Légendes :
La légende dominante de Yuia, déesse des glaces et de la beauté
C’est sans doute dans les contrées glaciales et perdues de Nosveris qu’est née la plus belle déesse que Yuimen ait jamais connue.
D’aucun dise que se sont les Elfes vivant sur ces terres hostiles qui sont à l‘origine de la création de cet être. Ces derniers se rendaient, et se rendent encore, en pèlerinage aux pieds des Glaciers éternels de ce continent. Plus les siècles passaient et plus les Elfes commençaient à croire que quelque chose de surnaturel habitait ces lieux. En effet, même les Elfes Blancs ne vivaient pas assez longtemps pour voir les glaces perpétuelles des monts de Nosveris retourner à l‘état liquide. Ils en ont donc conclut qu’une puissance divine exerçait son pouvoir dans cette zone.
Il y a une chose importante à savoir à propos des divinités. La création d’un dieu n’est pas la même chose que la naissance d’un dieu. A l’inverse d’un dieu né, un dieu créé ne descend pas de ses semblables. Il apparaît sans lien de parenté avec les autres déjà présents. Yuia est une des déesses créées par les croyances des ‘mortels’ et non conçues par l’union de deux dieux. Un dieu créé ne vit que grâce à ceux qui croient en lui. Lorsqu’on l’oublie, il meurt, se désagrégeant et ne laissant rien derrière lui, pas même un souvenir…
A l’origine, Yuia n’était que la déesse des Glaces. Les Elfes Blancs l’ont imaginée puissante pour contrôler cet élément. L’âme de la déesse pouvait être traître, comme la montagne enneigée cachant des crevasses dans la glace. Tout comme elle pouvait être d‘une pureté égale à celle des neiges éternelles des sommets. La présence de la divinité permis, selon les Elfes, au glacier de résister aux périodes chaudes. Et le fait que les glaciers de Nosveris perdurent depuis la création de Yuia a conforté les cousins des Blancs de l’Anorfain dans cette direction. Dès-lors, au sein de la population elfique, le nombre de fidèle de cette déesse ne cessa d’augmenter tant et si bien que Yuia est pour les Elfes de Nosveris la seule divinité importante à leurs yeux, avec Yuimen et Gaïa.
Aujourd’hui, si cette déesse est la plus vénérée du continent nordique, c’est en partie parce que bon nombre des hommes vivant sur ces terres se sont voués au culte de Yuia. Mais, les hommes virent en cette entité supérieure quelque chose de différent de ce que voyaient les Elfes. Ils se soucièrent bien plus de l’aspect physique de la déesse que les Elfes. Les hommes ont toujours été superficiels. Ils imaginèrent donc Yuia avec une peau d’une teinte légèrement bleuté par le froid mais dont la couleur se voulait captivante et fascinante.
Son corps, à l’image de la glace et de la neige des monts de Nosveris, est capable de faire montre d’une force extraordinairement ravageuse. Il est également capable des reproduire les mouvements les plus fluides et complexes des flocons des neiges durant leurs lentes chutes. Les courbes de ses formes généreuses sont fluides et parfaites.
La beauté d’une montagne enneigée, la grâce d’un flocon, et la force et la puissance de la glace, réunis dans le même corps divin. Ce mélange exquis ne pouvait donner qu’un corps d’une rare beauté, un objet de désir monstrueusement dangereux.
D’année en année, Yuia devint aux yeux des hommes la déesse de la beauté, en plus d’être la déesse de la glace. Et les Elfes se mirent à apprécier cette vision de la déesse.
Mais les hommes furent trop avides de côtoyer ce qu’ils ne devaient pas approcher. Le monde des dieux n’est pas fait pour les mortels. Et ils l’apprirent d’une triste façon. Ils tentèrent d’attirer la déesse dans une cité spécialement bâtie pour elle, NOSVERIA. Pour cela, les hommes achetèrent les travaux d’architectes Nains et Elfes. Tous les monuments étaient d’une beauté inimaginable. Les décorations étaient raffinées. Chaque pavé de chaque rue était travaillé et culte à la main, constituant une fresque immense. Sur les murs étaient sculptées par des maîtres Elfes des scènes épiques et grandioses. Le palais et les temples furent construits par les Maîtres Nains. Et leur travail se mariait parfaitement avec celui des Elfes. Tout dans cette ville provoquait émerveillement et admiration.
Malheureusement pour les hommes, Yuia décida de les honorer de sa présence pour les remercier de cet hommage. Les mortels ne sont pas faits pour côtoyer les dieux. Quand Yuia vint dans cette ville, tous voulurent la désirer près d’eux. Ils tentèrent de la retenir. Elle déclencha, bien malgré elle, une série d’évènements qui plongèrent la ville dans les ténèbres. Les hommes devinrent violents. Ils tentèrent par tous les moyens de garder la Déesse parmi eux. Ils allèrent même jusqu’à essayer de l’emprisonner. Cela la fit sortir de ses gonds… Il n’est pas bon d’offenser un dieu.
Alors que les humains se battaient encore entre eux, Yuia s’éleva dans les airs, et de ses mains, une pale lueur bleuté sortit. Peu à peu, la ville se refroidit. Les hommes ralentirent leurs mouvements pour finir prisonnier des glaces. La cité sombra, submergée par l’élément destructeur, fruit de la vengeance d’une déesse ayant eu trop confiance en ses fidèles.
Nosveria fut condamnée. Yuia veille sur l’accès de ce cimetière. Nul n’y pénètre. Et depuis ces temps de démence, la plus somptueuse divinité n’honore plus que par signe les rituels faits en son nom.
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L'histoire originelle de Yuia
Du néant, apparurent le temps et l'espace. De leur danse envoûtante, naquit Zewen, le premier dieu - s'il en est un. Il leur donna un sens mais se sentit bien seul dans cette immensité que restait le néant, avec pour seule occupation la contemplation de la danse des fluide, instant après instant, éternité après éternité.
Les fluides se fondirent, changèrent, se retrouvèrent avant de s'étioler en de nouvelles masses éthérée et instable. Le vent se mit à tournoyer, des éclairs déchirèrent le monde et l'ombre et la lumière commencèrent leur ballet perpétuel. Les choses prirent de la consistance et l'eau et les flammes vinrent tour à tour apaiser et embraser cet univers chaotique. Puis le monde se figea, alors que le temps lui-même continuait de s'écouler, car un froid sans nom avait gagné toute chose. Le chaos s'était immobilisé en immenses volutes de cristal et la beauté donna un sens à la sarabande des éléments.
De chacun d'entre eux prit vie un nouveau dieu. Chacun souhaitait laisser libre cours à ses prouesses mais Zewen fut bientôt fatigué des démonstrations futiles et incohérentes de ses benjamins. Ils mirent alors leurs immenses pouvoirs et leur immense sagesse en commun et créèrent des mondes. C'étaient leurs œuvres d'art. C'est ainsi que Yuimen apparut, du nom du dieu des terres. Certains dieux sculptèrent les mondes en usant de leur puissance avec parcimonie, tandis que d'autres laissaient libre cours à leur passion. Les mondes furent dotés de terres, d'eau, de feu, de vent, de foudre, de glace, d'ombre et de lumière. Et les éléments continuèrent à sculpter le monde bien après que les dieux eurent cessé de s'en charger. La vie fut créée. La mort aussi. Cette dernière incomba au dernier dieu, Phaïtos, condamné à détruire ce que les autres créaient, dans le seul but de donner plus de sens et de beauté à ce qui existait.
Les dieux, satisfaits de leur travail, souhaitèrent se mêler à leurs créations et recevoir d'elles toute la déférence qu'ils méritaient. Les humains, les elfes, et toutes les autres créatures intelligentes, se mirent à les prier. Les dieux comprirent qu'ils étaient d'autant plus puissants qu'ils étaient priés et se laissèrent volontiers aller à bénir leurs fidèles de leur présence. Mais leurs créations étaient faibles et avaient une vie trop brève pour assimiler leur sagesse et la lutte pour la survie faisait des victimes. Les dieux apprirent la colère et l'amour et leurs guerres et leurs ébats mirent à mal l'équilibre des mondes qu'ils avaient prit dans de soin à créer. Zewen ordonna finalement aux dieux de quitter les mondes de leurs créations et de ne plus jamais y retourner, sous peine de les détruire.
Yuia était aussi coupable que tout autre dieu, si ce n'est plus, des ravages causés au monde nommé Yuimen. Elle avait aimé ses fidèles - ou du moins aimé se faire aimer. Elle avait aussi aimé Meno, dieu des flammes, en tout point son opposé. Elle avait dévasté les terres de Yuimen de ses balafres glacées et n'avait jamais imaginé que l'on puisse un jour l'arracher à cet espace et ce temps qui la glorifiaient plus encore que Zewen - semblait-il. Elle n'avait que faire de la vie ou de la mort des êtres qui la chérissaient et n'avait que faire des souhaits de ses semblables. Yuia était aussi belle et envoûtante que hautaine et dangereuse, qu'importe l'enveloppe, charnelle ou non, qu'elle pouvait prendre. Elle ne pouvait, hélas, se soustraire à Zewen, leur maître à tous, et se retira à contre-coeur, du monde avec lequel elle avait aimé jouer. De frustration et de rage, elle le gela dans un dernier soupir, avant de s'évaporer, et glaça jusqu'aux confins de l'univers.
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Autre version de l'histoire du grimoire de Yuia-Thu (extrait du Registre des Reliques Incertaines)
Yuia-Thu est le premier des quatre esprits des glaces que créa Yuia sur Yuimen en donnant une part d'elle même pour donner naissance à des avatars de sa majesté capable de descendre parmi les mortels. Hélas, peu à peu, il commença à se détourner de la neutralité de la glace car il n'était pas satisfait de sa condition d'esprit, devenant de plus en plus ambitieux et mauvais... Son ambition le conduisit notamment à tuer ses frères élémentaires pour s'emparer de leur fluides.
Un seul fut assez fort pour lui résister, soutenu et aidé par sa mère Yuia, et une longue guerre opposa ces deux esprits rivaux. Se sentant de plus en plus menacé, Yuia-Thu créa un artefact magique maudit, le grimoire des glaces, y consignant tous ses secrets magiques les plus fous afin qu'un jour peut-être quelqu'un d'autre reprenne son œuvre de destruction glaciale et vienne le libérer de sa prison de glace au fin fond des Monts Éternels de Nosvéris. L'esprit était devenu fou, ne prônant plus que la destruction du monde.
Malheureusement, Yuia n'eut jamais vent de l'existence du livre maudit que l'esprit chaotique avait enfermé quelque part sur un des sommets les plus hauts et les plus inatteignables des montagnes de Nirtim, à l'Est de Mertar. Il attend toujours que quelqu'un vienne le délivrer au moyen du grimoire et rendra, d'après ce qui est dit à l'intérieur de ce grimoire, un immense service en échange de sa libération.
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La trahison de Meno (extrait du Grand Livre de Meno)
[...] Les puissances avaient créé le monde. Il appartenait maintenant aux adorateurs d’en faire un endroit de vie et de création. Ils se mirent au travail, se répandant avec célérité sur la terre. D’aucun étalant déserts, d’autres faisant jaillir les forêts et les mers, d'autres encore couvrant le sol de neige et de glace. Gaïa s’était retirée pour vivre seule parmi les hommes, et Yuimen ne donnait plus signe de vie ; seuls restaient les adorateurs. Meno, lui, était sensible à un des aspects du monde : son cœur était mort. Dans leur grande puissance, ni Yuimen ni Gaïa n’avaient pu mettre en marche le cœur de la planète. Le froid mordait les créatures et les dieux, et seul lui pouvait y remédier. Il entreprit donc le premier pèlerinage de son long règne : quittant les terres de l’île de Zewen, le scribe, il partit sur celles du monde des Hommes à la recherche d’un chemin vers le cœur de la planète. Durant ce voyage, Meno prit la forme d’un renard géant, ailé et enflammé, avatar sous l'apparence duquel il parcourut le monde sans trouver hélas aucun passage. C’est alors qu’elle lui apparut : la sage Gaïa lui raconta comment fut créé le monde, dans l’esprit de Yuimen et le sien, et lui expliqua que la clé qu’il cherchait était en possession de Yuia. Le voyage de Meno le mena alors au nord, bien au nord : porté par une flamme de puissance, il fila jusqu’aux confins de la grande planète et arriva à Maltarkiahn.
La ville de Maltarkiahn était une cité construite par les hommes. Construite est un bien grand mot, en réalité : tous étaient tailleurs, mais tailleurs de glace. Les habitants de Maltarkiahn étaient amoureux des glaces et des neiges éternelles, et dans leur grande reconnaissance, ils avaient taillé à même le glacier Tarkiahn une immense citadelle. Perdue dans la nuit polaire, Maltarkiahn était un fanion translucide dressé à la gloire de celle qu’ils appelaient Yuia. Seules les étoiles se reflétaient avec un raffinement merveilleux sur les parois gelées de la cité.
Yuia ne se montrait pourtant pas, car au fond de son univers gelé, elle ne voyait pas l’adoration de ses fidèles. Mais alors qu’ils perdaient espoir, Meno leur apparut, leur fit tailler dans les murs de la citadelle de même qu'autour de la ville d’immenses vasques de glace, et par sa toute puissance, alluma d’une lumière dorée les torches ainsi préparées. La citadelle brilla de mille feux, des flammes dansantes se reflétant sur la glace des murs et des chambres, et la lumière fut amplifiée au fin fond du firmament. Ainsi vint à ses fidèles la belle Yuia : d’une beauté sans pareille, froide et fragile comme une rose de glace, elle apparut ailée de six paires d’ailes bleues. Son visage d’une perfection inégalable sembla s’empourprer dans cet univers de chaleur et de beauté, spectacle devant lequel Meno ressentit immédiatement un feu différent de sa Flamme naturelle : il était amoureux. d'un amour interdit.
Dans son grand projet, Meno avait besoin d’un réceptacle pour recueillir la puissance de son miracle. Donner vie au monde n’était pas une mince affaire et il fallait y mettre tous les moyens possibles. Il réunit alors à Maltarkiahn un représentant de chacune des races du monde, même les sektegs. Il avait au préalable été décrocher des veines des montagnes les fluides nécessaires, ainsi que du fer, de l'or, de l'argent, du cuivre et d'autres métaux. C’est dans le palais de Yuia que Meno créa avec l’aide de tous les peuples l’orbe des mille flammes, une sphère des métaux les plus précieux.
[...]
Yuia accueillit en son nouveau palais le dieu Meno. Il était au cœur de sa bonté et de sa divine attention. Elle le prenait pour un esprit de générosité et de douceur, le croyant animal plus que divin, aveugle à sa toute puissance. Mais Meno, lui, était en amour avec Yuia, et un jour vint où il demanda à la déesse de lui prouver son amour.
Premier mouvement du chant de la rédemption de Meno :
« Par amour, elle lui fit construire un temple. Cela ne lui suffisait pas, disait-il.
Par amour, elle lui offrit un peuple d’adorateurs. Cela ne lui suffisait, pas disait-il.
Par amour, elle lui offrit son cœur en entier. Cela n’était toujours pas assez.
Comme une flamme dévorante, l’esprit de Meno était fixé sur une chose et une seule.
Il demanda à Yuia « Si ton amour est si fort pour moi, alors donne moi la clé du cœur du monde : ainsi tu placeras en moi ta confiance et j’en serai le gardien. »
Yuia, femme aveuglée et déesse enamourée, offrit à l’esprit du feu la clochette qui commandait le passage du cœur du monde. »
Aussitôt satisfait, Meno s’empara de la clochette et disparut de Maltarkiahn pour ne jamais y revenir, reprenant son vol jusqu’au cœur du monde. Sonnant de la cloche au plus haut des cieux pour y apercevoir le passage jusqu’au noyau de la planète, il disparut dans les entrailles de la terre. Une fois au cœur de la fournaise potentielle, il entreprit de la démarrer. Il passa huit années à chercher un moyen, puis il comprit que la flamme du cœur du monde ne brillerait pas sans un combustible approprié. Zewen l’avait déjà écrit. « Aucune œuvre d’envergure ne pourra perdurer sans l’investissement d’un élément profond et à la hauteur de la tâche à accomplir. » Meno, donc, scinda en deux son âme et c’est la moitié de son âme qui entretint la force volcanique de la planète.
Le temps alors s’accéléra : Le monde, au ventre bouillonnant, devint plus fertile encore, débordant de vie de et de chaleur. Les arbres, les plantes, les nuages, les âmes y fleurirent comme au cœur d’un printemps du monde enfin commencé.
Mais en augmentant, la trahison dont était issue la vie du monde était trop importante et devait avoir un prix. Maltarkiahn, la citadelle de Yuia fut engloutie dans la fonte des glaces. On dit que les hommes qui vivaient là étaient les plus sages de tous, et que Yuia, pour protéger son domaine et son peuple, emporta la citadelle au plus éloigné des pôles de la planète. Personne ne revit jamais Maltarkiahn et ses habitants, et Yuia semblait exilée à jamais.
Rongé de remords et de douleurs, c’est sous la forme d’un lion ardent que Meno arpenta les terres vivantes qui résultaient de son miracle. Il rencontra les hommes, une nation d’adorateurs du feu, il parcourut le monde et en vit les beautés, mais par-dessus tout, il rechercha Yuia, celle pour qui il avait donné le feu aux premiers hommes. Son cœur était empli de douleur et de peine, et dans un élan de culpabilité, il décida une fois encore d’en appeler à Gaïa, alors en pleine méditation, sa puissance focalisée sur l’astre du jour, un astre de pure lumière alimenté de son propre pouvoir, si bien que de jour en jour, elle s’affaiblissait. Meno et elle discoururent longuement, et ils parvinrent à un arrangement : Gaïa promit à Meno de ramener Yuia parmi eux s'il lui offrait sa puissance et son savoir de l’ignition. Ensemble, ils travaillèrent à un nouvel astre, de lumière et de feu, qu’ils placeraient au dessus de la planète de Yuimen pour lui donner lumière et chaleur sans affaiblir la mère du ciel.
Cet astre fut appelé le Soleil. Ils avaient envers lui l’amour que l’on porte à un fils aimé, et pour le faire vivre plus fort, Meno donna ce qu'il lui restait : l’amour qu’il gardait pour Yuia. Cette dernière, reine de glace, revint d’entre les neiges ancestrales à la demande de Gaïa. Sa rencontre avec Meno fut des plus tumultueuse. Ils se combattirent avec violence, l’un armé de sa lance de flamme et l'autre de sa lame de glace, et firent trembler la terre et le firmament. « La perte de la flamme. », c’est ainsi que les adeptes de Meno nommèrent l’extinction de son amour pour Yuia et la bataille qui les opposa. Ni Meno ni ses fidèles ne se remirent vraiment de cette perte d’affinité avec Yuia et ses adeptes. Ils écrirent un total de 25 lamentations ensembles : douze lamentations pour le culte de Meno et 13 pour celui de Yuia. Les éclats de leurs assauts se reflètent encore aujourd’hui dans les cieux du pôle sous la forme d’aurores boréales. […]
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Autre version de l'histoire de Nosvéria
Les hommes, avides de côtoyer Yuia, après des siècles d'absence, lui bâtirent une cité : Nosvéria. Ils voulaient pour elle la plus splendide des villes dans le plus merveilleux des cadres, aux yeux de la déesse. Il firent construire Nosvéria au sommet des Monts Éternels. - Pour cela, les hommes achetèrent les travaux d’architectes Nains et Elfes. Tous les monuments étaient d’une beauté inimaginable. Les décorations étaient raffinées. Chaque pavé de chaque rue était travaillé et culte à la main, constituant une fresque immense. Sur les murs étaient sculptées par des maîtres Elfes des scènes épiques et grandioses. Le palais et les temples furent construits par les Maîtres Nains. Et leur travail se mariait parfaitement avec celui des Elfes. Tout dans cette ville provoquait émerveillement et admiration.
Malheureusement pour les hommes, Yuia décida de les honorer de sa présence pour les remercier de cet hommage. Or les mortels ne sont pas faits pour côtoyer les dieux. - Et Yuia n'avait aucun droit de se présenter devant eux dans sa forme la plus pure ou même dans un corps d'emprunt. Zewen avait à jamais banni les dieux de Yuimen pour le préserver. La présence même de Yuia, dans un monde qui n'était plus apte à accueillir en son sein des dieux, et parmi des mortels trop fragiles pour cette incroyable expérience, gela en quelques instant la cité. Consciente des conséquences entraînées, Yuia se retira du monde avant même d'y être complètement revenue et limita ainsi les dégâts aux Monts Éternels et aux malheureux occupants de Nosvéria.
Il aurait fallut que Meno se joigne à elle pour maintenir l'équilibre du monde, voire rendre à la vie les fidèles piégés dans la cité de glace, mais Yuia était trop fière pour lui demander de l'aide. Nosvéria resta donc en l'état et aujourd'hui encore il semblerait qu'un souffle seulement puisse ramener les hommes gelés à la vie, pourvu qu'il soit divin.
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Le sourire pincé (extrait du Registre des Reliques Incertaines)
Lorsqu'il créa le monde, Zewen donna à chacun de ses enfants - les déités élémentaires - une dague représentant l'élément auquel ils étaient attachés. Ces dagues avaient le rôle de protéger leur Dieu et de représenter sa puissance et son pouvoir sur le monde de Yuimen. Les Dieux conservèrent chacun leur propre dague jusqu'au jour où ils quittèrent Yuimen pour l'île des efles dorés, Nyr Tel'Ermansi, où ils n'en avaient plus besoin. Ils les confièrent alors à ceux qu'il jugèrent dignes de les porter.
Au plus grand étonnement de tous, Yuia confia sa dague des glaces à une femme du Désert d'Imiftil, du nom de Aïora. Cette femme d'une beauté sans égal était une esclave et maîtresse d'un chef de clan dans le désert. Ce dernier maltraitait tous ses sujets et particulièrement celles qui lui servaient de maîtresse. Lorsqu'Aïora reçut la dague de Yuia, elle égorgea son maître et s'enfuit à travers le désert seule. Tout laissait à croire qu'elle y était morte, mais elle resurgit pourtant, quelques années plus tard à Darham où elle tenait une maison close, connue pour accueillir les prostituées maltraitées.