grande assurance ? ... Quand je le disais que j'attirais tout le temps à moi les pires ennuis qui soit !)
ragea t-il, sentant à la fois colère et peur.
Il ne doutait pas de ses capacités à vaincre un seul docker, mais déjà plus contre une vingtaine d'entre-eux. Il s'éloigna à mesure que le docker s'avança, et rapidement vit que les spectateurs formaient une arène autours d'eux. Il observa la situation, se demandant comment s'en sortir. Alors qu'il tournait, le docker chargea. Il lança son énorme épée à la tête de Raeven, qui para seulement parce que la Souveraine était déjà là où il le fallait. Profitant de cet instant, il s'abaissa sur ses appuis et effectua une roulade pour se retrouver derrière son adversaire. A cette instant, une bouteille fusa et le loupa de peu.


(-Comment lutter si ils sont tous contre moi ? Je n'arrive pas à comprendre ce que je leur ai fait !)
pensa t-il, toujours en proie à une peur intense de mourir avant que sa besogne ne soit accomplie. Non, Maëlëstria comptait sur lui. Soudain regonflé par la pensé à sa défunte épouse, il invoqua les éléments ... Il ne souhaitait pas tuer le docker, juste prouver qu'il était le plus fort. Reculant toujours, Raeven se sentit trébucher. S'étalant à terre, il perdait de plus en plus ses moyens, mais gardait toujours une totale contrôle de lui, de son calme, en contradiction avec la peur qu'il ressentait... Enfin, peur qui maintenant se transformait en haine. Le Docker était à distance de frappe, aussi Raeven le piqua t-il du bout de son arme tout en se relevant. Cependant, cette attaque était maladroite, et ne toucha pas la Docker qui se rapprocha encore plus. Ruperth, du haut de son perchoir, hurlait de terreur, craignant que son maître ne meurt à cette confrontation. Il piqua vers le sol, avant de déployer ses ailes à quelque dizaines de centimètres de celui-ci. Il fonça vers le cou de l'adversaire et le lui mordit violemment, lui arrachant un petit bout de peau. Remontant de la même traite, il sentait que son maître avait juste eu besoin de cet instant de répit pour se remettre sur pieds. Cette fois-ci, il avait tout ce qu'il souhaitait. Il invoqua le Froid qui se déversa dans ses mains, et projeta cette énergie contre la jambe droite du docker...

Celui-ci esquiva cependant sans trop de mal cette maladroite attaque, et Raeven se prit un coup du plat de l'arme, qui le refit tomber au sol. Son nez saignait comme il ne l'avait jamais fait, sa lèvre supérieur était déchiré et un hématome était en train de se former à la joue gauche. Jamais il n'avait été aussi malmené.


(-Ressaisis toi idiot ! Montre lui qui tu es et cesses de jouer !) s'hurla t-il intérieurement. Et c'est ce qu'il fit. Il sauta sur ses pieds et courut vers le docker, arme au dessus de sa tête. Alors que son adversaire s'essuyait la bouche et levait les bras pour chauffer encore plus la foule, il se prit l'attaque de Raeven sur la tempe droit et tomba à genoux. Le jeune Cryomancien sourit, et esquiva de justesse l'attaque de son adversaire, qui se leva et rajouta une règle au défi.

''Rajoutons un peu de piment, je permets à chacun de nous deux d'avoir un compagnon. Que le premier qui se présente dans le cercle m'aide !''

Quatre énormes brutes se précipitèrent, mais une seule passa au travers du cercle et arriva au côté du docker. Ils étaient tout les deux aussi immense l'un que l'autre, et entièrement fait de muscle. Du haut de leur bon mètre quatre-vingt, ils dépassaient Raeven de quelques centimètres. Ils riaient à deux en hurlant à la foule des mots incompréhensible, auxquels elle répondait avec force. Son adversaire premier s'approcha de Raeven et lui hurla, postillonnant à sa figure :


''J'ai l'impression que personne ne souhaite te venir en aide pauvre loque... Si tu es si peu populaire, je n'aurais aucun mal à te détruire ! D'autant qu'à partir de maintenant, il s'agit d'un combat à mort''

Mais ses mots furent démentit par une voix que Raeven connaissait. Le géant blond, ses haches dégainées dans chacune de ses mains, se fraya un passage à travers le cercle et se posta devant Raeven. Adoptant une pose qui était inconnu à celui-ci, il lança, sur un ton neutre :


''Il n'est pas seul ! Je ne laisserai personne lui faire de mal !''

Un murmure parcouru la foule. Des ''Oh !'' et des ''Ah !'' … Raeven entendit même un nom qui finit d'ancrer ce qu'il croyait dans son esprit... ''Zargune''. Celui-ci se tourna brusquement vers Raeven, avant de lui dire :


''Tu auras plus de chance de vaincre celui qui vient d'arrivé. Laisse moi l'autre !''


Sa voix se voulait impérieuse. Raeven acquiesça du chef. Les deux dockers leur fonçaient déjà dessus. Zargune esquiva sans problème le premier coup, ce qui fit que le guichetier s'enfonça dans la foule, qui le repoussa violemment à l'intérieur du cercle. Ils se tournaient autours. Il lança son énorme hachoir sur Zargune, qui para coup après coup sans véritable difficulté. La lame passa quand même la défense qui semblait indestructible du colosse blond, laissant une longue estafilade sanguinolente sur l'épaule gauche. Il n'eut cependant pas le temps de continuer, car Zargune envoya son genou dans le flanc de son adversaire, qui chuta bruyamment au sol. Lui envoyant un coup de pieds dans le torse, son adversaire cracha quelque gouttes de sang.
Le combat se déroulait plutôt bien pour Zargune, ce qui n'était pas le cas de Raeven. Celui-ci avait besoin d'espace pour pouvoir tenir son adversaire à distance, hors là, confiné dans un espace de quelque mètres carrés, il ne pouvait que tourner en rond, devant laisser de côté son agilité elfique. Armé d'une bouteille, son adversaire se ruait sur lui, le coupant ici et là, sans pour autant se prendre un seul coup. Raeven avait beaucoup de mal à placer une attaque, qui était simplement détournée par l'immense docker. Cependant, certaines passaient, arrachant de petits lambeaux de chair avant de glacer la blessure. Le jeune Cyomancien, qui combattait depuis plusieurs minutes maintenant, haletait devant un ennemi frais comme un gardon. Cependant, il ne pouvait laisser quelqu'un le tuer ! Voyant l'attaque arriver, Raeven se déroba et trancha le tendon de son adversaire à l'aide de la lame de givre à l'extrémité de la Souveraine des Glaces... Celui-ci s'écroula, et Raeven lui planta la Souveraine dans l'épaule. Son adversaire hurla de douleur avant de marteler le sol de ses énormes battoirs. Raeven jeta un rapide coup d'œil à Zargune, qui semblait se débrouiller plutôt bien, chat jouant avec une souris.
Il esquivait et paraît aisément les attaques brutales que Raeven aurait eu du mal à esquiver. Soudain, alors que le guichetier tenta d'esquiver une des attaques de Zargune, il trébucha sur ses pieds. Zargune envoya une de ses haches dans la jambe de son adversaire, ce qui lui arracha un terrible hurlement. L'un comme l'autre se fixaient dans les yeux avec intensité. Cependant, Zargune trancha le bras gauche de sa victime, avant de se pencher et de lui murmurer :


''A mort ?''

La terreur se lisait dans les yeux du guichetier. Ses traits se tendirent et il essaya de se débattre … en vain. Le tranchant de la hache se posa sur le gorge, remonta et se rabaissa avec une vitesse prodigieuse. Agité du dernier soubresaut, la vie quittait le corps meurtrit du docker. Zargune souleva sa hache droite et hurla de défi à la foule, qui eut un mouvement de recul avant d'hurler son nom.


(-Il est si … populaire que ça ?)pensa Raeven.

Mais il avait oublié quelque chose, son adversaire à lui était toujours vivant. Une énorme main l'empoigna à la cheville et le fit tomber. Les coups fusèrent sur son visage, ses côtes. Les énormes poings le maltraitaient. La Souveraine des Glaces était encore fichée dans la jambe de l'adversaire de Raeven. Il tenta tant bien que mal de la récupérer, et y arriva au prix d'une morsure à la joue droite. Il planta son arme dans l'omoplate du docker, avant de siffler. C'était le signal. Ruperth vola au secours de son maître et arracha les yeux de son adversaire. Le docker remua dans le vide, cherchant son ennemi de ses mains. Trop tard, une lame glacée s'enfonça dans son cœur. Il tenta de respirer pendant quelque instants, avant de s'écrouler de toute sa masse. Raeven regarda, dégouté, le spectacle qu'il venait d'offrir à la foule avide de sang...

Par terre des flaques de ce liquide maculaient le plancher gras. Cependant, Raeven sourit. Sa partie sadique était tout juste en train de remonter, il commençait à oublier ses douleurs, sa lèvre qui le brûlait et sa joue qui le lançait. Il enroula la Souveraine des Glaces de son bras gauche avant de passa la bas de celle-ci derrière la partie supérieur de son dos. Il vit Zargune essuyer ses armes et regagner son groupe, assit dans le fond. Tous avait était surpris par la colère dont il avait fait preuve.


(Je le sais, j'en suis certain ! C'est lui !) pensa Raeven. Ruperth geignit pour rappeler à son maître qu'il était là. Raeven claqua des doigts et Ruperth s'envola pour se poser sur son épaule. D'un pas assuré quoi que lent, Raeven s'avança vers la tablée de Zargune :

"Merci. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous !"


"Ce n'est rien. Le continent qui nous attend est en guerre perpétuelle, et il y avait longtemps que je n'avais pas véritablement tiré les armes. C'est moi qui vous remercies pour l'amusement que nous avez offert, aux miens et à moi-même." me rétorqua t-il, le ton joyeux. "Cependant, sachez que je sais qui vous êtes, et également que vous vous rendez en Nosvéris. Peut-être pourrai t-on finalement nous joindre à vous." il se tourna vers ses compagnons "Pas vrai ?"

Tous acquiescèrent, posant leur poing sur leur cœur en preuve de serment. Zargune tendit le bras droit vers la ravissante elfe en robe rouge qui l'accompagnait :


"Voici Isma Rouge-feu. C'est une pyromancienne néophyte, quoi que très utile. Sa magie renforce véritablement notre groupe... J'aime lorsqu'elle réchauffe ma soupe rien qu'en touchant le bol !" il continua"L'ombre là, c'est Dhune, le fiancée d'Isma. Personne ne sait quel est son nom de famille, aussi je l'appelle ... bah Dhune tiens; il faut voir avec quelle violence il tue ses cibles !"

Il marque une courte pause, sachant très bien que Raeven savait déjà qui il était. Néanmoins, il se présenta, courtoisement :


"Quant à moi, je suis Zargune Estreak, fils de Johann Estreak. J'ai depuis quelques temps déjà quitté la ferme de mon père... J'ai été élevé seul par ma mère... Il allait avoir quatre-vingt quatre ans lorsqu'il mourut..."

Sa voix s'était brisé sur ses derniers mots. Un larme roula sur la joue de Raeven. Il n'aimait pas foncièrement son père, mais le savoir mort et que personne ne l'ait prévenu lui déchirait le cœur... Il reprit, tentant d'être d'être audible par toute la tablée :

"Et moi, je suis Raeven Sylvarion Karl Istr'ik... Cryomancien, formé par Wellish Sombrebois."

L'accent elfique qu'il ajouta à la prononciation de son nom de famille ne surprit personne, qui ne comprirent pas que Raeven et Zargune était de la même famille... Raeven se leva, salua l'assemblée avec pour prétexte le besoin d'acheter un billet d'aller simple pour Nosvéris.

-> Vers l'auberge de la Tortue guerrière

_________________
La Mort est un plaisir que je m'efforce de partager, car la joie de la vie n'est rien comparée à celle de la Mort.
A présent j'en appelle à toi, Froid, pour me venir en aide et terrasser mes ennemis !

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Avez-vous peur de la mort ? (âmes sensibles s'abstenir)


Dernière édition par Raeven le Mar 16 Nov 2010 14:10, édité 10 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 19 Juin 2010 17:01 
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Précédemment Sur le chemin du départ


L'agitation sur le port était pire encore que celle à l'intérieur de la cité. Ca criait, ça courrait en tout sens, les charrettes allaient et venaient chargées ou déchargées de leur précieux chargements. Les matelots usaient de leur force pour embarquer caisse et vivres en tous genres et les mousses polissaient les ponts, rapiéçaient les voiles pour que tout soit prêt pour le départ. Un va et vient endiablé où chacun savait ce qu'il avait à faire.

Après avoir observé cette cohorte de gens, la peau blanche se dirigea vers la jetée, désireuse de trouver le bateau qui la conduirait à Tulorim. Elle passa devant une pléiade de barques à vendre ou certains tentaient de négocier des prix serrés avec celui qui semblait être celui qui dirigeait tout ça.
L'homme était âgés pour ne pas dire vieux et paraissait en connaître un sacré bout sur les bateaux aussi bien en termes technique qu'en terme de voyage.
Il détailla avec précision ce à quoi la personne en face de lui pouvait escompter pour la somme modique qu'elle avait annoncé et à par une coquille de noix percée, elle n'aurait droit à rien d'autre.

Oryash aima la façon de faire du vieux et eut un léger sourire en coin avant de poursuivre le long des quais. Elle chemina à travers la foule, cherchant tant bien que mal le rafiot sur lequel elle devait embarqué.
La peau blanche dut se plaquer contre la baraque d'un pêcheur évitant de justesse une carriole dont le conducteur avait perdu les rennes de sa monture. Il hurlait de se pousser et s'il n'y eu pas d'accident cela se révéla être un miracle.
La Phalange de Fenris secoua la tête après cet épisode fâcheux. Ce n'était pas le moment de se faire amocher avant de prendre la mer, au risque de prendre la fièvre et d'y rester, faute de soins.

Elle soupira et poursuivit, passa devant des navires de combat armés jusqu'au dents, prêts à subir n'importe quels assauts. Les navires marchands regorgeaient d'activité, pressés semblait-il de décharger afin de pouvoir prendre la mer au plus vite. Après tout, c'était là leur seul gagne pain. Son regard passa sur deux ou trois matelots qui venaient de la siffler, la trouvant à leur goût sans nul doute possible et allez donc savoir pourquoi, elle leur adressa un petit signe de la main tout en continuant à cheminer.
Après tout ce n'était qu'un geste sans conséquence et si cela pouvait leur donner du baume au coeur, pourquoi pas.

Oryash avait beau cherché, elle ne parvenait pas à dénicher le bateau en question et alors qu'elle s'apprêtait à rebrousser chemin, pensant l'avoir manqué, elle perçut la proue d'un navire qui sortait du lot. Il était magnifiquement ouvragé et plus petit que la plupart des autres. Mais ce qui lui signifia qu'elle ne faisait pas fausse route, furent les hommes en livrées rouge armés de Hallebarde qui montaient la garde. Ils étaient identiques à ceux du temple.

Sans aucune hésitation la peau blanche se dirigea vers eux, allant contre courant de la masse de personne qui parcourait les quais. Elle du parfois jouer des coudes pour se frayer un passage jusqu'au navire et quand elle y parvint, elle afficha un sourire ravi. Elle ne s'était pas trompé,c'était bien L' Allégresse qui se tenait là,fièrement.
Elle avança de sa foulée souple et légère vers un des gardes en faction qui aussitôt lui barra le passage de son arme.

"Halte là!On ne passe pas sans autorisation préalable!"

Le ton était autoritaire et ne sous entendait qu'aucun passe droit ne serait accordé.

"Aucune autorisation, vraiment!Ironisa Oryash.
""En attendant allez quérir le Capitaine Logan Tiercevent, je pense qu'il doit être informé de ma venue et si tel n'est pas le cas montrez-lui ceci.

La jeune femme décrocha la broche argenté de sa cape et la tendit au garde.La broche en elle seule lui indiquerait qui l'envoyait.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 19 Juin 2010 18:31 
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Sitôt que tu as montré ta rose en argent au garde à la hallebarde impressionnante, une voix retentit sur le pont du bateau. Une voix dynamique et entraînante.

« Ne vous déshabillez donc pas pour moi, demoiselle. Pas pour l’instant du moins. Je suis Logan Tiercevent, et je vous souhaite la bienvenue sur l’Allégresse. Que puis-je pour vous ? »

Un séduisant marin blond est juché sur le parapet, affutant une épée courte au cuir de sa ceinture.

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[Suite sur l’Allégresse ]

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 25 Juin 2010 06:07 
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Rosie laissa Mathis et Hallena prendre les devants, et les suivit calmement des yeux comme si elle n’avait pas fait partie de la scène, tel un simple fantôme qui contemple la vie sans y avoir accès. En fait, elle admirait cet air jovial qu’arborait l’humain blond alors qu’il avait pourtant lui aussi traversé les mêmes épreuves qu’elle durant cette aventure. Comment avait-il pu fabuleusement refouler ses frustrations aussi rapidement? La jeune fille aurait donné corps et âme pour connaitre le secret de ce sourire sincère, ou du moins pour pouvoir cacher aussi bien que lui le mal qui la consume. La vie ne serait peut être pas plus facile ainsi, mais elle n’en serait que moins morne et dénuée de sens. Rosie laissa échapper un faible soupire puis leva doucement les yeux vers l’elfe à la peau aussi sombre qu’une nuit sans étoile. À défaut de ne pouvoir sourire comme Mathis, elle aurait tout aussi bien aimé être en mesure de transformer ses tristes pensées en colère. Bien que ce ne soit pas aussi agréable, la rage avait, à l’idée de la jeune fille, la particularité de défouler atrocement bien et donnait souvent à leurs détenteurs détermination et acharnement quoique pas toujours pour les bonnes raisons. Mais elle préférait toujours cela aux larmes sinistres qui brisent les quelques forces qui restent et chassent les dernières lueurs d’espoirs.

« Un jour Shrez, il faudrait que tu m’apprennes à être un peu plus comme toi, ça m’arrangerait. »

La jeune fille sourit pour elle-même. N’ayant pas pu suivre ses raisonnements, il devait rien y comprendre. De toute façon, il n’y avait rien à comprendre car elle savait que ce jour ne viendrait jamais, que Shrez partirait comme tous les autres, ce qui est bien normal dans un sens. Même si c’était ce qui devait se passer, Rosie en avait mal au cœur de devoir lui dire au revoir aussi vite. Mais le genre de vie qu’elle menait était fait ainsi. Au fond, la semi-elfe commençait réellement à comprendre que peu importe quels nouveaux liens elle tissait à chaque rencontre, au bout du chemin, elle finissait toujours par continuer seule. Toutes ces personnes ne seront que des étoiles filantes dont la lumière n’apportera que de faux espoirs avant de s’éteindre et de disparaitre à jamais. C’était certes bien triste à avouer mais c’était un fait qui ne pouvait être réfuté. À moins de vivre dans un quotidien routinier, l’avenir demeure toujours aussi incertain et changeant que les prix au grand marché de Kendra Kâr. Parfois la jeune fille se disait qu’il serait tellement plus aisé de s’arrêter, de ne plus chercher constamment à comprendre sa propre existence, juste cesser d’errer dans ce vaste monde et enfin y trouver sa place. Au moins ainsi, elle ne se verrait pratiquement jamais forcée de dire au revoir à tous ceux qu’elle appréciait. Mais en serait-elle capable? Tout oublier et recommencer à zéro comme si les premières années de sa vie n’avaient jamais réellement existées tout simplement parce qu’elle en avait assez de devoir laisser partir les gens qu’elle commençait à peine à connaître. En même temps, ne plus se souvenir c’était comme perdre une partie de son âme, une partie de soi ainsi que tout ce que l’on a aimé et connu. Pouvait-elle vraiment refaire banalement sa vie sans avoir retrouvé la mémoire et ne recommencer qu’avec moins de la moitié de ce qu’elle est? Elle devait choisir entre suivre un chemin incertain empli d’angoisse et de sang ou renier sa vie passée et tous ceux qui en ont fait partie. En fait peu importe ce qu’on fait, la vie n’est que souffrance. La seule chose que l’on peut y faire c’est de choisir la voie qui nous apportera le moins de maux.

Rosie leva les yeux vers Mathis et Hallena au loin qui, déjà installés, semblaient avoir entamé la conversation. La jeune fille pinça légèrement les lèvres et se frotta la nuque avec gêne. Elle n’avait plus du tout envie de partager le repas avec eux. Non pas qu’elle ne les aimait soudainement plus, mais elle aurait l’impression de couper court à leur discussion. Elle se sentirait étrangement de trop et aurait le sentiment de détonner avec les deux personnages qui occupaient déjà la scène. La semi-elfe afficha donc le sourire le plus doux et le plus sincère qu’elle pouvait faire et se tourna vivement vers le drow.

« Tu peux les rejoindre si tu veux, mais moi je n’ai pas très faim finalement. »

Bien sûr elle mentait, elle mourait de faim. Évidemment, c’était un peu boiteux comme prétexte, pas besoin d’avoir faim pour se réunir autour d’une table, mais la jeune fille n’avait pas trouvé de meilleure excuse en si peu de temps. Elle ne voulait plus y aller.

« Il n’y a rien à craindre. Je suis sûre que ce n’est pas la dernière fois qu’on va se recroiser. »

Là aussi elle mentait. Rien n’est sûr dans ce bas monde, même la plus certaine des certitudes. Affirmer que nos vies sont toutes écrites à l’avance dans le livre du destin, pour Rosie c’était comme jouer d’un instrument pour la première fois, ça sonnait faux. Rien ni personne ne pourrait lui dire si elle reverra Mathis, Hallena ou même Shrez.

« Et puis, je n’ai plus de temps à perdre maintenant. J’ai compris désormais que je dois devenir plus forte pour atteindre mes buts. »

Elle baissa les yeux un instant, une légère hésitation la gagnant, puis reprenant le dessus, prit impulsivement la main droite du Drow entre les siennes avant de le regarder de nouveau, plus franchement.

« Tu est adroit et puissant. S’il te plait montre-moi à me battre vraiment. »

Elle redoutait sa réponse de crainte de n’être qu’un boulet pour lui, mais en même temps, elle n’avait pu s’empêcher de prendre le risque de le demander ce qu’elle aurait fait… avant.

« Je veux que tu m’apprennes à être un peu plus comme toi. »

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 28 Juin 2010 10:08 
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[à Wowlie]

Le shaakt à la crête semble un peu nerveux, comme à l’accoutumée, et jette lui aussi des regards à la tablée d’Hallena et de Mathis. Il ne prononce mot pendant que tu parles, mais une lueur dans son regard avoue pour lui la satisfaction qu’il a d’entendre tes mots…

« Qu…quoi ? Comment ça comme moi ? J’peux t’apprendre à te battre, à te servir de ton arme, si tu veux. »

Son ton, hélas toujours agressif, est néanmoins toujours plus doux, lorsqu’il t’adresse directement la parole…

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 22 Juil 2010 14:58 
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<-- Au marché

Vous sentez-vous à l’aise dans le noir ? À cette question, les réponses peuvent être diamétralement opposées. Certains affirment que oui en expliquant que cette absence de lumière leur donne l’impression qu’il n’existe, ni cloison, ni obstacle, une impression de grandeur et d’immensité étant ainsi créée. D’autres rétorquent au contraire que l’obscurité totale, les étouffe et les emprisonne. Et moi ? Je n’en savais rien et pour dire vrai, j'en avais cure. Tout ce qui m’importait, c’était de sortir de ce piège obscur dans lequel j’étais.

Quelques instants plus tôt, j’étais debout sur une table parmi toute une diversité de fruits qui dégageaient une fragrance plus qu’agréable pour ma petite truffe de lutine. Puis le moment suivant, j’étais enfermée dans ce sac malodorant qui offrait très peu d’espace pour effectuer un quelconque déplacement.

(Ça ne se passera pas, comme ça ! Je ne me laisserai pas faire ainsi sans réagir.)

Décidée à lui montrer de quel bois se chauffe une petite lutine en colère, je lui criai sur un ton volontairement arrogant :

« Hé ho ! Que me voulez-vous, abruti ? »

Je poursuivis ensuite sur ma lancée, d’un ton autoritaire, emprunté à ma mère.

« Je veux sortir d’ici sur le champ ! »

Pour toute réponse, j’eus droit à une rude taloche sur le sac.

« Hé, vous me faites mal ! Cessez immédiatement ! »

Une forte claque vint tenir compagnie à la première. Je ne me laissai pas démonter pour autant et continuai d’argumenter.

« Mais pourquoi ….. »

Une troisième tape, aussi violente que les deux autres, m’interrompit m’empêchant ainsi de poursuivre ma phrase.
Après ces quelques essais infructueux, je compris qu'il était inutile de tenter de négocier avec mon ravisseur car apparemment le seul langage qu'il connaissait m'était douloureux et n'aboutirait à rien d'autres qu'à des bleus.

C’est ainsi que je me tus et pris mon mal en patience. Parce que oui j’avais mal, mon corps, mais encore plus mon cœur était souffrant. Ma chair avait déjà oublié ces quelques coups, mais mon cœur non. J’étais seule, dans le noir, cloîtrée dans un sac qui dégageait des odeurs immondes et mon geôlier refusait de répondre à mes questions. Combien de temps j’allais être ainsi emprisonnée ? Je l’ignorais, et cette ignorance m’angoissait. La peine prit la relève à la colère pour me tenir compagnie. Des larmes coulaient sur mes joues encore toutes chaudes par la colère précédente. Je ne fis rien pour cesser ce flot de liquide salé. Ce déversement m'apaisait et s’avérait être la seule chose que je pouvais faire sans subir le courroux de mon kidnappeur.

L’homme, enfin je supposai que c’en était un, avait repris sa route, sa besace probablement en bandoulière puisque je percevais un mouvement régulier de balancement qui, ajouté à l’odeur de vieille pipe, me retourna l’estomac.
Heureusement, ce dernier était vide, sinon j’aurais sûrement ajouté une odeur désagréable supplémentaire à celle déjà existante.

Après quelques minutes à me faire ainsi trimbaler, je me décidai de déplacer les divers objets qui m’accompagnaient pour me hisser à leur sommet. Ainsi installée, les larmes à peine séchées, le dos appuyé contre le tissu tendu par le poids de son contenu, j’attendis.
Le moment propice viendrait certainement : un arrêt, une chute, une diversion, peu importe, j'en profiterais. J’avais ainsipris la décision d’attendre et de profiter de la première occasion pour me sauver. L’attente fut vaine et je finis par m’assoupir.

Comment peut-on s’endormir en de tels moments et de surcroît dans un lieu si peu approprié ? Avec le recul dont je bénéficie à présent, je dirais que tous les éléments étaient présents : la noirceur, le balancement régulier et monotone, l’ennui, mais surtout l’envie inconsciente de fuir cette réalité pour s’évader dans un monde de rêves.



La perle rouge -->

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Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 3 Aoû 2010 06:53 
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« Oui apprend moi! »

Les yeux verts de la jeune fille étincelaient d’une lumière nouvelle, un éclat qui, dans ses yeux à elle, donnait étrangement froid dans le dos. Autant, il y a quelques secondes à peine, son visage n’était que crainte et hésitation que maintenant il brillait d’envie et de détermination. Pour l’espace d’un instant, elle n’était plus la même. Non, elle était celle qu’elle aurait voulut être.

Sans la moindre brusquerie, elle agrippa à deux mains le collet de Shrez et approcha son visage du sien.


« Je veux être plus forte. Non, je dois! Je dois être plus forte. »

Ils restèrent ainsi un instant sans dire mots, tout deux respirant le même air, dans un silence troublant. C’était comme si le temps lui même avait cessé d’avancer curieux de voir la suite, laissant le reste de l’univers à lui-même. Puis, suppliante, Rosie laissa tomber dans un souffle :

« Aide-moi. »

Alors qu’elle desserrait son étreinte, le regard de la semi-elfe vacilla, terne et triste à nouveau. Ce bref instant d’hardiesse avait disparut aussi vite qu’il était arrivé.

Puis, pour pas qu’on ne l’oublie, Mérové qui s’était un peu trop sentit en retrait, infiltra sa grosse tête juste entre les deux individus avec un reniflement sonore pour être bien sûr qu’on remarque bien sa présence. Il s’assit lourdement, obligeant Rosie à relâcher complètement l’elfe noir en plus de la contraindre à reculer encore d’un pas ou deux pour ne pas perdre ses orteils sous une montagne espiègle de muscle, de gras et de fourrure. Un sourire franchit les lèvres de Rosie alors qu’elle posait délicatement la main entre les oreilles de la bête. L’ours lui, fixait désormais le drow de ses petits yeux dorés, le dévisageant jalousement.

« Ne restons pas ici. Sortons de cette ville. »

Rosie caressa la grosse tête poilue de Mérové.

( Avec toi ici, encore une chance que personne ne nous ai arrêté. )

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Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 4 Aoû 2010 14:46 
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Le Shaakt semble troublé lorsque tu te retrouves si près de lui. Peut-être est-ce le seul instant où tu as vu Shrez hésiter, et peut-être prendre peur, de toute cette aventure commune que vous avez. Aussi, quand tu t’écartes, il ne te lâche pas des yeux. Il semble en même temps rassuré et déçu, sans pour autant le montrer ostensiblement. Enfin, il redevient complètement lui-même lorsque ce gros nounours vient se coller entre vous. Il peste avec virulence et grogne au moins aussi fort que l’animal, avant d’acquiescer d’un vif hochement de tête à ta proposition de quitter la ville.

« Ouais, on fout le camp hors d’ici. J’t’abandonnerai pas, Rosie. »

Après un regard mauvais pour l’ours, il ouvre la marche d’un pas nerveux, se dirigeant vers la sortie de la ville.

[Je te laisse choisir votre destination. Poste-y et j’y répondrai.]

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 14:44 
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La route entre l’auberge et le port s’était déroulé dans un silence de plomb. Chacun de nous avait le cœur lourd à l’approche de la séparation. Il avait passé un bras autour de mes épaules pour me réconforter. Mais cela ne suffisait pas. On allait de nouveau partir chacun de notre côté et Gaïa seule savait quand est ce qu’on allait se retrouver. Si cela avait été possible j’aurais tout fait pour qu’il fasse le voyage avec moi.

Sur la route plusieurs enfants nous observaient et bizarrement je ne me sentais pas du tout mal à l’aise. Je ne voulais plus me soucier de ce que les autres personnes pouvaient penser de moi. J’étais heureuse, dans les bras de celui que j’aimais, et je n’avais pas à cacher mon bonheur, je l’avais fait pendant trop longtemps. Et depuis trop longtemps je m’interdisais le bonheur.

Nous étions sur le port qui était remplit de bateaux. Des bateaux marchands, des bateaux de voyage. C’est à ce moment que je réalisais que je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi l’Allégresse pouvait ressembler.

"Tu sais de quel bateau il s’agit ?

C’est celui là."

Il me montra un bateau plus petit que ceux qui l’entouraient. Il était à l’image de la guilde, magnifique. Taillé avec finesse dans un bois délicat, le bateau semblait effleurait la surface de l’eau, comme si une sorte de magie le lui permettait. Je fus surprise de constater qu’il n’y avait, à première vue aucun membre d’équipage à bord. Allais-je faire le voyage seule, en tête à tête avec le capitaine Logan ?

Deux gardes assuraient la sécurité, pour empêcher quiconque de monter à bord, quiconque qui n’en avait pas la permission. Pas de doute possible, il s’agissait bien du bon bateau. À la fois beau et énigmatique, surtout de part son nom, ce bâtiment allait me conduire vers la vérité cachée que je devais trouver. Je me tournais vers Amhalak.

"Et bien, je crois que le moment est venu…

Oui…mais on va se revoir rapidement.

Il y a intérêt, tu me l’as promis.

Et je tiendrais ma promesse."

On s’enlaça et l’on s’embrassa pendant une bonne dizaine de minutes. Puis il colla son front au mien.

"Je t’accompagnerais toujours en pensé.

Je sais. Allez vas y. Mieux vaut que tu partes vite, comme ça on en souffrira peut être moins. Et n’oublie pas, quoi qu’il arrive, je t’aime.

Je t’aime aussi."

Après un dernier baiser, il partit de son côté. Avec un poids sur le cœur je me retenais de pleurer en le regardant s’en aller. Puis je fis face à ce qui allait être mon chez moi pendant un temps indéterminé. Je m’approchais d’un des deux officiers.

"Excusez-moi, pourriez vous m’indiquer où je peux trouver le capitaine Logan ?"

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 22:43 
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Le garde se tourne vers toi avec un grand sourire.

« Mais bien sûr, mademoiselle. Il est à bord. Que lui voulez-vous ? »

Il ne semble pas vouloir te laisser passer sans une explication de ta présence là... Contrairement au Temple, on n'entre pas sur l'Allégresse comme dans un moulin.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 23:36 
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Le garde auquel je m’étais adressée se tourna vers moi avec un grand sourire. Il avait un visage dur où l’on pouvait voir ici où là des stigmates laissées ici par de rudes combats. Je regardais l’autre garde. Il n’avait pas frémis d’un pouce, malgré mon interruption, il continuait de fixer un point qu’il m’était impossible à définir. Il était beaucoup plus jeune que celui qui était en train de me sourire. Cela se voyait à sa musculature encore peu développée.

En revanche, l’homme qui se trouvait devant moi semblait n’être fait que de muscle, il en avait beaucoup trop à mon goût. Certes un bel homme musclé était toujours attirant mais pas à ce point. Alors que je le dévisageais il me dit sur un ton charmant, sans se défaire de son sourire qui devait, pour lui, passer pour charmant.

"Mais bien sûr, mademoiselle. Il est à bord. Que lui voulez vous ?"

À son ton je compris que même si il me parlait avec politesse, sa phrase avait un sens caché pourtant très simple à comprendre : « Réponds, et si tu t’avises de monter sans y avoir été invité, tu goûtera à mes poings ». Tout comme le Temple, ou plutôt tout comme la guilde, l’Allégresse était très bien gardé. Tous devaient avoir prêté serment de fidélité à la guilde.

À cet instant je me rendis compte que je n’avais pas encore saisit toute l’ampleur des pouvoirs de cet guilde. Certains auraient éprouvé de la peur face à ce pouvoir qui semblait sans limite, mais j’éprouvais du réconfort. En l’espace de même pas quelques jours toute ma vie avait basculé et ces gens, les membres de cette guilde, étaient les seuls à qui je pouvais faire confiance. Ils n’avaient aucun intérêt à me trahir, du moins je me plaisais à le penser, et la trahison n’était pas dans ma nature.

De plus, la Gardienne s’était montrée extrêmement avenante envers moi. Elle avait su être patiente, à l’écoute et surtout compréhensive face à la signification qu’avait, pour moi, la tournure des évènements. Tout mon passé, toute ma vie était remise en question. Et je m’en allais trouver les réponses et obtenir vengeance, quel qu’en soit le prix à payer. Je pouvais donc monter sur ce navire, qui donnait l’impression de me tendre les bras, sans crainte. De toute façon je ne pouvais plus reculer.

Je m’approchais du garde qui continuait imperturbablement. Je jetais un regard autour de moi. Derrière, personne, sur ma droite, le second de l’homme qui se trouvait en face de moi et sur ma gauche personne non plus. Même si je me servais des noms de code, valait mieux être prudente.

"Je suis envoyée par Blanche. Votre capitaine Logan doit me conduire à Tulorim. Pouvez-vous le prévenir…"

Et en me rapprochant encore un peu plus de lui, jusqu’à être quasiment collée à lui.

"…ou ai-je l’autorisation de monter à bord ?"

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 4 Sep 2010 10:21 
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Les gardes se scrutent un instant, avant d’opiner du chef. Celui qui t’avait parlé reprend la parole.

« Vous pouvez monter, mademoiselle. Le capitaine Logan doit se trouver sur le pont, à trainasser. »

Et ils te laissent le passage libre vers l’Allégresse.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 4 Sep 2010 11:35 
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Visiblement mon attitude devait troubler le garde. Soit il me prenait pour une folle ou pour une allumeuse, au choix. Il se tourna vers son collègue qui pour la première fois avait détourné ses yeux et, me regardait avec des yeux ouverts comme des billes. La première solution s’imposait il me semble, il me prenait pour une folle, ou une folle allumeuse.

Ils se regardèrent pendant un temps conséquent et je n’arrivais pas à détecter ce qui pouvait se passer derrière cette paire d’yeux impénétrable. L’autre garde leva légèrement les épaules comme pour signifier qu’il ne savait pas du tout ce que je voulais dire. Se pouvait-il qu’il ne fasse pas partit de la guilde ? Il semblait très jeune mais cela me surprenait que les ‘Amants’ prennent un garde qui ignorait tout d’eux. Après ça, celui auquel je m’étais adressé fit un signe d’acquiescement de la tête et reprit la parole.

"Vous pouvez monter, mademoiselle. Le capitaine Logan doit se trouver sur le pont, à trainasser.

Merci."

Sur ce le passage fermé vers l’Allégresse se dégagea en l’espace de quelques secondes. Je lançais un sourire charmeur au deux gardes avant de m’engager sur la passerelle qui montait vers le bâtiment flottant. Arrivée au milieu du parcours, je repensais à Amhalak. Je me retournais mais, comme cela était prévisible, il ne se trouvait plus à porté de vue. Après être restée environ une bonne minute à scruter l’horizon pour trouver sa silhouette, je renonçais.

Je continuais mon chemin, jusqu’à me retrouver sur le pont de ce vaisseau, certes plus petit en taille que les autres qui l’entouraient dans le port, mais bien plus beau que tous les autres. Le pont ne semblait pas rêche, je mis mon pied nu sur le pont qui était presque aussi doux que du velours. Pas une seule écharde ne ressortait, un navire digne de la ligue, me dis-je en souriant. Je balayais le pont du regard, mais je n’aperçus aucun homme en train de « trainasser » sur le pont, il était désert de toute présence. Seule, je commençais à arpenter ce pont et me rendis à la proue du navire. Afin de laisser mon regard filer au rythme des vagues qui agitaient le bâtiment.

Je me mis à penser qu’après ce voyage, des événements encore plus durs m’attendaient. Qu’allais-je apprendre de cet homme à Tulorim ? Et pourquoi, lorsque la Gardienne m’en avait parlé, et maintenant que je pensais à lui, je sentais un frisson me parcourir le corps.

Alors que je sentais que j’allais pleurer, je m’avançais un peu plus vers la proue pour humer l’air marin qui venait me fouetter le visage. Les yeux fermés je me mis à penser à ce qui s’était passé une heure plus tôt, dans cette chambre d’auberge. Sa peau contre la mienne, ses lèvres, son visage. Je me réconfortais en me disant que bientôt, bientôt je le reverrais, et bientôt je serais sa femme, quoi qu’il advienne.

Alors que j’étais perdue dans mes pensées, je sentis du mouvement derrière moi.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 23:23 
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Suite du semi dirigé

La franche clarté de cette journée laissait maintenant sa place à la semi-pénombre d'une soirée où les nuages semblaient vouloir accompagner le lent déclin du soleil, comme les gardes du corps d'une belle noble dont ils souhaitaient cacher la vue. Le spectacle n'en était pas moins intéressant pour tous les romantiques assoiffés d'images poétiques à dépeindre dans une ode fadasse où les seuls bénéfices de ce soleil déclinant qu'étaient l'étirement des zones d'ombres, la diminution des passants ainsi que de que leur variation, n'étaient même pas abordés.

De toutes les choses dont je m'éloignais en devenant chaque jour un peu moins Maihime, la poésie était celle que je regretterais le moins.

Mais le temps n'était pas à l'introspection, et mon capitaine avait déjà attendu suffisamment longtemps que je prépare une diversion conséquente.
Cette dernière tâche, aussi amusante et distrayante puisse-t-elle être dans le fond, était du point de vue logistique aussi épineuse qu'un bouquet de rose infesté de scorpion. De fait, cette ville n'avait rien d'un bouge où les gardes et la milice assumaient leur fonction une fois la nuit tombée avec autant de sérieux qu'un alcoolique prenait la peine de se demander s'il avait descendu son pantalon avant d'uriner. Bien au contraire, les gardes étaient à peine moins nombreux et fraichement remplacés, et ces derniers observaient les quais et l'entrée des docks avec un sérieux qui frôlait la nervosité.
Il faut dire que ce que je voyais comme un avantage à travailler le soir ou la nuit était pour eux une source plus grande de menaces et d'embûches. Le flot actif et professionnel de la journée avait laissé place à une présence plus désinvolte pour les moins dangereux, et nuisible pour les autres ; en tout cas du point de vue d'un militaire.
La majorité des bateaux avaient quitté le port et ceux restant avaient vu leur équipage déserter le pont pour les auberges et tavernes aux tonneaux de bière remplis et aux employées enclin à un tête à tête plus intime ; seuls les marins de quart étaient présents et peu enclin à se mêler des affaires de la ville. Les ouvriers et dockers avaient maintenant déserté le port, tout comme les négociants et marchands … ne restaient que des ivrognes en quête d'une nouvelle taverne, des filles de joies qui attiraient à grand coup de gémissements les dits ivrognes et autres passants aussi candides qu'elles étaient prudes, des mendiants qui restaient somme toute relativement invisibles et silencieux probablement afin d'éviter les derniers représentants nocturnes : les voleurs, brigands ou autres voyous regroupés en bandes plus ou moins compactes.



Il y avait maintenant deux heures que j’avais quitté Pragatt’, le sourire aux lèvres et le cœur étrangement serré, plus encore qu’à mon départ d’Oranan. Sa silhouette s’était drapée d’or et de sang dans le sillage du couchant, son pas claudiquant l’avait éloigné de moi, crochet saillant, rire tonitruant de celui qui est maître de ses chances.
J’avais attendu qu’il disparaisse de mon champ de vision pour me claquer la joue d’une main ferme, irradiant ces dernières d’une douloureuse chaleur. Une fois parti, je n’aurais plus à me demander si ma place ne serait pas plutôt à ses cotés, car je savais qu’elle ne l’était pas ; mais cette fois encore, je ne pouvais que me demander pourquoi les choses si tentantes étaient si éloignées de la raison.

En attendant de comprendre toutes les contradictions de l’esprit et si je ne voulais pas qu’un jour les mots qu’il venait de prononcer à m’en décrocher un rougissement disparaissent et ne se noient dans l’échec et la déception, je n’avais plus qu’à me préoccuper de ma mission.

Et mon plan avait bien failli se terminer par un ratage monumental avant même d’avoir été pensé. Je n’avais eu le temps que de m’installer à distance respectable des gardes et des pilotis, nichée sur une pile de gravas sur le coté d’un mur effondré. Il me fallait quelques minutes pour étudier les possibilités d’action et surtout me convaincre qu’une diversion dans un endroit dont mes seules connaissances se résumaient à quatre rues et deux maisons, n’allait pas être une affaire bon marché … si d’aventure je voulais qu’elle réussisse.
Mais très vite les gardes devinrent plus nerveux et l’un d’eux indiqua aux autres un endroit tellement proche de moi que je crus avoir à mes cotés un pirate me montrant du doigt, édenté d’un sourire de connivence. Je me forçai cependant à conserver une attitude badine et détourner d’eux mon regard afin de me rendre compte par moi-même ce qui titillait leur curiosité.
Je doutais fortement que tous allaient quitter leur poste de garde pour une affaire de bagarre dans les docks, mais je n’eus pour ma part pas d’autre choix que de prendre le chemin vers cette troupe d’une autre sorte qui, à défaut d’armures d’acier et de maintien militaire, avait pour elle hurlements rageurs et agitation. Juste de quoi ajouter une couche supplémentaire d’ennuis logistiques à gérer dont je me serais bien passée.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 23:36 
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Au coin de l’espèce d’entrepôt abandonné où j’étais se trouvait une place, ou placette pour qui aimait jouer sur la taille, avec en son centre une fontaine d’où l’eau s’écoulait placidement à travers les pierres fendues plus qu’elle ne jaillissait. Et autour de cet étrange édifice aussi improbable que délabré se trouvait un groupe de jeunes garçons dont les plus vieux ne devaient pas avoir atteint les dix huit ans. Ils étaient sept à se lancer insultes et crachats, brandissant leur hargne comme d’autres élèvent l’étendard de leur légion. Deux groupes pourtant inégaux se faisaient face là, car deux jeunes identiques jusqu’au bout des cils, à la peau foncée et aux habits et coiffes étranges tentaient de dissuader les cinq autres de se frotter à eux, ou l’inverse tant leurs discours s’ornaient d’insolence autant que de menaces. Leur cinq rivaux étaient aussi blanc de peau que corpulents et tous ne l’étaient pas que de muscles. Tous en revanche étaient habillés d’un pantalon étroit et d’une chemise épaisse en coton d’aspect grossier mais un tablier de bonne facture en cuir bouilli leur arrivait aux genoux, noirci de brûlures par endroit.
Alors que je m’étais approchée d’eux sans dessein particulier, une phrase expulsée avec toute l’assurance du surnombre et l’arrogance naturelle du coq en chef d’un petit groupe de voyous me fit choisir mon camp … et s’il ne fut pas sur l’instant le plus logique, ni celui aux conséquences les plus discrètes, il me permit néanmoins avec le recul de m’attirer la sympathie de compagnons de diversion … à moindre prix.

- Et qu’est-ce que deux clochards comme vous peuvent faire à notre guilde ? Avait-demandé le plus laid garçon jamais rencontré de ma vie, aux joues tellement rondes qu’elles comprimaient sa bouche en une perpétuelle mimique boudeuse et à la peau abîmée par tant de boutons qu’on l’aurait cru atteint de petite vérole. Il enjoliva toute la hardiesse de sa menace par un ricanement de poule pondeuse et des coups de coude à ses voisins qui rirent de concert, certains par simple mimétisme.
Sur l’instant, j’eus l’impression de revenir des années en arrière quand les enfants des environs de la Maison Rouge venaient en groupe se gausser de nous ; pouilleux à peine assez utiles pour devenir des servants alors qu’ils étaient eux fils et filles de marchands et de notables, à l’avenir tracé dans des lettres d’or et d’argent, de pouvoir et de notoriété.
J’arrivais dans le dos des deux jeunes étrangers et sortis mes armes en silence avant de répondre au gros Kendran d’une voix sèche.

- Et à trois, vous croyez qu’on va mettre combien de temps pour botter vos culs plein de graisses ?

Tous se turent à tour de rôle. Le plus prompt à sourire fut aussi celui dont la mine vira le plus vite au blanc souffreteux lorsque je sortis les saïs de mes manches, arme non pas plus efficace que ma dague noire mais qui avait cependant le mérite de faire plus d’effet quand on savait la manier. Aucun des cinq garçons Kendrans n’était véritablement armé. Ils tenaient en main marteaux et outils de forgerons et ; à moins d’être chacun des fils de forgerons fauchés et trop pauvres pour leur éviter d'avoir à faire les gros durs devant une fontaine en ruine ; devaient tous être des apprentis avec tout juste le droit de se pavaner en parlant du savoir-faire de leur maître, tout comme je n’ai pendant des années eu le droit que de baver d’envie devant les kimonos fleuris des Dames de ma future Maison.
Les deux jumeaux en revanche portaient des sabres courbes au tranchant fatigué et leur maintien était mi hésitant mi averti, suffisamment convaincant tout de même pour avoir tenu à distance les coqs en face. Leurs yeux étaient aussi noirs que les miens, moins étirés et plus ronds et les contours plus foncés ; leurs sourcils épais se froncèrent lorsqu’ils m’aperçurent derrière eux, mais ils réagirent vivement et me firent penser à un fauve qui comprenait et visualisait instinctivement la meilleure tactique pour atteindre sa proie … ils se retournèrent donc vers le club des cinq.

Tout alla ensuite très vite. Les rois de la fontaine en ruine se jetèrent sur nous plus propulsés par un besoin de vengeance envers une insulte que par une véritable envie de défendre leur territoire, aussi dérisoire soit-il. Ils réagirent au final comme les adolescents qu’ils étaient encore, plus avide de réputation sauvegardée que de raisonnement.
Mes deux jeunes compagnons se battirent bien même si la plupart des coups portés provenaient d’une improvisation chanceuse. Ils s’occupèrent chacun d’un garçon et réussirent à avoir le dessus chacun à sa façon. Le plus joyeux des deux, surnommé Tayeb par leur mère, jouait avec son adversaire et lui tournait autour en sautillant et frappant du plat de sa lame dès qu’il le pouvait et finit par l’assommer à moitié d'un coup l'arrière du crâne ; le second, prénommé Ahad et dont je ne saurais dire encore maintenant s’il était plus posé ou totalement blasé, se contenta d’esquiver du mieux possible les frappes lentes de son opposant avant de pouvoir l’étrangler et lui faire perdre connaissance.
Et comme pour prouver qu’ils étaient effectivement dénués de toute logique, les deux restants en plus du chef qui regardait de l’autre coté de la fontaine ne m’attaquèrent pas en même temps. Le premier courut vers moi en tenant au dessus de sa tête un outil ressemblant à une pince plate. Je plongeais vers lui et chasser ses pieds au passage. Le pauvre bougre tomba en avant sans même penser à se protéger de la chute, si bien qu'il percuta le sol face la première et en plein élan, s'ouvrit le menton et, à moins que les pavés et cailloux de ce quartier soient aussi blancs que les blocs de pierre du château, perdit aussi quelques dents. Pendant que ce dernier gisait, grognait et geignait à terre je me retournai pour parer les coups du suivant, armé lui d’une masse qu’il maniait presque aussi bien que je saurais utiliser un rouet. Il balançait sa masse de gauche à droite avec tant de force qu’il se déstabilisait à chaque balancement. Toute cette mascarade aurait pu me faire sourire si leurs cris ne risquaient pas d’attirer les gardes hors de leur ronde.
Je passais sous son bras pour me retrouver dans son dos lorsqu’il chassa une énième fois le vent autour de lui, attrapai son poignet libre et remontai son bras dans son dos, m’arrêtant seulement lorsque son épaule émit un brusque craquement et que la douleur lui coupa le souffle au point de ne sortir qu’un grognement.

Ahad, le moins radieux de mes compères, s’était assis sur le dos de mon premier attaquant et Tayeb faisait les poches des autres en sifflotant gaiement, oubliant la présence du chef des Kendran, qui justement avait décidé d’agir …

- Stop ! Sifflais-je entre mes dents à l'attention de ce dernier qui s'était approché d'Ahad par derrière. La pointe d’un des saïs logée sous son menton, il s’arrêta net et tourna vers moi ses yeux verts émeraude teintés d’une dose non feinte de surprise. Les quais sont remplis de militaires ce soir et si tu ne veux pas que les vrais truands des docks doivent sortir de l’ombre pour s’occuper d’eux à cause de votre bagarre d’enfants, tu remets ton jouet dans son tablier et vous repartez bras dessus bras dessous avec tes p’tits copains. Je renforçais ma prise sur le bras de son acolyte, qui en parfait pantin gémissant, illustra la métaphore par une grimace plaintive.
Il coula alors vers moi un regard rageur que je calmais dare-dare d’une oscillation du poignet pour lui rappeler la présence d’une arme proche de sa gorge.
- Il te faut un dessin ?

Il baissa les yeux mais sa bouche se mua en une moue hargneuse, de celui qui voyait en l’humiliation une punition plus dure qu’une multitude de blessures.
- On se reverra, réussit-il à cracher avant d’aider l’un des ses amis à se relever.
- Quand tu veux, et la prochaine fois je vous baisse le pantalon et vous fesse devant vos mères, répondis-je alors en lâchant mon prisonnier et les regardant filer dans les rues sombres.

A cela, le chef des gardes confiné dans son armure d’acier et de maille à la blancheur tant imprudente qu’impertinente, au heaume serti de plumes chatoyantes d’oiseaux rares, donna l’ordre à deux de ses soldats de revenir sur leur pas et de ne point aller perdre son temps avec la vermine de ces quartiers.

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Madoka


Dernière édition par Madoka le Jeu 18 Nov 2010 23:51, édité 5 fois.

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