<Des rues de KK>Le reste du chemin se fit sans encombre. Après avoir franchi les remparts il se dirigea vers le port puis atteignit les entrepôts et plus particulièrement celui où il allait travailler régulièrement. Usant de sa force de nain pour décharger les navires marchands et entreposer leur contenu dans les immenses hangars.
Déjà d’autres travailleurs comme lui étaient à pied d’œuvres, chargés de caisses ou retournant aux navires les mains vide. Il n’y avait pas vraiment de pause ici, sur les quais.
Il arriva à l’entrée et aperçut Hackim, le chef d’équipe. Un grand bonhomme baraqué, noir de peau et, été comme hiver en tee shirt de marin rayé blanc et bleu…
«Salut Hackim, ça va ce matin ? Je viens prendre mon poste, t’as quoi pour moi ?»«Ah, salut Svensson. Il y a un navire qui vient d’arriver de ailleurs, cargaison lourde, que des caisses, tu veux t’en charger ?»«Pas de problème.»(Naaan ! J’ai horreeeeeeeeuuuur des caisses !)Le travail de la journée fut long, répétitif et très physique.
Les grandes grues en bois manœuvrées par trois hommes et deux chevaux sortaient des palettes entières de caisses de marchandises des soutes des navires et les déposaient sur les quais en pierre. De là, c’était le travail de centaine de personnes, telles des fourmis, qui rentraient des caisses à entreposer ou les chargeaient directement sur des chariots pour aller alimenter les marchands de la ville.
Un brouhaha intense persistait dans cette partie de la ville, ainsi qu’une forte odeur d’iode et de poisson. Près des navires on sentait également l’odeur du bois humide et du goudron badigeonné sur les coques pour les étanchéifier.
Svengar ne cessait de regarder l’activité bourdonnante qu’il y avait toujours sur les quais, au-delà des charretiers et des manutentionnaires qui s’échinaient tous le long des docks, il y avait de nombreux marins mal rasés, à la démarche encore emprunte du roulis et de l'alcool. Mais aussi les vendeurs de poissons de la cité venue acheter leurs poissons à la crié du matin, de nombreux gamins courant toujours partout sans avoir vraiment de but précis, des soldats ou des miliciens effectuant leur ronde quotidienne ou même de simple passant. Parfois un grand guerrier coincé dans son armure passait par la, à la recherche du navire qui l’emmènerait loin d’ici…
En milieu de matinée, juste un peu après avoir pris un quart d’heure de pause, Svengar entendit une bride de conversation provenant d’un petit groupe attroupé autour de la grue déchargeant les palettes de caisses dont il s’occupait.
Il y avait une personne semblant être un érudit versé dans les arts de la mécanique et des mathématiques, car il avait sous le bras de nombreux rouleaux de papier sur lesquels on pouvait voir des plans compliqués. Dans une de ces poches dépassait un compas et une équerre.
Autour de lui il y avait quatre personnes qui l’écoutaient attentivement.
«
«…agrandir la grue avec un système translateur de charge permettant de déposer directement les caisses dans l’entrepôt et ainsi…» »
Le temps de faire un aller retour avec la caisse et c’était une autre personne qui parlait. Un vieux monsieur grisonnant à la moustache fournit montrait du doigt quatre emplacement où il n’y avait rien, devant l’entrée de l’entrepôt.
«…donc ici, ici, ici et la, quatre piliers en chêne pour soutenir la nouvelle structure de convoyage, avec un double…»(Grmblbl, une amélioration de la grue, c’est pas bête. Je n’y aurais pas pensé tiens.
Par contre, il y aura probablement besoin de moins de gens comme moi pour transbahuter toutes leurs caisses. Et même si j’en ai horreeeeeeeuuur, elle rapporte quand même quelques yus.
Je ferais peut être bien de me trouver un autre boulot. Voyons ce qu’ils vont dire maintenant…)Lorsqu’il revint, le groupe s’était éloigné et Svengar n’entendait plus ce qu’il disait. Déçu, il continua inlassablement de transporter ces caisses jusque vers midi où il finit le déchargement.
Hackim lui indiqua un navire qui attendait des bras forts et endurants pour le charger de caisses et il s’y attela jusqu’au soir, grommelant sur ces fichues caisses et ruminant la conversation qu’il avait entendue.
Une fois le chargement terminé, Hackim le remercia et Svengar s’en alla.
<Vers la champigneraie du Nain Sven>
_________________
_______________________________________________
Place ta confiance dans le fer et la pierre
Car ils ont toujours été les meilleurs alliés des Nains