Description de la zone :

Un brouillard relativement dense se propage depuis l'eau. L'eau turquoise s'est d'abord changé en eau grise, plus vous approchez de la terre, plus l'eau est brune.

Il y a des arbres, desséchés, aux troncs noirs sans la moindre feuille...



Des ombres bougent, dans l'eau autant qu'entre les arbres...


Zones adjacentes :
Zone 2 : Mangrove/marais
Zone 3 : Mangrove/marais
Zone 4 : Mangrove/marais

@Serpent / Depheline :

Au bout de deux jours de voyage, vous arrivez à vue de l'île. Vous sentez dans votre corps et dans votre coeur que c'est elle, que c'est là où vous devez aller, où vous devez être.

L'abord de l'île n'est pas accueillante. Et la navigatrice n'est pas encline à poursuivre plus loin en avant. De toute façon, le navire serait trop gros pour passer, c'est certain. Le capitaine vous propose à tous de rejoindre les barques pour aborder l'île en toute sécurité, et d'ailleurs joint le geste à la parole, sautant dans une barque avec la petite fille.

Après ce voyage qui se passa fort bien, Depheline fut sur le pont avec les autres, en apercevant au loin la silhouette de l'île qui se dessinait. Elle était contente d'arriver à destination et se pressait contre l'épaule de Serpent pour lui communiquer sa joie. C'était une véritable satisfaction qui avait des airs de soulagement intérieur.

Sans tarder, la bonne humeur de la magicienne se discipa quelque peu, en voyant l'état des eaux à mesure qu'ils se rapprochaient. Boueuse, presque marécageuse, elle était loin d'être accueillante. Depheline se prit à imaginer quelles sinistres créatures pouvaient se tenir tapis dans la vase en attendant de les happer. Secouant la tête, elle fit disparaître les images pour se redresser fièrement. Elle avait réussi, certes, avec l'aide d'autres, à venir à bout de l'avatar d'un dieu. Plus rien ne semblait à présent pouvoir lui faire peur.

Avec son tempérament de meneuse exacerbé par la situation, elle se rua à la suite du capitaine dans une barque, en tendant la main à Serpent pour l'inviter à la rejoindre. Elle se sentait d'humeur intrépide, mais pas sans son ami, qui incarnait toute la sécurité dont elle avait en permanence besoin.

"Tu resteras près de moi, tu veux bien ?", demanda-t-elle d'une petite voix discrète à Serpent, pour ne pas être entendu des autres et ne pas passer pour une couarde.

"En avant !", lança-t-elle alors, victorieusement, pour rompre avec ses messes basses. Elle se sentait une vraie héroine sur le point de découvrir une nouvelle île qui allait pouvoir figurer sur toutes les cartes géographiques à venir une fois qu'ils l'auraient explorées. Elle en oubliait d'ailleurs la cause originel de sa volonté à rejoindre l'endroit : le collier du Maître.

Après des jours en mer sans autre vision que la jonction Ciel et mer, je commence sérieusement à en avoir ma claque du navire. Je déteste les voyages en bateau et tout ce temps passer à méditer me permet tout juste de tempérer mon impatience.

Enfin, la vigie appelle le pont, annonçant la terre à quelques distances. Je bondis sur mes jambes et rejoins la rambarde. Nous approchons d'une partie de l'ile que je trouve bien sombre. Le capitaine nous annonce que le reste se fera en chaloupe car nous débarqueront dans la partie que j'imagine la moins agréable de l'ile, Les marais.

Par Rana! De toute les parties sèche de ce fichu cailloux flottant, il fallait qu'on aille se nicher dans le trou du c**. Je grimace et croise les bras alors que le navire s'enfonce dans l'eau saumâtre, striée d'algues, d'ombres, parsemée d'ilots de mousse et de fongiques. Je regarde avec dégoût l'environnement. Je déteste les endroits humide et spongieux, ce lieu est un véritable cloaque remplit d'un microcosme dont je ne veux même pas connaitre la moindre espèce composante.

Delphine s'accroche à moi, cherchant à me communiquer une excitation qui ne vient pas. Elle m'encourage à la rejoindre dans un canot, me glissant à demi-voix ses craintes. Je lui offre un sourire silencieux, cherchant à la rassurer. Après tout je ne peux pas la laisser tomber. Je suis attaché à cette compagne d'aventure et, plus d'une fois, ses sort ce sont montrés décisifs dans une bataille. Sa valeur n'est plus à prouver à mes yeux. Mais je ne lui révèle pas, car si elle pense que je la surpasse, autant entretenir cette illusion.

Je grimpe donc dans la chaloupe et prend les rames. J'hésite un moment et regarde les jumeaux.

"Vous venez ? Ou vous faites bande à part? Je cracherais pas sur un duo comique" Leurs lancé-je.

"J'aurais préféré un coin moins glauque à vrai dire..."

Le second jumeau quand à lui semble étudier les possibilités... Et c'est finalement sans hésitation qu'il adhère à la proposition de l'homme masqué :

"Je préfère un endroit glauque avec de la bonne compagnie qu'une plage de sable fin avec la folle de contre-maître et les deux taiseux ! Laissez-nous une place, on arrive !"

Les jumeaux les rejoinirent finalement sans autre forme de procès, signe que la présence de la magicienne et de son ami était des plus appréciables. Depheline se sentit ainsi bien entourée, car elle decelait en eux un bon potentiel, qui venait s'ajouter à celui de Serpent.

Personne ne trouva cependant à parler, alors qu'ils commençaient à avancer dans l'eau, laissant retomber peu à peu les réjouissances de Depheline. La magicienne n'avait pas pris de rame. Sa faible endurance ne leur aurait pas permis d'avancer bien loin, alors qu'en y regardant, elle pouvait distinguer des algues en tout genre se prennant dans les outils de bois. Elle avait donc préféré laisser cette tâche aux hommes. Si Depheline avait besoin de ses forces, c'était bien évidemment pour nager si jamais ils tombaient à l'eau, poussé par dessus bord par on ne savait trop quelle créature dangereuse dont elle préssentait l'existence, à cause des ombres qui semblaient subreptivement se faufiler autour d'eux.

Rationnellement, ces ombres n'étaient probablement que le reflet des arbres morts dispercés tout autour d'eux, ainsi que le relief de quelques troncs d'arbre en état de décomposition avancée recouvert. Mais rien ne parvenait à faire relacher ses sens en alerte à la femme rousse, pas même son envie de découvrir tous les secrets de cette île.

En entendant Serpent rompre le silence pour questionner sur l'identité des bêtes vivant dans les marais, la magicienne resta muette un instant.

(Il aurait mieux fait de se taire...), songea-t-elle, même si maintenant, le mal était fait.

"Voulons nous réellement le savoir ?", murmura Depheline presque sans un bruit, en se glissant le plus vers le centre possible de la barque, pour ne plus avoir à affronter ses craintes que lui inspirait la vision de l'eau croupie dont on ne voyait pas le fond.

"Nous ferions peut-être bien aussi de rester discret et de ne pas trop nous agiter sur cette barque. Il vaudrait mieux que vous ne ramiez pas trop fort pour ne pas faire trop de remou..."

Egoistement, elle se prit à esperer que si malheur devait arriver à l'une des barques, ce ne soit pas la leur...

Jet de rencontre pour le bateau PJ : échec
Jet de rencontre pour le bateau du capitaine : échec
Jet d'évènement : 91

Les craintes de Depheline ne semblaient pas fondées, du moins pour l'instant. Aucune attaque n'était en vue, pour aucun des deux navires.

Le bateau-mère, l'Alphaeron était parti désormais et naviguait le long des cotes vers l'Ouest, sans doute à la recherche d'une terre plus accueillante.

Bientôt, l'eau marécageuse se change en vase, plus pénible à ramer pour les trois jeunes hommes, mais malgré tout encore naviguable et au sol trop instable pour tenter d'y mettre le pied.

Jusqu'au moment où la rame de Serpent vient heurter un truc solide. Qui n'a rien à voir avec une branche ou une racine. Ca sonne creux.

Depheline écarquilla grands les yeux lorsque la rame de Serpent frappa contre un corps résonnant faisant un bruit sourd juste sous la surface de l'eau épaisse et saumâtre.

"Un truc ? Et bien honnêtement, je préfererai que ça le reste, un truc ! Pas besoin de savoir ce que c'est, il faut juste avancer ! N'est-ce pas ? On peut le contourner ?"

Cramponnée à un bras de Serpent comme si elle avait été capable de l'empêcher de se pencher s'il l'avait voulu, elle jetta un regard plein d'angoisse à l'attention des jumeaux. Elle esperait obtenir un quelconque soutien de leur part, car elle ne souhaitait pas voir Serpent se pencher d'avantage pour aller essayer de s'emparer de sa découverte, quelle qu'elle soit, même si leur déplacement avait été sécurisé jusqu'à présent.

"On devrait juste continuer d'avancer avec le groupe du capitaine et pas s'atarder là dessus."

Elle chercha également du regard la barque du capitaine pour évaluer la distance à laquelle elle se trouvait d'eux.

"Je n'ai qu'une seule envie, c'est de mettre un pied à terre."

Jet de réaction jumeau 1 : 78
Jet de réaction jumeau 2 : 38
Jet d'évènement : 79
Jet de visibilité du capitaine : 12

Les jumeaux étaient partagés, Gloraël soutient Serpent pour savoir ce qui traine dans l'eau, tandis que Nerion soutient plutôt l'idée de Depheline de partir au plus vite.

Au loin, le capitaine et la petite disparaissent dans la brume qui commence à recouvrir la mangrove.

Serpent, en se battant avec la rame parvient à sortir ce qui trainait dans l'eau : un crâne, faisant facilement deux fois la taille d'une tête humaine, dotés de crocs pour le moins impressionnants...



"C'est quoi ce... truc ? Je t'avais bien dit de le laisser là où il était !"

Depheline poussa un cri horrifié en reculant soudainement de Serpent, faisant par la même occasion tanguer la barque, alors que l'instant d'avant encore, elle s'était tenue contre lui. La vision du crâne extirpé de la vase par Serpent, au bout de sa rame, l'avait considérablement effrayée, alors qu'elle se sentait coincée là sur cette barque. Elle avait tant bien que mal tenté d'étouffer le bruit qu'elle avait fait d'un revers de main plaquée sur sa bouche, mais cela avait été en vainc.

"C'est affreux ! Jette ça tout de suite !"

Elle secoua Serpent frénétiquement, faisant remuer à nouveau la barque. Ce coup-ci, elle esperait que sa prise retomberait dans l'eau et qu'ils pourraient avancer au plus vite.

"Tu ne pourrais pas accélerer le mouvement Serpent, je sais pas, fait quelque chose, rame, fait souffler le vent pour qu'on rejoigne les autres. Dans quelques instants ils seront hors de notre vue, regardez !"

D'une main tremblante, elle pointa du doigt la brûme qui se refermait déjà sur l'arrière de l'embarcation du capitaine. Même si miraculeusement, Serpent parvenait à la dissiper, cela n'éloignerait pas l'image de l'affreux crâne gravé dans l'esprit de la magicienne, alors même qu'elle se refusait à l'observer. Qu'était-ce donc ? Elle fouilla alors dans sa tête à la recherche d'une créature, dans sa mémoire, qui aurait pu posséder un crâne aussi volumineux doté de dents incroyablement dangeureuses, vivant dans les marécages. Cependant, les divers ouvrages qu'elle avait pu consulter durant sa vie n'avaient été tous que des gravures, probablement peu représentatives de l'horreur de cette réalité-ci.

Jet de réaction de Glorael : 69
Jet de réaction de Nerion : 85.
Jet d'observation de Nerion : 97

Le crâne ne semble pas être ce qu'il semble et c'est quand Serpent cherche à la faire choir de sa rame qu'il se rend compte que quelque chose cloche... Et pas qu'un peu.... Le crâne s'accroche, colle pour être précis, avant d'un coup de se dégager, laissant la place à plusieurs trucs affreux et gluants :


Glorael, sort sa propre pagaie et découvre le même genre de bestiole. D'un coup d'épée, il l'évacue, laissant une trace de la taille d'un yus sur un bon tiers de l'épaisseur de la pagaie.

Nerion, immédiatement, jette un coup d'oeil à la coque de votre rafiot. Il s'en relève, sans avoir la moindre envie de plaisanter.

"C'est la bestiole qui a laissé la marque. Ce sont des xylophages. Et y en a une demi-douzaine accroché à la coque."