L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 43 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Jeu 10 Juil 2014 21:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mai 2014 20:16
Messages: 63
Ainsi, un duo intriguant arpenta une ville de fauves. Deux étrangers, deux êtres qui n'avaient pas leur place ici, mais qui y étaient par hasard.

La combattante semblait gênée par le silence de l'autre. Elle n'osa pas lui demander qui il était, d'où il venait. Son regard mystérieux dirigé vers le rien et son imposant fardeau étaient assez pour le décrire, et il ne donnait pas envie qu'on lui adresse la parole. Alors qu'ils marchaient, elle se rendit compte de quelque chose à propos de lui.

Ils entrèrent dans une auberge terriblement décrépie mais anodine au milieu de cette peinture grotesque qu'était la ville d'Omyre. La symphonie des rires gras, des insultes, des pieds contre le sol, des poings contre les tables, de la vie d'une taverne remplie d'orcs, s'offrit à leurs oreilles. La femme, qui n'était pas de celles intimidées facilement par une telle ambiance, demanda deux breuvages au nain qui était enchaîné au comptoir.

Elle désigna une table libre dans un coin, ils s'y assirent. L'ynorien posa son bagage contre le mur : dans une auberge kendranne, il aurait certainement eu des ennuis, mais ici, ce n'était qu'un objet morbide et fantaisiste dans une taverne remplie de donneurs de mort. Peut-être même que les orcs là-bas ne connaissaient même pas les cercueils, peut-être leur peuple ne s'était-il jamais donné la peine de respecter ses morts.

La jeune elfe s'assit devant lui et elle le regarda dans les yeux pendant un court instant, mais n'y trouva rien, ou du moins pas grand-chose. Elle porta la main à son sac, et en sortit un morceau de papier et un crayon. Elle le regarda dans les yeux une nouvelle fois.

- Je peux t'aider encore faut-il que tu me dises ce que tu souhaites de ma part.

Bien fortuné, celui qui était parvenu à trouver une âme généreuse dans cet enfer de civilisation. Mais le jeune homme à la queue de cheval resta un moment sans répondre. Était-il donc un imbécile incapable de ressentir la moindre gratitude, ou bien ne savait-il tout simplement pas exprimer sa reconnaissance ? N'empêche qu'il se saisit du crayon et rapprocha le parchemin, et qu'il y grava ce simple mot avant de le lui montrer :

"Or".

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 11 Juil 2014 12:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Toujours aussi silencieux, son regard inexpressif ne m'aidait absolument pas à comprendre ce qu'il se passait dans sa tête et ce qu'il en était de cette boîte. Finalement, l'ynorien obtempéra et attrapa le fusain afin de graver deux lettres sur le parchemin, deux lettres qui me surprirent grandement.

"OR"


(Il veut mon argent ?!)
(A quoi tu t'attendais ?)
(A tout sauf à ça à vrai dire...)

J'étais quelque peu déçue de cette demande et je ne savais trop comment y répondre. Autant y aller franc jeu avec le jeune homme.

- "Si tu veux de l'or, je ne peux vraiment accéder à ta demande. Il y a quelques heures j'arpentais les pavés des enfers. Je suis revenue d'entre les morts ici au temple de Phaïtos et j'ai perdu toute ma bourse. Le peu d'argent que j'ai récupéré va me servir à payer les réparations de mon bouclier."

Maintenant qu'il connaissait mon passé récent, il pourrait se rendre compte que je ne pouvais décemment accéder à sa requête. Cependant j'avais une petite idée derrière la tête qui pourrait l'aider.

- "Je suis une bonne combattante, je pourras facilement te faire gagner de l'argent en te faisant parier sur ma victoire à l'arène. Ce serait un bon moyen pour toi de gagner une belle somme de yus. Par la suite, je pourrais peut être t'aider pour ce qu'il y a dans ton cercueil. Mais sache que je ne pourrais rester bien longtemps avec toi, j'ai des choses à faire à Kendra Kâr, des gens m'y attendent."

Véridique, Ehemdim et la guilde comptaient sur moi à Kendra Kâr. Je me demandais bien d'ailleurs ce qui se passait à Equilibrium en mon absence. Depuis que j'avais récupéré la place de mon père, je n'avais pas fait grand chose pour la guilde. Cela me donnait une motivation supplémentaire pour rentrer rapidement à la cité blanche.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 11 Juil 2014 22:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mai 2014 20:16
Messages: 63
La jeune femme resta bouche bée un instant. Certes, elle avait demandé en quoi elle pouvait l'aider, mais peu d'humains étaient capables d'exprimer leur souhait avec aussi peu de tact.

- Si tu veux de l'or, je ne peux vraiment accéder à ta demande. Il y a quelques heures j'arpentais les pavés des enfers. Je suis revenue d'entre les morts ici au temple de Phaïtos et j'ai perdu toute ma bourse. Le peu d'argent que j'ai récupéré va me servir à payer les réparations de mon bouclier. Je suis une bonne combattante, je pourris facilement te faire gagner de l'argent en te faisant parier sur ma victoire à l'arène. Ce serait un bon moyen pour toi de gagner...

Il avait commencé à se curer le nez. Son attention se concentra sur la chope de bière qu'il lui avait été offerte. Il la prit, tâta le liquide des lèvres, grimaça un peu, puis en prit une grande gorgée, avant de débourser le tout sur la table.

- Huhhh...

Il n'avait rien écouté. Alors que la paladine semblait attendre une réponse, il fit une deuxième tentative, garda l'alcool dans la bouche une ou deux secondes, mais le résultat fut le même, le breuvage coula une nouvelle fois sur la table de bois.

A une table voisine, cependant, discutaient deux humains à la gueule patibulaire. L'un jouait avec son couteau, et l'autre s'enfilait de la bière comme si il avait été garzork de pur sang. Ils étaient trop mal habillés pour être des soldats, mais ils étaient aussi trop imbus de leur personne pour faire penser à de simple gueux ou bandits égarés.

- Deux jours... deux jours qu'on traque ce fils de pute et toujours pas la moindre piste. Il a disparu dans la nature, comme ça, paf, évaporé le gars. Cet enfoiré de Hong.
- Moi j'dis, ce genre de bâtard ne f'ra pas long-feu, avec la réputation qu'il se trimballe en Ynorie.
- Hong, l'assassin, la Lame sans Ombre... T'as raison, ce genre de gars peut pas disparaître. Trop connu. J'te parie que de tas de politicards corrompus ou de fanatiques complètement fêlés seraient encore prêts à payer ses services.
- Les extrémistes dans son genre, ouais, ça peut pas rester longtemps dans l'ombre.
- A moins qu'il soit mort.
- Pas possible. Au fait, tu sais qu'il a un fils ?
- Le fils ? T'es marrant toi, on sait ni son nom, ni celui d'sa mère, ni à quoi y ressemble... Le coup du fils, c'est une rumeur. Pour brouiller les pistes.
- Fils ou pas fils, un marché c'est un marché. Hong et toutes ses connaissances... morts ou vifs.
- Couic.


Le plus costaud mima la décapitation des têtes mises à prix.

Le jeune ynorien avait observé cette conversation avec une attention qui ne lui ressemblait pas, comme si son regard s'était éveillé. De la même manière que ses yeux s'étaient allumés lorsque la femme avait touché au cercueil de bois qu'il trimballait.
Après avoir longuement fixé ces deux énergumènes, le garçon à la queue de cheval reporta son attention sur son interlocutrice agacée. Dans son regard, normalement vide de toute expression, se lisaient à la fois l'inquiétude et la défiance. Son pied toucha le bord du cercueil, et sa main glissait lentement derrière ce dernier.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mer 16 Juil 2014 16:40 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
La nuit passe, et si mon corps se repose, mon esprit ne parvient pas à trouver le sommeil. Après plus de deux jours de route me séparant des havres noirs, à repousser ces pensées, à les refouler au plus profond de moi pour qu’elles ne surgissent pas, voilà que maintenant, au cœur de la cité des ténèbres, au sein même de ceux contre qui je me suis toujours battu, qu’elles refluent, qu’elles remontent à la surface, alors que me retourne encore et encore sur cette couverture de fourrure, tentant inexorablement d’y échapper. En vain, bien entendu, car maintenant que je ne dois plus faire attention à un environnement inhospitalier, à mon sens de l’orientation, à la crédibilité de mon déguisement… Mon esprit est trop vide, et elles viennent. Oppressantes, viles et sournoises, elles s’insinuent en moi et dévorent les heures de la nuit jusqu’à ce que les lueurs d’une aube pâle et morne naissent, dans les trous de la toiture sous laquelle je m’abrite. Ça y est… Le jour J. Dans quelques heures, je la reverrai. Elle. Mais cette fois, sans témoin, sans spectateur…

Je laisse couler un fin filet d’eau de ma gourde sur ma peau verte d’orque trapu. Je hais déjà cette apparence fausse qui m’éloigne de ma propre forme… Et finalement, de ma liberté.

(Plus pour longtemps, mon Cromax. Plus pour longtemps.)

Lysis. Elle se manifeste enfin, après tout ce silence, où chacun dans un recoin de mon esprit, nous nous évitions. Je saute sur l’occasion pour provoquer le débat. Car il le faut. Nous devons être unis, pour ce soir. Elle ne peut plus me jouer de tour comme elle l’a fait ce soir-là, au chantier naval, promettant ma vie au service de la Reine Noire sans même me consulter.

(Rien n’est moins sûr. Sais-tu vraiment où nous sommes ? Sais-tu vraiment pourquoi nous sommes là ?)

(Bien sûr ! C’est moi qui nous y ai menés.)

Sûre d’elle, elle ne laisse même pas le temps de la réflexion pour répondre. Si tant est qu’une faera ait besoin de réflexion…

(Était-ce la seule solution ? N’y avait-il pas d’autres moyens de nous en sortir ?)

(Bien sûr que si, il en existait. Tu aurais pu courber l’échine devant Oaxaca, et te laisser marquer au fer rouge comme un chien, comme un esclave. Comme l’une de ses possessions. Ton ami shaakt l’a fait. D’autres l’ont fait. Ils ont une place sûre, maintenant. Sous les ordres de Khynt. Des valeurs pour leur armée. Était-ce ce que tu voulais ?)

Les ordres, la rigueur militaire, la soumission à une autorité omniprésente… Et cette marque ! Je porte déjà celle de Phaïtos, sur la nuque… Dois-je me parer de celle de sa nièce ?

(Non. Non, bien sûr que ce n’étaient pas là mes désirs. Soldat d’une armée répandant le chaos, tuant sans pitié, envahissant les autres peuples sans la moindre considération pour la vie.)

(Il me semblait bien. Souhaitais-tu, alors, accompagner les autres ? Les fuyards ? L’elfe blanche, la mage de feu et son compagnon poète. Un dragon, le plus dangereux que cette terre ait porté, est à leurs trousses à l’heure actuelle. Souhaites-tu leur sort ?)

(J’aurais pu leur apporter du soutien, les aider à fuir. Je connais des lieux sûrs. J’aurais pu les mener au Palais de la Roseraie de Soie, et les abriter en mes murs. J’aurais pu leur montrer les passages dans les montagnes pour rejoindre Kendra Kâr par une voie secrète.)


(Ou mourir en leur compagnie, rôti par la monture dressée par ton propre sang.)


Sisstar, ma sœur, palefrenière du Dragon Noir. Mon ennemie depuis plusieurs années maintenant. Et pourtant, jamais je ne l’ai personnellement affrontée. Comme un éternel chassé-croisé où nous ne pouvons mutuellement nous atteindre.

(Nous ne serions pas forcément morts. Il y avait un espoir. Je crois en leur fuite, même sans mon aide.)

(Soit. Et une fois le dragon semé, qu’aurais-tu fait ? Tu serais rentré à Kendra Kâr pour ne plus en sortir, de peur d’être persécuté par cette créature de l’ombre à laquelle tu aurais tourné le dos ? Tu te serais vautré dans un confort faste, mais désormais à ta portée, parmi la noblesse prétentieuse locale ? Aurais-tu mis fin à ta carrière d’aventurier pour rester passif, au Temple des Plaisirs, à manger, boire et baiser sans plus te soucier de rien ?)

Perdre l’aventure… Si tôt. Prendre ma retraite. L’ennui aurait vite fait de m’avoir, et j’aurais été rapidement malheureux, tournant comme un lion en cage, privé de tout ce qui m’est cher. J’en serais venu à être écœuré même de la vie, ce si précieux don.

(J’aurais pu retourner vivre à Tulorim, loin de tout ça. Repartir de zéro, retrouver les traces de ma jeunesse, de mon passé. De ma famille.)

(Ressasser le passé ? Vraiment ? Toi qui aime tant le présent, l’action, les moments vécus à pleine puissance ? Où aurais-tu cherché ? Sur les ossements désormais décomposés de ce taurion qui t’a éduqué ? Tu n’as jamais été si proche de ton histoire, de ta famille qu’ici, à Omyre.)

(Sisstar n’est pas ma sœur. Elle n’a fait que lui voler son corps. Elle ne sait rien de ma famille.)

(Oh, crois-tu ? Elle aurait sélectionné un être sans connaître ses pouvoirs et origines ?)

Non, bien sûr… Je sais que Lysis a raison, et que si je dois trouver des informations sur ma famille, c’est auprès d’elle que je les trouverai le plus facilement.

(J’aurais pu lui soutirer, tôt ou tard. La piéger et la faire parler.)

(Tu aurais pu, oui. Et aurais ainsi risqué vainement ta vie. Et au nom de quoi ? D’une prétendue idéologie qui s’auto-proclame comme étant le Bien incarné.)

(Comme Oaxaca est le Mal, oui. Parfaitement.)

(C’est ridicule. Insensé. Je te croyais moins naïf. En fait, je te sais moins naïf. La méchante Oaxaca… Ce n’est qu’une image politique que le Roi de Kendra Kâr fait passer pour excuser ses crimes contre des peuples qu’il méconnait, méprends et veut voir rayés de la carte. Kendra Kâr et Omyre se valent, à ce niveau là. Ils sont aussi belliqueux l’un que l’autre. Le reste n’est qu’une question de point de vue. Comme dans toute guerre, il n’y a pas de gentils et de méchants. Il y a juste deux camps, dont l’un finit par être plus fort.)

(Kendra Kâr représente l’ordre, la loi, la justice. Ce sont des valeurs qu’Oaxaca repousse.)

(Oui, Oaxaca prône le chaos, le désordre, la liberté. Plutôt que le contrôle, la répression et la création de castes sociales se basant non pas sur la valeur personnelle des gens, mais sur leur propension à se remplir les poches. Tu parles d’une justice… Te correspond-elle vraiment ?)

Elle m’a déjà parlé de ceci. M’associant davantage au chaos qu’aux lois. Et… je n’avais su alors trouver de contre argument. Un peu comme maintenant, d’ailleurs. Car au fond de moi, je sais qu’elle a raison. Je ne suis pas méchant, je n’ai pas un mauvais fond. Si je peux aider, je le fais volontiers, et plutôt deux fois qu’une. Surtout s’il y a une récompense à la clé. Car oui, je suis un opportuniste, mais volontaire et aidant. Et s’il n’existe pas de réelle différence entre Kendra Kâr et Omyre sur l’alignement général, qui suis-je pour les juger, l’une comme l’autre ? Je sais que les orques sont aussi unis que les troupes humaines, au combat. Qu’ils regrettent leurs morts et les honorent. Qu’ils aident leurs compagnons avec toute la fougue et la fureur qu’on peut trouver dans un combat. Deux camps égaux… La seule différence, c’est cette loi. Cette barrière qui obstrue la liberté. Les riches contrôlent la loi, et les pauvres la subissent. La noblesse, chez les kendrans, n’est que de sang, et non d’actes. Ici, pour sortir du lot, il faut prouver sa valeur par ses actes, et non par des discours de menteurs prônant des valeurs qui n’en sont pas, où qu’ils bafouent plus souvent encore que leurs détracteurs. Lysis profite de la faille qui s’ouvre en moi pour renchérir.

(Ce que j’ai proposé à Oaxaca, Cromax, c’est que tu gardes ta liberté. Que tu l’aides à répandre le chaos sans t’associer ouvertement à elle. De ne pas te faire mal voir d’un camp… ou de l’autre. Ou mieux : de bien te faire voir des deux. Et là, les possibilités sont infinies, et tu pourras réellement faire ce que tu veux. Protéger la veuve et l’orphelin ou piller de riches marchands. Tuer ou épargner. Les clés seront dans tes mains, et non dans celles d’une loi arbitraire qui serait au-dessus de toi.)

Pas de loi… Seulement la mienne. Mes envies. Ma liberté. Lysis me connait mieux que moi, en vérité. Je suis éberlué de le voir, maintenant. Et honteux de m’être si souvent insurgé contre ce qui, finalement, fait l’essence de mon être. Car oui, je suis un tueur sans foi ni loi. Un aventurier valeureux, sans Roi ni compte à rendre. C’est ce que je suis… Et c’est ce vers quoi je me dirige. Cette conversation avec Lysis, je suis content de l’avoir eue. Elle n’a clairement pas la conclusion que je voyais. Au contraire… Elle a su faire valoir son point de vue, et le faire mien. Et j’accepte, désormais, cette destinée qu’elle m’a choisie, et qui est la meilleure pour moi.

La journée a déjà bien avancé, en vérité, lorsque je reprends pleinement conscience de ma situation. Plongé dans mes pensées, dans ma conversation, je suis resté immobile, hagard, assis sur cette paillasse moisie. Il est temps d’agir : mon avenir m’attend. Et je dois trouver cette fameuse boutique avant le crépuscule. Me revêtant de cette cape de fourrure ayant fait ma couche, je sors de la chambre et balance sans un mot une pièce pour payer le nain qui tient l’auberge puante où j’ai passé la nuit. Je sors, dans mon apparence d’orque. Une apparence que je ne garderai pas longtemps.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Lun 21 Juil 2014 16:24 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
La réaction de l'humain fut plus qu'incroyable. Moi qui pensait que tous les humains étaient coutumier de cette boisson, je venais de tomber sur le seul qui n'appréciait pas une bonne bière bien fraîche. Mais par tous les dieux, ce n'était pas un homme, c'était un gamin pour avoir une telle réaction. Par deux fois, il recracha le breuvage sur la table, manquant de m'éclabousser la seconde fois.

(Non mais sérieusement !)

Je m'apprêtais à lui crier dessus pour son manque de bonne manière lorsque son attention fut attiré par une conversation entre deux hommes à la table d'à côté. Mal habillés mais pas trop mal équipés, ils ne m'inspirèrent pas confiance. Leur discussion confirma ma première impression. Ils parlaient d'un certain Hong, un assassin d'Ynorie que ces deux hommes recherchaient activement pour récupérer une belle somme d'argent.

(Des tueurs à gages ?)
(J'en ai bien peur mais écoutons la suite.)

J'avais envie de comprendre pourquoi mon interlocuteur muet s'intéressait à cet échange fort peu habituel. Les deux hommes se mirent alors à parler de la possibilité que cet assassin ait un fils que personne ne connaissait. Il y avait un contrat sur la tête de toute la famille apparemment. Personne ne méritait de mourir pour les crimes de son père encore moins un fils et une femme, tous deux innocents. Je ne le permettrais pas !

L'ynorien tourna alors le regard vers moi et j'y vis quelque chose que me fit peur, des sentiments alors que jusqu'à présent ses yeux étaient vides. Il était inquiet et avait peur de ce que ces deux hommes venaient de dire. Presque par instinct, le pied du jeune garçon toucha le cercueil tout comme sa main. Et si ...

(Non ! Impossible !)
(Tu m'expliques ?)
(As-tu remarqué la réaction de l'ynorien suite à cette conversation que nous avons écouté ?)
(Oui, il a pris peur de ce qu'il a entendu, mais qui ne le serait pas.)
(C'est bien cela qui a titillé mon instinct. Jusqu'à présent, il s'est montré froid et distant, ne montrant aucune émotion à tout ce qui pouvait lui arriver, ne pipant mot.)
(Et alors ? Qu'est-ce que cela change ?)
(A juger par la réaction de l'ynorien après avoir entendu la discussion, je pense que nous avons en face de nous le fils de Hong et que dans le cercueil se trouve le père, l'assassin, la Lame Sans Ombre comme ils l'ont appelé.)
(Tu es sur de toi ?)
(Je commence à avoir de l'expérience sur les réactions humaines, les siennes l'ont trahi. Son regard inexpressif pour le moment a montré des signes de méfiance et de crainte. Je pense avoir fait mouche surtout si on considère ses légers mouvements vers le cercueil.)

De toute évidence, l'ynorien savait écrire, il savait donc lire également. Je pris la plume et sortit un morceau de parchemin sec de mon sac et y inscrivit dans ma plus belle écriture les mots suivants.

Si tu es le fils de Hong l'assassin, ta vie est grandement en danger. Je peux te protéger mais il faut que j'en sache plus. Si ma lame doit se mettre à ton service pour te débarrasser de ces deux hommes, je pourrais te donner un peu de répit.

Je lui tendis le parchemin ainsi que la plume en espérant qu'il aurait une réaction positive à moins offre. Sinon il pourrait bien s'en occuper tout seul. Je n'avais pas de temps à perdre avec une personne qui se comportait aussi mal envers son sauveur.

(Et ton égo, il va comment ?)
(Dois-je te rappeler ce qu'il s'est passé à la sortie des arènes ?)

Cette phrase suffit à lui couper le sifflet. Attendons de voir ce que l'ynorien allait faire.

_________________


Dernière édition par Aenaria le Ven 25 Juil 2014 09:40, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Jeu 24 Juil 2014 20:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mai 2014 20:16
Messages: 63
La jeune femme était outrée par son comportement irrespectueux et terriblement puéril. Cependant, elle avait écouté avec attention le dialogue derrière elle. Qui pouvait prétendre savoir ce qui se trama dans son esprit à ce moment-là, mais, après avoir déduit la situation du jeune homme, elle se remit à écrire en prenant soin de ne pas tremper le papier dans l'alcool gâché.

Elle lui montra discrètement son message. Il y était inscrit, dans une écriture des plus élégantes :

"Si tu es le fils de Hong l'assassin, ta vie est grandement en danger. Je peux te protéger mais il faut que j'en sache plus. Si ma lame doit se mettre à ton service pour te débarrasser de ces deux hommes, je pourrais te donner un peu de répit."

Les mots étaient habilement choisis et écrits, elle était indiscutablement une femme bien éduquée qui savait manier l'épée comme la plume. Cela suscita l'étonnement chez celui qui était le fils d'un assassin, père et fils, tous deux condamnés à mort par leur patrie. Bien que visiblement intrigué par cette réponse, il n'oublia pas pour autant les deux lourdauds. Son visage reprit un air impassible et il grava ces mots sur le papier, faisant pour la première fois preuve d'un soupçon d'intelligence. Il tendit le papier à la jeune femme, mais là encore, la réponse était loin d'être satisfaisante. Son écriture était bancale et trop inclinée, comme celle d'un gaucher contrarié. Les mots étaient rares et les concepts aussi courts qu'obscurs.

"Je ne t'ai rien demandé. Tu me sauves parce que tu es plus forte que moi." Avait-il écrit.

Cependant, avant qu'elle ne le gronde à nouveau, il refit glisser le papier sur la table jusqu'à lui, et continua d'écrire. Quand il lui renvoya le papier, voilà ce qu'il y était écrit.

"Je ne t'ai rien demandé. Tu me sauves car tu es plus forte que moi.
Si tu n'as pas d'or, je vais te suivre. En t'observant, je deviendrai fort."


Après avoir écrit cela, il fixa la guerrière dans les yeux.


"- Fils... Dans le monde, on fera parfois preuve de générosité à ton égard. Méfie-toi des gens généreux, car certains ne feront que t'engraisser pour nourrir leur bonne conscience. En t'aidant, ils t'affaibliront, et tu finiras par dépendre d'eux. Ne leur soit pas reconnaissant, tu ne leur dois rien.
- ...
- Idiot ! Ne mélange pas tout ! Ce n'est pas parce que j'ai pitié de toi !"

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 25 Juil 2014 10:06 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
L'ynorien sembla mesurer le poids des mots que j'avais inscrit sur ce nouveau morceau de parchemin. Une expression de surprise s'afficha sur son visage avant que la neutralité la plus parfaite ne revienne au galop.

(Chassez le naturel...)

Si c'était vraiment le fils d'un assassin et si il était lui-même un assassin, de père en fils, la tradition a pu se retrouver, tout comme entre mon père et moi, il se devait de montrer un visage impassible. Il prit alors la plume et écrivit une première ligne d'une écriture plus maladroite que la mienne. Il finit par me tendre une première fois le parchemin avant de se raviser et de le récupérer pour y ajouter une nouvelle ligne. Le parchemin revint finalement devant mes yeux et les mots que j'y découvris me laissèrent perplexe.

Je ne t'ai rien demandé. Tu me sauves car tu es plus forte que moi.
Si tu n'as pas d'or, je vais te suivre. En t'observant, je deviendrai fort.


Il avait raison sur le premier point, il ne m'avait rien demandé. Pour le deuxième point, c'était faux. Je ne l'avais pas sauvé parce que j'étais plus forte mais parce que c'était ma nature d'aider les gens, ce n'était pas pour rien que j'étais une paladine maintenant. Enfin, il souhaitait me suivre et m'observer pour devenir plus fort. J'étais flattée d'un tel compliment, peut être était-ce le but de cette dernière phrase, flatter mon ego.

Je repris la plume alors que Hong me fixait droit dans les yeux et lui répondit en ces termes.

Certes, tu ne m'as rien demandé mais sache que sauver les gens fait parti des principes que je défends, c'est ma raison d'être, c'est pour cela que je suis un soldat de l'armée sindel et que je suis devenue une paladine. Effectivement, je n'ai pas d'or mais si jamais tu veux me suivre, si jamais je devais engager un combat difficile, ne te mets pas en travers de ma route. Je ne veux pas m'inquiéter pour toi mais si tu veux vraiment apprendre, je peux te former.

Je lui fis repasser le parchemin et attendit de voir sa réaction mais également sa réponse.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Dim 27 Juil 2014 18:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mai 2014 20:16
Messages: 63
Elle leva un sourcil, lui renvoya son regard et se remit à écrire. Cette fois, ses mots semblèrent résonner avec une pointe d'orgueil.

"Certes, tu ne m'as rien demandé mais sache que sauver les gens fait partie des principes que je défends, c'est ma raison d'être, c'est pour cela que je suis un soldat de l'armée sindel et que je suis devenue une paladine. Effectivement, je n'ai pas d'or mais si jamais tu veux me suivre, si jamais je devais engager un combat difficile, ne te mets pas en travers de ma route. Je ne veux pas m'inquiéter pour toi mais si tu veux vraiment apprendre, je peux te former."

Hong lut tout cela, puis laissa filtrer ce bruit habituel, un signe d'agacement...

- Tch.

... avant de se lever de sa chaise, et de sortir de la taverne avec son cercueil, sans faire attention aux chasseurs de tête qui en étaient revenus à parler de femmes et de richesses, ou à la paladine. Une fois sorti, il s'adossa tout simplement sur le mur à côté de l'entrée. Il l'attendait.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Jeu 7 Aoû 2014 22:39 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Ce jeune ynorien avait vraiment un comportement étrange. Il lut attentivement ce que je venais de lui écrire avant d’émettre ce son que j’avais déjà eu l’occasion d’entendre. Puis sans autre forme de procès, il sortit, traînant son fardeau avec lui, passant lentement à côté des deux chasseurs de primes qui ne firent absolument pas attention à lui. Je poussais un léger ouf de soulagement lorsqu’il se retrouva dehors avant de m’entretenir avec ma conscience.

(Franchement, tu en penses quoi ?)
(Il semble clairement démuni et est en grand besoin d’assistance.)
(C’est bien ce que je me disais. Cependant son comportement prouve le contraire. Il a envie d’être aidé mais également de faire ses preuves et de prouver qu’il peut se débrouiller tout seul notamment face aux deux zigotos à ma droite.)
(Qu’est-ce que tu vas faire ?)
(La tout de suite, lui apprendre l’humilité. Il est sorti pour m’attendre alors qu’il sait pertinemment que j’ai besoin de récupérer. Il va donc rester dehors toute la nuit jusqu'à ce que je me sois reposée. Cela lui rentrera peut être un peu de plomb dans la tête.)
(Je ne te pensais pas aussi méchante.)
(Ce n’est pas méchant, loin de là. La patience est une vertu au combat, il veut apprendre avec moi, alors ce sera sa première leçon.)

Buvant ma chope d’une traite, je la reposai vivement sur la table. Je récupérai mon matériel d’écriture et les parchemins avant de rejoindre le comptoir.

- « Combien pour une chambre et un bain chaud ? »

Le pauvre bougre derrière le comptoir leva les yeux vers moi et les écarquilla grandement avant d’avaler sa salive. De la peur pouvait se lire dans ses yeux, mais que lui avais-je fait pour lui inspirer ce sentiment ?

- « Pour vous… C’est sur le compte de la maison… Ne faites pas de dégâts dans mon établissement s’il-vous-plaît. »

J’eus un petit sourire en coin en comprenant que ce monsieur avait du me voir à l’œuvre dans l’arène ou bien qu’il avait du entendre parler de ce combat. Pratique !

- « Dans combien de temps le bain ? Et sera-t-il dans ma chambre ? »

Il siffla entre ses dents et aussitôt une jeune garçon arriva en courant. Il lui glissa quelque mots à l’oreille et je vis le gamin repartir aussi vite qu’il était arrivé.

- « Vous pouvez prendre la plus grande chambre de l’établissement. Elle se trouve à l’étage, au fond à gauche. Voici la clé. Le bain devrait être prêt dans 5 minutes. »

- « Merci bien. Et rassurez-vous, je ne vous ferais rien. »

J’attrapai la clé qu’il me présentait et prit la direction qu’il m’indiqua du menton. Une volée de marches plus tard et je me trouvais à l’étage. A gauche, au bout du couloir, il n’y avait qu’une porte. L’ouvrant je découvris le petit garçon qui était en train de remplir un bac d’eau chaude. Il prit peur en me voyant arriver, je me fis le devoir de le rassurer.

(Ta tenue ne va franchement pas aider.)

Crystallia avait raison, j’étais couverte d’hémoglobine et de blessures qui saignaient encore partiellement. Difficilement, je mis un genou à terre et regardai dans les yeux avec toute la gentillesse du monde ce garçon.

- « Je ne te veux aucun mal. Si je suis dans cet état, c’est parce que je me suis battue aux arènes il y a peu pour défendre ma liberté. Comme tu peux le voir, le combat fut rude et ce bain chaud derrière toi, me fera le plus grand bien. Jamais, au grand jamais je ne m’attaquerai à un enfant sauf si ce dernier avait perpétré un crime horrible. Est-ce que tu as fait quelque chose de grave aujourd’hui ? »

- « Non madame. »

- « Alors tu n’as rien à craindre de moi. »

Il esquissa un léger sourire avant de prendre le seau qui se trouvait à côté de lui pour sortir de la chambre. M’avançant vers le baquet, je pus constater qu’il était déjà bien plein. En attendant le remplissage, j’inspectai la chambre du regard. Un lit, une commode avec un miroir et une chaise, voilà la mobilier. Une fenêtre crasseuse donnait sur la route, ce devait être relativement bruyant ici. Peu importait, le bruit ne me dérangeait pas pour trouver le sommeil.

Le petit garçon toqua à la porte avant d’entrer et de remplir un peu plus le baquet avant de repartir aussi vite. Je me dirigeai alors vers le lit et défis les draps pour regarder la propreté du couchage de plus près. Pas de puces à l’horizon cela suffirait parfaitement pour cette nuit. Petite note à moi-même pour trouver un moyen de quitter rapidement cette ville de fous.

Encore une fois le garçonnet fit son apparition et ajouta un seau d’eau supplémentaire et repartit. Je ne savais trop où il allait chercher l’eau mais ce ne devait pas être trop loin de la chambre de toute évidence pour être aussi rapide. Il était temps pour moi de regarder l’étendue des dégâts de plus près. Je retirai mes bottes, mon sac, mes armes et ma cape. Avec ce poids en moins sur moi, je pus bouger un peu plus librement. Néanmoins, les quelques mouvements que je venais d’esquisser me tirèrent de vilaines grimaces.

(Ne force pas trop pour le moment.)

Mes plaies encore ouvertes se mirent à suinter un peu plus. J’avais besoin de m’occuper de cela au plus vite mais pour le moment, ma réserve magique était à sec, j’étais incapable de faire monter mes fluides de lumière dans mes mains pour me soigner dignement. Ce fut le moment que choisit mon serviteur du soir pour faire encore une fois son entrée. Il vida encore son seau et se posta face à moi.

- « Vous avez besoin d’autres choses ? »

- « Ce n’est pas de refus. Pourrais-tu m’amener une bassine d’eau froide, du savon, du fil et une aiguille ainsi que des linges propres s’il-te-plaît ? »

Il ne semblait pas comprendre le sens de ma requête.

- « Vous voulez faire de la couture à cette heure ? »

Je ne pus m’empêcher de sourire face à cette insouciance. Le rire me tira ensuite une grimace avant que je ne puisse lui répondre.

- « Non loin de là. J’ai besoin de fermer la blessure que j’ai à la jambe et malheureusement, ma magie ne peut m’aider. Il faut donc recourir aux bonnes vieilles méthodes. Tu peux me trouver tout ça ? »

- « Bien sur madame. J’y vais de suite. »

Il s’en alla en courant. Une chose était sure, je ne lui faisais absolument plus peur. J’ôtai tout mon équipement, brassards, diadème et cuirasse, ne gardant que ma robe et mes bijoux. Le collier de mon frère, symbole de ma quête de vengeance pour ma famille, ma bague de fiançailles, symbole de mon engagement envers Ehemdim et mon anneau de l’ouroboros, symbole de mon appartenance à Equilibrium. Ces trois objets représentaient ma vie actuellement.

L’enfant revint dans la pièce et me présenta sur un plateau tout ce que j’avais demandé. J’ouvris la bourse qui était toujours à ma ceinture et en sortit une pièce de 10 yus que je lui donnai.

- « Merci pour tout. »

Il écarquilla les yeux de joie et de surprise, c’était probablement plus qu’il n’avait jamais possédé dans toute sa jeune vie.

- « Merci à vous ! »

- « Fais-en bon usage. »

- « Oui madame. Vous avez besoin d’autre chose ? »

- « Revient dans trente minutes pour enlever le baquet. J’ai vu qu’il était monté sur roues mais qu’elles étaient calées. Tu pourras le pousser tout seul ? »

- « Papa viendra m’aider. »

- « A tout à l’heure alors. »

Il s’en alla avec un magnifique sourire sur les lèvres, il prit le soin de bien refermer la porte derrière lui. Dans 35 minutes, je serais dans ce lit à dormir. L’ynorien m’attendra jusqu’à demain matin. Je retirai les derniers morceaux de vêtements que j’avais sur moi et constatai les dégâts en voyant le sang des orques qui s’était mélangé au mien. Je comprenais pourquoi mon apparence faisait peur aux gens.

Je balançai au loin cette robe, attrapai le savon avant de chercher du regard une serviette pour me sécher. Elle se trouvait sur le bord du baquet, parfait. Je mis ma main dans l’eau pour constater la bonne température de l’eau avant d’enjamber le bord, y plongeant d’un coup non sans retenir un cri de douleur. L’eau chaude fit du bien à mes muscles mais entraîna le saignement de mes différentes plaies. Rapidement l’eau devint rouge, je me savonnai tout le corps et les cheveux et me rinçai rapidement avant que je ne ressorte complètement rouge.

Je me relevai et sortis du baquet. J’attrapai la serviette et ne séchai que les parties de mon corps qui ne saignait pas et rejoignit le miroir pour constater à quel point le combat avait été rude. J’avais des bleus sur tout le corps, ils mettraient plusieurs jours à disparaître complètement. Des coupures un peu partout mais surtout celle de ma cuisse qui saignait encore.

J’attrapai mon sac et en sortis des vêtements propres que j’enfilai tout en évitant de grimacer à chaque mouvement. Je m’installai sur la chaise avec le plateau que m’avait ramené le garçon. Je pris le fil que je passai dans le chat de l’aiguille avant de faire un bout à une extrémité. Heureusement que j’avais suivi un stage intensif de soins aux blessés durant ma formation sinon, je serais incapable de le faire. Mes mains ne tremblant pas et étant précises, je pouvais aisément recoudre mes camarades en ne laissant qu’une légère cicatrise. Aujourd’hui ça allait être le baptême du feu sur moi-même.

Serrant les dents d’avance, j’attrapai la peau de ma jambe et la pinçai au niveau de la coupure. Contractant mes abdos, j’essayai d’absorber un maximum la douleur. D’un geste vif, je passai l’aiguille à travers les deux côtés de la blessure avant de passer par-dessus, traçant une première ligne noire. Je retins un hurlement dans ma gorge. Puis soufflant un grand coup, je répétai l’opération une deuxième fois. La douleur se fit moins importante au fur et à mesure, m’y habituant quelque peu.

Mon travail de couture dura dix bonnes minutes. Je dus recommencer l’opération 10 fois de manière rapprochée afin de refermer la plaie sur ma cuisse. Je pris un premier morceau de bandage que je trempai dans l’eau froide pour nettoyer le sang qui avait coulé autour de la coupure. Je pus alors admirer mon travail. Je ne m’étais pas trop mal débrouillée, il faudra attendre un peu pour voir le résultat.

Attrapant un bandage sec et propre, j’en déchirai légèrement un bout afin de pouvoir le nouer. Je l’apposai sur ma coupure et fit le tour de la cuisse avant de faire un lien sur l’arrière de la cuisse pour ne pas me gêner durant la nuit. Les autres coupures semblaient s’être refermé quelque peu avec l’un de mes sorts de soin durant le combat, espérons que la nuit soit tranquille pour que la cicatrisation se fasse.

J’attrapai les linges propres et les trempai de nouveau dans l’eau afin d’enlever les traces de sang de mon équipement. Une fois effectuée, je remis tout le matériel sur le plateau et attrapant le savon, je me lavai les mains dans l’eau. Je déposai ma vieille robe qui méritait de finir à la poubelle.

Je récupérai la serviette et me séchai les mains au moment même où quelques coups furent toqués à la porte de ma chambre. J’intimai l’ordre d’entrer et vis apparaître le garçon accompagnai de l’homme derrière le comptoir de tout à l’heure.

- « Est-ce que tout s’est bien passé ? »

- « Votre fils a été un véritable chevalier servant. »

- « Allez viens m’aider, laissons la dame se reposer. »

Le garçonnet alla récupérer le plateau qu’il courut déposer dans le couloir avant de venir aider son père à pousser le baquet hors de la chambre. Le père ferma la porte derrière lui et j’attendis quelques secondes pour fermer à clé pour la nuit. Je pris la direction du lit et me laissai tomber dessus sur le dos.

- « Bonne nuit Crystallia. »

- « Bonne nuit Aenaria. »

Je fermai les yeux et sombrai presqu’aussitôt dans le sommeil.

***


Alors que le soleil faisait paraître ses rayons chauds à travers la fenêtre de ma chambre, je me réveillai pleinement reposée après une longue nuit. Passant mes mains sur mon visage, je me massai les yeux afin d’effacer toute trace de sommeil et me relevai doucement. Je n’avais pas bougé d’un centimètre durant la nuit. Mes blessures ne s’étaient pas rouvertes pendant la nuit, parfait. J’étais fraîche et dispo pour attaquer la journée. Mais avant, j’avais une petite chose à vérifier. Claquant des doigts, je vis apparaître une boule de lumière devant moi qui éclaira un peu plus la pièce. Ma magie était de retour. Je me sentais comme une orpheline sans cela à présent.

Je descendis du lit et m’étirai en faisant bien attention de ne pas me faire mal. J’avais des douleurs de partout mais elles seraient supportables pour la journée à venir. Je remis mon équipement sur moi, récupérai mes armes et mon sac avant de quitter la chambre. Je passai par la pièce principale où je découvris un spectacle peu ragoutant, des hommes et des orques qui décuvaient de leur soirée d’ivresse.

Je fis un signe de tête à la personne derrière le comptoir, différente de celle d’hier soir et pris la direction de la sortie. Je retrouvai contre le mur de la taverne l’ynorien qui avait fait le pied de grue toute la nuit.

- « Première leçon, la patience est une vertu. Si ton père est vraiment la personne dont nous avons parlé hier soir, il devait le savoir. Et maintenant, tu as le choix de me suivre ou non. Je dois aller faire quelques achats notamment à la forge pour mon bouclier. »

Regardant dans le ciel, je cherchai la seule cheminée qui crachait de la fumée à une heure aussi matinale.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Lun 18 Aoû 2014 21:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 4 Mai 2014 20:16
Messages: 63
Le gamin têtu attendit la jeune femme toute la nuit. En sortant de l'auberge, beaucoup se demandèrent qui était cet étrange mendiant avec un grand coffre de bois.

Finalement, le matin pointa son nez et elle se montra à nouveau, lavée du sang des batailles d'hier. Alors qu'il continuait de la fixer, elle l'informa, un peu irritée, qu'elle allait devoir aller à la forge, et qu'elle ne voulait pas qu'il la suive. Hong ne répondit pas et se contenta de coincer sa tête dans ses bras avant de se mettre à ronfler.

Seulement, quelques minutes plus tard, il leva la tête pour trouver deux hommes en face de lui, les deux chasseurs de primes. Ils le toisaient d'un air menaçant, leurs mains sur les gardes de leurs armes :

- Hé toi, suis-nous un instant, tu veux ?

Sourd à leurs paroles, et constatant que la sindel n'était pas encore là, il se remit à faire la sieste, mais deux bras puissants se saisirent de ses épaules et le conduisirent de force dans une allée plus sombre, bien à l'abri des regards. Ils tirèrent aussi son cercueil avec lui, et au final, il ne resta plus aucune trace du fils Hong devant l'enseigne du Rat Putride, juste une bourse pleine de quelques Yus qui était tombée de sa poche à l'endroit où il s'était assis.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Ven 24 Juil 2015 04:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
La porte grinçait, les planches au sol grinçaient, les chaises et les tables grinçaient et par conséquent sous ce crissement désagréable, ses dents aussi, se mirent à grincer. Hrist garda une main sur son arme et observa. Les gobelins ne firent pas attention aux visiteurs, ils festoyaient et les autres buveurs jouaient aux dés silencieusement. Un cliquetis de chaîne qui trainaient à terre rappelèrent à Hrist que la seule personne à s'occuper des lieux était un nain, un ancien prisonnier de guerre qui en voyant le trio arriver comprit que les armes sorties des guerriers et la main sur le fourreau de l'assassin n'était pas de bonne augure. Il s'approcha, ses lèvres derrière sa barbe fournie tremblèrent et il essaya d'articuler quelque chose :

" J'sers un verre de gnôle maison ? " Hésita-t-il.

Hrist lui fit un petit sourire et se pencha, imitant presque une mère qui parlerait à son enfant, elle lui dit d'une voix rieuse et naïve.
" C'est ça. Un bon verre. De la bouteille que tu as en cave. Prends ton temps. "

Il recula abasourdi par le ton employé et s'en alla renfrogné avec la légère appréhension de retrouver une catastrophe en salle à son retour. Il marmonna : " Va encore foutre le bordel, j'en ai marre, c'toujours moi qui répare... Grmmbl. T'jours moi qui m'y colle. " Et disparu.

Hrist se tourna vers un des hommes et dit doucement :
" Les gobelins sont assez pleutres, je vais tuer le chef, assurez-vous que les autres ne fuient pas ou que ça ne vire pas en castagne générale. Tous ici peuvent être sacrifiés alors au moindre geste suspect, tuez. "
Elle reçu un hochement de tête comme approbation et se dirigea doucement vers l'assemblée des gobelins qui, un à un, remarquèrent la femme qui s'approchait. Ils n'avaient pas vu qu'elle venait de dissimuler sa lame le long de sa manche.

" Rastagagnarak ? C'est bien toi ? " Dit-elle en approchant le gobelin le mieux armé. Celui-ci fit un petit signe de tête et vida son verre. Les quatre autres gobelins restaient sur leurs gardes.

Hrist eut un petit éclat de rire cristallin et dit alors : " Je suis ravie de te rencontrer. Fiori te salue bien. "

En un éclair, la lame glissa de sa manche et Hrist frappa d'estoc pour plonger son arme dans la poitrine du gobelin. Un éclair doré interrompit le mouvement, Hrist reçut une violente contraction qui secoua son bras armé et l'empêcha d'arriver à destination.

Le gobelin lâcha son verre, les autres ouvrirent de grands yeux, à cette seconde là, personne n'avait vraiment compris ce qui venait de se passer, pas même Hrist. Ses deux gardes du corps comprirent que quelque chose venait de clocher et s'approchèrent, chope à la main.

Hrist ouvrit elle aussi de grands yeux, la sensation de picotements et de tremblement avait engourdi son bras, le gobelin s'enfonçait dans sa chaise, essayant de tirer son arme accrochée à sa ceinture sans détourner le regard de la femme.
Sans perdre le nord, Hrist reprit parole :
" Navrée. " Et frappa de nouveau, en vain. Cette fois, la décharge avait été si violente que son arme glissa de ses mains pour terminer son vol dans un potage gras, éclaboussant la table.
(... C'est une nouvelle technique de combat ? Passer pour une gourde gauche ?)
Merd'...

D'instinct lorsqu'elle vit le fil de la lame quitter le fourreau du gobelin, elle frappa d'un coup de botte le pied de la chaise branlante et renversa le gobelin qui tomba à son tour sur la table qui elle aussi, se brisa, faisant chuter les écuelles les chopes dans un vacarme incroyable.

En cave, entendant ça, le nain comprit que d'avoir quitté la pièce n'était pas une excellente idée.

Les gobelins attaquèrent à grand renfort de gourdin et de coutelas, leurs armes étaient de facture médiocre mais Hrist se retrouvait désarmée face à cinq opposants. Ses deux gardes entrèrent dans la danse, ils tuèrent par derrière deux gobelins, faisant disperser les deux autres terrorisés. Rastaganarak quant à lui se relevait à peine des décombres de la table et ramassa son kikoup. Il se débattait dans tous les sens, frappant comme un moulin de manière désordonnée, il réussit même à couper un peu l'avant bras d'un des hommes de Hrist qui essaya de le pourfendre. Hrist sauta sur l'occasion, elle tira de son autre manche la corde et la passa autour du cou du gobelin pour y exercer une pression mortelle. Il se débattait furieusement, jouant des bras et des jambes. Il fallut à un homme de lui maintenir les poignets pour l'empêcher de blesser Hrist ou de bouger. Mais à peine avait-elle commencé à serrer que ses deux bras commencèrent à trembler, comme si sa force venait de la quitter et qu'elle ne parvenait plus à serrer. Le gobelin envoya un coup de tête par derrière, frappant le visage de la tueuse qui en tomba à la renverse.

Il sauta dans tous les sens, le garde ne parvenait plus à le tenir et comme un parasite, il réussit à grimper sur l'épaule du solide gaillard et lui mordre l'oreille, arrachant à l'homme un puissant cri de douleur.
Entendant ça, le troisième homme en poste devant la porte ouvrit pour voir ce qui se passait. Faisant ça, il permit aux buveurs qui n'avaient rien demandé de mettre les voiles. Les molosses de Hrist avaient tué trois des quatre gobelins, le dernier avait rendu les armes et s'était caché en boule sous une table.
Rastaganarak quant à lui était insaisissable, il grimpa sur le lustre aux chandelles allumées pour se balancer d'un bout à l'autre de la salle mais sous son poids, celui-ci céda et s'effondra en un tas d'allumettes au milieu de la pièce.

L'incendie se déclencha.

Hrist venait de reprendre ses esprits, le nez en sang, elle avait perdu sa corde et sa dague. Ce n'est que lorsque le gobelin se relevait de sa chute qu'un garde de Hrist, le plus grand, lui envoya un coup de coude sur la nuque, l'assommant.

Lorsque le nain ouvrit la porte de la cave, quelques flammes fumaient au milieu de la pièce, les chaises étaient renversées, la salle sans dessus dessous et une table avait rendu l'âme autour de trois gobelins saignés à blanc qui mélangeaient leurs fluides à la soupe du jour.

" PUTAIN. Il s'est passé quoi ? Il a quoi, ce pourri ? Inspecte le, il a sans doute un talisman qui le protège d'un agresseur ou quelque chose. Putain, mon nez. Je vais le saigner. Les arracher les membres, le.. AÏE ! " Elle reçut une autre décharge le long des doigts, vive, cinglante, la douleur sortait de nul part.

"... L.. Mon.. M'enfin qu'est-ce que-vous avez fait ? " Demanda le nain qui ouvrait de grands yeux en observant les dégâts.
" Ta gueule. Alors, cet équipement, ça vient ? "

Le molosse se pencha sur le corps assommé et observa méticuleusement les effets du gobelin. L'autre homme, blessé au bras, ramassait à terre la vieille rengaine et le garrot de la tueuse pour les lui rendre.

" M'enfin je suis juste allé cherché une bouteille... Comment tout ça a pu se... "
" Ta gueule. "
" Il a rien. Que de vieilles breloques. Il respire encore, je l'égorge ? "
" NON ! Non. Emporte le jusqu'aux thermes. Il m'a... Rha, je saigne, cet ordure va me le payer. "

Elle essuya le filet de sang qui coulait de son nez, le liquide était arrivé jusque dans sa bouche et lui donnait un goût amer de métal. Elle rangea son arme et quitta la taverne ulcérée en maudissant les gobelins, les talismans, les nains et Fiori. Dans l'ordre.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mer 29 Juil 2015 17:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 11 Juil 2015 17:34
Messages: 54
Localisation: Ruelles d'Omyre
Acte II - Les prémices de la Cité Noire

Le premier sentiment de Schezalle en fermant la porte derrière elle fut une soudaine envie de l'ouvrir à nouveau et de retourner dans les ruelles enténébrées d'Omyre. L'odeur l'agressa au moment où elle posa le pied dans la bâtisse, l'empêchant de respirer par le nez. Elle aurait pu quitter l'établissement, quitter la ville, mais ça voulait dire passer à nouveau devant les sentinelles de la Porte Noire, subir de nouveau cette humiliation...

Elle n'avait pas apprécié son passage devant les petits yeux mauvais et scrutateurs de ces orques. Une grosse partie de ses dernières ressources monétaires étaient passées dans son entrée en ville, sans parler de la fouille qui s'en était ensuivie, devant l'ensemble de la foule qui attendait son passage, tout cela pour éviter de la "contrebande". Elle n'avait vu qu'animosité dans le regard des gardiens, aussi avait-elle supposée que son statut de Shaakte lui évitait la déconvenue de repartir à pied, mais pas une petite attaque sur son image dans la foulée de son entrée.

Aussi décida t-elle de rester dans le seul établissement de "repos" qu'elle avait pu trouver en ville, entamant un premier pas dans la salle, obligée de forcer pour soustraire les semelles de ses cuissardes à l'attraction gluante du parquet.

Allant s'installer dans un coin, elle laissa son regard vagabonder un peu, détaillant la salle rapidement, des clients, des orques principalement, penchés les uns vers les autres, leurs paluches simiesques entourant des chopes de terre cuite, l'air mauvais, elle ne s'attarda pas sur eux, ils semblaient composer la population principale de la Forteresse Noire, aussi aurait-elle amplement le temps de les détailler plus tard.

Au contraire, son regard fut attiré avec une pointe d'amusement sur un intrus dans la salle, un nain, le visage renfrogné, jetant des coups d'oeils hargneux autour de lui, se trouvait enchaîné derrière le comptoir. Ils échangèrent un bref regard, dont elle apprécia la teneur, cette rancoeur couvant, profondément enfouie sans l'opiniâtreté nanesque. D'humeur joueuse après ce temps passé sur la route, elle glissa son regard le long de ses bras musculeux, jusqu'aux anneaux d'aciers qui le maintenaient en place avant de lui adresser un sourire mutin au nez avant de s'étirer longuement, lui démontrant qu'elle n'avait aucun soucis de mouvements contrairement à lui. Il ne lui répondit que d'un regard placide, mais elle vit briller derrière ses prunelles ternes, le flamboiement de l'irritation. Ragaillardie et satisfaite d'elle-même, elle lui adressa un bref clin d'oeil avant de revenir aux autres occupants de la pièce.



_________________


Récit - #4080BF
Parôles - #8040FF


Dernière édition par Schezalle Auvryndar le Mar 4 Aoû 2015 15:28, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mer 29 Juil 2015 18:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 20 Juin 2015 09:47
Messages: 61
Localisation: Aux alentours d'Omyre
L'adrénaline due à l'altercation avec le garde garzok avait semblé empirer les effets de l'Eau Vive dans le corps d'Elina. Très vite, un vertige incontrôlable l'avait assaillit, si bien qu'elle fut forcée de s'asseoir contre un mur quelques minutes pour reprendre ses esprits.

Après avoir récupéré quelque peu, la jeune humaine avait décidé de prendre la direction de la taverne la plus proche, bien décidée à vérifier si une bonne dose d'alcool bien fort l'aiderait à oublier ses ignobles vertiges. C'est ainsi qu'elle mit les pieds dans ce qui semblait être l'établissement de plus bruyant, le plus puant et le plus sale qui pouvait exister au monde : Le Rat Putride. L'auberge portait si bien son nom qu'Elina se demanda s'il n'y avait pas réellement quelques cadavres de rongeurs dispersés ci et là dans la pièce. Même le camp Bro'Graz les lendemain de fête semblait mieux loti que cet endroit.

Déterminée à chasser ses maux à grand coup d'une eau de vie bien plus agréable que celle que lui avait servi sa mère, elle ne se laissa pas impressionner par l'ambiance tumultueuse de l'endroit. La pièce était bourrée d'orques qui la regardaient bizarrement, visiblement peu habitués à voir une humaine s'aventurer dans ces lieux. Au milieu, quelques gobelins semblaient servir de martyr aux brutes épaisses, et ci et là on pouvait voir deux ou trois shaakts, qu'elle savait relativement ''communs'' dans la citadelle noire.

Elle agit comme si de rien n'était, ignorant parfaitement les yeux suspicieux des garzoks de la pièce, et s'approcha du bar. Un nain enchaîné faisait le service sous les yeux amusés des habitués de la taverne, qui se plaisaient à lui glisser quelques pichenettes humiliantes à son passage. On pouvait voir un air de résignation sur son visage : le pauvre devait être là depuis un certain temps, et il semblait avoir abandonné tout désir de se battre ou de s'indigner. Il acceptait docilement les claques et les bousculades qu'on lui adressait, s'excusant platement quand celles-ci lui faisaient lâcher les commandes qu'il trimbalait d'un bout à l'autre de la pièce au pas de course.

Décidant que s'intégrer valait mieux que d'être la cible de ce genre de farce, Elina attira l'attention du nain en lui adressant un coup de pied humiliant sur les fesses qui le fit tomber sur un sekteg qui se trouvait non loin, provoquant l'hilarité générale.

« Une eau de vie de prune, » lui ordonna-t-elle d'un ton impérieux, ce à quoi un shaakt répondit par un « C'est moi qui offre ! » enjoué sous les clameurs des alcooliques de la salle.

La jeune femme attendit patiemment sa commande et se tourna vers la salle, observant les lieux à la recherche d'une table libre. Malheureusement il n'y en avait pas, et Elina, qui avait prévu de se retourner la tête à un point qui nécessiterait forcément d'elle qu'elle s'assoit à un moment ou à un autre, dû se résoudre à choisir une table occupée. Son regard s'arrêta sur une jeune shaakt assise en solitaire dans un coin de la taverne. Elle avait rencontré peu d'elfes noirs dans vie, et encore moins souvent des femmes, mais celle-ci était relativement agréable à regarder, ce qui conforta Elina dans son choix. Elle ne comptait certes pas tromper sa sœur, mais quitte à choisir de la compagnie, autant qu'elle soit agréable pour les yeux.

Elle se faufila tant bien que mal jusqu'à la jeune shaakt, sous le regard médusé de celui qui lui avait offert à boire, et, sans lui demander son avis, s'affala sur une chaise non loin d'elle, posant sa boisson sur la table.

« Il n'y en a pas de libre, » lâcha-t-elle comme seule explication.

_________________
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mer 29 Juil 2015 22:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 11 Juil 2015 17:34
Messages: 54
Localisation: Ruelles d'Omyre


Schezalle dévisagea un long moment l'humaine lors de son entrée dans ce "formidable établissement de luxe et dégustations raffinées", elle avait vu trop de ses frères lors de son passage à Dahràm, des êtres dégoûtants, peu enclin à la grâce et plus que tout, bruyants, mais celle-ci avait au moins le loisir de flatter la vue de la Shaakte.

Elle observa son manège, scrutant chaque gestes comme un enfant étudie un insecte qu'il a capturé, avec un soupçon de dédain mêlé de curiosité, celle-ci ne faisait que s'accroître alors que la flamboyante jeune femme décide non pas de profiter des largesses de son bienfaiteur, mais plutôt de se diriger vers elle.


« Il n'y en a pas de libre. »

Voilà en tout et pour tout ce qu'elle annonça, ce qu'elle émit comme excuse, comme raison ! De s'attabler à ses côtés sans même en quémander la permission. Schezalle hésita un moment sur la conduite à suivre, devait-elle la rudoyer ou au contraire profiter de cette rencontre pour se rapprocher de son objectif ? Elle avait besoin d'informations, cette enfant semblait prête à affaiblir ses défenses à grandes lampées d'alcool sans qu'elle ne l'y eut invitée. La jeune Shaakt savait reconnaître une intervention de Velshabarath en sa faveur et il serait faire preuve d'hérésie que de ne pas en profiter.

~ Je vous en prie, délicate amie, profitez de mon feu.

Elle composa son visage comme des décennies au sein de la noblesse la plus traîtresse du monde lui avait appris, un brin d'amusement avec ses pommettes levées, un éclat dans le regard que l'on pourrait traduire comme de la curiosité ou de l'intérêt et enfin ce sourire séduisant et amical qui vous invite à baisser vos défenses. Pourquoi ne pas simplement discutez de tout ?

~ A vrai dire vous pourriez m'aider, connaissez vous la ville ?



_________________


Récit - #4080BF
Parôles - #8040FF


Dernière édition par Schezalle Auvryndar le Mar 4 Aoû 2015 15:36, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Au Rat Putride
MessagePosté: Mer 29 Juil 2015 22:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 20 Juin 2015 09:47
Messages: 61
Localisation: Aux alentours d'Omyre
Ne s'ombrageant pas le moins du monde de sa présence, la shaakt la laissa s'installer près d'elle sans le moindre problème, la gratifiant même du surnom de ''délicate amie''. Elina haussa un sourcil interrogateur.

( Délicate amie ? Elle est sûre d'avoir sa place à Omyre celle-là ? ) ricana intérieurement la jeune humaine.

Mais elle savait qu'il fallait se méfier des beaux parleurs plus encore que des rustres, qui avaient le mérite d'agir de front. Cependant, lorsque la shaakt se para d'un sourire tout à fait désarmant, Elina abandonna tout simplement l'idée de se montrer méfiante. Elle engloutit son verre d'un seul trait, sentant sa gorge se réchauffer immédiatement, et fit signe au nain de s'approcher.

« Deux eaux de vie de prune, » commanda-t-elle sobrement.

Elle se tourna alors vers l'elfe noire au visage d'ange, l'observant intensément, sans un mot. Elle lui avait demandé si elle connaissait la ville, et Elina se demandait si elle devait mentir ou non. Sa compagnie lui était agréable et elle aimait observer des jolis minois lorsqu'elle buvait, aussi serait-il fâcheux qu'elle s'en aille lorsqu'elle saurait qu'elle était tout aussi perdue qu'elle dans la citadelle noire. Après un moment de longue réflexion, alors que le nain venait poser deux verres en terre cuite remplis à ras bord d'eau de vie, elle ouvrit enfin la bouche.

« Non, je viens d'arriver. »

Elle sentait l'alcool commencer à monter dans son crâne, perturbant quelque peu ses sens et son esprit.

« Et de toute façon ce soir je bouge pas, je me pinte la gueule. Mais si tu veux demain je vais voir un ami à mon père, il pourra nous servir de guide. »

Elle n'avait pas prévu de l'inviter à faire le tour de la ville avec elle, mais si elle savait se servir d'une arme, elle pourrait exactement être ce qui lui fallait : depuis qu'elle avait fait cette overdose d'Eau Vive elle se sentait bien trop mal pour combattre un guerrier aguerri seule, si elle s'attirait les faveurs de cette shaakt elle pourrait peut être avoir une alliée pour son assassinat.

_________________
Image



Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 43 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016