"Où suis-je ? Est-ce un rêve ou la réalité ? On dirait que je suis déjà venu ici. Mais oui, c'est ma maison à Cuilnen, là où vivent mes parents et ma petite sœur. J'espère qu'ils vont bien. Cela va faire si longtemps que je ne les ai pas vus.", dis-je avec un sourire sur les lèvres.
Je m'avance sur le large chemin de terre qui menait à la maison de mes parents. Il y avait des arbres bien feuillus qui arpentaient chaque bord du chemin. Bizarrement, je ne ressentais aucune peur en les regardant, malgré le fait que les feuilles des arbres ne soient pas tombées et qu'elles soient vertes.
"Cette fichue malédiction serait-elle levée ? Si oui, quel soulagement !", dis-je en soufflant d'apaisement.
Je continuais de suivre le chemin et, à quelques pas de la porte d'entrée, j'entendis des cris venant de l'intérieur.
"Ne me dites pas ... "
Je me mis à courir vers la maison à toute allure et j'ouvris la porte, que je faillis casser, tellement j'avais mis de force pour l'ouvrir. Je vis mon père et ma mère en train de protéger ma petite sœur d'une étrange chose ou personne, impossible de vraiment dire si cette "chose" était humaine ou non car elle était tapie dans l'ombre. Je criai à la "chose" de laisser ma famille tranquille et de venir affronter quelqu'un à sa taille, plutôt que de s'en prendre à plus faible qu'elle. Elle se tourna vers moi et "elle" sortit de sa cachette. Quand je la vis sortir, je vis à quoi elle ressemblait. Cette chose n'avait pas de forme propre, elle était toute dégoulinant de bave ou l'équivalent. Mais ce n'était pas le pire, car cette chose était verte ! Je fus saisi d'effroi en la voyant, ce qui me figeai sur place.
(Non, ne me dites pas ... Ce n'est pas possible ! Tout à l'heure ... non !)
La "chose" se jeta sur moi et, quelques secondes plus tard, je me retrouvai gisant par terre dans une flaque de sang, de mon sang ! Je n'eus pas le temps de comprendre comment cette chose avait pu me blesser que je présentais que je n'allais pas survivre à ce qu'elle venait de me faire subir.
(Est-ce la fin ? Vais-je vraiment mourir ici, dans la maison où j'ai passé toute mon enfance, et devant mes parents et ma petite sœur ? Non, je ne peux pas, je dois accomplir mon but !)
"Il ne fallait pas me provoquer, petit être insignifiant ! Maintenant que je me suis occupé de toi, je vais en finir avec eux !", dit-il en pointant du doigt mes parents et Isedë.
(Comment cette chose peut parler ?!)
"Non ! Tu ne peux ... tu ne peux pas faire ça ! Je t'en supplie achè ... achève-moi ... si tu veux mais ... mais laisse ... mais laisse ma famille hors de ça ..."
"Comme je suis un homme au grand cœur, afin de ne pas faire souffrir ta famille et TE faire souffrir, je vous achèverai tous rapidement !", dit-il avant de lâcher un rire démoniaque.
"Maman ... Papa ... Isedë ... Excusez-moi ... je n'ai rien ... je n'ai rien pu faire ..."
Et je me réveillai assis dans mon lit, le tronc perpendiculaire à mes jambes, le visage couvert de sueur, les muscles raides et les mains tremblantes de peur. Je me pris la tête dans les mains et je me dis :
"Tout ceci n'était qu'un rêve, non ce n'était pas un rêve mais un cauchemar ! Un terrible cauchemar, oui ! Mourir à cause de cette malédiction à la noix, ce ne pouvait qu'être un cauchemar !", dis-je avec un léger soupçon de peur et de colère à la fois.
Après que je me sois calmé, je fis une inspection rapide de la chambre afin de voir si il ne manquait rien, ni personne. Mirod était toujours en train de dormir, nos habits étaient toujours à leurs places et surtout mon bâton était appuyé contre le mur en face de mon lit. Je vis quelques rayons de soleil filtrés à travers le rideau de la fenêtre, la seule qu'il y avait. Cela voulait dire que la nuit était passée et que je n'aurais plus à revivre ce terrible cauchemar. Alors que je me dirigeais vers le lit de Mirod, j'entendis une petite voix me dire :
"Bonjour Fálad."
C'était Mirod, il venait tout juste de se réveiller alors que je comptais le faire.
"Bonjour Mirod. Tu as bien dormi ?"
"Oh oui ! Mais toi on dirait que non. Je t'ai entendu cette nuit tu sais."
"Ne t'en fais pas pour moi. Je m'en remettrai."
"Bon, qu'est-ce qu'on mange ? C'est que j'ai faim moi !", me dit-il avec un air amusé.
"Moi aussi, ne t'inquiètes pas !"
Mirod sortit alors de son lit et s'habilla très rapidement. Cela devait être à cause de sa faim. Je fis pareil que lui et je repris toutes mes affaires. Avant de partir, je lui demandais :
"Tu n'as rien oublié ?"
"Non je ne crois pas. Pourquoi ?", me demanda-t-il avec un air interrogateur.
"Car on ne reviendra pas ici ce soir."
Je me dirigeais vers la porte, avec Mirod sur les talons. Je déverrouillais la porte et laissais Mirod sortir puis je sortis à mon tour et je la verrouilla de nouveau. Une fois les très nombreuses marches descendues, nous voilà arriver dans la salle de l'auberge. Il n'y avait pas grand monde qui se pressait autour des tables et du comptoir. Je remarquai à une table la présence de Mélodie. Je la vis me faire un grand signe de la main, ce qui voulait certainement signifier qu'elle m'invitait à sa table. Je pris Mirod par la main, et je l'emmenai avec moi rejoindre Mélodie à sa table. Une fois arrivée devant sa table, je fus surpris par le petit déjeuner pantagruélique qu'elle avait commandée.
"Il ne fallait pas en commander autant !", lui dis-je stupéfié.
Je pris place à sa table, ainsi que Mirod. Il était comme en admiration, les yeux écarquillés, devant le festin qui s'offrait à lui. Il se jeta littéralement dessus et commença à manger sans perdre de temps, de peur qu'il disparaisse.
"Oh Mirod, tu ne dois certainement pas la connaître. Je te présente Mélodie."
"Ah ... euh ... bonfour' !", dit-il la bouche pleine.
"Alors Mélodie, où devrais-je aller pour me faire retirer cette "malédiction" ?, demandai-je à me mettant aussi à manger.
_________________ Fálad, l'aéromancien
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