<Venu de la rue>Arganon pénètre dans la boutique. La porte en se refermant cogne une petite cloche qui se met à teinter.
(Voilà un astucieux système pour prévenir d’un client !)Une odeur piquante de charbon mélangé à celle du métal lui chatouille les narines. L’endroit dans lequel il se trouve est l’avant pièce d’un édifice beaucoup plus grand, les murs sont en pierres, le toit en torchis, au loin il entend les bruits répétés d’un marteau frappant le métal. Sur sa gauche il y a tout un ensemble de caisses ouvertes proposant un large éventail d’armes : de l’épée à deux mains, en passant par la masse d’arme, des hallebardes de différentes tailles. Sur sa droite il y a divers présentoirs exposant casques et armures, elles aussi de différentes sortes, de plates, de mailles, serties d’or, de cuivre…
Au plafond pendent plusieurs boucliers, avec différentes armoiries et de plusieurs formes. Admiratif le guerrier observe chacun des détails de cette caverne aux trésors, puis il entends une porte au fond de la pièce, de l’arrière boutique quelqu’un entre.
Il s’agit d’une des assistantes du forgeron, une femme tout à fait charmante ! De taille moyenne, un visage fin, des cheveux châtains tombant en cascade sur ses épaules "dénudées " mais de façon convenable, des yeux bleu ciel.
Fasciné par "ce bel ouvrage", comme il dirait, le guerrier se dirige vers elle mais, au moment où il tourne sa tête, sa concentration étant absorbée par le charme de la femme il calcule mal sa trajectoire et…
BING ! GLONG !Sa tête heurte violemment un des boucliers pendus au plafond, qui lui dégringole dessus. Dans un dernier réflexe il l’attrape au vol d’une manière assez comique, mais perds l’équilibre et tombe sur son arrière train. La femme étouffe un petit rire puis se dirige précipitamment vers le pauvre client, inquiète.
" Messire ? Messire ? Vous allez bien ?? "Arganon cligne des yeux puis se relève doucement.
" Heuu, Voui. Haha, je l’ai fait exprès belle demoiselle. Tenez ! "Les jolies femmes sont les seules personnes que le guerrier vouvoie. Il lui tend le bouclier, elle lui sourit par politesse mais elle se dit que cet homme n’a pas l’air très adroit. Arganon quand a lui n’est pas plus gêné que cela, persuadé que son excuse est bien passée.
" Vous voulez que je vous l’enveloppe ? "Le guerrier écarquille les yeux.
" Que vous m’enveloppiez quoi ?? "" Le bouclier ! "" Pourquoi faire ?? "La femme le regarde, un air d’incrédulité dans son regard. Puis elle lui sourit à nouveau, concluant que le choc sur la tête a due sonner plus violemment l’homme qu’il n’y parait.
" Vous ne voulez pas l’acheter ? "Le guerrier se frappe le front, il vient de réaliser le sens de la conversation.
" A non non pas du tout gente mam’zelle, vous n’y êtes pas ! C’est votre forgeron que je viens mander. J’ai ouïe dire que votre maitre, d’après l’aubergiste Sam, pourrait chercher des bras membrus comme les miens pour garder ses chariottes de livraisons"" D’accord ! Je comprends mieux "Arganon s’approche d’elle et lui dit discrètement.
" Puis si mon petit emberlificotage pouvait rester entre nous, je vous en serait gré… Heum, quel est votre petit nom d’ailleurs ???"" Violaine, pas de problème ça restera entre nous messire. "La femme sans plus de cérémonie se dirige vers la porte par laquelle elle était entrée. Les bruits du marteau se stoppent, laissant place à des éclats de voix, trop étouffés par le mur pour que Arganon puisse entendre.
Un homme bourru d’un certain age passe alors à son tour la porte, accompagné par violaine, il est mécontent d'avoir été dérangé dans son travail. C’est un gaillard bien bâti, la sueur dégouline de son front à cause de la chaleur qu’il régne dans la forge. Il détaille Arganon de la tête aux pieds.
" Humpff ! " Il croisa les bras, visiblement moins décidé à être agréable que son assistante.
" C’est toi qui cherche du travail ? " " Oui m’sire ! " " Il y a les écuries à nettoyer, ce bavard de sam ne te l’as pas dit ? " " Si, mais il m’a laissé sous entendre que chez toi il y a l’orc à Mortir, alors comme j’suis pas trop doué pour taillader le purin… " Le forgeron fronçe les sourcils, puis écarquilla les yeux
" Et tu n’as pas peur de parler comme ça à un homme de ma trempe dans une pièce remplie de ses armes ? " Arganon hausse les épaules
" Bha, j’ai déjà testé une de vos créations à l’instant, ça m’a pas fait plus mal que ça ! " Argaïe décroise les bras puis sourit progressivement. Il prends la parole de Arganon pour un trait d’humour, plutôt qu’une véritable expérience.
" Haha ! Tu me plais gamin, bon écoute la paye sera pas mirobolante et je ça m’étonnerais qu’il y aura de l’orque. Ramène ta trogne demain matin à l’aube, c’est mon fils qui s’occupe des livraisons, il t'expliquera un peu comment on procéde. Aller fou moi le camp maintenant, j’ai du travail ! "Sans plus de formes l’homme retourne à son travail. Arganon est heureux, il vient de se trouver un nouveau travail ! Encouragé par cette perspective de se remplir les poches, il s’adresse à nouveau à l’assistante.
" Dites moi jolie dame, vous ne seriez pas... "" Non... "" Heu ! Mais je voulais vous proposer un bon di…"" Non je ne suis pas libre ce soir "" Ha, peut-être à mon retour alors ? Je vous raconterais ma balade avec le fiston d’votre maître."" Oui c’est ça, on verra ça guerrier, vous devriez aller vous reposer et vous détendre, une longue route vous attends et j’ai encore pas mal de travail "Elle lui sourit poliment tout en s’affairant à déplacer certains objets, pour paraître occupée. Arganon lève les bras, un peu déçu et sort rapidement de la forge.
(Pwoua ! Elle ne sait pas se qu’elle manque, tant pit pour elle !) < vers la rue >