Retour au SommairePartie I
Le chemin de la maison
Précédemment...Hayden était émerveillé. Les murs de la boutique étaient couverts d'étagères remplies de toutes sortes d'armes et d'armures. Une jeune femme était au comptoir et discutait avec homme qui avait l'air de venir juste pour admirer, comme Hayden. Ce dernier s'approcha d'un mannequin habillé d'une armure de métal brillant, parfaitement lustrée. L'armure était très bien pensée, les points faibles des armures lourdes sont, en général, les articulations au niveau des aisselles, des coudes, des genoux, etc. Mais là, par-dessus le simple cuir habituel, des plaques de métal avaient été clouées et se superposaient les unes sur les autres de façon à ce que la mobilité du porteur de soit pas réduite et puisse se défendre ou attaquer son adversaire comme il le souhaite.
(Cette armure est parfaite !) pensa Hayden.
Sachant parfaitement qu’il n’avait pas les moyens de se payer une telle armure, le jeune homme se détourna du mannequin de bois et s’approcha du comptoir. Celui-ci était recouvert d’un magnifique tissu rouge sang sur lequel étaient posées deux grandes épées. Hayden les trouva magnifiques au premier regard. Les deux épées étaient identiques. Le pommeau représentait une tête de loup en acier tenant une sphère – d’acier elle aussi – dans sa gueule. La fusée de la poignée était noire avec un fil d’acier courant en spirale dessus du pommeau jusqu’à la garde de l’épée. Cette dernière était très particulière, elle cernait la lame de chaque côté avec deux têtes de loup, la gueule ouverte, et finissait en forme de mandibule dentée, orientée vers le bout de l’épée. La lame, elle, était parfaitement aiguisée. Des gravures la parcouraient de sa base jusqu’au bout de la gouttière. Et la transition entre le faible de la lame et le fort était parfaitement opérée. En effet, le fort faisait plus d’un demi-centimètre d’épaisseur tandis que le faible ne faisait que deux à trois millimètres.

Et alors que Hayden ne pouvait plus détacher le regard de ces œuvres, il sentit une présence approcher derrière lui. Par réflexe, il se retourna.
« Elles sont belles n’est-ce pas ? »Le jeune kendran était nez à nez avec l’homme qui était en train de discuter avec la jeune femme au comptoir.
« Oui, elles sont superbes. » acquiesça Hayden en desserrant les poings cachés sous sa bure noire.
« Vous comptez les acheter ? » continua l’homme.
« J’aimerais beaucoup, mais je ne pense pas avoir vraiment les moyens dans l’immédiat… » répondit le jeune homme en se retournant une nouvelle fois vers les épées.
« Vous pouvez la prendre en main pour tester sa maniabilité si vous voulez. »« Je ne crois pas qu’on ait le droit de … »
« Sachez que je viens d’acheter ces épées, donc si, vous pouvez, puisque je vous en donne le droit. » dit l’homme en coupant Hayden.
Ce dernier hésita quelqu'un instant, puis, ne pouvant pas résister à l'envie qu'il avait de prendre ces épées, s'exécuta et en pris une en main. Il fit quelques mouvements avec, il la fit tourner, il donna des coups d'estoc dans le vide, des mouvements de tranché.
« Elle est parfaitement équilibrée ! » dit-il en regardant les gravures sur la lame.
« Oui, de véritables merveilles ! »L’homme regarda un moment Hayden s’émerveiller devant son bien avant de continuer.
« Vous savez, je suis quelqu’un qui aime les défis et l’action. »« Oui, je suis pareil… » répondit le jeune kendran sans le regarder.
« Que diriez-vous d’un duel avec mise ? »Hayden reposa l’épée quasiment instantanément. Il se retourna vers son interlocuteur en le regardant droit dans les yeux.
« C’est pas une bonne idée, déjà, je n’ai pas d’arme sur moi. En plus, je n’ai rien à vous offrir comme mise et puis… je n’ai aucune envie de vous tuer par mégarde et me retrouver dans les cachots pour meurtre. »« Ah ah ah ! Quelle arrogance, quelle confiance en vous ! J’aime cette attitude ! Sachez que vous pouvez m’offrir vos services en tant que mise. Vous avez l’air doué vu comment vous maniez cette épée. » répondit l’inconnu en pointant les deux grandes épées du doigt.
Hayden qui commençait à se méfier, se sentit acculé, démasqué.
« Qu’est-ce que vous miseriez vous ? »« Je mise ces deux magnifiques épées ! »« Et avec quoi je vais me battre contre vous ? »« Vous ne vous battrez pas contre moi, mais contre un de mes hommes. Et ne vous inquiétez pas, ce ne seront pas de vraies lames... » dit l’homme en se tournant vers la porte de la boutique.
« ERALD ! » hurla-t-il.
Un homme entra aussitôt dans la pièce, une épée à la ceinture.
« Oui monsieur ? »« Apporte moi mes épées d'entrainement. »« Monsieur ? »« Ne discute pas. Amènes les moi et vas dégager le devant de la boutique. »L’homme, s’exécuta sans rien dire, il sortit quelques instants puis revint avec deux épées longues en bois. Il en tendit une à Hayden qui la prit sans un mot et une à son patron avant de sortir.
Hayden regarda le jouet qu’il tenait en main et regarda son interlocuteur qui l’observait avec un regard malicieux.
« Je peux savoir qui vous êtes ? » demanda-t-il.
« Je suis Darien Caumont, un simple marchand. »« Vous avez l’air plus important qu’un simple marchand pour avoir des hommes armés sous vos ordres… »« Pas plus importants que d’autres, simplement plus riche. » répondit Darien en souriant.
(Il ne m’inspire vraiment pas confiance, je suis dans la merde…)« Bon très bien, allons-y. » dit Hayden, sentant qu’il risquait de s’énerver devant tant d’arrogance venant d’un homme qui se croyait tout permis grâce à sa bourse.
Les deux hommes sortirent de la Grande forge d’Argaïe sous les yeux inquiets des deux jeunes femmes qui tenaient la boutique.
Suite...