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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 21 Aoû 2010 21:26 
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Alors que tu sors de la bibliothèque et te mets en route pour l'auberge un homme étrangement vêtu te bloque soudainement le passage, avant de te happer par le bras et de t'entrainer dans une ruelle sombre.

Il te domine par la force, et tu ne peux te dégager de ton emprise. Il s'arrête tout aussi soudainement qu'il est apparut, jugeant sans doute être à l'abri des regards indiscret. Impossible de distinguer les traits de son visage, masqués par une capuche de velour, mais tu remarques avec soulagement qu'il ne semble pas armé... Enfin, cela ne veux jamais rien dire, et les amples plis de sa tunique violette peuvent aisément dissimuler un poignard ou une dague.

Il ne semble pas te vouloir de mal pour autant, et c'est d'une voix rocailleuse mais dénué d'animosité qu'il s'adresse à toi:

-Petit, c'est bien toi le coursier dont l'aubergiste m'a parlé? J'ai besoin d'un service. Un truc dans tes cordes, je pense. J'ai un message important à faire passer à un noble de Kendra Kâr... Enfin, une noble en fait. Une pintade du nom d' Ilène Miarvac... Seulement, elle n'apprécie pas ma compagnie, elle j'ai besoin d'un messager pour lui faire parvenir ceci... il dépose dans ta main, qu'il tient toujours fermement, une enveloppe de velour du même violet que sa tunique, avant de reprendre: C'est un message strictement privé, et qui n'est destiné qu'a elle. Je peux te faire confiance pour le lui remettre en main propre? Ses gardes ne te laisseront pas l'approcher, tu devras trouver un moyen de les contourner.

Sans attendre ta réponse, il lâche ton bras, et s'enfonce plus profondément dans la ruelle. Tu peux entendre ses bruits de pas résonner quelques instants, puis plus rien. Comme s'il avait disparu, te laissant seul dans cette ruelle sombre et humide.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 22 Aoû 2010 17:08 
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..... « Et Caecerin est maintenant appelée Lo, qui est la lamentation des exilés. »

.....Soudain, Elris suffoqua. Jamais auparavant elle n’avait été entourée de tant de gens ; et rien qu’un maigre rassemblement la troublait. La vision de sa geôle, il y avait de cela seulement quelques heures, l’assaillit soudain, et puis elle se revit au milieu des neiges des Monts Eternels : à cet instant, elle se souvint de la solitude, de la torture qu’étaient et multitude, et chaleur. Et à présent, elle se laissait emporter par cette mer d’âmes : quelle hérésie ! Un désir d’aventure, certes. Une rencontre, pourquoi pas. Mais pas la foule. Alors, plutôt que de se rabaisser, elle se grandit ; plutôt que de faiblesse, elle se vêtit de force ; plutôt que d’étouffer parmi cette foule immense, entre deux murs, elle montra les dents.

.....Le ciel crépita soudainement : le grondement qui montait de la poitrine de la petite y faisait écho ; et, tandis que les passants se réfugiaient du mieux qu’ils le pouvaient sous les pignons des commerces, Elris sentit son désarroi la quitter. Une averse. La phalange sentit sur son visage la fraîcheur de l’eau, qui lui paraissait laver le monde de toute souillure ; alentour, chaque objet, chaque personne dégoulinait : et dans les gouttes ainsi formées, dans les flaques sur le sol, et dans la pellicule humide dont les toits se vêtaient, luisait le désespoir qui pare l’automne et qui annonce l’arrivée de la petite mort. Elris offrit ses paupières closes aux pluies diluviennes : elle qui depuis l’aube était oppressée par la chaleur omniprésente, elle se délectait d’une froideur ainsi retrouvée, ainsi que de la disparition passagère du soleil et, avec lui, des habitants de Kendra Kâr. Les eaux glacées du ciel perçaient les vêtures et les corps, et glaçaient jusqu’aux os : tout comme le faisait la neige des Monts Eternels, si tendres au cœur d’Elris.

.....Il n’y avait plus désormais dans les rues de Kendra Kâr que la complainte de la pluie qui semblait ne jamais tarir. Les gens et les bêtes étaient rentrés ou se dépêchaient de passer, sans s’arrêter, sans bruit. Les yeux fermés, immobile au cœur d’une rue dont elle ignorait tout, Elris resserra autour d’elle les pans de sa cape en fourrure. Son étanchéité parfaite maintenait la gorge de la petite fille au chaud ; le tissu détrempé de sa robe, quant à lui, collait à la peau de son ventre et de ses cuisses : au niveau de l’ourlet, l’eau ruisselait sur le sol.

.....Un profond sentiment de bien-être la tenait, désormais ; et ce fut à cet instant, alors que tout la conduisait à songer aux Monts Eternels, qu’Elris décida qu’elle devrait retourner sur ses terres, d’une façon ou d’une autre. Elle se sentait terriblement bien : alors elle choisirait de errer la nuit, elle achèterait une carte pour trouver la route qui la conduirait là où elle était née, elle délaisserait la population et les compagnons d'aventure. Ce serait seule qu’elle rentrerait chez elle, dans les montagnes, et ce serait seule qu’elle y vivrait dès lors. Car loin d’elle était l’idée de rejoindre la Meute : au contraire, s’il croisait sa route, Elris voulait être capable de tuer son Père.

.....Elris ouvrit les yeux. S’annonçait dès à présent une course sans nom pour fouler à nouveau les neiges éternelles. Sous la pluie diluvienne, dans les rues de Kendra Kâr, la fillette à gueule de loup disparut à nouveau. Elle amorçait sa quête.

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Dernière édition par Elris le Lun 23 Aoû 2010 16:38, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 22 Aoû 2010 20:19 
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Un pas, deux pas, trois pas. Une sensation de vide... son loup ! Même pas trois pas et ce dernier avait déjà filé ! Maudissant son manque d'attention, Tallia fit demi-tour en direction de l'auberge qu'elle venait de quitter. Elle y entra discrètement et chercha des yeux son compagnon fugueur qui se trouvait encore devant le comptoir. Son louveteau la regarda, de ses yeux d'un gris profond qui semblaient refléter une grande intelligence, l'air de dire « Tu me cherchais ?! ». La jeune elfe ne put s'empêcher de sourire devant l'air candide du coupable. Elle remarqua une petite bourse [récompense du précédent rp] dans la gueule de l'animal mais soucieuse de sa discrétion, elle prit délicatement le louveteau, le cacha et sortit au plus vite.

L'elfe, songeuse, marchait rapidement à travers les ruelles de Kendra Kâr. La journée tendait déjà à sa fin, l'air semblait s'être rafraichi et on ne pouvait clairement voir les alentours de la ville tant les nuages sombres étaient bas dans le ciel. Ce dernier avait d'ailleurs pris une teinte vert-bleu semblable à une aquarelle. Et comme pour finir ce tableau presque parfait, les premières étoiles sortaient timidement de l'obscurité. Malgré la beauté de ce paysage, le désastre de la récente tempête dominait par ses arbres et maisons détruits, ses ruelles encombrées de déchets. Les rescapés se réunissaient, lui sembla t'il, sur une grande place, faute d'un abris décent. Tallia observa un moment le manège incessant des gardes qui tentaient, souvent en vain, de ramener un peu d'ordre et de calme au milieu de cette foule désespérée. La méfiance l'emportant sur la curiosité, l'elfe gris passa son chemin avec toute la grâce et l'indifférence que l'on connait à sa race.

Elle laissa ses pieds la perdre, jusqu'à la Taverne des 7 sabres, du moins elle le devina car aucune écrit n'était visible.

(Au vu de la réputation de cet endroit, le gérant ne doit même pas se donner la peine d'accrocher une enseigne...)

La façade sombre et peu accueillante de la boutique se dressait devant l'elfe quelque peu incrédule. La nuit commençait à tomber, le froid s'immisçait peu à peu, à la manière d'un venin qui se glisse sournoisement dans le sang de sa victime. Un frisson, pas désagréable, mais surprenant, vint parcourir l'échine de Tallia. Et dans cette nuit froide, elle sentit une petite boule de poile chaude contre sa poitrine. Son louveteau... cette petite créature qui lui réchauffait le cœur. Elle songea, un sourire aux lèvres, à toutes ses péripéties depuis sa récente arrivée en ville. Elle n'était pas mécontente d'avoir enfin trouvé un compagnon, même si celui-ci se révélait être quelque peu espiègle. À vrai dire, cela lui plaisait vraiment, et, pour la première fois, elle comprit qu'elle n'était pas obligée de faire le chemin totalement seule.

C'est sur cette pensée d'un rare optimisme pour cette elfe, qu'elle franchit la porte de la taverne malfamée.



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Tallia - Elfe Gris - Rôdeur lvl 1

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Là tout n'est qu'ombre et déjà nos visages s'effacent.
L'aurais-tu oublié ? Et de son existence, ne laissant aucune trace...


Dernière édition par Tallia le Jeu 23 Déc 2010 19:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 22 Aoû 2010 21:24 
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---> La Taverne du Paladin

Mais dehors il pleuvait ... J'eus beau mettre toute mon âme à réussir ma réception, le terrain boueux eut raison de moi et je glissai sur les fesses ... Criant de peur.
Mais un tonneau d'eau laissé là arrêta ma chute et me permit de me remettre debout rapidement en prenant appui dessus.
Le Lyikor continuait de grogner comme une bête sauvage. J'étais terrifié d'entendre ce râle puissant et funeste, mais je le bénissais ... Il me permettait d'estimer à quelle distance de moi il était.
Bifurquant à gauche, je courrais du plus vite que je pouvais, pourtant je ne faisais pas le poids face au monstre toisant au moins plus de deux mètres..
Dans la rue, les passants se poussaient sur notre passage, eux aussi impressionnés. Aucun d'eux ne me venait en aide. Pourtant le Lyikor s'approchait de moi. Il me rattrapait.
Le seul moyen de ne pas finir en dessert serait de ruser. D'être le plus malin des deux.
Chose plus facile à dire qu'à faire. Je ne connaissais pas la ville. Il faudrait improviser ... Et beaucoup prier.

C'était un loup. Une bête. Je ne l'aurais ni sur la force, ni sur l'endurance ... Ni sur la vitesse.
Je devrais être rapide...
Il pleuvait maintenant à corde et l'air humide fouettait mon petit visage.

" -Arghhhhmmmmbbbbllll "

Remarquant une minuscule ruelle qui s'enfonçait dans les profondeurs de la ville, je réduisis ma foulée pour y tourner brusquement. Plus personne en vue ... J'étais maintenant seul avec cet ennemi qui voulait ma peau. Le moindre faux pas, le plus infime mouvement de trop pourrait m'être fatal. Mais heureusement pour mon petit corps, cette ruelle sinistre m'offrait une certaine avance sur lui, voire me permettait plutôt de rattraper mon manque de célérité. Je passais aisément parmi les nombreux débris qui jonchaient le sol tels que des tonneaux vides ou des caisses de bois.
Là-bas, à l'orée de la venelle ... Il faisait moins sombre. Il fallait que j'atteigne cette plus grande voie pour être vu...
" Regardez madame! Mes plus belles pommes .... Pour vous!"
Oui ... C'était le marché. Jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule je vis que malgré les efforts fournis, la tonne de muscle n'avait pas perdu un pied de distance par rapport à moi. Je pouvais atteindre cette rue! " Vouloir c'est pouvoir ...." avait toujours dit mon père. Je le voulais, et il le fallait!

" - Tu peux toujours courir petit Hobbit ! " me lança le Lyikor.

Fermant les yeux pour ne point entendre, et pour balayer les mauvais songes qui m'enveloppaient, je continuais ma course. Les voix s'approchaient et c'était bon signe. "Pourvu que Yuimen ait encore pitié de moi quelques instants!"

[...] ---> Le marché (suite et fin du combat)

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Willow, Hobbit, Voleur, Lvl 4

Présent actuellement aux Habitations, Kendra-Kâr.
" « La propriété, c'est le vol » " Proudhon.
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Dernière édition par Willow le Lun 23 Aoû 2010 13:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 22 Aoû 2010 21:38 
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Tout était plus facile vu de haut et j'en avais la preuve.Cela faisait maintenant plus de deux heures que je tournais en rond dans les rues de Kendra Kâr et je commençais à perdre espoir. Yrahùm m’avait dit qu’il y avait un grand bâtiment blanc qui faisait contraste avec le reste de la ville…mais je ne voyais aucun bâtiment de ce genre et comble de tout je ne savais pas où se trouvait le quartier général pour trouver mon ami.

Et le chaos qui régnait dans la ville n’arrangeait rien du tout. Partout des gens pleuraient, criaient, s’énervaient contre ceux qui essayaient de les aider. Tout cela n’était que le reflet de l’immense douleur que ceux qui avaient perdus quelque chose ou quelqu’un dans la tempête, ressentaient. Toute la ville transpirait la tragédie et c’était pour moi insoutenable. Il y avait eu trop de tragédie autour de moi en trop peu de temps, je ne pouvais plus en supporter d’avantage.

Je me posais sur un banc resté intact malgré le carnage qui régnait autour. J’avais mal au cœur car ma seule chance de revoir Amhalak était de trouver ce temple et là…j’étais complètement perdue et je ne tardais à me mettre à pleurer.

"Tout va bien mademoiselle ?

Non je suis complètement perdue…je…

Que chercher vous ?

Je cherche un lieu qui s’appelle le Temple des Plaisir. Savez-vous où ça se trouve ?"

La femme qui se trouvait devant moi me regarda avec effroi et dégoût avant de se détourner et de continuer son chemin. La vieille elfe se retourna une dernière fois et me lança un regard méprisant cette fois. Je restais là sur mon banc en essayant de comprendre ce qui venait de se passer mais rien n’y faisait. Je compris rapidement que je personne ne m’aiderais à trouver ce lieu. Dépitée, je fermais les yeux et me concentrais sur mon objectif. Je murmurais tout bas pour éviter d’attirer l’attention.

"Je t’en prie Amhalak, donne moi un signe."

Et comme à Lùinwë j’enttendis sa voix suave me répondre.

…je t’attendrais…

Je ne voulais pas ouvrir les yeux, je voulais entendre à nouveau sa voix mais un énorme bruit me fit sursauter et je les ouvrais précipitamment en me relevant et je me tournais vers la source du bruit. Et c’est là que je vis le bâtiment blanc que je convoitais depuis des heures. Mon cœur s’emballa, Amhalak m’avait il entendu ? Je n’en savais vraiment rien et cela m’importait peu.

"J’arrive Amhalak, tu n’as plus beaucoup de temps à attendre."


=> Le Temple des Plaisirs

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 23 Aoû 2010 14:16 
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<La taverne du paladin>

Lorsque je me trouvai, dans les rues je fus tout d'abord surprise par la pluie torrentielle qui s'abattit sur moi. A gauche, Willow était poursuivit par un Lyikor, mais il était déjà bien trop loin pour que je puisse le rattraper. En face en revanche, Alex courait vers un Lyikor face à deux enfants. Les enfants hurlaient et se collaient l'un à l'autre, tandis que le loup leur faisait face, épée à la main. Alex profita que la montagne de muscles soit de dos, et tirant profit de son élan, il bondit sur le monstre et lui décrocha un coup de poing. La bête sembla ne rien sentir, et se retourna vers mon ami. Tout en courant vers les deux combattants, je fis signe aux enfants de s'enfuir, qui s'exécutèrent, apeurés.

Je cherchai des gardes du regard, paniquée. Mais en vain : La rue était déserte a part mon ami et la bête. D'autres Lyikors avaient du faire diversion... Nous devions pour l'instant nous en sortir sans aide.

A quelques mètres des rivaux, je m'arrêtai et sortis mon arc. Je tirai une flèche de mon carquois et la plaçais. Fermant la paupière droite je visai le Bratien. L'excitation et l'angoisse du combat m'empêchaient de me concentrer. Pas moyen de viser correctement, mon bras tremblait beaucoup trop : je n'avais ni l'expérience du combat, ni le sang froid nécessaires pour réaliser un tir précis, et je risquai de toucher mon ami. Alex dégaina son épée juste à temps pour parer une attaque du Lyikor. Le loup était bien meilleur épéiste, c'était indéniable. Alex para de justesse encore une attaque, puis une autre, et tomba dans la feinte de son adversaire : les épées glissèrent l'une sur l'autre dans un bruit métallique et strident, et l'épée de la bête entailla le bras de mon ami. Je devais réagir : je fronçai les sourcils de concentration, prête à tirer. Mais je n'y arrivai toujours pas. Tant pis, je visai grossièrement et tirai avec instinct.

La flèche passa au ras de la cuisse musclée de l'animal, qui baissa sa garde pour regarder dans ma direction. Alex profita de l'occasion pour le désarmer, et donna un coup de pied dans son épée pour la faire voler plus loin. Se rendant compte de ce geste, le lyikor poussa un gémissement de colère. Je profitai de ce moment sans offensive pour sauter sur le monstre, m'accrochais à son cou, et tentais de plaquer mes mains sur les yeux de la brute, mais il gesticulait pour se débarrasser de moi. Il m'attrapa de ses énormes mains poilues et me jeta au sol.

Je sentis une vive douleur dans la nuque et le bras. Avais-je hurlé? Je ne me souviens plus. J'étais étendue sur les pavés, seule avec cette souffrance. Pendant un instant tout fut noir, mais peu après j'ouvris à nouveau les yeux. Alex avait été désarmé, et essayait d'esquiver les coups de son rival, en donnant un ça ou là, mais sans grand succès. Ses attaques avaient déjà ralenti, et ses esquives se faisaient de justesse, il n'allait pas tenir longtemps. Je me levais, oubliant la douleur à la nuque et au bras, et tournai en rond autour des deux adversaires. Avec ma petite dague, je lacérais la cuisse de l'animal qui ne tarda pas à me suivre pour m'attaquer. Je me mis à courir, toujours en rond, dérapant sur les pavés mouillés par cette pluie diluvienne. Le Lyikor tentait de me suivre mais dérapait aussi, et ne me rattrapait donc pas.

Je jetai un regard en direction de mon ami : il s'enfuyait en courant! Il m'abandonnait face à ce monstre! Le lâche! Il me laissait avec la mort! La douleur dans ma nuque se réveilla telle un éclair et se fit plus intense qu'avant. Mon avant-bras m'élança. La souffrance eut raison de moi, je ne gérai plus mon équilibre et après avoir piétiné dans le vide je tombais contre les pavés. La bête me saisit, et plaça son visage en face du mien en se moquant de moi. Je secouai les jambes autant que je pouvais, tentais de me défaire de son emprise en secouant mon buste, mais pas moyen, la bête me tenait fermement à au moins 1 mètre 50 du sol. Lorsqu'il m'avait soulevée, quelque chose était tombé de ma poche, et dans un bruit métallique s'était éclaté contre les pavés. Je jetai un coup d'œil. C'était l'étrange objet doré au bout d'une chaine que j'avais trouvé et complètement oublié! En tombant, il s'était ouvert, découvrant un cadran. C'était donc une montre.

Alors que je fixai l'objet, toujours soulevée du sol par le Lyikor, ma douleur s'atténuait un peu, et sans comprendre pourquoi, je me sentais... étrange... Comme si la fatigue s'évaporait. Par magie. Voyant que je fixai le sol, la bête baissa également les yeux. J'en profitai pour battre l'air des jambes, et lançais mon pied droit. Il heurta la poitrine de l'animal, qui poussa un râle de douleur. Je profitai de sa confusion pour mordre sa main de toutes mes forces, enfonçant mes incisives dans cette peau poilue dure comme du cuir, comme si j'avais voulu arracher sa chair par la seule force de ma mâchoire. Grognant à nouveau sous la souffrance de sa main en sang, il me laissa tomber au sol.

Je me réceptionnais tant bien que mal de cette chute et récupérai en vitesse ma montre à gousset. Le monstre se pencha vers moi, bien décidé à en en finir. Il approcha ses énormes mains velues dont une ensanglantée dans ma direction, le regard cruel, un sourire narquois sur ses babines, découvrant une de ses canines jaune ivoire. J'avais à nouveau trop mal dans la nuque et au bras pour bouger. C'est tout, c'était la fin. Rassemblant mes dernières forces, je hurlai :

« ALEX !! » tout en fermant les yeux et les poings de toutes mes forces.

Lorsque je ré-ouvris les paupières en direction du monstre, une énorme poutre s'abattit sur lui, fracassant sa tête dans un impressionnant POC. Le lyikor poussa un cri, et tomba à la renverse. Derrière lui, Alex, poutre en main, me regardait, livide.

« Tu.. Tu l'as... tué ?» Bégayai-je, paniquée.

Le jeune Kendran regarda autour de nous, et constatant que la ruelle semblait déserte, il répondit agressivement.

« Non... Je... Je crois qu'il est juste assommé. Aide moi à bouger le corps. Allez, dépêche toi ! »

Je l'aidai a tirer le corps du loup dans une petite ruelle en cul-de-sac. La tache était ardue, nous étions fatigués et blessés par ce combat, et le Lyikor était très lourd et imposant. Par chance, les pavés mouillés facilitaient un peu la traction de la bête. Après moult efforts, nous parvînmes enfin à cacher la bête assommée.

La respiration saccadée, je m'agenouillai au sol en respirant bruyamment. J'étais encore essoufflée par le combat, ma nuque me tordait de douleur et mon bras m'élançait douloureusement. Je sentais la fièvre de la douleur battre dans mes tempes, mon pouls résonnait dans mon bras. J'étais encore paniquée par cet affrontement, et pourtant cette sensation m'exaltai. Une adrénaline délicieuse parcourait mon corps, je balançais entre douleur et enivrement. Je dégoulinais d'eau, mes cheveux étaient plaqués sur mon crâne, et le froid de cette pluie torrentielle soulageait légèrement mes douleurs. Alex s'accroupit à mes cotés, le bras en sang.

Il soupira lentement, et conclut dans un sourire charmant :

« Tu as très bien combattu »

Il récupéra son épée, cacha celle du lyikor et inclina la tête vers le ciel en fermant les yeux, profitant de cette pluie folle qui résonnait sur les pavés, et rebondissait sur son visage.

<Les rues de Kendra Kar>

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Dernière édition par Loys le Sam 28 Aoû 2010 00:09, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 24 Aoû 2010 20:08 
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<Les rues de Kendra Kar>

« Allez viens. On va se soigner... Et se reposer un peu... » proposa Alex, en se tenant le bras ensanglanté.

Je peinais à me relever, ma nuque me tirait douloureusement, la douleur gagnait mon dos et me transperçait de part en part. Je ne sentais presque plus mon bras tant il me faisait mal. La pluie me fouettait, pour le protéger, je plaquais mon membre blessé contre mon ventre. Lorsque j'essayai de marcher, ma nuque était si endolorie que le mal se propagea jusque dans mes jambes, si bien que chaque pas placé l'un devant l'autre tenait du miracle de Zewen. Après avoir marché un peu, mes muscles se détendirent légèrement et la douleur se fit moins intense. C'était certes une chute assez importante, mais sans trop de gravité.

Comme il n'avait pas voulu me laisser l'inspecter, j'observais la blessure d'Alex à la dérobée. Certes, elle saignait abondamment, mais bien heureusement elle ne semblait que superficielle, la plaie n'était pas trop profonde.

Pour me changer les idées, je tripotai la montre à gousset qui m'avait sauvée. Sentir ce métal lisse et lourd me faisait du bien, il me pacifiait. Comme il était dans une poche collée à mon corps, il était légèrement tiède. Pas moyen de m'empêcher de repenser à cette étrange sensation. Cette force qui m'avait envahie lorsque la montre était tombée. Le fait que je trouve cette montre ainsi, devant la porte de l'auberge, ne devait pas être lié au hasard. C'était quelque chose de magique.

Je ne connaissais pas trop la magie. On m'en avait déjà parlé lorsqu'on m'avait expliqué que les mages guérissaient parfois des malades. Il paraît même qu'ils utilisaient leurs fluides magiques pour combattre! Mais je n'avais jamais vu ça de mes propres yeux, moi qui n'étais jamais sortie de mon quartier Kender. Et maintenant, voilà que je réalisais mon rêve. J'allais partir à l'aventure dans de lointaines contrées! Je savais que je n'avais pas fini de m'étonner, et de rencontrer des choses nouvelles, de vivre de grandes aventures. Cette joie était si béate que j'en oubliais presque mes blessures.

Je me repassai le combat dans la tête. Cela me troublait de ne pas avoir été capable de me servir de mon arc, alors que je pensais le maitriser, et qu'a l'entrainement je m'étais révélée plutôt habile. C'était sans doute une question de pratique, et de sang froid face au combat, mais cela constituait tout de même un point à travailler. Il serait risqué de m'aventurer loin et seule sans être en mesure de me défendre correctement. Je me sentais pourtant déjà à l'aise avec mon arme, mais je savais bien qu'instinct seul ne serait pas suffisant, et que je devais y coupler pratique et technique. Mon enseignement chez le maitre archer, qu'Uroldir me ferait suivre, serait sans aucun doute très bénéfique pour cela.

(Ah Uroldir...) songeai-je. Que de mystères à son sujet ! Pour me rassurer, je tâtai ma poche et fut détendue d'y sentir le pendentif.

Avec précautions, je palpai mon bras et bougeai un peu la nuque. Ça faisait mal, bien sur, mais c'était délicieux de sentir les séquelles de mon tout premier combat.

Alors que nous traversions une rue parallèle à la place du marché, je tendis l'oreille lorsque j'entendis deux Kendranes discuter ensemble et prononcer le mot « Hobbit ». Je fis mine de chercher quelque chose dans mes poches, m'arrêtai et tentai d'écouter la conversation.

« marché... dévasté... lyikor... fuite... terres cultivées »

Furent les seuls mots que je parvins à ouïr, mais ils me suffirent. Je trottinai quelques mètres pour arriver à la hauteur d'Alex et lui tirai la manche. J'étais emplie d'un immense bonheur, couplé à un grand soulagement : Willow s'en était donc sorti indemne de sa poursuite contre le lyikor! Il n'était pas mort!

« Willow est aux terres cultivées! Il faut qu'on le trouve! » insistai-je auprès d'Alex.

Nous nous dirigeâmes donc vers les champs alentours de Kendra-Kâr, Alex tentant de masquer son bras en sang aux passants en le plaçant sous sa chemise. Pourtant, les habitants se retournaient sur notre passage, regardant avec dégout nos vêtements maculés de sang.

<Les terres cultivées>

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Dernière édition par Loys le Sam 28 Aoû 2010 00:10, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 24 Aoû 2010 20:32 
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.....Sur le pas de la porte, Elris se blottit une fois de plus dans sa cape ; elle rabattit sur son visage opalin la gueule du loup aux crocs luisants. Il pleuvait encore, dans les rues de Kendra Kâr, mais dans une moindre mesure ; et à présent, c’était le croissant de lune tant attendu qui délimitait les bords du monde. Etrangement, le bruit de la pluie sur les pavés se faisait plus mat, ouaté par le vent du soir qui enveloppait tout : il estompait les rumeurs de la ville tout aussi bien que les tintements carillonnant de l’eau qui dégouttait. Dans la fraîcheur et le silence de la nuit, Elris se sentait apaisée : elle était repue et reposée, et l’éclat vermeil de ses yeux brillait d’un regain de force. Elle balaya du regard la rue qui s'étirait de part et d’autre, et qui semblait faite d’une soie noire constellée de diamants : l’eau moirait toute chose, et alors pavés, tuiles et fenêtres reflétaient l’orbe lunaire avec ardeur.

.....Soudain, un énorme vacarme éclata derrière la petite : elle avait vu un orchestre s’installer au fond de la taverne - c'était cela qui l'avait réveillée alors qu'elle s'était assoupie, recroquevillée contre un mur ; mais ce qu’elle entendait là était loin d’être de la musique… D’autant plus que les premières notes avaient excité les velléités et la gaieté des ivrognes installés aux quatre coins de la salle : que de hurlements de joie ! Et que d’envies de plus de bière, de plus de victuailles et de plus de bruit ! Elris soupira : toute la paix qui la tenait s’était envolée. Elle eut une pensée pour le tavernier, qui avait fini par se montrer courtois – et même un peu trop bavard vers la fin – et surtout pour la jeune femme qui lui avait donné de quoi manger… Elle vouait à cette femme, tout comme à son cher Orik, un profond et tendre sentiment de gratitude ; cela ne lui était jamais arrivé, dans les Monts Eternels, et pourtant c’était une émotion vivifiante qui battait en elle au même rythme que son sang. En réalité, ce sentiment-là s’opposait totalement à la haine qu’elle perpétrait envers son Père et sa Meute : alors qu’elle tuerait Olotherd s’il se dressait sur son chemin, elle accourrait aussitôt si l’un ou l’autre de ses bienfaiteurs était en danger ; et ce, quelqu’en soit l’issue. Il suffisait qu’ils l’appelassent pour qu’elle fît face, les aidant par sa vie ou sa mort ; mais encore fallait-il qu’ils pussent l’appeler… Quoi qu’il en soit, si elle passait par là alors qu’ils étaient en difficulté, ni une ni deux elle serait à leurs côtés, tous ongles et dents dehors, et avec, bien sûr, son lance-pierre comme fidèle allié !

.....Alors que la grande clameur qui s’élevait de la taverne masquait tous les bruits de la ville, Elris fut surprise par une main qui était venue se poser sur son épaule. Main inconnue, personne invisible, et qu’elle n’avait pas entendue arriver. Très inquiétant, cela, non ? Avec méfiance, elle se tourna vers l’inconnu : c’était un homme. Grand, sa corpulence était impossible à deviner sous les amas de tissus noirs qui formaient sa vêture ; de son visage, Elris ne put distinguer que ses yeux, noirs et jeunes, le reste étant caché par un pan de sa cape qu’il avait ramené sur sa bouche et sur son nez. Une calotte de métal ciselé scintillait sur l’avant de son crâne, vite dissimulée à l’arrière par un épais capuchon. Les yeux d’Elris firent quelques allés-retours entre le visage de l’homme et sa main, toujours posée sur l’épaule de la fillette. Au poignet, sous sa manche, il portait un fin bracelet d’ivoire gravé.

.....« Belle soirée, n’est-ce pas jeune fille ? se contenta-t-il de dire d’une voix étouffée par le tissu qui collait à sa bouche. »

.....Voix claire. Ce n’était pas un ivrogne. Fallait-il s’en réjouir, ou au contraire y voir quelque chose d’inquiétant : pour l’instant, Elris n’en savait rien ; il n’empêche que le sourd grondement qui venait de sa poitrine s’éleva à nouveau. L’homme ne sembla rien entendre ; et en effet, le tintamarre de la taverne devait couvrir aussi bien cela que le bruit de la pluie qui continuait de tomber dru.

.....Elris essaya de se dégager, mais la poigne de l’inconnu se fit plus forte : il resserra son emprise sur la phalange. Il ne se doutait pas de qui était en face de lui, car c’était là tout ce que détestait Elris : ce qui la mettait hors d’elle et lui faisait faire les choses les plus folles. Pourtant, elle se contrôla, et finit par grogner :

.....« Lâchez-moi. »

.....Elle essaya à nouveau de tirer son épaule de la main de l’homme ; mais il ne voulait toujours pas céder. Elle leva vers lui des yeux pleins de haine, et sur le moment sa seule envie était d’égorger cet homme avec les dents. D’autant plus que son regard luisait d’amusement. Elris gronda de plus belle. L’homme ne devait toujours pas en être conscient, car il repartit :

.....« Tu as un regard fascinant… Qu’est-ce qu’un bébé phalange fait à Kendra Kâr ? »

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Dernière édition par Elris le Ven 27 Aoû 2010 17:03, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 24 Aoû 2010 20:35 
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..... « Qu’est-ce qu’un bébé phalange fait à Kendra Kâr ? »

.....Ce devait être plus pour lui que pour elle qu’il avait dit cela ; et même la question ne devait pas être adressée à la petite. Il sembla hésiter un court instant, puis son poing se durcit encore. Il se glissa soudain derrière Elris et changea rapidement sa prise : une main sur sa bouche et l’autre autour de sa taille, elle ne pouvait plus ni bouger ni parler. Elle se débattit de toute sa rage alors qu’il la soulevait prestement et l’emmenait dans les brumes de la nuit. A présent il lui chuchotait à l’oreille, sifflant tel un serpent :

.....« Petite phalange, si tu tiens de ta race, ta soif de sang ne doit avoir d’égal que le rouge de tes yeux. Mes maîtres seraient ravis de t’avoir comme élève… Je suis sûr que tu pourrais survivre à la Sélection. »

.....Pour sûr, Elris avait un instinct de survie à la hauteur de sa race. Loin d’elle l’idée de mourir… et plus loin encore l’idée de se laisser emmener sans se battre : inutile de croire qu’il pourrait faire d’elle ce qu’il voulait. Les monstres qui l’avaient tenue prisonnière le matin même avaient eu de l’esprit en l’assommant : que c’eût été avec une pierre ou un poison. Elle se secoua comme une démente, donnant çà et là coups de coude et coups de pieds.

.....Tout à coup, son talon rencontra avec force la rotule de l’homme : elle profita du moment d’arrêt qu’il marqua. Sentant à son souffle que la douleur qu’elle lui avait infligée était intense, elle lui envoya son coude dans l’abdomen, en mettant dans l’action toute la force dont elle était capable. Elle entendit la respiration de l’homme se bloquer subitement. Sa prise affaiblie, Elris se libéra sans trop de peine et se mit aussitôt à courir en direction de la taverne. Dans sa fuite, sa capuche glissa dans son dos et ses cheveux claquèrent au vent. Evidemment, elle se prit les pieds dans la fourrure du loup, et la cape trop grande pour elle devint alors un handicap douloureux : Elris demeura à peine quelques secondes à terre, mais ce fut suffisant pour que l’inconnu la rattrapât et la retînt à nouveau.

.....« Petite idiote, souffla-t-il avec une voix étranglée, crois-tu vraiment pouvoir ainsi te conduire avec un membre de l'Organisation ? »

.....Elris sentait qu’il n’avait plus toutes ses capacités : les coups qu’elle lui avait assénés l’avaient un peu pris de court, mais ça n’allait pas durer. Il fallait profiter de sa faiblesse passagère pour s’enfuir. Elle se débattait encore et encore : tant et si bien qu’il tituba un peu ; il décolla très légèrement sa main de la bouche d’Elris qui sauta sur l’occasion : sans plus y réfléchir, elle planta ses dents dans la peau amère de l’homme, qui gémit sourdement. Elle glissa adroitement son bras derrière le coude de son agresseur l’écarta avec force : il la lâcha légèrement, et ses pieds atteignirent de ce fait le sol. Sans plus attendre, elle écrasa avec vigueur la botte de cuir de l’homme, ce qui le força à défaire totalement son emprise. Une fois encore, elle courut vers la taverne, mais en s’assurant cette fois qu’il ne pourrait pas la suivre : elle se saisit de son arme, et y glissa avec rapidité un caillou qu’elle venait de repérer sur le sol ; cependant, dans le noir, sa vision n’était pas aussi bonne : le risque quand on se fait être nocturne. A l’oreille, elle localisa son ennemi, vers lequel elle projeta la pierre. Le bruit mat qu’elle perçut lui indiqua qu’elle avait raté sa cible ; aussitôt elle ramassa un autre caillou qu’elle lança avec plus de force et plus de précision. Cette fois, le gémissement émis par l’homme lui assura qu’elle avait bien visé. A la tête ? Au ventre ? Aux jambes ? Elle n’en savait rien. Il y eut à nouveau une plainte étouffée, et un froissement de tissus.

.....Son cœur battait à tout rompre. Elle ne savait pas quoi faire : l’éclat iridescent de la lune esquissait la forme de l’homme : il s’était affalé contre un mur, et avait glissé lentement sur le sol. Il ne bougeait plus… Et pourtant Elris ne pouvait pas croire qu’elle l’avait abattu. Ce devait être une feinte, un appel rusé afin qu’elle vînt le voir, et qu’il pût vivement la saisir à nouveau. Pourtant… Pourtant, la curiosité était trop forte. Affolée, à bout de souffle, Elris ne put se retenir : elle s’approcha de l’homme sans baisser la garde. Elle pouvait voir sa poitrine se soulever – difficilement, certes, mais il respirait tout de même – alors elle redoubla d’attention. Elle était consciente que, s’il était éveillé, il saurait qu’elle était là ; et cependant, elle avança peu à peu : il ne bougeait toujours pas. Arrivée à sa hauteur, elle le détailla des pieds à la tête : la calotte qu’il portait lui plaisait beaucoup, ainsi que le bracelet d’ivoire qu’il avait au poignet.

.....Ce fut quand elle se dit qu’elle allait les lui prendre qu’il eut un mouvement brusque : il lui agrippa soudain la cheville en levant vers elle des yeux rieurs. Alors elle rassembla dans un élan toute la force qui lui restait pour enfoncer son autre pied dans le menton de l’inconnu, dont le crâne alla s’écraser contre le mur. Les yeux de l’homme se défirent alors de leur éclat sournois ; mais Elris savait que son coup n’avait pas été fatal. Quelle idiote elle avait été de ne pas être partie plus tôt : elle ne referait pas cette erreur. Rapidement, elle tenta de prendre la calotte métallique, mais, rencontrant de la résistance, elle n’insista pas outre mesure ; elle se contenta de prendre le bracelet d’ivoire, et de délester l’homme de la bourse qu’il avait à la ceinture.

.....Elle s’éloigna en courrant aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, et s’évanouit dans la nuit. La peur au ventre.

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Dernière édition par Elris le Sam 4 Sep 2010 11:59, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 25 Aoû 2010 16:06 
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On pourrait s'en étonner, mais pour un expert en ma matière, c'est évident : Les rues de Kendra Kâr sont parfaites pour des filatures. C'est du moins ce que songea Halkmir.

Il n'avait pas tout à fait tort. A cette heure du jour, les plus larges allées de la cité foisonnaient. De plus, on y était sensiblement moins prudent qu'a Exech. Le petit mage fut d'ailleurs rudement tenté par quelques bourses qui passaient parfois un peu trop trop près de ses petites mains...

Il devait cependant demeurer concentré, car si l'activité ambiante était effectivement bien pratique pour le rendre invisible aux yeux de sa "proie" il devait prendre garde à ne pas perdre celle ci de vue en retour.

Ceci dit, l'exercice n'était pas particulièrement compliqué : toute armurée et majestueuse qu'elle était, la capitaine de la milice était difficile à louper. De fait, le plus gros soucis pour le jeune garçon, au cours de cette marche entre le siège de la milice et la maison de la capitaine, était de ne pas trop se faire bousculer par les passants.


Après une longue promenade (Halkmir soupçonna d'ailleurs sa cible d'en faire exprès), il arrivèrent enfin à destination. Le garçon pris soin de garder ses distances et d'attendre un moment, afin de s'assurer qu'il ne s'agissait pas juste d'une halte. Il pris ensuite place dans une cachette perchée, non loin, et surveilla les lieux et ce qu'il pouvait voir au travers des fenêtres de l'habitation, pendant quelques heures, jusqu'à la venue du crépuscule.

"bien, songea t'il, il est temps de s'y mettre!"

Il se frotta les mains en souriant et, avança discrètement sur les toits, petite silhouette cramoisie sous la lune naissante, jusqu'au lieu de sa nouvelle mission.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 27 Aoû 2010 09:32 
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Selar regarda la lettre qu’il tenait dans sa main. Ilène Miarvac, il n’avait jamais entendu ce nom.
(Comment pourrait-je la trouver? … je pourrais demander Gérard.)

Gérard était la personne qui aiguillait les coursiers de Kendra Kar. Il connaissait chaque habitant de la ville.
Le jeune voleur me remis en route, mais une chose attira mon attention. Sur les pavés crasseux de la ruelles se trouvait une bourse du même violet que celui de la tunique du mystérieux homme.
L’apprenti voleur ramassa la bourse cette dernière contenait une quarantaine de yus.
Avec les yus que contenu dans la bourse et ceux de Bachic il pouvait désormais acheter son katar.
Mais le problème de la lettre n’était toujours pas réglée. Se dirigeant vers la boutique du forgeron. Selar se remémora sa rencontre avec le mystérieux homme.
( Qu’est ce que la lettre pouvait bien contenir ? L’homme à la cape de velours avait mentionnait le fait qu’elle n’appréciait pas sa compagnie, mais pourquoi ?).

Le jeune voleur était enfin arriver devant la forge.

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Dernière édition par Selar le Ven 27 Aoû 2010 09:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 27 Aoû 2010 09:35 
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Aujourd’hui c’était le jour du grand marché à Kendra Kar. Les rues étaient bondés, Selar connaissant toute les techniques du vol à la tire fit bien attention à toute ses affaires. Le jeune voleur arriva jusque chez Gérard sans encombre.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 14:42 
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Le seul passage menant des toits jusqu’à l’intérieur de la maison de la gradée milicienne était une petite lucarne qui luisait d’une lueur intérieure. La pièce qu’elle abritait était donc éclairée, et vraisemblablement occupée… Hélas, même à mieux y regarder, rien n’était décelable dans la pièce, hormis une chandelle esseulée posée sur un guéridon.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 18:25 
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Cette situation rendait le jeune mage nostalgique. Avancer à pas de loup, effleurer à peine les tuiles des toitures, profitant de la pénombre, plus profondes ici, qu'a Exech. Rapidement, sa fine silhouette s'écrasa tout près de cette fenêtre.

Rapidement, il y risqua un coup d'œil, peut être pouvait il d'ici apercevoir si quelqu'un attendait dans cette pièce? ou bien peut être que la chandelle était assez proche pour qu'il puisse espérer l'éteindre d'ici?

En tout cas, malgré ce qu'il pensait, il n'était pas particulièrement prudent, sa tignasse rousse, dépassant de sous son étrange bonnet, reflétant la lueur de la flammèche.

Après avoir observé une dernière fois l'activité en contrebas, il tenta le tout pour le tout, sautant par la lucarne pour se fourrer dans un coin sombre au plus vite.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 00:39 
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Amhalak et moi sortîmes ensembles du Temple. Lui et moi savions qu’il nous restait peu de temps à passer ensemble, mais je savais aussi que plus vite mes problèmes seront réglés, plus vite on pourrait se retrouver. Il me manquait déjà mais je devais découvrir la vérité, sinon je serais hanté tout le restant de ma vie.

"Je vais t’accompagner jusqu’au port, comme je te l'ai dit et, j’attendrais que le bateau soit partit.

Tu en es sûr ? Tu ne prends pas de risques ?

Non rassures toi, j’ai vu ça avec Blanche.

D’accord, c’est gentil de sa part."

Je n’étais pas très rassurée par rapport au lieu dans lequel je me rendais. De plus j’allais embarquer sur le bateau spécialement réservé aux membres. Dès que je me retrouvais dans un lieu qui avait un rapport avec ce groupe, je perdais tout sens du contrôle. Je ne savais pas comment allait se dérouler mon voyage ainsi que mon entrevue avec le membre que je devais aller trouver à Tulorim. Comme toujours, je ne savais pas cacher mes émotions.

"Ça ne va pas ?

Je…Oh ! Disons que je ne suis pas très confiante.

Blanche ne te mènerait jamais dans un piège, tu peux en être sûre.

Oh rassures toi, ce n’est pas ça qui me fait peur.

Alors, dis moi ce qui t’effraie, je vais te rassurer."

Tout en parlant, nous nous étions approchés d’un banc. Je lui saisis la main et l’y entrainais. Nous nous y assîmes et je mis doucement ma tête contre son épaule. Honteuse et, culpabilisant à l’avance de ce que j’allais lui dire, je me mis à pleurer. Quand il s’en rendit compte, il resserra son étreinte et me parla doucement.

"Calme toi mon ange. Tu n’as pas à te mettre dans un état comme ça, sache que tu peux tout me dire, sans complexe.

Je ne suis pas sûre de mériter ce surnom…

Pourquoi ?"

Je n’arrivais pas à trouver les mots à mettre sur mon angoisse. Ou plutôt je savais lesquels employer mais je n’osais pas l’avouer à Amhalak. Je le désirais, plus je l’aimais, mais je me sentais aussi attirée par d’autres hommes. J’étais complètement perdue parce que je ne voulais pas perdre Amhalak, si je le perdais je mourrais…mais si je lui avoué ce que je ressentais… J’étais face à un choix cornélien. Mais je devais être honnête envers lui. Timidement, je me lançais.

"Je…je suis terrifié par…enfin quand je suis entrée au Temple pour la première fois, j’ai eu du mal résister à…enfin j’ai demandé à un homme de m’indiquer qui était Blanche d’une manière plutôt…enfin…je…

Tu as peur de ne pas pouvoir résister pendant la période où l’on va être séparé ?

Oui… Oh je suis tellement désolée, je ne suis pas digne de ton amour."

À ce moment, j’eus envie de disparaître sous terre, de rejoindre mon père ou de remonter le temps pour effacer mes paroles. Mais quand il reprit la parole je fus étonnée de sa réponse.

"Arrêtes de dire des idioties. Si tu as étais élevé dans les valeurs prudes de notre peuple, pas moi. Est ce que tu m’aimes ?

Bien sûr, je t’aime plus que tout, c’est pour ça que j’ai tellement honte d’être faible face à…

Ne t’occupes pas de ça. Je dois t’avouer que j’ai moi aussi cette même faiblesse.

Tu…toi aussi tu sens qu’à n’importe quel moment, tu pourrais basculer et craquer.

Mais oui.

Oh ! Je suis soulagée. Seulement je…

Dis moi.

Je ne veux pas que le premier soit un autre que toi…mais on doit partir…

Le bateau t’attendra, ils comprennent que l’on puisse avoir du retard."

Mon esprit essayait de trouver ce qu’il voulait me faire comprendre. Tranquillement il se leva et se tourna vers moi pour me prendre la main. Mon cœur s’emballa, ses yeux d’un bleu profond, comme l’océan, me fixait avec douceur. Il me fit me lever et m’attira contre lui. Je pouvais sentir son cœur battre dans sa poitrine, ou alors était-ce le mien, ou tout simplement, nos cœurs battaient-ils à l’unisson. Nous ressentions la même chose l’un envers l’autre.

Pour la première fois de ma vie je me sentais en osmose total avec quelqu’un, même avec ma mère je n’avais pas été aussi proche. Et je le serais d’autant moins si mes soupçons se confirmaient. Seulement je ne pouvais rien dire à personne, mais là où j’étais, dans ses bras, plus rien ne comptait que l’instant présent, et le poids, que je devais porter, n’existait plus.

"Viens avec moi.

Où ça ?

Tu ne veux pas que le premier soit un autre que moi, et je ne veux pas que la première soit une autre que toi."

Je compris toute de suite où il voulait en venir. Cette seule phrase suffit à tout éclairer. Je me noyais dans son regard pour voir si l’on pensait bien à la même chose. On savait et l’un et l’autre que l’on devait se rendre au port pour que je puisse embarquer et pour qu’il puisse partir de son côté, mais avant cela, il avait une idée. Si j’avais la même, j’hésitais sur cette dernière. Elle était plu que tentante, mais je ne voulais pas avoir des problèmes vis à vis de du Temple. La mission qui m’avait été confiée, était de la plus haute importance, mais je savais aussi qu’elle allait me mener vers des endroits où je devrais affronter les ténèbres de la vérité. Avais-je assez de courage pour partir comme ça sans avoir obtenu un soutient complet de la part de celui qui représentait tout à mes yeux ? Alors que les pensées fusaient à toute vitesse dans mon esprit, Amhalak recommençait à m’embrasser dans le cou. On était bien sur la même longueur d’onde.

"Je ne pourrais pas attendre que l’on se retrouve.

Ah…j’en ai bien l’impression et je pense que je ne serais pas faire mieux que toi…

Alors je pense qu’il nous reste qu’une seule option.

Je..je vois où tu veux en venir, mais où veux tu que l’on ailles…

L’auberge sera parfaite, on ne peut pas retourner au Temple, Blanche nous croit déjà partit, laissons la le croire.

Mais le bateau qui m’attend, ils vont bien le lui rapporter ?

Rassure toi, j’ai appris à connaître Blanche, elle comprend tout à fait ce genre de… d’envie."

Je le regardais avec un sourire et des yeux pleins de désir. Je savait que c’était peut être risquer de faire croire à la Gardienne que je m’étais immédiatement mise en route pour Tulorim mais, je ne voulais refréner mon envie d’être totalement à Amhalak. Je l’embrassais vivement avant de lui répondre.

"D’accord…enlèves moi sur le champs.

Je vais te prendre au mot."

Il mit un bras dans mon dos et l’autre au niveau du creux de mes genoux et me souleva. Je mis mes mains autour de son cou pour mieux me tenir.

"Alors ma douce et belle dame, où puis-je vous conduire ?

N’importe où du moment que l’on est ensemble.

Alors le lieu n’aura pas d’importance."

Tout en me fixant et en m’embrassant par intermittence, on se mit en route vers l’Auberge de la Tortue Guerrière.


=>L'auberge de la Tortue Guerrière

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