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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 21 Avr 2010 17:47 
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Hallena, rattrapée dans son élan fougueux, te considère quelques instants silencieusement après tes paroles. La détermination n’a pas quitté son regard, et elle semble réfléchir au sens de tes paroles.

« C’est d’accord. »

Finit-elle par dire. Et elle poursuit :

« Mais si vous venez avec nous, ne soyez pas un frein à ma vengeance et au rétablissement de mon passé. »

À peine a-t-elle fini de parler qu’un petit enfant, un coursier à en juger par sa livrée, vient vos interrompre.

« M’sieur dame, vous êtes bien descendu de ce bateau, hein ? Y’a un soldat plein de plumes qui m’a demander de vous donner ça. À Mathis et…heu… Hallena. »

Il vous tend alors à chacun un petit rouleau de parchemin fermé par un ruban bleu et rouge, les couleurs du blason kendran… A l’intérieur, vous pouvez lire ceci :

« Aux aventuriers de la chasse au trésor,

Dans votre hâte, vous semblez avoir oublié votre trésor à bord de votre navire. Vous pourrez venir récupérer votre part au port dès que vous serez libre de venir.

Bien à vous,

Général Malmaen. »


Le coursier vous regarde avec un grand sourire, attendant sans doute un pourboire…

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 21 Avr 2010 20:44 
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De : "les thermes"


L'atmosphère d'un port est toujours agréable. Elle ressemble à celle du marché où personne ne fait attention à vous. Un endroit grouillant de monde où chacun fait son pain de son côté. Un port c'est aussi là ou les races sont les plus nombreuses et dans une cité aussi cosmopolite que Kendra Kâr, les différences sont marquées.

Zéphyr ne pensait à tout cela que pour oublier les yeux noire de sa divine rencontre.

"Madoka..."

Un nom autant vibrant que désuet... Ce n'était pas une fille comme les autres, elle avait les yeux de ceux qui ont trop vu et la beauté de ceux qui n'ont pas vécut. Elle l'avait délibérément provoqué bien qu'elle ne ressembla pas aux courtisanes d'ici.

"Toute femme de paradoxe est un défi..."

Il aimait les défis mais il se dit que rien ne pressait, et que si leurs chemins se croisaient de nouveau, alors il s'en réjouirait !
En attendant, s'asseoir en tailleur sur une pile de caisse surplombant la foule semblait lui être la meilleurs façon de passer le temps.

Il sorti la flûte en ébène de son étui et commença à jouer :

Tout d'abord une entré en matière contrôlée, maîtrisée... comme l'éclosion lente de l'iris au printemps... Puis, plus haut, virevoltantes et fugaces, les notes d'un papillon. La beauté de l'éphémère et des couleurs inachevées...

C'est alors que de sa flûte, sorti un papillon argenté constitué de milliers de petites décharges électriques en mouvement. Il avait toujours aimé créer avec sa magie.
Une fillette qui n'avait pas plus de cinq ans s'approcha alors, tentant de saisir l'insecte avec émerveillement.
Il commença alors à chanter :


"Si tu aimes les soirs de pluie
Mon enfant, mon enfant
Les ruelles de Tulorim
Et les pas des passants
l'éternelle litanie
Des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri
Crie mon enfant

Si tu aimes la marée basse
Mon enfant, mon enfant
Le soleil sur la terrasse
Et la lune sous le vent
Si l'on perd souvent ta trace
Dès qu' arrive le printemps
Si la vie te dépasse
Passe mon enfant

Ca n'est pas ta faute
C'est ton héritage
Et ce sera pire encore
Quand tu auras mon âge
Ca n'est pas ta faute
C'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec
Ou plutôt sans..."




Vers : "Les grandes portes de la ville"

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Dernière édition par Zéphyr le Mer 28 Avr 2010 19:05, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 12:35 
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Toujours avec cette détermination dans le regard qui la rend encore plus attirante, Hallena, après quelques temps de réflexion, m’exprime son accord. Elle rajoute cependant :

« Mais si vous venez avec nous, ne soyez pas un frein à ma vengeance et au rétablissement de mon passé. »

Je répète dans mon for intérieur cette dernière phrase prononcée par cette dame à demi-vêtue, sans trop savoir ce que je devrai lui répondre. Je ne veux pas m’engager à respecter une telle promesse puisque je me doute bien que je ne pourrai la tenir. Si elle met sa vie en danger et la mienne par le fait même, je devrai intervenir. C’est à ce moment, tout à fait approprié puisqu’il me permet d’éluder ce sujet délicat, qu’arrive près de nous un charmant petit rouquin d’environ dix ans. Il a encore tout de l’enfant et rien de l’homme, ses traits délicats pourraient le faire confondre avec une fille si ce n’était de ses vêtements. Cette petite livrée de coursier qu’il porte avec fierté enlève tout doute sur son identité; il s’agit bien d’un garçon.
Prenant au sérieux son rôle de messager, de sa petite voix aigue, il nous débite son petit boniment tout innocemment :

« M’sieur dame, vous êtes bien descendus de ce bateau, hein ? »

Ses grands yeux tout ronds ne pouvant se détacher de notre archère : il poursuit à notre intention :

« Y’a un soldat plein de plumes qui m’a demandé de vous donner ça. À Mathis et…heu… Hallena. »

(Soldat plein de plumes…)

Cette remarque me fait sourire, elle me rappelle trop mon enfance et à quel point un soldat haut gradé pouvait m’impressionner. Ma curiosité me pousse à mettre mes souvenirs de côté et à ramasser ce petit rouleau de papier que me tend le petit gamin aux yeux verts et à la peau parsemée de taches de rousseur. Laissant Hallena à sa missive, intrigué par le contenu de la mienne, je m’empresse de dérouler le parchemin et de le parcourir des yeux. Bien que je sache lire parfaitement, je ne cesse de relire encore et encore ce singulier message, n’arrivant pas à croire en la véracité de son contenu. En effet, il y est écrit noir sur blanc que la cale du navire de la cornue renfermait un trésor. Cela signifie que tout le long du voyage de retour, énormément de richesses croupissaient là sous mes pieds sans qu’un seul instant je n’ai pu douter de sa présence. Autrement dit, je perdais mon temps à fouiller la cabine du capitaine pour finalement ne trouver qu’un sac de petites pierres alors qu’une fortune m’attendait un peu plus bas. Fortune que je pourrais heureusement toucher en partie.

(Et si je pouvais avoir un peu plus que ma part ?)

Qui sait, je pourrai peut-être faire main basse sur la part des aventuriers, qui comme le brave Ruméus trop méfiant, ont quittés trop rapidement le quai. Avec de la chance, les messagers n’auront pas pu les rattraper pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Concentré dans mes pensées, je n’ai pas remarqué immédiatement l’enfant qui semble patiemment attendre quelque chose. Perplexe d’abord, je ne mets pas longtemps à comprendre ce que veut ce mignon petit garnement. J’ouvre donc à nouveau ma bourse et en retire un yus que je lance au petit coursier. La monnaie enfouie dans sa poche, il détale sans hésiter.
Le petit témoin parti, je m’adresse enfin à Hallena qui a reçu une lettre semblable à la mienne et qui contenait sûrement le même discours :

« Il serait sage d’aller chercher le butin qui nous attends dans la cale de ce navire noir avant de partir retrouver votre passé. »

Songeur, la tête légèrement incliné, je l’observe encore un petit moment avant d’interrompre le silence et poursuivre :

« En chemin, vous en profiterez pour m’exposer vos intentions et me dévoiler à quel endroit vous prévoyez débuter vos recherches. »

Ce disant, d’un signe de la main, je lui indique la direction du bateau, la laissant galamment prendre les devants.

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Dernière édition par Mathis le Jeu 10 Juin 2010 04:12, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 27 Avr 2010 21:09 
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Shiik était sur le pont lorsque le bateau accosta. Le long voyage avait mis ses nerfs à vif et elle était bien contente que ce soit fini. Elle allait enfin pouvoir s'amuser un peu...

Elle ne daigna pas attendre que l'échelle soit mise, et sauta tout simplement du pont jusqu'aux pavés. Elle exécuta une roulade, l'impact absorbé par sa tenue de cuir, et se releva avec grâce, pour continuer sa route sans jeter un regard en arrière. Quelques hommes la fixèrent bien avec insistance et convoitise, mais il lui suffit de les fusiller du regard pour qu'ils se perdent dans la contemplation de leurs chaussures.

En remontant le long du Port, la fanatique croisa un nombre étonnant de commerçants, qui tentaient de vendre à la criée leurs "fantastiques" produits. Un profond mépris s'empara d'elle en les voyant, et elle se demanda si tous les humains étaient ainsi.

Une escouade de guerriers armés en formation serrée déboulant dans la rue interrompit ses réflexions.

Elle était en plein milieu de la rue, et n'eut pas le temps de reculer que déjà ils étaient sur elle.

L'un d'eux la bouscula et l'écarta violemment, la faisant se cogner contre un mur et s'égratigner. L'homme ne daigna même pas la regarder.
Epuisée, Shiik s'adossa contre le mur et s'autorisa un sourire ironique.

Soudain, le milicien la fixa. Il murmura quelques mots au sergent sans la quitter des yeux et celui-ci s'approcha.

-Excusez-moi jeune femme, mais nous pensons que vous êtes en lien avec l'étrange douleur qui a assailli mon soldat. Pouvez-vous vous expliquer, je vous prie ?

-Mais bien sûr, c'est tout simple, je... Ahah !

Shiik fit mine de glisser sur les pavés humides et dégaina son poignard à lame courbe dans le même mouvement. Elle le planta dans le pied du crétin emmuré derrière son armure, qui poussa un puissant hurlement et tomba au sol.

Elle retira le couteau et courut de toute sa vitesse elfique, tandis que le blessé hurlait des ordres et que les miliciens la prenaient en chasse. La fanatique était très contente de son coup, mais était très tendue. En effet, si les gardes armés la rattrapaient, elle ne donnait pas cher de sa peau.

(Bien joué, tu viens de te mettre à dos les forces armées de cette ville en moins de dix minutes ! se dit-elle)

Elle se glissa sous un chariot, contourna un étal et arriva dans une ruelle. Les miliciens n'ayant pas encore tourné l'angle, l'elfe grise grimpa au mur en deux temps trois mouvements et s'allongea sur le toit d'une bâtisse décrépite, priant pour ne pas se faire remarquer.

Heureusement, comme la plupart des gens, les gardes omirent de regarder au-dessus d'eux et passèrent au pas de course sans la voir. La fanatique respira profondément, soulagée, et se glissa jusqu'au sol jonché d' immondices, puis se dirigea vers des quartiers encore plus mal famés : les Docks.
Suite au Docks, en cours d'écriture.


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 28 Avr 2010 21:37 
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L'animation sur le port et le long des quais était plus importante qu'à notre arrivée, les heures lentes du repas étaient passées et chacun avait retrouvé son poste de travail et la routine d'une journée comme les autres. Les capitaines et leurs seconds hurlaient des ordres à leurs marins, tandis que les chefs de quais braillaient sur les ouvriers du port ... et parfois on se demandait si tous ces cris n'étaient pas moins nécessaires pour se faire entendre qu'une manière de montrer aux autres qu'ils méritaient leur rang. Toujours est-il qu'une drôle d'harmonie prenait forme, tout en muscles, vigueur et grossièreté.
Il m'arrivait de passer des heures à regarder les autres travailler de la sorte à Oranan, observant les faits et gestes de chacun pour y détecter les jeux et règles tacites de hiérarchie ... mais en ce milieu d'après-midi, c'était un groupe d'un autre genre que je croisais bien malgré moi.

Une foule de badauds s'était amassée devant le navire noir, contenue à bonne distance par la garde de la ville. Marins et ouvriers en pause ou simples curieux restaient à quelques mètres, discutant entre eux tout en observant ce qui se passait, à conjecturer sur la nature du fameux trésor ramené par les aventuriers. En comparaison, les mouches qui s'agglutinaient sur le cadavre d'un chien semblaient moins écœurantes.

Je contournais rapidement cet amas de personne sans plus m'en soucier, tant je désirais écourter au maximum toute cette mascarade de fanfare faussement héroïque et cette montagne fielleuse d'allégresse déplacée.
Cela n'avait rien de comparable avec le jour du départ de cette funeste aventure, mais il ne me fallut pas moins jouer des coudes pour m'approcher au plus près d'un membre de la garde. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, l'un d'eux me fit signe de venir. A croire qu'ils avaient mémorisé la tête de tous ceux revenus avec le navire, ou qu'ils avaient plus d'informateurs apte à suivre n'importe qui dans cette ville.

- Bien, vous voilà. On craignait que certains d'entre vous ne disparaissent sans votre dû.

Ce dernier avait heureusement gardé un certain flegme. Militaire avant tout, il semblait gérer cette affaire de trésor exceptionnel comme n'importe quelle autre. Il me toisait pourtant d'un air sévère et je sentais une vague de scepticisme se propager à travers sa question muette, à laquelle je m'empressais de trouver réponse.

- Le retour a été mouvementé, et ... je n'avais pas réalisé l'étendue de ce dont nous avions découvert, mentis-je finalement à moitié, tant ce que je découvrais derrière lui était réellement étonnant.

Une tente de fortune avait été montée sur les quais, à l'écart du navire. Des dizaines de caisses, de tonneaux et de sacs y étaient entassés pèle-mêle, et quelques soldats semblaient en faire l'inventaire.
- Soit, répondit-il sans méchanceté mais qui ne signifiait pas pour autant qu'il ait était convaincu ou qu'il ait écouté mes propos.
Il rejoignit une table où étaient déposés plusieurs sacs de cuir et me tendit l'un d'eux que j'ouvrais pendant qu'il reprenait la parole et me guidait jusque sous la tente. Ceci est pour chacun d'entre vous. Une bourse de 8000 Yus ...

J'avoue bien volontiers que la suite de ses mots n'arrivèrent jamais à mes oreilles. Je restai sur place, mes jambes refusaient de bouger et je craignais qu'elles ne se dérobent à chaque seconde, ma bouche s'ouvrait et se refermait sans former le moindre mot audible.
Cette somme était tout simplement trop déraisonnable, je l'avais entre les mains mais je ne réalisais pas ce que cela représentait, en dehors du fait que j'aurais bien plus à perdre en cas de vol. J'avais reçu en l'espace d'une minute l'argent de très, très nombreux mois de travail. Et tout ça parce que j'avais survécu à un carnage causé par le désir de liberté d'un seul.

Heureusement, l'officier me sortit rapidement de cet état végétatif et de cette dangereuse pente qu'était le souvenir de ces derniers jours. Son air sévère s'apaisa devant ma mine des plus déconfite.
- C'est une grosse somme oui, dit-il sans jalousie. A vous voir tous réagir ainsi, je me dis que cet argent n'atterrit pas dans les plus cupides des mains ... sauf peut être cet énergumène, ce Pragatt', un pirate récompensé par la blanche Kendra Kar, quelle ironie. Enfin, revenons à vous mademoiselle. En plus de la bourse vous pouvez choisir une arme parmi ces caisses.

Je ne sais ce qu'il pensa de mon sourire. J'aurais pu réagir ainsi à l'idée du trésor que je pouvais dégoter parmi toutes ces armes, mais je m'imaginais encore mon cher capitaine arriver dignement face aux austères officiers, savourant pleinement le gain inattendu après les pertes qu'il avait eues à subir.
De mon coté, je ne savais pas trop quoi choisir mais la beauté des toutes ces armes ne pouvait souffrir d'aucune critique. Il y en avait pour tous les goûts, de la dague à la longue lance en passant par des arcs et arbalètes et toutes aussi blanches que le plus pur des flocon de neige.
J'en étais arrivée à la conclusion que j'allais me choisir une arme facilement vendable à un bon forgeron quand je vis un objet aussi surprenant qu'insolite.
Mon léger rire surprit attira l'attention de l'officier qui s'occupait de l'inventaire qui, lorsque je sortais de sa caisse ma future arme, se mit à brailler à un jeune soldat :

- Bon sang Joscelin, je t'avais demandé de sortir les babioles de ces caisses depuis des heures.
Le dit Joscelin, un jeune rouquin bâti comme un géant s'approcha de nous, le regard las.
- Je l'ai fait major, commença-t-il avant que l'homme ne lui coupe la parole en tentant d'attraper l'arme.
- Et ça !?!
- Non, m'exclamais-je en reculant d'un pas. Je le prend. Ce n'est pas une babiole, regardez. J'ouvris d'un coup sec l'éventail blanc et leur montrai les extrémités en pointe de l'objet.
- Ha ! Y'a bien que les dames de chez vous pour inventer pareil outil, railla le premier des soldats.
- Oh, les femmes n'ont rien à voir avec ceci. C'est un instrument utilisé au départ pour la signalisation sur les champs de bataille, puis nos hommes de hauts rangs et nos samouraïs s'en sont appropriés l'usage pour en faire des armes discrètes, qui restent avec eux quand d'autres doivent quitter arc et épées.
- Ha ! Y'a bien que les vôtres pour imaginer plus sournois que le voisin.
- D'autant que nos voisins n'ont rien de subtil, lui fis-je remarquer sur un ton froid.

L'officier supérieur nous rejoignis finalement, et dispersa tout ce beau monde en leur attribuant de nouvelles tâches avec une facilité déconcertante, à croire qu'il en gardait en réserve pour ce genre de situation.
- C'est votre récompense, votre choix, votre arme. Si nous en avons terminé, je vous demanderais de signer et enregistrer l'arme. Je vous laisse inscrire son nom si ça vous dérange pas, ajouta-il sur un ton moins autoritaire.

Je m'exécutais sans un mot et repartis sur les quais, plus riche de 8000 yus et d'une arme des plus discrète que je plaçais dans la ceinture de mon pantalon.
Je me demandais tout de même comment et quand l'équipage avait pu récupérer tout ce matériel, d'autant que la quasi totalité des armes semblaient avoir était fabriquée de la même manière, et même un instrument typiquement de chez nous avait terminé dans les cales de ces monstres.

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Madoka


Dernière édition par Madoka le Mer 5 Mai 2010 19:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 29 Avr 2010 17:40 
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<Des rues de KK>

« Salut Hackim, ça va aujourd’hui ? »

« Ah, salut Svensson. Oui ça va tranquillement, à part la pluie qui fait glisser les nouveaux sur les quais »

Il disait cela en riant et Svengar rit aussi de bon cœur, se souvenant de sa première fois sous la pluie et de la rencontre douloureuse avec les pavés du port. Depuis longtemps, Hackim et Svengar se connaissaient et ils étaient devenus amis.

« Qu’est ce que tu viens faire ici ? C’est ton jour de repos non ? »

« Oui, je suis en repos. Mais je viens pour chercher ma paye pour ces derniers jours. J’ai décidé d’arrêter ce boulot. »

Hackim esquissa une grimace.

« Ouaaaa naaaan, tu me fais un sale coup là ! T’es mon meilleurs manut tu sais, je n’en ai pas deux comme toi capable de transporter du vraiment lourd rapidement. T’es vraiment sur de vouloir t’arrêter ?»

« Arrête ton cinéma, je t’ai entendu plusieurs fois sortir ces répliques à d’autres qui s’arrêtaient. »

Tous deux sourirent d’un sourire entendu.

« Oui bah faut bien essayer pour garder la main d’œuvre qualifiée. »

« De toutes façons, les grues vont être améliorées, donc tu vas devoir réduire tes équipes. »

« Ah, t’es au courant pour ça. »

« J’ai toujours des oreilles qui trainent. »

« Je vais avoir du mal à te retenir du coup. Tu vas faire quoi ? Tu as déjà trouvé un autre boulot ? »

« Non, je n’ai pas encore trouvé. Je n’ai même pas encore d’idée. Mais j’ai envie de voir du pays, pas forcément loin tout de suite, mais au moins de sortir un peu de la ville de temps à autre. »

« Mon gars, engages-toi dans la milice ! »

« La milice ? »

« Ouaip, la milice ! Tu n’es pas souvent affecté au même poste donc tu vois plein de trucs différents. Parfois tu sors de la ville pour des petites missions dans les fermes alentours. Et même des voyages sur tout le continent de Nirtim ! On te fournit même de l’équipement pour la durée de la mission ! »

Svengar était comme abasourdit par ces informations. Si la moitié de ce que racontait Hackim était vrai, la milice représentait la meilleure des opportunités. Il se voyait déjà portant l’uniforme de la milice kendranne, patrouillant dans la ville ou combattant des voleurs ! Et même, peut être lui confiraient-t-on un jour une mission à Mertar ! Il ne fallait pas, il ne pouvait pas louper cette opportunité ! Plus il y pensait, plus il devenait fébrile.
Cette discussion avec Hackim était comme providentielle.

Svengar reprit un peu son calme intérieur.

« Et bien, ça m’a effectivement l’air d’une bonne idée. Je vais aller y réfléchir. »

(OU EST CE QU’ON SIIIIIGNE ????!!!!????)

« Bon, et si tu me donnais ma paye de ces derniers jours ? Je vais toujours au temple de Valyus l’après-midi de mes jours de repos. »

« Oui, trêve de bavardage, je dois aller motiver mes gars aussi, et voir les capitaines des navires qui arrivent. Suis-moi.»

Tous deux se dirigèrent vers l’entrepôt où Hackim avait son bureau. Il y entra seul et en ressortit avec une petite bourse de cuir contenant quelques yus qu’il tendit à Svengar ».

« Merci Hackim. A bientôt, portes-toi bien. »

« A bientôt Svengar, portes-toi bien aussi. »

Svengar se retourna et s’en alla vers le temple, non sans compter et recompter les 24 Yus que contenait la bourse. Le temps était toujours gris et menaçant, alors il pressa le pas.

<Vers le temple de Valyus>

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Svengar Aventurier Nain lvl 7


Place ta confiance dans le fer et la pierre
Car ils ont toujours été les meilleurs alliés des Nains


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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 2 Mai 2010 13:40 
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Dirigé de Mathis :

Hallena ne semble plus rien avoir à te dire pour le moment, et hoche la tête sentencieusement à tes propos, non sans te darder d’un regard soupçonneux. Elle ne semble pas si ravie que ça à l’appel de la richesse des trésors qui vous attendent. Quoi qu’il en soit, elle t’annonce d’une voix un peu absente, même si son ton est toujours déterminé :

« Vous donner le nom de l’endroit où nous allons ne servirait à rien, vous ne le connaissez pas. Sachez seulement que nous ne prendrons pas la mer, et que nous devrons faire un détour par les écuries… »

Elle fait alors volte face dans la direction que tu lui as indiquée juste avant. Peu après, vous arrivez en vue du navire aux voiles noires. Apparemment, les officiels de Kendra Kâr n’ont pas lambiné, et déjà de nombreuses caisses sont sorties de la cale. Un officier se tient à une table bien gardée, et un coffre est posé juste derrière lui, fermé par un lourd cadenas, et surveillé par deux gardes armés de lances et d’épées. Des soldats en uniforme continuent de vider la cale du navire progressivement.

Lorsqu’Hallena s’approche de la table, l’officier ‘emplumé’ la regarde d’un air satisfait.

« Ah, je vous reconnais, vous faisiez partie de cette chasse aux trésors. Bien bien, vous pouvez prendre ici ce qui vous est dû en signant cette décharge à votre nom. Huit mille yus par tête, ainsi qu’une arme de votre choix dans une de ces caisses de bois. Une chance que vous n’ayez pas encore quitté la ville ! Tenez, signez là… »

Hallena l’observe d’un air écœuré.

« Gardez cet argent, je n’en ai cure. Je prends l’arme, par contre. »

« Mais mademoiselle, ce n’est pas comme ça que… »

Mais elle signe la décharge et rature la mention lui octroyant les 8000 yus, pour la plus grande stupéfaction du gradé.

« Bon, bon… Et bien allez donc choisir l’arme qui vous convient… »

Sans un mot de plus, la demoiselle farouche se rend près des caisses et en regarde le contenu avec une expression horrifiée : des centaines d’armes, toutes argentées, et luisant d’une froide lueur. Les mêmes armes dont les squelettes de la Démone étaient parés…


Semi-dirigé de Madoka :

À peine as-tu fait quelques pas sur les quais qu’une voix rauque familière t’appelle.

« Hé, fillette. Où crois-tu donc filer comme ça ? »

S’en suit un claudiquement caractéristique d’une jambe de bois : aucun doute, c’est Pragatt’ qui te suit là. Lorsqu’il arrive à ta hauteur, il plaque une main sur ton épaule en ricanant d’un air mauvais.

« T’es r’venue. Bien. J’me suis dégotté un équipage. Pas de malédiction pour les tenir en laisse, ceux-là, juste de l’honnête piraterie. C’qui m’manque, c’est un rafiot ! Et j’crois pas qu’il y en a cinquante dans c’port qui m’feront pas regretter mon Rubis… Tu veux recouvrer ta liberté, c’est ça ? Ben j’te défais de tout engagement si tu m’aide à m’emparer de la Voile Noire. J’te dresse le tableau : faut t’arranger pour détourner l’attention des gardes assez longtemps pour que moi et mes nouveaux matelot, on grimpe là-dessus et qu’on mette les voiles. Une fois qu’on sera partis, personne ne saura nous rattraper. Qu’est-ce t’en dit, fillette ? »

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 9 Mai 2010 17:02 
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Plusieurs heures me séparaient encore de ma prochaine tâche. Le soleil avait déjà bien entamé sa descente et je pourrais profiter de ce temps pour flâner et m'arrêter à une taverne de voyageurs. Peut serait-ce l'occasion aussi de réfléchir à ma destination suivante, une auberge correcte où dormir et être servie par d'autres après ces jours fatiguant.

« Hé, fillette. Où crois-tu donc filer comme ça ? »

Rares furent les gens à s'étonner d'entendre un cri surgir de n'importe où, ressemblant plus à une provocation ou une attaque qu'à un salut. Mais nous étions sur les quais et ce genre de huée était monnaie courante.
Sauf pour moi car ce ton acerbe et ce timbre rocailleux m'étaient aussi familier maintenant que celui excédé mais respectueux du cuisinier de la Maison rouge après le chapardage de sa marchandise.

Je me retournais vivement, dissimulant bien malgré moi ma joie de retrouver cet être à la démarche atypique derrière un masque sérieux.

« T’es r’venue. Bien. J’me suis dégotté un équipage. Pas de malédiction pour les tenir en laisse, ceux-là, juste de l’honnête piraterie. C’qui m’manque, c’est un rafiot ! Et j’crois pas qu’il y en a cinquante dans c’port qui m’feront pas regretter mon Rubis… Tu veux recouvrer ta liberté, c’est ça ? Ben j’te défais de tout engagement si tu m’aide à m’emparer de la Voile Noire. J’te dresse le tableau : faut t’arranger pour détourner l’attention des gardes assez longtemps pour que moi et mes nouveaux matelot, on grimpe là-dessus et qu’on mette les voiles. Une fois qu’on sera partis, personne ne saura nous rattraper. Qu’est-ce t’en dit, fillette ? »

Pas de perte de temps en paroles inutiles de réconfort impossible, de questions sans importance sur mes activités ou de la récompense inattendue déjà perçue. Il allait droit au but sans fioritures et je l'en remerciais silencieusement pour ça. Son rire mauvais qui malgré tout le respect et l'admiration que je lui portais m'empêchait de me sentir en sécurité et était comme une force qui me remontait de cet état presque végétatif où je risquais de tomber à chaque instant. Mon corps se redressait de lui-même à chacun de ses mots et j'oubliais littéralement la réalité autour pour ne plus penser qu'à la suite de nos retrouvailles. Je lui répondis avec une désinvolture enfin retrouvée.

- J'en dis qu'un navire sans capitaine et un capitaine sans navire, c'est déjà deux raisons de trop pour vous emparer du bâtiment de l'ennemi. Mais faut que vous sachiez, avec ou sans engagement à défaire, je ne serais pas parti sans y participer.
Donc … quels sont les ordres capitaine ?

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 15 Mai 2010 13:33 
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Semi-dirigé de Madoka :


Le pirate semble satisfait de ta réaction à ses propos, et part dans un rire gras et mauvais, tout sauf discret.

« Hahahaaaaa tu m’plais vraiment toi ! J’vais t’regretter à bord, moussaillonne ! »

Il passe très vite sur cette effusion de joie pour ré arborer une mine sérieuse.

« Bon, v’là c’que t’as à faire : Pour que j’puisse embarquer tranquille sur ce sacré rafiot, va falloir déjouer l’attention des gardes suffisamment longtemps pour qu’on monte tous. Pour ça, tu vas d’voir faire diversion. J’te fais confiance pour en trouver une efficace. Moi et mes hommes, on sera planqués derrière cette grosse caisse, là-bas. »

Il indique une caisse imposante, posée à une dizaine de mètre du navire aux voiles noires. Le hic, c’est qu’entre elle et le bateau, il y a toute la troupe des officiels remettant les récompenses : un capitaine kendran, à l’armure luisante et au chapeau emplumé, ainsi que son escorte : quatre braves miliciens armés de hallebardes. Et c’est sans compter les deux gardes qui surveillent l’accès au navire. Pragatt’ reprend la parole après t’avoir laissé le temps de regarder la disposition des lieux.

« Va falloir que tu amène tout ce beau monde, et je dis bien tous, par là-bas, derrière ces deux pilotis, près des tas de sacs de grains posés là. Deux types que j’ai payés attendent là-bas avec un filet pour empêcher ces zouaves de m’poser des problèmes. Ça devrait les retenir suffisamment longtemps pour qu’on mette les voiles. Mais pour ça, faut qu’ils soient tous ensembles… Sinon ça foire. Enfin bon, s’il en reste un derrière, on sera aussi ravi de le lui faire regretter ! Haha ! »

Il te jauge un instant de son œil unique, avant de clore son discours :

« Ça t’va, fillette ? »

[HRP : La situation est décrite dans ce post. Maintenant, c’est à toi de jouer : tu dois trouver un moyen d’amener tous ces soldats dans le pièce de Pragatt’, ou de trouver toi-même un autre moyen de les évincer, de les éloigner du navire. Tu es libre d’œuvrer comme bon te semble. La seule chose que je te demande, c’est de t’arrêter avant que l’équipage ne soit à bord (c’est moi qui le jouerai), et avant que les soldats ne soient pris dans le filet (là aussi, c’est moi qui jouerai les deux types payés par Pragatt’. Tu es donc libre de décrire les réactions des gardes à tes tentatives… Bonne chance !]

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 16 Mai 2010 17:08 
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Alors que le contenu de la missive m’enchante, il semble en être tout autrement pour la ravissante archère. Le regard méfiant qu’elle me décoche en dit long sur ses sentiments à propos de la richesse. Les biens matériels et l’attrait qu’ils suscitent semblent bien étrangers à cette femme dont l’instinct animal semble prédominer. Mais moi je viens de la ville, et je sais pertinemment que bien que l’on puisse se passer de yus dans un endroit plus campagnard où la cueillette, la chasse et le troc peuvent suffirent à assurer notre survie, cela s’avère impossible dans une cité telle que Kendra Kâr. Malgré sa réticence évidente, Hallena consent néanmoins à ce qu’on se rende au voilier noir.
Cette fière archère conserve le mystère sur le lieu de notre destination prétextant que cet endroit m’est inconnu. Ce petit commentaire m’irrite légèrement, mais je m’abstiens toutefois de lui en faire part. Cette dame réservée ne me connait depuis trop peu de temps pour pouvoir prétendre savoir ce qui m’est familier ou non. Bien que je n’aie pas beaucoup voyagé, de nature sociable et curieuse, j’ai appris beaucoup sur les diverses contrées du continent par les voyageurs de passage à Kendra Kâr, mais aussi par ma fréquentation assidue à la bibliothèque, qui était mon endroit privilégié pour me réfugier lorsque j’avais besoin d’intimité. Je préfère ne dire mot pour l’instant, mais je ne manquerai pas de lui faire savoir si cet endroit mystérieux ne m’est pas étranger. Quoi qu’il en soit, je suis heureux de faire partie de l’expédition, même si je me doute bien qu’il risque de comporter quelques dangers.
Juste avant de tourner les talons en direction du navire noir, tant par la coque que par les voiles, Hallena daigne me mentionner que notre voyage se fera sur la terre ferme. Cette information me rassure. Je ne regrette pas mon voyage en mer, encore moins maintenant que je sais qu’un trésor m’attend, mais j’ai envie de découvrir d’autres attraits que celui de l’océan et ses habitants.
Si j’ai bien compris les allusions de ma future compagne de voyage, c’est à dos de cheval que nous débuterons notre aventure. Ce qui signifie sans doute que nous aurons une longue distance à parcourir, ce qui correspond grandement à mes désirs de m’éloigner de la cité blanche, mais surtout d’un certain petit ange. Et puis, j’ai toujours admiré ces magnifiques bêtes dont j’aurai bientôt, en tout cas c’est ce que je présume, l’opportunité de monter.
Tous mes espoirs de m’emparer de la part des autres aventuriers de la chasse aux trésors se sont envolés en fumée dès notre arrivée près du navire aux voiles noires. En effet, le bleu acier, couleur caractéristique des uniformes militaires Kendrans, prédomine en ce lieu. Certains soldats s’affairent à extraire les caisses du vaisseau de la Cornue, alors que d’autres montent la garde, mais tous sont costauds, sinon bien armés. Il serait donc impossible de faire main basse sur un quelqu’onque trésor de la quête sans se faire repérer.
Une fois la situation évaluée, résigné d’oublier toute tentative de vol sur ce quai, je m’intéresse à l’officier qui nous fait face. Derrière une simple table de bois, occupé à signer des papiers, se tient le soldat à plumes dont parlait le petit coursier. Il est curieux de constater à quel point un uniforme peut transformer un homme. Cet officier gradé de fière allure passerait inaperçu sans son costume tiré à quatre épingles. Heureusement, je n’ai pas besoin d’un tel artifice pour bien paraître. À la droite de ce militaire d’expérience, si j’en juge ses nombreuses cicatrices et rides de son visage, se trouve un coffre cadenassé ainsi que deux gardes armés.
Hallena me précède. Elle règle rapidement les formalités en refusant la somme de huit milles yus qui lui est due.

(Huit milles yus, mais je vais être riche !)

Il est certain que ma décision sera très différente de celle de ma compagne, il est hors de question que je lève le nez sur un montant si considérable. C’est avec plaisir et empressement que je vais signer tous les papiers qui me seront présentés. Je serais même prêt à me mettre à genou pour le supplier ou encore cirer ses chaussures, ou pire encore embrasser Shrez sur le front si cela me permettait d’obtenir une telle somme.
Patiemment j’attends, puis quand vient mon tour, je m’approche de la table.

« Je suis Mathis, je faisais partie de l’équipage du navire de Tulorim : l’Échangeur. »

Après cette brève présentation, je lui tends la missive que j’ai reçue de la main du petit gamin.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 22 Mai 2010 10:51 
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Une ombre de suspicion passe dans le regard du gradé assis lorsque tu évoques ton ex-appartenance à l’équipage de Tulorim. Il le sait pertinemment, puisque c’est noté sur sa liste de noms, tout comme celui d’Hallena, mais de te l’entendre dire le fait tressaillir un petit peu, et il fronce les sourcils. Les relations entre Kendra Kâr et Tulorim, même pacifiques aujourd’hui, sont toujours tendues.

« Ouais, Tulorim… Voilà votre part du butin, monsieur. Veuillez signer ici. »

Il te tend une feuille et t’indique ton nom, au cas où tu ne saurais pas lire – la lecture étant un art assez peu répandu dans ce vaste monde – tout en te tendant une plume et un encrier de marbre.

« Huit mille yus, plus une arme que vous pourrez choisir dans les caisses, là-bas. »

Près des caisses, Hallena est toujours immobile, effarée.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 28 Mai 2010 12:05 
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À l’expression soupçonneuse qu’affiche le militaire décoré, je réalise trop tard que je n’aurais peut-être pas dû préciser pour quel navire j’ai effectué cette traversée. Je me garderai bien d'ajouter que je suis un Kendran qui s’est engagé dans l’équipage de la ville rivale.

Je n’éprouve aucune haine pour ma ville natale qui m’a vu grandir et m’épanouir, au contraire. J’y serais encore aujourd’hui si Angélie m’avait choisi comme mari. Si j’ai préféré l’Échangeur, ce n’était pas pour renier ma ville. En fait, mon choix pour ce galion aux voiles noires et blanches et à la coque faite d’un bois sombre, avait été influencé par l’incident qui s’était passé quelques heures plus tôt. Je n’avais aucune envie de me retrouver sur un bateau en compagnie des confrères du garde de Kendra Kâr. Cet odieux officier qui traîtreusement, malhonnêtement, par abus de pouvoir même, avait cassé mon délicat nez. N’eût été de la présence de Rosie d’abord et d’Anarazel ensuite, je ne serais qu’un être mutilé, affaibli, diminué. À cette angoissante idée, je réprime malgré moi un frisson.

L’officier haut gradé qui me fait face va sûrement passer sous silence son mépris envers Tulorim. Sa loyauté et son honnêteté sont, à mon avis, hors de doute. Je lis donc le papier qu’il me tend, j’y inscris mon nom de ma plus belle écriture, pour ensuite lui rendre. Il n’est pas rare de rencontrer des gens dont la signature se limite à un rudimentaire X, ce qui n’est pas mon cas et j’en suis fier, ma griffe est aussi soignée que ma personne.

Le soldat emplumé habillé de bleu me remet une bourse de huit milles yus que je soupèse fièrement quelques secondes avant de la ranger dans mes affaires.
En me dirigeant vers le coffre emplis d’armes qu’il me désigne, je remarque qu’Hallena n’a pas encore fait son choix. Le comportement singulier de cette femme d’ordinaire imperturbable m’intrigue. Celle-ci, immobile, ne semble pouvoir détacher ses yeux de l’immense caisse de bois. Ce qui est plus surprenant encore, surtout d’une combattante de sa trempe, c’est l’horreur que je peux lire sur tous les traits de son fin visage.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’avez-vous découvert ?

Ce disant, alarmé, je m’approche d’elle tout en essayant de voir ce que cache cette grosse boîte pour troubler ainsi ma future compagne de route.

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Dernière édition par Mathis le Mer 2 Juin 2010 11:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 29 Mai 2010 18:21 
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À ton approche, Hallena semble reprendre le fil de la réalité, et se tourne vers toi avec les sourcils froncés et la bouche pincée.

« Ces armes. Ce sont celles qui ont semé la mort, au cœur de cette Citadelle. Celles qui étaient nos ennemies… »

Puis, une étrange lueur passe dans son regard, et sa bouche s’entrouvre légèrement.

« Mais oui ! Notre faiblesse d’autrefois qui devient notre force d’aujourd’hui ! »

Et sans plus t’octroyer d’attention, elle plonge la main dans une des caisses, s’emparant d’un sabre à la lame fine et légèrement recourbée, à la manière Onarienne, sans être pour autant l’une de ses armes que l’on nomme Katana, puisque celle-ci se termine par une pointe. La garde de l’arme est sobre, noire. Son argent luit d’une froide et inquiétante lueur. Elle l’admire quelques secondes avant de la glisser dans sa ceinture. Elle se tourne alors vers toi.

« Rejoignez-moi à l’écurie lorsque vous aurez terminé. Je vous devance pour ne pas perdre de temps… »

Et sans un mot de plus, elle part vers les rues de la ville d’un pas rapide et décidé, docilement suivie par son aigle, qui vole quelques mètres au dessus d’elle, un peu en arrière.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 29 Mai 2010 21:10 
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Quelques semaines s'étaient écoulées depuis ce jour sombre sans passé ni futur, perdu dans les tourbillons des profondeurs.

Longtemps, mon absence avait été faite de doutes et de souffrances, sans nom ni personnalité autres que ceux d'un étranger de passage. Nulle part je ne m'étais logé plus que nécessaire, ne permettant à personne de voir la vérité sous ma capuche noire. Très vite, je fuyais de nouveau, laissant derrière moi tout juste quelques traits d'esprit gravés sur les murs et le goût âcre de ma sueur, dans des chambres lugubres où le temps était sans pitié et le souvenir brûlait. Je n'ai pas eu d'autre mémoire que l'incertitude, armée de cette peur tenace de voir mon serment avorté, rompu par la faiblesse de ma chair.

Les jours m’ont appris à vivre dans le corps d’un malade qui ne savait pas s’il avait égaré la foi dont il sentait l’odeur sur ses mains, s’il avait perdu la raison et était condamné à errer dans le monde en flammes qu’il avait rêvé en échange de la promesse d’être libre et vengé, en échange de la certitude d’avoir dupé une mort qui lui semblait la plus plaisante des récompenses.

Bien des fois, je m’étais demandé si ce marionnettiste m’avait jeté un sort, et n’avait transpercé toutes les pages vides qui composent mon être, si j’étais mort, recroquevillé en chien de fusil dans la coque noire de ce vaisseau de suie.

Était-ce mon sang qui me trahissait comme il avait trahi les miens, par les défauts dus à la consanguinité maintes fois exploitée qui coulait en moi ? Quittant les terres de Charlùm, enfin libre et terrassé par la lumière du désert, les yeux grands ouverts, humides d’admiration et d’effroi, j’avais déjà ressenti cet étrange malaise qui m’avait soudain pris dans les profondeurs des mondes. Dans ma famille, aucun de mes aïeux n’avait survécu aux fouets du temps. Précoces dans nos vies, nous l’étions aussi dans nos morts.

Dans mes jours de démence et de douleur, j’ai vu l’enfer que j’avais promis d’instaurer libérer ses foudres sur le monde chimérique inventé par la soif de mes désirs, sous les coups de marteau de la douleur. Mille fois j’ai fui mon ombre, par peur d’y trouver un reflet de ce que j’étais devenu.

Lorsque la tempête se calma en moi et que la souffrance de mon esprit se fut apaisée, je découvris une sérénité débordante. Sanctuaire loin de mes haines, de mes souvenirs et de mes serments, j’y avais revu mon père pour revivre le début de ma vie, et les centaines d’années où seule une bibliothèque avait été mon refuge. Et je n’avais pu fuir devant son imposante carrure et la tristesse qui dans ses yeux trahissait la douleur d’avoir perdu sa femme lors de la mise au monde de ma vaine sœur.

Il avait souri tristement, et avait prononcé sa malédiction éternelle avec douceur :
J’ai décidé de te rendre ce que tu aurais le plus aimé et que la vie t’a volé. J’ai décidé que, pour une fois, la haine refoulée de nos vies sorte au grand jour, que tu chemines à ma place en éprouvant ce que j’éprouve, et que le serment que je te fais maintenant t’incombe à jamais : te venger pour nous tous, prisonniers du manoir d’Ellhar, et de la guerre entre Sindeldi et Shaakts qui nous avait donné naissance.

Et j’avais su alors, comme la première fois des décennies dans le passé, que je consacrerai chaque minute vécue sur ce monde à rendre à mon père une parole exaucée, à réparer le mal qui nous avait été fait, et à trouver l’amour que personne n’avait su nous donner. Mes actions seraient notre mémoire jusqu’à ce que mon dernier souffle s’éteigne, jusqu’à ce que je parte pour la pleine mer afin de m’y perdre pour toujours avec mes tristesses et pouvoir enfin fuir en un lieu où jamais la haine ni la guerre ne pourront jamais nous retrouver.

Et j’avais recouvré mes sens.

Tout était redevenu clair dans mon esprit, la lame de mes pensées avait repris son tranchant et la tumeur qui m’avait fait choir dans la cale du navire s’était envolée pour laisser place à la dure réalité de mon présent. Il m’avait fallu des jours pour me souvenir de ce qui s’était passé dans ces profondeurs, à poursuivre cette fausse quête au trésor manigancée par un marionnettiste emprisonné. Je m’étais rappelé de la remontée vers les flots, de l’accostage aux quais de Kendra Kâr, et de ma fuite furtive, plié en deux, avec comme échos les cliquetis des pièces que j’avais prises dans les cales du navire pour palier aux mensonges proférés par nos recruteurs.

Puis il y avait eu les souvenirs atroces de la douleur, et enfin, ce rêve d’un passé lointain.
Et aujourd’hui. Un grand jour. Le premier qui voyait ma silhouette effilée promener son regard de braise sur les quais de la cité blanche. J’avais retrouvé le goût âcre de ma Sombre Déesse Haine et les battements de mes peurs, l’ambition palpitante de mes folies et l’ombrageuse raison de ma conscience.

J’étais Anarazel du manoir d’Ellhar, mon prison-palais dans le désert de Charlùm, et chaque fibre de mon corps dictait de me venger de ceux qui m’avaient donné naissance.

Mes pas m’avaient conduit ici, sur ces quais, ou je me languis maintenant en regardant les coques des navires dans l’air marin, sous les cris des goélands, en un appel irrésistible du large. Si être second de l’Échangeur lors de notre quête folle vers les profondeurs m’avait transmis quelque chose, c’était le goût de la liberté et du calme tourmenté offert par l’océan, et dont j’avais plus que besoin pour tisser les cordes qui mèneraient un jour à ma victoire, et à mes terres promises dans le désert de l’Est, aux abords des volcans.

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Sam 9 Avr 2011 10:30, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Port de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 2 Juin 2010 12:03 
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Je regarde Halena tout en l’écoutant m’expliquer le pourquoi de son soudain trouble. N’éprouvant aucunement les mêmes émotions, je me penche vers l’imposant coffre tout en lui répliquant :

« Les armes ne sont pas nos ennemies, elles ne sont que des accessoires. Les vilains sont les gens qui les manœuvrent. Ce n’est pas l’arme qui est mauvaise, mais l’usage que l’on en fait. »

Une fourche s’avère un outil très utile pour le fermier, elle lui permet entre autres de transporter beaucoup de foin à la fois, et ce, sans se pencher. Ce même instrument dans les mains d’un truand ou d’un assassin pourrait devenir une arme dangereuse qui ferait couler le sang. Le gros coffre qui nous est présenté déborde des armes argentées qui appartenaient quelques jours plus tôt aux soldats squelettes et je ne ressens pourtant pas le moindre petit scrupule à m’emparer de l’une de celles-ci. Elles sont d’une rare qualité, aucun doute là-dessus, ce qui ne fait qu’augmenter mon désir d’en posséder une. Peu m’importe l’identité de son ancien propriétaire, dans mes mains, celle que je choisirai aura une utilité plus noble. Au premier coup d’œil, j’ai jeté mon dévolu sur une petite dague. Celle-ci m’a plu, dès l’instant que je l’ai vu, par la singularité de sa lame qui se trouve à être torsadée.
Ainsi, lorsque la fière Hallena m’annonce qu’elle prend les devants et me demande de la rejoindre à l’écurie, je m’empresse de ramasser la splendide arme que j’avais reluquée quelques secondes plus tôt. Ma nouvelle acquisition bien fixée à ma ceinture, c’est au pas de course que j’entreprends de rejoindre la belle aventurière qui déjà commençait à me distancer.
Rendu à sa hauteur, quelque peu essoufflé, je lui dis de ma voix la plus charmante :

« N’ayez crainte, je ne vous ralentirai point. »

(suite vers les écuries)

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Dernière édition par Mathis le Jeu 10 Juin 2010 03:51, édité 1 fois.

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