Promenons-nous dans les bois - Chapitre IIPromenons-nous dans les bois
Chapitre III
L'humoran était paniqué. "Ils" allaient arriver, et ça risquait d'être vilain.
Heartless lui prit le bras armé et le fit s'accroupir. Il ne comprenait pas.
Il se mit à fouiller son sac. Il était plein à ras bord, c'était incroyable qu'il se déplace sans cesse avec tout ce fatras. Il en sortit un appeau, excité comme un gosse qui venait de trouver une sucrerie.
Mercurio tenait une mine déconfite, se demandant si le pirate n'aurait pas pu choisir un autre moment pour devenir complètement marteau. Le fait est que les quatre inconnus s'approchaient et que le silence était de mise. Heartless siffla alors dans son instrument, dont sortit un son particulièrement laid. On aurait dit le cri d'un sanglier violeur prêt à sauter sur tout ce qui aurait un orifice. C'était particulièrement désagréable.
Une voix, proche, commença à appeler le cochon comme s'il eût s'agit d'un animal domestique. Vu le ton de la voix, il était difficile de savoir si l'individu était vraiment tombé dans le panneau ou s'il se moquait allégrement d'eux. Mais Heartless semblait quant à lui convaincu de son subterfuge et se retenait comme il pouvait de ne pas éclater de rire. La larme à l’œil, il tendit le appeau à Mercurio.
Mais le pirate n'avait pas vu à qui il avait à faire. Il devait penser que ce n'était encore que quelques pauvres bougres dont il ne fallait pas tant se méfier et que l'humoran en faisait une affaire d'état pour peu de chose. Il ne comprenait vraiment pas la gravité du moment et ça énervait l'humoran qui devait se retenir de lui hurler dessus qu'il pouvait se mettre l'appeau à un endroit déplaisant et de ne pas lui jeter à la figure. Il se tourna vers lui avec de gros yeux, la mâchoire et les mains crispées pour lui signifier d'arrêter les frais.
Alors qu'ils restaient encore cachés dans les hautes herbes, Mercurio aurait pu jurer que les quatre personnages savaient déjà où ils étaient. Ils n'étaient pas loin. C'était difficilement compréhensible, mais il les entendait parler.
Farion n'attendit pas la suite des évènement. Il arracha soudainement l'appeau des mains du pirate et partit seul en arrière. L'imbécile.
Puis, soudain, un ultimatum :
"Porteur vous êtes devant Khynt, faites un choix, la mort ou l'obéissance à vos colliers." Il ne comprenait pas. Qui était ce Khynt ? Quel rapport avec les colliers ?
Quoi qu'il en soit, ils en savaient plus qu'eux, c'était évident. Et ils étaient piégés.
Mercurio se sentait idiot. Il aurait dû partir ailleurs, loin de Heartless, Kurag et Farion. Au moins ne pas les embarquer dans son problème. Maintenant, que faire ?
Farion était déjà en fuite. Kurag l'avait regardé partir avec un air d'incompréhension et l'imprévisible Heartless commençait à peine à comprendre le souci. Se disant que les quatre inconnus ne pouvaient pas savoir qu'ils étaient plusieurs, il chuchota le plus bas possible aux deux compères restant :
"Bon, j'vais voir c'qu'ils veulent. Vous, bougez pas, restez cachés. Mais bordel, si jamais ça part en marave ram'nez-vous direct !"Puis il se leva, le visage toujours dégoûté des évènements, bien à la vue de ce fameux Khynt et de ces trois larrons. Les bras se mouvant mollement dans l'espace pour appuyer son discours, il leur déclara :
"D'accord, d'accord. On s'calme, j'ai compris, j'suis découvert."Il fit quelques pas pour s'écarter du pirate et du fenris toujours dissimulés. Il regarda les quatre personnages.
"C'est qui Khynt ? C'est quoi l'histoire avec les colliers ?"Promenons-nous dans les bois - Chapitre IV
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi